Billet invité
José Luis Rodriguez Zapatero, ancien premier ministre socialiste espagnol, révèle dans un ouvrage qu’il a par trois fois, à partir de juin 2010 et avant de perdre les élections, refusé une aide financière de Dominique Strauss-Kahn (FMI), Jean-Claude Trichet (BCE) et Angela Merkel, seule restée depuis en poste. « J’ai dit trois fois non, et je l’ai dit parce que j’avais la conviction que notre capacité de financement par le Trésor était parfaitement viable. Et, évidemment, parce que j’ai toujours compris que l’aide financière, qui s’accompagne toujours de conditions, aurait été très négative pour les projections futures et la reprise de l’économie espagnole ». Il poursuit en déclarant : « mon obsession était que l’Espagne ne tombe pas ». Quel dommage qu’il ne l’ait pas exprimé à voix haute à cette époque.
Devant encore être ratifié par referendum par les membres du SPD, un accord de coalition est intervenu entre la CDU-CSU et le SPD, qui inclut notamment l’instauration d’un salaire minimum dont les modalités d’application pourraient amoindrir la portée, décision immédiatement saluée comme une avancée par le premier ministre français, Jean-Marc Ayrault. Celui-ci n’a cependant pas commenté le refus de toute mutualisation de la dette des pays de la zone euro et l’attachement au principe de « solidarité et responsabilité » qui signifie que chaque pays porte la responsabilité de ses actes et de ses finances. Les espoirs d’une évolution de la politique européenne de l’Allemagne s’évanouissent.
Afin de se donner un peu de marge de manœuvre, François Hollande poursuit à Madrid sa tournée entamée à Rome. Avec Enrico Letta, le président du conseil italien, il a signé une déclaration conjointe où il est question de « donner à l’Europe une nouvelle ambition politique, pour réorienter l’Europe de l’austérité vers la croissance ». Avec Mariano Rajoy, le premier ministre espagnol, il plaide pour que la zone euro se dote d’une « capacité financière » afin de soutenir des politiques de croissance. Les ambitions sont modestes, les résultats seront à l’avenant.
C’est sous les huées de milliers de manifestants massés devant l’Assemblée nationale que les députés portugais ont adopté hier mardi le budget 2014 présenté par Pedro Passos Coelho, le premier ministre. Il prévoit notamment que les salaires des fonctionnaires vont être baissés de 2,5 à 12 % à partir d’un seuil de 675 euros mensuels… Installée, la pauvreté se répand. Piliers de l’État, les militaires, les policiers et les magistrats en sont à manifester.