L'actualité de la crise : TANT VA LA CRUCHE À L'EAU…, par François Leclerc

Billet invité

Il existe une telle attente à propos de l’intervention de la BCE que le risque d’une grande déception se renforce de jour en jour en attendant la réunion du 6 septembre. Mario Draghi, son président, se retrouve devant le Parlement européen sur la défensive en tentant de faire valoir sans convaincre que l’action de la banque centrale n’est pas assimilable à une création monétaire, ce qui n’augure pas d’une annonce répondant à l’attente des marchés qui ne voient d’issue, par défaut, que dans une intervention massive et rapide. En toute indépendance, la BCE s’enfonce dans une crise qu’elle n’a pas les moyens politiques de régler.

Les représentants des organisations internationales se désolent et le font savoir. Angel Gurría, le secrétaire général de l’OCDE, vient de déclarer que « la BCE est le bazooka, la puissance de feu, le muscle, la seule qui ait la capacité de faire comprendre aux marchés : oui nous le ferons » en parlant des achats d’obligations espagnoles et italiennes, dont il considère que, pour leur concrétisation, « le plus tôt sera le mieux ». Olivier Blanchard, l’économiste en chef du FMI, explique que « le dogmatisme n’est pas de mise » en matière d’assainissement budgétaire et appelle à juger les gouvernements sur « la qualité des mesures qu’ils prennent plus que sur l’adhésion à des objectifs de déficits prédéterminés », une condamnation sans équivoque de la stratégie d’austérité budgétaire appliquée. Il n’est que Klaus Regling, le directeur du FESF, pour se déclarer convaincu qu’une solution à la crise européenne va intervenir d’ici « un ou deux ans », à condition que « tous les pays de la zone monétaire respectent strictement leurs engagements de consolidation budgétaire et continuent à améliorer leur compétitivité… ».

Le gouvernement espagnol est au bout du rouleau, sollicité par les régions qui les unes après les autres réclament l’aide financière du Frob – le fonds de soutien qui n’est toujours pas pleinement opérationnel et dont la dotation de 18 milliards d’euros faite de bric et de broc sera vite épuisée – et devant boucher d’urgence grâce au même Frob le trou de 4,5 milliards d’euros de Bankia, la 4ème banque du pays qu’il a nationalisée, sans pouvoir attendre que les fonds européens destinés au renflouement des banques lui parviennent. Dans les deux cas, le compte à rebours est lancé et mène au mieux à la fin du mois. Quelques 30 milliards d’échéances de dette attendent ensuite le gouvernement en octobre, et Mariano Rajoy tente toujours d’esquiver les contreparties d’un plan de sauvetage en bonne et due forme. Sans même parler de la Grèce pour laquelle aucune solution ne se profile, tout cela va se terminer par un sauvetage improvisé de l’Espagne auquel succéderont de nouvelles tensions que l’Italie va devoir supporter. Qui doit ensuite s’échauffer pour se préparer à prendre la suite ?

Après avoir rencontré Mario Monti demain mardi à Rome, François Hollande se rendra jeudi à Londres pour s’entretenir avec David Cameron. De quoi cette fébrilité soudaine est-elle le signe, si ce n’est de la recherche de compromis de dernière minute avec les uns et les autres, lesquels ne fondent pas une politique ? Les partisans de François Hollande appellent les députés de la majorité à resserrer les rangs et à voter en faveur du traité d’austérité budgétaire pour lui donner une marge de manœuvre vis-à-vis de la chancelière, mais Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des finances, n’enregistre que le début de l’instauration « d’une relation de confiance » avec le président Hollande, qui fait contraste avec « la très bonne relation avec le président Sarkozy et son gouvernement » qu’il rappelle.

Jamais sans doute n’est apparu avec tant de clarté le décalage existant entre ces conciliabules et ces jeux de pouvoir avec la dynamique d’une crise qui se poursuit inexorablement.

64 réponses sur “L'actualité de la crise : TANT VA LA CRUCHE À L'EAU…, par François Leclerc”

  1. Mme Merkel et M. Schäuble ont la mémoire courte

    Paul de Backer Ex-maître de conférences à l’ENA, PDG de Solex-Zenith PLC (Londres)

    Il semble que le sort de l’euro, et par conséquent de l’Union européenne (UE), soit lié à celui de la Grèce : sortira ou ne sortira pas de l’eurogroupe ? Pour certains économistes, il ne s’agirait que d’une péripétie, la Grèce ne représentant que 2 % du PIB de l’UE.

