Billet invité
Quand la réduction du déficit public n’est pas une préoccupation de tous les instants dans les pays entrés dans la zone des tempêtes, elle s’annonce comme telle dans le reste de l’Europe. Donnant lieu chaque fois que possible à la recherche d’échappatoires, afin de prévenir les réactions.
C’est le cas en Irlande, où le gouvernement tente de renégocier les billets à ordre qu’il a signés pour une valeur de 30 milliards d’euros, afin de les échanger contre des obligations à maturité longue. Il s’agissait d’un montage financier bâti dans la précipitation, quand il a été décidé de sauver l’Anglo-Irish Bank (AIB) en pleine déconfiture. Une structure ad hoc intitulée Irish Bank Resolution Corp (IBAC) avait été construite, afin de bénéficier d’un « prêt d’assistance en urgence » de la Banque d’Irlande, avec l’assentiment de la BCE. L’heure de son remboursement a sonné, 3,1 milliards d’euros de ces billets à ordre de l’IBAC viennent à échéance. Par ailleurs, le pays est à nouveau entré en récession démentant ses propres prévisions ainsi que celles du FMI.
En Grèce, le déficit a plongé bien en dessous des objectifs du gouvernement durant les deux premiers mois de l’année. Un résultat qui doit beaucoup à l’arrêt de tous les programmes d’investissement et à l’augmentation des taxes sur le tabac et l’énergie. A l’opposé, les dépenses sociales ont déjà dépassé 27 % du budget.
Comment, lui aussi sous pression des marchés, le gouvernement belge va-t-il pour sa part procéder ? Le FMI pointe le doigt sur l’insupportable indexation automatique des salaires, sur laquelle il faudrait selon lui revenir afin de donner un coup de fouet à l’économie. Ainsi que sur le montant des pensions, des dépenses de santé et le niveau de l’emploi public, préconisant si nécessaire une hausse des taxes à la consommation. La vulnérabilité du secteur financier est relevée, ainsi que le danger provenant de la détention massive par les banques de la dette belge.
Au Portugal, entré aujourd’hui dans la grève générale, le déficit a au contraire triplé dans les deux premiers mois de l’année. En grande partie en raison du renflouement de la RTP – la radio-télévision publique – très déficitaire comme toutes les entreprises de l’État. Ce qui n’a pas empêché Vitor Gaspar, le ministre des finances, d’assurer lors d’un passage à Washington et de rencontres avec le FMI qu’il n’était pas question de demander à bénéficier d’une restructuration de dette comme la Grèce. D’autres formules d’attente auront probablement été discutées.
On sait que le gouvernement espagnol a préféré rechercher sur le budget central les importantes coupes encore à trouver afin de préserver les régions, les renflouant au contraire afin qu’elles puissent payer leurs fournisseurs au bord de la faillite. En jeu, le maintien d’un côté des services de base auprès de la population, dont le financement dépend des budgets régionaux, et de l’autre la capacité des banques à se renforcer par elles-mêmes sans faire appel à des fonds publics.
Le troisième budget d’austérité britannique a été rendu public par George Osborne, le ministre des finances libéral-démocrate. Le taux d’imposition des plus hauts revenus (plus de 180.000 euros annuels) a été baissé de 50 % à 45 %. L’objectif est de revenir sur une mesure décidée par les travaillistes qui « fait du tort à l’économie britannique et handicape sa compétitivité » (il faut oser le dire !). Les taxes sur les bénéfices des entreprises vont quant à elles passer de 26 % à 24 %, pour descendre à 22 % en 2014, dans le but d’éviter de sombrer dans la récession en attirant des capitaux étrangers. Les ventes au détail reculent fortement et la croissance, déjà en berne, continue de diminuer…
The cost obsession, l’autre façon de désigner la réduction des coûts .Une sacralisation de l’avarice.L’éloge du papier-cul mono-épaisseur recyclé bio.
Et si on peut diminuer le nombre de culs ,c’est encore mieux.
Joli métier!
Un peu manichéen?
Bientôt il faudra utiliser le papier cul des 2 côtés. Bien entendu par mesure d’economie.
Et pourquoi pas sur la tranche, dans un troisième temps ?
« Dites-nous comment survivre à notre folie »
(Kenzaburo Oe)
« Dites-nous comment survivre à LEUR folie » Merci…
“Il faut un ministre de la Réforme financière”
Par Jean Pierre JOUYET Prdt de l’AMF
Le président de l’Autorité des marchés financiers se prononce en faveur de la création d’un secrétariat d’État à la Réforme financière. Objectif : coordonner les actions des ministères et des autorités de supervision pour mieux défendre les positions de la France en matière de régulation financière, notamment face au Royaume-Uni.
Que pensez-vous de l’idée émise par le député européen EELV Pascal Canfin de créer un ministère de la Réforme financière* ?
C’est une très bonne idée qui répond à un vrai besoin de coordination des différentes administrations et autorités françaises compétentes sur ce dossier. La régulation financière est un sujet de plus en plus politique et européen qui mérite un département ministériel à soi seul. Cela permettrait à la France de peser davantage dans les négociations internationales, en particulier face au Royaume-Uni, qui dispose d’une administration très forte et bien organisée sur ces thèmes.
N’est-ce pas déjà le rôle du ministre des Finances ?
