L'actualité de la crise : ILS JOUENT AVEC DES ALLUMETTES, par François Leclerc

Billet invité

Les prévisions de croissance baissent, les trous financiers se creusent davantage que prévu, les manifestations et les grèves s’intensifient, les dirigeants européens ferment unes à unes les portes qu’ils avaient un peu entrouvertes. Telles sont sans surprise excessive les nouvelles du jour.

Obéissant à une loi non écrite, Standard and Poor’s confirme la prévision d’une récession européenne en 2012 (-0,8 %) et annonce une stagnation en 2013 : chaque fois que l’on s’approche de l’échéance, les résultats empirent pour toujours s’améliorer lorsqu’elle est plus lointaine, et ainsi de suite. La fois précédente, un rebond de 0,4 % était néanmoins prévu en 2013, il a disparu. L’Espagne et l’Italie sont en queue du peloton des pays de la zone euro. « Sombre tableau », annonce l’agence de notation.

Les unes après les autres, les régions espagnoles demandent l’aide du fonds mis en place par le gouvernement de Madrid : après la Catalogne, Valence et Murcie, l’Andalousie tend également la main. Le montant des requêtes atteint déjà 15 milliards d’euros – et ce n’est qu’un commencement – pour un fonds calibré à 18 milliards et dont le financement n’est pas encore effectif. Exprimant le sentiment de révolte nationaliste qui anime les Catalans, des élections régionales anticipées sont convoquées le 25 novembre prochain, afin d’exprimer leur droit à l’auto-détermination et faire une démonstration de force. L’enjeu est de pouvoir lever l’impôt et diminuer ensuite la part qui serait versée à Madrid, dans le but de diminuer le déficit.

En Italie, la Ligue du Nord n’est pas en reste. Elle revendique de s’inspirer du modèle espagnol pour exiger que 75 % du montant des revenus fiscaux soient conservés par ce qu’elle appelle une « macro région », qui pourrait englober le Piémont, la Vénétie et la Lombardie. Les riches se barricadent pour se protéger des pauvres.

On attend pour vendredi prochain le rapport sur les besoins de financement des banques espagnoles d’Oliver Wyman, le consultant mandaté, sans se faire d’illusion sur sa conclusion très circonstanciée, comme nous y sommes accoutumés. Les estimations varient entre 60 et 100 milliards d’euros… « pour commencer » ajoutent les analystes de la banque d’affaires japonaise Nomura.

Du côté grec, c’est Der Spiegel qui cite un rapport préliminaire de la Troïka estimant que le trou budgétaire devant être comblé afin de revenir dans les clous du plan de sauvetage est de 20 milliards d’euros, et non pas de 11,5 milliards puis de 13,5 milliards, chiffre qui continue d’être évoqué. En prenant en compte ce dernier montant, encore un tiers de celui-ci reste à trouver d’un commun accord avec les représentants de la Troïka qui ont quitté Athènes pour une semaine, ont-ils annoncé, le temps sans doute que la situation se décante au niveau européen. Cela n’en prend pas le chemin, la BCE ayant par la bouche de Jörg Asmussen fermé la porte à toute perspective de rééchelonnement de la dette grecque – dont elle est devenue la grande détentrice – car cela constituerait selon elle une aide budgétaire à un État formellement interdite par ses statuts. Retour à la case départ, puisque les Allemands ne veulent pas entendre parler d’une rallonge financière. Il se confirme que les représentants de la Troïka sont divisés entre eux, le FMI faisant bande à part.

On le sait, il faut protéger à tout prix le système financier, BCE – qui en est la clé de voûte – comprise. C’est toujours de ce côté-là qu’il faut chercher les vrais ressorts. Ainsi, les banques allemandes sont exposées en Espagne à hauteur de 139,9 milliards de dollars (dont 45,9 milliards aux banques), selon la Banque des règlements internationaux (BRI). Si elles se sont largement protégées en ce qui concerne la dette publique, il n’en est pas de même du reste de leur exposition. Ce qui a conduit Moody’s à dernièrement assortir leur notation de la mention « négative », soulignant que leur vulnérabilité pourrait coûter à l’Allemagne sa note AAA, s’il est également pris en compte leur exposition en Italie. Pour la petite histoire, les engagements des banques allemandes en Espagne – plus particulièrement des Landesbanken, les banques régionales – ont pris la forme de covered bonds (obligations sécurisées) qui sont couvertes par du collatéral. En l’occurrence des crédits hypothécaires… Le voile se lève lentement sur la situation effective du système bancaire allemand, expliquant le refus que leur surveillance soit attribuée à la BCE. Le sauvetage de l’Espagne, c’est aussi celui des banques allemandes…

Un communiqué commun des ministres des finances allemand, finlandais et néerlandais met en cause les décisions du sommet de juin dernier à propos de l’union bancaire. Le propos est que les banques malades doivent être soutenues par le FESF/MES et non pas sur la base d’une mutualisation du risque via une taxation des banques européennes. Seules les banques en bonne santé (comment le déterminer ?) seraient admises au sein de la future union bancaire… Aux États de prendre à leur charge le renflouement des banques suite à leurs turpitudes. Au moins, les choses sont claires. Quant à la rupture du lien d’endettement entre eux et les banques, identifié comme un danger majeur, elle passe aux oubliettes.

Wolfgang Schäuble est en passe de devenir un maître dans l’art de lever un rideau de fumée. « L’Espagne va très bien du point de vue économique et de la politique budgétaire » a-t-il affirmé. Ce qui lui manque « c’est la confiance des marchés ». Pourquoi ? Il ne le dit pas. « L’Espagne a besoin que s’arrête la spéculation » a-t-il ajouté. Comment ? Il ne le dit pas davantage. Tout au plus suggère-t-il sur le mode de la plaisanterie qu’elle a besoin d’un conseiller en communication. On est tombé bien bas.

Grève générale en Grèce, manifestation des Indignés hier à Madrid devant le Congrès des députés, confortés par l’ampleur des mobilisations portugaises, le chaos continue de s’installer dans les pays de l’Europe du Sud. « Mains en l’air, ceci est un hold-up » criaient hier soir les manifestants, exprimant à la fois le caractère non-violent de leur action et ce qu’ils subissent en raison de la multiplication sans fin des mesures de rigueur. Des pancartes proclamaient « démocratie économique », tandis que les manifestants scandaient « la démocratie est séquestrée ! ».

