L'actualité de la crise : ON NE RÉVEILLE PAS UNE RÉGULATION FINANCIÈRE QUI DORT ! par François Leclerc

Billet invité

Bien sagement et surtout sans faire de vagues, la régulation financière poursuit son petit bonhomme de chemin. En Europe, on attend de connaître les propositions promises pour l’automne du groupe de travail présidé par Erkki Liikanen, le gouverneur de la Banque de Finlande, à propos de la séparation des activités des banques. Elles équivaudront à la réglementation Volcker aux États-Unis et à la réforme Vickers en Grande-Bretagne. Et, pour faire bref, la première a été muselée et la seconde reportée… L’affaire n’est donc pas bien engagée.

Frédéric Oudéa, le Pdg de la Société Générale, a pris les devants et salué l’approche « réaliste et pragmatique » du gouvernement français sur l’une des promesses de campagne de François Hollande : « il ne s’agit pas de séparer la banque de détail de la banque d’investissement », selon lui, mais de « s’assurer que les ressources aillent bien au financement de l’économie réelle » a-t-il posé d’emblée, car « le modèle de banque universelle est le plus approprié pour accompagner la transition actuelle ». Le décor est planté, les banques françaises jouent la carte de la moindre peine et vont faire valoir qu’il ne faut pas créer de désavantage compétitif, elles qui raffolent comme leurs consœurs des disparités fiscales.

Aux États-Unis, le débat sur le second grand volet de la régulation des activités bancaires, la réglementation Bâle III qui concerne le renforcement des fonds propres et de la liquidité, est en train de rebondir. Il a été lancé lors de la réunion annuelle des banques centrales de Jackson Hole par Andy Hadane, le directeur de la stabilité financière pour la Banque d’Angleterre. Tom Hoenig, directeur du FDIC – l’organisme financé par les banques qui assure les dépôts bancaires aux États-Unis – et ancien président de la Fed de Kansas City, vient à son tour de réclamer que ces règles soient reconsidérées et que les ratios fonds propres/engagements soient considérablement accrus, pour ne pas avoir à tenir compte de calculs de risque trompeurs reposant sur des modèles douteux. Pour les établir, il propose une autre analyse comptable qui évite de les utiliser.

Cette constatation est la suite logique du gros pépin rencontré par JPMorgan Chase, qui avait fait de la mesure du risque son excellence, ce qui ne l’a pas empêché de se planter magistralement. Les dernières décisions de la Fed ont donné argument à Tom Hoenig, car selon lui, la prolongation de la politique de taux zéro de la banque centrale incite les banques à prendre des risques accrus sur les marchés financiers, nécessitant de renforcer les mesures préventives efficaces. À ce titre, il demande également que la séparation des activités de dépôt et de spéculation financière des banques entre en vigueur comme la loi adoptée le prévoit, afin de protéger les contribuables et qu’ils ne soient pas à nouveau appelés à financer le renflouement d’établissements bancaires via le budget de l’État.

Mais ces contestations tardives de Bâle III sont à double tranchant. Sous couvert de rendre la réglementation plus transparente et de préconiser des ratios d’engagement par rapport aux capitaux propres supérieurs à ceux de Bâle III, afin de supprimer toute référence à une pondération de la valeur des actifs, c’est la peine des banques qui pourrait se trouver soulagée par la même occasion. Après tout, les États-Unis ont toujours traîné des pieds pour appliquer les réglementations du Comité de Bâle, et les consultations avec les banques que la Fed a engagées à ce propos, avant de les prolonger, pourraient servir de prétexte pour en fin de compte les assouplir en prétendant les renforcer…

Les bilans des banques sont par principe insondables, c’est d’ailleurs le seul principe que l’on peut leur accorder de respecter sans risquer de se tromper. La banque de l’ombre (shadow banking), qui n’est rien d’autre que leur face cachée, reste inviolée. Et la recherche d’une nouvelle martingale permettant de les prémunir des effets de leurs prises de risques est dans ces conditions chose vaine. Tout comme les tentatives de séparation de leurs activités. Il faudrait attaquer au cœur de l’activité financière et interdire les paris sur les fluctuations des prix. On en est décidément encore très loin.

La régulation financière en cours ne fait qu’effleurer le sujet et les banques ont beau jeu pour contourner ces dispositions réglementaires, un art dans lequel elles excellent. Le terrain leur est laissé libre, les gouvernements étant aux prises avec leur désendettement. N’y parvenant pas, ils sont conduits à fonder leurs espoirs dans l’intervention des banques centrales. Une nouvelle mission est implicitement confiée à ces dernières, afin qu’elles contribuent à un désendettement décidément trop problématique : jouer le rôle de bad bank que le système n’est pas en mesure d’assumer – car il faut bien constater les pertes à un moment ou à un autre – et abandonner, dans le contexte récessif et déflationniste actuel, leur lutte intransigeante contre l’inflation. Les temps changent, mais c’est leur demander beaucoup, car comme leurs responsables n’arrêtent pas de le dire, les banques centrales ne peuvent pas tout faire et n’ont que des talents limités en matière de prestidigitation.

