L'actualité de la crise : DES CHATEAUX EN ESPAGNE, par François Leclerc

Billet invité

Un euro valant ce matin 1,2389 dollars et des taux obligataires en forte hausse témoignent que les capitaux continuent de quitter la zone euro et que les investisseurs vendent quand ils le peuvent les obligations espagnoles et italiennes, mises dans le même sac, qu’ils cherchent aussi un refuge en achetant de la dette américaine, britannique ou allemande, dont les taux sont au plus bas. Un phénomène aussi inquiétant que la hausse du coût de celle des autres. Les obligations à deux ans allemandes étaient assorties ce matin d’un coupon zéro, du jamais vu, tandis que les espagnoles devaient concéder 6,7 % et les italiennes plus de 6 %. Le plus préoccupant étant que le sort de l’Italie est lié à celui de l’Espagne.

Les conciliabules précipités ne manquent pas et s’élargissent aux Américains. Le ministre de l’économie espagnol Luis De Guindos a rencontré hier à Berlin Wolfgang Schäuble, ministre des finances allemand, sans que rien n’ait filtré sur le contenu des discussions. « Le gouvernement allemand a confiance dans la voie des réformes sur laquelle s’est engagée l’Espagne » a affirmé aux journalistes et pour tout commentaire Steffen Seibert, porte-parole du gouvernement allemand. Une conférence téléphonique a eu lieu dans l’après-midi, à laquelle Angela Merkel, Barack Obama, Mario Monti et François Hollande participaient. Comme à chaque fois que la discussion est sérieuse, rien ne sort. Soraya Sáenz de Santamaría, la vice-présidente du gouvernement espagnol, a été dépêchée aux États-Unis, où elle doit rencontrer aujourd’hui Christine Lagarde et Timothy Geithner.

Dans le silence assourdissant ambiant, on n’entend que les dénis allemand et espagnol. Philipp Rösler, le ministre libéral allemand de l’économie, assure que « les problèmes qui affectent actuellement la zone euro peuvent être réglés par une ratification rapide du traité budgétaire, qui peut envoyer un signal fort aux marchés que les Européens sont prêts à défendre leur monnaie ». Luis de Guindos, son homologue espagnol affirme à propos de l’essai raté de recapitalisation de Bankia, contre toute évidence, que « le gouvernement espagnol n’a présenté aucun plan à la BCE et la BCE n’a rien rejeté ».

Passons aux choses sérieuses. Une fois encore, les autorités européennes sont prises à contre-pied. Elles se préparaient à décider lors de leur sommet dans un mois la création d’une « Union européenne bancaire » allant tout régler et pensaient pouvoir repousser la crise espagnole à plus tard. C’était sans compter avec Mariano Rajoy, qui doit être voué aux gémonies.

Le nouveau plan en gestation est prudemment avancé comme devant être mis en place par étapes et repose sur une évidence très tardivement reconnue : il faut déconnecter les dettes privées des dettes publiques pour les traiter séparément en évitant le phénomène de contagion. Mis en image, cela donne qu’il faut couper en deux la patate chaude pour qu’elle refroidisse plus vite.

Pour parer au plus pressé, un fonds européen de garantie des dépôts devrait permettre de diminuer le risque systémique, afin que les déposants ne soient pas incités à les évacuer vers des cieux plus cléments, précipitant les banques dans la déroute. Ce phénomène hante les autorités, car elles ont senti le vent du boulet en Espagne.

L’« Union européenne bancaire » repose sur une mutualisation bancaire des pertes financée par leur taxation. L’idée est de percevoir une cotisation annuelle représentant 1 % des dépôts, et de faire prioritairement payer les actionnaires et les créanciers pour ne pas mettre à contribution les États. Si nécessaire, cette structure pourrait avoir accès en complément au Mécanisme européen de stabilité (MES), ou même à la BCE via celui-ci, mais ces dispositifs qui mobilisent des fonds publics demandent à être précisés et adoptés. La confiance régnant, ladite structure pourrait geler le versement des dividendes et changer le management d’une banque en détresse afin de prendre la main et de piloter son sauvetage, tandis que la BCE fournirait les liquidités permettant de la maintenir à flot.

Le diable tourne autour des détails de cet édifice encore sur plan. Une question de fond n’ayant pas encore été réglée : selon quels critères préventifs de telles mesures lourdes de sens seront elles engagées, afin qu’il ne soit pas trop tard ? Leur annonce ne précipitera-t-elle pas l’effondrement qu’elles chercheront à éviter ? Peut-être que la présentation par la Commission européenne du projet, annoncée pour le 6 juin, abordera ces questions.

Le problème des banques réglé, reste celui des États. Les projets sont de ce côté moins avancés, après avoir débuté par une ode à la croissance qui n’a pas trouvé de point d’appui. Les objectifs sont identifiés, mais il reste à trouver les moyens d’y parvenir. Ils sont au nombre de trois : permettre aux États en péril de bénéficier pour se financer de meilleurs taux sur les marchés, dégager les moyens qui amélioreraient leurs recettes fiscales, et étaler dans le temps le calendrier de réduction du déficit afin qu’il devienne jouable.

La mise en musique de cette feuille de route suppose de trouver un accord portant sur les euro-obligations, dont Pierre Moscovici (le nouveau ministre de l’économie et des finances français) et Jean-Claude Juncker ont tenté hier de définir entre eux les contours, lui donnant comme objet de ne financer qu’une partie de la dette, inférieure à 60 % du PIB par exemple, afin de ne pas pousser au crime.

La poursuite des débat engagés sur les Project bonds et leur financement devrait aboutir à la définition du second volet, mais il reste à trouver le moyen que certains des investissements soient comme le réclame François Hollande à effet immédiat. Enfin, sur le modèle de ce qui vient d’être chichement accordé à l’Espagne par la Commission (mais à confirmer), après avoir été refusé à la Belgique et aux Pays-Bas, un étalement du calendrier de réduction du déficit parachèverait l’édifice. Ce qui ne serait qu’anticipation de ce qu’il faudra de toute manière accepter.

Un tel contexte, une fois adopté, permettrait de maintenir la stratégie de désendettement, après l’avoir largement amendée. Les banques devraient plus compter sur elles-mêmes et le garrot serait un peu desserré sur la gorge des États. Beau comme un camion, ce plan A’ est loin d’être accepté, en raison des farouches oppositions allemandes, ses initiateurs comptant sur les rebondissements de la crise européenne pour les réduire progressivement.

Mais ce plan ne dit pas avec quels bouts de ficelle les banques espagnoles vont être recapitalisées et l’État et les régions vont pouvoir continuer à se financer. La Grèce reste une inconnue sur laquelle il est continué de faire silence, les yeux rivés sur les sondages électoraux qui donnent alternativement vainqueur Nouvelle Démocratie et Syriza. Dans les deux cas, une renégociation du « memorendum » ne pourra pas être évitée, mais les incertitudes restent énormes dans le second et peuvent déjouer ce plan.

