L'actualité de la crise : UN BRÛLOT VIENT D'ÊTRE LANCÉ, par François Leclerc

Billet invité.

« Les pressions sur les banques européennes restent élevées. Elles font face aux risques de la dette publique, à une croissance économique faible, à une hausse des exigences lors du renouvellement de leurs emprunts arrivant à maturité et à la nécessité de renforcer leurs réserves pour regagner la confiance des investisseurs. » A les lire attentivement, les auteurs de ce constat ne sauraient être plus clairs, mais qui sont-ils donc pour se le permettre ?

Ce sont les rédacteurs du rapport semestriel du FMI, qui tirent la conclusion de leur analyse que les 58 plus importantes banques européennes vont devoir pratiquer un gigantesque désendettement d’ici fin 2013. La valeur médiane de la fourchette de leur estimation est de 2.600 milliards de dollars (soit 7% de leurs actifs), ce qui va se traduire par un reflux du crédit chiffré à -1,7%, ainsi qu’un par recul de -1,4% du PIB de la région. Il va aussi en résulter une baisse de la valeur des actifs, vu la quantité qui va être vendue dans la précipitation, atteignant celle des actifs conservés et créant ainsi un phénomène de boule de neige. L’image qui s’impose est celle d’un bateau dont les membres de l’équipage jettent dans l’urgence tout ce qu’ils peuvent par dessus bord afin de l’alléger et l’empêcher de sombrer.

Un tel montant de désendettement signifie que les banques en question vont continuer de privilégier la réduction de la taille de leur bilan – principalement ventes d’actifs, mais aussi diminution du crédit – à l’augmentation de leurs fonds propres; un choix qui est déjà engagé, comme on peut le constater. Mais comme cet accroissement n’en reste pas moins une nécessité, le délestage des banques n’étant pas sans lourdes conséquences, il va falloir trouver une solution. D’autant que le rapport confirme un phénomène très inquiétant pour la solidité de l’édifice : la quantité d’obligations souveraines pouvant être considérées comme sûres décline, il est même avancé le chiffre de 16% du stock disponible, ce qui accroît la difficulté de s’en procurer pour consolider les bilans bancaires et va en renchérir le coût. La crise de la dette publique interagit avec celle de la dette privée, en voici une nouvelle illustration des plus redoutables, car le système financier repose fondamentalement sur la première… C’est bien pour cela qu’il cherche à obtenir le retour à une situation dite à zéro risque.

Le FMI est conduit à préconiser, « si la situation le justifie », l’injection de fonds publics afin de recapitaliser les banques , « pour briser le « lien pernicieux entre la dette souveraine et publique » que vient de dénoncer Olivier Blanchard, l’économiste en chef du FMI. L’indispensable recapitalisation et restructuration des banques est décrite comme jamais elle ne l’a été auparavant. Afin d’y parvenir, le Fonds réclame que le FESF et le MES – les structures européennes mises en place pour aider les États en difficulté – puissent directement aider les banques, sans passer par les États, semblant oublier que ce sont eux qui financent ces structures en empruntant aux banques ! Ce monde est infernal !

Les auteurs du rapport craignent que la capacité des banques à attirer les investisseurs ne soit pas acquise, ce qui vient déjà de conduire la BCE à se substituer auxmarchés, au tout dernier moment. La question posée étant de savoir qui pourra prendre le relais, la réponse est donnée dans la foulée…

Au moment même où les membres du FMI se chamaillent à propos de l’augmentation de ses capacités de prêt, dans le but d’aider les États européens, le déséquilibre du système bancaire européen est révélé dans toute son ampleur, impliquant qu’une solution à celui-ci soit simultanément trouvée. Christine Lagarde devrait parvenir à réunir « la masse critique » qu’elle tente d’obtenir, après l’avoir réduite par réalisme. Non pas en regard des besoins, comme elle l’affirme, mais en fonction des offres. Mais cela au moment où la situation bascule, rendant difficile de continuer à mettre en avant la dette publique pour mieux escamoter la privée. C’est l’endettement dans son ensemble qui est en question.

Enfin, toujours selon le FMI, au danger d’un désendettement trop rapide et simultané de toutes les principales banques, et de la baisse du crédit qui va en découler, doit être opposé cette recapitalisalisation partielle qu’il évoque, considérant qu’elle sera plus déterminante pour la relance que des mesures s’appuyant sur les ressources fiscales des États. Et pour cause ! Une intervention tous azimuts de la BCE est également préconisée, s’appuyant sur la baisse de son principal taux, des achats renouvelés de la dette souveraine et de nouvelles injections de liquidités dans le système bancaire. Exactement le contraire de ce que préconisent les Allemands et leurs alliés européens, précisément ce que les Américains ne cessent de préconiser.

