L'actualité de la crise : LE DERNIER RESSORT FONCTIONNE-T-IL ENCORE ? par François Leclerc

Billet invité

Le dernier ressort fait à son tour question : ce que l’on peut attendre de la BCE devient sujet de discussion. Christian Noyer, le président de la Banque de France et à ce titre également gouverneur de la BCE, a mangé le morceau. Il a reconnu que baisser une nouvelle fois le taux directeur de la BCE – qui vient de le diminuer à 0,75 % – et mettre à zéro le taux de rémunération des dépôts bancaires n’a dans la pratique que peu d’effet. Dans le jargon des banquiers centraux, cela donne : « nous avons un clair problème de transmission de la politique monétaire ». Aux yeux des marchés, constate-t-il, le coût de financement de la dette souveraine prend le pas sur le taux de base de la BCE dans l’appréciation des taux qu’ils pratiquent lorsqu’ils prêtent aux banques.

Le gouverneur ajoute qu’il n’est pas possible d’y remédier en se reposant sur l’autre instrument privilégié de la banque centrale – le financement massif des banques commerciales par des prêts à trois ans – car cela implique d’accueillir dans son bilan l’équivalent en liquidités. C’est-à-dire en collatéraux apportés en garantie et dont la BCE devient propriétaire avant de les revendre à l’occasion du remboursement des prêts, si toutefois celui-ci intervient…

Christian Noyer pourrait être plus explicite à ce sujet, sa remarque pouvant être formulée autrement. Après avoir abaissé à plusieurs reprises les seuils d’acceptabilité des actifs fournis par les banques en garantie de leurs emprunts, et avoir tenté de diluer le problème au sein de l’Eurosystème en reportant sur les banques centrales nationales la charge de les accepter dans leurs bilans, la BCE est placée devant la perspective de continuer ou non sur cette voie. Ce qui la conduirait à accepter des actifs de plus en plus pourris ou bien de la dette souveraine des pays attaqués sur le marché, dont la valeur diminue quand son taux monte. Rien de réjouissant quand on s’interroge sur la capacité de son emprunteur à vous rembourser, même quand on s’appelle BCE.

Certes, celle-ci se protège en appliquant une décote sur les actifs pris en pension (c’est l’expression consacrée), mais cela ne règle pas le problème : plus la décote est forte, plus les banques doivent puiser dans leurs stocks d’actifs et apporter des titres de moins en moins bonne qualité.

L’autre instrument privilégié, la diminution du taux directeur de la BCE, fait également problème. Il menace les fonds monétaires en laminant leurs marges et en incitant les investisseurs à s’en retirer en rachetant leurs actions, ce qui amplifie l’effet. Le phénomène a déjà pris de l’ampleur, selon Standard & Poor’s. En voulant diminuer le coût de l’argent afin de faciliter les emprunts des banques pour les aider, la BCE prend le risque de mettre en péril un placement prisé car considéré comme peu risqué, ce qui ne court pas les rues.

La décision de la BCE de conseiller aux ministres européens d’inclure les détenteurs de créances seniors dans le sauvetage des banques espagnoles, qui n’a pas été à ce jour suivi d’effet, est un autre élément du puzzle. Elle aurait été prise pour une fois à l’unanimité, ce qui incite à se demander pourquoi. Deux raisons ont été déjà proposées dans cette chronique : l’une, à court terme, est qu’il s’agit d’éviter de conforter la demande des Irlandais, des Grecs et des Portugais de bénéficier rétroactivement du même traitement. L’autre serait qu’il faut minorer la charge financière reportée sur les États, déjà proches de sombrer. Un troisième facteur est toutefois entré en ligne de compte dans le tournant de la BCE : les moyens du FESF sont limités et ceux du MES ne seront pas opérationnels avant au mieux la mi-septembre. L’idée était donc de ne pas trop solliciter le premier.