Le gouvernement allemand repoussant tout sauvetage financier de l’Espagne et la BCE refusant – avec l’accord des Allemands – de restructurer la dette grecque, les issues sont refermées. Jeu dangereux : les conditions sont réunies pour que le dérapage reprenne et atteigne l’Italie.

112 réponses sur “L'actualité de la crise : ILS JOUENT AVEC DES ALLUMETTES, par François Leclerc”

    1. Sur l’origine de la crise, lire François Chesnais
      Aux origines de la crise économique mondiale
      http://www.npa2009.org/content/aux-racines-de-la-crise-%C3%A9conomique-mondiale-alencontreorg

      En résumé:

      La crise en cours a éclaté au terme d’une très longue phase
      (plus de cinquante ans) d’accumulation presque ininterrompue,
      la seule phase de cette durée de toute l’histoire du capitalisme.
      Elle peut s’étendre sur des années, voire une décennie entière
      car elle a comme substrat une suraccumulation
      de capacités de production particulièrement élevée
      et comme excroissance une accumulation de capital fictif
      d’un montant lui aussi sans précédent

      1. Une suraccumulation particulièrement élevée signifierait qu’il n’y a plus d’investissement du tout. ce n’est pas le cas, encore davantage à l’échelle mondiale. Le grand capital financier rentier n’est pas principalement fictif mais réel et permet de contrôler les media, donc de promouvoir les hommes politiques jugés sérieux par eux et recommandables, donc de contrôler l’appareil d’Etat.et de renforcer encore leur politique parasitaire. Un capitalisme financiariste hyper-rentier médiatico-politique, qui peut durer encore longtemps.
        Monnaie unique, Europe inique
        Euro commun, emploi demain

      2. JLM fait dans le délire narcissique:
        A la journaliste qui dit

        “Celle qui pourrait faire bouger les choses, c’est Mme Merkel”

        Narcisse répond

        “Non, c’est moi”

        et dans la sauce politicienne

        “Hollande fait la même politique que Sarko, mais en pire.”

        et plus loin

        “Nous ne voterons peut-être pas le budget”

        Le FdG pourrait donc appuyer une politique pire que celle de Sarko.
        Il n’exclue pas non plus de continuer à faire liste commune
        aux municipales avec le parti du gouvernement qui « fait la même politique que Sarko, mais en pire »…

      3. @Charles A
        Si tu veux offrir tes services à cette émission qui reçut JLM bien décidée à le démolir, n’oublie pas d’amener ta laisse.
        « Moi », c’est inévitablement le FDG, il n’y a que les malintentionnés pour interpréter différemment. Il a parfaitement le droit de le dire puisqu’il en est porte-parole, inspirateur, tribun et membre.

        Tu n’as pas relevé, par contre, la pression exercée par des questions incessantes, qui coupent d’ailleurs toute compréhension au bout d’un moment. Ni le ton arrogant et méprisant employé par cette racaille prétendument « journaliste ». Ils n’écoutent pas une seule réponse, ne relancent pas, aucun dialogue. Ces serpillères sont là pour casser du Melenchon.

        On n’en sortira tant qu’on n’aura pas nettoyé les médias du journalisme de révérence qui fait malheureusement référence. Et cette chienlit gagnant 10, 20, 30000€/ mois. Peut-être plus, si on connaissait le salaire d’Apathie…

  1. ILS jouent avec des allumettes et ces imbéciles sont en train d’allumer des incendies qu’ils seront incapables d’éteindre ; la colère des citoyens ne va pas se conumer du jour au lendemain ,et de toute façon rien n’est fait pour éteindre les premiers départs de feu ;

    1. et pas qu’en europe hein… boniments -> incompréhension -> colère.
      le ayez confian$$$e c’est plu ça: Bernnie toujours aussi bon
      et ça date d’il y a trois mois si je me goure pas.
      Citation de mémoire et à la truelle pêchée je ne sais plus où (au moins je ne dénoncerai pas ma Source!)
      la Crise c’est quand l’ancien ne veux pas mourir et que le nouveau n’arrive pas à naitre.

      hé ben on y est en plein non? à perdre pied au milieu du gué.

  2. Ce matin la bourse à la gueule de bois… Elle est rattrapé par le pessimisme (justifié) ambiant, elle, qui faisait bombance depuis l’annonce du QE3 et de la BCE… Que la chute soit violente et abyssale… Je vais faire un tour du coté des taux directeurs… héhé…

  3. Catalogne, Ligue du nord de l’Italie, etc.
    La reféodalisation est en cours.
    Elle chemine de concert avec le démembrement de l’Europe par le biais de celui de l’euro.
    Les comtes veulent s’affranchir.

      1. C’est le but de bruxelles. L’europe des régions, il circule déjà des cartes à bruxelles. Une division des états en entités plus petites tuera dans l’oeuf toutes les révoltes.

    1. Il faut en finir avec le mythe de la monnaie unique qui unifie l’Europe. Elle est au contraire en train de la détruire. Les taux de chômage grec et espagnol se rapprochent très vite des 32% qui ont amené Hitler au pouvoir.

      Monnaie unique, Europe inique
      Euro commun, l’emploi demain

  4. l’alignement par le bas doit être négocié d’une façon plus démocratique de façon évidente
    pas simple de trouver une formulation efficiente de chômage de masse organisé pour un temps limité
    je pense qu’il serait temps de prendre les gens pour plus adultes que ça et leur expliquer autrement la situation, banquiers compris.
    on ne franchira pas un saut évolutif sans que le niveau de conscience change

  5. Encore faut-il que ces braves gens censés exercer le métier de journaliste fassent leur travail :

    Un papier de Daniel Schneidermann :

    « 09h15 le neuf-quinze
    L’INDIGNÉ ESPAGNOL, CE BALOURD
    60 blessés, dont 27 policiers: n’allez pas nous déranger pour si peu. Même après des heures de violents affrontements avec la police, aux alentours du Parlement, le manifestant madrilène indigné ne fait pas la Une des radios du matin. On le remise dans les profondeurs du journal de France Inter, loin loin loin derrière « l’évènement de la nuit »: les soupçons de trucage d’un match de handball. Il a droit à quelques phrases, en passant. Pas d’envoyé spécial haletant, en direct. Pas de bilan minute par minute. Pas de micro-trottoir. On en a même oublié son petit nom si pittoresque, indignado. On est poli: on ne le passe pas entièrement sous silence. On le reçoit, mais en bout de table.