Avec la crise bancaire espagnole en cours – que le gouvernement tente sans moyens de colmater en la minimisant, alors que les prix de l’immobilier ont chuté à 50% de leur valeur initiale d’après l’agence Fitch – l’éclairage que le FMI vient de donner sur le système bancaire européen devrait inciter à reconsidérer la stratégie de réduction du déficit actuelle, qui suscite de plus en plus de critiques car elle l’est déjà dans les faits. Et, comme le tente dorénavant le Fonds à sa manière sans aller au bout de sa logique, de briser les interactions entre la dette publique et privée.

Les gouvernements espagnols et italiens sont en effet arrivés à la conclusion qu’ils ne peuvent pas réduire leurs déficits comme il leur est demandé et cherchent à favoriser une évolution de la politique adoptée. A son tour, le gouvernement italien vient de revoir ses prévisions, prévoyant une contraction accrue du PIB ( -1,2% alors que le FMI prévoit déjà -1,9%) pour retarder en conséquence le retour à l’équilibre budgétaire. Ce que Mario Monti a commenté en expliquant en ancien élève de la Compagnie de Jésus que « le dette se trouve sur un chemin de réduction progressif mais durable »…

Au chapitre de la définition d’une stratégie alternative, rien n’est cependant clair. L’émission d’euro-obligations vient à nouveau d’être préconisée par José Manuel Barroso, une position partagée par Jean-Claude Juncker, Mariano Rajoy et Mario Monti – pour s’en tenir aux dirigeants aux manettes – même si leur calendrier d’émission et leurs objectifs sont actuellement disparates.

Mais s’il est attendu beaucoup de ce dispositif permettant de contenir la hausse des taux obligataires et favorisant le refinancement de la dette publique, en étalant dans le temps sa réduction, son lancement suppose un hypothétique accord futur du gouvernement allemand. Les leviers de la relance, second volet de la nouvelle stratégie en gestation, restent quant à eux à définir.

Les libéraux européens au pouvoir ont pris sans tarder l’initiative, en signant une lettre commune qui revendique les habituelles réformes structurelles. Rappelant hier les actions déjà engagées par ses soins, Mario Monti n’a pas manqué de faire valoir « l’adoption de diverses mesures de réforme destinées à lever les principaux obstacles qui ont entravé le potentiel de croissance de l’Italie ». A l’entendre, tout est donc simple : il suffit de débrider la croissance qui ne demande qu’à repartir en supprimant ce qui lui fait obstacle, et le tour sera joué. La pensée libérale s’exprime par sa voix dans toute sa complexité.

Pour employer un délicat terme à la mode, une autre sensibilité est représentée par François Hollande, qui a commencé à s’exprimer sur le même sujet. Il est question d’investissements dans des projets industriels, énergétiques et des infrastructures, qui pourraient être financés par des euro-obligations, la Commission ou la Banque européenne d’investissement (BEI). Mais cela ne changera pas la donne à court terme, au moment où le FMI annonce un dérapage qui devrait impliquer de nouvelles mesures budgétaires en France, François Hollande s’étant engagé à respecter le calendrier de réduction du déficit pour mieux négocier sur le reste.

Enfin, un gros cafouillage généralisé se poursuit à propos de ce que la BCE devrait ou non faire, ou ce qu’il faudrait négocier avec elle. Tout le monde tourne à ce sujet autour du pot, à l’exception des gardiens du temple allemands, alors qu’un unique sujet est dans toutes les têtes : l’élargissement aux Etats, sous une forme ou sous une autre, du soutien massif que la BCE procure aux banques. François Hollande vient d’ajouter sa pierre à cet édifice construit de bric et de broc en annonçant vouloir envisager avec la BCE comment elle pourrait « intervenir davantage pour freiner la spéculation contre les États »…

Le jeu se joue masqué, mais la dynamique de la crise va contribuer à clarifier le débat, car elle est porteuse de nouvelles reconsidérations. S’il en fallait une preuve, elle vient d’être donnée : deux instituts allemands de recherche économique parmi les plus importants, RWI et IWH, viennent de préconiser que la BCE puisse garantir la dette souveraine…

PRECISION : un mécanisme serait adossé à la BCE permettant aux États de se refinancer en bénéficiant de garanties émises par tous ses membres, au pro-rata de leur participation à son capital.

