L'actualité de la crise : QUI VA PAYER ? par François Leclerc

Billet invité.

Qui va payer pour la crise ? Cette interrogation qui résume tout reste sans réponse définitive, malgré les mauvaises intentions. Les Grecs viennent de mettre les pieds dans le plat en refusant de continuer à le faire, et les dirigeants européens se raccrochent à une solution politique qui n’évitera pas une renégociation des conditions de leur plan de sauvetage. La situation espagnole glisse du bout des doigts d’un gouvernement qui tente de ne pas avoir à accepter un tel plan. Le New Deal de Roosevelt fait progressivement référence, sans être pour l’instant assorti de rien de concret, sauf pour l’instant un catalogue à la Prévert.

Sur le terrain des banques, Jörg Asmussen de la BCE tente de répondre à cette même question en suggérant la création sans attendre d’une bad bank ; elle serait destinée à prendre en charge la totalité des actifs immobiliers espagnols toxiques. Dans le but de faire une fois pour toutes le ménage après avoir pendant tant de mois dissimulé ce qui ne peut plus l’être.

Mais il va plus loin, réaffirmant la position de la BCE, en réclamant la mise sur pied d’un « fonds de liquidation des banques à l’échelle européenne ». C’est prôner pour celles-ci une mutualisation de leur sauvetage et se défausser sur les États. Car si le MES devait obtenir la possibilité de financer directement les banques, ce que les Allemands refusent encore, ce sont les finances publiques qui garantiront in fine les emprunts du MES…

La dette est trop grosse pour être remboursée en totalité (TGRT). Au fil des expédients destinés à le nier, qui s’épuisent, cette vérité va finir par s’imposer. Il est encore possible de chercher à gagner du temps, mais pour combien de temps ? Le tonneau des Danaïdes a cette particularité bien connue d’être percé.

Avant même d’avoir été ratifié, le pacte budgétaire européen se confirme inapplicable. L’ajout d’un volet croissance est un cautère sur une jambe de bois. Le ménage qui est désormais engagé dans les coffres des banques espagnoles met une fois encore en évidence que, dans sa globalité, la dette européenne est tout à fait indigeste. Une remise à plat et des reconsidérations d’envergure sont nécessaires.

« Une croissance à crédit nous ramènerait au début de la crise » vient de déclarer Angela Merkel au Bundestag. Michel Sapin, donné pour futur ministre des finances français, lui donne dans la foulée raison sur ce point. Pourtant, sans même s’en rendre compte, la chancelière vient de localiser l’origine de la crise – ce crédit qui faisait office de substitut – ne voyant d’autre ressource pour ne pas recommencer que d’accroître « la compétitivité », sans préciser qui en fera les frais et qui en recueillera le bénéfice. Cela revient à préconiser de peser sur les revenus des salariés sans le bénéfice de la compensation du crédit. Sur quoi reposera alors le retour de la croissance salvatrice ? Sur un magistral essor de la productivité ? Ces gens sont de dangereux rêveurs qui vont nous vendre une croissance miraculeuse.

61 réponses sur “L'actualité de la crise : QUI VA PAYER ? par François Leclerc”

    1. Excellent ! Dans le même esprit, le Canard enchaîné annonce le prochain gouvernement:

      – ministre à la condition féminine: DSK
      – ministre aux industries horlogères: Julien Dray

      Etc.

    2. Grandiose !
      Espérons qu’il n’y aura pas de remake. 😉
      On les a assez vus.

      1. Pas d’illusion!
        On prend des clones et on recommence avec des bourgeois qui ferons suer Le burnous,
        Elaborerons Le 75% pour tous,
        Ruinerons les locaux et sauverons leurs magots aux paradis fiscaux.
        La seule difference est que les francais de gauche croient avoir elu l’un des leurs ,
        Un prozac quoi !!

    3. Un véritable nanar… et en plus, ça n’arrêtait pas de brailler…. impossible de dormir pendant la séance…

      Remboursez!!!….

    1. Oui, effectivement. Je me pose des tonnes de questions sur ces sujets économiques, mais pas celle-ci, lol. Qui va payer ? Nous. Et c’est déjà en cours depuis fort longtemps.

