L'actualité de la crise : IL N’Y A QUE LA FOI QUI SAUVE ! par François Leclerc

Billet invité

Vite ! Vite ! Le sommet européen s’approche et il faut sauver la face ! En bricolant, toutes affaires cessantes, un nouveau sauvetage de la Grèce, pour mettre fin à un long suspens. Car l’expérience tentée dans le laboratoire grec n’a pas donné les résultats escomptés. Pour combien de temps demandent les esprits chagrins ? Seul un avenir qui n’est pas clément le dira !

Deux questions doivent être encore réglées dans les courts temps impartis : trouver les coupes permettant à la Troïka et à ses commanditaires de sauver la face tout en ne faisant pas éclater la coalition gouvernementale ; déterminer par quelles acrobaties le délai de grâce qui va être accordé au gouvernement pour revenir dans les clous va être financé. N’entrons pas dans les détails, pour une fois, car cela ne vaut pas une migraine ! Tout juste de nouvelles peines pour les Grecs.

Le cas espagnol risque de devoir encore attendre, le gouvernement négociant avec la BCE – en toute indépendance de celle-ci ! – un spread obligataire à ne pas dépasser (un écart de taux), considérant qu’il a déjà fait le sale boulot et que rien ne doit être exigé de plus en échange de son sauvetage… Ce n’est pas nouveau mais se poursuit. Madrid fonde dans l’immédiat ses espoirs dans un montage du sauvetage des banques qui lui permettrait de ne pas alourdir son déficit, renvoyant les dirigeants à leurs chères études – c’est-à-dire à leurs divergences sur l’union bancaire – pour avoir fait de la réalisation de celle-ci une condition préalable à toute aide directe aux banques. On en souffre pour eux !

Dans l’immédiat, le gouvernement portugais est laissé à ses propres turpitudes. Il annonce dans le cadre de son projet de budget pour 2013 une brutale augmentation des impôts qui suscite des réactions très vives dans un pays qui désormais n’est plus résigné, à l’image de l’ancien président socialiste Jorge Sampaio, ainsi que l’actuel président, Cavaco da Silva, qui se démarque de Passos Coelho son premier ministre, pourtant membre du même parti de centre-droite, en soutenant que l’équilibre ne doit pas être recherché à n’importe quel prix. La génération du 25 avril et de la chute de la dictature relève la tête tandis que la nouvelle prend l’initiative dans la rue, sous la forme de manifestations culturelles. Même le sérieux Diario Economico, interprète des milieux d’affaires, dénonce ces augmentations en préconisant pour l’État un régime d’amaigrissement. Un État héritier du salazarisme et d’une bourgeoisie assise sur sa rente coloniale, ensuite investi par une nouvelle classe politique qui ne l’a jamais réformé. Mais il faut être deux pour danser le tango, et il n’y avait pas de relais.

Inexorablement, les dirigeants européens continuent à se diriger droit dans le mur avec une constance qui force l’admiration, donnant implicitement raison à ceux qui spéculent sur un futur infléchissement stratégique, quand il faudra se rendre à l’évidence. Mais cela donne aussi raison à des gardiens du temple allemands qui craignent qu’après y avoir mis le petit doigt, le bras entier y passe. À l’instigation d’Olivier Blanchard, l’économiste en chef du FMI, un débat est depuis peu engagé sur l’effet multiplicateur qui permet de mesurer l’incidence des mesures de rigueur sur le recul de la croissance, dont le caractère académique masque mal les implications stratégiques. Il apparait qu’il a été sous-estimé, si ce n’est que cela…

Ce n’est pas Adair Turner, le président de la FSA (le régulateur britannique de la finance) qui va donner tort à ceux qui cherchent à rompre le cercle vicieux actuel et à trouver une issue de sortie. Menant campagne pour succéder à Mervyn King au poste de gouverneur de la Banque d’Angleterre, il vient de faire fuiter une proposition iconoclaste. Lord Adair s’interroge à voix haute, mais basse, sur la possibilité d’annuler la dette publique détenue par les banques centrales, préconisant la réalisation d’un coup double : donner un sérieux coup de pouce au désendettement des États – qui en a bien besoin – sans nuire à des créanciers privés qui se sont délestés à temps. Le débat avorté sur une seconde restructuration de la dette grecque lui a sans doute donné des idées.

