Billet invité.
Le Premier ministre grec et les membres de la Troïka sont sur le fil du rasoir. La situation financière du pays est des plus tendues, avec une échéance de remboursement de 11 milliards d’euros d’obligations arrivant à échéance fin mai prochain et un déficit de trésorerie estimé entre 5 et 6 milliards d’euros. Le FMI est en retard sur ces versements, les conditions qu’il a posées n’étant pas remplies. Afin d’y remédier, il demanderait aux gouvernements européens de s’engager à combler les besoins de financement grec des 12 mois à venir, une fois ceux-ci clairement établis, le temps de voir venir.
C’est dans ce contexte que le Wall Street Journal fait état d’une réunion qui s’est tenue secrètement à Bruxelles lundi dernier, au cours de laquelle rien n’aurait été décidé, à laquelle auraient participé des représentants du FMI, de la Commission et de la BCE, ainsi que les ministres des finances allemand et français, à l’exclusion du ministre grec pourtant présent dans le même immeuble. Comment à la fois obtenir du premier ministre Samaras qu’il prenne les mesures exigées – dont il est fait une question de principe – tout en le ménageant, car il est la dernière carte disponible ? Après avoir multiplié sans succès les missions à Athènes, la Troïka se prépare à y retourner. Avec comme mission de faire de la Grèce un exemple en obtenant d’elle une capitulation.
Parmi les mesures dont la Troïka exige l’adoption figure l’autorisation de vente des médicaments en dehors des pharmacies ainsi qu’une modification de la législation du travail qui permette des licenciements massifs ! Rien ne doit résister aux quatre volontés de la Troïka, dont on rechercherait en vain qui lui a donné mandat d’imposer à la Grèce des mesures aussi grossièrement réactionnaires. Dans l’hypothèse où le Parlement sera appelé à se prononcer, il faudra trouver une majorité pour les voter, Antonis Samaras ne disposant plus que de 3 voix de majorité.
Syriza pourrait sortir vainqueur des prochaines élections européennes et municipale, devançant Nouvelle Démocratie et le Pasok s’écroulant d’après les sondages. La perspective d’élections législatives anticipées en sortirait fortement renforcée, pouvant le conduire au gouvernement… La donne serait alors changée.