Billet invité.
Après avoir été annoncé ce matin, le voyage impromptu à Bruxelles du président chypriote Anastasiades accompagné des chefs de parti a été annulé et les tractations ont repris à Nicosie avec les représentants de la Troïka. Les dirigeants européens n’ont pas voulu s’exposer à une telle mise en scène. Mais les désaccords, que le ministre des finances chypriote Michalis Sarris tente de minimiser, ne sont toujours pas résorbés et la réunion de l’Eurogroupe prévue pour dimanche pourrait même si besoin être reportée à lundi, date limite avant l’exécution de l’ultimatum de la BCE.
Pour tout arranger, le dirigeant de l’église orthodoxe, Mgr Chrysostomos, a préconisé dans la presse une sortie à terme de l’euro du pays, avec ce commentaire : « avec de tels comportements, l’euro ne peut pas tenir, je ne dis pas qu’il va s’effondrer demain mais avec les cerveaux qu’ils ont à Bruxelles il est certain qu’à long terme il ne tiendra pas, et le mieux est de réfléchir au moyen d’y échapper ».
Tendues, les discussions portent sur la restructuration des deux principales banques, et en particulier la Bank of Cyprus à qui les dirigeants chypriotes refusent d’infliger le même sort que Laiki, qui devrait être démantelée (création d’une bad bank et d’une good bank). S’ensuivent des négociations sur les décotes qui seraient opérées, les actifs qui en feraient les frais, ainsi que le statut (résident ou non) de leurs propriétaires dans le cas des dépôts, qui ne seraient touchés qu’au-delà de 100.000 euros.
Vu les épisodes précédents, un accord ne peut être garanti.
En France, selon un sondage IFOP, quatre Français sur dix pensent qu’une taxe sur les dépôts des épargnants pourrait intervenir en France en cas d’aggravation de la situation.