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121 réponses sur “L'actualité de la crise : DES CHATEAUX EN ESPAGNE, par François Leclerc”

  1. « il faut déconnecter les dettes privées des dettes publiques pour les traiter séparément en évitant le phénomène de contagion. Mis en image, cela donne qu’il faut couper en deux la patate chaude pour qu’elle refroidisse plus vite »

    Il y a lieu à débat, selon certains, le temps de cuisson des carottes est une donnée incontournable de la Sopa de ganso.

    1. La chasse aux canards, des Marx Brothers !

      Grand merci à schizosophie, il me reste simplement à traduire correctement. Je reste collé à afrikaans…

      Delphin

      CA Y EST !, j’ai réussi à mettre « français », par un savant balayage.

      … Et il y a aussi Sherlock Holmes, avec BASIL RATHBONE !!

      … SCHIZOFILMOGRAPHIE

    2. Recette pour la patate chaude.

      Une bonne pomme de terre qui ne doit pas avoir beaucoup voyagé
      Un couteau
      Du sel
      Du poivre
      Un bon four, ou des braises
      Un peu de papier d’aluminium, probablement cancérigène, mais enfin, dans la vie réelle, il faut prendre des risques
      Ne pas enlever la peau ; personne n’est de corvée
      Fendre en deux la pomme de terre, avant cuisson
      Saupoudrer de sel et de poivre
      Reconstituer la pomme de terre
      Envelopper dans la feuille de papier
      Mettre à cuire.

      L’avantage de la recette est que, dès que la pomme de terre est déballée, la patate chaude est coupée en deux, sans aucun risque

  2. Solutions ?

    « Relance inflationniste à l’anglo-saxonne », éclatement de la zone euro: euro du nord, euro du sud et euro de l’est ?

    ou

    « Fédéralisme bancaire à l’allemande », c’est à dire tous les pays « pas sérieux » de l’ Eurozone soumis à l’austérité grecque ?

    Les français là dedans ils existent encore ??? Waterloo morne plaine, et en plus comble de l’horreur! On se traîne, au moins depuis Colbert, une tradition étatiste centralisatrice qui est un boulet dans le monde libéral en réseau d’aujourd’hui.

    Nous on fait des beaux discours, on fait dans la finasserie politique. Dans des styles différents entre droite et gauche, mais sur le fond on a du mal a voir le changement. Flop, flop, fait le pédalo, en faisant des ronds dans l’eau…

    Cause toujours, qu’ils disent ceux qui ont le vrai pouvoir…

  3. Des nouvelles du « descalabro » (chute fracassante) ibérique:

    Le gouvernement ne sait où trouver l’argent pour sauver les banques espagnoles. L’Allemagne s’oppose à Bruxelles sur l’utilisation du Fond européen.
    http://www.elconfidencial.com/economia/2012/05/31/el-gobierno-no-sabe-de-donde-sacara-el-dinero-para-rescatar-a-la-banca-espanola-99036/

    Bruxelles accuse les Autonomías des problèmes que l’Espagne a pour juguler son déficit.
    http://www.abc.es/20120530/economia/abci-bruselas-consejo-europeo-autonomias-201205301330.html
    http://www.lavanguardia.com/politica/20120530/54301855923/bruselas-insuficientes-medidas-control-gasto-autonomico.html

    Selon S&P 30% des crédits du système bancaire espagnol (500 Mds €) est de « basse qualité ». Et selon le FMI la dette publique espagnole augmentera jusqu’à 2017 de 240 Mds €.

    Bankia a déclaré fin 2011 un bénéfice de 305 millions €. Quand on a bien regardé les comptes on a trouvé un trou de 2,97 Mds €. Une petite différence de seulement 976% !!
    http://lacartadelabolsa.com/leer/articulo/las_cosas_como_ahora_estan

    Les entreprises et les familles espagnoles ont retiré en avril 31,4 Mds € des banques.
    http://economia.elpais.com/economia/2012/05/30/actualidad/1338407588_255939.html

    Rajoy a perdu son bras de fer avec l’Europe. L’Espagne devra faire beaucoup plus de sacrifices si elle veut en recevoir l’aide.
    http://www.libremercado.com/2012-05-30/europa-exige-al-gobierno-mas-reformas-1276460013/

    Les banques françaises et allemandes risquent 1 000 Mds € en Espagne.
    http://www.abc.es/20120531/economia/abci-alemania-francia-billon-201205301545.html

    1. Il y a quelques années, du temps du boom immobilier, j’étais en Espagne et je demandais à des espagnols: « Comment ça va ici ? « ils m’avaient répondu avec un grand sourire: « Ca va très bien depuis que l’on est avec les riches. »
      C’était du temps du fameux « España va bien » de Aznar si je me souviens bien.
      http://www.youtube.com/watch?v=OaPbjNro7Go
      Aujourd’hui après le crash immobilier, « España no va tan bien. », comme quoi ce n’est pas de tout repos d’intégrer un club de « riches ». 🙁
      Car les « riches » finissent toujours par demander des comptes, les grecs en savent quelque chose…

  4. Les 8 candidats à l’entrée dans la zone euro (la Bulgarie, la République tchèque, la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et la Suède) recalés par la BCE.
    http://www.challenges.fr/economie/20120530.CHA6895/les-8-candidats-a-l-entree-dans-la-zone-euro-recales-par-la-bce.html

    Selon Nassim Taleb la rupture de l’euro est moins grave que la situation des États-Unis.
    http://lacartadelabolsa.com/leer/articulo/nassim_taleb_la_ruptura_del_euro_no_es_para_tanto_la_situacion_de_eeuu_es_m

    Une entreprise étrangère sur 5 envisage de quitter la Chine à cause de la montée des coûts et des incertitudes juridiques.
    http://www.lavanguardia.com/economia/20120530/54301812519/una-de-cada-cinco-empresas-extranjeras-sopesa-abandonar-china.html

    Hadopi : guerre des tranchées en vue.
    http://www.marianne2.fr/Hadopi-guerre-des-tranchees-en-vue_a218893.html

    1. quote:Les 8 candidats à l’entrée dans la zone euro (la Bulgarie, la République tchèque, la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et la Suède) recalés par la BCE.

      Ils en ont de la chance…

      1. Un grand merci a Pablo75 et Dissy que je lis depuis longtemps sur ce blog , car ce sont eux qui souvent fournissent les meilleurs liens pour etoffer le blog , continuez sans relache , merci encore

      2. Taleb est un troll, de haut niveau peut-être, mais un troll, plus précisément un « prophètroll » de profession, un profitroll quoi.