À entendre le commissaire européen Michel Barnier ou Christian Noyer, la BCE est prête à assumer la tâche de supervision des banques de la zone euro, le second précisant « dès demain » et le premier se contentant de la fin de l’année. Mais une chose est de superviser, une autre de disposer des moyens permettant de faire face aux problèmes détectés. On a vu comment le renforcement des fonds propres des banques par leurs propres moyens pouvait être onéreux et enregistré que la BCE ne pouvait pas y pourvoir de manière illimitée. D’autant qu’il faudra rembourser dans deux ans et demi maintenant les emprunts massifs qui ont été effectués auprès d’elle, sauf à les faire rouler.

Si le MES est destiné dans ces conditions à être une sorte de soupape de sécurité, les États prenant donc le relais de la BCE, faut-il encore qu’il soit suffisamment doté. On peut fortement en douter, car il a également pour mission de protéger des effets nuisibles du marché les banques en plus des États. Or les premières n’étaient pas originellement prévues dans le dispositif ! Tout cela annonce de nouvelles discussions difficiles, dans le contexte d’une Allemagne qui se recroqueville, les Länder les plus riches en venant à mettre en cause la péréquation nationale des moyens des États régionaux, dans la suite de cette logique.

Un dernier débat traverse les édiles européens à propos du périmètre de la zone de surveillance exercée par la BCE. Les uns voudraient qu’elle englobe tout le système financier, les autres qu’elle soit restreinte aux seuls grands établissements systémiques, ceux qui posent jusqu’à maintenant le moins de problèmes ! On ne pourra s’empêcher de penser qu’il s’agit d’éviter qu’il soit fouillé dans de vénérables armoires de grand-mères, celles dont les autorités politiques locales de certains pays opposées à cet élargissement ont la clé.

47 réponses sur “L'actualité de la crise : LE DERNIER RESSORT FONCTIONNE-T-IL ENCORE ? par François Leclerc”

  1. c’est çà les banques Allemandes pourraient financer , chapeautée , par une union bancaire .
    Hélas elles préteraient alors moins aux fameuses pme Allemandes , alors que les marchés de l’
    EST offrent de plus en plus de perspectives , comparés à ceux du Sud …
    Tout çà n’est pas facile .

  2. D’après Lordon, et il est aussi connaisseur que moi en corruption, il est impossible de contrôler un secteur qui, par définition, ne peut QUE vivre dans l’ombre des affaires. (prétexte : la concurrence connaîtrait ses atouts et faiblesses…)

    Si savoir lire un bilan est un art, je ne vous explique pas pourquoi il est est impossible de lire un hors-bilan.

    Sur le coté de la corruption, voyez l’autre banque allemande qui veut « absolument » collaborer sur le scandale du libor afin de payer moins…

    1. Pour ceux qui n’auraient pas encore tilté sur la corruption, en voici une autre :
      http://www.latribune.fr/depeches/reuters/excuses-de-hsbc-aux-usa-apres-le-rapport-sur-le-blanchiment.html
      « Excuses de HSBC aux USA après le rapport sur le blanchiment »

      « Dans un rapport, le Sénat américain explique qu’une culture d’entreprise « polluée » a conduit HSBC à aider certains de ses clients à blanchir des capitaux issus de certaines des régions les plus dangereuses ou les plus secrètes du monde, parmi lesquelles l’Iran, la Syrie, les îles Caïman ou l’Arabie saoudite. »

      Les zones citées sont IMPORTANTES.
      Dites-moi pourquoi..??

  3. Un pays qui pourrait répudier sa dette…?
    http://www.lemonde.fr/tunisie/article/2012/07/17/la-tunisie-refuse-les-dettes-heritees-de-la-dictature_1734672_1466522.html

    « L’exemple de l’Equateur, dont le président Rafael Correa, un économiste de gauche élu en 2006, avait lancé un vaste audit après les dictatures militaires, nourrit aussi la démarche tunisienne. En 2008, l’Equateur était parvenu à démontrer l’illégitimité de certaines dettes et avait récupéré 7 milliards de dollars réaffectés dans des projets sociaux et environnementaux. »

  4. Tant de choses artificielles, tant de rouages et de mécanos, tant de grands groupes et d’intérêts commerciaux en jeu, et le moteur du commerce mondial qui tombe progressivement en panne, serait-ce uniquement la transmission ?