    Certes, l’Indignado fait valoir ses droits à la médiatisation. Il tentait d’accéder au Parlement, ce n’est pas rien; il a préparé sa manif de longue date sur Twitter, c’est moderne; il est le sujet d’une iconographie abondante, ça pourrait aider; il bat tous les records européens de précarité (1), c’est notable; la police a tiré des balles en caoutchouc, c’est douloureux: autant de bons points, qui le sauvent de l’oubli total, et lui ouvrent des droits à la médiatisation minimum. Mais quel balourd: il a le malheur d’être à contretemps. La crise est entre parenthèses. Lémarchés regardent ailleurs. En tous cas, ailleurs qu’en France, c’est l’essentiel: pensez donc, les choses vont si bien que la France gagne même de l’argent en empruntant. On y reviendra, bien entendu, mais plus tard. Repassez le mois prochain.

    L’indigné madrilène n’y met pas du sien. « Non aux privilèges des politiciens » « démocratie économique » proclament ses pancartes. Il proteste banalement contre les « marchés financiers ». «La troïka (Commission européenne, BCE et FMI, ndlr) et les marchés financiers ont pris en otage la souveraineté populaire, avec le consentement, et la collaboration de la majorité des partis politiques» dit-il. Bref, totalement à côté de la plaque, comme le fait remarquer avec une ironie amère (2) une journaliste…de France Inter. Un petit « Allah Akhbar », quelques barbes, et il ferait la Une de la presse européenne. Ce n’est pourtant pas compliqué. »

    1. Totalement l’ensemble des média de masse sont passés à coté de cette information… L’état a tiré sur son peuple…

      Depuis un an, ce genre d’événement va augmentant…

      1. La montée de la sauvagerie de la répression
        accompagne la brutalité de la montée de l’exploitation.

        Il faut apprendre à lutter contre l’un et l’autre,
        jusqu’à en extirper la racine:
        le capitalisme qui devient bête féroce dans son agonie.

    2. Bien envoyé ! Scotchée aussi que les mouvements de révoltes en Europe ne fassent pas les gros titres…mais il faudrait aussi dire que les agents de service public ne reçoivent plus leur salaire dans ces pays si proche de nous (oups, ne pas affoler les français, qu’ils n’imaginent pas que demain, chez nous…). Il faudrait aussi dire que ça « chomardise » même dans les officines de propagande….. pardon, les médias (oups, que nos médias aux ordres n’imaginent pas qu’en France on pourrait AUSSI virer nos journalistes). Il faudrait aussi dire, que cela se passe à nos portes, pas dans un pays d’Afrique lointain….(oups, on ne pèse pas plus lourd que des « sauvages »).
      Bref, il ne faut pas que le français imagine n’importe quoi, alors autant minimiser ce qui se passe ailleurs…..puisque bien évidement, c’est promis, ça ne se passera jamais chez nous.

  6. Les économistes avec lesquels j’ai pu discuter récemment sont unanimes (pourtant, ce ne sont pas des pessimistes innés): la situation actuelle risque de durer encore très longtemps en Grèce, au Protugal, en Espagne mais aussi en Italie.

    Tout cela, ainsi que les attitudes adoptées par le gouv. allemand, me fait penser à la bataille de Stalingrad: l’entourage d’Hitler, ainsi que l’encadrement militaire savait que la guerre était perdue, et malgré cela on a continué à sacrifier des millions d’individus, rien que pour gagner un peu de temps, pour repousser l’échéance terminale.

    1. +1

      Oui, bataille de Stallingrad 1942-43, siege de Leningrad 1941-43, la guerre s est terminee seulement en 1945.

    2. Et Hitler recevait sans doute de bonnes nouvelles de Stalingrad, comme la presse nous en distille régulièrement (un peu moins maintenant, son nouveau rôle étant de nous préparer à accepter l’inacceptable).

    3. Je m’interroge plutôt sur le rapport entre les résistances actuelles et par exemple la « guerre des farines » (1775), ou les émeutes de la faim récentes.

      Les révoltes populaires sous l’Ancien Régime

      http://revuesocialisme.pagesperso-orange.fr/s17stephane.html

      Aujourd’hui, les « affameurs » sont sans visage, anonymes, banques, fonds, capital…
      Les gouvernements sont élus.
      Le tout est médiatisé.
      De plus il y a des filets de sécurité sociale.

      Donc, contre qui exactement se révolter, surtout au nom de quoi puisqu’on a adhéré aux valeurs de ce système ; puisqu’on a élu les représentants comme intercesseurs auprès du Capital. D’où l’impossibilité pour les révoltés d’aujourd’hui de savoir ce qu’ils veulent et aussi de vouloir ce qu’ils devraient vouloir. Il y a le malaise dans la civilisation et le malaise aussi pour en sortir.

      1. Oui, c’est bien pour cela qu’il n’y a pas de solution « dans » le système, qu’il est nécessaire de sortir du cadre actuel. La révolution doit faire naître un nouveau paradigme, une nouvelle conception de la réalité, de l’être et de nous-même et de notre relation au monde. Bref, sans un changement d’ordre spirituel, point de salut. Je ne parle pas de religion. Je parle d’un changement, d’un retournement, d’une apocalypse de l’esprit individuel et collectif. Cette révolution est en marche. A lire ce blog, le plus sérieux, mais aussi bien d’autres (Mr Mondialisation, LEAP, Olivier Berruyer et j’en passe), on se rend compte que la pensée fuse comme jamais. Quand toute la vérité (le mensonge…) de notre monde aura enfin éclaté au grand jour, alors on pourra envisager de tourner définitivement la page et s’ouvrir à une nouvelle réalité qui ne demande qu’à naître. L’accouchement sera douloureux. On n’en est qu’au premières contractions…

      2. Il me semble que la cause du mal est de mieux en mieux cernée:
        les expropriateurs que l’on retrouve partout: au MEDEF,
        ou bienfaiteurs des politiciens professionnels.

        Par contre, il y a bien  » malaise aussi pour en sortir » ,
        car l’alternative au capitalisme n’existe plus clé en main.
        Les partis réformistes s’accrochaient au modèle stalinien ou social-démocrate.

        Fini. Il faut inventer, avec pour Nord la démocratie réelle, enfin.
        Mieux ainsi, même si le désarroi domine encore pour un temps…

      3. a eugene canoville

        je partage votre pensée concernant le futur cadre, le bébé n est pas encore venu au monde …ils jouent avec des allumettes!

      4. si Kimporte , mais il n’est pas encore adulte . le sera -t-il un jour ? pas sûr, la maturation , est plus importante, significative dans son processus que dans son achèvement . peut-être que le mot progrès prendra tout son sens ?