Le partage des tâches qui s’esquisse est-il viable ? Rien ne permet de l’affirmer, surtout pas en Europe où tout le contraire est chaque jour démontré.

75 réponses sur “L'actualité de la crise : ON NE RÉVEILLE PAS UNE RÉGULATION FINANCIÈRE QUI DORT ! par François Leclerc”

  1. La bataille sur la règlementation financière est une bataille centrale entre la Droite oligarchique et la Gauche démocratique. D’une part la Droite pro-oligarchie financière est largement majoritaire en U.E. et d’autre part une partie majoritaire de la Gauche ne mène pas cette bataille, soit par abstention (plus de 60% d’abstention aux Européennes) , soit par capitulation social libérale. L’idéologie de la parascience économique néolibérale est largement diffusée par le lobby financier-médiatique et une partie de l’Université sensible aux largesses d’un groupe de pression disposant potentiellement de plusieurs milliers de milliards de $. Leur objectif est de détruire là où elle existe encore la protection sociale et de précariser toujours plus les travailleurs pour imposer leur diktat économique

  2. Dans son style inimitable, Lordon conclue ainsi son dernier article :

    » Les populations, qui n’avaient plus pour elles que les espérances paradoxales du pire, c’est-à-dire la perspective d’en finir avec leurs souffrances par l’effondrement endogène de la construction monétaire européenne, les populations, donc, vont replonger de plus belle dans l’ajustement structurel sans même le secours des contradictions européennes, temporairement contenues par la BCE, et dont la divergence constituait la seule manière de mettre un terme à leurs épreuves. Car c’est à cela qu’en étaient réduits les peuples européens : à attendre le soulagement de l’explosion générale ! radieuse perspective politique, on en conviendra. Même cette issue de désespoir est désormais fermée…
    le colmatage de fortune de la BCE laisse l’austérité pour seul horizon, avec d’autant moins d’appel qu’elle est maintenant présentée comme la contrepartie naturelle de cette insigne faveur…

    En un raccourci politique saisissant qui dit tout de l’abîme creusé entre elles, l’oligarchie européiste reprend espoir au moment précis où les populations sont jetées au tréfonds du désespoir.

    C’est pourquoi il va bientôt falloir passer à autre chose.
    Dont on reparlera bientôt… »

    http://blog.mondediplo.net/2012-09-19-L-austerite-mais-dans-le-calme

    1. Lordon prend acte que la BCE a fait ce qu’il fallait pour que le plan A poursuive son cours.
      Il progresse.
      En revanche il étaye son argumentation sur l’obligation qu’ont les États d’en passer par un appel à l’aide au MES pour voir leurs obligations rachetées sur le marché secondaire et fait mine de ne pas avoir vu que, via la mise en dépôt par les banques de ces obligations, la BCE va fournir un service équivalent et déverser des tonnes d’euro sur le marché.
      Ce Q.E. à peine déguisé ajouté à des délais de plus ou moins deux ans accordés aux États pour tenir leurs engagements budgétaires montre qu' »on » a pris conscience que le remède risquait de tuer le malade. Un volet non pas de croissance mais de moindre récession vient d’être ajouté au pacte européen. Mais la discrétion sur le sujet est de rigueur (joke) au moins jusqu’aux élections allemandes.

      1. Une bonne fois pour toutes : c’est quoi le gonflement hyperbullaire du bilan de la BCE, des FESF et MES à venir, des créances Buba dans Target 2, etc ? Ça correspond au pognon allemand (et autres, français, hollandais…) qui devrait être encore ou être venu en plus sur des actifs grecs, espagnols, irlandais, etc et qui n’y est plus du tout mais revenu à l’oustaou.
        De la même façon que les 800 Mds de créances à perdre de la BUBA sur Target 2 ne correspondent qu’aux réserves en devises (et donc d’actifs grecs, espagnols, etc) qu’elle aurait du accumuler pour maintenir un change soutenable et une balance commerciale excédentaire. Je rappellerai pas le niveau atteint par ces réserves en $ ou € pour ses concurrents en exemplarité exportatrice chinois…

      2. @ Vigneron

        si c’est à moi que vos observations s’adressent (je vais quand même pas me re tarter l’article de Lordon pour le plaisir de vous répondre), je n’ai parlé ni de FESF, ni de MES, ni de Target.
        Je persiste à penser que l’essentiel de l’annonce de la BCE est passé inaperçu, derrière sa grosse annonce de rachat conditionnel. C’est qu’elle accepte à nouveau comme collatéraux les dettes souveraines sans y regarder à leur notation (sauf les grecques). Chaque fois qu’elle en prend en dépôt elle crée de l’euro à due proportion, sauf la décote exigée.
        Décote qui par ailleurs lui permet d’influencer les taux sur le second marché. Fini Bloomberg comme indicateur fiable.