    Pour d’autres, il s’agirait d’un cataclysme au niveau européen, voire mondial. Parmi les premiers, il y a nos amis allemands et leur chancelière, Angela Merkel, qui rechignent le plus à renflouer les caisses d’un Etat en faillite. Et alors ? La Californie était en faillite récemment. Personne n’a pensé à l’expulser des Etats-Unis.

    Loin de moi de justifier la gabegie, le clientélisme, l’absurdité d’exemption d’impôts des popes et des armateurs, la corruption de l’alternance  » démocratique  » entre les clans Caramanlis et Papandréou depuis la chute de la dictature (1974). Mais que ce soit l’Allemagne et sa chancelière qui refusent au peuple grec les moyens de s’en sortir laisse perplexe. Rappelons quelques faits.

    Le banquier Hermann Josef Abs obtint des Alliés, en 1951, la remise de dette de l’Allemagne de 51 % et un échéancier de paiement du solde sur trente ans. Cet énorme ballon d’oxygène a permis le décollage de l’économie de l’Allemagne occidentale. La dernière tranche de la dette allemande a été payée en 1980, à l’exception de la dette de réparation à la Grèce, que l’eurodéputé vert Daniel Cohn-Bendit a calculée à plus de 80 milliards d’euros, intérêts compris.

    Un simple oubli ? Ce qui est pour le moins surprenant, c’est que l’Allemagne, qui a obtenu des conditions avantageuses pour payer sa dette, estime, selon son ministre des finances, Wolfgang Schäuble, qu’aller au-delà de deux ans pour la Grèce  » ne résoudrait pas le problème « .

    Après la chute du Mur en 1989 et la réunification allemande en 1990, le chancelier Helmut Kohl a décrété la parité deutschemark-ostmark. L’économiste américain Jeremy Rifkin a calculé qu’à l’époque la valeur du deutschemark avait une parité de 1 à 400 par rapport à l’ostmark. Quelle merveilleuse occasion de spéculer contre le deutschemark ! Les banques européennes ont pesé de tout leur poids pour que les traders ne sautent pas sur l’occasion. Le deutschemark n’a pas été mis en danger. Cela s’appelait la solidarité européenne.

    Enfin, la corruption en Grèce a existé et sans doute existe encore. Les deux cas les plus éminents sont ceux de l’attribution des marchés publics, respectivement de la téléphonie et des sous-marins grecs. Il s’agit de sommes qui dépassent les 20 millions d’euros, répercutées sur les prix de vente à la Grèce, donc payées par le contribuable grec. Les heureux gagnants de ces deux appels d’offres sont des multinationales allemandes. Sans revenir aux horreurs du passé nazi de l’Allemagne, il serait bon de rappeler à Mme Merkel et M. Schäuble que leur pays a bénéficié depuis deux générations de l’UE et que la disparition de l’euro détruirait leur économie florissante : 60 % des exportations de leur pays vont vers la zone euro.

    Au risque de choquer certains de nos amis allemands, on aurait tendance à croire que le bon docteur Alzheimer n’a eu qu’à regarder autour de lui pour identifier les symptômes de la maladie qui porte son nom.

    Tribune publiée par Le Monde du 4 sept 2012

    1. Pourquoi Paul de Backer ne mentionne pas une seule fois le Plan Marshall qui a bénéficié 2 fois plus à la France qu’à la RFA, et 3 fois plus au Royaume-Uni qu’à la RFA ?
      Aussi, les paiements ont repris après l’unification jusqu’en 2010. Simple erreur de sa part ?

    2. C est une erreur evidente de 1:400 !

      Le cours a toujours ete 4-5 marks DDR pour 1 mark, c est vrai qu il y a eu une petite speculation locale car le taux de 1:1 etaient avantageux. Al epoque les americains etaient bc plus occupes par la guere avec Sadam qu avec la speculation, le marche des changes est allemand etait rudimentaire, rien a voir avec le coup monstrueux de Soros contre livre sterling en 1992.

      Par ailleurs, on ne se rend pas compte en France du travail gigantesque et des transferts enormes vers la exDDR, cout d estimation du debut a ete multiple par trois sinon plus, et c est de loin pas fini…

      D ou peut etre aussi la froideur allemande a imprimer et payer a l infini pour les betises des autres (immobilier espagnol, folies de grandeurs de l armee grecque etc.)…

      1. D ou peut etre aussi la froideur allemande a imprimer et payer a l infini pour les betises des autres (immobilier espagnol, folies de grandeurs de l armee grecque etc.)…

        immobilier espagnol

        : c’est bien connu, les allemands ne connaissent pas l’espagne comme destination de vacances

        folies de grandeurs de l armee grecque

        : qui a vendu des sous-marins à la grèce

        …………………

        l’allemagne, c’est comme la chine et autres pays orientés à fond exportations, plus dure sera la chute quand tous ceux qu’ils traitent de feignasses arrêtent de consommer leurs biens les uns après les autres ……..