  1. Si on en croit la carte électorale des dernières régionales et municipales, la Gauche devrait l’emporter haut la main aux prochaines législatives. Cette fois-ci, il n’est pas du tout sûr que le FN soit aussi performant qu’au premier tour de la présidentielle. Dans ce cas, c’est plutôt le vote radical à gauche qui pourrait – logiquement – recueillir les suffrages, histoire de pousser les décisions radicales qui sont tant espérées de nos concitoyens. Et si le FN se maintient, voire fait encore mieux, on se retrouvera dans une situation proche de la Grèce, le plan Troïka en moins. Dans ce cas aussi, des décisions vigoureuses devront être prises pour répondre à tant d’attentes désespérées.

    Ces gens qui nous gouvernent ne voient-ils pas que « l’UMPS » décrié par Marine est le pendant aux 2 partis traditionnels grecs ? Et que se passe-t-il quand ni l’un ni l’autre ne prend de décision réellement ? Hein ?

    1. @ ThomBilabong

      « Cette fois-ci, il n’est pas du tout sûr que le FN soit aussi performant qu’au premier tour de la présidentielle »

      je n’y mettrais pas ma main à couper, l’an dernier aux cantonales, le FN a cartonné en présentant des candidats fantoches, puis au second tour, les cantons traditionnels de gauche ont élu les candidats de gauche, il se passera aux législatives la même chose, le FN va cartonner au 1er tour, se maintenir dans une centaine de triangulaire qui vont permettre au PS de réaliser une vague rose.

      la vague rouge si elle doit venir, viendra la prochaine fois après l’échec du gouvernement hollande, comme en grèce en quelque sorte.

      1. la vague rouge si elle doit venir, viendra la prochaine fois après l’échec du gouvernement hollande, comme en grèce en quelque sorte.

        Le pire n’est jamais sûr de la voie (voix) qu’il empruntera. Cela peut très bien aussi être un FN aveugle.

  2. Le tableau clinique dresse dans votre dernier paragraphe a quelque chose d’impitoyable. Entendu Cohn Bendit comparer le discours de l allemagne a la grece a celui des vainqueurs d un autre temps qui affirmaient « l allemagne paiera ». Heureusement que l histoire ne repasse pas les plats…

    1. Cela revient à préconiser de peser sur les revenus des salariés sans le bénéfice de la compensation du crédit. Sur quoi reposera alors le retour de la croissance salvatrice ? Sur un magistral essor de la productivité ? Ces gens sont de dangereux rêveurs qui vont nous vendre une croissance miraculeuse.

      impeccable démonstration en effet

  3. « L’UE ne deviendra jamais les Etats-Unis d’Europe »

    C’est ce qu’a déclaré Herman-Van-Rompuy. Pour sûr on ne peut qu’être d’accord avec lui.
    L’UE c’est avant tout un club d’Etats sous influence de grands intérêts financiers, qui signent des Traités entre eux, sans consulter leurs peuples.
    Inutile de rappeler que lorsque par impossible un peuple vient à être consulté, s’il ne répond pas dans le sens souhaité on le consulte à nouveau jusqu’à ce qu’il donne la réponse attendue, ou plus simplement on ne tient pas compte de son choix.
    Dans cette construction baroque, la démocratie est soumise à une sorte de principe de subsidiarité. C’est à dire qu’elle n’ a droit de citée que dans le cadre des espaces nationaux, du moins c’était le cas jusqu’à ce que la crise des dettes privées et publiques vienne tout bousculer.
    Le cas de la Grèce est emblématique, les choix (qui peuvent être discutable par ailleurs) faits par le peuple dans le cadre d’élections démocratiques deviennent de plus en plus gênants.
    Dès lors il n’y a pas trente six solutions, soit la Grèce fait défaut et sort de l’ eurozone, soit elle reste dans l’ eurozone mais la démocratie est suspendue pour un temps indéterminé, celui nécessaire à appliquer les plans d’austérité censés relancer une hypothétique croissance.
    C’est un choix cornélien. Si l’on se réfère au cas de l’Islande, la première solution serait peut-être la moins mauvaise des deux pour les grecs, par contre pour les créanciers pas vraiment.
    Décidément Herman-Van-Rompuy a raison , l’UE – ce machin comme aurait dit le grand Charles – ne sera jamais les USA, elle semble plus proche dans son essence de l’ancienne URSS.
    Seule l’idéologie dominante diffère: l’ordo-libéralisme, en lieu et place du socialisme scientifique.
    L’ Europe au cours de son histoire agitée, aura enfanté toute sorte de monstres, le dernier en date est en train de s’épanouir sous nos yeux incrédules. Car on peut se poser des questions sur la légitimité d’un système qui dans sa logique aveugle a besoin de mettre entre parenthèses la démocratie – au risque de la tuer – pour survivre. En commençant par le pays berceau de la dite Démocratie, ce qui symboliquement est très fort.

