Billet invité.
La sénatrice du Massachusetts Elizabeth Warren a posé la première question à Ben Bernanke et Mary Jo White, respectivement en charge de la Fed et de la Securities and Exchange Commission (SEC), ainsi qu’à l’Attorney général Eric Holder. Des études ont-elles été faites, demande-t-elle dans un courrier qui leur était destiné et a été rendu public, pour mesurer les avantages et inconvénients, en cas de faute établie d’un établissement bancaire, de pénalités financières sans aveu de culpabilité d’un côté et d’actions permettant d’établir celle-ci de l’autre ? En d’autres termes plus directs, qu’elle n’emploie pas, d’action en justice, avec tout ce que cela peut avoir comme conséquences…
Pourquoi, s’interroge par ailleurs notamment le « Guardian », la société Amazon n’a-t-elle payé en 2012 que 2,4 millions de livres d’impôts sur les sociétés au Royaume-Uni alors que le chiffre d’affaires de sa filiale britannique est de 320 millions de livres (à comparer avec les 2,5 millions de livres d’incitations fiscales reçues du gouvernement) ? Le porte-parole du groupe Amazon a répondu que celui-ci avait agi conformément à la loi, mais c’est bien là le problème !
« Ceux qui font la fête avec l’argent facile de l’assouplissement quantitatif [de la Fed] doivent se préparer à avoir la gueule de bois » est le titre d’un article du Financial Times. La presse financière anglo-saxonne n’arrête pas de poser une seule et même question, sans y répondre : « Quand le Fed va-t-elle interrompre ses mesures accommodantes et non-conventionnelles ? ». Mais comment se fait-il que pas un seul article n’ait adopté comme angle : « Pourquoi ne s’y résout-elle donc pas ? ».
Pourquoi, parmi les listes de paradis fiscaux qui circulent, y a-t-il un seul absent et de taille, la City ? C’est pourtant et de loin le principal d’entre eux, alors que Gibraltar est chinoisé et que la République d’Andorre ne se sent pas très bien. Comme le relève pourtant un papier non sans audace du « F.T. », la City a été envahie ces vingt dernières années (il ne remonte pas plus haut) par des capitaux aux origines incertaines provenant des économies émergentes ou résultant des privatisations à prix cadeau dans les ex-pays socialistes. Wall Street ayant été plus circonspect, la City a profité de l’occasion. Une fois parvenus à Londres, ces fonds sont à l’abri de toute saisie et acquièrent un statut d’honorabilité ! Il est de tradition, à cet usage, de nommer aux conseils d’administration des nouvelles sociétés qui se créent à l’occasion des membres de l’establishment de la City.
Pourquoi ne lit-on pas plus souvent ce que Christine Lagarde a réservé au Wall Street Journal dans une longue interview » ? Elle sort vite du cadre habituel du FMI pour s’interroger selon de plus vastes horizons. À propos du vieillissement de la population mondiale – notamment en Asie qui va en regrouper les 2/3 à l’horizon 2025 – en posant une simple question : de quoi vont-ils vivre ? A propos également des « massives inégalités de distribution de la richesse », alors, fait-elle remarquer, que « nous avons maintenant des études qui démontrent qu’une distribution plus égalitaire de la richesse est propice à une croissance plus durable ». « Je ne suis pas une communiste – ajoute-t-elle pour éviter un malentendu vite arrivé – mais la réalité est là ».
Pourquoi la lune elle ne tombe-t-elle pas ?