L'actualité de la crise : LE BAL DES VAMPIRES, par François Leclerc

Billet invité.

Les dirigeants allemands et français effectuent un premier tour de chauffe. Ils explorent les termes du compromis politique qui devrait être finalisé dans les semaines à venir, au plus tard fin juin à l’occasion du sommet européen. Dans l’état, selon le peu que l’on en pressent, celui-ci ne règle ni la crise grecque, ni l’espagnole. Pendant ce temps, dans le fond d’un décor mal éclairé, d’autres événements interviennent. L’instrument basique de la mesure du risque financier se révèle totalement défaillant et les transferts financiers opérés en faveur du privé et au détriment du public se poursuivent.

Comme la démonstration vient d’en être faite avec brio et en grandeur réelle par JP Morgan Chase, la Value at Risk (VaR) est un instrument de l’évaluation du risque qui, bien que systématiquement utilisé, est totalement trompeur. À l’origine employée dans le secteur de l’assurance, la VaR a été introduite fin des années 80 dans les banques américaines, JP Morgan Chase créant en 1994 son service gratuit intitulé RiskMetrics destiné à la promouvoir, ce qui en a alors fait le spécialiste. Le Comité de Bâle institua en 1996 un modèle standard de calcul de la VaR, les banques utilisant jusqu’alors des modèles propriétaires soumis à l’approbation du régulateur.

Avec un tel pedigree et après un tel nouvel échec retentissant, la VaR est un des symboles les plus accomplis des errements de l’activité financière. Elle est née alors que cette dernière était en plein essor et que ses artisans étaient persuadés savoir mesurer le risque, et d’être même capables de le faire quasiment disparaître en le faisant prendre à d’autres pour le diluer… Vu le bouillon que JP Morgan Chase vient de prendre, cela ne manque pas d’ironie rétrospectivement. D’un montant annoncé de deux milliards de dollars, ce gadin pourrait atteindre jusqu’à 100 milliards de dollars dans le pire des cas. D’après The Independent de Londres, on en serait déjà à 7 milliards de dollars. 100 milliards est le volume des actifs structurés que la banque a acquis, asséchant ainsi le marché de certains produits structurés ; trouvant en conséquence difficilement des contreparties pour déboucler son énorme position. Pour se financer, la banque s’était auparavant délestée de bons du Trésor américain, au rendement trop faible. Puis, en raison des risques pris, elle a voulu se couvrir et s’est magistralement prise toute seule les pieds dans le tapis en engageant des paris si complexes qu’elle ne les a pas maitrisés. C’est tout du moins l’explication que laisse supposer JP Morgan, dont des analystes doutent. L’affaire est loin d’être finie.

Il y a deux moralités à cette histoire très amorale. La première est que la gestion du risque financier reste un pari comme un autre, qui peut donc être perdu ; la seconde est qu’il ne fait pas bon avoir une telle taille de bilan et de disposer des moyens de se lancer dans des spéculations de cette ampleur !

JP Morgan Chase a cherché à bloquer l’entrée en vigueur de la réglementation Volcker, qui était prévue en juillet. À en croire les propos tenus par les régulateurs américains, cette affaire pourrait au contraire aboutir à sa réécriture, car si le texte de loi interdit aux banques de spéculer sur les marchés pour leur propre compte, elle autorise les opérations de couverture de leurs risques. Or c’est précisément ce que JP Morgan semble avoir fait…

Dans l’immédiat, la mesure de la VaR devrait être reléguée dans un placard ! Ce qui poserait le problème de son remplacement. Car le risque de marché de JP Morgan Chase était selon son estimation très limité au premier trimestre 2012, après avoir été, pour 2011, en moyenne inférieur à moins de la moitié de celui des autres mégabanques américaines. Remarque en passant, ces autres banques ne doivent pas être en si bonne forme, vu leur VaR…

Une nouvelle venue de Milan vient nous rassurer en nous montrant la marche à suivre. L’action de Banco Popolare s’est envolée lundi à la bourse milanaise dans un marché à la baisse. La raison en est le feu vert donné par la Banque d’Italie à l’utilisation par la banque commerciale de ses propres modèles de mesure de risque de crédit et de marché. Les dirigeants de cette dernière ont fait valoir qu’un « pas fondamental dans le processus de renforcement des fonds propres » avait été ainsi accompli, la banque atteignant presque désormais le niveau de fonds propres réclamé par l’EBA, l’autorité de régulation bancaire européenne…

Parlant du risque et de ses aléas, il n’est pas inopportun d’élargir le sujet à celui que prennent actuellement les États européens, en tant qu’actionnaires des banques centrales. On sait désormais que l’Eurosystème (la BCE et les Banques centrales nationales) a accumulé des quantités d’actifs d’une qualité qui n’est même plus douteuse, qu’une décote leur ait été appliquée ne changeant rien à leur qualité intrinsèque. Cela signifie tout simplement que le risque que les établissements bancaires supportaient a été transféré sans crier gare vers les banques centrales nationales, qui sont par défaut devenues avec la BCE les bad banks que l’on n’a pas voulu créer.

Ces établissements n’ont pas encore fini de se délester, car comme le montre actuellement la crise du système bancaire espagnol, la purge est loin d’être finie en Europe ; elle pourra donc se poursuivre à l’occasion d’une nouvelle injection massive de liquidités de la BCE. On a pu d’abord penser qu’une réédition de cette opération attendrait l’échéance du remboursement des deux déjà effectuées, pour mille milliards de dollars, leur remboursement étant loin d’être garanti… Mais, à la réflexion, il existe une autre bonne (ou mauvaise) raison de ne pas attendre si longtemps, c’est d’assurer la bonne fin du transfert de risque. Car il serait dommage de s’arrêter en si bon chemin.

Alors qu’aux États-Unis, au Royaume-Uni ainsi qu’au sein de la zone euro, un débat rampant et assez académique se poursuit à propos des risques inflationnistes de la création monétaire (ou quasi-création, dans le cas de la BCE), c’est une autre partie qui est en train de se jouer. En application de la seule stratégie dont les dirigeants européens disposent, avec comme objectif non avoué de soulager le système financier. Quitte à endosser comme un vulgaire chèque en bois le risque que celui-ci a engrangé et dont il ne sait plus que faire. L’aléa moral – l’incitation à fauter – sur lequel on a beaucoup discouru, à propos duquel on discute encore gravement avec l’intention de le supprimer, se concrétise là où on ne le cherche pas, bien en évidence comme la fameuse lettre volée d’Edgar Allan Poe.

Une des difficultés que cette stratégie rencontre chemin faisant est qu’elle aboutit à concentrer le risque sur les États qui restent dans la course, les plus solvables. Ce qui revient à réduire sa base d’appui au fur et à mesure qu’elle produit ses effets, comme on le constate actuellement. Cela ne va pas sans susciter, notamment en Allemagne, un fort refus de partager l’effort. Mais on se trompe de cible en visant la Grèce et en absolvant ses propres banques.

Ce n’est pas le cas de Jens Weidmann, le président de la Bundesbank, qui vient de rappeler aux dirigeants européens, à propos du financement des banques grecques et la situation du pays, qu’il leur revient « de décider si les contribuables européens doivent encourir des risques complémentaires »… Sans doute parce qu’il croit que le coût du sauvetage sera supérieur à celui de l’abandon, ce qui reste à démontrer. Après avoir déjà rué dans les brancards à propos de l’accumulation à son bilan de créances sur les autres banques centrales nationales, via Target 2, puis avoir obtenu de la BCE le droit de déterminer elle-même la liste des collatéraux qu’elle accepte, la Buba (surnom de la Bundesbank) pose désormais le doigt sur une grosse contradiction. Cherchant à minorer les engagements financiers de l’État d’une main, le gouvernement allemand ne peut éluder de l’autre la logique de construction de la zone euro, car il n’a pas intérêt à son éclatement. Une logique va au-delà de la seule question grecque.

Enfin, et ce n’est pas le moindre de ses paradoxes, cette stratégie exige de résorber toutes affaires cessantes la dette publique au même moment où les garanties que les États doivent accorder via leurs banques centrales s’accroissent… Si l’on cherche un moteur au rebondissement à grande échelle de la crise, il ne faut pas chercher plus loin.

Certes, l’avantage de cette approche est que son coût spécifique est dans l’immédiat masqué. L’opération est aussi opaque que ne le sont les activités financières dont un nouveau dérapage vient d’être illustré par JP Morgan Chase. Pour la suite, les banquiers centraux font régulièrement valoir qu’ils disposent des instruments pour retirer du marché, le moment venu, les liquidités qu’ils y ont déversées. Et faire ainsi disparaître le problème, tout rentrant dans l’ordre. Le problème est que ce moment ne vient pas ! La raison n’est pas uniquement qu’ils débrancheraient les tuyaux qui maintiennent sous assistance le système financier, mais aussi parce qu’ils restitueraient au passage aux banques leurs actifs pris en pension, dont la qualité ne s’est pas améliorée, contrairement aux attentes initiales.

Les banques centrales sont désormais scotchées ! Les pertes doivent être quelque part et ne peuvent pas indéfiniment être masquées, c’est pourquoi les banquiers centraux n’ont pas d’autre alternative que de les garder au frigo. Quand ils vendent certains de ces actifs – la Fed a procédé à quelques opérations limitées à grand spectacle, un simulacre – ce n’est qu’après en avoir sélectionné la crème.

Qui va payer la crise est une question encore largement en suspens. L’austérité qui résulte de la réduction des déficits publics n’est qu’un avant-goût de ce qui pourrait encore survenir, vu les pertes accumulées dans l’Eurosystème. Un retour à l’envoyeur s’impose, mais les capitaux ne sont jamais là où ils devraient être, en l’occurrence pour éponger les pertes. Par inadvertance, sans doute. Mais plus ce renvoi sera tardif et improvisé, plus grands seront les dégâts qu’il suscitera.

Les méchants financiers seraient-ils non seulement des mauvais joueurs mais aussi des tricheurs ? Bien placés pour savoir ce que vaut réellement leur propre mesure du risque, ils transfèrent aux États les risques correspondants à des profits qu’ils ont déjà tirés. Selon le même processus, somme toute, que ces nationalisations des pertes qui interviennent quand les bénéfices se sont taris. En plus grand et plus masqué, c’est la répétition du sauvetage des banques dans l’affolement du début de la crise qui est en cours. Mais il y a décidément quelque chose qui cloche, car il ne se déroule pas comme envisagé.

Le dysfonctionnement qui enfle se manifeste dans l’immédiat par d’importants retraits bancaires enregistrés dans plusieurs pays, dont la Grèce et l’Espagne, qui font craindre la poursuite et l’amplification du phénomène sous forme larvée et l’érosion progressive des dépôts des banques, conduisant au bout du compte celles qui le subissent à l’effondrement, vu leur fragilité. La libre circulation des capitaux est l’un des fondements de l’Union européenne et les déposants disposent de ce moyen pour protéger leurs économies des dépréciations qui résulteraient d’une sortie de leur pays de l’euro.