    4. Mouiiii, mais vous pourriez essayer de faire un petit sondage: combien de personnes ayant signé un contrat de travail dans l’un de ces quatre pays a eu une expérience « agréable » de ses conditions de travail, de salaire, de ses rapports avec son employeur, droits aux prestations sociales… ? Je dis ça je dis rien, mais maintenant qu’on est en pleine « mobilité européenne », faites un tour du côté de ceux qui ont tenté de jouer le jeu et vous verrez. On dit à propos de l’Italie: tu signes un contrat, et ensuite tous les jours tu renégocies ton contrat (ou plus exactement: on te renégocie ton contrat)…

    5. rien que pour gagner un peu de temps, pour repousser l’échéance terminale.

      Vous avez bien dit Germanicus, c’est ce qui ressort depuis des mois et même des années maintenant. Les QE et autres sommets de la dernière chance ne sont la que pour ça, ils essayent de maintenir jusqu’au dernier moment un système qui ne colle plus avec la réalité du monde…

      Notre civilisation est sur le déclin et quand je pense que très peux de personne le réalise mais certainement que c’était pareil pour les Romains et les autres civilisations…

      1. La guerre , l’autre fois j’ai lu un truc qui m’a permis de voir l’histoire d’une façon différente .Il est bizarre tout de même , que les deux principaux pays le Japon et l’Allemagne qui ont perdus la guerre aient eu une économie redoutable après guerre .Ma conclusion peut être un peu hâtive , « en temps de guerre même le gagnant a perdu »

      2. @Ardéchoix

        Les « miracles économiques » japonais et allemand m’ont toujours parus un peu étranges. J’ai supposé que ça pouvait être parce que des pouvoirs autoritaires y avaient laissé la place à des gens plus dynamiques à qui le réarmement était interdit et qui n’étaient pas empêtrés dans des soucis coloniaux. Emmanuel Todd l’explique par la structure familiale traditionnelle de ces deux pays, d’autres par l’aide des Etats Unis (suite au douloureux précédent allemand d’après la première guerre mondiale.) Un peu toutes ces raisons en même temps?

      3. Toutes ces raisons, et deux de plus:
        – pas d’assise sur les matières premières mais sur la formation.
        – un marché significatif, dans le cas de l’Allemagne élargi à la CEE

    6. Les économistes n’ont pas vu venir la crise (sauf quelques rares exceptions) alors ce n’est pas eux qui vont savoir combien de temps cela peut durer. Ils sont spectateurs d’un film dont ils sont les acteurs principaux. Ce film s’intitule : la roulette russe.
      Mais j’aime leur modestie sur leurs compétences réelles. Normal, ils avaient de bons mécènes (cartels : energie, eau, défense, com,…) qui ont fournit la substance aux producteurs (le monde de la finance).

    7. Un problème clé pour les démocrates européens est comment sortir de la monnaie unique qui conduit à l’ultra-inégalitarisme et à des taux de chômage qui pour certains pays deviennent proches de ceux qui ont amené Hitler au pouvoir . Le progrès de l’emploi européen passe par l’euro commun. L’ubuvocabulaire de la dévaluation interne que la Droite européenne, sous les ordres de l’hyperfinance et de ses media, veut appliquer à l’Europe du Sud puis à la France n’est autre que la politique de déflation qui a amené Hitler au pouvoir.

    8. Ardechoix, GL
      Les deux pays, l’Allemagne et le Japon avaient conservé leurs structures industrielles et leur capacité d’innovation, malgré les déstructions et démontages causées par la guerre.
      De plus, l’économie allemande s’est depuis longtemps orientée vers l’extérieur, notamment depuis la fin du 19e siécle, a menée une politique économique expansive. La France avait ses colonies, et quand elle les a perdu, elle n’avait plus rien. La solution: l’Europe et d’y jouer le rôle dominant. Pour l’instant, c’est plutôt mal parti.
      Le Japon est un cas spécial.

      1. +1

        Exactement Germanicus !

        Pendant longtemps l Allemagne payait et la fermait, traumatisee, culpabilisee par la guerre et la France faisait la politique et donnait le ton, depuis de Gaulle (le troublion sur la scene international de la division entre Americains et Sovietiques), Giscard, avec Mitterrand s etait le premier grand accrochage pour la reunifixation et euro, maintenant le deuxieme pour payer les dettes. Cela trouble bc les francais cette desobeissance allemande a s executer…

  7. Il semble que les « gens qui comptent » commencent à prendre conscience que l’histoire se déroule indépendemment de toute intervention. Ce sont les évènements qui décident, et s’enchaînent inexorablement.

    En attendant la prochaine vague mortelle de prélèvements obligatoires et d’austérité décidée par des idéologues qui croient pouvoir intervenir, tous les entrepreneurs un peu sensés réduisent la voilure, et contractent leur périmètre à un noyau minimal de survie, quand ils ne décident pas une sécession ou une cessation pure et simple.

    « The house was dynamited six days later, part of the futile attempt to halt the relentless spread of the Blue Death. » « Vintage Season, » Lawrence O’Donnell ( H. Kuttner et C.L. Moore). »

    1. Avec la complicité de la presse propagande et des presstitués de service, qui se concentrent sur l’essentiel, quelques titres ce matin.

      – Les pompiers ne veulent plus payer l’autoroute
      – La jeune garde ouvre les défilés (de mode) parisiens
      – Affaire du Carlton : DSK demande l’annulation des poursuites

      Mais quand même
      – Le Beaujolais va perdre la moitié de sa récolte

      Ne manquez pas les JT avec les marroniers en pleine floraison.

    1. Dangereuse situation ?
      Comme lorsque les éléphants continuent à charger alors que vous n’avez plus de cartouche?