    Qui achètera nos produits demain ? Ca grince, ça cale, ça fume déjà au loin, ça fouette ça sent pas bon, ça glace le sang mais bon à part ça, il ne faut pas trop leur dire ce que nous constatons déjà un peu en bas, sans importance pour eux.

    Car les yeux des gens du marchés sont bien moins aveugles, pourvu que dans trois ans nous soyons toujours en vie et en extase pour les remercier. Il y a ceux qui comprennent ce qui est en train de se passer sur le fond, et ceux qui préfèrent plutôt partir en vacances à ce moment là.

    Si seulement il pouvait y avoir plus de gens qui pouvaient se soumettre aux premières directives, assurément que nous manquons d’intelligence, de confiance, de souplesse et de dévotion béate à la chose en cours, j’aimerais tant moi aussi apprendre les premières leçons bien apprises des gens du marché.

    LE DERNIER RESSORT FONCTIONNE-T-IL ENCORE ?

    Vous n’êtes pas assez optimiste, vous ne leur faites pas assez confiance je trouve, quel bien apportez-vous à la société. Ils trouveront bien un autre ressort du même genre de type, faut juste continuer plus longtemps à inventer ce même genre de choses, ce sont des magiciens des gens très bien éduqués à la chose, il y a aussi une certaine forme d’art dans la conduite de ces gens là, et puis un beau jour ou un beau matin la grande apothéose.

    Que le lecteur me comprenne, s’il m’arrive parfois de les faire passer un petit peu pour des ………. pas très recommandables pour nos petits enfants. Vous oubliez de dire Mr Leclerc que beaucoup de ces gens là ont un très haut niveau d’étude à la chose, une très haute rémunération jusqu’à dans les nuages, par conséquent dans cette même transmission ils ne peuvent que rendre le monde un peu plus propre et moins puant dans les sociétés.

    1. Êtes vous sérieux, ou est-ce ironique? Rien n’a prouvé jusqu’à aujourd’hui, qu’un haut niveau d’étude et qu’une forte rémunération moralisaient les hommes, bien au contraire. Ils rendent le monde plus propre comme vous dites, s’ils y ont un intérêt personnel. L’inverse est malheureusement vrai aussi.
      Mis à part cela, je trouve tout cela bien complexe. Comme disait un commentateur du blog il y a peu, j’ai l’impression de ne pas savoir lire et écrire, et je me sens vulnérable. Ils peuvent faire ce qu’ils veulent, prendre les décisions qu’ils veulent, de toute façon, personne n’y comprend rien et c’est fait pour (cf référendum 2005). Si un jour la constitution des constitutions devrait être écrite, on devrait imposer aux constitutions d’être simples et compréhensibles. La complexité est la pire chose qu’il soit et tout tend à être simplifié (la theorie de l’unification, l’écriture s’est simplifiée en même temps que l’évolution des hommes et même Apple et Google ont des produits « simples » et clairs, et c’est ce qui en fait le succès!).

      1. et c’est fait pour (cf référendum 2005).

        J’ai gardé l’imprimé reçu dans chaque boite a lettre a l’époque. Il me fait toujours autant ricaner quand parfois je le rencontre.

      2. Gubebel : vous n’avez JAMAIS dû lire les conditions d’utilisation d’Haple et gogole.
        Car c’est une bouillie infâme de 312.489 pages en caractères de 1 millimètre en gris clair sur blanc.
        D’où vient leur « puissance »..
        Tout simplement de ce que vous ressentez sans voir les détails.
        La pub marche pareil.

      3. Alors Gubebel, bienvenue. Je dis bienvenue, car de toute évidence vous ne connaissez pas Jérémie, si vous le connaissiez vous ne douteriez pas de son sérieux…ironique.
        Quant à n’y rien comprendre…vous êtes au bon endroit pour démêler tout cela, grâce à Paul et confrères, et commentateurs aussi parfois.