Soit la zone euro éclate, soit la stratégie actuelle vole en éclats. Les deux ne sont d’ailleurs pas incompatibles, si les choix sont encore reculés.

59 réponses sur “L'actualité de la crise : UN BRÛLOT VIENT D'ÊTRE LANCÉ, par François Leclerc”

      1. 2000Md€..1/4 en réduction crédit=500Md€…..1,7% de leur actif: 500/1,7*100=……..leur actif=29000 Md€…..il est donc écrit que leur actif est constitué de 29000Md€ de crédits en cours donc non inclus les autres actifs vendables.
        Ils les 58 devraient donc céder 1500 Md€ d’autres actifs soit le Pib français ou +- la dette française et ne pas financer 500 Md€ de crédit en 12 mois.
        La dette interentreprise(les crédits de trésorerie avec banques et/ou fournisseurs) est de 1600Md€ en france soit la totalité du Pib alors qu’elle ne devrait être que 1600/12*1à3mois.
        On voit bien immédiatement ou va se jouer la chute des 500Md€ ….sur la trésorerie des entreprises puisqu’il s’agit de court terme.
        Employés attendez vous au chomage , patrons organisez vous par filière pour payer cash et virez le banquier.
        Conclusion il serait utile d’étaler cette réduction sur plusieurs années.
        Quant aux 29000 Md€ de crédits en cours je suppose bien des défauts avant terme en période de récession.

      2. Revenons sur le souhait du FMI.
        Crédit agricole 1723 Md€ de dettes , leverage 39 , devrait revenir à leverage 10 soit 441 Md€.
        Différence à céder ou réduire encours = 1282 Md€ en 1 an ????
        Cession d’encours?????? Peu.
        Impossible …………rappel Pib 1600 , crédit intentreprises 1600 , des entreprises survivent avec leur année de CA en dette.
        et les autres bigbanks françaises sont idem.
        Que va t ‘il se passer ?
        Des réductions sauvages partout , emplois , travaux , trésoreries , investissements.
        Des chutes de banques.
        Pour quelle proportion????
        Le FMI parle de 500 Md€ pour les crédits pour 58 banques = 8,62 Md€/banque…..insuffisant.
        Rappel le Credit lyonnais mis en faillite pour 5 Md de francs.
        Cessions pour 1500 Md€/58= 25,8 Md€/banque……..peanuts.
        L’avenir est plus que sombre…….

      3. Modulons 1 peu:
        Durée moyenne des encours 10 ans 1282 Md€/10=128Md€/an en réduction sauf encours nouveaux , à rapprocher des 8,62Md€ souhaités par Fmi pour une année soit 6,73% du chiffre d’encours annuels .
        Nous sommes d’accord avec le Fmi….
        Donc les banques vont diminuer de 7% leurs crédits en 2012/13 , pour parvenir au terme de plusieurs années à respecter le Bâle 3 de 10%.

  1. le FMI préconise

    Exactement le contraire de ce que préconisent les Allemands et leurs alliés européens, précisément ce que les Américains ne cessent de préconiser.

    A priori rien d’anormal, le FMI n’est-il pas depuis sa création un outil de la politique américaine ?

    1. Wouarf…. Un outil américain dirigé par une Française (Lagarde), dont l’économiste en chef est Français (Blanchard)…

      1. A propos de qui fait quoi et qui soutient qui, je reposte sur ce fil le lien vers le documentaire de Pierre Carles, toujours excellent, sur le traitement de la campagne mediatique. Il est visible en libre accès sur son site :

        http://www.pierrecarles.org/

        Pourquoi donc les media et l’establishment ont-il choisi Hollande ? Serait-ce parce que le président actuel ne pouvait plus gagner et qu’ils ne risquent rien avec le candidat du Ps ? Wall street avait choisi Obama, de la même façon, par inclination humaniste, très probablement.

      2. @Luky Luxe
        extrait de Wikipedia
        « Lors des négociations de Bretton Woods, le représentant britannique, l’économiste John Maynard Keynes, souhaitait la création d’une institution bien plus importante, une véritable Banque centrale mondiale destinée à émettre une monnaie internationale, le « Bancor ». Cette proposition fut rejetée. Elle aurait signifié pour les États-Unis une perte de souveraineté vis-à-vis d’une institution internationale et les aurait empêché de profiter de la position dominante du dollar américain à l’époque. »
        pour Madame Lagarde : « formation en droit et une carrière au sein du cabinet d’avocats américains Baker & McKenzie »
        voir par ex : http://www.marianne2.fr/Molex-Lagarde-ministre-ou-avocate_a182053.html
        Moins à dire de Olivier Blanchard qui est aussi professeur au MIT, il a aussi enseigné à Harvard.