      3. Il y a certaines choses qui ne s’achètent pas (parce qu’elles en valent pas un rond).
        Pour tout le reste, il y a Target 2.

    1. Macache mollo Momo. Le 30 je tombe du merlot et la Fnsea paye pas l’aller-retour à Paname en business-class.

    2. Ah, la fête de l’Huma ! Saucisses-frites pour la classe des travailleurs et traiteur classieux pour les VIP. C’est le partage de midi dans les assiettes, de l’agitprop à usage interne. Et puisqu’on parle du PC (Parti Carabistouille), il serait intéressant de démêler les vraies raisons pour lesquelles il se fait le relais des protestations contre la fermeture des pots de yaourt périmés de Fessenheim (http://lepcf.fr/spip.php?page=breve&id_breve=141). J’ai ouï causer de quelques remous pas nets dans le CCAS d’EDF-GDF (http://www.lejdd.fr/Societe/Justice/Actualite/La-CGT-renvoyee-en-correctionnelle-553190). A Paname, on porte des s[c]andales aux pieds.

      1. quel mépris contre le peuple : saucisses-frites et traiteur classieux ….et pourquoi pas en plus des propositions de la Le Pen interdire aussi le béret basque et les baguettes sous le bras !

      2. Le parti dit communiste a une idole qui domine toute son idéologie et toutes ses actions.
        Le PC aime le travail, qui, comme chacun le sait, libère l’homme.

      3. @morvandiaux
        Mépris pour le peuple, en effet, pour les militants en particulier. Allez à cette fête faussement pop’ pour le constater ou cuisinez les cuistots qui y ont officié. C’est un secret de polichinelle.

    3. De l’anti-communisme à ras les pâquerettes, même sur le blog de Paul Jorion . . .
      Dans un sens c’est rassurant, nous sommes dans le monde normal.

      bonne nuit les petits

      à morvandiau
      merci pour le lien

      1. De l’anti-communisme au ras des pâquerettes ? Soulevez vos œillères. Ne voyez-vous donc rien sous le faux cil et le manteau ? Cette duplicité-là n’est pas le fait exclusif des apparatchiks du PCF, mais il est choquant, convenez-en, de la voir plastronner dans ce secteur de la gauche.

  3. Banque universelle qu’on n’ose contrarier ; un projet de TVA sociale qui revient par la fenêtre ; la taxe à 75 % qui ne concerne pas les revenus du capital ; le traité européen qui ne résout rien et son volet croissance riquiqui ….; la compétitivité comme sésame universel … c’est clair, la Hollandie nous prépare un avenir radieux !

    1. Un bon point passé inaperçu PYD – Loi début août… : les rémunérations salariales autres que le salaire (intéressement, participation, abondements à l’épargne retraite, etc) payeront désormais du 20% de forfait social au lieu de… 8%. Good job. Bueno.

      1. Oui, très bien, et largement justifié…
        Mais il y a encore beaucoup de travail, par exemple, la suppression des exonérations des taxes sur les carburants pour les cie aériennes, routiers, agriculteurs, taxis (?), etc.

    2. Le Duflot remplace le Scellier.
      Avec quasiment autant d’avantages fiscaux mais avec -20% en loyer par rapport aux loyers moyens d’une zone et des niveaux de ressources des locataires un peu supérieures au HLM.
      Résultats ?
      Faible intérêt d’investissement locatif pour les z’investisseurs et maintien des prix hyperbullaires, grâce à la subvention indirecte via réductions d’impôts au ‘marché immobilier’ (i.e., les promoteurs de neufs).
      Ou comment éviter de proposer un investissement locatif en logement social, pour un bide annoncé et la possibilité de maintenir des prix élevés, prohibitifs, pour la majorité des acquéreurs (y compris en investissement locatif, même avec les réductions d’impôts) mais aussi des locataires : comme l’attractivité de ce système est faible, l’impact sur les loyers d’une zone sera nulle ou quasi. Mais l’effet d’annonce permettra de maintenir pendant un temps certain les niveaux de prix actuels.