Certes, cela pourrait faire démarrer une inflation galopante, atteignant en retour les créanciers privés – ce qui fait réfléchir – mais les injections faramineuses des banques centrales du G7 déjà intervenues – aboutissant par exemple à ce que la Banque d’Angleterre soit actuellement détentrice du quart de la dette publique britannique – n’y ont pas contribué dans le contexte déflationniste actuel. L’affaire ne vaut-elle pas le coup d’être tentée ?

Tous les exutoires sont permis, Dieu reconnaitra les siens !

33 réponses sur “L'actualité de la crise : IL N’Y A QUE LA FOI QUI SAUVE ! par François Leclerc”

  1. Un État héritier du salazarisme et d’une bourgeoisie assise sur sa rente coloniale, ensuite investi par une nouvelle classe politique qui ne l’a jamais réformé. Mais il faut être deux pour danser le tango, et il n’y avait pas de relais.
    Salazar a été un des premiers à appliquer la fameuse « règle d’or » qui a plombé le Portugal et ses habitants pour des années !!

  2. À l’instigation d’Olivier Blanchard, l’économiste en chef du FMI, un débat est depuis peu engagé sur l’effet multiplicateur qui permet de mesurer l’incidence des mesures de rigueur sur le recul de la croissance, dont le caractère académique masque mal les implications stratégiques

    Décidément, François ne perd pas une info de poids!
    C’est effectivement une question stratégique,
    qui se trouve fort bien traitée par Carchedi dans l’article ci-dessous.
    Il démontre que la relance désormiais prônée par le FMI (et d’autres…),
    mesurable par le « mulitplicateur keynésien »,
    ne relancera pas vraiment la croissance,
    mais qu’elle mérite d’être soutenue,
    car elle racourcira l’agonie du capitalisme.
    J’ajouterai que pour que cette agonie ne soit pas celle de l’espèce,
    il faut que l’on soit de plus en plus nombreux à passer de l’indignation
    à la résistance, puis à la révolte.

    Could Keynes end the slump? Introducing the Marxist multiplier

    http://www.isj.org.uk/index.php4?id=849&issue=136
    Courage et patience!

  3. Par simple curiosité, m’sieur Leclerc !
    Les ceusses qui « se sont délestés à temps (lignes 40), ousqu’ils les ont placées, leurs thunes, les gonzes ?
    Pasque moi, pauvre Bidochon, à part l’assurance-vie, exposée comme pas deux aux convoitises des apprentis sorciers qui décident, je sais pas où les mettre mes picaillons !!!
    Annuler la dette publique ?
    AAAArrrggghhhh !!!, JE MEURS …..

  4. Lord Adair s’interroge à voix haute, mais basse, sur la possibilité d’annuler la dette publique détenue par les banques centrales, préconisant la réalisation d’un coup double : donner un sérieux coup de pouce au désendettement des États – qui en a bien besoin – sans nuire à des créanciers privés qui se sont délestés à temps.

    De quoi, de quoi ? Un reset en bonne et due forme ?
    Y’en a qui vont manger leur chapeau et c’est Lisztfr qui aura eu raison avant tout le monde !

    Mais au fait, pourquoi juste la dette publique ? Pourquoi pas un vrai jubilée de toutes les dettes ?
    Bon, d’accord, y’en a qui diront encore que les riches profiteraient trop de cette aubaine…
    Il est à craindre alors que la proposition ne tombe aux oubliettes… ou qu’un grand nombre de dettes privées ne soient nationalisées, donc deviennent publiques, puis soient rachetées par les banques centrale. Auquel cas, ce ne serait bien que les dettes publiques qui seraient remises… arff

    1. Que deviendraient les titres de dettes publiques déjà placées en collatéral par les banques privés à la BCE dans ce cas ? Il se passe quoi si on annule un collatéral ?

