Billet invité.
« Nous vivons une crise du modèle français », diagnostique avec sagacité Bruno Le Maire, député UMP de l’Eure et candidat aux primaires de la présidentielle de 2017… Au titre de ses propositions-phare : « revaloriser le travail » en baissant les indemnisations de chômage et opérer « une simplification massive du droit du travail ».
Assez de toutes ces entraves qui « étouffent l’innovation » ! entend-on dire de partout, n’ayant pas de mots assez durs pour dénoncer depuis des mois le « matraquage fiscal ». Hier, c’était le talent qu’il fallait rémunérer et l’assistanat qu’il fallait combattre. On n’est pas tendre avec les pauvres, à la sortie de la messe dominicale !
« La France n’a pas pris la mesure de la situation » explique Pierre Gattaz, le président du Medef, car « l’élastique fiscal sur les entreprises est tendu à bloc », alors qu’il faudrait « faire le choix de l’entreprise, de l’économie de marché, de la mondialisation ». Quel souffle, quelle vision de notre époque !
Il est réconfortant que les bouches s’ouvrent et que se libère pleinement une pensée libérale qui sent venu le moment de pousser à son avantage et de ne plus accoler social à libéralisme, aucun maître penseur ne donnant corps à ce compromis permanent érigé en principe, à cette doctrine hybride en perdition.