        « La pièce était-elle ou non drôle
        Moi si j’y tenais mal mon rôle
        C’était de n’y comprendre rien »
        http://www.feelingsurfer.net/garp/poesie/Aragon.Hommes.html

        http://www.youtube.com/watch?v=qL_RiS6dkVE

      4. Je ne ferai que citer la réponse de Bonaparte à Sieyès quand il fallu rédiger une constitution pour le consulat: »Il faut qu’elle soit obscure et courte »…
        Je pense que les simplifications, la concision, ne vont pas forcément dans le sens de la clarté et de la compréhension.

  5. Donc rien ne marche pas plus la baisse du taux directeur que les LTRO,pas plus que le MES(FESF),plus aucun moyen de se débarrasser des actifs toxiques,…la BCE est une bad bank ,rien d’autre

    1. Il n’y a qu’un moyen de se débarasser des actifs toxiques : c’est de les amortir contre le capital via le compte de Pertes sur clients insolvables . Mais ce chemin-là , les politicards n’osent pas l’imposer aux capitalistes propriétaires des banques car celà ferait évaporer les financements de leur campagne électorales ; il vaut beaucoup mieux faire payer  » les veaux ( selon de Gaulle )  » via l’inflation et la charité imposée ( hausse du taux de TVA , suppression de l’indexation des barême fiscaux , diminution des franchises fiscales en cas de donation aux enfants , etc … ) au profit des milliardaires .

  6. « Toujours dans l’erreur, jamais dans le doute ». J’avoue que c’est ce qui me vient à l’esprit quand je pense à ces « huiles » nauséabondes et toxiques qui nous tirent les ficelles… Alors coupons-les et ils retourneront où est leur place, le néant.

  7. « Nous venons de subir une incroyable défaite. A qui la faute ? Au régime parlementaire, à la troupe, aux Anglais, à la cinquième colonne, répondent nos généraux. A tout le monde, en somme, sauf à eux. Que le père Joffre était donc plus sage ! « Je ne sais pas, disait-il, si c’est moi qui ai gagné la bataille de la Marne. Mais il y a une chose que je sais bien : si elle avait été perdue, elle l’aurait été par moi. » Sans doute entendait-il surtout rappeler, par là, qu’un chef est responsable de tout ce qui se fait sous ses ordres. Peu importe qu’il n’ait pas eu lui-même l’initiative de chaque décision, qu’il n’ait pas connu chaque action. Parce qu’il est le chef et a accepté de l’être, il lui appartient de prendre à son compte, dans le mal comme dans le bien, les résultats. La grande vérité que cet homme simple exprimait si simplement prend cependant aujourd’hui un sens encore plus plein. Au retour de la campagne, il n’était guère, dans mon entourage, d’officier qui en doutât ; quoi que l’on pense des causes profondes du désastre, la cause directe – qui demandera elle même à être expliquée – fut l’incapacité du commandement 1. »

    1 (note) Général Weygand, 1940 : « La France a commis l’immense erreur d’entrer en guerre n’ayant ni le matériel qu’il fallait, ni la doctrine militaire qu’il fallait. »

    M. Bloch, « L’étrange défaite »

    1. Ben ouais, Litfzdrd.
      Et tu t’étonnes que plus personne ne veuille être responsable…??

      Cherches du coté Superman ou Batman ou autre héros de mer….

  8. Le gouvernement comme les économistes de la Cour des comptes nous disent pourtant que la réduction des déficits est nécessaire pour assainir nos finances publiques…

    Il s’agit d’une croyance collective. La doxa néolibérale s’est imposée de façon hégémonique dans l’administration française au cours des années 1990. Tout le monde pense exactement de la même façon dans les hautes sphères de l’administration économique et financière, encore plus d’ailleurs qu’en Allemagne ou au Royaume-Uni. C’est un monolithisme de la pensée extraordinaire, auquel ont participé les hauts fonctionnaires socialistes, chiraquiens ou sarkozystes. Tous pensent, par exemple, que lorsqu’on réduit les déficits ou qu’on augmente les impôts, les gens se précipitent pour consommer. Sauf que ça me marche pas. Au contraire, plus les gens ont la trouille, plus ils épargnent.

