L'actualité de la crise : FERME SUR LES PRINCIPES POUR LES UNS, SOUPLE POUR LES AUTRES !, par François Leclerc

Billet invité.

Retour sur le désendettement et le renflouement des banques les plus dans le besoin. Sous les injonctions des autorités européennes, le gouvernement espagnol à créé une bad bank afin d’assainir le bilan des banques nationalisées. Elle va être capitalisée à hauteur de 90 milliards d’euros pour acquérir un gros paquet d’actifs douteux. Mais l’État doit en posséder moins de la moitié du capital afin qu’elle ne figure dans son périmètre d’endettement ; il faut donc attirer des investisseurs privés pour qu’ils entrent au capital à plus de 50%, et pour cela bien habiller la prétendante.

C’est chose faite, espère-t-on à Madrid, après avoir un imposé aux banques une décote variant de 45,6 à 79,5% de la valeur des actifs (selon leur nature), dont elles vont se délester en les cédant à la bad bank. Permettant aux autorités de promettre, vu son ampleur, un retour à terme sur investissement de 15%, selon un scénario présenté comme « conservateur ». On va voir si les investisseurs privés se pressent dans ces conditions à la porte des coffres, à moins que de discrètes garanties ne leur soient proposées, entre gens du monde…

Tous les doutes sur le système bancaire ne vont pas être levés pour autant, car les banques privées portent encore entre 100 et 150 milliards d’actifs immobiliers douteux, dont Bankia qui est en quasi-faillite. Les taux de décote choisis, supérieurs à la baisse des prix du marché immobilier, pouvant laisser penser que, malgré les formelles assurances contraires, cet énorme stock d’actifs pourrait connaître le même sort et imposer aux banques de passer dans leurs comptes des provisions en conséquence.

Du côté des banques grecques, un autre scénario se précise. Devenues exsangues du fait de la restructuration de la dette publique et de l’augmentation de leurs créances douteuses, celles-ci vont être recapitalisées afin de hisser à 9% leur ratio de fonds propres. Mais leur nationalisation va être évitée, tout au bénéfice de leurs actionnaires, en application d’un dispositif à plusieurs étages.

Des obligations convertibles vont être émises par les banques afin de couvrir le solde des besoins en fonds propres, une fois intervenue une augmentation de capital permettant d’atteindre le ratio de 6%. Les actionnaires des banques ne devront souscrire à cette augmentation qu’à hauteur de 10% de celle-ci, une condition qui devra être remplie pour que les banques restent dans le secteur privé ; le fonds de recapitalisation public financera le reste grâce aux prêts de la Troïka, mais il ne disposera que de droits de vote restreints. Un accord équilibré, comme on voit. Les 3% restants du ratio seront couverts par l’émission de CoCos à maturité de 5 ans, des obligations convertibles qui ne donnent pas de droit de vote. Le compte est fait : les actionnaires conserveront le contrôle de leurs banques en finançant une augmentation de leur ratio de fonds propres de 0,6%. Qui dit mieux ?

Un autre contrôle va par contre être engagé, cette fois-ci sur le gouvernement grec. Il se confirme que le nouveau sauvetage de la Grèce va se dérouler selon de nouvelles modalités. Les fonds dont le versement était suspendu ne seront débloqués que petit à petit, afin qu’ils soient prioritairement utilisés pour rembourser les créanciers du pays et donc faire rouler la dette sans que l’en-cours augmente : les banques (s’il en reste), la BCE, le FESF et le FMI… On n’est jamais si bien servi que par soi-même. A charge pour le gouvernement de réaliser le programme de coupes budgétaires et de privatisations pour s’en sortir. La mise sous tutelle se confirme.

44 réponses sur “L'actualité de la crise : FERME SUR LES PRINCIPES POUR LES UNS, SOUPLE POUR LES AUTRES !, par François Leclerc”

  1. Martin Schulz critique l’austérité exagérée en Europe.

    Le président du Parlement européen, l’Allemand Martin Schulz, a critiqué à Bucarest les politiques d’austérité en Europe « trop unilatérales » et « les économies exagérées ». « Les mesures structurelles et les consolidations budgétaires durent trop longtemps sans que leurs effets se fassent ressentir », a déclaré M. Schulz, qui se trouvait à Bucarest pour recevoir une décoration de la part du parlement roumain.

    http://www.lesoir.be/110494/article/actualite/fil-info/2012-10-31/martin-schulz-critique-l%E2%80%99aust%C3%A9rit%C3%A9-exag%C3%A9r%C3%A9e-en-europe

  2. On ne prête pas assez attention au fait que nous sommes dans une crise de surproduction, Oh après tout, est-ce bien grave ? Le peuple de salariés produit toujours davantage qu’il ne peut consommer, étant le principal consommateur, sa démographie se trouve érodée à chaque nouveau cycle (au fur et à mesure), par mesure d’économie.