  5. Je suis impressionné par une chose. Il est impossible à qui que ce soit de penser en dehors de lever des capitaux, créer de nouvelles dettes, payer des dettes. Tout le reste, absolument tout, est subordonné à cette chose.

    Je vois là un bord du cadre. Une sortie de cadre serait l’idée du jubilé des dettes ou l’argent fondant. J’envoie se promener la personne qui me dit que ce n’est pas une idée nouvelle. À voir les discussions rapportées par François Leclerc, je trouve que c’est totalement révolutionnaire, voire blasphématoire. Une autre sortie de cadre serait la déclaration de faillite des banques, la liquidation des passifs et la protection des déposants de liquide. Je me demande si je vais passer sur le bûcher pour cette deuxième sortie ou pour la première.

    Tant qu’à devoir mourir, autant le faire d’avoir dit la vérité.

    1. merci pour ton commentaire, DidierF! T’inquiète, ils seront contraints de sortir du cadre par la force des choses ! sinon, gare à la casse, gare à leurs fesses, quant à eux se mettre au gar…âge et faire entrer dans un nouveau cadre, de nouveaux gar…agistes avec de l’imagination, du cran et le sens des responsabilités, c’est-à-dire en capacités de réponses ! …. Ils sont failli eux leurs banques, leurs raccommodages, leurs nième plans, leurs sommets, etc…

    2. Bonsoir

      tout à fait d’accord la vérité nous réveille et cela n’est déjà pas si mal.

      Ce serait en effet un vrai spectacle son et lumière (entendez le bucher pour les sorcières de la vérité).

      il reste malgré tout l’humour pas encore monétisée

    3. @DidierF

      J’adhère à votre plan A : va pour un grand jubilé. Il convient, je pense, de le préparer par un audit publique des dettes afin d’organiser les défauts.

      Cependant,

      déclaration de faillite des banques, la liquidation des passifs et la protection des déposants de liquide

      Pouvez-vous développer les éléments de solutions qu’apporterait cette stratégie ? Je vous avoue être assez septique.

      1. A propos de l’Islande, il faut quand même relever que tous les déposants en liquide n’ont pas été indemnisés : les hollandais et les britanniques ont dû y aller de leur poche pour leurs nationaux…

    4. « Donne un cheval à celui qui dit la vérité, il en aura besoin pour s’enfuir » – proverbe afghan

  6. Ca part vraiment dans tous les sens !!!
    Il n’y en a pas un qui tient le même discours et toutes leurs déclarations sont contradictoires.
    Il est même étonnant que le 10 ans français résiste de la sorte alors que les CDS sur le même 10 ans augmentent.

    Mais on me souffle dans l’oreillette que Dexia n’y serait pas étrangère alors qu’elle vient d’engloutir les 55 milliards de recapitalisation prêtés à l’automne.

    On a pas fini de rire. Reste a savoir combien de temps.

    1. Pirouli, Dexia ? Vous savez combien ça pèse journalièrement le marché des OAT ? Vous voyez franchement Dexia peser significativement sur la tendance ? Comme sur le prix des adjudications ? Ok ça grenouille sur le Cds français (2% contre 0,85 pour l’Allemagne mais 4,5 pour l’Italie…), mais la réalité du moment c’est que les titres français présentent le meilleur rapport qualité-prix (rendement/risque) face à leurs principaux concurrents en € : allemands, trop chers et italiens, trop risqués. Résultat des courses probablement dans le courant de l’été…
      A moins que Migaud et la Cour des comptes ne mettent à exécution la menace proférée par le premier nommé pas plus tard qu’hier : menace de «ne pas valider les comptes de l’Etat si leurs qualité n’est pas améliorée.»

  7. la dette française également n’a jamais été aussi bon marché, comme quoi notre pays conserve des atouts pour les capitaux « flottants » à la recherche du moindre risque… et pourtant c’est bien d’euros qu’il s’agit lors des adjudications.

    1. http://en.wikipedia.org/wiki/Greek_legislative_election,_June_2012#Opinion_polls

      Il y a une dizaine d’organismes différents qui ont fait une ou plusieurs enquêtes pendant le mois de mai.

      Certaines de ces enquêtes donnent les résultats bruts en ce sens que les abstentions et indécis sont conservés tel quel alors que dans d’autres enquêtes ils sont ajustés (dans le tableau de Wikipedia il y a parfois les deux séries de chiffres.) Même en supposant que tout est fait dans les règles ces résultats sont forcément très imprécis:
      – personne ne sait qui va réellement voter ou s’abstenir
      – ce type d’enquête n’est pas fait circonscription par circonscription (ce n’est pas non plus le cas pour les prochaines législatives en France, ça coûterait trop cher.)

      Il vaut mieux partir du principe que les enquêtes ne sont valables que quand les gens votent à peu près comme d’habitude (ce qui pourrait justifier que les écarts soient plus forts su Syriza) et dans ce cas certainement pas assez précis pour prévoir qui arrivera en tête de Syriza ou ND. A part ça ben, euh … 😉

      1. Dites, le scrutin est à la proportionnelle avec des listes nationales, et il n’y a, me semble-t-il, qu’une seule circonscription : le pays tout entier.

  8. j’étais en Suisse ce week end, dommage les banques étaient fermées… le franc helvète est-il toujours bloqué à 1,20 face à l’euro ?

      1. Ce qui serait intéressant de savoir, c’est le coût d’un tel arrimage pour la Suisse ! Et pourquoi vouloir le maintenir à tout prix ? Je suppose que c’est pour éviter de souffrir d’un afflux massif de capitaux étrangers à l’heure du « bank run » mais il n’empêche, j’ai dans l’idée que la situation actuelle de l’Euro ne va pas sans mal pour nos amis helvètes…

      1. @kohaagen

        pour éviter de souffrir d’un afflux massif de capitaux étrangers à l’heure du « bank run »

        En fait si j’ai bien compris c’est plutôt pour ne pas trop pénaliser les exportations suisses que les Helvètes maintiennent un taux de conversion de 1,20 CHF pour 1 euro. Et si les suisses commencent en effet à envisager une série de mesures préventives pour limiter l’afflux de capitaux étrangers en Suisse, c’est pour éviter justement un surenchérissement du CHF et laisser une certaine attractivité aux produits suisses. Mais comme cette politique s’accompagne de taux immobiliers très bas, l’immobilier est en plein boum ici, et les prix des terrains et du bâti aussi, avec risque de formation d’une bulle immobilière (déjà formée à mon avis, les prix sont déments). La Banque nationale suisse commence donc à se faire du souci:

        http://www.24heures.ch/economie/bns-veut-mesures-reduire-attrait-suisse/story

      2. Merci pour votre réponse D-croissance. En en fait, je me demandais combien cela devait coûter à la BNS de constamment soutenir l’euro par rapport au franc suisse (vu comment l’euro se casse la g… pour le moment). J’imagine aussi qu’outre le fait de ne pas avoir un franc suisse trop attirant pour les investisseurs étrangers, on essaie de garantir une certaine compétitivité des exportations locales. Concernant l’immobilier, je suppose que le retour de bâton n’est pas loin : j’avais vu, il y a quelque temps, un reportage sur la pénurie extrême du logement à Genève et les prix des loyers. Edifiant !

