Billet invité
« Il faut prendre en compte l’effet de confiance [que ressentent les marchés] » vient de déclarer hier à Bruxelles Olli Rehn, le commissaire aux affaires économiques et monétaires, afin d’exprimer son désaccord avec l’étude du FMI confirmant l’analyse d’Olivier Blanchard d’octobre dernier. Ce dernier appelle les autorités européennes à lever un peu le pied dans l’application de l’austérité budgétaire et à tempérer les contraintes imposées aux pays les plus lourdement endettés. Moins ésotérique mais non sans jésuitisme, Mario Draghi, le président de la BCE, expliquait le même jour à Francfort que « de si grands progrès accompagnés de sacrifices si importants ont déjà été accomplis qu’il ne serait pas bon de revenir à une situation qui a déjà été jugée intenable ». Comme si la question était posée…
Le rideau s’est levé sur un débat devenu public et il ne va pas retomber. Il y a malaise à propos d’une stratégie de désendettement qui n’opère pas sa magie et renvoie ses effets à bien plus tard. En visite à Lisbonne, Martin Schulz, le président du Parlement européen, a ouvertement mis en évidence les contradictions qui apparaissent, cette fois-ci au sein du FMI. Ce dernier vient de préconiser d’un côté un renforcement important des mesures d’austérité au Portugal, tout en admettant de l’autre que trop de rigueur freine la croissance. La sortie de Schulz s’est accompagnée d’un commentaire : « Ils semblent ressortir une vieille recette qu’ils estimaient pourtant mauvaise », et d’une suggestion « je propose au FMI de commencer par se mettre d’accord sur ce qu’il estime être la meilleure solution ».