      Draghi a proposé de rendre très simple le rachat sur le marché secondaire par la BCE de titres de dettes publiques européen (à 3 ans max), vu qu’il deviendrait illimité et laisse de côté la prise en compte des risque. En gros elle récupère tous ces titres pourris détenus par le privé, fait – un peu – baisser les taux d’intérêts des pays détenteurs de la dette, et stérilise le montant des achats, attendant un moment plus propice pour siphonner le contribuable. Si elle annule la dette publique, stérilisera-t-elle encore le paiement des anti-nuisances aux créanciers privés ? La BCE fait du quantitative easing en quelque sorte, elle crée de la monnaie et l’injecte dans l’économie (non réelle) en annulant la dette ?
      Merci

  5. La face est sauvée !
    L’europe a le prix nobel de la paix ! hip hip hourra !!
    Quelle foutaise !

  6. Lu par hasard sur le web. L’effet de la récession sur les finances publiques grecques a été deux fois plus fort que prévu. Du coup, le problème de la dette publique du pays reste entier. Depuis 2009, « le coefficient multiplicateur » des mesures de rigueur sur le recul de croissance a été « d’environ 1, au lieu de 0,5 » qui avait été retenu pour la mise au point par l’UE et le FMI des plans de redressement dictés à la Grèce en contrepartie de son sauvetage financier, a détaillé le ministre, soulignant que même le FMI « le reconnaît désormais ». Les médias grecs soulignaient également lundi que le cas de la Grèce, qui table pour 2013 sur une sixième année de récession consécutive, avait mis à mal les modèles mathématiques jusque là retenus pour doser les recettes de redressement des pays empruntant auprès du FMI.

    Quelle surprise ! Qui aurait pu se douter ? L’expression « les bras m’en tombent » est assez datée. Il faut trouver autre chose, de plus cinglant. Modèles mathématiques…

  7. La génération du 25 avril et de la chute de la dictature relève la tête…

    Ah ouais Barroso, les ex-Maos quoi, hein ?
    Ça m’fait trop marrer, ya pas, dès qu’on commence à sérieusement parler d’impôts plutôt que de sabrer dans les dépenses, on trouve plein d’austères partisans rigoristes, droite ou gauche réunis, qui commencent à tordre le nez sur la sacro-sainte austérité qui serait peut-être pas si salvatrice que ça, un peu trop récessive et patali et patala…

      1. Et beaucoup d’autres qui ont repris goût à la lutte.
        Les médias ont fait l’impasse sur l’énorme mobilisation populaire
        qui a secoué la vie politique du Portugal le samedi 15 septembre 2012 :
        un million de manifestants (10 % de la population)
        dans tout le pays, dont au moins 500.000 dans la capitale.
        La plus grande manifestation depuis le 1er mai 1974 après la chute de Salazar.
        Le gouvernement a du reculer, mais il remet maintenant le couvert…

        http://orta.dynalias.org/inprecor/article-inprecor?id=1361

      2. Oui François, j’avais saisi, n’empêche qu’il en était du coup des oeillets, le p’tit Durão Barroso, et pas qu’un peu à gauche…

      3. Les maoistes de gauche? En particulier le MRPP, organisation de Barroso, devenue une sucursal de la Cia au Portugal, à partir de 75 en tout cas. De tous les coups durs contre les mouvements ouvriers selon eux aux ordres de Moscou. MRPP allié de la social-démocratie, puis de la droite.Voilà Barroso! De gauche, MDR!!!!

  8. Je ne sais pas si l’on peut encore parler d’un « sauvetage » de la Grèce. On la maintient, jusqu’à présent, dans zone euro, mais cela correspond à une volonté purement politique. De plus il y aura des élections aux USA, puis en Allemagne.; la sortie de la Grèce serait considérée comme l’aveu et la preuve que la politique de « sauvetage » de l’Allemagne a échouée.