      3. « combien cela devait coûter à la BNS » : quelques heures à quelques informaticiens soit environs 5000 francs suisses ?

  9. Toute analyse répète c que nous savons tous ; aucun plan, sauvera rien ni personne , en dernier recours une bonne guerre organisée par nos maîtres remettrait les choses d’ aplomb encore pour un tour .
    Bonne journée à tous , je vais surveiller mes tomates 😉

  10. Si j’ai bien tout suivi, j’en abouti aux hypothèses suivantes:

    Sur un tel marché, les obligations à taux bas jouissent d’une demande qui tend vers l’infini pour une offre (éventuellement fortement) limitée, tandis que les obligations à taux haut souffrent d’une offre qui tend vers l’infini mais d’une demande proche de 0.

    Ces deux cas sont a priori un lourd biais de la loi de l’offre et de la demande, lequel, contrairement au marché des matières premières ou à ceux des biens et des services, ne peut être contrebalancé par aucun besoin réel puisqu’il n’est jamais question que de « faire travailler son argent » et qu’il n’y a aucune finalité de production/consommation en trame de fond:

    En effet un acheteur de pommes consentira éventuellement d’en acheter au plus plus cher dans la mesure où il estime en avoir besoin (que ce soit pour sa consommation personnelle ou pour l’élaboration d’un produit manufacturé quelconque destiné à la revente), ce qui ne sera par définition jamais le cas sur un marché financier dont l’unique finalité est la plus-value.

  11. Pour moi la seule info vraiment marrante, c’est l’Allemagne qui place ses euros-deutchmark à 0%… aucun des investisseurs ne tolérera de prêter à 0%, ils parient tous sur l’effondrement de l’euro et la ré appréciation de leurs créances en nouveau-mark ! Las Vegas à déjà choisis son camps.

      1. C’est certain, faudra pas tarder car le neuemark ne survivra pas longtemps à l’effondrement de son « bassin commercial ». Par contre au niveau des « produits dérivés » ça va être le feu d’artifice….

  12. L’Irlande vote aujourd’hui un referendum sur le TSCG,le oui est donné gagnant…
    Encore un pays qui va nouer un peu olus serré le noeud de la corde qu’elle a au cou…plutôt mourir sous les marchés que sans eux…(reportage très intéressant ce matin sur France Culture)

    1. De toute façon même si les Irlandais répondraient « Non » on les referait voter jusqu’à qu’ils disent la bonne réponse.

  13. Je vous trouve bien indulgent avec ce plan A’ qui vous semble « beau comme un camion » alors qu’il ne s’agit que de nouvelles rustines destinées à colmater des brèches de plus en plus grosses.

  14. Une guerre qui ne dit pas son nom est en train de se jouer, les victimes en sont les peuples. Et ces peuples en redemandent. Réveillez-vous bordel !!

    1. @ Un naïf
      Renseigne-toi , gros naîf
      V’là des nouvelles d’Espagne :
      – Barcelone , nouvelles de mai –
      Récit d’un camarade barcelonais, en date du 23 mai dernier :
      Après la grève générale du 29 mars, la répression s’est fortement accentuée. Trois étudiants arrêtés alors qu’ils participaient aux piquets du matin ont ainsi été mis en détention provisoire. Vu le contexte social tendu et le calendrier de ce printemps chaud, les policiers et politiques avaient à cœur de marquer le coup, faire régner la peur et que chacun·e reste chez soi. Les déclarations de guerre se multiplient, le ministre de l’intérieur Puig déclare ainsi que les participant·e·s aux débordements ont un « instinct criminel », qu’ils sont des « rats que nous iront chercher jusqu’au fond des égouts ou dans les salles d’universités ». Début avril, quatre personnes actives dans les mouvements sociaux se font arrêter en pleine rue par des flics en civil. Elles sont accusées d’avoir pris part aux émeutes pendant la grève, et sont mises en garde à vue trois jours, avant d’être finalement libérées sous caution, non sans que leurs domiciles aient été perquisitionnés et le matériel informatique et politique saisi. Le lendemain, c’est Laura Gomez, la secrétaire générale du syndicat anarchiste CGT, qui est elle aussi placée en détention provisoire, pour avoir, au cours d’une performance devant la bourse, mis le feu à des billets de Monopoly. Elle a été libérée après plus d’un mois de taule et de multiples actions de soutien (notamment à Perpignan). Vous pouvez voir ici une vidéo de soutien aux détenu·e·s sous-titrée en français, très symbolique d’une manière de faire ici. Il y a également la mise en place d’un site Internet de « participation citoyenne contre les violences urbaines » visant à la délation de personnes filmées ou photographiées pendant la grève et accusées de troubles à l’ordre public, certain·e·s pour avoir déplacé des pots de fleurs sur la voie publique… Depuis, la police travaille et de nouvelles arrestations pour les faits de la grève générale se font au compte-goutte, encore une dizaine cette semaine.

      Début mai, avec la rencontre de la Banque Centrale Européenne, Barcelone se retrouve en état de siège. Huit mille policiers ont été mobilisés dont 3500 venant d’Espagne pour soutenir les Mossos catalans, et des hélicos tournent en permanence au dessus de la ville. Face à un tel délire sécuritaire, les mouvements décident d’esquiver la confrontation directe et aucune manifestation importante n’est convoquée. Cette stratégie met en évidence le ridicule du dispositif. D’autant plus qu’en pleine austérité extrême, dépenser des millions pour protéger les responsables de la crise est une douloureuse illustration des priorités des gouvernements.

      Le mercredi 9 mai, c’est l’Université Libre La Rimaia, un des squats les plus actif de la ville, qui est expulsé par surprise. L’attaque est clairement dirigée contre l’une des principales structures collectives du pays. C’est la troisième expulsion en deux ans pour ce projet, mais l’énergie est toujours là et d’ici peu, une nouvelle Rimaia devrait apparaître… Le soir même, plus d’un millier de personnes manifestent et beaucoup de voisin·e·s expriment leur soutien en tapant dans des casseroles depuis les balcons.

      Posted on 31 mai 2012 by juralib . Extrait . Texte complet sur le site du  » Jura libertaire  » .