      3. Nicoud le petit facreur, le modo t’as à la bonne, deux réponses anodines qu’il me sabre, la charogne. So, no comment, just your words with facts, names, numbers & $.
        Wall street avait choisi Obama
        Top cinq des contributeurs de campagnes :
        Obama
        1.University of California $909,283
        2.Goldman Sachs $874,207
        3.Harvard University $717,230
        4.Microsoft Corp $714,108
        5.Google Inc $701,099

        McCain
        1.Merrill Lynch 359, 070
        2.Citigroup Inc $296,151
        3.Morgan Stanley $262,777
        4.Goldman Sachs $228,695
        5.JP Morgan Chase $215, 042
        http://www.opensecrets.org/pres08/contriball.php?cycle=2008

      4. ces gens là accordent autant d’importance à leurs nationalités qu’à leur porte documents

      5. Pour les faits, les nombres et les détails :

        Obama : GS = 875.

        Mc Cain : TOT = 1 132.

        Et GS Mac Cain : 228.

        Si on enlève GS à Mac Cain (fallait bien cotiser au pot) reste : 904.

        Soit quasi kif kif bourricot entre Obama et Mc Cain

        Il semble que tous les autres aient fait le service minimum question cotisations.

        On peut même se demander si GS est seul donateur à Obama vu le montant. Mutualisation et opération de façade ? Qui sait !

        Pas aussi évident que cela quoi. Enfin, c’est aussi une lecture de données brutes.

    2. Et last but not least, d’après la source de Vigneron himself :

      Obama c’est :

      Goldman Sachs $1,013,091
      JPMorgan Chase & Co $808,799
      Citigroup Inc $736,771
      UBS AG $532,674
      Morgan Stanley $512,232
      Latham & Watkins $503,295

      1. @ Ceux qui lisent et qui ne gobent pas aveuglement les tournures :

        Donc So, no comment, just your words with facts, names, numbers & $ :

        Obama = 4 090 BANK&FINANCE from WS

        Mac Cain = 1 132 BANK&FINANCE from WS

        Et remarquons bien que là où commence Mac Cain vers 359 000, c’est encore TRES mais alors TRES en dessous du niveau moyen du petit Obama qui tourne vers 500 000 par bank.

        On se demande bien qui est le winner hein quand on colle une partie des info. Mais tout devient clair quand on colle au moins les 20 premières. Et le match est sans photo.

      2. Allez, trop bon j’te file la bonne page… donations par secteurs
        Finance, Insurance & Real Estate :
        John McCain.  $31,020,439
        Barack Obama  $42,047,073
        http://www.opensecrets.org/pres08/sectorallc.php?cycle=2008
        Et n’oublie pas que les donations dés employés des boites sont comprises dans le total.
        Bref, ils ont misé plus gros sur le favori, normal, c’est leur job. Comme d’hab c’est GS qu’a misé le plus juste et le plus gros. Et pourtant z’avez pas vraiment à se plaindte de Bush, Paulson et des Reps…
        Mais surtout le gros écart c’est fait ailleurs, sur les fond individuels d’abord, les lawyers, la santé, les communication et electronics, etc.
        Fin de l’épisode.

      3. Fin de l’épisode, oui tout à fait. Dans cet épisode Wall Street a choisi Obama. Cqfd. Mais lecteurs ne nous laissez pas, la série continue !

      4. Merci les gens de remettre les néolibéraux à leur place. C’est aussi cela l’intelligence collective.

  2. il y a donc de la lumière au bout du tunnel, et si la BCE, mère de toutes les banques, se porte caution pour les Etats, le risque de taux disparaît. La dette étant dejà « dépensée », le risque inflationniste s’éteint, non ? Surtout si l’on assiste à une forte diminution des encours de crédits donc également de sa distribution. Est-ce le retour de la déflation ?
    merci.

    1. Vous êtes propagandé.
      La déflation entraine des injections de monnaie pour faire semblant de garder une « certaine » croissance. Alors que c’est l’inflation importée qui oblige à truquer les chiffres.
      Soyez riche mais il faut le montrer !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
      Show must go on !!!!!!!!!!!!!!!!!!