Un tel phénomène – prophétie auto-réalisatrice typique – ne peut être techniquement enrayé que par des restrictions et limitations aux retraits et des interdictions de transfert. Ainsi que par la création d’un fonds de garantie européen des dépôts, qui limiterait les dégâts, comme proposé par Mario Monti au G8.

Venant amplifier des transferts déjà enregistrés au sein de l’Eurosystème – des pays les plus faibles vers les plus forts – il se traduit en dernière instance par le gonflement des créances dont la Buba dispose sur les autres banques centrales nationales. Porteur de l’éclatement de la zone euro, ce déséquilibre financier doit être impérativement stoppé. Les dirigeants européens vont devoir s’y consacrer entre autres tâches urgentes.

Il n’est par contre pas prévu d’enrayer le mécanisme global de transfert de la dette privée vers les structures publiques, mais plutôt de le renforcer. Cela serait entre autre le cas si le Fonds de stabilité financière, ou son successeur, prenait le relais de la BCE pour soulager les banques espagnoles (pour commencer). Le pacte budgétaire est déjà la réussite que l’on sait ; ce transfert procède de la même désastreuse inspiration stratégique.

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113 réponses sur “L'actualité de la crise : LE BAL DES VAMPIRES, par François Leclerc”

  1. Restons calmes,restons calmes….mais de plus en plus je me dis que si j’avais un de ces tristes sires sous la main,il passerait un mauvais quart d’heure.

  2. En résumé : Nous y sommes ? Combien de semaines ou de jours reste-t-il ?

    Plutôt que de retirer leur argent des banques, les européens feraient mieux de manifester, par tous moyens à leur convenance, contre la politique de la BCE et son refus obstiné d’aider les états à investir alors qu’elle donne des montagnes d’argent aux banques pour combler un tonneau des Danaïdes.

  3. Ben mon colon! C’est une idée ou ça empire de jour en jour? Sans être expert, loin de là, il s’agit d’un nouveau pas de franchi is it not?

    « Les méchants financiers seraient-ils non seulement des voleurs mais aussi des tricheurs? »
    nous demande Mr Leclerc d’un ton faussement ingénu. Quelqu’un a-t-il connu un voleur qui ne soit pas tricheur? C’est tout de même étonnant la licence qu’on leur laisse. Tellement étonnant que ça en devient passionnant. Et le peuple ne dit rien et le peuple baisse la tête et le peuple est passif. Vous mentionnez autour de vous le blog de P. Jorion personne ne sait de quoi vous parlez. Vous mentionnez la crise autour de vous, vous cherchez un interlocuteur et on vous dit « il ne faut pas voir les choses comme ça! »
    Plus qu’un manque d’information c’est un refus de voir. C’est sans doute dans la nature humaine. Non, c’est sans doute dans la nature de la Vie. Je me souviens avoir vu un documentaire montrant l’attaque d’un léopard sur un jeune phacochère réfugié dans son trou. Le jeune criait à fendre l’âme tandis que le fauve labourait le terrier de ses griffes, finissant par accrocher le phacochère et par le tirer hors de son abri. Les autres herbivores faisaient cercle autour de la scène, les cuisses, les dos, les fesses et les naseaux parcourus de frémissements nerveux. Pas un bien sur ne bougea. Le léopard emporta sa proie dans le sous bois et la vie reprit comme avant, les flancs tressaillants et le groin dans la poussière. Rien d’autre que la Vie.
    N’empêche, ça fait quand même un peu chier.

      1. @alkali
        C’est vrai, et ça fait plaisir même si on se garde de tout anthropomorphisme; merci pour le lien.
        A la réflexion ce qui me fait le plus chier n’est pas la paupérisation ni la catastrophe annoncée; c’est l’injustice. Que la douleur vienne d’ailleurs, de l’espace ou d’une autre espèce passe encore mais qu’elle vienne des nôtres voilà qui ajoute la colère à la douleur. Les buffles, les lions, les loups ne font rien de tel. Ça doit donc être une caractéristique humaine.
        Je n’ai plus de vin; je fais quoi? Il ne reste plus qu’à travailler.

      2. Merci pour cette très belle vidéo allégorie.
        Le petit entre les mains des fauves, c’est la Grèce.
        Nous sommes dans la phase de rassemblement de ceux
        qui connaissent leur force, démontrée dans toutes les révolutions,
        et qui ne fuient pas.

      3. @ alkali

        Oui, en voyant cette vidéo, j’ai voulu retrouver, un instant, la scène où un hippopotame sauve la vie à une jeune gazelle de la gueule d’un crocodile. Mais en vain !
        car aucune vidéo listée, de cet acte d’empathie (d’un mammifère pour un autre) n’était « présentable » à mes yeux. Tant de rajouts sonores sirupeux et autres médiocres commentaires « humains » me donnaient vraiment envie de vomir.

        « Le véritable test moral de l’humanité (le plus radical qui se situe à un niveau si profond qu’il échappe à notre regard), ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux.
        Et c’est ici que s’est produite la faillite fondamentale de l’homme, si fondamentale que toutes les autres en découlent? »
        Milan Kundera, « L’insoutenable légèreté de l’être ».

        Heureusement, il y a Frédéric Rossif et Vangelis, pour la musique. OUF ! C’était moins une !
        « L’Apocalypse Des Animaux ». Merci à eux.
        Mais maintenant … C’EST VRAIMENT MOINS UNE !

      4. Marcel

        Il ne reste plus qu’à travailler.

        Quand on est plongé dans la misère , on ne peut plus rien faire . La misère emprunte toutes les formes :déprimes, alcool, sentiment d’impuissance et de rejet, etc. bref, on est anéanti . Ne serait-ce pas être dépossédé de soi ? ou de lien humain qui font sens ? n’être qu’une catastrophe immobile?
        et où le monde passe devant soi , indifférent .
        la terre , les hommes pris dans le piège qu’ils ont tendu , est-elle laissée pour compte , abandonnée au milieu des flots , entre des néants de toutes parts ? sans destinée autre que son extinction ?
        ou bien devant se plier à des diktats qui n’ouvrent sur rien , ou uniquement sur des illusions de richesse ?
        J’ai l’impression d’un malentendu qui a fait l’histoire . sans doute , les langues , les frontières, les croyances et les idoles respectives , et les sexes qui eux aussi ne s’entendent qu’assez mal . ( j’exagère peut-être )
        donc, d’une Voix mal crue , dont le signe nous est incompréhensible .
        Bon, et pourtant , il y a tant de talents, de biens, et de maux qui nous avertissent ….
        Nous manquerait il cette possibilité d’accueil venant du futur ? vision, anticipation, prémonition , etc.
        sans doute , ceci est à développer ? comme on ouvre son œil à l’horizon .

        amicalement

    1. @ Marcel Séjour
      Je me souviens d’avoir revu un documentaire (pas plus tard, qu’hier soir) montrant une drôle d’expérience avec des fourmis…
      (Pas PHASE IV, le film // le documentaire de Rossif, ci-dessous)
      Vous savez, nos Grands Publicitaires, mènent de mêmes « expériences » parfois, mais avec des humains, cette fois-ci… Si, si !
      http://www.youtube.com/watch?v=JxrrTePG8YA&feature=relmfu

    2. Dans un autre documentaire, l’image d’un manchot visiblement blessé, attaqué par un oiseau de proie, et… contre toute attente, ses congénères l’ont entouré et protégé. Le landemain, à l’endroit même ou se trouvait le manchot blessé, pas une trace… Le groupe l’a protégé, et sauvé.

      « Normalcy bias »… mais rien n’est inéluctable pour autant!

      1. Jon, j’ai vu récemment un docu sur une colonie de manchots. Sais pas si c’est le même mais l’épilogue différait nettement. Il y a bien une tentative de protection en tortue du manchot blessé par un léopard de mer contre les attaques des grands labbes. Mais la protection ne dure qu’un temps et le blessé est finalement abandonné à son sort, i.e finir bouffé tout cru par les charmants volatiles après avoir échappé miraculeusement aux mignons léopards, sous le regard distrait de ses congénères…
        Ps : ne pas négliger l’intense scénarisation des docus animaliers. C’est de la «natural reality TV», du Disney bis, de plus en plus

    3. Plus qu’un manque d’information c’est un refus de voir.

      C’est intéressant de noter qu’il en va de même pour la crise écologique que pour la crise financière. On sait. On sait que tout le monde sait, ce qui nous dispense d’agir.
      Comme un lapin pris dans les phares d’un auto.
      Un effet de sidération + un vague espoir qu’on s’en sortira quand même + un cerveau un peu trop petit pour des phénomènes aussi complexes + le refus d’envisager l’avenir sous sa forme la plus sombre + un sentiment d’impuissance ou  » d’à quoi bon  » + « encore 5 mn M. le bourreau » + le mythe du progrès qui arrange tout, toujours tenace + « c’est pas moi, c’est l’autre » + une dose de désir mimétique + une démocratie défaillante, pseudo représentative + etc.. etc…

      Perso, comme Yves Paccalet, j’en viens – malgré moi, malgré moi, comme disait Felix Leclerc (l’autre Leclerc) – à la conclusion que c’est plié.
      On n’arrête pas le Titanic qui fonce droit sur l’iceberg.
      (Si quelqu’un peut me donner tord..)

      Yves Paccalet « l’humanité disparaitra; bon débarras » chez Arthaud, 2006

      1. @ Merlin II

        Tout comme il existe des grandes pandémies physiques j’en suis à penser qu’il existe aussi des pandémies psychiques. Des miasmes qui trainent, qui se concentrent sous l’influence de forces que nous ne connaissons pas, qui se transmettent. Ceux qui ne sont pas atteints de la peste sont incapables d’empêcher la propagation de la peste.

        @ Eric L

        Quand je disais qu’il ne me reste plus qu’à travailler je ne m’identifiais pas au pauvre bougre miséreux; je suis artiste peintre. Par « travailler » je voulais dire poursuivre ma tâche, laquelle est aisée à définir puisqu’elle ne vient que de moi. « Il ne me reste plus qu’à travailler » veut dire essentiellement mettre mon nez dans le guidon de la peinture, ou du dessin quand je ne pourrai plus acheter de couleurs, fermer ma porte à toute distraction d’ordre général et ne laisser entrer que les proches et les voisins, et peut-être, si les choses vont vraiment très mal, ne plus lire même ce blog pour ne pas être distrait le moins du monde de ce qui compte vraiment dans les moments de grand péril, c’est à dire soi même. Soi même n’existant que par sa propre foi et par les contacts réduits en nombre mais intenses avec les proches et l’immédiat voisinage. Mettre la cape. Et travailler. Ce qui est une autre façon de prier.
        Je n’ai pas envie que mon avenir soit fait de cette façon; je pressens qu’il en sera ainsi.

      2. Marcel, j’avais compris .
        je parlais juste d’un bougre miséreux .
        et de ce que nous pourrions tous devenir dans le pire des scénarios .