    1. Macarel 10 mai 2012 à 23:16

      L’UE c’est avant tout un club d’Etats sous influence de grands intérêts financiers, qui signent des Traités entre eux, sans consulter leurs peuples.

      Club qui n’est même plus “sous influence” mais directement “aux ordres” de ces intérêts financiers, de préférence US.
      Pourquoi Mme Merkel se met-elle, en guise de plan Marshall, à nous parler d’investissements ? Oh, ce ne sera pas dans l’intérêt des peuples, mais dans l’intérêt des financiers qui lui tiennent la main.
      Quant à la Grèce, jamais l’UE ne la laissera sortir de l’Euro, et moins encore de l’Europe : elle présente un intérêt géostratégique trop grand pour tout ce qui touche à la possession de l’énergie, et c’est bien pourquoi elle est mise en coupe réglée.
      Les banques US, Goldman Sachs en tête, sont en train de faire main basse sur l’approvisionnement énergétique de l’Europe, en toute discrétion, et quand les peuples se réveilleront, il sera trop tard. Je vous recommande ce qu’en écrit ce jour Marie-Caroline Porteu sur son blog
      Ces gens – les gouvernants européens – sont décidément les ennemis jurés de leurs peuples !

      1. @Alexandria

        un intérêt géostratégique trop grand pour tout ce qui touche à la possession de l’énergie

        Vous pourriez expliciter s’il vous plaît. Sauf erreur de ma part la Grèce n’a pas de gisements de pétrole, de gaz, ou de charbon significatifs. Mais par la Grèce passent sans doute des pipelines amenant du gaz ou du pétrole depuis le Moyen-Orient… Et il est vrai la Grèce a du soleil, mais quant à fournir le reste de l’Europe en énergie renouvelable.

      2. La domination mondiale passe par celle de l’énergie.
        Les conflits actuels sont dus à la rivalité de son contrôle et de sa distribution entre la Russie et les USA : Projets Northstream et Southstream contre projet Nabucco.
        L’Europe, sans peu de ressource énergétique mais important consommateur, ne peut qu’en être le spectateur impuissant et soumis.

    2. Nous avons trouvé le monstre, hein, celui qui n a pas fini de prosperer, avec le concours de notre caste d elite, et l on s etonne apres que les montées de facisme a travers l europe progressent;
      le defaut grec semble acquis, et le systeme domino va s activer, atttention…
      et j allais oublier fuku et le reste

    3. « L’UE ne deviendra jamais les Etats-Unis d’Europe »

      Ce jamais est en trop: les 13 états des USA se sont unis parce qu’ils avaient un ennemis commun et un immense territoire à se partager.

      Pour le moment les états européens n’ont que des dettes à se partager et ne s’entendent pour désigner aucun ennemi commun.

    4. Un choix originel oublié :
      Les révolutionnaires américains (Madison en 1776) et français (Sieyès en 1789), pour remplacer l’ancien régime renversé, ont fait un choix décisif qui s’impose encore aujourd’hui des deux côtés de l’Atlantique : ils ont renoncé explicitement à la démocratie, sciemment (même si c’était pour des raisons différentes), au profit de ce qu’ils ont appelé « le gouvernement représentatif ».
      Les citoyens ont alors été réduits, sans avoir été consultés, au rang inférieur de simples électeurs, obligés de choisir un maître pour s’y soumettre ensuite, sans conserver aucun pouvoir entre deux élections, exactement comme le dénonçaient déjà Rousseau et Marat
      à propos du parlement anglais.
      Ce choix de société, dégradant pour le plus grand nombre à qui on impose ainsi de consentir
      au pouvoir plutôt qu’y accéder, n’a pas été débattu par l’ensemble des citoyens de l’époque, ni
      explicitement validé par le peuple depuis : il a été imposé alors par les futurs élus eux-mêmes.