  3. @ François Leclerc

    J’y comprends que couic à tout ça et j’ai fini par décrocher de la lecture de vos billets.

    Mais il me semble avoir lu que « l’open bar » que la BCE a ouvert aux banques de la zone euro avait pour objectif d’assainir les bilans de ces banques privées en leur permettant de donner en contrepartie à la BCE des obligations d’états pourries.
    Un point important pour moi (lu ou fantasmé) est que ces oblig pourries ne reviennent pas à la BCE mais à chaque banque nationale de la zone euro, ce qui n’est pas tout à fait pareil. On peut y voir en effet un prélude à ce que chacun reprenne ses billes en vue d’un éclatement (ou au moins une réorganisation profonde) de la zone.
    Suis-je (en très gros cad sans contre-sens majeur) dans le sens du vent (à la rantaplan…)?

  4. Et si la BCE émettait des SMT (signes monétaires marqués par le temps), le problème de la dette serait résolu en quelques mois!

      1. Monsieur Leclerc, vous l’encouragez.
        Si la seule solution est l’inflation, même maitrisée, alors POURQUOI l’Allemagne a plongé économiquement..??????????????????????
        (et a été obligée de demander l’aide des banques américaines pour financer sa guerre..!!)

        Les possédants réagissent de façon simple à l’inflation :
        1) ils prêtent moins. Mais demandent des actifs en contrepartie.
        2) ils prêtent plus cher.

        Et LA. Le Finch, y dit quoi..????

    1. Ce SMT aurait comme effets :

      1) L’arrêt de la « préférence pour la liquidité » (Keynes) remplacée par un rejet de la liquidité, autrement dit on chercherait à se débarrasser de toute somme liquide au plus vite.

      2) Conséquence : Inflation gigantesque, astronomique, spéculation universelle, créations de bulles sur tout, car toute marchandise moins périssable que le SMT deviendrait désirable.

      Conclusion, le SMT n’est pas une solution viable, en privant la monnaie d’une de ses caractéristiques essentielles, la pérennité sur un intervalle de temps long, de sa valeur.

  5. deux instituts allemands de recherche économique parmi les plus importants, RWI et IWH, viennent de préconiser que la BCE puisse garantir la dette souveraine…

    Mais ils semblent oublier que la BCE, se sont les 27 Etats de l’UE dont une partie a déjà engagé sa garantie dans le FESF et le MES. Qu’on garantisse directement la dette souveraine ou un fonds de secours aux pays en difficultés n’est-ce pas la même chose ?

    1. La différence est que les Etats garantissent les emprunts du FESF, alors qu’il s’agirait d’une garantie par la BCE des émissions obligataires des Etats…

      PRECISION : un mécanisme serait adossé à la BCE permettant aux États de se refinancer en bénéficiant de garanties émises par tous ses membres, au pro-rata de leur participation à son capital.

      1. La « dette »: une très bonne affaire.
        Hommage à BA 🙂

        Le FESF qui sera remplacé cet été par le MES emprunte auprès des banques pour prêter à son tour aux Etats à des taux bien supérieurs; quelques exemples puisés à la meilleure source:

         » Le 25 janvier 2011, le FESF a levé pour 5 milliards d’euros sur les marchés au taux de 2,75%. 3,6 milliards ont été prêtés à l’Irlande à un taux final de 5,9%.

        Le 15 juin 2011, le FESF a levé 5 milliards d’euros à un taux de 3,375%. 3,7 milliards d’euros ont été prêtés au Portugal à un taux de 6,08%.

        Le 22 juin 2011, le FESF a émis 3 milliards d’euros d’obligations à un taux de 2,75%, dont 2,2 milliards d’euros ont été prêtés au Portugal à un taux de 5,32%. »

        Extraits du rapport parlementaire n° 4347-4348, présenté par le député Henri PLAGNOL, UMP, le 14 février 2012.
        Pas mal ,non?

  6. Finalement, tout ça ne va-t-il pas se terminer par une vague de nationalisations bancaires…?
    Ce qui aurait pu ou dû être fait dès 2008/2009…!