      3. marcel séjour,

        … il existe des grandes pandémies physiques j’en suis à penser qu’il existe aussi des pandémies psychiques. Des miasmes qui trainent, qui se concentrent sous l’influence de forces que nous ne connaissons pas, …

        la cupidité probablement issue d’une époque lointaine où la peur du manque était justifiée, le mimétisme inhérent à l’espèce humaine et l’ignorance entretenue par les médias expliquent ça plutôt bien.

        sans oublier la vanité.

        en fait de miasmes c’est des atavismes, ce qui plaide pour l’enseignement.

  4. Les banques centrales sont désormais scotchées ! Et moi aussi… L’été sera chaud on dirait…

    1. … L’été sera chaud on dirait …
      que, naïf, l’on aille vers un remède plus radical encore…
      ARRÊTONS LE SCOTCH, PRENONS DE LA COLLE (sniff !)

  5. Le Bal des Vampires, écrit par François Leclerc, realisé par Paul en ski (au sommet de Zermatt bien sûr).
    Pas pu l’éviter celle-là… m’aurait étonné… pfff.

  6. Selon les études, le système bancaire espagnol a besoin de 30, 50 ou 100 Mds €
    http://www.eleconomista.es/empresas-finanzas/noticias/3983800/05/12/Las-firmas-que-evaluan-la-banca-cifran-sus-necesidades-en-50000-millones.html

    Avec des pertes de 218 à 260 Mds €, une autre étude parle d’un besoin de 50 à 60 Mds €
    http://www.expansion.com/2012/05/22/empresas/banca/1337638497.html

    Les grandes entreprises immobilières espagnoles ont augmenté leur déficit de 66,4% dans le premier trimestre 2012.
    http://www.elconfidencial.com/vivienda/2012/05/20/las-grandes-inmobiliarias-aumentaron-un-66-sus-numeros-rojos-hasta-marzo-98373/

    Selon l’OCDE le PIB espagnol en 2013 ne sera pas de + 0,2 % comme le prévoit le gouvernement mais de – 0,8 %
    http://economia.elpais.com/economia/2012/05/22/actualidad/1337674199_521664.html

    Why JPMorgan gets away with bad bets
    By William K. Black
    http://edition.cnn.com/2012/05/14/opinion/black-jpmorgan-banks/index.html

    1. «Why JPMorgan gets away with bad bets», comme si y’en avait des bons des paris… surtout quand c’est pour se refaire…

    2. Question à Pablo:
      J’ai renconté récemment un haut personnage portugais qui m’a raconté la chose suivante:
      le gouvernement de son pays culpabilise les chômeurs en les accusant de ne pas rechercher activement un emploi. Ce sont eux qui seraient responsable de ce qui leur arrive et responsable du chiffre du chômage. Révolté par ces accusations, des chômeurs ont mis sur pied une association pour défendre leurs intérêts. De plus on conseille notamment aux jeunes de quitter le Portugal pour trouver du travail ailleurs. Imaginons: un gouvernement conseille à ses nationaux de quitter le pays! On dirait que la classe politique portugaise a un problème ou le probème a une classe politique.

      Quelle est la situation en Espagne? Comparable?

      1. Imaginez ce qu’il arrivera si la Grèce tombe.
        Des millions d’européens libres de tout mouvement cherchant du travail en Europe du Nord …
        Conséquences sociales et migratoires partout en Europe que l’on peine à imaginer.

      2. @ Germanicus

        En Espagne ils n’oseraient pas faire ça, ça serait dangereux, d’ailleurs, ça pourrait être l’allumette qui pourrait tout incendier. Comment les responsables de la situation pourraient dire aux 52 % des jeunes de moins de 25 ans qui sont au chômage qu’ils aillent chercher du travail quand on va atteindre les 6 millions de chômeurs officiels cette année? Ce serait de la provocation. Les Portugais sont beaucoup plus gentils et pacifiques que les Espagnols et la caste politique du Portugal doit être moins corrompue que l’espagnole. Rajoy a très peur de la rue et il a bien raison de l’avoir, parce que la situation pourrait devenir explosive très vite, avec n’importe quel prétexte, tellement les gens en ont ras-la-casquette des politiciens. Aujourd’hui tout le monde a compris en Espagne que Rajoy il est aussi nul que Zapatero…

      3. @ François Leclerc

        C’est parce que je ne suis pas l’actualité du Portugal que j’ai mis « doit être moins corrompue ». Mais au Portugal le chef de l’état (sur le Net circule le livre, interdit en Espagne, d’une journaliste espagnole qui raconte ses affaires plus que louches), son gendre et sa fille, le président du Tribunal Supremo (blanchi aujourd’hui de façon étrange, comme Botín, le « boss » du Banco Santander, qui avait été pris en flagrant délit de possession d’un compte en Suisse) et tant d’autres politiciens, banquiers, hommes d’affaires, dont la liste serait interminable, sont aussi impliqués dans la corruption?

      4. Pablo75
        Merci pour votre réponse.

        jeanpaulmichel
        C’est déjà le cas. Les chômeurs grecs ou espagnols essayent de trouver mieux dans des pays à faible taux de chômage, comme l’Allemagne. Peu de gens y trouvent du travail, la barrière à l’intégration reste invariablement la langue et aussi, par endroits, la différence culturelle. De plus, un employeur préfère toujours embaucher des nationaux, sauf s’il trouve un étranger à qualification égale, qui maîtrise bien la langue et qui se montre moins gourmant en terme de prétentions et conditions de travail (facteur décisif).

    1. Alette chabot à Alexis Tsipras : » vous ne pensez pas quand même que les grecs devront faire des efforts ? » Heureusement qu’Alexis Tsipras est d’une nature calme. J’ose pas imaginer ce qu’aurait pu répliqué un vigneron en colère 😉

      Eh oui, la route tourne, va falloir compter sur ce monsieur Tsipras qui vous administre une belle leçon de démocratie, et même pas de couteau entre les dents. 😉

    2. Merci, le style de ce type est chaleureux, il offre l’avantage de rappeler que les politiques sont des portes-paroles, pour ça qu’on parle de voix aux élections, encore faudrait-il que chacun l’ouvre, prenne la parole offerte par la chicane représentative.

      1. M’enfin, @Rosebud1871, « politicien » pas « politique » (c’est du postmoderne ce glissement), l’adjectif au lieu et place du rôle, et pourquoi pas la fonction à la place de l’organe, tant qu’on y est…

      2. Schizosophie,le màle polie tique colle aux polis tits chiens. Le Maître craint le mâle poli tique, en ôte le corps, mais s’il laisse la tête alors danger ! Les pires aux places (m’ose…).

      3. vigneron, la caravane passe en criant au maître que le concept de poltique n’aboie pas ; nom d’un chien !

      4. @schizosophie 23 mai 2012 à 01:49

        Politiques, je maintiens : d’abord « politicien » j’en use peu, et puis un type qui dit à Chabot kekchose du genre, ben moi je ne veux rien, sinon appliquer ce pour quoi le peuple a voté majoritairement, bref qui s’efface devant une des définitions de la « volonté du peuple » c’est du boulot de politiques. Tiens regarde dans le CNRTL ou le Robert historique, d’où vient le politicien ! Le politicier suffisait avant que nos échanges de commerce langagier avec les anglophones nous refilent cette monnaie là !

      5. @schizosophie 23 mai 2012 à 11:30
        Là tu me fais faire des heures supp ! j’y reviens…

      6. @schizosophie 23 mai 2012 à 11:30
        C’est le problème du cryptage sans le code (Enigma disaient les naz pendant WW2) !
        Bon je lis que ça fait allusion au proverbe sur les caravanes et les chiens où le maître se tape de ceux qui aboient car sûr de son affaire. Le maître est PJ d’où ton Paultique, il est question en gras de l’I.A., avec ton « nom d’un chien » tu refiles une image, qui n’aboie pas.
        Pour le chien, j’ai déjà donné : ici
        L’image qui aboie et mord aussi.
        J’y lis une allusion à l’échange récent où l’image perçue d’un paysage bucolique d’ordinaire n’est pas accompagnée d’une clameur des bois qui aboient.
        Je ne doute pas que tu as lu cet échange, où j’ai été surpris que mon humour reçoive un accueil aussi frais que vif.
        Ce n’est que la 3ème fois où je la ramène avec le perceptum.
        D’abord ici pour déborder le senti mental et puis pour répondre à l’énormité proférée par PSDJ « La valeur est une perception distincte de la réalité objective concrète ».

        Soit on ne me lit pas, soit on ne comprend rien, soit on ne prend pas. Pourtant Colette Soler est très pédago.
        Ne pas prendre l’option Lacan, c’est prendre les autres qui soit fabriquent de l’être, soit de la machine avec ses courts-circuits ! mais ça engage d’une toute autre manière si un temps est sauté ou pas, « celui de s’interroger si le perceptum lui-même laisse un sens univoque au percipiens ici requis de l’expliquer ».

        Mes 3 « soit » me mènent au fil de soi à lister sur le billet « L’expérience de l’éveil » les occurrences du « soi », mais on reste dans le sujet :
        « Penser par soi-même – quête du soi – soi / non-soi – soi / autrui – s’abolir soi même – se mentir à soi même – L’accomplissement de Soi – le soi n’existe pas – un travail psy sur soi – Dieu en soi – conscience de soi – la disparition de l’ego (oui, oui, de soi !) – un claquement de doigt de ton Soi – la perception de soi même – recherche du Soi –
        Le « Se mentir à soi-même » est marrant ! « mentir à soi » ne suffit pas ? « se mentir » non plus, il y a un « même » en plus : de la consommation de soi à gogos.

        J’ai le souvenir d’un échange avec toi à propos du « souci de soi ». Tu sais que Foucault a fait mousser ce syntagme. Mais c’est un autre approche évidemment congruente avec l’affaire du perceptum que je te propose si tu as le temps. Il s’agit d’une réponse faite à l’auteur d’un bouquin titré : « La psychanalyse est-elle un exercice spirituel ? Réponse à Michel Foucault ». Et ça peut être lu sans connaissance du bouquin.

        Ces histoires là s’articulent à l’économie politique si on la centre sur cet énigmatique sujet dont elle prétend s’occuper. Quand j’entends parler d’offre et de demande, de besoins du consommateur, que faire par exemple d’une histoire ou quelqu’un en deuil multiplie les achats de paires de chaussures dont aucune après quelques jours de port ne lui convient, jusqu’à un jour réaliser qu’il n’existe pas de pompes funèbres ce qui fait cesser la boulimie consommatrice : on est ailleurs que chez le savetier d’Aristote ou la réparation de la force de travail de Marx ! Et bien des actes d’achats ne sont pas forcément plus éclairés sur leur traçabilité.

        L’option du temps pas sauté de Lacan fabrique une sorte de monde ou le parasitisme du langage fait que tous les différents perceptums sont objets d’échanges langagiers quotidiens pour tenter de s’entendre avec soi et avec les autres. Ça boite toujours mais c’est l’activité sociale la plus communément répandue. Bien sûr qu’il y a la science, mais pour exister elle met à l’écart, elle forclos les trumains comme l’écrit Lacan bien avant The Truman Show ! Et quand un perceptum est embarrassant il existe toute une panoplie de discours déjà là pour l’accueillir et l’héberger.