      1. Oui, tant mieux !! Mais enfin enfin Mariano Rajoy s’est fait élire il n’y a pas si longtemps me semble-t-il, no ?

      2. La guerre civile, c’est à dire la guerre de classes, est le grand refoulé espagnol.
        Le retour du refoulé est la grande menace de nos temps catastrophiques et probablement la seule porte de sortie.
        Aucun de ceux qui exercent le pouvoir, ou de ceux qui se proposent de l’exercer, ne peut l’accepter.

      3. qu’ils sont des « rats que nous irons chercher jusqu’au fond des égouts ou dans les salles d’universités »

        C’est pas du Poutine. Lui avait dit qu’il irait chercher les terroristes tchétchènes (pardon Julien mais c’est un mot historique) jusque dans les chiottes. Nuance. Grande clémence ibère. Conclusion : contrairement aux tchétchènes de Poutine, les étudiants de Rajoy ont encore un sanctuaire : ils peuvent toujours manifester dans les toilettes (les leurs bien sûr, privées, pas celles de la fac ou les publiques…).

      4. @ taratata

        « Les déclarations de guerre se multiplient, le ministre de l’intérieur Puig… »

        Le ministre de l’intérieur s’appelle Jorge Fernández Díaz.

      5. « Bienvenue dans le monde réel »…………………………………………………………………………………………………..
        La démocratie est morte ! Vive la démocratie !
        L’oligarchie est une « -archie » !
        Big Brother is Watching You…

        Par ces actions de dynamitage, les espagnols, grecs et québécois démontrent bien leur peur de la rue et qu’il n’y a bien que l’action physique qui puisse les atteindre réellement !

    1. @ Pablo75
       » Le ministre de l’intérieur s’appelle Jorge Fernández Díaz.  »
      Eh non !
      Le texte que j’ai cité parle de Barcelone .
      Barcelone est en Catalogne .
      La Catalogne est une région autonome depuis le 18 septembre 1979.
      Elle a un gouvernement autonome (Generalitat) depuis 1980 .
      Puig est bien le ministre de l’intérieur catalan .

      1. Puig est très exactement le « conseller de Interior » (dit en catalan) de la Generalitat. À côté du ministre de l’Intérieur Jorge Fernández Díaz, il n’a qu’un petit pouvoir régional, presque anecdotique. D’ailleurs ce n’est pas lui qui dirigeait la sécurité le jour de la réunion de la BCE.

  15. On parle de la dette encore et toujours, mais jamais des collatéraux sur laquelle elle est adossée … et pourtant, c’est bien au niveau des collatéraux qu’est le problème !

    La relance keynésienne a la sauce hollandaise est totalement anachronique (la relance Rooseveltienne a fonctionné grâce au pétrole abondant et a l’invention de la société de consommation de masse … alors qu’elle est a bout de souffle aujourd’hui). La croissance ne se décrète pas. Pas à l’heure du désendettement massif.

    Le travail est maintenant de plus en plus fait par des machines, qui remplacent les hommes. Le chômage est et sera structurel. En plus d’être structurel il sera le reflet des divergences de productivités entre les états « modernes »(=robotisés) et les états « humains » (=anciens).

    Les économies des pays du nord et du sud et de l’est divergent, et aucune politique monétaire courtermiste ne pourra renverser la tendance. L’Euro ne pourra pas y survivre, d’autant plus que les politiciens vivent dans un autre monde, totalement incompétents et dépassés par la nouvelle complexité du monde. Ils vivent encore à l’heure des 30 glorieuses comme le prouve a peu près l’ensemble de leur actes politiques. Rien à voir avec les défis actuels : flux migratoires, robolution, pic pétrolier, épuisement de la biosphère …

    1. Yoyo,

      Rien à voir avec les défis actuels : flux migratoires,…

      Flux migratoires ??? Et en tête de gondole en plus ?? C’est quoi l’problème ou simplement la nouveauté en matière de « flux migratoires » ? J’veux dire à coté des migrations massives depuis la préhistoire et surtout après le quasi achèvement de la plus intense et destructrice des migrations : la migration interne commune à une immense majorité de pays et liée à l’exode rural ?

      1. J’ai écrit trop vite. Problèmes démographiques au sens large : flux migratoire, surpopulation, communautarisme, vieillissement, éclatement culturel (entre les vieux et les jeunes, les pauvres et les riches, entres les religions, entre les zones géographiques), et oui je pense aussi, mais je n’y ai pas songé en profondeur qu’on peut y rajouter l’exode rural qui est une des forces les plus importantes a l’oeuvre sur cette planète.
        Ca devient un « merdier » à gérer l’hétérogénéité et la masse de cette population mondiale. Ca amplifie et complexifie tous les problèmes.

      2. Non non, pani pwoblèm. Deux milliards, trois, six, sept, neuf, douze… c’est pas l’problème ou si on va par là un milliard c’est déjà trop, trop complexe, trop hétérogène, ingérable et tutti quanti.

      3. « Ca devient un « merdier » à gérer l’hétérogénéité et la masse de cette population mondiale. Ca amplifie et complexifie tous les problèmes. »

        Ce n’est pas la masse qui pose problème, mais ceux qui font que « la masse » pose problème :

        Accumulation ici, désertification là. Miroir aux alouettes là, économie désorganisée par la mondialisation ici. Trappe à pseudomodernité, etc.

        Delphin

    2. A propos de flux migratoires … (est-ce que l’empathie va enfin s’éveiller, maintenant qu’il s’agit de p’tits blancs?!)

      Et d’accord 100% avec Delphin à 18:52

    1. Pratique : certaines insultes sont, à peu de chose près, identiques en italien et en espagnol (je vous laisse trouver lesquelles).

  16. A passer dans le BEST-OF de Francois Leclerc:
    « Mis en image, cela donne qu’il faut couper en deux la patate chaude pour qu’elle refroidisse plus vite. »
    Qu’est ce que j’ai ris !

      1. J’essaie d’imaginer quelqu’un coupant en deux une pomme de terre au jeu de la patate chaude avant d’essayer de la refiler à ses voisins, alors qu’elle est en train de s’émietter… Alors la réduire en purée (sur sa main ? son pantalon ?) et demander à un voisin s’il en veut 😀

  17. Juan Luis Cebrián, le « mythique » fondateur et premier directeur de El País (de 1976 à 1988), aujourd’hui patron de Prisa (le groupe de communication auquel appartient El País) et homme soi-disant de gauche qui a donné beaucoup de leçons de morale politique et économique aux Espagnols, a touché 13,6 millions € en 2011 alors que Prisa en a perdu 451 et a des dettes de 3,5 Mds €.

    http://www.libertaddigital.com/sociedad/2012-05-31/cebrian-segundo-ejecutivo-mejor-pagado-de-espana-gano-136-millones-en-2011-1276460061/

    1. Il est extrêmement difficile de résister à une opportunité offerte.

      Sortir du cadre d’un monde qui permet de telles opportunités

      Delphin

  18. Les banques suivent le processus de concentration des richesses comme le reste de l’économie. Les géants mènent la danse de la dérégulation pour la conquête de part de marché. Comme n’importe quel marché, la concentration se traduira par des rachats et faillites. Les difficultés des banques les plus fragiles et les plus exposées sont visibles mais pas encore concrètement ressenties. La BCE a un objectif d’harmonisation de la structure de financement sur les EU. Les états et/ou banques qui gênent leur stratégie ne seront pas épargnés. Les emplois ne sont pas leur priorité.
    La BCE répond uniquement à des objectifs structurels. La situation conjoncturelle sert à accélérer les réformes. La relance ou la rigueur sont des instruments de propagande : relance rigoureuse ou rigueur relancée ? Les propos et les décisions prises par les Lagarde, Draghi, Barroso,… sont à la hauteur de leur personnalité. Ces « winners » ont leurs « loosers » !

