Billet invité
De l’art de présenter et de lire les informations économiques : on apprenait hier sur les fils d’agence qu’une poussée du crédit à la consommation est enregistrée aux États-Unis, conduisant à se demander sérieusement si la machine à fabriquer de la dette était en passe de créer un cercle vertueux, comme il est tant espéré, dans un acte un peu désespéré.
Mais il en est de cet indice comme d’autres : tout est dans l’interprétation. Prenez la poussée des prix à la consommation et comparez avec la progression des tarifs réglementés : cela relativise la montée de l’inflation, quand c’est le cas, et masque les tendances déflationnistes ! Dans le cas du crédit aux ménages américains, l’examen des données met en évidence que le crédit non-renouvelable (hors payement par cartes de crédit) est dopé depuis deux ans environ par un bond des prêts étudiants, désormais le deuxième poste d’endettement derrière les prêts immobiliers. Est-ce vraiment un signe précurseur de la relance comme il pourrait être pensé ?
Comme des pratiquants de l’escalade cherchant des points d’appui, les commentateurs prévoient, attendent et puis commentent des quantités d’indices de tous ordres. Ils s’interrogent rarement sur leur méthodologie et en tirent souvent des conclusions hâtives. Pourtant, ce sont leur divulgation qui rythme l’actualité économique et financière et occupent abusivement le devant de la scène, leur valse assortie de brefs commentaires valant solde de tout compte en matière d’analyse. Où est l’information, où est la science dans tout cela ?