      2. Allemagne n etait, tout de meme, pas la bas, avec une cravache a la main, pour obliger de construire ou acheter l equipment militaire…

        D ailleurs la France a fait exactement la meme chose, elle a aussi vendu, et oh combien, le materiel militaire, regardez les statistiques.

        En plus, c est elle, avec Jospin en premier, qui a manigance et lourdement pousse pour que les Grecs, Espagnols et Portugais entrent dans l eurozone ! Vous n avez pas lu les journaux a l epoque ? Allez alors dans les archives, tout y est !

        La France est une nation non exportatrice peut etre ?

        Si ca tourne mal partout, alors c est qui, qui va acheter les produits francais, les Chanel no. 5 et autres, Saint Esprit peut etre ?

      3. @Prague

        C’est aussi Mitterrand (PS) qui a forcé la main aux allemands pour l’Euro. C’est aussi DSK (PS) qui est le Ministre des Finances qui a le plus privatisé d’entreprises. C’est aussi Bérégovoy (PS) alors 1er Ministre, qui a libéralisé le marché financier et modernisé la bourse en France. A bien y réfléchir, on peut se dire que finalement, le PS n’est pas étranger à la déroute actuelle.

      4. Merci bc pour ce rappel, c est ce que je pense aussi.

        Encore heureux qu ils se disent les internationalistes, n est ce pas, avec slogan favori « Internationalistes de tous les pays, unissez vous ! »…

      5. Bérégovoy n’a fait que continuer ce qu’avait commencer Balladur et quelques autres (Jaffré, Trichet……..)
        un interview, à paraitre sur le site d’O Beeruyer, de l’ancien patron des agents de change vous le précisera

      6. @Prague…

        Allemagne n etait, tout de meme, pas la bas, avec une cravache a la main, pour obliger de construire ou acheter l equipment militaire…

        Vous en êtes si sûr? La troïka n’aurait-elle pas encore demandé plus d’austérité, tout en ne touchant pas au budget défense???

    3. quel beau fil! à qui le chien, à qui le jeune homme ? (…) ce jeune homme paradant, son teeshirt estampillé « Tous ceux qui ne sont pas Grecs sont des Barbares » fièrement exhibé, ainsi que son chien heureusement encore tenu en laisse, un imposant rottweiler »
      (le rottweiler étant une race de chien originaire d’Allemagne, d’abord connue sous le nom de metzgerhund « chien de boucher » gardien et conducteur de boeuf, puis avec l’interdiction du transport de bétail, devenu guerrier à la première guerre mondiale. son ancêtre est le Mâtin napolitain utilisé aux jeux du cirque, puis converti en chien de garde, gardien de taureaux et de buffles, puis chien de garde et de police. on pourrait discuter à l’infini de leur pedigree et de leur bonne étoile, manque que spermoJducac dans la rhétorique

  2. Monsieur LECLERC, Mme Merkel et M. Schäuble veulent obtenir des différents pays de l’Union des « accomodements raisonnables » comme l’on dit au Québec pour pouvoir se présenter devant leurs électeurs avec l’assurance d’être réélu et d’avoir une majorité confortable. Ils usent de toutes les ficelles pour faire du chantage contre la clé Dhraghi. C’est une partie de bras de fer entre Hollande et Merkel gérée par Schäuble pour continuer le leadership obtenu sur Sarkosy.

    Ce que cachent ces manoeuvres c’est aussi des choses peu ragoutantes dans les banques Allemandes.

  3. La rhétorique martiale couvre la débandade programmée. Parole d’ange adressée aux nouveaux Sodomites et Gomorrhéens de la finance : « La BCE est le bazooka, la puissance de feu, le muscle, la seule qui ait la capacité de faire comprendre aux marchés : oui nous le ferons. » L’intéressant d’une telle formulation, c’est qu’elle sort le bazooka avant de bander le muscle. Sans doute parce qu’il manque un cerveau pour ordonner tout cela. Mais chut ! Super Mario bosse. Cher François Leclerc, ce serait bien le moment de ressortir le char. Le temps est à la mitraille (en menue monnaie ?).

  4. Ne demande des x si, depuis que le monde est monde, rien ne change vraiment. Cad que les dirigeants se débrouillent toujours pour surnager, temporiser, cacher les trucs… En espérant que les affaires reprennent, cad que la CONFIANCE revienne. Et ils se trouve de nos jours qu’il font tout ce qui est possible pour qu’on ait plus confiance en eux. Très malbarre.