  19. @François
    une ode à la croissance , passe peut être par le ministère du Redressement productif ?
    Une ode, explication wiki. C’est un poème lyrique en strophes qui parle de croissance , mais un redressement productif ?

  20. Ya queque temps je disais plus que 5 nuits dormir et le cac sera à 2500.
    un peu trop vite dit.
    Ce jour 2980 , on approche de la fin du monde économique .
    On remets les pendules à zéro pour toutes les dettes et tout le monde repart les poches vides.
    ZETES pas d’accord ?
    Et moi et moi qui n’ai pas de dettes je suis le con alors ?

  21. Non non pas du tout con :
    pas de dettes =La sagesse ,le bol,la baraka en somme ..
    Fin du monde « économique » ,géoéconomique ?
    A mon avis il faut attendre le solstice d’été de nos Frères.
    Et la Lumière jaillira …ou ce sera le trou noir ,le Vrai.
    « …Alors ,quand vous verrez se produire tous ces signes,viendra LA fin… » (paraphrase tirée du Livre)

    1. La Commission aurait pondu la même chose toute seule, c’est juste que ça va bien plus vite quand il y a « communauté d’esprit » et que de petites mains zélées mâchent le travail à grand renforts de livres blancs vaguement recopiés à la virgule près…

      Pour la France, de toute évidence il s’agit de contempteurs des velléités socialistes puisque les recommandations de la Commission s’opposent presque point par point au programme de Hollande. Les « usual suspects » sont donc nombreux !

      1. Un exemple des brillantes analyses de la commission :

        Constatant que les chances de passer d’un CDD à un CDI ont fortement baissées ce qui pose un problème de « segmentation », la solution pour elle est bien sûr de (roulement de tambour) :

        SUPPRIMER LE CDI

        Trop fort, pour se faire haïr des peuples y a pas mieux que cette commission de m…

        PS Sur son blog, Quatremer fait une revue instructive des mesures préconisées par la CE.

      2. Comme usual suspects, on a aussi Le cercle des économistes, l’institut Montaigne, le Siècle peut-être également….

        Ah! j’oubliais: Alain Minc; il est tout seul mais se suffit à lui-même.

    2. Je lis dans l’article :

      Le terme recommandations est peut-être trompeur. Si nous nions ces recommandations, nous pourrons nous voir infliger des amendes !

      Il s’agit donc bien d’un ordre, pourquoi l’appeler recommandation? Pour faire démocratique?

      Et là-dessus, la lecture du poste de taratata (16. 31 mai 2012 à 15:19 ), la répression comme seule réponse. Cogner, arrêter, emprisonner. … I have a bad feeling about this.

      Dégoûtée. 🙁

      1. … se prennent pas pour de la m…. ces eurocrates.
        Ils se prennent vraiment pour plus souverains que les pays « souverains ».

    3. Mr Jorion :

      http://www.ifrap.org/-Propositions-2012,7-.html

      y parait que Hollande a même répondu à cette organization de propagande capitaliste

      la Agnes , on la voit souvent à la télé vomir les fonctionnaires ; elle oublie juste de dire que 60% ( au minimum ) de son salaire provient des ristournes fiscales que l’état fait aux donateurs de cette fondation d’utilité pûblique ( grace à fillon en 2009 )

  22. Gracias Pablo75, t’as vraiement letemps de lire et tu recommendes des articles très intéressants!

    La declaration du ministre allemand « les problèmes qui affectent actuellement la zone euro peuvent être réglés par une ratification rapide du traité budgétaire, qui peut envoyer un signal fort aux marchés que les Européens sont prêts à défendre leur monnaie » est justement un de ces dénis de réalité que la zone euro pratique en permanence depuis le traité de Lisbonne. La ratification du traité ne va rien resoudre. Et la nouvelle bidule « union bancaire » non plus. Je rappelle qu’une des premieres mesures qu’ils ont prises en 2009 était la création des trois autorités (banques, assurances et marchés). Trois ans plus tard il est claire que l’autorité de banque (EBA) ne sert à rien. Comme le sauvatage de la Grèce l’Irlande et le Portugal ne marche pas et aucun nouveau plan ne servira. C’est trop tard.

    Il pourraient consulter ce blog pour des solutions, mais pour ça il faudrait sortir du cadre …

    1. @ Colomba

      Malgré le fait de dormir peu et de lire vite en diagonal, je t’avoue que je ne lis pas en entier tout ce que je recommande ici, entre autres choses parce que je suis loin de tout comprendre dans les articles économiques pointus (j’attends les synthèses de François Leclerc pour ça ou les commentaires avisés et très clairs de certains participants – genre Zébu, par exemple). J’ai aussi mon petit réseau d’amis qui m’envoient des liens. Et j’ai une cinquantaine de sites à portée de clic dans la Barre personnelle de mon Firefox, plus un programme (gratuit) très utile qui s’appelle Speed Dial et qui permet d’avoir des centaines de sites organisés par thèmes, à portée de 2 ou 3 clics. Avec ça, jeter un coup d’oeil à la presse sur le Net c’est très rapide.

      https://addons.mozilla.org/fr/firefox/addon/speed-dial/

  23. Tokyo et Pékin se passent du dollar

    L’objectif des deux puissances économiques mondiales (Chine : 2ème, Japon : 3ème) est de dynamiser leurs commerces et investissements bilatéraux. Il sera donc possible d’échanger des yuans contre des yens, ou des yens contre des yuans, grâce à un calcul de taux de change qui se fera sans passer par la monnaie américaine. Pékin souhaite réduire les risques liés aux fluctuations du dollar, qui a vu sa courbe faire des dents de scie. Pékin possède une bonne partie de la dette américaine en bon du Trésor, la fluctuation du dollar a entrainé des pertes pour les Chinois qui ont vu leurs échanges avec les Américains se refroidir.