    À cet aveuglement idéologique, il faut ajouter une croyance, partagée par les milieux industriels et financiers et nos dirigeants, selon laquelle l’Europe doit subir un ajustement structurel, passer par une phase drastique de réduction de ses coûts pour se replacer dans la concurrence internationale. C’est à mon sens le projet sous-jacent qui sous-tend cette cohérence. Nos dirigeants font l’analyse, rarement explicitée en tant que telle, que la zone euro ne pourra survivre que si elle reconquiert une compétitivité dans la mondialisation et réduit ses coûts de production. Mais c’est un pari un peu fou, car les risques politiques sont énormes, à commencer par des conflits sociaux et la montée de l’extrême-droite.

    Vous peignez un tableau dramatique… Quelles seraient les pistes de sortie ?

    En premier lieu, il faudrait pouvoir mobiliser la Banque centrale européenne pour éteindre les incendies les plus menaçants. C’est une solution de court terme, mais ça permettrait déjà de limiter la casse. Aujourd’hui, l’Allemagne n’en veut pas. Mais en réalité, c’est quasiment inévitable. On va vite s’apercevoir que le fonds européen ne peut pas sauver le système bancaire. Les croyances des uns et des autres vont être balayées. Celle des Allemands, mais aussi les nôtres ! On tance beaucoup les Allemands, mais quand il s’est agi d’organiser le défaut de la Grèce, c’est la France et pas l’Allemagne qui a résisté bec et ongles, les banques françaises en particulier. Pareil sur la taxe sur les transactions financières : les Allemands l’ont poussée, alors qu’en coulisses, les Français faisaient tout pour qu’elle ne se fasse pas.

    Dans un deuxième temps, il faudra s’occuper de la dette. « Auditer » la dette, redire d’où elle vient et comment elle s’est construite, est indispensable pour imposer une autre narration que celle que l’on entend partout : « on a trop dépensé », « nos enfants vont en pâtir », etc, des expressions que Jean-Marc Ayrault a reprises à son compte dans son discours de politique générale.

    Ces discours sont extrêmement puissants et frappent l’imaginaire, mais si on se laisse enfermer dans cette vision, on est cuits. On ne pourra pas se trimballer avec de tels montants de dette publique en pensant les rembourser avec la seule croissance. En réalité, il faudra un cocktail de mesures nouvelles : un peu d’inflation, un peu de défaut (mais il doit être fait dans l’intérêt des débiteurs et pas des créanciers, au contraire de ce qui s’est passé en Grèce), ou encore une taxe exceptionnelle sur les grandes fortunes, pour rembourser la dette. Au sein du réseau Attac Europe, nous commençons d’ailleurs à réfléchir à la forme qu’elle pourrait prendre.

    À plus long terme, se pose la question d’un vrai budget européen et de politiques de convergences fiscales, sociales, productives, mais aussi une politique commerciale commune qui soit autre chose qu’un libre-échange intégral. Mais en réalité, ce qui nous manque le plus aujourd’hui, ce n’est pas un programme : c’est un mouvement social européen qui permettrait de pousser cet agenda-là.
    http://www.mediapart.fr/journal/economie/150712/thomas-coutrot-le-pacte-de-croissance-de-hollande-nest-quun-habillage

    1. « À plus long terme, se pose la question d’un vrai budget européen et de politiques de convergences fiscales, sociales, productives, mais aussi une politique commerciale commune qui soit autre chose qu’un libre-échange intégral. Mais en réalité, ce qui nous manque le plus aujourd’hui, ce n’est pas un programme : c’est un mouvement social européen qui permettrait de pousser cet agenda-là. »

      Il faut donc se mobiliser pour sortir du traité de Maastricht ( ou Lisbonne) qui nous a été imposé malgrè le Non du Référendum.