      1. faut continuer à tirer pour faire croire qu’il t’en reste
        Suis pas sûr que les éléphants vont se laisser berner

  8. une céssation pure et simple ; c’est exactement ce que je vais faire ; mon activité me coute plus qu’elle ne rapporte et le peu que je gagne partira en taxe térritoriale, impot locaux etc ; travailler pour ne rien gagner , trés peu pour moi , autant ne rien faire, ou faire du blak comme le font ceux qui veulent garder un toit sur la tête ;

  9. si l’histoire se déroule massivement indépendamment de toute intervention c’est parce qu’on laisse faire et même qu’on téléguide le troupeau
    avez vous déjà conduit un troupeau de moutons?
    le mouton en troupeau n’a aucune idée de là où Vous voulez le mener et pourtant il y parvient. et en général sans perdre de moutons
    avec un berger et un chien ou deux chiens pour 200 moutons.
    idem pour les vaches etc
    les hommes en troupeau sont conduits de la même façon à la bergerie ou l’abattoir sauf à ce qu’ils se prennent pour autre chose que des moutons.
    notre contexte impose le ralentissement économique pour réajuster , restructurer
    Le problème n’est pas sur le stress du transfert vécu par le troupeau mais sur la destination prévue par les bergers
    c’est là que nous tous devons comprendre et expliquer alentours les choix en cours
    soit l’abattoir soit la restructuration sur d’autres bases
    si on n’arrive pas à rendre obligatoire la restructuration réelle sur d’autres bases ce sera l’abattoir. éventuellement le pur chaos, à la grâce de Dieu et des profiteurs qui n’hésiteront pas une seconde à s’accaparer la barbarie comme système de fonctionnement.
    le ralentissement économique est nécessaire pour arrêter le train fou de l’économie agonisante et cela a un prix qui ne sera pas vécu de la même manière s’il est compris qu’imposé ( selon aussi à qui il est imposé le plus)il vaudrait mieux qu’il soit partagé.
    brancher les projecteurs sur ceux qui veulent faire perdurer le système en pire et utiliser le ralentissement encore à leur profit sans autre objectif et éclairer intensément les chemins disponibles à ceux qui explicitent et recherchent les clefs d’une reconstruction possible.
    lors d’un accident regarde où tu veux aller, là où ton regard se porte, là tu iras.
    il faut détacher son regard de l’aliénation aux écrans. la présentation des violences et des révoltes exerce une énergie centripète fascinatoire qui attire tout dans le trou noir de son immobilisme rendant le ralentissement impossible à convertir en restructuration.
    c’est le moment de choisir d’être libre et de savoir quoi faire de sa liberté.

    1. @ rahane
      On perd notre vie a vouloir la gagner !!!!! « c’est le moment de choisir d’être libre » c’est malheureusement un choix qu’il faut avoir fait en amont , et ceux qui ont la chance d’avoir opté pour ce statut depuis des années ,doivent faire profiter de leur liberté aux résignés

      1. Hélas en défilant avec des tambours et des sifflets, l’oligarchie financière doit se dire quelle bande de cons.

    1. Fais suivre à ceux qui parlent le grec 😉

      Mais ce serait sympa s’ils activaient des sous-titres en 2-3 langues au choix. Ca existe ça non, des logiciels qui font ça automatiquement ? Même s’ils ne sont pas parfaits, ça permet de comprendre le discours.

      1. Résultat 1er tour présidentielle 10 candidats , les deux principaux partis ont a eux seuls 55.81% des voix exprimées(média, temps de parole ,etc) , les autres étaient là pour enjoliver la chose démocratique , je pouf !!!!

  10. Images des violences policières à Madrid:

    Ils attaquent même les femmes et les seniors sans défense:

    http://www.agoravox.tv/actualites/europe/article/madrid-65-blesses-dans-des-heurts-36446

    Hier soir un autre évènement était consacré au TSCG.

    Il y a eu l’explosion d’une bombe à « C’est dans l’air » chez Calvi.

    Calvi, ce chantre du libéralisme, qui invite soit des porno-libéralistes opposés à des croyants libéralistes eux-mêmes discutant avec des libéralistes mormons avait invité Jacques Généreux, l’économiste du Front de gauche. Comment une telle hérésie a-t-elle été possible ? Si maintenant les gens de gauche peuvent donner leur avis à « C’est dans l’air », où va-t-on !

    Certes M. Généreux est quelqu’un de très calme. A sa place on aurait fait voler les cendriers plus tôt. Mais bon. Il a résisté aux bavardages des uns et des autres et il quand même réussi à faire exploser une bombe quand il a dit que c’étaient les retraités, les ouvriers et la classe moyenne qui paieraient la facture du fameux TSCG. Les trois experts libéraux dont le nom ne m’intéresse pas, appelons- les Sachs 1, 2 et 3 faisaient une tête qui réjouissait les cœurs, un des grands moments comiques ayant été l’arrivée du SAMU, juste après la question étranglée de Calvi : « Mais il y a tout de même des dettes à payer ????? »

    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/chaos-dans-la-nuit-de-madrid-123301

    1. « Ils attaquent même les femmes et les seniors sans défense: »…..et les bébés phoques , non?
      J’ai regardé la vidéo ,c ‘est comme partout ailleurs , les pitts bulls des richent mordent a belles dents , mais il n’est pas utile d’en rajouter !!
      Ceci dit venant de quelqun qui frequente le site préféré des fans de thierry meyssan rien d’étonnant..

  11. Cela fait de nombreuses années, qu’à chaque fois que la situation se tend, la teneur de vos articles laisse planer un sentiment de proche fin du monde.
    Et pourtant, systématiquement, des solutions sont trouvées et l’espoir d’un… (on ne sait pas trop de quoi d’ailleurs) fait un gros pschitt.
    Ceci dit, même si le pire n’est jamais certain, ça fait vendre, ce qui n’est déjà pas si mal en période de crise et comme on cherche tous le bonheur…

    1. La fin du monde ? N’allons pas jusque là, juste celle d’un système à bout de souffle. Mais cela prend du temps, c’est vrai ! « Cela fait vendre » dites-vous obligeamment, vous préféreriez sans doute que j’écrive que tout cela va finir par se tasser, par lassitude sans doute, ou en raison de la force de l’habitude ? Fulgurante analyse !

      1. Fulgurante réaction…
        Vous vous méprenez, ce n’est pas une « analyse », simplement un constat sur votre « style ».
        Il n’y a, de toute façon, aucun mal à faire du business, et vous ne cachez pas que vous tirez une partie de vos revenus de ce blog grâce à votre travail et à un public en grande partie acquis.
        Il ne s’agit pas du fond, que j’apprécie, mais de la forme, que je n’aime pas.
        Un peu de neutralité ne donnerait-il pas plus de poids à vos analyses et surtout à leur portée ?
        Mais bon, comme je ne n’ai pas l’énergie d’un révolutionnaire, j’ai surement tort.

      2. C’est plutôt le monde de la fin. Puis, si cela continue, de la faim !
        ps : la dénutrition des enfants est (depuis quelques temps) observé en France (info média).