  9. Sur la BoE, un ordre d’idée.
    Entre fin 2005 et fin septembre 2012, le bilan est passé de 63 Mds de £ à 402 Mds de £.
    « Autres actifs » (titres souverains et de banques anglaises) : de 22 à 377 Mds…
    De l’autre coté, au passif, comme de ce coté du Channel, « Réserves » (dépôts des banques) :de 21 à 269 Mds de £…
    Ça commence à faire beaucoup pour un si petit pays…

  10. George Soros: Germany must act to solve ‘nightmare’ euro crisis.

    There is a real danger that the « nightmare » euro crisis could destroy the European Union and Germany should either step up to fix it or step out of the currency union altogether, fund manager George Soros said on Monday.

    Germany could leave the euro, « and the problem would disappear in thin air, » as the value of the euro declines and yields on the bonds of debtor countries adjust.

    http://www.telegraph.co.uk/finance/financialcrisis/9610401/George-Soros-Germany-must-act-to-solve-nightmare-euro-crisis.html

    LISBONNE – Le Portugal, sous assistance financière, n’a pas de marge de manoeuvre et doit poursuivre sur la voie de la rigueur avec l’année prochaine des hausses d’impôts généralisées, a indiqué lundi le ministre des Finances en présentant le budget 2013.

    La proposition de budget est la seule possible (…) nous n’avons aucune marge de manoeuvre, a déclaré Vitor Gaspar lors d’une conférence de presse, après avoir remis au parlement la loi de finances à l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire.

    Le budget de l’Etat pour 2013 est difficile pour les Portugais. La hausse de la charge fiscale est très significative, a-t-il reconnu.

    Le ministre a confirmé la hausse d’impôts annoncée au début du mois, qui s’effectuera notamment par le biais d’une réduction de 8 à 5 du nombre des tranches d’imposition, l’introduction d’une surtaxe de 4% et une taxe supplémentaire de solidarité de 2,5% pour les les plus hauts revenus.

    Le taux moyen d’imposition des revenus passera ainsi de 9,8% cette année à 13,2% en 2013, ce qui devrait rapporter plus de 4,3 milliards d’euros.

    Le budget d’Etat pour 2013 comprendra également une réduction des dépenses d’un peu plus d’un milliard d’euros, avec notamment une baisse des prestations sociales et des retraites supérieures à 1.350 euros, ainsi qu’une réduction du nombre de fonctionnaires de 2%.

    http://www.romandie.com/news/n/_Le_Portugal_sans_marge_de_manoeuvre_doit_poursuivre_l_austerite_49151020122102.asp

    Portugal UPDATE 21H10:

    De nombreux travailleurs devront payer l’équivalent d’un mois de salaire d’impôts.

    Ces hausses d’impôts devraient toucher en particulier la classe moyenne. Une personne gagnant 41.000 euros par an paiera 45% d’impôts sur le revenu contre 35,5% actuellement, et la majorité des travailleurs, qui appartiennent à la tranche de 7.000 à 20.000 euros de revenus annuels, devra payer 28,5% d’impôts contre 24,5% actuellement.

    Auparavant, le taux maximal de 46,5% ne concernait que les ménages dont le revenu dépassait les 153.300 euros par an. Celui-ci sera abaissé au seuil de 80.000 euros et sera taxé à 48%, auquel s’ajoutera une taxe de « solidarité sociale » de 2,5%.

    Un supplément d’impôts de 4% sera également ponctionné sur tous les revenus pour l’année 2013.

    Par ailleurs, les revenus du capital seront davantage taxés.

    Antonio Jose Seguro, le chef du principal parti d’opposition, le parti socialiste, a qualifié les mesures de « bombe atomique fiscale ».

    La Confédération générale des travailleurs portugais, le principal syndicat avec 600.000 adhérents, a quant à elle d’ores et déjà annoncé une grève générale pour le 14 novembre.

    http://www.romandie.com/news/n/Le_Portugal_annonce_de_nouvelles_mesures_d039austerite151020122058.asp

  11. Quand la peur gouverne le Monde, il y a de quoi avoir peur.

    Comment se fait il que nous soyons pas capables de copier ce que font les américains dont les errements ne créent ni inflation mais seulement un peu plus de croissance. Leur force, ne pas avoir peur d’entrainer la planète dans la pire des crises, pire que la crise des subprimes dont ils sont totalement responsables et que chacun des européens doit payer au prix fort.