      1. Avant de sortir, il faudrait déja éviter de rentrer dans ce qui nous est concocté par les grands savants de Bruxelles et leurs épigones…
        Quant à la mobilisation qui vient, elle arrive beaucoup moins vite que l’austérité.
        A tel point qu’on peut se demander si ça vaut encore la peine d’en parler…

    2. Redevenir compétitif pour se replacer dans la concurrence internationale, cela signifie des efforts importants de la part des populations afin de préserver la part de profits que peuvent espérer les « investisseurs »!
      Dans le passé, la compétitivité était régulée par les droits de douane et le contrôle des flux de capitaux.
      Serait-ce si difficile de revenir sur certains aspects néfastes de cette mondialisation (O.M.C.)?
      L’ Europe, à l’occasion du scandale du LIBOR, doit saisir l’opportunité de frapper un grand coup en édictant des règles mettant le secteur financier sous strict contrôle.
      Vas-y BARNIER, ne te déballonne pas….!

    3. Je ne sais pas si garder la maîtrise de ses finances, comme obligation que devrait se donner
      tout gouvernement, peut sérieusement être mise en doute.
      Ce qu’on sait, à coup sûr, c’est deux choses:

      1/, nous, nos gouvernants empruntent et tous les jours.
      2/, le jour où « les marchés » prennent peur, et ne nous prêtent plus qu’à des 6+ ou 7%:
      on est mal, très mal.

  9. La notion de « les marchés attaquent » rappellent que c’est le niveau de vie des citoyens qui est concerné par cette expression. Ce sont les Etats qui sont considérés comme les victimes de ses assauts financiers, mais au final ce sont les citoyens qui en paient le prix fort.

    La civilisation actuelle est dépendante du fonctionnement des marchés, de l’influence du financier sur l’économie, de l’obligation de revenus pour vivre en société (accroissement de l’urbanisation). Pour évaluer les risques d’instabilités d’une civilisation, on prends en compte les guerres, l’accès aux ressources naturelles ou les changements climatiques, l’influence de la finance est-t-elle qu’il peut être interpréter à raison comme un risque pour la civilisation humaine.

    Lorsque les marchés attaquent, ce sont les capacités des citoyens à vivre en société qui sont en péril. Une baisse des services publics, une augmentation constante de la dette nationale, une dérégulation du marché du travail, des délocalisations massives, des importations entraînant des déficits extérieurs colossaux ou une diminution des revenus à l’échelle d’une société.

    Le commerce a changé de nature, il n’est plus vu comme un modèle de développement puisqu’il est capable de créer des conditions de vies très difficile pour les citoyens, même en période de surconsommation, de surexploitation des ressources naturelles ou d’augmentation du commerce mondial.

  10. Dans ce dossier comme dans celui de la spéculation immobilière organisée avec à sa tête le patron de la BCE qui à autorisé la déréglementation de la durée des crédits , permettant plus que le doublement des prix immobiliers en France , les têtes devraient depuis longtemps avoir tombées.
    Sinon c’est le laisser faire du crime organisé.
    Messieurs les juges , notaires , banquiers , vous devriez depuis longtemps avoir mis en place une déspéculation immobilière en cascade , car sinon nous allons vous afubler du terme complicité.
    Quand aux préteurs ce serait pour eux la seule manière de ne pas aller au tapis.
    Regardez l’Espagne , l’Irlande etc… seule l’Allemagne n’à pas spéculé sur l’immobilier.
    Car ou la spéculation passe l’humain trépasse.
    1*2=2 à 30 ans = 4 , dévalué de moitié = 0,5…….écart 8 fois……30ans*8=240 ans
    La dette court terme des états étant une pécadille devant la dette long terme immobilière , c’est au moins 10 fois plus de dégâts potentiels.
    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2012/07/17/97002-20120717FILWWW00499-affaire-apollonia-une-mise-en-examen.php

    1. « seule l’Allemagne n’à pas spéculé sur l’immobilier »

      De plus, l’Allemagne comme les Pays-Bas sont les seuls pays occidentaux à bénéficier d’un protectionnisme national concernant sa production industriel, allant des grandes entreprises aux PME.