  5. De toute façon il n’ a plus d’autre issue que de sortir de cette monnaie unique !!! tant pis pour les fonctionnaires de Bruxelles qui se retrouveront au chômage , mais là on vit dans le paradoxe

    1. j’ai écouté « une certaine pertinence » — (avec le titre du billet de François !) — la video « pardonnez-moi »… feutré, chiant tout ça, pas besoin d’image,
      bon j’écoutais surtout Richter Bach The Well-Tempered Clavier Book BWV 846 (4heures 34 et 58 s )
      puis à la 10 ème minute de loin « le refuge fiscal c’est fini pour les pays de l’OCDE », ils sont impayables ces gars, à souhaiter un nouveau septembre 1931, ou le beau mois d’octobre des crash de 1929 et 1987 :
      De l’air ! Glenn Gould-Yehudi Menuhin-J.S. Bach-Violin Sonata No.4

  6. Pour Eric Toussaint et le CADTM il est essentiel de percer l’écran de fumée de l’histoire racontée par les créanciers et rétablir la vérité historique. Des annulations généralisées de dette ont eu lieu de manière répétée dans l’histoire. Retour sur « La longue tradition des annulations de dettes en Mésopotamie et en Egypte du 3e au 1er millénaire av. notre Ere
    http://cadtm.org/La-longue-tradition-des
    et :
    L’Europe des peuples nous appelle

    Patrick Le Hyaric démonte dans cet ouvrage la camisole de force dans laquelle les institutions européennes, de concert avec les marchés financiers, tentent d’enfermer les peuples pour longtemps. C’est l’austérité à perpétuité que prévoit le nouveau traité européen coécrit par M.Sarkozy et Mme Merkel.

    Celui-ci a deux frères : le paquet de deux règlements qui fait de la Commission la police budgétaire, économique et sociale et le mécanisme européen de stabilité (MES), ce FMI européen. Ce livre les révèle, les décortique, en montre les conséquences terribles pour les peuples : souffrances sociales aggravées, recul considérable de la démocratie, vol de la souveraineté populaire.

    Un système ultralibéral et totalitaire serait constitutionnalisé. Ces textes fracturent les idéaux de la République et conduisent à l’implosion de l’idée européenne. Le moment est sérieux et grave. Ce livre est un appel à la résistance et à lancer un processus unitaire de refondation de l’Europe.

    Patrick Le Hyaric est directeur de l’Humanité et de l’Humanité-Dimanche. Député au parlement européen, Vice-président du groupe de la Gauche unitaire, Gauche verte nordique.

    Exclusif: l’intégralité du traité TSCG, du pacte de croissance et des deux règlements coercitifs votés par le Parlement européen.
    http://www.humanite.fr/content/leurope-des-peuples-nous-appelle?x

    1. Un système ultralibéral et totalitaire serait constitutionnalisé.

      Dans le film Catastroïka (visible sur Dailymotion), on appelle cela la junte financière.

    1. Les quelques bribes d’espoir pour la zone euro qui me restaient auront été totalement anéantis par ce documentaire.

  7. Pour couronner le tout, Moody’s envisage d’abaisser la note de l’UE.
    La belle affaire !
    C’est la vieille histoire du moineau sodomisant l’éléphant, lequel reçoit une noix de coco sur la tête et crie: Aîe !
    et le moineau de répondre: Quoi, j’t’ai fait mal !

  8. Les partisans de François Hollande appellent les députés de la majorité à resserrer les rangs et à voter en faveur du traité d’austérité budgétaire pour lui donner une marge de manœuvre vis-à-vis de la chancelière

    On n’a jamais vu que l’on gagne une bataille en rendant les armes avant que d’avoir combattu.

    La social-démocratie s’inclinera toujours devant le mur de l’argent, et dans le cas présent devant ses représentants allemands, bruxellois et les fameux marchés à dominante anglo-saxonne. C’est une fatalité historique…
    Qu’à vraiment à dire et surtout à faire la France dans le monde actuel, si au nom d’une « realpolitik » douteuse elle renie les valeurs fondatrices de sa République ???
    Mérite-t-elle toujours son siège permanent à l’ONU ???