      Une vraie mesure hollandiste, faite par une vraie arriviste de verte : illisible, non attractive (sauf pour les plus fiscalisés), sans impacts sur les loyers et participant au maintien hyperbullaire des prix, alors que de telles mesures sur du logement social (la majeure partie des besoins, eu égard aux niveaux de revenus et de prix), en lien avec une politique massive de construction de HLM aurait un tout autre impact.
      Z’ont vraiment rien compris …
      Ou qu’ils ne veulent vraiment rien comprendre à la formation des prix.
      Ou qu’ils soignent leur ‘clientèle’ sociale aux petits oignons.

      Bande de blaireaux.

      Ps : et encore, on a éviter la déductibilité de l’assiette des impôts … pour revenir au dispositif Scellier. C’est dire combien la chose fut ‘préparée’.

      1. Gros pognon à réaliser sur les loyers, même si les salaires (ou des aides des allocataires) sont proche du loyer, et les critères des agences permettent de les refuser, et s’en suit la rue même avec un travail (même avec un contrat ou de type cdi, contrat à durée indéterminé).

        Se goinfrer d’un maximum de fric sur le revenu du mois, la définition du marché immobilier moderne (des banques, des agences immobilières ou des petits propriétaires se positionnant sur l’indice des prix du marché), quitte à oublier des critères de logements de masse, et exposer les classes moyennes et les classe populaires de plus en plus à la peur de la rue, et à entrevoir un avenir avec des revenus proposés, qui ne permettent d’être confiant en l’avenir.

      2. bonjour,

        pourquoi ne pas instaurer un crédit d’impôt en faveur des locataires, basé sur un ratio loyer/traitement mesurant le taux d’effort du locataire par rapport au marché?

      3. @ VP :
        parce que les aides alimentent les prix … des propriétaires-bailleurs (« vous avez 200€ d’aides ? On vous fait un prix à 200€ de plus que le prix normal mais comme vous avez 200€ d’aide, cela fera le prix normal »).

      4. les aides d’état avec remise d’impot sont une création des idéologues libéraux pour vider les caisses et montrer qu’il faut baisser les dépenses …… sociales

        m’étant intéressé aux chauffes-eau solaires, je vous livre l’info d’une architecte : les prix tiennent comptes des aides de l’état : en clair ce sont les industriels et les poseurs qui captent l’aide de l’état : les panneaix solaires sont bien moins cher en allemagne …….
        ( étant trop loin de l’allemagne je n’ai pas pu vérifié )

    1. Article par trop simplificateur :

      « Nemo dat quod non habet », en vertu de quoi « le pouvoir d’achat » des français ça ne veut rien dire : D’abord le pouvoir d’achat des riches ne baisse pas, ensuite les pauvres ne peuvent pas suivre l’inflation. Il faut donc distinguer entre riches, classes moyennes et pauvres. Normalement il y a un ajustement des prix en fonction de la demande, or si le pouvoir d’achat baisse, les prix devraient s’orienter à la baisse, avec une certaine élasticité (c’est la déflation), qui devrait rétablir le pouvoir d’achat.

      « Le pouvoir d’achat des Français va accuser en 2012 et 2013 une baisse spectaculaire, sans précédent dans l’histoire économique récente du pays, de l’ordre de – 1,2 % »

      D’où déflation, et rétablissement du pouvoir d’achat initial. La BCE se vante de limiter la hausse des prix par sa politique des taux, moins bas qu’ailleurs, – que la limite de l’argent qui circule provienne d’une contrainte sur les taux ou d’un appauvrissement des citoyens, le résultat est une pression à la baisse sur les prix, ce qui devrait rééquilibrer l’ensemble des forces du marché exactement au même niveau qu’avant.

      Dans ma théorie, ni amélioration ni dégradation ne sont possibles, pour autant que se modifient des équilibre politiques (mis à part l’immobilier et ceux qui peuvent se permettre de ne pas vendre, qui se placent factuellement hors marché)

      « Nemo dat quod non habet » (he can only give what he has), la seule dégradation du pouvoir d’achat possible ne saurait être que temporaire, dans ce contexte économique délabré.

      En fin de compte, la baisse du pouvoir d’achat de la classe moyenne pourrait profiter aux pauvres dont les revenus de seuil (RSA, allocations etc) ne pourront pas être diminués. Donc, le pouvoir d’achat en baisse des uns profite aux autres, et la dégradation de l’ensemble est vide de sens.

      http://www.vancouverfamilylaw.com/maxims.html

      1. La socialisation des dettes des banques va jusqu’au sans domicile fixe, qui par le biais de TVA ou autres taxes assimilés aux produits de consommations courantes (selon les pays) remboursent les emprunts et les intérêts des dettes des banques, qui ont été emprunter par l’ Etat pour les banques (la facture dépasse les mille milliards rien que sur une année).