      Des avantages économiques et financiers qui ne sont pas généralisés aux autres citoyens.

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    1. Excellent
      Ce thème de psychologie cognitive est également développé par Jean-Pierre Dupuy par ex dans « L’Avenir de l’économie » Ed Flammarion
      (voir p 112 les expériences de Amos Tversky à Stanford

  11. D’autant qu’il faudra rembourser dans deux ans et demi maintenant les emprunts massifs qui ont été effectués auprès d’elle [BCE], sauf à les faire rouler.

    Pas de panique, tout roule ma poule !

  12. « Plusieurs autres témoignages étaient très attendus. Notamment celui de Stuart Levey, qui a rejoint HSBC en janvier dernier après avoir été le numéro un du Trésor chargé des questions du financement du terrorisme entre 2004 et 2011. Dans ce cadre, il avait été amené à enquêté sur les violations de l’embargo sur l’Iran par HSBC. »
    De quoi se poiler

  13. Hors sujet (mais pas tant que ça) :

    D’après Le Figaro et The Independent, un des responsables de la filiale américaine de la banque HSBC viendrait de démissionner devant le Sénat américain. Sa banque serait soupçonnée d’avoir joué un rôle dans le blanchiment d’argent issu du trafic de drogue mexicain, via des filiales installées dans les iles Caïman.
    http://bourse.lefigaro.fr/indices-actions/actu-conseils/les-etats-unis-accusent-hsbc-de-blanchiment-246603
    http://www.independent.co.uk/news/business/news/hsbc-boss-david-bagley-resigns-during-us-senate-meeting-after-money-laundering-revelations-7953320.html
    Oups ! Je n’avais pas vu qu’Yvan avait déjà posté un lien vers un autre journal qui en parlait.

  14. Oui ou non y-a-t-il une différence entre produire une baguette qui sera consommer le jour même et produire un couteau de cuisine qui peut durer 50 ans . Or tous deux contribuent au PIB.

    Oui ou non un gros carambolage avec toutes les factures des garagistes déjà, celle des médecins, voire celles des pompes funèbres et des fleuristes aussi, augmente-t-il le PIB, et donc la pseudo-croissance.

    Oui ou non le PIB est-il un indice débile ?

    « Notre PIB prend en compte dans ses calculs, la pollution de l’air, la publicité pour le tabac et les courses d’ambulances qui ramassent les blessés sur nos routes. Il comptabilise les systèmes de sécurité que nous installons pour protéger nos habitations et le coût des prisons où nous enfermons ceux qui réussissent à les forcer. Il intègre la destruction de nos forêts de séquoias ainsi que leur remplacement par un urbanisme tentaculaire et chaotique. Il comprend la production de napalm, des armes nucléaires, et des voitures blindées de la police destinées à réprimer des émeutes dans nos villes. Il comptabilise les programmes de télévision qui glorifient la violence dans le but de vendre les jouets correspondants à nos enfants.

    En revanche, le PIB ne tient pas compte de la santé de nos enfants, de la qualité de leur instruction, ni de la gaîté de leurs jeux. Il ne mesure pas la beauté de notre poésie, ou la solidité de nos mariages. Il ne songe pas à évaluer la qualité de nos débats politiques ou l’intégrité de nos représentants. Il ne prend pas en compte notre courage, notre sagesse, ou notre culture. Il ne dit rien de notre sens de la compassion, ou du dévouement envers notre pays. En un mot, le PIB mesure tout sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue. » (Robert Kennedy)

    Merci

    1. On le dit depuis des années (sur ce blog et ailleurs), le PIB comme indice de performance économique et de bien-être est une aberration. Le problème c’est que les indices alternatifs ne font pas l’unanimité, et on continue avec cette daube…
      On ne change pas un des piliers du système libéral aussi facilement, parce que ce qu’on y met à la place est éminemment politique, et va devoir faire l’objet de négociations. Il faudra encore du temps, hélas..