        Un peu de poésie pour finir : un gamin de 8 mois plutôt eveillé ! mais citadin que j’avais interessé aux fleurs de jardin (mis le nez dessus, cueillies, données etc) s’est intéressé ensuite aux fleurs dessinées sur la couverture d’un de ses bouquins, au point d’essayer de les attraper…en vain : l’était pas content le môme ! court circuit du perceptum !

      7. @Rosebud1871, le 24 mai 2012 à 00 h 19

        Temps de travail interrompu par le salariat, réponse en cours.

      8. @Rosebud1871, le 24 mai 2012 à 00 h 19

        Je me formulais récemment que les faits ne parlent pas puisque soit ils sont nommés et alors ce n’est pas eux qui parlent – du moins pas d’eux-mêmes et pas plus que chaque mot ne dit quoi que ce soit sans les autres d’un même texte ou d’un même discours -, soit ils ne sont pas nommés et alors ils n’existent pas comme tels, bien qu’ayant effectivement eu lieu, puisque que seuls leurs effets existent, et ce sont ces effets qui passent pour les faits. La terre tremble toujours un petit peu, mais l’advenue de ces secousses à la conscience ressortit plutôt du retentissement que de l’intensité. Quand j’avais lu le produit de ton heure sup. le 25 mai au matin, je m’étais aperçu que cette réflexion venait tout droit de ma lecture de Colette Soler que tu avais offerte, dont le texte pourrait être difficilement plus pédago en effet. Et en lisant mon début de réponse maintenant, je vois un PSDJ fondre tel la buse pour combler ce silence avec son moteur à quatre temps nominaliste. J’en conclus que le prochain bouquin de Jorion se nommera 2080 : quand la réalité aura été réinventée

        Je n’avais pas pensé à l’IA, seulement au fait que ce qui craint est criant.

        LE CNRTL privilégie l’usage adjectif pour « politique » mais source effectivement des usages substantivés avant la modernité déniée autoproclamée post-, reste que « …ticien » apparaît comme d’abord substantif. Les exemples d’usages substantivés de « politique » par Clemenceau et De Gaulle y sont rendus avec guillemets. Pour « politicien » le CNRTL livre une matière tranchante : « Ça, petite fille, c’est un mot de politicien. Ce n’est pas un mot de socialiste révolutionnaire (MARTIN DU G., Thib.,Été 14, 1936, p. 22). » y lit-on pour l’usage substantivé ; et pour l’autre : « En toi, Thibault, pas ça de sens politicien! » déclara-t-il, comme pour conclure la discussion. Jacques ne put retenir un mouvement d’humeur : − « Si c’est avoir le sens politique que de… » Cette fois, Meynestrel interrompit : − « Avoir le sens politique, qu’est-ce que c’est, Mithoerg?… C’est savoir consentir à employer, dans la lutte sociale, des procédés qui, dans la vie privée, répugneraient à chacun de nous comme autantde malhonnêtetés, − ou de crimes… n’est-ce pas? » MARTIN DU G., Thib.,Été 14, 1936p. 75. » Roger Martin du Gard n’a pas généré Bernard Thibault

        Tu me sembles avoir imputé ma remise en place des substantif et adjectif à mon dégoût total de la politique et des politiciens. Beaucoup de mes commentaires nourrissent cette lecture en effet. Tsipras est évidemment bien plus sympathique qu’un « technopithèque » comme Provopoulos. Il arrive à ce niveau de responsabilité comme un chien dans un jeu de quilles et je ne lui souhaite pas de succomber au principe de réalité au point d’en devenir une ; en érodant la consistance de néophyte qu’il donne encore au mot « peuple ». Même si c’est un exercice obligatoire de s’en réclamer en démocratie, on comprend qu’il pense plutôt aux gens ordinaires qu’à la nation. Mais la real-pol guette, un site pas nécessairement mal intentionné à l’égard de Syriza, ou alors assez subtilement – quoiqu’il cite le pénible rouquin, qui évidemment incite Syriza à s’aliéner plus encore que la coalition semble y être prête – relaie des flous grandissants dans le programme du Syriza. Et ce avant même qu’elle parvienne aux affaires et doive assumer des compromis à mi-chemin de la croissance qui vivre pour travailler et de l’austérité qui fait travailler pour survivre. Quels sont le dessous et le dessus dont parlait Danton et que relaie le CNRTL « Nous voulons mettre dessus ce qui est en dessous, et dessous ce qui est en dessus » ?

        « Dès lors, la question se pose : quelle transformation subira l’État dans une société communiste ? Autrement dit quelles fonctions sociales s’y maintiendront analogues aux fonctions actuelles de l’État ? Seule la science peut répondre à cette question; et ce n’est pas en accouplant de mille manières le mot Peuple avec le mot État qu’on fera avancer le problème d’un saut de puce. » écrivait Marx en 1875. Et je n’ai pas encore lu la science trancher en la matière.

        Pour l’heure, c’est encore la même histoire : étatiser les pertes quand il n’y a plus de profit à privatiser.

        Nulle personne choisie pour décider au nom des autres ne résiste à la charge, c’est pourquoi les programmes sont censés garantir la fidélité à la parole. Mais aux affaires les programmes contradictoires doivent composer, et les politiciens apprennent à voir le monde au prisme des chiffres brandis par les économistes. Cela éloigne.

        Au premier de mes messages de ce fil, je voulais simplement suggérer que la fréquence de l’usage de politique comme substantif s’est accélérée, à la fois par l’élision de l’expression « homme politique », sans doute depuis que nombre de ces hommes sont des femmes, et par une érosion du caractère péjoratif que le mot de politicien charriait. On dit « un politique » ou « une politique » comme on dit « scientifique » plutôt que savant. On désigne une fonction, comme s’il était évident que le désigné savait ce que le peuple voulait. Le sait-il lui-même, le peuple ? Est-il même un peuple ?

      9. @schizosophie 26 mai 2012 à 23:04

        1er §
        Justement à propos des faits, je t’avais refilé le lien perceptum sur les KLU qui sont des génies sous la terre, et les BTSAN qui sont des génies sur la terre. Depuis l’arrivée de Pasteur au Ladakh un gars du coin témoigne à la fin de l’article : « Aujourd’hui il y a moins de Klu et ils sont plus faibles. Les btsan aussi frappent moins, peut-être car aujourd’hui on a plus le rnam rtog ». Le rnam rtog ça peut se traduire par superstition donc par perceptum. La lèpre et la variole jadis perçus comme effets du mauvais génie, disparaissent avec les vaccins et font disparaître les mauvais génies après-coup. Des mauvais génies théoriques pullulent et bien sûr ne sont pas très efficaces pour fabriquer les faits comme tu le remarques qui ne parlent pas d’eux-mêmes. Difficile de faire entendre ça au commun que la notion de fait est une production culturelle. Un juriste voire un flic dans l’analyse des témoignages les établit, les faits, à sa sauce ! Tu ne serais pas lacanien ? « l’avènement du signifiant en tant que le signifiant est l’effaçons principal de la chose; que c’est lui, le sujet, qui en effaçant tous les traits de la chose, fait le signifiant » ; « ce sont ces effets qui passent pour les faits » comme tu écris qui m’a rappelé la citation, en jouant avec effets/effaits.

        2ème §
        Pour l’IA je n’avais pas pensé à craint/criant, ma lecture est forcée parce que nous sommes sur le blog de Jorion, qui fonctionne donc comme clef déterminative. Dans les hiéroglyphes certains signes ne sont pas lu comme tels, mais comme indication de lecture :ton gras par exemple.

        3ème §
        Le grand Robert historique trace :
        POLITICIEN, IENNE n. et adj. est emprunté (1779), avec adaptation du suffixe, à l’anglais politician n. (XVIe s) qui désignait autrefois une personne intriguant en politique avant de désigner une personne versée en politique (1628) et surtout en américain, une personne qui fait profession d’activités et d intrigues politiques. Politician est dérivé de politic adj. lui-même emprunté au xve s. au français politique*. Le mot apparaît chez Beaumarchais (1779), déjà avec une nuance péjorative, associé au dépréciatif politiqueur. il ne sera repris qu’en 1865 sous la forme anglaise politician, francisée en politicien (1868), appliqué à un contexte américain avant d’être acclimaté (1898) au contexte français. Employé adjectivement (1899) il n’était pas encore très courant ni même très admis vers 1900, où l’on trouve la variante politicier. Politicien est devenu courant, tant comme nom que comme adjectif, aujourd’hui avec un nuance péjorative (politique politicienne).

        4ème §
        Oui pour l’imputation. Merci pour le lien instructif sur les cents des sous dessus de Syriza, c’est dantesque, et pour Danton c’est confus. C’est comme le slogan du FDG « prenez le pouvoir » ben c’est encombrant, au moins Poutou était clair : juste candidat. Syriza ne pourra même pas faire comme un Pape élu : se récuser. Les programmes engagent les électeurs à les faire respecter. Si c’est pas possible, c’est comme avec le gosse qui réclame son jouet à la supérette et les parents fauchés, y a plusieurs méthodes. Pour le peuple, ne pas confondre celui du El pueblo unido jamas…,celui écrit sur les frontispices des monuments, et celui des constitutions : y a des tensions. Mais si le père noël est une psychose sociale, alors tout est permis !
        Moins prosaïque (et le fantôme de Rühle est convoqué) quand tu conduis, tu vois pas tout, tu maîtrise mal, et tu fais des conneries, surtout quand les voyageurs sont pas d’accord sur la direction, qu’il y a plusieurs volants, pédales, que les cartes sont fausses, les boussoles truquées par moments etc. Oui la real-pol c’est boomerang garanti ! Suis allé en 96 sur quelques Cyclades. Le nombre de panneaux bleus étoilés de travaux financés Europe m’avait impressionné. Je croisais un grec aux débuts 2000 venu en France pour études universitaires. Pour raisons familiales n’était pas retourné pendant 15 ans là bas, puis largue tout ici et s’y pointe en 2003. Reviens dégouté un an plus tard et m’explique que là bas tout est corrompu, avec forces petites histoires : c’est simple je ne l’ai pas cru en me disant qu’il exagérait pour justifier l’échec de son retour. Le peuple grec ? lequel ? Tous junky ? Qu’ils essayent Syriza et fassent une partie du ménage proposé.
        5ème §
        On l’a déjà évoqué, je n’ai jamais compris ce que société communiste disait. Si ce n’est que bien évidemment le socialisme n’était pas la dernière forme d’organisation possible, et je ne vois pas en dehors des prophéties de Marx pourquoi les transformations cesseraient un jour pour se fossiliser en gestalt achevée. Mais on est dans la SF là.
        6ème
        Oui socialiser les profits comme les pertes serait une rupture.
        7ème
        Les chiffres brandis…il y a consensus sur ce blog concernant la révision des instruments de mesure. Rien à redire sur l’option F.L. « La restructuration de la dette pour commencer, le démontage de la machine à fabriquer de la dette pour continuer, la mise en route de celle à distribuer équitablement la richesse enfin » sinon que la restructuration implique son troisième point. J’ai compris l’opacité et l’interpénétration des agents porteurs de milliards de devises, mais avec les données fiables il manque un programme façon Piketty pour montrer comment araser les bulles. Au Guardian, Mme Lalouette-Lagarde, parle du Niger aux grecs. Heureusement qu’elle parle bien l’anglais, et je ne t’écris pas pas les associations politically incorrectes qui me sont venues.