      2. Lisztfr,
        « En fin de compte, la baisse du pouvoir d’achat de la classe moyenne pourrait profiter aux pauvres dont les revenus de seuil (RSA, allocations etc) ne pourront pas être diminués. Donc, le pouvoir d’achat en baisse des uns profite aux autres, et la dégradation de l’ensemble est vide de sens. »
        Hallucinant ! Quand les pauvres font du profit. Mais c’est de l’humour, n’est-ce pas ?
        Au fait, dans votre théorie, vous oubliez quand la classe moyenne sera au chômage…
        Et attention, vous auriez pu conclure par exemple que la classe moyenne ne sera jamais au chômage, même pauvre.

        A contrario, qui va prendre les économies de la classe moyenne pour élever (au grain) du pauvre (vecteur de tous les maux) ? Diviser pour mieux régner…….
        Enfin, « Normalement il y a un ajustement des prix en fonction de la demande… » vous parlez normalement de la demande d’un prix européen, d’un prix bangladais ou d’un prix lisztfrien ?

      3. bonsoir

        Je ne pense pas que le profit arrive aux détenteur du RSA
        il s’agit tout simplement de tondre les moutons ayant encore
        un peu de laine.

        Après déflation on rachète et ensuite inflation et …

      4. @ Lisztfr

        « Nemo dat quod non habet » (he can only give what he has) [Lisztfr]

        Le latin a été la langue scientifique de l’Europe pensante. Ensuite, il est devenu un moyen de reconnaissance entre snobs, les pages roses du dictionnaire Larousse en témoignent. Snob est récent, les termes pédant
        et précieux sont plus justes.

        Actuellement les intelligents français pensent et s’expriment comme si le français était devenu une langue arriérée, le snobisme étant d’accoler une expression anglaise pour préciser ce français déficient.

        La langue française, si insuffisante, est donc consolidée par la langue anglaise.
        Un exemple entendu sur France-Culture: l’intervenant explique que deux séries d’arguments contradictoires étaient en présence, « face à face ». A cet instant , l’intervenant s’arrête un instant pour préciser sa pensée et ajoute:  » ils étaient vraiment face à face… comment dire.. face to face. » Le « face to face » a été prononcé comme une libération: enfin !, sa pensée a été exprimée avec toute la précision nécessaire.

        Mon cher Lisztfr, en éprouvant le besoin de traduire une expression latine, totalement obscure à 99% des francophones par une expression anglaise, je crois que vous avez pulvérisé les limites du snobisme.
        Du reste, allez chercher une expression latine dont Google donne le wikipedia en anglais comme explication première n’est pas anodin. ( le snobisme peut être compliqué …)

        Le français est une langue pénible – tant de mots à écrire pour des descriptions simples- et extraordinaire à maîtriser. La différence, un gouffre, entre son expression écrite et son équivalent oral devient un handicap insurmontable pour ceux qui refusent de se soumettre à l’ artificialité de règles rigides.
        ( c’est volontaire : combien de mots en anglais ?)
        Sans parler de l’orthographe qui quelque part symbolise notre intelligence collective tourmentée. Tout s’est joué quelques années avant la création de l’ Académie, avec la bataille perdue des lettres étymologiques. Depuis, le rapprochement entre les deux modes d’expression, écrite et orale, est devenu impossible. Pour notre plus grand malheur, la noblesse de l’écrit a été érigée en règle intangible. Dans le même élan, la percolation entre l’écrit et l’oral, qui est un moyen de renouvellement de l’anglais, a été interdite en français. Le snobisme -la préciosité- a mutilé notre langue: écrire comme on parle, c’est pas bien.

        Mais le français est un bien commun, infiniment plastique; pas aussi rapide que désirable, mais infiniment précis. Si ceux qui prétendent exercer un magistère méprise la langue commune, on est collectivement mal barré. Nous sommes dans une période de renouvellement des idées. C’est un besoin intuitivement ressenti. Il ne faudrait pas que leur faiblesse actuelle soit camouflée par un langage importé et batard.
        Tout doit pouvoir s’exprimer en français, surtout les idées mais aussi la Science. C’est plus long, voila tout.

      5. @Daniel

        Oui… disons que par mesure de sécurité, parce que Abundans cautela non nocet , je ne me suis pas risqué à proposer ma propre traduction… c’était plus rapide.

        « Charbonnons-nous des rides », comme dit Baudelaire, ce grand anglophile :

        http://www.bmlisieux.com/litterature/baudelaire/maximes.htm

        Le monde, ce vaste système de contradiction, – ayant toute caducité en grande estime, – vite, charbonnons-nous des rides;

        La fluidité et l’inventivité de la prose de Baudelaire m’impressionnent…

        Bref… j’ai beaucoup de résultats en anglais, par ex si je cherche « cordial », le premier résultat est wikipédia en anglais.