  7. Evoquant la multiplication des suicides sur le Vieux Continent, Paul Krugman, « prix Nobel » d’économie, vient d’y voir une forme de métaphore de la stratégie actuelle de ses gouvernants, largement imposée par l’« inflexibilité » allemande : « En mars, les dirigeants européens ont signé un pacte qui verrouille l’austérité en guise de réponse à tous les problèmes. Il est par conséquent difficile d’échapper à un sentiment de désespoir. Plutôt que d’admettre leur erreur, les dirigeants européens semblent déterminés à conduire leur économie dans le ravin. » source

  8. un mécanisme serait adossé à la BCE permettant aux États de se refinancer en bénéficiant de garanties émises par tous ses membres

    Les eurojunk-bond ont été évalué CCC par les agences de notation…
    Ca devient vraiment ridicule ce projet Européen 😮
    Alors oui c’est possible mais ca va creuser fortement la dette et l’argent (suivez mon regard…) ira tout droit dans les memes poches !
    Bref, un bon gros défaut souverain global européen serait un moindre mal…

  9. @4.karluss
    Je ne sais pas si la déflation est en train de revenir sur le devant de la scène, mais le dsendettement à marche forcée et la stagnation des revenus sont plus déflationistes qu’inflationistes.

    Bonne étude sur l’inflation :

    http://www.les-crises.fr/inflation/

  10. « PRECISION : un mécanisme serait adossé à la BCE permettant aux États de se refinancer en bénéficiant de garanties émises par tous ses membres, au pro-rata de leur participation à son capital. »

    « Nous nous tenions bien pourtant » disent Dupont et Dupond. « Oui, mais à quoi vous teniez-vous ? » demande Tintin. Ils se tenaient l’un à l’autre. Donc, quand la gravité fut rétablie, ils tombèrent ensemble… Extrait de « On a marché sur la lune », titre bien assorti à la situation européenne actuelle, non ?

    Les Etats européens et le FESF se tiennent bien, mais ils se tiennent les uns aux autres et tout l’édifice va s’écrouler d’un bloc si ça continue comme ça.

    En 2008, les banques ne se prêtaient plus les unes aux autres, alors les Etats leur prêtèrent, pour débloquer le système. Ils leur prêtèrent de l’argent qu’ils n’avaient pas, qu’ils avaient emprunté à ces mêmes banques. Cet argent qu’elles ne se prêtaient plus, elles se le prêtèrent à nouveau car il avait au passage reçu l’onction étatique.

    Mais ce sont les Etats eux-mêmes qui sont en difficulté maintenant. Et il n’y a pas de super-Etat, sinon dans les rêves des fédéralistes, pour apposer son onction sur l’argent dont ils ont besoin. Tous les montages en cours d’élaboration sont voués à l’échec, ils ne peuvent pallier ce manque de super-Etat, ils ne sont que de la poudre aux yeux…

    « Soit la zone euro éclate, soit la stratégie actuelle vole en éclats. Les deux ne sont d’ailleurs pas incompatibles, si les choix sont encore reculés »

    Qu’il est triste de voir arriver, impuissant, une catastrophe inéluctable et annoncée !

  11. Bon, hier on c’est réunis moi et mes seize potes . C’est vrai que plus de la moitié sont surendettés à plus de 100% de leur revenu annuel , alors on a décidé de mutualiser nos crédits , de se porter garant sur les futurs crédits .On est allé voir une banque puis deux puis trois etc , et ben y nous ont dit , qu’on était fous .

    1. C’est toujours réjouissant de présenter à un interlocuteur le même genre de solution absurde que lui nous propose avec le plus grand sérieux du monde quand il est persuadé que le rapport de force est de son côté.

  12. Ce monde est infernal. Il finira par sombrer avec ceux qui en ont bien vécu, bien arrosé, bien profité, bien encaissé et bien engraissé ! Les autres à fond de cale ?

    La collusion déjà entre vie public et vie privée – et les scandales dont financiers qui l’accompagnent – n’annonçait-elle pas déjà cette situation entre argent public et argent dit privé !

    Quand le 1 % riche de la planète impose son mode de vie, ses valeurs ultra-libérales, décadentes, mercantilistes, narcissiques à 99 % de manants, c’est Monsieur de R. se prenant pour un aristocrate, un Élu de « God with us !  » qui épouse une prostituée de bas étage ! …..

    Je vous dis pas l’engeance ! Mafieuse, corrompue, menteuse, détestable, hypocrite, faux-monnayeures, crapuleuse, j’en passe et des meilleures ! …. et moche en plus ! C’est du Balzac !

    1. Certes, mais dans le 99 % de « manants » il y a aussi nombre de menteurs, de mafieux, de manipulateurs, d’hypocrites, de crapuleux et j’en passe aussi des meilleurs, à leurs petits niveaux mais ils n’en sont pas beaux pour autant. Le monde est détestable. A chacun de nous de commencer à changer en « bien » et peut être un monde plus humain s’ensuivra, lentement, lentement…..