      3. vous n’auriez même pas du répondre françois, je n’ai que quelque sou aprés un rsa mal vécu mais je suis content de vous lire et rien n’est gratuit .il faut bien vivre et se sentir vivre (utile à la commeunoté) ! et qu’importe si cela ne plais pas au liseuse de bonneaventure.Je dirais juste merci ;(ce qui se dit dans tout les réseaux sociaux en terme de reconaissance d’un travail qui peut sembler virtuel)

    2. « ….des solutions sont trouvées…. »
      Ben oui, quand on met la tête dans le sable et les problèmes sous le tapis on peut voir les choses comme ça.
      Apparemment pour vous, le bonheur n’a plus de secret.

  12. Dans les années 20-30, ils devaient se dire aussi qu’il y avait un truc qui se mettait en place sans vraiment savoir quoi.

  13. Le centre d’Athènes violemment secoué par des manifestants.

    Des heurts ont éclaté en Grèce entre quelques centaines de jeunes cagoulés et les forces de l’ordre, lors du début sur la place centrale de Syntagma d’une manifestation contre des nouvelles mesures de rigueur. Près de 350.000 personnes manifesteraient dans tout le pays.

    Le gouvernement devrait se prononcer demain sur les coupes budgétaires s’élevant à 11,9 milliards d’euros, soit plus de 5 % du PIB du pays.

    http://www.lesoir.be/actualite/monde/2012-09-26/le-centre-d-athenes-violemment-secoue-par-des-manifestants-939861.php

    Y a-t-il une issue à la crise de la dette souveraine, autre que la catastrophe de l’effondrement du château de cartes des Etats et institutions financières adossés les uns aux autres ?

    http://www.les-crises.fr/documents/2012/la-crise-henri-regnault-n-20.pdf

    Henri Regnault est Professeur d’Economie à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour. Diplômé de l’ESSEC et de Sciences Po avant d’obtenir un doctorat d’Etat à Paris Dauphine, il a commencé sa carrière universitaire au Maghreb à la fin des années 70, en Algérie puis en Tunisie, et s’est spécialisé en Economie du Développement et Economie Internationale, travaillant sur les relations Nord-Sud, en particulier sur les terrains méditerranéen, latino-américain et plus récemment asiatique. Il a dirigé le GRERBAM (Groupe de Recherche sur Economies Régionales du Bassin Méditerranéen), puis le Groupement de recherche du CNRS EMMA (Economie Méditerranée Monde Arabe) et anime le Réseau Intégration Nord-Sud (RINOS). Par ailleurs, depuis septembre 2007 il écrit « LA CRISE », lettre trimestrielle.

    http://www.les-crises.fr/la-crise-regnault-20/

  14. Le gouvernement espagnol félicite la police pour sa performance le 25 septembre.

    La déléguée du gouvernement de Madrid, Cristina Cifuentes, a défendu les charges policières contre les manifestants d’hier soir dans le voisinage du Congrès des députés.

    La manifestation, dont le but était d’entourer pacifiquement le Congrès où se réunissent les députés qui voteront ce jeudi un nouveau plan d’austérité, a vite dégénérée.

    La Police avec ses 1400 blindés anti-émeute a arrêté 35 indignés et en a blessé 64, dont une jeune personne de 16 ans transportée à l’hôpital dans un état jugé sérieux.

    http://ccaa.elpais.com/ccaa/2012/09/26/madrid/1348642682_939719.html

    1. Dis y à Dissy,

      La Police avec ses 1400 blindés anti-émeute…

      Tain mais c’est pas la Guardia Civil, mais l’Armée Rouge déployée dans Madrid !
      1 400 hommes évidemment. Mouarf…

  15. il 16h46 et le CAC40 souffre -2.73%.

    Cela fait un an, je caresse le rêve de voir un crack en direct… C’est rare, un peu comme la comète de Haley… Mais ces temps-ci, cela devient probable.

    Ne vous inquiétez pas, je vous préviendrais que vous ne loupiez pas le spectacle.

    1. je caresse ce même rêve. La manipulation a quelque chose d’exténuant, et plus… derrière ces commentaires très: -à-jour-, très: j-ai-tout-compris- (versus: qui-peut-m-expliquer-j-y-comprends-rien?), très -whaouh-on-vit-une crise-formidable-je-gagne-ma-vie-avec (vesrus: chouette-je-crois-comprendre-et-ensuite?), des gens souffrent, subissent, somatisent, meurrent ( ou: se-suicident).
      Les responsables trouvent leur bonne conscience, c’est indéniable. Le meilleur chemin de la crise sera le plus court (whaou-je-dis-qc-d-intelligent: mais des gens MEURRENT, vous renonceriez à votre vie, bon gré-mal gré??????)
      Que les financiers-politiques-peuples comprennent et décident (car il s’agit bien de comprendre-et-décider, et non d’attendre les yeux rivés sur les news), que les gens ouvrent les yeux pour passer à la suite, si possible meilleure!

  16. Boursorama : Le cap symbolique des trois millions de chômeurs dépassé en août;

    Ouf ! C’est purement symbolique, j’ai eu peur.

    Mais quand même, il y a des trucs moins symboliques qui se perdent.

    1. Optimiste, optmiste…
      J’ai par le plus grand des hasards j’ai pris l’avion avec JC Trichet ce matin et je lui ai demandé s’il connaissait Paul Jorion. Réponse: non!? Et je doute qu’il n’en soit pas de même pour M Draghi. Pas étonnant qu’il soit optimiste…

      @Paul: il faut donc persévérer, quand vous aurez une chronique dans le FT, ils commenceront peut-être à comprendre ce qu’il se passe :p.

  17. Un paradoxe intéressant (et un scénario déroutant) sur le sujet:
    On a vu, cet été, qu’après l’Allemagne, la France, les Pays-bas et le Danemark,
    http://www.liberation.fr/economie/2012/07/17/la-belgique-emprunte-a-son-tour-a-un-taux-d-interet-negatif_833832

    Il s’agit là, comme disait Romain Gary, d’une santé dont les signes « ne présagent rien de bon » !
    Lorsque les grands fonds (de pension, etc.) n’ont plus d’autre échappatoire à court terme que d’accepter de perdre moins que par l’inflation, c’est qu’il ne reste aucune autre perspective sur les marchés, notamment celui des valeurs boursières qui anticipent la « croissance négative » à venir.
    C’est dire si la conjoncture est bouchée.
    Curieusement, cela donne tort à la fois aux oiseaux de mauvaise augure du début de l’été, et au satisfecit des responsables socialistes de la rentrée.