    Internationaliser le yuan C’est la première fois que la Chine accepte de négocier sans passer par la case dollar, traduisant sa stratégie d’internationalisation progressive de sa monnaie, le renminbi (yuan). « C’est un pas important vers l’internationalisation du yuan. Cet accord ouvre les portes à une conversion future de la monnaie chinoise directement dans d’autres monnaies, et cela, en plus de ce traité yen-yuan. Il y aura donc d’autres monnaies qui entreront dans cet accord à l’avenir », a estimé Yao Wei, analyste en Chine pour la Société Générale à Hong Kong à Radio France Internationale….

    http://lagaffe.canalblog.com/

  24. Ici, le détective Marlowe livre une partie du résultat de son enquête concernant les motivations réelles de François Leclerc, de Paul Jorion et de quelques-uns de leurs complices, pas tous identifiés.

    C’est une nouvelle version d’un incipit célèbre qui doit être reconnu par l’élite des lecteurs du blog.

    La richesse des sociétés dans lesquelles règne le mode de production capitaliste s’annonce comme une « immense accumulation de catastrophes ». L’étude de la catastrophe sera par conséquent le point de départ de nos recherches.
    La catastrophe est d’abord devenue notre milieu naturel, une situation irréversible qui par ses propriétés satisfait les besoins de ceux qui étaient des humains…

    1. @Marlowe

      C’est sans honte que je vous dis ne rien avoir compris à votre post. Pouvez-vous expliciter les conclusions de votre enquête pour le petit peuple ?

      1. à Mathieu,

        Pour savoir ce qu’est un incipit, il faut consulter un dictionnaire : incipit : premiers mots d’un chapitre ou d’un livre.

        Le texte que j’ai détourné, ou retourné, ou modernisé, etc. est celui des premières lignes du Capital de Karl Marx qui emploie le mot « marchandises » là où j’utilise « catastrophes ».

        La suite est à l’avenant.

        N.B. L’élite des lecteurs du blog, c’est à la fois que ce texte est réservé, quoique j’en donne volontiers la clé, à des lecteurs cultivés (il y a eu en 1967 un premier détournement de l’incipit original de Marx par Debord qui remplace « marchandises » par « spectacles »), à ceux qui, spontanément, comprendront que le blog de Jorion (le JB) est empreint de catastrophisme et enfin c’est un signe désabusé et ironique pour ceux qui, lisant presque tous les articles et les commentaires, sauront à quoi je fais allusion en parlant d’élite.

        Par ailleurs :
        « Justement , les smileys, qu’on appelle aussi emoticons (icônes des émotions) et aussi plein de petites images (…) servent à mettre les points sur les « i », à éviter les malentendus ou simplement à en mettre plein la vue ! » Libération, 28 février 2001, pages 29.

      2. Je suis désormais au fait sur la forme, et vous en remercie. Mais quel est votre projet ici ?

      3. @ Marlowe (La crise sur le gateau)
        ////« Justement , les smileys, qu’on appelle aussi emoticons (icônes des émotions) et aussi plein de petites images (…) servent à mettre les points sur les « i », à éviter les malentendus ou simplement à en mettre plein la vue ! » Libération, 28 février 2001, pages 29. /////

        Un peu pauvre , je trouve …
        Les blogs ou forum sont selon moi, plus proche du langage parlé que de l’ écrit …….Mais le langage parlé complémente son expression orale par une expression gestuelle …..Les fameux rites de Goffman , servant a désaffecter les propos ou les nuancer. A remplacer l’intonation qui peut transformer une insulte en un mot doux ….. c’est me semble t il le role imparfait de ces « machins » …a remplacer le langage du corps .

      4. à Mathieu,

        Mais quel est votre projet ici ?

        J’ai connu Jorion par ses livres sur la crise parus chez Fayard et j’ai ensuite fréquenté son blog, pour suivre la dimension économique et financière de la catastrophe contemporaine à laquelle s’est ajoutée le retour de la folie nucléariste.
        J’ai fait aussi quelques rencontres à partir du blog, ce qui n’est pas négligeable.
        Je pense que, comme quelques autres commentateurs et intervenants, je recherche aussi une dimension plus large que la critique de l’économie financiarisée et en particulier des solutions pour sortir non seulement de ce qui nommé crise, mais pour sortir de l’économie ou plus exactement pour sortir l’humanité du bourbier dans lequel elle s’est enfoncée.

        Et vous ?

        marlowe@orange.fr

      5. @Marlowe

        Je suis arrivé ici en cherchant à diversifier ma revu de littérature économique (avec entre autre « La crise du capitalisme américain »).

        J’y reste pour la même raison.

    2. @ Marlowe
      De Chandler à Debord …
      T’es vraiment tjrs dans la citation
      Un jour on entendra ta voix .

      1. à taratata,

        Oui, j’aime bien les citations et je les préfère – et de loin – aux liens (quel drôle de mot !) vers Internet.

    1. La Constellation espagnole

      Mme Soraya de Santamaria a ete depechee toutes affaires cessantes a Washington pour
      ‘rencontrer’ Timmie Geither et Christine Lagourde; elle vient de faire savoir qu’ elle ne
      repartirait que dimanche, apres avoir assiste a la reunion du Cercle Bilderberg.
      C’ est ca le PP, avec Luis de Guindos, minisre de l’Economie en provenance de GS. Vaya Desmadre !!

  25. Je trouve pour ma part hallucinant que des obligations Espagnoles & Italiennes trouvent encore preneur, même au-delà de 6%.
    Les investisseurs se moquent-ils à ce point de perdre leur mise ? Ou ont-ils tous des CDS adossés ? Et quand bien même, en cas de défaut, les capitaux permettant de déclencher ces CDS existent-ils réellement ? Comment peuvent-ils en être sûr ?
    J’ai vraiment du mal à comprendre. A moins que ce soit des machines qui déclenchent ces achats.

    1. Ce ne sont pas des automates, mais un Exterminateur pré-programmé.
      La grande Allemagne a une revanche à prendre sur le Monde et la Russie aussi.

    2. Jason, réveillez-vous !

      Le monde dans lequel nous sommes, encore, obligés de vivre, est bel et bien dirigé par des machines.

      Ecoutez donc un des tubes de James Brown (JB)

    3. C’est une bonne question, il me semble.

      Je dirais que la réponse est de ce côté-ci: ils achètent à 6%, mais c’est un acte à portée immédiate. Contrairement à ce qui est écrit sur le titre « à un an », « à trois ans, etc, eux achètent à une seconde!
      Ils revendent à tout moment !
      Donc ils s’en fichent, du terme de l’obligation qu’ils achètenet, et la théorie du « 2% d’intérêt + 4% de prime de risque = 6% » est une pure intox. C’est un argument de voleurs adressé au public ignare par-dessus la tête des intermédiaires complices que sont les élus et les gouvernements… (Je m’étonne que Paul la répète, avec une certaine ironie certes, mais enfin, je m’étonne.)
      Le rôle que les uns et les autres nous demandent de tenir, c’est: gogos.