    1. Le siège permanent de la France à l’ONU doit être replacé dans son contexte d’origine (au sortir de la guerre mondiale, un vaste empire colonial réparti sur l’Afrique et un peu l’Asie du Sud-Est). Dans ce cadre là, il n’était pas incohérent que la France joue le « gendarme ». Aujourd’hui le contexte est complètement différent : l’empire colonial a vécu, la guerre froide est terminée. Mais on a vu dans l’agression contre l’Irak que la France avait encore quelque chose à dire…

  9. http://www.atlantico.fr/decryptage/raisons-pour-lesquelles-implosion-zone-euro-est-desormais-scenario-plus-en-plus-probable-isabelle-mouilleseaux-470937.html

    « Tout le monde le savait. Et pourtant…

    Tout le monde savait dès la création de l’euro que les conditions de sa survie (je pèse mes mots) résidaient dans une harmonisation des politiques économiques, budgétaires, fiscales et sociales. Sans quoi, l’échec était CERTAIN.

    Tout le monde le savait. Et pourtant…

    Pas un politique n’en a tenu compte : les intérêts nationaux (pour ne pas dire électoraux) passent toujours avant l’intérêt commun dont les politiques font fi.

    Le laxisme, l’égoïsme et l’incompétence de nos politiques sont entièrement responsables de l’échec de l’Euro. »

    Ce n’est pas moi qui le dit…

    Je rajouterais, que ceux qui à gauche ont voté NON en 2005, justement parce qu’ils avaient pris conscience de ces dangers, ont été, et sont encore diabolisés comme anti-européens.

    Mais qui sont en fait les vrais européens, ceux qui criaient casse cou, et que l’on a traîné dans la boue, ou ceux qui ont, et qui continuent une politique de fuite en avant qui nous mène tout droit dans le mur ???

    1. Effectivement, les vrais européens sont à mon sens ceux qui ont voté NON… on peut constater le résultat…

      1. Etrange, naïf, vous avez squeezé le « à gauche » qui chez Macarel précisait ce qu’étaient pour lui les vrais Européens. Et donc, vous y joignez une bonne majorité de nationalistes pur jus, dont certains peu recommandables.
        Au fait, avant de se demander lesquels sont les vrais, qu’est-ce que vous entendez par Européen ?

      2. @Renard

        Je me permet de répondre, naïf complétera par son point de vue.

        Européen, ce n’est évidemment pas une nationalité. C’est plutôt une volonté d’unifier et de pacifier ce continent mais en respectant la diversité des différentes histoires et cultures nationales.
        C’est une oeuvre de longue haleine, qui ne se fera pas seulement par l’économie. On expérimente d’ailleurs aujourd’hui les limites de l’approche purement économique,et non démocratique de surcroît.
        Vouloir aller trop vite, forcer le destin s’est toujours mal terminé sur ce continent, trop souvent en proie à des luttes fratricides par le passé.
        Ce qui est condamnable dans la méthode actuelle, c’est qu’elle ne pacifie pas vraiment les relations entre les diverses nations, c’est le moins que l’on puisse dire.
        Le problème, ce n’est pas l’Europe, c’est le capitalisme qui lui a une logique guerrière et court termiste. Dans le cadre de la globalisation du marché, certains ont pensé (à gauche en particulier) qu’en faisant une Europe aux forceps elle serait plus forte dans le concert des grandes puissances. Or ce n’est pas ce qui s’est passé, les différentes nations ne peuvent se fondre en une super-nation comme par miracle. Au final dans ce contexte néo-libéral global et guerrier, nous assistons à une balkanisation de l’UE, tout le contraire du but à priori recherché.
        Les collectivistes ont échoué à faire disparaître les nations, les sociaux-libéraux européens sont en train avec un certain décalage de faire la même expérience. Mais ils n’ont pas la bonne foi de le reconnaître.

      3. Donc, Renard, si je suis votre raisonnement, on ne peut être réellement européen que si l’on est de gauche ? Pensez-vous que le gouvernement Hollande est de gauche ? En ce moment, être européen, c’est justement aller contre tout ceux qui nous disent « Mais enfin, vous n’êtes pas européen !! », aller contre la doxa néolibérale qui nous rend esclaves, quoi… mais pour vous c’est apparemment être une « camisa nera » que de lutter contre ceux qui justement, selon moi, représentent le danger totalitaire… arrêtez de classifier vos étagères, Renard, et ouvrez l’œil !!

      4. Monsieur naïf,

        vous avez mal suivi mon raisonnement. Prenons un exemple : je suis en désaccord avec Macarel sur la fatalité de la prégnance des Nations, et sur l’idée que l’unification se fait à marche forcée (un demi siècle pour ce bric à brac, franchement…). Mais je partage avec lui un certain nombre d’idées et je me reconnais dans sa phrase : « Le problème, ce n’est pas l’Europe, c’est le capitalisme qui lui a une logique guerrière et court termiste.  » Simplement, nous n’en tirons pas les mêmes conséquences.
        En revanche, quand vous m’encouragez à renoncer à classifier, et que vous faites passer votre conception de l’Europe avant d’autres distinctions (la droite, la gauche, tout ça c’est dépassé, n’est-ce pas…) ….