    2. @ Jean-Marie Le Gobanais 17 juillet 2012 à 21:42

      Oui ou non un gros carambolage avec toutes les factures des garagistes déjà, celle des médecins, voire celles des pompes funèbres et des fleuristes aussi, augmente-t-il le PIB, et donc la pseudo-croissance.

      Vous avez parfaitement raison de souligner la distinction qu’il convient de faire entre les éléments du PIB qui contribuent à l’enrichissement d’un pays ou d’une zone économique et ceux qui, au contraire participent à son appauvrissement. Mais, pour que cette distinction puisse porter ses fruits, il faudrait que s’opère une conversion des esprits en profondeur, c’est-à-dire jusqu’au niveau des perceptions et convictions intimes de tous les acteurs économiques, c’est-à-dire de chacun des habitants.

      Il faut bien admettre que l’occident, qui a connu globalement une soixantaine d’années de vie somme toute facile, a laissé sortir du comportement courant de ses populations, les « réflexes naturels d’économie », sur la base desquels depuis toujours et comme par instinct, il a guidé son évolution vers le futur en se maintenant en tête du progrès.

      Pratiquement toutes les générations nées après la dernière guerre sont affectées par cette perte de réflexe économique parce qu’elles n’ont pas été soumises aux stress, contraintes et enseignements que l’on tire d’un environnement plus hostile où de plus dures conditions de vie font naître des lois comportementales vertueuses.

      Bien évidemment, ces générations n’ont pas lieu d’être spécialement culpabilisées. Leurs ainées qui, d’une certaine manière, ont contribué à créer l’environnement générateur de ces pertes de sens économique, portent aussi une large part de responsabilité, pour ne pas avoir su transmettre les enseignements auxquels elles avaient elles-mêmes été davantage sensibilisées.

      D’ailleurs, cette perte de réflexe qui conduit à des régressions temporaires, est tout à fait naturelle. On l’observe même chez les végétaux. Ceux qui cultivent les melons, les tomates, les orchidées et autres, savent bien que pour obtenir de meilleures récoltes de fruits ou de fleurs, il est indispensable d’imposer aux plantes des périodes de stress et de conditions de vie temporairement plus difficiles, comme si, pour connaître une vie plus prospère, il fallait au préalable être capable d’en supporter une plus éprouvante.

      Il ne faut pas désespérer. Après avoir réappris à souffrir le temps de rembourser ses dettes vis-à-vis du futur, l’occident redevenu conscient de ce qu’exige la perpétuation de la vie, s’emploiera à nouveau à capitaliser pour investir au lieu de jouir en consommant plus de richesses que ce qu’il est capable de créer et ainsi de s’appauvrir.

      1. Vous me rappelez ce qu’écrivait un troufion allemand à ses parents : je fais des économies sur ma solde de bidasse !
        (pour les germanistes : sparet, ich spare)

        Pour épargner, il faut en avoir les moyens…

      2. @ Gérard 18 juillet 2012 à 21:25

        Pour épargner, il faut en avoir les moyens…

        Ces moyens sont en vous, soyez-en convaincu.

        L’être humain, chez chacun d’entre nous, représente un immense gisement de richesse. Pour le mettre en exploitation cela demande du travail, celui qu’on appelle « travail sur soi ». Il oblige à se faire violence pour luter contre la loi naturelle de moindre effort. Elle pénalise ceux qui ne veulent pas se donner la peine de la vaincre.

        http://www.lafontaine.net/lesFables/afficheFable.php?id=93

  15. Merci beaucoup

    Si celles et ceux qui sont « ici » dénonçaient SYSTEMATIQUEMENT le PIB dans les commentaires dès qu’un média internétisé s’aventurait à en parler, ça ferait peut-être avancer les choses, non.

    Il est des forteresses qui ont fini par céder suite à des coups de boutoir quotidiennement répétés.

  16. Les länder les plus riches en venant à mettre en cause la péréquation nationale des moyens des États régionaux

    Il n’y a en effet aucune justification à ce qu’un länder riche et vertueux paie des impôts gaspillés par un länder pauvre mais dépensier 😉

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