Billet invité.
Infligeant au gouvernement suisse un sévère camouflet, car il s’était opposé à la mesure, une majorité à l’ampleur sans précédent (67,9%) a interdit les parachutes dorés, un détail soigneusement passé sous silence par la Commission et les gouvernements européens qui rivalisent aujourd’hui de déclarations. Bruxelles salue « un vote important », Berlin juge « intéressant » son résultat et Paris que c’est « une excellente expérience démocratique » dont « il faut s’inspirer ». On ne pouvait moins dire, mais on pourrait moins faire ! Le bal des hypocrites aurait-il débuté ?
Le gouvernement suisse a un an pour appliquer la décision populaire en promulguant une loi dont il serait regrettable qu’il essaye d’en restreindre la portée en s’abritant derrière la technicité du sujet. La Commission a de son côté rappelé qu’elle entendait prendre des dispositions d’ici la fin de l’année pour imposer que les actionnaires votent « la politique de rémunération », mesure dont il serait excessif de la présenter comme « une idée similaire » à celle qui a été adoptée en Suisse. Steffen Siebert, le porte-parole du gouvernement allemand, a ajouté de son côté qu’il allait falloir « examiner vraiment à la loupe » le vote suisse, ce qui donne sans doute une idée de l’état d’esprit dans lequel le travail de la Commission va se dérouler !