Billet invité.
Les ministres des finances de la zone euro ne sont pas restés inactifs à l’occasion de leur énième réunion. Ils ont eu un fructueux échange de points de vue à propos de la résolution de la crise bancaire. Pas celle qui est en cours, mais la prochaine pour laquelle ils étudient de nouvelles dispositions… à partir de 2018 puisque c’est l’échéance qu’ils se sont donnés.
Les meilleures idées sont parfois plus difficiles à mettre en œuvre qu’il n’y paraît au premier abord. La mise au point du bail-in des banques se révèle délicate et les positions des uns et des autres demandent encore à être rapprochées (pour tout dire, elles sont opposées). C’est comme à propos de l’évasion fiscale : un élan qui semble irrésistible est donné, des obstacles hier insurmontables paraissent écartés, puis des difficultés surgissent là où l’on pensait les choses résolues, les retards s’accumulent, la magie cesse de fonctionner… Que restera-t-il à l’arrivée des bonnes intentions de départ ? La même histoire que celle de la régulation financière est-elle en train de se répéter ?
Dans le schéma de renflouement des banques qui est étudié, des inconvénients sont soulignés de tous côtés. Impliquer les créanciers obligataires, c’est faire peur aux investisseurs au moment où ils sont sollicités pour renforcer les fonds propres, et augmenter les coûts alors que la rentabilité des banques baisse déjà. En faire autant avec les déposants (au-delà de 100.000 euros), c’est inciter ceux-ci à fuir à la première alerte et précipiter l’effondrement de la banque qu’il faudrait sauver. Épargner les uns et les autres pour se contenter de ponctionner les actionnaires, c’est clairement insuffisant. Il était décidément plus simple de présenter l’addition aux chômeurs, salariés et retraités ! Le bail-in, serait-ce une fausse piste ou va-t-il falloir admettre qu’on ne fait pas une omelette sans casser des œufs ?