    Dans le premier cas, bien entendu, toutes catégories confondues:
    Jean Peyrelevade, interview de « Valeurs actuelles » parue le 14 juin:
    (Les marchés vont attaquer la France!)
    « Au total, l’Etat français va bientôt chercher plus de 200 milliards, chaque année, sur les marchés. Le plus gros emprunteur public de la zone euro ! Quand les investisseurs sont nerveux, on ne passe pas brutalement de la confiance à la méfiance absolue, mais on n’emprunte plus dans d’aussi bonnes conditions. Les taux augmentent petit à petit mais le dérapage peut intervenir vite. »
    Et les réponses pleines d’actualité:
    – N’êtes vous pas un oiseau de mauvais augure ?
    « Pour résumer… pendant que l’Espagne et l’Italie font plus d’efforts que nous, le niveau de risque, pour prêter à la France, peut progressivement se détériorer. Le flux… peut se transformer en reflux, notamment vers l’Allemagne. D’où, premier signal, le taux zéro auquel l’Etat allemand vient de réussir à emprunter. »
    – Pourquoi ce taux allemand est-il inquiétant pour notre pays ?
    « Parce qu’il signifie que ce deuxième mouvement est en train de s’esquisser. Et maintenant la comparaison va devenir systématique entre les trajectoires espagnoles, italiennes et françaises. Autrement dit, plus M. Monti va réussir, plus la pression sur la France va s’aggraver. Et quand le mouvement s’enclenchera vraiment, nous enregistrerons une augmentation nette de nos taux d’emprunt. Ce sera l’épreuve de vérité. »

    A la rentrée, les socialistes préféraient rappeler l’article des « Echos » du 9 juillet:
    (La France émet pour la première fois à des taux négatifs!)
    « Dans son histoire, jamais la France ne s’est aussi bien portée sur les marchés qu’actuellement. Au cours des dernières émissions à 2, 5, 10 ou même 30 ans, les taux sont sortis à des niveaux historiquement bas. »
    « Certains gros investisseurs institutionnels, assureurs ou fonds de pension, ont en effet besoin de placer plusieurs centaines de millions d’euros par semaine. Avec la crise qui secoue la zone euro, les débouchés au Bund allemand sont peu nombreux… les investisseurs se reportent aussi sur la France, qui fait office de « second meilleur choix » dans la zone euro tant sa dette est liquide. »

    Mais les « Echos » d’ajouter:
    « La question qui se pose est celle des actifs substituables aux obligations. Le rendement des actions est incertain et peut être très négatif ; il en est de même du rendement de l’immobilier. » Dès lors, « les investisseurs seront peut-être contraints d’accepter les taux d’intérêt réels négatifs à long terme »

    CONCLUSION:
    A force d’appeler de leurs voeux (répétez après moi) :
    la-baisse-du-coût-du-travail-et-la compétitivité-dans-notre-économie-ouverte-à-la-mondialisation,
    le « capitalisme total » de nos « grands investisseurs » les a plongés dans la même austérité, au point qu’ils envieraient aujourd’hui la rente Pinay 3,5% garantie-or de nos grands pères …
    Quand on vous dit que le libéralisme peut aussi avoir sa morale !

    1. l peut être montré, cependant, que la stimulation de la demande privée ne fournit pas une méthode adéquate pour empêcher le chômage de masse. Il y a deux alternatives à considérer ici. (i) Les taux de l’intérêt ou de l’impôt sur le revenu (ou des deux) est réduit drastiquement lors de la crise et accru lors de la reprise. En ce cas, tant la période que l’amplitude du cycle économique seront réduites, mais l’emploi non seulement lors de la crise mais même lors de la reprise peut être loin du plein emploi, c’est-à-dire que le chômage moyen peut être considérable, bien que ses fluctuations seront moins marquées. (ii) Les taux d’intérêt et d’impôt sur le revenu sont réduits lors de la crise mais pas accrus lors de la reprise subséquente. En ce cas la reprise durera plus longtemps, mais elle doit finir en une nouvelle crise : une réduction des taux d’intérêt ou d’impôt sur le revenu n’élimine pas, bien sûr, les forces qui causent des fluctuations cycliques dans une économie capitaliste. Lors de la nouvelle crise il sera nécessaire de réduire encore les taux d’intérêt et d’imposition et ainsi de suite. Ainsi dans un futur pas si lointain, le taux d’intérêt devra être négatif et l’impôt sur le revenu devra être remplacé par une subvention au revenu. La même chose surviendrait si on tentait de maintenir le plein emploi en stimulant l’investissement privé : les taux d’intérêt et d’impôt sur le revenu devraient être continuellement réduits.

      Extraits d’Aspects politiques du plein-emploi, Michal Kalecki

      http://frappermonnaie.wordpress.com/2012/04/07/aspects-politiques-du-plein-emploi-par-michal-kalecki/

  18. Europe, la neurocratie du oui.
    “…en inventant une métaphysique de l’obéissance, une neurocratie qui permettrait de frôler le zéro absolu du politique…” Gilles Châtelet dans “Vivre et penser comme des porcs”

    « Crash », la revue politique bi-mensuelle du journaliste Trangas, publie une interview de Gertrud Höhler, universitaire et femme des lettres. Elle fut militante de longue date de la CDU, et conseillère en communication de responsables politiques, notamment de l’ancien chancelier Helmut Kohl. Dans son dernier essai : « Die Patin » (littéralement « la marraine » aux éditions Orell Füssli en Allemagne), il est question d’Angela Merkel, qualifiée par Gertrud Höhler de « louve assoiffée de pouvoir », une chancelière enfin « qui est sur le point de bâtir un système autoritaire dissimulé (…) et en même temps, d’imposer un jeu européen démoniaque ».

  19. En Italie, la Ligue du Nord n’est pas en reste. Elle revendique de s’inspirer du modèle espagnol pour exiger que 75 % du montant des revenus fiscaux soient conservés par ce qu’elle appelle une « macro région », qui pourrait englober le Piémont, la Vénétie et la Lombardie. Les riches se barricadent pour se protéger des pauvres.

    Voilà qui augure mal de l’avenir du fédéralisme européen, et d’une solution au différentiel de compétitivité dans le cadre de l’euro…

  20. Portugal : le gouvernement étudie des hausses d’impôts pour 2013.

    LISBONNE – Le gouvernement portugais s’est réuni mercredi pendant près de sept heures en conseil des ministres pour étudier de nouvelles hausses d’impôts afin de remplacer les mesures d’austérité qui ont provoqué une vague de contestation exceptionnelle.