        De toute façon le français constitue un énorme problème pour moi…

    2. ouais, ben pas trop majeure pour la majorité, la crise.
      Rapport au fait que l’épargne se porte bien (merci pour elle), même l’encours en ass vie se stabilise, c’est dire …
      Pas trop touchée, cette partie là de la France, par la crise.
      Par contre, les ‘prolétaires’, comme dit Paul, ceux qui n’ont que leurs revenus salariaux comme revenus, ou surtout ceux qui bénéficient (encore) des transferts sociaux de solidarité (je ne parle même pas de ceux qui n’en bénéficient même pas), ben …

      1. Tiens, puisqu’on en parle, de l’ass vie :
        « Encore peu répandus, ces fonds en euros de nouvelle génération pourraient se multiplier, mais aucun intervenant ne table sur leur généralisation : ils demeurent risqués pour les assureurs et coûteux en fonds propres pour la société d’assurance. »

        « Ils offrent un espoir de gain plus élevé aux épargnants avec la sécurité du fonds en euros. Leurs gestionnaires visent 1 % de rendement en plus par an, soit environ 4 %. »

        Gageons qu’entre le risque et le gain, le match ne soit pas très long …
        Mais c’est pour la bonne cause : sauver le cirque.
        « Face à la baisse continue des fonds en euros garantis de l’assurance-vie (3 % en moyenne en 2011 et certainement encore moins en 2012), les assureurs cherchent la parade. »

        La panade, l’autre nom de l’assurance (vie, ou pas).

  4. il ne s’agit pas de séparer la banque de détail de la banque d’investissement », selon lui, mais de« s’assurer que les ressources aillent bien au financement de l’économie réelle » a-t-il posé d’emblée…

    Rien à dire, Oudéa parle d’or… à condition de mettre en oeuvre la régulation telle que préconisée par le tavernier du blog (IPFP) bien entendu. Faut oublier le Steven Seagall Act François, pure bullshit pour attirer les mouches vertes.

    1. Y’a décidément beaucoup de trous dans la culture timiotesque… Steven Seagal, le sauveur de la banque des bons pères de famille et l’exterminator des méchantes banques d’affaires ou en tous cas le grand pourfendeur-séparateur des mariages contre nature…
      Quant aux trous dans l’armure humoristique… pfff y’en a pas, mais d’la cote de maille en flanelle…

  5. Nouveau siège social de la BCE: 1.2 milliards d’Euros.Des twin towers..ça pourrait donner des idées à certains.

    ECB’s new HQ will cost €200m more than expected.

    The European Central Bank’s new headquarters, scheduled to be completed in 2014, will cost a lot more than expected, a top ECB official has admitted.

    http://www.telegraph.co.uk/finance/newsbysector/constructionandproperty/9556404/ECBs-new-HQ-will-cost-200m-more-than-expected.html

      1. Deux tours ça s’imposait, tombait sous l’sens même. Une tour pour les zautres, une pour les zallemands. Vont tirer à courte-paille pour savoir qui ira dans laquelle. Z’ont pas pu s’entendre sur la nationalité de la pièce pour le pile ou face. Si si piotr, c’est officiel, sources claires : telegraph et reuters.

  6. « abandonner, dans le contexte récessif et déflationniste actuel, leur lutte intransigeante contre l’inflation »

    A ceux qui appellent de leur voeux le retour de l’inflation, j’aimerai posé une question : si on relance l’inflation visible (celle de l’insee), est-ce que l’on fait suivre cette augmentation des prix par une augmentation des salaires ? J’ai bien peur qui si les prix augmentent sans augmentation des salaires, on vont avoir du mal à s’en sortir… D’ailleurs en y réfléchissant bien, n’est-ce pas ce qui c’est passé durant les 20/30 dernières années ? Stagnation des salaires alors que l’on passait à l’Euro, que les dépenses incompressibles augmentaient lentement mais surement (santé, électricité, gaz, essence, assurance, etc…), que de nouvelles dépenses « absolument » indispensables apparaissaient : internet, téléphone mobile . En outre, on parle bien de la précarisation des classes moyennes, de travailleurs pauvres. C’est bien le signe que les salaires de certains ne suffisent plus à assurer leur bien être. J’ai conscience que ce que je viens d’écrire est quelque peu décousu et partiel. Pour résumé, depuis 20-30 ans, les revenus de beaucoup ne suffisent plus ou presque plus à assurer un certain niveau de vie. Il y a bien eu inflation vis à vis de notre niveau de vie. J’ai bien peur que, toujours en regard des 20/30 dernières année, si l’inflation « visible » refait surface, il n’y aura pas d’augmentation parallèle des salaires. Si cette inflation « visible » se combine à cette inflation « invisible », on va se faire bouffer tout cru !

      1. Remarquons à cette occasion le retour au PS de LARROUTUROU. Pour ceux que ça interesse, Utopia co-présente, avec Emmanuel MAUREL, la motion 3.