      5. @Renard

        je suis en désaccord avec Macarel sur la fatalité de la prégnance des Nations, et sur l’idée que l’unification se fait à marche forcée (un demi siècle pour ce bric à brac, franchement…)

        Quand je dis à marche forcée, je pense à ce que voudrait faire Merkel, dernièrement, dans l’urgence la crise de la dette: une « fédération » économique pas vraiment démocratique. Sinon je suis d’accord que 50 ans pour accoucher de ce « bric à brac », c’est assez pitoyable. Seul bémol et pas des moindres cette période n’a pas connu de guerre sur le territoire européen ( à l’exception de l’ex-Yougoslavie).

        Quant au nations, je persiste à penser qu’elle vont perdurer encore longtemps, qu’une sortie par le haut est possible: à savoir une plus grande coopération/intégration de ce patchwork de peuples, aux traditions et aux cultures différentes. Mais cela prendra plusieurs générations, et la culture devra être prise en compte, pas seulement l’économie.
        Ce qui empêche ce processus d’être plus rapide, ce ne sont pas contrairement aux apparences toujours les peuples, mais leurs dirigeants. En effet ces derniers préfèrent être « premiers ici, que deuxième à Rome. »

    2. Tous ce débat sur les vrais-faux ou les faux-vrais européens est à mon avis caduc (même si j’ai voté non et je sais pourquoi)
      La vérité c’est que l’Europe (et le FMI, l’OMC…) a été arraisonnée par une terrible idéologie; l’idéologie libérale (Milton Friedman, Friedrich Hayek… avec les tristes applications chez Pinochet Reagan, Thatcher, les oligarques russes…et maintenant, la Grèce comme laboratoire.
      Cette idéologie s’accommode très mal de la démocratie, et c’est là le nœud du problème.

      1. @MerlinII

        C’est bien le sens de la réponse que j’ai fait à Renard. Le problème ce n’est pas L’ Europe, c’est le capitalisme global, qui met en pratique les dogmes néo-libéraux.
        C’est la « route de la servitude » pour une majorité au profit d’une minorité.

      2. Européen, ce n’est évidemment pas une nationalité

        Si la Grèce fait partie de l’Europe, lorsqu’on est né en Grèce on peut logiquement en déduire que l’on est né en Europe…
        Donc, si je suis né en Europe, pourquoi est ce qu’on me traîte comme une pièce rapportée?
        Y’a pas des lois en Europe contre le « racisme »?

      3. @Garorock

        Rien n’interdit à titre individuel de se sentir européen, ou citoyen du monde, ou même du cosmos.
        Mais d’un point de vu administratif, il n’existe pas de carte d’identité européenne, et encore moins de citoyens du monde ou du cosmos.
        Quant au passeport européen, c’est certes un progrès lorsque l’on prend l’avion en particulier, mais il reste délivré par les autorités nationales de chaque ressortissant.
        Quant aux quelques citoyens du monde qui sont allés jusqu’au bout de leur démarche, en brûlant tous leurs papiers nationaux, ils se sont retrouvés rejetés de partout.
        Rien n’interdit de rêver, mais les réalités ont la vie dure, surtout quand elles touchent à des questions de pouvoir.
        On a beau faire, on a beau dire, les réalités nationales ne vont pas disparaître comme par enchantement, car qui dit nation dit souveraineté, pouvoir d’une élite sur ses nationaux. Or ces élites ne sont pas prêtes à abandonner leurs prébendes si facilement…
        Au vu de ce qui se passe dernièrement en Europe, je crains que ce ne soit pire que ce que je dis, car les abandons de souveraineté ont bien lieu, mais les détenteurs de prébendes nationaux ne veulent rien lâcher: ils admettent les « réformes » qui ont pour résultat que leurs peuples doivent toujours plus se serrer la ceinture, mais eux ne veulent rien lâcher.

    3. Surtout pas un politicien n en etait pas tenu responsable !

      La citation de l Atlantico est tres interessante, c est exactement ce que disait Attali dans un interview.

      Le juge espagnol qui a poursuivi Pinochet devrait, peut etre, denicher quelque part, un paragraphe sur la trahison, le crime contre l humanite, par example…

    4. Monsieur Renard, tout ce que je veux, c’est que, si Europe il y a, cela ne soit pas le terrain de jeu de l’oligarchie néolibérale en place qui asservit les peuples et leur jette des régimes de bananes de temps en temps pour « augmenter la compétitivité ». Right ?