      « L’amour c’est du pipeau, c’est bon pour les gogos », de Brigitte Fontaine

  26. Je construirais bien un château en Espagne moi, ou ailleurs, pourvu qu’il y ait du sable et de la mer et que je puisse y aller 🙂

    Le goût de l’éphémère, de la légèreté, juste un petit moment.

    1. Si vous construisez votre château en Espagne sur le sable, il faut choisir la côte Est, là où les marées sont moins prononcées.

      1. Merci du conseil 😉 Mais les châteaux de sable ne sont-ils pas faits pour être emportés par la mer et le vent ?

  27. Encore des nouvelles d’Espagne :
    Les Asturies , cette fois-ci .
    Espagne : La colère des mineurs .
    Avant même le déclenchement demain 1er juin de la grève générale des mineurs des Asturies en Espagne par les syndicats CC.OO et UGT, la colère des mineurs explose face aux menaces de licenciements.
    Le bassin minier des Asturies a été à l’origine de grandes luttes de longue durée dans les années 1930 puis 1960 qui finirent par détruire les régimes en place. Les mines pourraient être encore une fois le commencement de la fin d’une dictature, cette fois-ci celle des marchés et ses nouveaux « technocrates ».
    Les syndicats majoritaires CCOO et UGT ont convoqué la grève illimitée dès demain 1er juin dans le secteur charbonnier à cause de la réduction des aides publiques.
    Le climat de protestation s’est installé dans les bassins miniers depuis déjà quelques semaines et les arrêts temporaires ont déjà paralysé l’industrie minière du pays non pas seulement aux Asturies mais aussi dans d’autres régions comme Castilla y León, Andalucía, Castilla-La Mancha et Aragón.
    Les syndicats culpabilisent de cette situation tandis que la protestation s’étend dans tous les bassins miniers et les blocages d’autoroutes se généralisent. C’est le cas de Puertollano, ville minière et industrielle dans le centre du pays où on vit d’intenses journées de protestation menées par les mineurs. Environ 70 travailleurs participent au blocage de la route N-420, dans la mine d’Encasur. C’est le troisième jour d’une grève suivie par 100 % des employés. Ils sont déçus après la réunion tenue avec le ministère. Pour eux cette réunion a seulement eu lieu pour ralentir la grève et les mouvements des ouvriers. Malgré ça, des cars vont partir vers Madrid pour la manifestation unitaire convoquée par les syndicats. Il faut remarquer que les premières grèves politiques contre la dictature de Franco ont commencé dans ce bassin en 1962 lors de l’arrivée au pouvoir des « technocrates » du franquisme.
    Environ 8000 mineurs étaient en grève ce mercredi 30 mai 2012, selon le porte-parole de l’Union Générale des Travailleurs des Mines Victor Fernandez.
    Les mineurs ont monté des barricades à l’aide de troncs d’arbres sur l’autoroute nationale N66 à Campomanes, à proximité d’Oviedo dans le nord de l’Espagne.
    Posted on 31 mai 2012 by juralib
    Infos de leur presse (El Païs), transmises à Solidarité ouvrière par un camarade, 31 mai 2012 .

    1. « Le bassin minier des Asturies a été à l’origine de grandes luttes de longue durée dans les années 1930 puis 1960 qui finirent par détruire les régimes en place. »

      Quel régimes? Ni la République ni le franquisme ont été détruits par les mineurs. C’est l’armée, avec Franco à sa tête, qui a mis fin à la grande grève de mineurs de 1934 en faisant plus de 3 000 morts. Et dans les années 60 Franco, qui n’avait pas oublié la tuerie de Asturias et ne voulait plus d’histoires avec eux, les a « matés » avec des salaires énormes et en laissant le Parti Communiste agir assez librement dans le coin (c’était le seul endroit en Espagne à l’époque où il le faisait).

      « Les mines pourraient être encore une fois le commencement de la fin d’une dictature, cette fois-ci celle des marchés et ses nouveaux « technocrates ». »

      Vous rêvez vraiment. Des grèves comme celles des mineurs il y en a tous les jours en Espagne. Et pour l’instant cela n’a pas eu la moindre influence sur le gouvernement espagnol, plus occupé à obtenir du fric à Bruxelles, Berlin ou Washington et d’éviter les diminutions des pensions de retraite que leur demande l’UE (et qui seraient bien plus dangereuses politiquement que les grèves des mineurs), que des conséquences sociales des « recortes ».

  28. Jason, pas des machines bien sûr, mais de gros investisseurs et/ou spéculateurs qui préfèrent avoir du 2 ans italien ou espagnol à 6 ou 7% – avec quelques Cds attachés, pour la forme – en plus, ou plutôt que, de l’allemand ou du français de même échéance à 0 ou 0,7%. Faut les comprendre : imaginez le pire, i.e les titres italiens ou espagnols ne valent plus rien, combien vaudraient les français ou même les allemands dans ce cas là ? Bref, ça s’appelle parier, spéculer quoi.

  29. Bonjour Monsieur Jorion,

    Que pensez vous de l’initiative Roosvelt 2012 animé par Pierre Laroutrou, Rocard et d’autres??
    Que pensez vous des solutions qu’ils proposent??

    Merci

    1. Que pensez vous de l’initiative Roosvelt 2012

      L’affaire Roswell vous voulez-dire ? L’en a d’jà causé : une affaire trouble, le crash anecdotique d’un improbable OVNI, Objet Valant Notre Indifférence.
      PS : mais son plus jeune fils, le benjamin Jorion quoi, s’appelle Théodore, pas Franklin.

  30. Bonsoir à tous. Si pour changer un peu de vos propos ésotéricos-économiques, parfois quelque peu intellos, parfois simples et bien directs, polémistes et bretteurs, on innovait un peu?… (je l’ai fait dans l’industrie pendant plusieurs décennies et il n’y a pas tellement à gagner – sauf pour les financiers-, tiens, tiens..). Voilà ma propal : Faites un gallup (tiens ça existe encore ça..) sur ce blog, qui consistera à savoir parmi tous les affidés qui est atlantiste et qui ne l’est pas !!! Si la réponse penche plus pour le second cas que pour le premier, vous aurez à votre portée une foule de solutions pour résoudre la crise européenne ! Dont certaines très simples : fabriquer mille ou deux mille milliards d’€ (papier, façon US) et relancer la machine; Pomper 60% de taxes sur tous les comptes off shore des banques européennes (de quoi désendéter tous les Etats européens) . J’arrete là car cela deviendrait trop simple et n’intéresserait plus personne…Bonne soirée à tous et…bon sondage..

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