    La compétition étant la tentative de transférer sur des peuples amis, et non ennemis, nos malheurs. C’est ça l’idée généreuse de compétition. Les malheurs étant le chômage etc. C’est ce qui reste de l’internationale socialiste.

    Un rapide survol du web confère néanmoins l’idée que ce phénomène est inessentiel et contingent, alors que c’est le contraire.

    1. oui c’est bien vu.
      Et une image me vient à l’esprit : l’Apprenti sorcier qui s’applique si bien à nos maitres du Monde. Les balais qui se multiplient sans limite, l’eau qui se déverse inutile…
      Ces objets qui sont vite obsolètes pour essayer de nous en faire acheter les nouvelles générations et faire tourner les usines, la pompe à fric … mais de moins en moins de con-sommateurs… le crédit c’est fini comme Capri…

    2. nous sommes dans une crise de surproduction

      Oui, si l’on veut. Il me semble que c’est plutôt une crise d’un peu tout, et d’abord de leurs modèles économiques. C’est le plus grave à mon avis, parce que ces modèles nous ont été vendus par une classe politique qui s’en trouve discréditée. (Les Dessous de Bruxelle vient d’en résumer l’histoire, lire La compétitivité, ou la loi des multinationales.)

  3. Ah l’immo gardé sans revenu il autoconsomme son crédit , invendu vous le retrouverez dans 100 ans il aura 20 fois son poids en intérêts impayés.
    Achetez bien des parts….mes amis…donnez bien votre garantie…………vous la prendrez dans la figure…car qui est sain ne cherche pas de garant.
    Le monde bancaire est mort et l’économie avec lui……..

    1. C’est ça bertranou… « ce qui est sain n’a pas besoin de garant »… n’empêche que des décotes entre 45 et 80% j’ai comme l’impression qu’ça va finir par attirer du poisson, du gros, genre silures ou squales….
      Ps : j’ai pas entendu dire que Psa envisageait, par exemple, de licencier dans son usine géante de Vigo, bien au contraire, ils y investissent en milliards…

      1. Du CDR espagnol c’est pas pour nous et puis tu la connais toi la côte la décote et la surcote.
        Y vont faire trainer et s’arranger entre banques et zinzins dans le temps pour vendre des actifs cantonnés.
        Y a rien pour les pov. Mieux à faire du neuf sans apport et tirer le profit à l’entrée.

  4. A Madrid, c’est colmatage (repousser pour mieux sauter) provisoire et espérance (les fonds privés). Les riches espagnols ont du déjà mettre les fonds à l’abri à l’extérieur. Les capitaux ne reviendront pas facilement sauf pour les spéculateurs aguerris qui vont demander des contre-parties de nature à accroitre leur domination. C’est à dire profiter des soldes mais de façon très sélective…Peur d’une révolution sociale et attente de l’éclatement de la zone euro ? Fatalité ?
    En attendant, les états doivent-ils se désengager totalement de la société ? A croire que les capitalistes et les entreprises ne veulent que le bien être pour tous…….
    C’est bien connu, le monde de l’entreprise est un monde merveilleux de nos jours !

      1. Oui oui Roma, traduction :

        le volume de dette publique détenue par des investisseurs étrangers n’atteignait plus que 33,86% en août, contre 51,54% il y a un an.

        Bye bye, les allemands… sauf que le compte target lui…

      2. Ouais ouais Biglop, le truc c’est d’être pour la libre circulation des capitaux qui rentrent (raisonnablement…) et contre la liberté de circulation des capitaux qui veulent sortir…
        En tout cas j’observe et j’entends beaucoup plus de chouinards et braillards anti LCC dans ces moments ci que,dans ces moments là. Bah, c’est humain hein ? Vieux comme le monde en tout cas.