        Dernier §
        D’ac sur tes remarques finales. Qu’est ce qu’un peuple ? je ne vais pas te répondre… ! euh…il est tard. Mais la majorité des gens souhaite vivre sans s’angoisser des lendemains. C’est mal barré. Poutine maintient la retraite à 55/60 : il a du faire le même calcul que Bismarck en son temps.

      10. Pouaff… anecdotique mais saisissant l’anglais de Lagarde ! Mais ayons un peu de compassion : au prix des UV en pleine crise, il lui faudra bien bronzer dans un village du côté d’Arlit pour que la clarté de son visage soit durable. De sources bien informées, elle aurait rusé : elle cherche un poste à l’Unesco.

        Décidemment, il fit bien aux farançaoui ce poste-là, comme un révélateur… de quoi ? Quel drôle de tropisme africain l’ascenseur du Bercy au FMI produit-il ? La CIA y a-t-elle mis des mouches tsé-tsé traitées à l’OGM anti-France ?

  7. « Le dysfonctionnement qui enfle se manifeste dans l’immédiat par d’importants retraits bancaires enregistrés dans plusieurs pays, dont la Grèce et l’Espagne »

    Bankia a dû demander en urgence 2 Mds € à la BCE pour faire face aux retraits massifs de leurs clients, qu’ils niaient il y a 2 jours.

    http://www.elconfidencial.com/economia/2012/05/22/bankia-descuenta-2000-millones-de-urgencia-en-el-bce-para-afrontar-posibles-fugas-de-depositos-98458/

  8. Si on paie les dettes, ce sera 450 millions d’Européens dans la misère pendant 40 ans en engraissant les tires au flanc modernes
    Si on ne paie pas les dettes, ce sera quelques milliers de spéculateurs qui se jetteront par les fenêtres
    Choisissez les amis

    On ne paie aucune dette, sinon …

    Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
    Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
    Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c’est l’alarme.
    Ce soir l’ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.

    Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
    Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
    Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !
    Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite…

    C’est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
    La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
    Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rèves.
    Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève…

    Ici chacun sait ce qu’il veut, ce qu’il fait quand il passe.
    Ami, si tu tombes un ami sort de l’ombre à ta place.
    Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
    Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute…

    Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
    Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
    Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh…

      1. @ Xian

        Et oui, le choix est pourtant simple…
        « Je dirais même plus, Sire. » Dupont à Dupond.
        choix est limp… sauter le pont
        – limp… : limp est une façon lente de jouer au poker, comme si l’on réfléchissait et que l’on avait peur de prendre la mauvaise décision.
        Limper au poker, je pense, peut aider à tromper ses adversaires. En faisant le coup de temps en temps avec une très bonne main, on peut les amener ainsi à croire que l’on entre en jeu avec une main marginale. Le limp peut être, en sous jouant derrière une main forte, une solution intéressante pour se jouer de ses adversaires et comme on dit faire un monumental « hold-up » ou « coup de poker ». Cela, notamment contre des joueurs qui bluffent ou qui n’ont pas confiance en eux.
        – « Choix limpide, en effet ». Réplique Dupond à Dupont qui lui a…

    1. Bonsoir Xian.

      Ce chant a de l’avenir et pour ce qui est des spéculateurs vous oubliez d’autres corporations), je serai d’avis de les aider à sauter.

  9. D’accord avec Marcel,

    les « gens » ne veulent pas prendre conscience (à part une amie grecque qui est venue se réfugier ici (en Allemagne où je suis ex-pat depuis 5 mois) comme beaucoup d’autres de ses concitoyens), les Français que je rencontre lors de mes WE en France sont incrédules;la crise oui mais bon ça fait déjà 4 ans qu’on nous bassine avec, alors bon on verra avec le nouveau gouvernement….
    Pendant ce temps là les américains expérimentent les tests antidémocratiques à tout va (expulsions manu-militari auxquelles on ne prête plus attention, saisie des laits bios chez les producteurs et même les consommateurs, multiples exploits du TSA, drones policiers en action,etc.), la hideuse loi 78 fait se révulser les étudiants comme les élus démocrates du Québec,Fukushima n’en peu plus de polluer notre petite boule, et on prétend que tout va se résoudre d’un coup de planche à billet magique, d’éponge à dette merveilleuse et, oh comble de la c…., de relance économique!
    N’oubliez pas que depuis Newton, et même bien avant lui, tout ce qu’on lance à sur notre planète une bien fâcheuse propension à tomber, inéluctablement.
    Carpe diem.

    1. Jacques Généreux, le bien-nommé, dit entre 3.00 mn et 3.24 mn que si la BCE monétise la dette des états ça ne fait pas d’hyperinflation.
      Soit. Mais il ne parle pas de contrôler cette monétisation. Si c’est open-bar auprès des pays et des banques centrales puis des banques, ça va aboutir à une fuite en avant, non?

      1. J’ai cru comprendre que pour les banques, leurs actionnaires et leurs dirigeants, c’est déjà open bar auprès de le BCE…

        Il me semble même Ils se permettent même de revendre du « non bu » à prix d’or aux états assoiffés par les intérêts de l’endettement qu’ils ont préférés contracter au lieu de percevoir de l’impôt…

        Quitte à s’intoxiquer de dette pour oublier qu’on a des dettes, autant se servir au bar open, quitte à forcer un peu l’entrée de la boîte, après tout on est les souverains non ?

  10. Et ce n’est pas la croissance à venir qui risque de venir mettre un peu de production réelle en face des milliers de milliards sortis des planches à billet : « Tout plan économique qui nécessite, pour se réaliser, le retour à une croissance durable se terminera par une crise majeure, non anticipée par ceux qui regardent juste l’économie passée, mais parfaitement logique à cause du lien énergie-économie ».

    Pour la justification, lire http://www.manicore.com/documentation/transition_energie.html (sans se braquer sur le volet pro-nucléaire final, qui ne fait pas partie du diagnostic).

    Il faudra donc bien qu’un jour ou l’autre les défauts de remboursement et/ou l’inflation viennent réajuster production et monnaie. Notre avenir économique s’appelle, au mieux, stagflation.

    1. Allez, on nous remet une petite couche de Jancovici…

      Le problème, c’est que si le gars connaît son affaire quand il s’agit de technique, ses théories économiques tiennent de l’élucubration… Tout son raisonnement repose sur une corrélation qu’il prétend discerner entre variation du PIB et variation de la quantité d’énergie « disponible », un corrélation qu’on aimerait voir étayée de manière un peu plus sérieuse qu’un graphique reprenant des moyennes mondiales lissées sur trois ans…

      Mais bon, qu’attendre d’autre d’un type qui soutenait, avec l’inénarrable Grandjean, que les banques créent de la monnaie en accordant des crédits… (C’est maintenant! 3 ans pour sauver le monde, pp. 105-108 de l’édition poche)

      1. Luxy Luxe critique plus vite que son ombre, en mélangeant deux graphiques distincts et sans donner d’explication meilleure que celle de l’auteur pour une corrélation qui se voit comme le nez au milieu de la figure.

        Démontrer que JMJ se trompe demanderait beaucoup plus de sérieux et d’efforts, et prendre prétexte d’une position erronée sur un sujet qui n’a rien à voir pour insinuer qu’il n’est crédible sur aucun sujet s’approchant de l’économie est un raccourci paresseux ou malhonnête.

      2. Je persiste et signe : depuis que Jancovici s’est mis à l’analyse économique, son discours flirte avec le niveau des discussions au comptoir du café du commerce.

        Je réviserai mon opinion quand il aura publié un article sur l’influence de la quantité d’énergie disponible par personne sur la variation du PIB/personne dans une revue peer reviewed (ou bien lorsqu’il produira une telle étude, rédigée par d’autres, à l’appui de ses affirmations).

        Je note au passage qu’en 2005, quand il a commencé à s’intéresser à l’influence économique des prix du pétrole (des prix, hein, pas de la quantité d’énergie disponible), il avait un propos beaucoup plus nuancé qu’aujourd’hui. A l’époque, il évoquait une possible corrélation positive entre l’évolution du prix du pétrole à l’année N et le chômage à l’année N+3, et une corrélation négative entre l’évolution du prix du pétrole et variation du PIB à N+2, mais précisait : « le graphique ci-dessus n’est pas une preuve définitive, car les corrélations s’observent a posteriori, et tant qu’une loi « physique » n’est pas établie par ailleurs, on ne peut pas établir de prévision définitive par simple extrapolation de ce qui a été observé. En particulier, si le pétrole était la seule cause possible de la hausse du chômage, il y aurait accord non seulement sur la tendance mais aussi sur l’amplitude, ce qui n’est clairement pas le cas pour le graphique ci-dessus ».

        Depuis, son discours est devenu beaucoup plus direct, mais il n’a rien de plus pour établir ses affirmations qu’il y a sept ans…

    2. sans se braquer sur le volet pro-nucléaire final, qui ne fait pas partie du diagnostic

      Dr. Jancovici merci de votre diagnostic, votre médicament va guérir la maladie en tuant le malade… (Coluche si mes souvenirs sont bons)

      1. Il me semble que Molière a précédé Coluche. Notez qu’avec un accident nucléaire de niveau 7 on ne tue pas le malade, on se contente de l’amputer – tout dépend ensuite de quoi on l’ampute – si des vents mal tournés avaient amputés le Japon de sa tête (Tokyo), on est bien d’accord que le pronostic vital du malade serait engagé !

        A part ça, qu’est ce que vous proposez comme remède, compte-tenu des limites et inconvénients des diverses sources d’énergie disponibles dans les années qui viennent ?

  11. On montre là notre faillite qui inquiète les US qui va crouler et s’avèrer vaincu devant les petits émergents ….

  12. VaR (indice de risque de marché) de JPMorgan au 31.12.2011 : $ 58 millions…
    GS ≈ 113 millions, Citigroup ≈ 213, BoA ≈ 170, Morgan Stanley ≈ 130.
    Mais la VaR de JPM, GS et MS sont calculées à 95% contre 99% pour les deux autres, donc sous-évaluées.
    Et JPMorgan c’est presque le tiers des produits dérivés détenus par les Big fve au 31.12.2011 : $ 70 000 milliards sur 230 000…

    1. SI je comprends bien, la pire perte que peut subir en théorie la JP Morgan en une journée sur leur portefeuille d’actifs est de 58 millions de dollars et ceci avec une probabilité de 99% ?

      Le 10 mai, ils annonçaient une perte de 2 Mds$ alors que l’info sur les positions de Iskil avaient fuité début Avril.

      En supposant bêtement, que les pertes journalières sont des événements indépendants, ça colle encore ?

      Mais si les pertes sont dorénavant de 7 milliards, là c’est foutu. A partir de combien la survie de JP Morgan est en jeu ?