    Au cours de ce conseil des ministres extraordinaire, le gouvernement a commencé à élaborer sa proposition de budget pour 2013 (…) qui sera présentée au Parlement avant le 15 octobre, a indiqué un communiqué du gouvernement sans préciser toutefois le détail des nouvelles mesures.

    Face à une contestation populaire d’une rare ampleur, le Premier ministre, Pedro Passos Coelho, a dû renoncer à son intention d’augmenter l’année prochaine les cotisations sociales des salariés de 11% à 18% et de réduire dans le même temps les cotisations patronales de 23,75% à 18%.

    http://www.romandie.com/news/n/_Portugal__le_gouvernement_etudie_des_hausses_d_impots_pour_201372260920121850.asp


  21. « Monstre, que nous avons nuit et jour abreuvé,
    Ô gouffre, que nous veut ta soif que rien n’étanche ? »

  22. 700 emplois supprimés à Brussels Airlines?

    http://www.rtbf.be/info/economie/detail_brussels-airlines-etienne-davignon-dement-les-rumeurs-de-restructuration?id=7845701

    Trading ultra-rapide: le Parlement européen limite à une demi-seconde.

    La commission des Affaires économiques du Parlement européen a voté mercredi en faveur d’une limitation des échanges ultra-rapides de titres financiers par ordinateur (le « trading de haute fréquence »). Un amendement impose le maintien des ordres d’achat et de vente pour un minimum de 500 millisecondes.

    http://www.rtbf.be/info/monde/detail_trading-ultra-rapide-le-parlement-europeen-limite-a-une-demi-seconde?id=7845752

    Zone euro: nouvelles querelles concernant les remèdes à la crise.

    Obtenu de haute lutte lors du sommet européen fin juin, le principe d’une recapitalisation directe des banques semble remis en cause par le camp des « durs » au sein de la zone euro, qui conteste des aspects de ce mécanisme vu comme un remède à la crise de la dette.

    http://www.rtbf.be/info/economie/detail_zone-euro-nouvelles-querelles-concernant-les-remedes-a-la-crise?id=7845769

  23. Je reviens sur l’analyse de Thomas Rudolph qui dit sur son site depuis des années, qu’il ne s’agit pas de la crise de l’euro, et non pas des états, mais qu’il s’agit d’une crise financière sans précedent dont on est loin d’etre sorti.
    J’ai écrit que le budget de l’état était en équilibre, et on vient de ressortir ce matin sur France Culture que le déficit, par exemple celui de 2010 était de 149 milliards, alors que le cout de la dette était de 45 milliards. Donc si vous faites le calcul il y a un déficit « structurel » de l’état de 104 milliards.
    Sauf que:
    Les recettes brutes de l’état ( avec le manque à gagner de 93 milliards du aux « dégrevements ») sont de 275 milliards.
    Les dépenses brutes de l’état, hors le service de la dette sont de 274 milliards.
    Comptes de l’état parfaitement équilibrés!

    Le déficit de 149 milliards n’est pas du à l’état, mais:
    -Au service de la dette de 46 milliards.
    -Au sauvetage des collectivités territoriales qui malgrés les Impots fonciers et les impots locaux ont demandé à l’état pas moins de 86 milliards.
    Dans ses 86 milliards il y a:
    -68 milliards pour acquisitions mobilières et immobilières (!?)
    -15 milliards de remboursement d’emprunts et service de la dette (Pour acquisitions…)
    Notons que l’imposition locale boucle les budgets de fonctionnement et sociaux.
    -Au service de l’Europe pour 18 milliards.

    S’il y a des réforme structurelles à faire c’est:
    -Dans les collectivités territoriales, qui investissent de manière incontrolée aux dépends de l’Etat.
    -En Europe qui impose aux états devenus vertueux de payer des intérets ignobles selon les lois néolibérales.
    – Une bonne part des 18 milliards alloués à l’Europe revient en plus aux collectivités territoriales!!! (I want my money back?)

    Et pourquoi une somme aussi colossale de 93 milliards de « dégrèvements » dans le budget de l’état français?

    Notons que les déficits sociaux en France ne sont pas équilibrés par l’Etat, mais par le CADES qui se finance sur les marchés. Ce qui explique pas mal de choses sur la réforme des retraites par exemple.

    1. Izarn, sur la dépense fiscale et sociale ok (quoique les fraudes respectives mériteraient d’être citées aussi dans le « manque à gagner », mais soit). Par contre le coup du budget de l’Etat équilibré sans les vilaines collectivités locales et l’hideuse hydre européenne, faut arrêter les conneries là. On cause dette publique, pas dette d’État.
      2012, la dette publique s’établit à 1 789,4 milliards d’euros À la fin du premier trimestre 2012, la dette publique s’établit à 1 789,4 milliards d’euros
      Dette trimestrielle de Maastricht des administrations publiques– 1er trimestre 2012
      À la fin du premier trimestre 2012, la dette publique de Maastricht, qui est une dette brute s’établit à 1 789,4 Md€, en augmentation de 72,4 Md€ par rapport au trimestre précédent. Exprimée en pourcentage du PIB, elle se situe à 89,3 %, en augmentation de 3,3 points par rapport au trimestre précédent.
      La dette publique nette progresse beaucoup plus modérément (+17,9 Md€)
      …sous l’effet d’une hausse de l’endettement de l’État et des administrations de sécurité sociale…
      La contribution de l’État à la dette augmente de 46,8 Md€ au premier trimestre ; il s’agit pour l’essentiel de sa dette négociable à long terme (+38,4 Md€) et d’emprunts à long terme(+9,1 Md€)
      La contribution des administrations de sécurité sociale progresse de +31,4 Md€ sous l’effet de la hausse de l’endettement de la Cades (+22,4 Md€), qui augmente sa trésorerie, et de l’Acoss (+8,5 Md€)
      …alors que les dettes des administrations publiques locales diminuent
      Les administrations publiques locales se désendettent (-5,4 Md€) à un rythme comparable aux premiers trimestres des années précédentes, en remboursant des emprunts à long terme (-7,7 Md€). La contribution des organismes divers d’administration centrale à la dette diminue légèrement ce trimestre (-0,4 Md€)

      http://www.insee.fr/fr/themes/info-rapide.asp?id=40
      Le bilan de l’Insee au deuxième trimestre, c’est pour demain 28…

      1. Y’a bien un handballeur montpelliérain qui va mettre un billet sur le franchissement des 1.800 md€ pour demain !

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