    1. Ça ne fait jamais que 140 000$ par contribuable, ou 51 000$ par citoyen Étasunien…

      Je suppose que c’est pour cela que Moody’s est rassuré.

      Comme dirait l’autre : « Vous êtes vraiment sûr que cet argent existe ? Ou du moins qu’il a existé ? Ou qu’il existera bien un jour ? Rassurez-moi ! »

    2. 16 mille milliards de dollars… heu… ça fait combien ?
      Beaucoup trop lourd j’en ai bien peur pour les frêles épaules de l’humanité naissance et qui va devoir supporter l’insupportable de cette erreur colossale. Que va-t-il se passer ?

    3. @ Macarel
      Il ne s’agit pas de faire disparaître les réalités (identités) nationales…
      Qu’on boive de l’Ouzo à midi ou du thé à cinq heures n’est pas un souci. 😉
      Revenir aux monnaies nationales afin de retrouver la souveraineté monétaire, c’est à dire la possibilité d’ouvrir des lignes de crédit pour pallier temporairement aux « soucis » économiques d’un territoire n’empêche pas d’avoir une monnaie en commun (l’euro) avec transfert de primes de crédit ( voir PSDJ) pour équilibrer le bouzin et dans ce cas je ne vois pas de contradiction dans le fait qu’on soit aussi citoyen Européen…
      S’il est inscrit dans le droit Européen que si je suis né dans la « zone » je peux bénéficier de la solidarité Européenne, cela change beaucoup de choses…

      1. je peux bénéficier de la solidarité Européenne

        Pour l’instant l’heure n’est pas trop à la solidarité, mais on peut rêver…

  10. Le nombre de demandeurs d’emploi est en hausse à Bruxelles.

    Fin août, la Région de Bruxelles-Capitale comptait 109.728 demandeurs d’emploi inoccupés, ce qui représente une augmentation de 1.555 unités par rapport à l’année précédente (+1,4 %) et une augmentation de 961 unités (+0,9 %) en variation mensuelle, selon des chiffres publiés mardi par l’office régional de l’emploi Actiris. Le taux de chômage s’établit à 20,8 % (20 % pour les hommes et 21,7 % pour les femmes) tandis qu’il s’élevait en août 2011 à 20,7 %

    http://www.lesoir.be/actualite/le_fil_info/2012-09-04/le-nombre-de-demandeurs-d-emploi-est-en-hausse-a-bruxelles-935803.php

    La Belgique emprunte à nouveau à des taux négatifs

    La Belgique a de nouveau bénéficié de taux négatifs lors d’une émission de dette à court terme. Notre pays a ainsi levé pour 1,3 milliard d’euros d’obligations (Certificats de Trésorerie) à trois mois à un taux moyen de -0,021 %, a annoncé mardi l’Agence de la dette. En outre, la Belgique a emprunté 1,305 milliard d’euros, via cette fois des obligations à six mois, à un taux moyen quasi nul (0,004 %).

    lesoir.be

    1. Des unités… pour comptabiliser le bétail, on emploie « tête », les humains sans emplois sont donc des unités…

    2. A propos des taux negatifs,comme pour la france d’ailleurs on dirait que les marches ne regardent pas la situation economique du pays,mais plutot sa situation
      geographique.Une Europe du nord?

  11. et va dépasser les 16 mille milliards de dollars cette semaine.

    Le plafond des 15000 milliards de $ a été enfoncé en novembre 2011. Ce qui fait que les USA doivent trouver sur les marchés tous les jours un peu plus de 3 milliards de $, où faire du QE…

    Pour autant les agences de notation sont magnanimes avec ce « client », il est vrai que ce n’est pas n’importe quel client…

  12. http://atterres.org/article/la-zone-euro-d%C3%A9couvre-lajustement-structurel

    La conclusion de cette article:

    L’Europe doit méditer le fait que l’ajustement structurel n’est qu’une pratique gestionnaire. Il ne saurait se substituer à l’impératif de construction d’un projet de société. Le processus de culpabilisation des populations les plus modestes qui seraient à la base de la persistance et/ou de l’aggravation des déficits publics est un exercice dangereux. Il débouche à l’heure actuelle en Afrique sur la montée des extrémismes religieux, musulmans et chrétiens. Il pourrait demain se traduire en Europe par l’arrivée au pouvoir de partis extrémistes. On pense inévitablement à la situation de l’entre-deux-guerres…

  13. Atchoum, Le Monde titre aujourd’hui 4 septembre : La fin de la Bourse de Paris ?

    Un article (je n’ai hélas que la version papier et un extrait de la version abonné) qui reprend quasiment mot pour mot un billet de Paul voici quelques mois (référence svp ?).

