Billet invité.
L’abaissement de la note de la dette française par Standard & Poor’s a inévitablement déclenché une avalanche de commentaires, de quoi en rester le stylo suspendu et la bouché bée. « Il faut accélérer les réformes », est-il clamé sur tous les tons, on devine lesquelles.
Décrites, celles-ci ont pour noble objectif de rationaliser la dépense publique et d’optimiser la compétitivité de l’économie. Comment ? en créant « un agenda de réformes, afin de pérenniser les bonnes conditions de financement actuelles » déclare Jean-Christophe Caffet de chez Natixis, tandis qu’Amit Kara de chez UBS déplore que « les taux très bas (…) empêchent les réformes ». Que diable, en viendraient-ils presque à dire, qu’attendent donc les marchés pour sanctionner, qui ce matin n’ont pas bougé ?
Benjamin Carton, du Centre pour la recherche économique et ses applications (Cepremap), que dirigent Benoit Coeuré, Daniel Cohen et Philippe Azkenazy, suggère de faire moins de transfert pour les ménages, de « ne donner de l’aide qu’à ceux qui en ont besoin », et de ne pas « étouffer l’innovation » en adoptant une fiscalité favorable. De partout fusent les mêmes recettes, préconisant de diminuer les dépenses sociales et de réduire la masse salariale en dégraissant la fonction publique.
Bernard Cazeneuve, le ministre français du budget, prévenait dès hier dans Les Échos que « nous devons dire aux Français la vérité sur les enjeux budgétaires : il faut mettre le cap sur les économies jusqu’à la fin de la législature ».
Quelle détermination ! quel courage ! quelle imagination !