      Donc, qui va payer ? Les maîtres? Posons-nous les bonnes questions .

  4. Qui payera?
    En théorie, tous les épargnants. En pratique, la question est politique, et il faudra bien, sous peine de troubles de l’ordre public graves, protéger l’épargne jusqu’à peut-être 100 000 euros.
    Si on confisque au-delà de ce seuil, ce ne serait que justice, et l’activité reprendrait ensuite si on abandonne enfin la folie de l’euro!

    1. pourquoi 100000€
      qui possede 100000€
      en travaillant ?
      pourquoi encore la chevre et le choux
      tout prendre ou rien voila la question

  5. A la question posée, on pourrait répondre : les rentiers français.
    D’après un arrêt de la CEJ, l’Etat français n’a pas le droit d’imposer à 25% les dividendes issus de fonds communs de placements étrangers quand ceux provenant de France en sont exonérés.
    Résultats ? Potentiellement 4,5 milliards d’euros à rembourser.
    Sauf que Bercy fait chauffer les ordis pour justement anesthésier le coût, en instaurant une fiscalisation sur ces dividendes provenant de France.

    Ou quand la CEJ vient à l’aide d’une potentielle politique de gauche d’anéantissement des niches fiscales des revenus du capital et augmenter les recettes de l’Etat, le tout sous couvert d’égalité devant l’impôt !!

    Qui a dit que l’Europe ne servait à rien ?
    🙂

    http://curia.europa.eu/jcms/upload/docs/application/pdf/2012-05/cp120058fr.pdf
    http://www.liberation.fr/economie/2012/05/10/la-france-n-a-pas-le-droit-de-taxer-les-fonds-de-placement-etrangers_817959

  6. Le plus logique, et le plus simple peut-être, serait de faire payer ceux qui ont de l’argent de trop, pas ceux qui en manquent. Bien sûr, il en manque à tout le monde mais à certains plus que d’autres, ces autres qui en ont suffisamment pour le prêter à intérêt.
    De plus, l’expérience grecque montre que le prendre à ceux qui n’en ont pas/plus ne fonctionne pas bien.

  7. Prenons le cas de l Espagne , Bankia etait deja a sa creation une bad bank deguisee , car elle reunissais beaucoup de caisses d epargne en faillite non declaree .
    Avec Rodrigo Rato , un des champion de la crise Espagnole et Europeenne comme president , moins d un an plus tard le resultat est patent .
    Alors justement les clients qui avaient place leur euro dans cette banque , se presente aux guichet et ne recoivent rien sinon des promesses ….
    En Argentine en 2000 cela s appelait le « corralito » a tel point que des retraites se presentaient avec une grenade en main , pour se faire payer leur cotisation mensuelle (authentique).
    Les latins etants tous du meme bois cela pourrait bien s etendre a l Espagne d ici peu et ensuite je vous laisse deviner… .

    1. « les clients qui avaient place leur euro dans cette banque, se presente aux guichet et ne recoivent rien sinon des promesses »

      D’où tu sors ça? Tu inventes les nouvelles?