      1. bof bof, rien que de classique (sur les aspects financiers, c’est du hollande inside) : 5%.
        Allez, 10% au congrès, parce qu’on aura négocié le chiffre en Hamont …

  7. « Il faudrait attaquer au cœur de l’activité financière et interdire les paris sur les fluctuations des prix »

    En finance, c’est un pari sur l’avenir, c’est le terme utilisé. Seulement ses projections sont encore plus calculés, parce qu’elles exigent un rendement que parfois la production aura des difficultés à réaliser.

    Pour ça, les financiers sont assurés (assurance de remboursement sur le ou les paris), en cas de défaillance de la production (qui peut-être d’ordre multiples, n’ayant rien avoir avec les démarches de fabrication du producteur). Ainsi les financiers sont remboursés, alors qu’ils ont exigés des rendements et aussi une hausse des prix des produits.

    Tandis que le producteur n’est lui pas dans le processus, s’il est défaillant (même sans le vouloir), il sera en difficulté financière ou ruiné. C’est encore une fois (comme pour l’immobilier et ses prix extrêmement élevés), une valorisation de la spéculation dominant les marchés.

    1. +1

      Malheureusement, vu la situation actuelle, si bien decrite par Mr. Leclerc, les paris sur les fluctions des prix ont une tres longue vie devant eux…

      1. Attention Prague, le temps pourrait fraichir. Gare à la fluxion de poitrine. La fluctuation de poitrine est plus anodine.

      2. Merci Prague, votre lapsus nous suggère une solution radicale :

        Acte 1, scène IV
        Cyrano :
        (Se retournant vers la scène où Montfleury attend avec angoisse) :
        Donc, je désire voir le théâtre guéri
        De cette fluxion. Sinon… (La main à son épée) le bistouri !

  8. « Réaliste et pragmatique »

    Thom:(de mémoire, je n’ai pas ma doc): « Le pragmatisme n’est guère plus qu’un retour à l’animalité »

      1. Il n’y même pas à s’interroger ,le père Thom sauf si la citation est inexacte ou décontextualisée dit des grosses conneries.

      2. C’est dans le dernier paragraphe de son dernier bouquin (Esquisse d’une sémiophysique, 1988).

        Voici mon interprétation de « red neck ».
        En gros il y a une hiérachie dans les catastrophes élémentaires (du moins au plus évolué)
        1 le pli;
        2 la fronce associée par Thom, à la phrase « le chat mange la souris », au struggle for life;
        3 la queue d’aronde, associée à la construction du nid, de la maison;
        4 le papillon, associé à l’échange, au commerce;
        5,6,7: les trois ombilics, asociés à la reproduction sexuée.

        Pour moi il y a un classement assez naturel des sociétés européennes: angles 2, saxons 3, grecs 4…

  9. Les bilans des banques sont par principe insondables, c’est d’ailleurs le seul principe que l’on peut leur accorder de respecter sans risquer de se tromper. La banque de l’ombre (shadow banking), qui n’est rien d’autre que leur face cachée, reste inviolée. Et la recherche d’une nouvelle martingale permettant de les prémunir des effets de leurs prises de risques est dans ces conditions chose vaine.

    Le diagnostic est clair.
    Le remède doit être à la hauteur:
    il faut soclialiser tout le secteur financier.

    L’épargne accumulée dans les banques comme dans les cies d’assurance
    est un bien public qui doit servir les investissements les plus utiles.

    Sortons de la préhistoire de l’humanité,
    passionnante certes,
    mais complètement obsolète.
    La phase qui doit s’ouvrir, à moins de condamner l’espèce,
    est celle de la démocratie,
    qui implique de conduire le capitalisme au bout de son agonie.

  10. Lenders Reportedly Consider New Greek Haircut.

    Greece is scrambling to get its finances is in order, but the country’s efforts may still be insufficient. Many argue Athens will need another debt haircut in order to ease its financial burdens. A German newspaper is reporting that lenders are already considering a second debt-relief program for the ailing euro-zone country.

    http://www.spiegel.de/international/europe/lenders-discuss-possible-second-debt-relief-measure-for-greece-a-857146.html

    « Spain is considering freezing pensions and speeding up a planned rise in the retirement age as it races to cut spending and meet conditions of an expected international sovereign aid package, sources with knowledge of the matter said…The accelerated raising of the retirement age to 67 from 65, currently scheduled to take place over 15 years, is a done deal, the sources said. The elimination of an inflation-linked annual pension hike is still being considered. »

    zero hedge et reuters

    http://in.reuters.com/article/2012/09/21/spain-pensions-idINDEE88K08420120921

  11. • Greek troika report could be delayed until after US election
    • Spain risks break-up as Mariano Rajoy stirs Catalan fury
    • Euro economic woes suggest Draghi Plan is not enough
    • Italy slashes GDP forecasts for 2012 and 2013
    • Spain needs less money for banks than first thought – IMF
    • Beijing hints at bond attack on Japan