      3. Ce qui dérange surtout, majorette à quadrillion, c’est le pognon qui se barre, pas celui qui arrive.
        Mais je te le concède aisément, s’il n’était jamais arrivé il n’offrirait pas le déplaisir de s’en alller…

      4. Mais en qualité de marchand, je vous comprend.
        Chacun veut tirer sur la couverture !
        ps : Le beurre et l’argent du beurre…..
        Enfin, tentez de vous moquer des autres, ne vous donne ni les vérités, ni la crédibilité espérée. Vous ne m’aimez pas trop, certes !
        Un simple syndrome d’un ego démesuré ? C’est la trace animale qui transpire ?
        On pourrait alors penser que c’est le même type d’ego qui anime nos chers amis financiers…

      5. La « trace animale » ? Quécoï ? Les Hommes comme des Animaux, et des Machines perpendiculairement rampantes, ok, mais là c’est du La Mettrie, pas du sixtynine.

      6. Traçât ni mal, ni femelle ?
        « ment » de vil, « ricard eau », et « oops » !
        Horizontalement finissants…. 🙂

  5. Banques indépendantes et états colonisés. Le pouvoir est à la finance et nous ne faisons que commencer à en baver à cause d’eux. Une ironie hallucinante est que tout cela a commencé avec les Lumières.

  6. j’ai pouffé!
    la bad bank…
    ben voyons, que n’y avait-on pensé auparavant?

    la défosse quoi
    bon , on peut investir dans cette banque? on est payé combien?
    logiquement la bad bank devrait survivre à tout
    le reste va s’écrouler tout autour mais le pot commun des problèmes va rester comme une obélisque droite comme un i au milieu de la tempête, intouchable , même par les ouragans
    alors soit on postule que bill gates va trouver la formule des toilettes qui convertissent tout en eau potable et en énergie et que donc le tas de merde sera l’étalon crotte du futur
    soit on prie tous tournés vers la bad bank
    ou alors on pouffe.

  7. j’ai une autre idée à propos de la bad bank
    elle pourrait servir de bagne pour la finance
    tout financier pris la main dans le sac de franchir les lignes rouges serait obligé de devenir actionnaire de la bad bank à hauteur du préjudice ou de l’argent détourné

    ça se trouve yen a qui iraient se dénoncer tout de suite au commissariat local

  8. La construction , par la persuasion , la résignation ou la contrainte d’une version modernisée d’un nouveau  » lumpenproletariat  » européen se précise……
    …………http://www.lesoir.be/110307/article/economie/2012-10-31/lagarde-%C2%AB-l%E2%80%99index-salarial-belge-est-obsol%C3%A8te-%C2%BB
    Elle aurait pu dire …… » est un handicap dans les circonstances actuelles « …….ça , ça peut sans doute se discuter……..mais  » obsolète  » …!!….ça en dit long sur l’état de confiance de certains dans le futur agenouillement syndical…….disons qu’on arrive au moment du choix … le combat total avec la frange la plus antisociale du patronat… ou alors l’offrande , yeux détournés , de quelques millions d’individus taillables et corvéables à merci , juste pour survivre.
    Je deviens pessimiste.

  9. Les obligations convertibles à émettre seront-elles de droit britannique avec garantie de l’Etat Grec comme cela avait été le cas pour le Private Sector Involvment (restructuration dette grecque) ?
    Et l’on continue à dorloter les actionnaires des banques, etc…

    1. Qui a envie ici d’être un actionnaire de dead bank hellène, y compris « dorloté » ?
      Chez Casa en tout cas, y voulaient plus s’faire dorloter…
      Fiction, pure fiction.

      1. Bad bank, dead bank…Mais en fait ‘comptablement parlant’, y a-t-il encore des ‘solvables banks’…?

  10. Un nouvel axiome de la Science Economique vient d’être découvert, l’axiome Leclerc :

    Quand les banques font n’importe quoi, il faut mettre le gouvernement sous tutelle.

    Enfin, on avance.

  11. Les décotes appliquées aux actifs immobiliers et autres créances hypothécaires ne sont pas suffisantes. Les groupes bancaires auxquels il a été offert une participation actionariale via l’apport de fonds propres dans cette structure de défaisance ne trouvent pas pertinente l’idée de participer au capital de la banque, estimé à 6 Mds€ pour un volume total d’actifs compris entre 60 et 90 Mds€ selon les estimations. Banco Sabadell a déjà décliné l’offre, et de leur côté le Banco Santander et BBVA n’ont montré qu’un intérêt poli, certes, mais très tiède.