  8. La décorrélation actuelle entre le dow Jones et du cac40 vient de la structure du financement des 2 économies. Cela préfigure à la compréhension et à l’objectif de la stigmatisation de la dette. C’est du vent, la finalité sera la meme : globaliser, c’est le controle! le grand inventaire…
    Les besoins et capacités de financement de l’économie US sont différents de ceux de l’économie UE. Non pas dans les quantités (les volumes d’injection) mais dans les qualités (structure du financement). En effet, l’augmentation des soi disantes capacités de financement se traduit différemment dans les deux économies. L’économie US a une structure de financement plus privée que les économies européennes (plus publiques).
    Donc les injections supplémentaires qui d’ailleurs ne se retrouveront pas dans l’économie réelle vont se repartir différemment en fonction de la structure du financement de ces deux zones géopolitiques. Ainsi, le marché action américain voit l’apport financier se repartir en grande partie dans la valorisation boursière de ses entreprises (développement des capacités de financement privé ou désendettement privé par la valorisation ?) mais est-ce réellement pour dégager des capacités d’investissements supplémentaires futures pour le secteur privé ou un désendettement sur des investissements déjà engagés. Le cash dégagé pourrait leurs permettre de s’offrir à bas prix les entreprises UE (valorisation boursière UE en solde).
    Tandis que le marché obligataire européen absorbera la majorité des injections (désendettement des banques qui transfèrent la dette sur les états). Ce qui limitera les capacités de financement public et forcera l’Europe a davantage de financement privé de son économie (si l’euro lâche du leste face au dollar, l’effet sera un peu réduit, donc à voir). La convergence des deux modèles vers une structure de financement privée de l’économie et non plus publique sous la contrainte du pouvoir de la politique monétaire des EU (dollar oblige) et acceptée par la BCE. Vous remarquerez que les membres des institutions européennes montre l’exemple et sont donc faiblement payés de leur point de vue subjectif.
    La FED crée de la monnaie qui s’intègre au sein de la bourse (marché actions EU valorisé). En fait, la dette des EU ne semble pas un problème via le triple A des agences de notation et ce quelque soit son montant !
    Par contre tous les autres états doivent régler leurs dettes (flexibilité pour les uns et rigidité pour les autres). Il pense disposer d’un élastique que l’on peut tirer à l’infini afin de mieux coloniser en imposant leur modèle sous couvert de la mondialisation (standardisation). La BCE crée de la monnaie qui transite vers les banques afin qu’une partie compense leurs pertes au casino de la spéculation sous couvert du crédit attribué au états endettés (par le marché obligataire)… Libéralisme forcé! Dérégulation financière oblige.
    Le marché obligataire européen bouge, le marché actions américain bouge et le rapport euro/dollar bouge légèrement sur le plan macro, est ce une valse ou un tango?. Cela explique probablement pourquoi les deux indices ne sont plus complètement en phase. Lorsque la demande (marché action et non obligataire au EU et marché obligataire et non action UE) aura absorbé la variation de l’offre (QE et touti quanti) alors les deux indices reprendront leur convergence à la baisse comme à la hausse. C’est beau la stratégie macro, non ! L’objectif étant la création d’une seule zone géopolitique de culture anglo-saxonne « les états americano-européens ou EUUE».
    Voilà le présent mais…
    Le talon d’Achille de ce procédé est une possible future surévaluation (surcapitalisation) du marché action EU et surévaluation du marché obligataire UE par rapport à l’économie réelle. Je ne sais pas quand, ni si correction ou krach. Tout dépendra si et quand cet apport se retrouvera dans la sphère réelle. Mais en cas de cycle Kondratieff long (65-70ans environ) confirmé (crise en 2000/2008/201?), de nombreuses entreprises EU feraient faillites, les entreprises UE (faible valorisation actuelle pour une vision sur le long terme sauf canards boiteux) seront plus à l’abri que les Etats Européens (tension inter-EU). La dévaluation serait alors inéluctable (source de conflit géopolitique) et la valeur des biens réels s’envolera sous l’emprise d’une hyper inflation. La concentration des entreprises s’accélèrera et celle des richesse également (certains ont de quoi se mettre à l’abri financièrement pour des milliers d’années, leur patrimoine est suffisamment diversifié). Le nominal (monétaire) rattrapé par le relatif (réel). Comme la loi de la gravité, il y a la loi de la rareté. L’anticipation est un atout.
    D’où l’importance du contrôle de création monétaire (par qui ?) parce que référence (unité de mesure) dans les possibilités d’échanges par le commerce (qualité d’intermédiaire des échanges), c’est son usage premier. Et le financement de l’économie (production, consommation, investissement,..) en a besoin, c’est son usage second,…On parle alors de définition fonctionnelle de la monnaie. Par contre, sa définition institutionnelle pourrait aujourd’hui être remise en cause. Les institutions (FED, BCE,…) ont normalement le devoir (le rôle) de veiller à ce que la définition fonctionnelle soit respectée. Nous verrons bien…Mais les dettes (EU et UE) perdurent avec son service et son assurance, favorisants la continuité du processus. Moralité, les placements sont plus rentables (intérêts et assurances) que les investissements ! C’est la gourmandise…Attention à la crise de foie. Sur le terrain, cela se traduit par des tensions telles que le chômage, l’inflation et la taxation. Ou plus philosophiquement, nous naviguons bien entre charybde (la dette par les banques) et scylla (le chômage par les multinationales)…
    Les banques et les multinationales pilotent le phénomène, ce sont les deux acteurs qui se sont mis d’accord par une alliance dans les années 75. Elles ont depuis le monopole du financement de l’éco. Les états n’ont qu’à bien se tenir ?
    Bon courage.