    1. Selon de récents calculs des chercheurs de l’institut Max Planck de chimie à Mayence, la probabilité d’accidents nucléaires majeurs a été jusqu’ici largement sous-estimée . Selon eux et en maintenant le nombre actuel de réacteurs nucléaires dans le monde, un accident majeur ( donc de classe 7) arriverait tous les 10 è 20 ans, ce qui est 200 fois plus que ce que les estimations précédentes (notamment de la NRC) laissaient supposer.
      Selon leurs estimations et leurs analyses au niveau mondial, les chercheurs auraient trouvé que les populations des régions à très forte densité du sud-ouest de l’Allemagne encourraient alors le plus grand risque de contamination radioactive, due à la proximité de la France et de la Belgique, deux pays à forte concentration de centrales nucléaires.
      Selon eux toujours, l’Europe de l’ouest (Allemagne inclue) connaitrait une fois tous les 50 ans une contamination de 40 kilobecquerels Cesium 137 / m2, précisément la valeur à partir de laquelle l’AIEA considère les terres comme contaminées.
      Max-Planck-Instituts : Der nukleare GAU ist wahrscheinlicher als gedacht
      Westeuropa trägt das weltweit höchste Risiko einer radioaktiven Kontamination durch schwere Reaktorunfälle

      1. Pour risque d’Hellenisation, Il faudrait que l’Allemagne nous aide financiérement de tout urgence pour démanteler nos centrales qui fonctionnent encore (??) avec le combustible de derniére generation et nous balancer ensuite leurs énergie électrique à base de fumure de vieux foins.

        Ce sera le bras de levier des Gaulois en cas de crise avec la finance : l’arme de dissuasion comme le disait avec raison le General (il était pas bête l’animal !).

        cordialement

      2. Selon de prompts calculs des chercheurs de l’institut Paul Jorion : LE TEMPS QU’IL FAIT, LE 18 MARS 2011

        R = risque d’accident majeur durant une année x
        p = probabilité d’accident sur une année pour un réacteur
        n = nombre de réacteurs

        R(n) = 1 – (1-p)^n

        Disons que le risque pour un réacteur est d’un accident majeur tous les cinq mille ans. S’il n’y a qu’un réacteur au monde, le risque d’un accident majeur pour une année x est de 0,2 %o. Si j’ai 443 réacteurs en service dans le monde – ce qui est apparemment le cas aujourd’hui – quel est le risque d’un accident majeur sur une année, et par exemple, sur l’année en cours ?

        R(443) = 1 – (0,9998)^443 = 8,48 %

        On voit donc que même avec une probabilité d’accident qui paraît extrêmement faible : un accident seulement tous les 5 000 ans pour un réacteur, on débouche pourtant sur une probabilité de 8,48 % d’accidents majeurs par an si l’on a 443 réacteurs en service, c’est-à-dire un niveau très loin d’être négligeable.

        8,48% d’un côté – 10 ou 20 ans de l’autre, kif kif.

  13. A propos du G8 :

    « Au-delà du people et des analyses de mimiques, ces agapes diplomatiques ont permis de constater des alliances de circonstance. Comme celle, assez logique, entre François Hollande et Barack Obama sur la « croissance versus l’austérité » (Obama ne veut pas voir l’Europe couler… Avant le mois de novembre, ce qui minerait la reprise américaine et ses chances de réélection). Ou celle, franchement opportuniste, qui a vu le Britannique Cameron, idéologue buté des réductions budgétaires dans son propre pays, accompagner les deux autres leaders dans leurs pressions contre Angela Merkel pour qu’elle fasse de la relance économique à l’échelle européenne…»

    Source : Le Devoir (Québec)

  14. A lire Artus, sans qu’elle en soit vraiment collectivement consciente, l’Allemagne transfère déjà une partie de son épargne vers les pays déficitaires en capitaux afin de financer leurs balances des paiements.

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=63311

    Il y a un débat sur la nature des comptes Target2. Artus n’explicite pas assez le mécanisme.

  15. Combien de jours reste-t-il,?????soyez sans illusion ,ces gens-là profitent prêchent et sont écoutés ..Seul un effondrement qu’ils combattent avec l’argent de notre travail à leur seul profit pourrait mettre fin à cette sinistre farce….Vu la somnolence générale ,ce n’est pas demain que nous trouverons des dirigeants ayant à la fois la volonté et la compétence pour mettre fin à ces injustices…

    1. Combien de jours reste-t-il,?????soyez sans illusion ,ces gens-là profitent prêchent et sont écoutés ..Seul un effondrement qu’ils combattent avec l’argent de notre travail à leur seul profit pourrait mettre fin à cette sinistre farce….Vu la somnolence générale ,ce n’est pas demain que nous trouverons des dirigeants ayant à la fois la volonté et la compétence pour mettre fin à ces injustices…
      Bien vu l’ardéchois !….

      Révélation 3:3
      « Si tu ne surveilles pas, je viendrai comme un voleur, et tu ne sauras pas à quelle heure je viendrai sur toi. »‘
      Et comme nous restons là, sans se bouger, sans les empêcher de le faire, nous laissons les voleurs ….Faire ce qu’ils veulent !

  16. J’apprécie vos analyses ainsi que celles de M. Jorion (même si j’avoue ne pas toujours tout comprendre). Serait-il possible un de ces jours de lire parmi vos billets les suivants :
    * un billet qui analyse quantitativement la crise grecque depuis ses débuts, afin de saisir dans le détail les différents prêts accordés (ainsi que leur taux et conditions) ainsi que les différents remboursements effectués jusqu’à aujourd’hui, ainsi qu’un aperçu de ce qui attend l’Etat Grec ; cela permettrait de dégager les différentes causes de ce dérapage (cercle vicieux de l’austérité, taux d’usure, …)
    * un billet qui analyse quantitativement dans l’Union Européenne depuis le début de la crise financière les transferts de la dette privée à la dette publique : en gros, ça nous coûte combien, nous contribuables, d’assumer les pertes des banques ?

    1. Il suffit simplement de demander aux propriétaires fonciers, surtout aux plus gros, l’Eglise Orthodoxe par exemple, et aux Armateurs c’est à dire à ceux qui gagnent le plus en Grèce combien ils paient d’impôts et comme les Grecs se disent pourquoi lui et pas moi…. pas besoin de faire un bouquin pour expliquer ?

      1. Vous soulignez un point important : le grave problème de prélèvement des recettes fiscales en Grèce, que ce soit sur base légale (Eglise et armateurs) ou illégale (déclarations frauduleuses, évasion fiscale). Cela fait longtemps que cela dure et jusqu’à aujourd’hui, l’Etat grec n’est pas aussi inspiré que son collègue italien (20 milliards d’euros récupérés depuis janvier).
        J’aurais bien aimé comprendre l’influence d’autres facteurs, plus récents, et notamment le rôle des spéculateurs dans cette spirale infernale. Parce qu’enfin, il y a un lien entre mes deux questions : entre les différents protagonistes (Etat grec, UE, FMI, banques grecques, banques et investisseurs d’autres pays, BCE), considérant les différents prêts accordés par le marché et par la Troïka, considérant le hair-cut de la dette et toutes les opérations ayant eu lieu entre les banques européennes et la BCE, finalement j’aimerais bien savoir qui a gagné, qui a perdu et combien. Je ne connais aucune synthèse quantitative. S’il en existe une, je suis preneur.

  17. C’est peut-être un bal des vampires mais l’ail n’est pas loin. L’Europe est en train de s’enfoncer dans une immense bouse, sauve qui peut.

      1. le directeur du Monde qui s’y met aussi.
        Oui, consternant !!
        Il doit pas lire les articles de Paul Jorion. 😉

      2. REACTION D’UN LECTEUR DU MONDE:

        Abonné depuis plus de 10 ans au Monde, c’est bien la première fois qu’un éditorial me met dans une colère aussi noire ! Il aurait dû figurer dans la rubrique « billet d’humeur » où il aurait mieux eu sa place. Il est scandaleux de lire un compte-rendu aussi pitoyablement réducteur de la situation en Grèce, et je crois avoir affaire au Figaro. Le remède de cheval imposé par l’Europe à la Grèce est en train de tuer ce pays, c’est clair pour tout un chacun, sauf pour Mr Israelewicz

        Ah! Encore un lecteur pour MEDIAPART…

  18. En tout cas, Paul avait raison, ça y est , JP MORGAN confirme 5 milliards.

    « ET CIIIIIIINQ milliards pour la p’tite dame à gauche, qui dit mieux? »

    « Si l’écurrrrie brula Madame, c’est qu’le château était en flamme, mais à part ça, Madame la Marquise…. ».

    1. Quand on parlait de 5 milliards, ils en avouaient entre 2 et 3.

      Quand ils confirment les 5 milliards, on parle de 7 à 10 milliards.

      Les enchères commencent…

  19. J’ai beau lire régulièrement ce blog je ne comprends toujours pas grand-chose aux mécanismes financiers supposés nous faciliter la vie, et ce malgré les très nombreux billets de PJ, FL et autre intervenants avertis, qui y nagent comme poissons dans l’eau.
    Ce que je comprends par contre c’est que nos politiques au pouvoir (droite ou gauche) dont on a du mal à discerner qu’ils soient totalement déconnectés des intérêts financiers privés, poussent à la roue pour maintenir la Grèce à tout prix dans la zone Euro et je ne comprends toujours pas les vraies raisons de cette insistance.
    Il y a bientôt 2 ans je m’interrogeais sur ce blog à propos de l’opportunité pour la Grèce, qui avait perdu la confiance des marchés, de sortir de la zone Euro, non pas que je n’avais aucune compassion pour les citoyens grecs « normaux », mais parce que mes père et grand pères m’ont appris depuis longtemps qu’il valait mieux « apprendre à pêcher que donner du poisson » et « qu’à toujours reculer on ne finissait que par mieux sauter ».
    On m’a répondu: que faites-vous de la solidarité ? Il me semble que la solidarité_qui est incontestablement un concept fort généreux_suppose que l’on en ait les moyens. Or nous sommes déjà endettés jusqu’au cou et cette aide à la Grèce (65 milliards d’euros en deux ans pour la France seule si j’ai bien compris), décidée par les seuls politiques sans concertation des citoyens français, s’y rajoute et aggrave encore la dette pour les générations à venir.
    Et qu’on ne me dise pas qu’il s’agissait de prêts remboursables. Il est permis d’être naïf mais pas à ce point !
    Non seulement cette aide est inutile car elle n’aura servi qu’à payer des fonctionnaires grecs figés dans l’angoisse du lendemain tout en permettant dans le même temps une évasion massive de capitaux privés vers la Suisse, les iles Caïman ou autre paradis fiscaux, ou plus simplement en Allemagne ou Angleterre, mais cette aide a été consentie sans concertation sur le dos de nos enfants. C’est facile d’être généreux avec l’argent des autres !
    Quelle aurait été l’aide qui eût pu être allouée à la Grèce si elle avait été le résultat d’une demande directe de dons aux citoyens français ? Certainement pas ce montant !
    Et où en serait la Grèce si elle avait quitté l’Euro il y deux ans ? Impossible de répondre évidemment mais il n’est pas certain que c’eût été pire que ce qu’elle vit aujourd’hui.
    Alors pourquoi continuer à s’entêter ? Croyons-nous réellement rendre service à la Grèce de cette façon ? Et les vraies raisons de cet entêtement ne sont-elles pas ailleurs ?
    On peut penser en effet que sortie de l’Euro, la Grèce, peu peuplée, qui dispose d’un potentiel touristique, agricole, et d’un flotte maritime exceptionnels au sein de la plus grande économie mondiale, sans parler de sa potentialité énergétique solaire, a de grands atouts pour retrousser ses manches et se relever sans l’aide de la Troïka.