    Problème: l’état espagnol comptait sur une participation privée représentant plus de 50% des fonds propres de la bad bank, histoire de démontrer que le projet était viable financièrement et même rentable. Histoire aussi de démontrer à la BCE, garantie en dernier ressort du montant de 54 Mds€ (hypothèse la plus optimiste) financés par l’endettement, que des opérateurs privés -ndlr les banques- qui ont généré ce gigantesque sac de noeuds pensaient pouvoir se refaire en faisant la culbute avec des actifs achetés à ce point à la casse.

    Il n’en est rien, les banques nationalisées qui seront contraintes de laisser leurs actifs dans la bad bank devront s’y résigner -et nous verrons dans quelle mesure- et les autres y laisseront les actifs qu’ils ne pourront pas vendre d’eux-mêmes à un prix supérieur sur le marché. La bad bank sera donc le fossoyeur des actifs si sinistrés qu’il n’existe plus de marché, même distressed, capable de les absorber, ou en tout cas pas à leur valeur de placement dans la structure.

    Autre problème : les banques sont parvenues jusqu’ici à vendre des actifs ou créances sinistrés car elles ont facilité bon gré mal gré le financement nécessaire aux acquéreurs, or la bad bank n’aura pas cette possibilité. Comment trouver des acquéreurs particuliers capables d’acheter en fonds propres dans un pays en dépression économique? Quid des investisseurs à effet de levier dans un marché ou l’offre de crédit s’est tarie, à fortiori pour les actifs immobiliers, à fortiori en Espagne? Et à qui ces investisseurs à effet de levier revendraient-ils les actifs, si leurs acheteurs potentiel ne peuvent pas se financer?

    La BCE se convertira donc en bad bank en dernier ressort, encore faudrait-il qu’elle soit convenablement capitalisée, toujours le même problème : qui veut, et surtout qui peut payer la note?

  12. La « Sareb » (bad bank) va recevoir autour de 90.000 logements, dont une partie sont des ruines jamais occupées. En tenant compte qu’ en Espagne il doit y avoir dans les 800.000 logements neufs jamais vendus ni occuppées et un nombre indéterminé mais elevé (300.000? 500.000?) de logement de seconde main en vente, il est évident que la bad bank est une vaste blague qui ne va rien resoudre. Quelques speculateurs avertis vont piller les logements vendables et avec la décote de 70% faire des juteux bénéfices. Il y aura des infos du type « La Sareb a vendu 1.000 appartement en six mois » et ça aura l’air bien. En fait il s’agit encore une fois d’un coté d’une opération comptable et de l’autre de la privatisation de quelques bénéfices pour bien laisser les actifs pourris quelque part… Quelques citoyens vont etre expoliés trois fois: la première parce qu’il auront payé très cher un logement qu’en plus ils ont perdu, la deuxième parce qu’il vont devoir louer un logement de la bad bank (du type de celui qu’ils ont perdu) à des speculateurs, et troisième comme citoyens, en perdent leur emploi, les services sociaux, et en impôts augmentés. C’est absolument revoltant …

    1. En admettant que tous les acrifs repris à hauteur de 90 Mds soient tous constitués de logements, je m’excuse, mais ça fait beaucoup beaucoup plus que 90 000 logements. Jamais de la vie la valeur moyenne par logement inscrite aux bilans des banques ne peut être de 100 K€. Ensuite et surtout, si l’on prend une décote de 66% en moyenne (sur les prix de marché ! ), c’est probablement l’équivalent de 300l à 400l 000 logements mini qui sont casés dans la bad bank.
      Et ne pas oublier les provisions supplémentaires que la décote imposera de facto aux bilans bancaires « non-participatifs », sans compter l’effet sur les prix de marché eux-mêmes…

      1. Attendez là, repris à 100000 euros mais n’ont-ils pas déjà payé les intérêts du prêt ? A croire que tous les propriétaires venaient juste d’acheter leur bien…..Non seulement, ils ont payé leurs traites depuis X années (voir l’inflation sur l’immo pendant la période et donc la valeur au prix d’acquisition) mais ils ont perdu l’usufruit de leur propriété ! Sans compter, les soucis (familles brisées) et les frais occasionnés par la situation. On se moque de qui ?
        Ctrl-alt-sup, c’est du lobbying….
        ex : 100000 euros aujourd’hui, c’est le prix d’un terrain viabilisé !