  13. Pour ceux qui auraient encore quelques illusions…il doit bien y en avoir encore quelques uns par ici 🙂

    A propos du MES et du TSCG ou Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance au sein de l’UE.

    Rouage du traité TSCG, le traité instituant le Mécanisme Européen de Stabilité Financière le MES a été voté à l’Assemblée nationale le 21 février 2012. Les députés PS se sont abstenus , sauf vingt qui ont voté contre. Les élus du Front de gauche ont voté contre. L’UMP, majoritaire a fait passer le texte.
    Le 28 février, le texte a été voté au Sénat où la gauche est majoritaire. Les sénateurs PS se sont abstenus, sauf trois qui ont voté contre, laissant ainsi la droite qui est minoritaire dans cette assemblée, valider le traité MES.
    Le MES est un véritable « Fonds monétaire européen », un clone du FMI avec lequel il collaborera étroitement.
    Il a été le premier étage de la fusée pour mettre sur orbite la signature du TSCG, le 2 mars, par Nicolas Sarkozy au nom de la France. il sera dirigé par des gouverneurs qui n’auront aucun compte à rendre aux nations et à leurs représentants, seulement les informer de leurs décisions. Il sera doté à terme de 700 milliards d’euros.
    La France devra abonder de 142,7 milliards d’euros ce fonds dictatorial, fondé sur la conditionnalité, c’est à dire sur des plans d’ajustements structurels i.e: la destruction de tous les acquis sociaux dans tous les pays d’Europe pour sauver le système capitaliste et que vive le profit.
    A bon entendeur…

  14. Pour se présenter à l’examen , je crois que nos hommes politiques ont fait l’impasse sur l’épreuve d’économie , coefficient 5 , c’est ballot
    « Rumeur de dégradation de la France. « 

  15. Depuis quelques temps , un coup à droite , un coup à gauche , personne pour avertir du choc , le chef absent car le plus clair de son temps il le passe avec ses amis fortunés,le sous chef destiné à devenir chef à son tour essaie de virer vers la gauche .Alors qu’il aurait suffit de foncer dans le problème et le prendre en son plein centre , mais les hommes sont comme cela ils préfèrent contourner le problème plutôt que de l’affronter . Le TITANIC Le 14 avril 1912

  16. Jacques Généreux : comment le Front de gauche compte financer sa révolution sociale et écologique
    130 milliards d’euros, tel serait le coût de l’ensemble des mesures que souhaitent mettre en œuvre Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche. Suppression des niches fiscales, augmentation des impôts pour les plus fortunés, emprunt auprès de la Banque de France, mais aussi aide aux PME pour amortir le coût d’un Smic à 1 700 euros… L’économiste du Parti de gauche Jacques Généreux répond à nos interrogations. Interview filmée.
    voir la vidéo : 1h6′
    http://www.bastamag.net/article2301.html

  17. UN BRÛLOT VIENT D’ÊTRE LANCÉ,….

    « L’Inde a effectué jeudi avec succès le premier tir d’essai d’un missile de longue portée à capacité nucléaire, dont seuls les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU sont actuellement dotés. »

    Variation sur le dernier tour de calendrier roupie / dollar US : 16%.
    La Russie leur a prêté un sous-marin atomique pour une décade.
    Billard multibandes et briques dans la mare ?
    Une récente grève de 100 millions d’individus.
    Un défilé récent aux champs Elysées au pas et au jour de Bastille.

  18. La BCE devrait prêter aux banques et aux Etats pour limiter leurs endettements envers le marché. Les banques prêtent aux Etats pour acheter leurs obligations. Et les Etats financent la BCE. Cherchez l’erreur.

    En soi, l’idée de faire refinancer les Etats par la BCE est une transgression du credo libéral qui obligerait les Etats à passer par le privé pour se financer. Pour que certains veuillent le court-circuiter il faut croire que la situation soit désespérée.

    Celui qui s’en sort bien dans l’histoire ce sont les marchés, alias les investisseurs et spéculateurs, toute la dette étant reportée hors des marchés. Celui qui va souffrir, avec la bénédiction des banquiers, des possédants et des politiciens à leurs ordres, c’est le contribuable, et ceci sous plusieurs formes : hausse de la fiscalité, diminution des crédits, diminution de la redistribution et des services publics.

    Ce n’est pas ainsi que ça doit fonctionner. Il va bientôt être nécessaire de choisir entre dictature protégeant l’oligarchie ou démocratie.