  14. La technique initialement essayée pour réduire les taux d’endettement est de pénaliser les emprunteurs (publics ou privés), qui doivent se désendetter en épargnant davantage et en dépensant moins.
    Mais cette technique est trop coûteuse en production et en emploi et doit être abandonnée au profit de techniques qui pénalisent les prêteurs : défaut des emprunteurs (dans les pays où les taux d’intérêt restent trop élevés), taux d’intérêt inférieurs au taux de croissance (dans les pays où les taux d’intérêt peuvent être fortement réduits).
    Les prêteurs vont donc devoir abandonner l’illusion que ce ne sont pas eux qui paieront pour résoudre la crise d’excès d’endettement, ce qui vaut pour les prêteurs privés et dans la zone euro pour les prêteurs publics.

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=65612

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=65632

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=65633

  15. La Troika veut faire travailler les Grecs(enfin ceux qui ont encore un travail)..six jours sur sept.
    Bonne chance.

    nb:ne serait il pas plus intelligent de créer de l’emploi pour ceux qui n’en ont plus?

    Leaked Troika Letter Demands Greek Workweek Be Expanded To Six Days.

    http://pastebin.com/pGCgz98g

    http://greece.greekreporter.com/2012/09/03/troika-wants-six-day-work-week-for-greeks/

    http://www.zerohedge.com/news/leaked-troika-letter-demands-greek-workweek-be-expanded-six-days

  16. L’endettement des Etats, des régions, des collectivités locales et des ménages sont très élevés, et si on les additionne ensemble, le taux d’endettement général est encore plus important : plus de 500 % du PIB parfois. Ceci est en contradiction avec l’augmentation constante du volume des richesses mondiales.

    La doctrine depuis plusieurs années est une baisse massive des impôts pour les plus fortunés et les grandes entreprises, donc de favoriser la concentration des richesses. Dans le même temps, les banques connaissent des injections massives de liqudités, dépassant plus de mille milliards de dollars ou d’euros facilement, rien que sur une année.

    Le phénomène de l’endettement des Etats, régions, collectivités locales et ménages va des pays importateurs de produits ou de services, aux pays qui relocalisent les entreprises ( Chine, Inde,…), dans les 2 cas les dettes ont explosés.

    Les plans d’austérité ne concerne que les services publics, la dérégulation du marché du travail ou la socialisation des dettes (des banques). Tandis que les populations sont confrontés à des hausses généralisées des prix, qui ne sont jamais suivis par les salaires ou des départs vers des pays sans droits (travail, social,…) alors qu’ils ont participés à l’implantation de l’entreprise sur le marché, et à la participation de ses bénéfices. De plus, les richesses mondiales sont en constante augmentation, dans de nombreux domaines, financiers, industriels, productions et services divers, diversification des types de revenus ou accès à plus de richesses qui sont créées, et qui ne sont plus répartis mais au contraire dont l’accès diminue.

    Les rigueurs comme celle du FMI ou que l’ Union Européenne compte réaliser à l’échelle européenne par le TSCG, n’ont jamais permis aux populations de maintenir leur niveau de vie (au contraire), et par ses dérégulations : travail, ouverture des frontières, baisse des droits sociaux,ect…,ont encore plus contribués à augmenter les dettes des Etats, des régions, des collectivités locales ou des ménages.

  17. pendant que vous vous chamailler sur l’Europe d’autres réfléchissent et très profondément:
    Les partisans de François Hollande appellent les députés de la majorité à resserrer les rangs et à voter en faveur du traité d’austérité budgétaire pour lui donner une marge de manœuvre vis-à-vis de la chancelière,
    elle est pas belle celle là?

  18. bonsoir
    merci pour l’article
    seuls potagers, puits, mules et charrettes sont tangibles, l’europe, c’est rien du tout qu’une utopie tant qu’elle nous sera ordonnée par des gens se réclamant du pouvoir
    bonne chance

  19. Tiens Olivier, vous avez pas vu passer ça ce matin dans les petites annonces de libé?
    « Se souciant bien légitimement de l’avenir de ses administrés,
    la Mairie de Paris cherche à acquérir:
    2 000 000 de potagers ( si possible avec puit )
    2 000 000 de mules (si possible avec charette)
    Faire offre au journal qui transmettra… »

Les commentaires sont fermés.