  9. Je n’ai plus le moindre doute.

    La croissance c’est fini. L’Humanité, sur cette planète, a atteint l’âge adulte et doit retrouver sa dynamique dans un mode plus équitable de partage des richesses. Il vient toujours un moment où il est préférable d’améliorer ce qui existe sans possibilité, ni nécessité, de l’agrandir.

    De toutes façons, la croissance est une promesse hypocrite que le riche fait au pauvre pour, s’emparant des fruits, lui abandonner le fumier des dettes.

  10. Pourquoi les politiques ne font-ils pas appel à l’épargne des citoyens pour racheter les titres de dettes et ainsi s’émanciper des agences de notations et autres financiers trop voraces ?

    1. trois questions
      combien de menage cela represente ?
      combien de menage sans patrimoine ?
      combien de menage en patrimoine negatif ?

  11. Le New Deal de Roosevelt fait progressivement référence, sans être pour l’instant assorti de rien de concret, sauf pour l’instant un catalogue à la Prévert.

    Le problème du New Deal, c’est que ça fait 30 ans qu’on le pratique. 30 ans qu’on finance la croissance par la dette. 30 ans qu’on recule pour mieux tomber.

      1. Ah oui pardon.

        Depuis 30 ans aucun gouvernement ne cherche la croissance et les insitations fiscales à l’endettement privé ainsi que les budgets nationnaux en déficit avaient pour but d’arriver à être en recession.

        Celà dit, c’est réussi.

  12. Je ne vois pas en quoi la croissance sauverait l’un d’entre nous. C’est sans doute pour cela qu’elle est prônée par Attali, l’intellectuel à gages et Lamy, le socialiste gangrené.

    Plus de croissance, c’est une redistribution toujours aussi inégale, dans un contexte de consommation toujours bridée par les prix qui s’envolent, d’emploi toujours sacrifié sur l’autel des exigences faramineuses des superpatrons, actionnaires, qui deviendront inouïes, pourquoi se gêner -. Plus de croissance signifiera aussi l’envol des externalisations, délocalisations, etc, puisque cette « complusion PIB » ne change rien à défauts qui ont cassé déjà la machine actuellement en panne.
    Il faut y ajouter le fait, fondamental, que la Bourse va se sentir confortée, dopée – impunité, et reprise de valeur par les « fondamentaux » – donc la spéculation va redoubler.

    C’est une idée parfaitement ultra-libérale, que cette « relance de la croissance » sans contrepartie, sans changer le plancher pourri. Parfaitement stupide, totalement mortifère au plan sociétal. C’est exiger, en réalité, plus d’inégalités et plus de dérives, les éléments structurels restant inchangés et le mécanisme de la dette privée générant la dette publique restant béant à l’échelle mondiale. C’est tout simplement criminel de proposer ça.
    J’espère que ce n’est le projet de Hollande.

    1. L’ allégeance du ps au capital n’ est pas nouvelle , Hollande suivra les ordres, c inscrit dans l’histoire depuis les  » lumières  »

      Indépendamment je vous propose de lire le plus bel exemple de l’ écart absolu entre le sujet pensant et l’objet pensé « Histoire et conscience de classe » de George Lukacs.

      1. Je milite pour un espoir sans fondement, une déraisonnable espérance, une lumière venue d’ailleurs, un monde nouveau surgissant du tombeau des certitudes. C’est con, hein ?
        J’ai aussi un petit faible pour les déliaisons croissantes, qui obligeront à terme les tempéraments les plus malléables, les caractères les plus carton-pâtes et les consciences des classes les plus aisées à renâcler, puis refuser ce que leur commande l’esprit de corps bien compris.
        Soyons fous!