    Au moins il est positif de voir le FMI comprendre d’une part qu’une austérité brutale est contre-productive, et de l’autre que la dette publique et privée est un tout, à ce niveau. Autrement dit, qu’on ne peut pas imposer d’austérité aux Etats sans que les banques et leurs clients n’en souffrent aussi.

  19. C’est marrant. Les banquiers demandent aux gouvernements de résoudre la quadrature du cercle. Ceux-ci, ayant fait tous les efforts possibles, se rendent comptent que c’est mathématiquement impossible, mais continuent à faire semblant de chercher pour « faire plaisir ».

    S’il n’y a pas moyen de freiner le train avant d’arriver dans le précipice, il faut larguer des wagons pour avoir moins d’inertie, tant pis.

    Mais non, on ne peut pas, car il faut faire bonne figure devant les copains, qui sont pourtant exactement dans la même situation.

    Si seulement cette bande d’affreux avait le courage d’annoncer son incompétence … peut-être mériteraient-ils alors de ne pas aller en tôle.

  20. « Sergent ! interroge le sapeur Camember, et la terre du trou ? — Que vous êtes donc plus hermétiquement bouché qu’une bouteille de limonade, sapeur ! Creusez un autre trou pour y jeter cette terre! — C’est vrai! » approuve Camember.

  21. Jeudi 19 avril 2012 :

    Quelles possibilités de couverture contre un scénario d’éclatement partiel de la zone euro ?

    Avec la remontée récente des taux d’intérêt sur les dettes périphériques, la question de la pérennité de la zone euro dans sa structure actuelle se pose pour de nombreux agents économiques exposés à la monnaie unique.

    Parmi un ensemble des possibles très vaste, allant de la sortie d’un seul pays comme la Grèce à l’explosion totale de la zone euro, nous retenons un cas intermédiaire, à savoir la sortie de la Grèce, du Portugal et de l’Espagne. Ce choix est motivé par le risque de crises politiques et sociales que les niveaux de chômage atteints, notamment parmi les jeunes, font peser sur ces pays.

    Nous estimons les impacts potentiels sur les changes et les taux d’intérêt des pays sortants et des pays core puis proposons des stratégies de couverture sur les marchés obligataires souverains et corporates, actions et matières premières.

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=63603

  22. Le FMI est conduit à préconiser, « si la situation le justifie », l’injection de fonds publics afin de recapitaliser les banques , « pour briser le « lien pernicieux entre la dette souveraine et publique » que vient de dénoncer Olivier Blanchard, l’économiste en chef du FMI. L’indispensable recapitalisation et restructuration des banques est décrite comme jamais elle ne l’a été auparavant. Afin d’y parvenir, le Fonds réclame que le FESF et le MES – les structures européennes mises en place pour aider les États en difficulté – puissent directement aider les banques, sans passer par les États, semblant oublier que ce sont eux qui financent ces structures en empruntant aux banques ! Ce monde est infernal !

    c’est quoi la différence entre la dette souveraine et la dette publique?

    si on injecte des fonds publics dans des entreprises privées (banques) on accentue le lien entre dette privées et dettes publiques.
    n’est ce pas le but inverse qu’ils osent hautement affirmé vouloir faire?

    Je suis perdu……….

    1. Il y a de quoi ! Ce que veut dire le FMI, c’est que les fonds de stabilité européens doivent aident les banques sans passer par les États, en oubliant qu’ils sont eux-mêmes financés par ces derniers ! Magnifique illustration de la confusion et du refus de mettre à plat les choses !

  23. bonsoir
    merci pour l’article

    tout le monde parle de garantie de futurs emprunts,

    la seule garantie que je vois, c’est celle du nivellement par le bas qui se poursuit inlassablement, euro-zonards à genoux devant le Boss – l’ue, c’est une zone de clochards qui se garantissent entre eux, c’est risible (et c’est encore l’ogre allemand qui gagne à la fin, la garantie c’est lui et les petits suisses, un peu le nord de l’ue, le reste, c’est le sud, rattaché aux anciennes colonies sur un geste des boss)

    la garantie de quoi ? demandez aux grecs et aux primo accédants espagnols de la bulle, ce qu’ils en ont fait de leurs garanties …

    risible, allez donc bécher et semer vos lopins de terre, les légumes pousseront, c’est à peu près la seule garantie du moment,

    ah si, dans le béton ca poussera pas 🙂

Les commentaires sont fermés.