    1. Vous n’êtes pas le seul à ne toujours pas comprendre grand chose aux mécanismes financiers, mais les « aides » européennes à la Grèce ne servent pas (vraiment) à payer les fonctionnaires, – qu’avez vous contre les fonctionnaires ? Proposez vous de se passer des services publiques ? – mais à payer (notamment) les intérêts de la dette . . . qui faute de recettes (notamment) fiscales augmente et ce n’est pas les plans d’austérité (9 à ce jour) qui risquent de la résorber, ils aggravent la crise économique et créent une crise sociale sans précédent, et à qui la Grèce paye-t-elle (notamment) les intérêts de sa dette ?
      Notamment à cinq « grandes » banques européennes, 3 françaises et 2 allemandes . . .
      Aucune « générosité » européenne, « on » essaye de sauver les meubles en portant à bout de bras, non pas la Grèce, mais les banques européennes.
      Ceci n’étant qu’une vision partielle de la situation, je vous l’accorde . . .
      En quoi l’évasion de capitaux serait-elle corrélée aux aides européennes ? L’évasion a commencé avant la crise et en est une des cause.

    2. @pierredev

      Il y a bientôt 2 ans je m’interrogeais sur ce blog à propos de l’opportunité pour la Grèce, qui avait perdu la confiance des marchés, de sortir de la zone Euro

      Deux ans, c’est un peu long pour ne pas encore avoir compris que la dette grec, c’est celle voulue par les banques, les hedges funds rapaces, les spéculateurs et le reste de la racaille financière,qui fait payer aux peuples européens,leur insatiable soif de fric. Croyez-vous vraiment,comme le dit un directeur du Monde,que chaque Grec ait reçu
      31.000 euros depuis Janvier 2010? Mensonge éhonté destiné a dresser les peuples les uns contre les autres, ne vous laisser pas berner! AUJOURD’HUI NOUS SOMMES TOUS GRECS!

    3. Mon bon Monsieur: Il faut vous placer du coté Russe, et être dans la main pudative d’IVAN IV que les yankeys « de monkeys » nomme actuellement « Wlad » On leur bouffe la côte baltique, mais il leur reste Kaliningrad qui vient juste d’être re-militarisé.(Avec menace nucléaire. oui, oui!)
      http://www.reuters.com/article/2012/05/17/us-g8-russia-idUSBRE84G18M20120517
      La mer noire ,sans révolution colorée va jusqu’aux Dardanelles
      Si la Grèce sort, du bloc BAO avec le retour de le Serbie, »suite au dernières élections,malgré la probable menace d’un nouveau bombardement à l’uranium, appauvri dans l’espace orthodoxe, » alors La Russie « qui à les moyens de se payer le dette grecque et de leurs chauffer le cul ». se trouve en situation de tenaille avec l’aide des communistes qui ont perdu la guerre civile en 1946-49.
      Voilà pourquoi, avec l’aide des dictateurs riches de pétro- dollars, la France et l’Angleterre assassinent des enfants Syriens dans le silence étouffant de notre pays qui à tout à perdre
      Vais-je passer à l’écran?

      Vous comprenez pourquoi ,ON à aidé la Grèce financièrement avec l’aide de GS, à rentrer dans le bloc atlantique après la dictature et que la misère créée par l’Allemagne permet le contrôle d’un peuple.

  20. Le réchauffement climatique change la morphologie les espèces végétales et animales.

    Les activités humaines ont déjà des conséquences sur la taille, les déplacements et l’alimentation. Le réchauffement climatique a non seulement des conséquences sur la Nature, les millions de réfugiés climatiques et bientôt sur l’espèce humaine, conséquence biologique des autres espèces.

    Source
    http://www.notre-planete.info/actualites/actu_3368_consequences_rechauffement_climatique_nature.php

    La prise en compte des sols, des océans et des forêts diverses comme capture du Co2 montre l’état d’une situation biologiquement intenable pour le climat.

    « Cette étude rappelle que l’homme émet à présent, en incluant la déforestation, prés de 10 milliards de tonnes de carbone par an (10 fois plus qu’en 1940), soit plus de deux fois la quantité que peut absorber la Terre dans ses sols, ses océans et ses forêts. »

    Les effets sont hélas catastrophiques pour les espèces végétales qui ont tenté de migrer (avec des désastres évidemment) pour tenter de survivre (toujours la même source) :

    « Elle montre que les espèces végétales sont remontées, en moyenne, de 30 mètres tous les 10 ans pour tenter de s’adapter aux nouvelles conditions thermiques et climatiques (Science). Cette étude montre que si certaines espèces parviennent à s’adapter tant bien que mal à ce changement climatique, d’autres ont beaucoup plus de mal à survivre et sont globalement menacées dans leur existence. »

    Leurs survies concrètement, c’est à dire que les capacités terrestres de déplacements ne mènent pas obligatoirement vers des montagnes, car les plantes et les populations végétales rejettent de l’oxygène, nous permettant de respirer.

    L’acidification des océans (les zones mortes), la désertification des sols (l’extanction des zones arides sur Terre), la diminution des zones forestières (tropicales ou diverses) sont des conséquences des activités humaines. Ceux-ci sont biologiquement nécéssaires à l’équilibre de la vie.

    Il y a de la diversité sur notre planète, tentons de la préserver.

    1. Ceci + cela + le peakoil + Fukushima et j’en oublie, démontre que notre système est à bout de souffle.
      L’espèce humaine dans sa configuration actuelle a besoin de stabilité or c’est le chaos qui se profile.
      Avec plus de 7 milliards d’habitants, cela risque d’être  »sport ».

    1. 250 000 personnes !

      Enorme !

      Selon la loi 78, c’est une manifestation qui peut rapporter jusqu’à 1.25 Md$ canadiens…

    2. Vu le nombre de manifestants et le montant des amendes, c’est peut-être un nouveau moyen pour la province du Québec de renflouer ses caisses…

    3. j’y étais! La police va venir me chercher dans mon lit.Et comme nous le scandions : »la loi 78 on s’en calisse! » Traduction:on s’en fout!

  21. Ca y est ça vient pour mon prochain,

    Mais je sens pas plus la chose je sais pas pourquoi,

    Toujours des trucs plus ou moins clairs, rien que des choses opaques en fait,

    Alors un jour quelqu’un lui dit à distance :
    « Pas bien jj, de te mettre plus ou moins petitement en pétard comme l’autre jour »

    Le plophète pas du tout surpris d’entendre la chose :
    « Présenta alors tout de suite ses plus plates excuses, et demanda qu’on aille tout de suite retrancher certains passages de l’écriture spécialement pour l’occasion. »

    Un autre plus ou au moins offusqué sur le moment :
    « Alors que nous savons bien, que tu n’es pas non plus le premier coco du pays, et cela même à marée basse avant la prochaine douloureuse par derrière »

    Le petit plophéte amateur du moment répondit :
    « C’est bien vlai ! En réalité, toujours pas plus de réelle remise en cause parmi les premiers responsables sur les premiers marchés mondiaux !

    Et comme sur ce sujet, j’ai bien plus l’impression qu’un bon plophète amateur, doit surtout ne pas trop faire de vagues et remous, un peu comme autreflois sans doute.

    Alors les premiers docteurs du tout négoce des choses l’interpellèrent :
    « Mais pour quelle raison oses-tu encore nous faire la leçon au sujet de l’écriture ? »

    Le plophète n’ayant plus trop la confiance :
    « En vlai je vous le dis, c’est parce que j’aime plus trop le grand sortilège marchand du monde dans les têtes.

    Un autre prit la relève :
    « Par quel autre signe plus visible, peux-tu nous confirmer ce que tu avances ? »

    « Pourquoi tes vêtements sont-ils tachés de rouge et pourquoi tes habits ressemblent-ils à ceux des vendangeurs qui foulent au pressoir ? » (Ésaïe 63.2).

    «Te rends-tu bien compte Jérémie de ton propre incivisme, de ta première responsabilité humaine »

    Il répondit avec autre douceur :
    « Attendez, attendez j’en suis quand même pas le premier responsable d’une plus grande martingale pour les peuples.

    Bal des vampires où de tous les émasculés de la terre. Plus un seul dans mon temps, qui n’ose reprendre en choeur le flambeau des prophètes de l’histoire.

    Tout s’achète et tout se vend au rabaias, et cela même parmi les plus hautes personnalités du monde, qui ne dit rien, consent plus grandement la chose avec les premiers marchands d’illusions et de sortilèges.

    « C’est parce que j’ai été bien seul à fouler la cuvée. Et nul parmi les peuples n’a été avec moi, oui, j’ai foulé les peuples dans ma colère, je les ai piétinés dans mon indignation. Leur sang a rejailli sur mes habits, ( et cela de tous bords ) j’ai taché tous mes vêtements (Ésaïe 63.3).

    J’ai regardé partout : personne pour me suivre ! Je me suis étonné : n’y a-t-il donc personne pour me prêter main forte ? Mais non le tout confort matériel séduit tellement les élites, peut-être pour ça d’ailleurs que le monde ne peut pas vraiment changer de valeurs de vie.

    Et dire qu’à force de vouloir sans cesse avoir position, raison et lumière, cela n’a jamais rendu autant le monde au bord de la ………… vous y croyez encore vous à tout ceci et cela ?

    Pourquoi tant de foies crevées dans les coeurs ? Alors quand vous entendrez parler de grenouilles et d’autres crapauds, ne soyez pas surpris dans leur propre endurcissement.

    Alors de fois je viens sur le blog et puis je m’en retourne, car après, on viendra encore me reprocher à distance d’être une plus grande pondeuse à cocos ou de je ne sais quoi.

    On dira de lui maudit prophète de l’écriture ! Il aime pas plus avoir la langue dans sa poche.

    Mais le bras du très haut n’ai pas toujours contre moi, et mon indignation a été mon soutien. J’ai écrasé les méchants dans ma colère, je les ai enivrés, j’ai fait couler leur sang par terre (Ésaïe 63.5-6).

    Bref dans notre temps qui aime bien, chatie bien mal les premiers marchands irresponsables de la terre, l’homme n’apprend rien de l’histoire, aussi bien celle de Jérémie.

    Car les premières affaires matérielles prennent constamment à chaque fois le pas sur les écritures, tant en matière de ceci ou cela.