      2. @ Contemptuer
        « Je milite pour un espoir sans fondement, une déraisonnable espérance, une lumière venue d’ailleurs, un monde nouveau surgissant du tombeau des certitudes. C’est con, hein ? »

        Donc nous sommes 2 « cons »

        J’aime partager ma connerie base sur la lente compréhension de diverses lectures , vivement que je puise lire , un prolétaire conceptualisant les réels intérêts de sa classe .

      3. je milite pour un espoir sans fondement, une déraisonnable espérance, une lumière venue d’ailleurs, un monde nouveau surgissant du tombeau des certitudes. C’est con, hein ?

        il reste toujours l’insondable, l’inconnu . Puisqu’au fond on ne sait jamais ( à moins d’être mort avant l’heure) et comme ce qui peut surgir procède de la liberté ( s’il en reste ) de penser, d’agir , cela, selon le monde ( qui je l’espère ne se laissera pas faire) cela nous donne encore quelques chances…
        Par dessus tout , il y a quelque chose à ne jamais perdre de vue . ce par dessus qui est aussi dessous 😉

      4. @Joel
        Les livres, c’est à peu près la seule liberté réelle qui nous reste…
        @Eric L
        « il y a quelque chose à ne jamais perdre de vue . ce par dessus qui est aussi dessous »
        Je vois que Monsieur a son avenir devant lui, mais il l’aura dans le dos chaque fois qu’il fera demi-tour…;)

  13. L’actualité de la crise : QUI VA PAYER ? par François Leclerc ; on va commencer avec les chômeurs Belges par exemple .
    Mais pas d’ inquiétude , le reste de l’ utopique Européenne suivra.

    http://mobile.lesoir.be/actualite/belgique/page_11163_914847.shtml

    En France, Laurence Parisot : «Nous sommes tous, gouvernement, syndicats, patronat, dans le même bateau» , Le Costa Concordia ? 🙂

    Si vous voulez lire son interview, à pleurer de rire ou non!!! : http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0202056038306-laurence-parisot-nous-sommes-tous-gouvernement-syndicats-patronat-dans-le-meme-bateau-321928.php

  14. La dette des ménages, les prix (hors de prix) de l’immobilier pour les masses, la hausse excessive des prix alimentaires, le coût très élévé des assurances pour les primo-arrivants.

    Tous ses débats sont occultés, n’existent pas alors qu’ils sont centraux dans l’économie. Non seulement les prix sont très chers mais en plus les salaires ne suivent pas ou vont à la baisse (délocalisation internationale).

    Toutefois, il y a une prise de conscience (c’est le cas) qu’un nouvel effet d’emballement de croissance par les dettes ne fera qu’amplifier une situation alors que les prix sur le marché sont élevés.

    Il n’y a même pas de marchés émergeants dans le sens que les salaires sont de misères pour créer un marché intérieur ou à l’international. C’est une impasse économique. C’est à dire que les marges colossales qui génèrent des salaires de millionnaires ne profitent même pas aux masses. Il y a dans les 2 cas, aucun effet d’emballement économique.

    Il faut en plus rajouter que la planète ne peut non seulement suivre le rythme de consommation à l’occidental, mais encore moins au niveau mondial.

    Ce n’est pas la direction d’une volonté de reconstruction économique avec de l’accessibilité aux masses.

  15. « fonds de liquidation des banques à l’échelle européenne  »
    le bien nommé, aller on liquide les banques, toutes et on recommence en mieux

    « Ces gens sont de dangereux rêveurs qui vont nous vendre une croissance miraculeuse. »

    une dernière pensée hautement réfléchie: « il faut d’abord créer les conditions de la richesse et le richesse ellle-même et après on la redistribuera( Naja Vallaud-Belkacem)

    Youpie!!!!!!!!!!!!!!!

    1. « il faut d’abord créer les conditions de la richesse et le richesse elle-même et après on la redistribuera( Naja Vallaud-Belkacem)

      Décidément la valeur n’attend pas le nombre des années

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