    Pourquoi acceptons nous de payer les 3 ou 4 millions de logements américains sans broncher ? Les prêts n’ont pu être payés par les américains qui se sont mis en faillite personnelle. Ces prêts titrisés ont été « refilés » à toutes les banques européennes qui les ont rachétés car côtés AAA. Quand ces titres ont perdu toute leur valeur, toutes les banques européennes ont vu leurs créances faites aux américains perdre leur valeur. Quel beau cadeau fait aux américains, cadeau que chaque européen se voit dans l’obligation de rembourser.

    Pourquoi avons nous peur de le dire ?

  12. Interview Samir Amin (1) :: « Le capitalisme entre dans sa phase sénile ».
    « La pensée économique néoclassique est une malédiction pour le monde actuel. » Samir Amin, 81 ans, n’est pas tendre pour plusieurs de ses collègues économistes. Et encore moins pour la politique des gouvernements. « Economiser pour réduire la dette ? Des mensonges délibérés » ; « Régulation du secteur financier? Des phrases creuses. » Il nous livre son analyse au scalpel de la crise économique.

    http://www.ptb.be/weekblad/artikel/interview-samir-amin-1-le-capitalisme-entre-dans-sa-phase-senile.html

    Forte progression de l’extrême gauche en Belgique aux municipales.

    http://ptbplus.be/communiques/percee-du-ptb-comme-force-emergente-gauche-dans-toute-la-belgique

    1. Les coûts salariaux élevés ne sont pas un problème.

      L’économiste Paul De Grauwe, a constaté que « tous les pays où les coûts salariaux sont élevés s’en sortent relativement bien, et que les pays touchés par une crise économique profonde ont des coûts salariaux inférieurs à la moyenne de la zone euro ». Il en conclut qu’« il n’y a donc pas d’incompatibilité entre coûts salariaux élevés et compétitivité. Il n’est absolument pas nécessaire de réduire les coûts salariaux, comme le répètent en permanence de nombreux économistes ». Ça va mieux en le disant…

  13. Lu dans Les Echos (à propos de l’Espagne) :

    « La perception de l’irréversibilité de l’euro est bien plus importante que l’achat d’obligations »

    http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0202328419408-l-espagne-freinee-dans-sa-demande-d-aide-par-les-divergences-entre-ses-partenaires-500547.php

    Va bien falloir que les eurocrates se rendent compte un jour que la dépression économique, le chômage et les tensions sociales sont plus forts que la « perception de l’irréversibilité de l’euro ». Comme si la vie de millions de personnes dépendait de la « perception » des marchés ! Vos sens sont-ils aiguisés aujourd’hui messieurs les financiers? Alors nous sommes sauvés! Quelque chose brouille l’écoute de ces mêmes acteurs ? Alors…

  14. La Foi.
    Un homme qui s’était couché croyant se réveilla sans foi.
    Heureusement, il y avait dans la chambre de cet homme une balance médicale, et l’homme en question avait l’habitude de se peser tous les jours matin et soir.
    En se couchant la veille, il s’était pesé une fois de plus et avait vu que son poids était de 74 kilos et 500 gr. Le matin du jour suivant, alors qu’il s’était levé sans foi, l’homme se pesa de nouveau et vit que son poids n’était en tout et pour tout que de 74 kilos et 150 gr. « Par conséquent », en conclut cet homme, « ma foi pesait approximativement 350 gr. »
    Daniil HARMS

  15. REFELEMELE : CA 100 , à crédit 115 , salaires 50 , materiaux 50 , intérêts 12,5 , bénéfices 2,5 , impôts IS 0,83…..AHHHHHHHHHH QUE LES ENTREPRISES SONT RICHES.

    1. Faut vraiment être naze pour prélever 1,6 au lieu de 0,83 je ferais mieux de favoriser le paiement comptant ainsi éliminer 12,5 de frais et donc multiplier le bénéfice par 5.

      1. Et si j’étais vraiment moins bête alors je ferais du crédit long terme hypothécaire sur des investissements rentables , je ferais travailler les pipiou , je doublerais le CA et mes impôts sans rien demander à personne d’effort supplémentaire.
        AHHHHHHHHHHHHH QUE LES GENS SONT BETES.