  13. Comment Hollande voit la crise ?

    Le président a même cette phrase : « Nous en sommes à la troisième année de crise. La reprise va arriver, c’est une question de cycle. »

    Le Président : « Voilà Grouchy ! »
    Le cycle : « Non M. le Président. C’est la reprise »

    1. il croit vraiment à ce qu’il dit ?
      Alain Loréal n’a pas dû souffler assez fort dans la coulisse pour qu’il entendre une autre voi(x)e. 😉

      1. Il a bien appris ses leçons de Sciences Po sur les cycles. En fait, c’est ça qui me terrifie le plus: l’incapacité de ces gens à remettre en question la doxa dont ils ont été nourris. Et de prendre ceux qui tiennent un autre discours pour des imbéciles. Un énarque maire de sa ville nous disait (à des camarades et moi) qu’il ne comprenait pas la crise et qu’il ne savait pas quand elle cesserait. Finalement, je préfère cet aveu meme si il ne cherche pas à entrevoir une solution hors des sentiers battus.

        1. « Le pays risquait d’étouffer entre des murailles protectionnistes s’élevant sans cesse, le chômage se développait, l’édifice bancaire craquait… et les mêmes partisans refaisaient les mêmes discours qu’il y a dix ans, qu’il y a vingt ans, avec les mêmes objectifs ! »

          Camille Gutt, Pourquoi le franc belge est tombé, publié en … 1935 ! Rien de nouveau sous le soleil !

  14. @ Pierre Yves

    Ça fait un moment que je tente même plus de m’époumoner dans le piston à coulisse !

    Pour parfaire l’image musicale, j’en suis désormais à pisser dans un violon…..

    1. Par respect pour les luthiers – et pour la contenance sans commune mesure, essaye avec les girafes Loréal. Si tu respectes rien, fais le au moins pour changer, pour le fun quoi. Les zéléphants je déconseille formellement.

  15. “On” ne veut plus des état-nations au prétexte qu’ils étaient cause de guerres.
    Très bien, ce faisant on oublie qu’ils ont été aussi le cadre dans lequel se sont développées des luttes sociales qui ont aboutit à la création de services sociaux, et qu’ils ont été le cadre dans lequel ont été aussi développés des services publics accessibles au plus grand nombre.
    Aujourd’hui dans l’économie mondialisée, ils apparaissent comme une entrave au développement des affaires; exit donc les états, mais aussi les services sociaux et les services publics.

    C’est bien une lutte de classe qui s’est déroulée ces 40 dernières années:
    “There’s class warfare, all right, but it’s my class, the rich class, that’s making war, and we’re winning.”
    Warren Buffett, 26 novembre 2006

    La disparition de l’état-nation sonne aussi le glas de la souveraineté du peuple et in fine le glas de la démocratie.

    En faisant des état-nations une coquille vide, nous avons évité la guerre entre états. Par contre le prix à payer, c’est la disparition ou l’affaiblissement de tout ce qu’il y avait de positif dans le cadre national:
    services sociaux, services publics, souveraineté, démocratie.

    Désormais ce sont les grandes banques, les grandes multinationales qui mènent le bal avec comme corollaire le nivellement des conditions sociales vers le bas: c’est le prix à payer dans un monde ouvert pour le capital et la finance.

    Par contre il est quasi sûr que l’accumulation des richesses dans les mains d’un infime minorité, finira par produire une très grande instabilité sociale, qui in fine débouchera de nouveau sur des phénomènes violents. Le prurit nationaliste qui affecte beaucoup de pays européens n’est que le symptôme de cette régression vers des temps barbares.

    Mais tous les libéraux qu’ils soient de droite ou de gauche refusent de changer un iota à leur politique:
    “Nous avons le déshonneur et nous auront la guerre.” Pour reprendre la formule de Churchill.

    En fait la politique ce n’est qu’une affaire de courage, or aujourd’hui le courage fait cruellement défaut au plus haut niveau.

    A maltraiter les nations « on » prend le risque insensé de précipiter le retour des nationalismes, et donc des conflits armés: justement ce que l’ « on » prétend éviter !

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