    En réalité, ils n’aiment pas plus les prophètes les plus génants de l’écriture :
    « Alors nous vous l’avons bien dit que c’est d’abord un gaucho ou un coco ? »

    Et c’est alors que le monde reparti comme en 14, faudrait toujours s’émasculer les roustons.

  22. cela devient quand même complexe!
    Ce que je retiens, c’est que les risques pris se réalisent nécessairement et que les dépôts sont menacés.
    Dans ce contexte, on comprend les retraits massifs par les particuliers, et la nécessité que les banques centrales doivent à nouveau injecter des sommes toujours plus gigantesques.
    Le risque d’hyperinflation est limité, car le phénomène est désormais mondial, et les sommes retirées et thésaurisées ne vont certainement pas réapparaître de si tôt, faute de placements non risqués.
    En clair, sans recours au SMT, il est tout à fait impossible que ces sommes servent à l’économie.

  23. Quand je pense que les Grecs ont déjà perdu une première fois leur indépendance parce que les riches seuls refusaient de sacrifier leur fortune pour les défendre. Bon, il s’agissait d’Athènes pas de la Grèce.. C’étaient les Perses qui finançaient le parti de Démosthène qui essayait de mobiliser les Athéniens, d’obtenir des riches qu’ils financent la défense contre Philippe.

  24. Billet passionnant.

    « Qui va payer la crise est une question encore largement en suspens » … Touf touf …. On a une vague idée, non ?

  25. Hey, les chums !!

    rien, rien, juste que ça fait plaisir de vous voir toujours aussi velus …

  26. Les méchants financiers seraient-ils non seulement des mauvais joueurs mais aussi des tricheurs ?

    Outre le fait que la réponse me semble être dans la question 😉 je ne résiste pas à la tentation de partager ici un article du New York Times (il date un peu : 12 mai 2012) – la traduction est de mon cru :

    Le 12 mai 2012

    Les Capitalistes et Autres Psychopathes
    Par WILLIAM DERESIEWICZ

    Ce pays [les USA, NDT] est le théâtre d’un débat au sujet des riches : qui sont-ils, quel peut bien être leur rôle social, sont-ils bons ou mauvais. Hé bien, jetez un œil sur ceci : une étude récente a montré que 10 % des gens qui travaillent à Wall Street sont des « psychopathes cliniques » – ils font montre d’un manque d’intérêt et d’empathie envers les autres, et d’une « capacité sans précédent au mensonge, à l’invention et à la manipulation. » (la proportion [de psychopathes cliniques] dans la population globale est de 1 %). Une autre étude a, elle, conclu que les riches étaient plus enclins à mentir, tricher et contrevenir à la loi.

    La seule chose qui m’intrigue à propos de ces études, c’est qu’il y ait des gens qui trouvent leurs résultats surprenants. Wall Street, c’est le capitalisme dans sa forme la plus pure, et le capitalisme repose sur les mauvais comportements. Ceci ne devrait pas faire la une. L’écrivain anglais Bernard Mandeville en disait autant il y a presque trois cents ans dans un traité philosophico-satirico-poétique connu sous le nom de « La Fable des Abeilles. »

    « Vices Privés, Bénéfices Publics », c’est le sous-titre du livre. Machiavel du royaume de l’économie – homme qui nous montrait tels que nous sommes, et non tels que nous aimons à penser que nous sommes – Mandeville arguait que la société de commerce crée de la prospérité en prenant le contrôle de nos pulsions naturelles : fraude, luxure et fierté. Par « fierté », Mandeville entendait « vanité », par « luxure », il entendait le désir de se laisser aller à la sensualité. Ces éléments créent la demande, comme le sait chaque professionnel de la publicité. Du côté de l’offre, il y a la fraude, comme on dit : « Toutes les places d’échange connaissaient la tricherie, Aucune Criée ne se faisait sans tromperie. »

    En d’autres termes : Enron, BP, Goldman, Philip Morris, G.E., Merck, etc., etc.

    En d’autres termes : fraude fiscale, évasion fiscale, violations de la sécurité des produits, dépôts clandestins de produits toxiques, paris truqués, surfacturations, parjures. Le scandale de corruption chez Walmart, le scandale des écoutes de News Corp. – il vous suffit d’ouvrir les pages économiques de votre journal n’importe quel jour. Arnaquer vos salariés, blesser vos clients, détruire la terre. Laisser le peuple payer l’addition. Ce ne sont pas des anomalies : c’est comme ça que fonctionne le système : on se tire de toutes les situations possibles, et on se faufile pour s’échapper quand on se fait prendre.

    J’ai toujours trouvé le concept d’école de commerce amusant. Quels sont les cours au menu ? Comment Voler Veuves et Orphelins ? Comment Ecraser Encore un peu Plus les Pauvres ? Comment Avoir le Beurre et l’Argent du Beurre ? Comment Se Gaver de Deniers Publics ? Il y a quelques années, un documentaire appelé « La Firme » a été projeté. Ce documentaire était construit sur l’hypothèse que les entreprises sont des personnes, et se posait ensuite la question de savoir quelles sortes de personnes elles étaient. La réponse était, très précisément : des psychopathes, indifférents à autrui, incapables d’éprouver de la culpabilité, exclusivement focalisés sur leurs propres intérêts.

    Il existe des entreprises éthiques et des hommes d’affaires éthiques, bien sûr, mais, pour ce qui est du capitalisme, l’éthique est purement et simplement optionnelle, purement extérieure à ce dernier. Attendre des marchés qu’ils fonctionnent de manière morale, c’est commettre une erreur sémantique. Les valeurs capitalistes sont l’antithèse des valeurs chrétiennes.
    (Comment les chrétiens les plus bruyants dans notre vie publique peuvent en même temps être les supporters les plus belliqueux de marchés totalement libres est une question à poser à leurs consciences.) Les valeurs capitalistes sont aussi l’antithèse des valeurs démocratiques. Tout comme l’éthique chrétienne, les principes d’un gouvernement républicain nous enjoignent de tenir compte des intérêts d’autrui. Le capitalisme, qui suppose la recherche obsessionnelle du profit, voudrait nous faire croire que c’est chacun pour soi.

    Récemment, on a beaucoup parlé de « créateurs d’emploi », une expression que nous devons à Frank Luntz, le gourou de la propagande de droite, à propos du fantôme d’Ayn Rand (*). En d’autres termes, les riches méritent toute notre gratitude, ainsi que tout ce qu’ils possèdent, et toute autre considération n’est que la traduction de l’envie qui nous mine.

    Primo, si les entrepreneurs sont des créateurs d’emplois, alors les travailleurs sont des créateurs de richesse. Par leur travail, les travailleurs créent de la richesse pour les entrepreneurs – la productivité excédentaire, qui dépasse les salaires et autres compensations, qui va aux profits des entreprises. Aucune des parties en présence n’a pour objectif d’être bénéfique à l’autre, mais néanmoins c’est ce qui se produit.

    Il faut également être conscient que les entrepreneurs et les riches sont deux catégories différentes avec un recouvrement qui n’est que partiel. La plupart des riches ne sont pas des entrepreneurs ; ils sont les dirigeants de grandes entreprises, des gestionnaires institutionnels d’autres sortes, les avocats et médecins les plus riches, les professionnels du spectacle et les athlètes les plus célèbres, des gens qui ont simplement hérité de leur fortune ou, oui, des gens qui travaillent à Wall Street.

    Le PLUS important, c’est que ni les entrepreneurs, ni les riches n’ont le monopole de l’intelligence, du dur labeur ou de la prise de risque. Il y a les scientifiques – et les artistes, et les sages – qui sont tout aussi malins que n’importe quel entrepreneur, sauf qu’ils sont intéressés par d’autres types de récompense. Une mère célibataire qui a un job et s’astreint à suivre des études universitaires travaille tout aussi dur qu’un gestionnaire de hedge fund. Une personne qui s’engage dans un prêt hypothécaire – ou dans un prêt étudiant, ou qui décide d’avoir un enfant – sur la base d’un emploi qu’elle sait pouvoir perdre à tout moment (peut-être grâce à l’un de ces créateurs d’emploi dont nous parlions) prend autant de risques que quelqu’un qui lance sa propre affaire.

    La mise en place de politiques essentielles dépend de ces perceptions : que va-t-on taxer, comment et à quelle hauteur, qu’allons-nous dépenser, et pour qui. Mais, si « créateurs d’emploi » est peut-être une expression relativement récente, la vénération qu’elle sous-entend – et le mépris qu’elle signale si clairement – ne le sont pas. « Les américains pauvres sont encouragés à se haïr, » écrit Kurt Vonnegut dans « Abattoir N° Cinq ». Et, de la sorte, « ils se moquent d’eux-mêmes et glorifient les classes supérieures. » Notre mensonge le plus destructeur, ajoute-t-il, « est qu’il est très aisé pour n’importe quel américain de faire fortune. » Le mensonge se perpétue encore aujourd’hui. Les pauvres sont des paresseux, ils sont stupides, et mauvais. Les riches sont brillants, courageux et bons. Ils répandent leur bonté sur le reste d’entre nous.

    Mandeville pensait que la recherche individuelle de son propre intérêt pouvait rebondir dans le domaine du bien commun, mais contrairement à Adam Smith, il ne pensait pas que cela se passerait « tout seul ». La « main » de Smith était « invisible »– résultat automatique du fonctionnement des marchés. Mandeville y mêlait « la gestion adroite d’un politicien talentueux » – en termes d’aujourd’hui, la législation, la régulation et la taxation. Ou, comme il l’exprimait en vers : « Vice devient Bénéfice / Quand contraint par Justice. »

    WILLIAM DERESIEWICZ est essayiste, critique et auteur de « L’éducation de Jane Austen. »

    (*) pour info : Ayn Rand est considérée comme la théoricienne d’un capitalisme individualiste ainsi que d’un libertarianisme refusant toute forme de coercition et prônant les valeurs de la raison, du travail et de l’« égoïsme rationnel », son concept central. Figure de l’anti-communisme radical, Ayn Rand prône également l’indépendance et le « laissez-faire » face à toute forme de collectivisme ou de religion établis. […] Elle avait trouvé dans Ludwig von Mises, lui aussi émigré aux États-Unis, le grand théoricien contemporain du laissez-faire qui complétait sa compréhension de l’économie.

  27. à Hououji Fuu

    « Arnaquer vos salariés, blesser vos clients, détruire la terre. Laisser le peuple payer l’addition. Ce ne sont pas des anomalies : c’est comme ça que fonctionne le système : on se tire de toutes les situations possibles, et on se faufile pour s’échapper quand on se fait prendre. »

    C’est de la sociologie moderne.

    « J’ai toujours trouvé le concept d’école de commerce amusant. Quels sont les cours au menu ? Comment Voler Veuves et Orphelins ? Comment Ecraser Encore un peu Plus les Pauvres ? Comment Avoir le Beurre et l’Argent du Beurre ? Comment Se Gaver de Deniers Publics ? »

    Faut aussi faire payer les étudiants pour beaucoup de futurs stagiaires gratuits avant d’apprendre ça. C’est peut-être le meilleur moyen de formation.

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