    Que des ‘bonnes nouvelles’…et une bonne blague de Lagarde (point 5).

    http://www.telegraph.co.uk/finance/debt-crisis-live/9556522/Debt-crisis-live.html

    La Catalogne de plus en plus proche de l’Indépendance:

    La Generalitat advierte: el Parlament puede proclamar el Estado propio.

    http://ccaa.elpais.com/ccaa/2012/09/21/catalunya/1348213738_297262.html

    Ce qui ne fera pas les affaires de Rajoy qui va devoir s’attaquer à sa clientèle électorale soit les retraités..ça sent la fin de carrière anticipée pour lui et son gouvernement.

    http://politica.elpais.com/politica/2012/09/21/actualidad/1348224114_719415.html

    Belgique:
    Le SP.A(socialistes Flamands) favorable à une scission rapide des banques de dépôts et des banques d’affaires.

    Le président du SP.A, Bruno Tobback, a réclamé vendredi que le gouvernement fédéral se penche rapidement sur la scission des banques de dépôts et des banques d’affaires. Cela est parfaitement possible au niveau belge, a-t-il affirmé lors d’une journée d’études de son parti sur la réforme du secteur financier. Au niveau européen, la question n’est pas encore à l’ordre du jour, a reconnu le chef de cabinet du président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, Frans van Daele. Les socialistes flamands ont réuni vendredi un groupe d’académiciens et d’experts pour discuter de la réforme du secteur financier.

    http://www.lesoir.be/actualite/le_fil_info/2012-09-21/le-sp-a-favorable-a-une-scission-rapide-des-banques-de-depots-et-des-banques-d-affaires-939089.php

    1. il ne s’agit pas de punir le pari mais de ne pas l’assurer et
      surtout de ne pas transférer le risque sur d’autres produits ou
      personnes. un peu comme le Loto ?

  12. La situation économique (en fait, le modèle économique) oblige une création monétaire de plus en plus importante. La fréquence de création devient la bouée de sauvetage des produits financiers. C’est pourquoi, la photocopieuse tourne à plein régime mais elle coûte de plus en plus cher en papier, encre,…Sachant qu’une telle situation ubuesque peut se traduire par des difficultés techniques de production (1QE/an puis 2 puis 4 puis 10 puis 100 puis….), quelles sont les alternatives pour nos financiers ?
    Les spéculateurs du dimanche sont satisfaits tant que nous les nourrissons car ils sont dans leur illusion du statut de bourgeois. Ils s’exposent pourtant à la violence potentielle et oublient que mathématiquement leur tour viendra. Les inégalités (la pauvreté) se répandent, se multiplient sans émoi. C’est la norme ! Les vertus de l’individualisme, c’est qu’à la fin, il n’en reste plus qu’un ?
    Solution préconisée par les financiers : passer à la monnaie électronique (afin de restreindre les coûts de fabrication) mais surtout favoriser le contrôle total de l’échange. Le rôle de l’échange dans la vie ?
    Alors, est-ce le nombre qui va servir de moyen d’échange comme monnaie électronique dans une Europe unifiée aux US ? « La variable d’engraissement » ne sera peut-être plus la masse monétaire (bien que…) mais la vitesse de circulation. « Les marchés sont devenus fous » (argumentation facile) risque d’être la conclusion permettant d’instaurer un outil de contrôle des masses tel un régulateur bancaire universel (représentation de la stratégie d’un nouvel ordre). Demandons-nous ce que veut dire un régulateur comme instrument de pouvoir ? Une banque centrale mondiale n’est pas la solution pour un monde meilleur dans ce contexte. C’est pourquoi, nous avons besoin d’un changement de paradigme (notamment « gauche-droite ») consensuel et non conflictuel (« l’union fait la force »). Le peuple se divise par la compétitivité (idéologie) alors que les multinationales, les firmes coopèrent entre elles pour la maîtrise des marchés (l’entente). Enfin, taxer tout (l’eau, la terre, l’air,…) afin de financer l’état gendarme (cher à nos libéraux) serait une façon de préserver le statut des cartels et oligopoles. Voir le lien entre goldman, exxon par exemple et la taxe carbone.
    Lorsqu’un chantage concernant nos conditions de vie (surtout futures) s’exerce, jusqu’où faut-il aller ?
    L’endettement et la taxation peuvent être des instruments de servitude. Au risque de me répéter : l’état comme une entreprise (gestion des droits) et l’entreprise comme un état dans l’état (instrument de répartition) ?

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