      2. Et pour finir ne resterait plus que les salaires que je remplacerais par des robots achetés à crédit long terme dont je distrairais une partie pour payer définitivement mes dettes court terme , mes employés seraient en vacances perpétuelles , payées par les profits des robots.
        salut la compagnie arretez de vous plaindre et faites comme je dis.
        AHHHHHHHHHHHH que mon entreprise et mon pays est riche et que mes employés sont heureux.

  16. Je ne suis pas économiste. J’apprécie la modération que vous utiliser quand vous parler de risque d’inflation. Il est intéressant de soulever, comme vous le faites, que la création monétaire n’implique pas nécessairement une hyperinflation, surtout en période de déflation comme nous la connaissons. Les billions d’€ ou de dollars qui ont été créés ces dernières années et qui sont restés dans les banques plutôt que d’être injecté dans l’économie, n’ont pas créés d’hyperinflation.
    Le risque d’inflation n’est-il pas le prétexte de nos néolibéraux pour justifier l’austérité plutôt qu’une sortie de crise par une relance keynésienne?
    Je me pose une autre question. L’inflation n’est-elle pas, avant tout, liée à la perte de confiance dans une monnaie et à l’augmentation de la vitesse de circulation de celle-ci? Ce qui expliquerait la raison pour laquelle nous ne connaissons pas d’hyperinflation, l’argent circulant mal et étant monopolisé.
    Je pense, sauf erreur de ma part, que nous avons un antécédent historique, le pic de l’hyperinflation en Allemagne a été atteint alors que la planche à billet était à son niveau le plus bas de production monétaire. Si cela est vrai, il faudrait peut-être l’expliquer aux Allemands.
    Merci.

    1. Il y a inflation et inflation. Dans certains pays d’Europe, les gens ont l’impression que tout augmente, que ce soit l’énergie ou la vie en général. Les salaires ne suivent pas ou peu, idem les retraites. L’inflation rampante est bien et bel là.

      L’Allemagne a créée l’inflation en 1923 par réaction face aux obligations issues du contrat de Versailles.
      Il y a aussi la dévaluation des monnaies, le cours de l’or en témoigne. Nous payons notre baguette avec de l’argent virtuel, qui n’est qu’une promesse d’échange, rien de plus. L’euro n’est qu’un bout de papier sur lequel figurent des chiffres et une signature.

  17. En Grèce il y a des tentatives de grève générale. Si ce moyen était efficace, je présume, dans une économie du type « 30 Glorieuses » où la force de production était vraiment nécessaire et moteur de l’économie, la grève faisait pression et les travailleurs obtenaient, je pense, des avancées.

    Mais dans une économie en crise, où je pense que l’économie est devenue une économie de consommation au lieu d’une économie de production, où il y a vieillissement dû à une démographie en berne, pour les « cyniques », il n’est plus rentable de subventionner (par la protection sociale) un grand groupe d’âge à la fois producteur et consommateur de ses propres produits.

    L’investissement sur une classe d’âge jeune et nombreuse se termine donc, et arrive le moment de « payer » des frais de santé, une retraite à une population vieillissante… donc pas tès rentable, dis-je pour des cyniques.

    Je pense que dans des pays comme ça, la grève générale ne sert pas à grand-chose, mettre à l’arrêt la production ne signifie pas la même chose, au contraire, je dirai que c’est ce que des cyniques aimeraient… mettre le pays à l’arrêt, en désertification, car il reste peut-être des ressources naturelles intéressantes…

    Non, si je vivais dans un genre de pays avec une telle économie, je pense que je miserai sur l’artisanat et les savoir-faire d’autonomie, avec leur transmission. L’industrie a utilisé selon moi ses « ressources humaines » qui ne sont plus « rentables » malheureusement pour ceux qui ne voient que l’aspect financier… et peut donc « abandonner » les gens. En réclamer à elle est pour moi une illusion, et mieux vaut donc je pense essayer de s’en passer pour certains biens et moyens cruciaux de subsistance.

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