Si bien sûr, mais l’agenda du ministre des Finances est trop chargé pour lui permettre de siéger en permanence au conseil Ecofin et au conseil “Compétitivité”. Résultat : il est représenté par des experts qui se focalisent sur les questions techniques et ne portent pas réellement la voix de la France. La création d’un secrétariat d’État à la Réforme financière dans le giron de Bercy garantirait la présence d’un responsable politique dans ces réunions et le suivi des impulsions données par le président de la République au G20. C’est un poste qui doit être occupé par un politique et non par un expert. Pour paraphraser Clemenceau, la régulation financière est une chose trop sérieuse pour être laissée aux régulateurs.
Quelles administrations ce nouveau ministère regrouperait-il ?
Son premier rôle serait de coordonner un système politique et administratif aujourd’hui trop éclaté. Il faut un ministre de la Réforme financière pour définir une stratégie commune et s’assurer que les efforts des cabinets ministériels, du secrétariat général des affaires européennes, de la direction du Trésor, de l’Autorité des marchés financiers et de l’Autorité de contrôle prudentiel vont dans le même sens. Cela permettrait au pouvoir politique de profiter de toute l’expertise utile pour prendre position sur deux sujets majeurs : l’organisation des marchés et les normes comptables de marché. Et d’étudier à fond toutes les pistes de réformes bancaires, comme la séparation des activités de détail et d’investissement.
Qui pourrait occuper ce poste ?
Cette innovation est souhaitable quel que soit le résultat de l’élection présidentielle. Confier ce portefeuille à un député européen, comme Pascal Canfin, aurait l’avantage de placer un politique habitué à la recherche du consensus entre pays de l’Union européenne et connaisseur du fonctionnement de la Commission.
Propos recueillis par Laurent Fargues
*Ce que les banques vous disent et pourquoi il ne faut presque jamais les croire, Pascal Canfin, Les petits matins, 2012
A mon avis, jusqu’à ce qu’on me démontre le contraire, c’est inutile. La Grande-Bretagne a un statut assez spécial dans la construction européen; elle n’est pas vraiment non plus dépendante des Etats-Unis pour qui elle ne pèse pas suffisamment dans ces rapports bilatéraux. Alors les Anglais qui ont une vision libérale de la Division internationale du travail ont tout mis dans une économie de niche, l’industrie financière hors celui-ci est en crise. Elle l’est plus ou moins sur toute la planète. Mettez vous à la place des Grands-Bretons: en offrant les meilleure conditions à l’activité financière sur son sol elle pense recueillir tous les fuyards des autres places Européennes. Elle sert de commis à la volonté américaine, qui verrait son système financiers et économique remise en question dans ses règles alors qu’elle à un avantage qui lui permettrait de surnager plus longtemps que les autres, sa monnaie( le dollar monnaie de réserve mondiale)! Arme suprême qui permet de rester en relative maîtrise économique par rapport à tous les autres pays. La seule chose que nous ayons à offrir dans la négociation éventuelle, c’est que bien que certains état se soient endettées, Europe est la région du monde développé où il y a le plus d’épargne disponible… Nous aurons de quoi maintenir les pompes en dépression, mais politiquement comme nous sommes monétariste, pour l’instant s’est foutu.
Derrière tout cela il y a la bataille concernant la seule monnaie de réserve « challanger » (avec de très grandes pincettes) au dollar et très mal naît, je veux parler de l’Euro.
Un sur-ministre n’y changerait absolument rien car le problème n’est pas là
La Grande Bretagne fait partie de l’Union et certaines décisions se prennent à l’unanimité et pour beaucoup d’autre la Grande Bretagne est indispensable, c’est le mode de fonctionnement de l’Union.
Ces derniers jours parce que Michel Barnier voulait s’attaquer à la sphère financière, les Britanniques ont pesé pour avoir sa peau et obtenu (??) de leurs partenaires de faire rentrer Barnier dans son bureau.
Le jeu avec les Anglais est effectivement non pas de le faire jouer par les Directions de la Commission, ni par un commissaire au marché intérieur mais de façon plus politique parc e que là les Etats vont négocier comme l’on dit au Québec des arrangements raisonnables à tout le moins provisoires.
@Jean -Marc
En fait, dans cette phrase de Jouyet, il faut comprendre par « experts »: « les PDG et membres influents de la BNP , de SOCGEN et tuti quanti » et par « se focalisent sur les questions techniques »: « défendent leurs intérêts (ou encore noient le poisson en permanence) ». En off aussi, et pour les langues de p… ,on peut comprendre que Baroin et Lagarde sont complètement incompétents.
Comme en France, il est de bon ton de ne jamais rien dire à voix haute qui puisse faire de la peine à une viel.. heu « vénérable » institution bancaire, (et c’est un peu vrai en général), on trouve des artifices, (ceci-dit, pour le président de l’AMF, tout ceci n’est pas facile à exprimer clairement) .
Merci de vos réponses qui me font sensiblement progresser en réalisme sur le sujet et son actualité,bien que je sache déjà que les politiques ne soient que des acteurs jouant aux con pétants. Très constructif comme échanges
vous aviez un commentaire il y à 2/3 jours qui disait tout le » bien » des cost killers , ils tuent aussi l’entreprise.Amen!
C’est un peu hors sujet, mais en ce qui concerne l’Espagne un bienfaiteur se propose de remettre le pays sur le chemin de la croissance heureuse. Il faudra accepter quelques aménagements à la marge dans la réglementation locale, mais c’est pour le bien commun, assurément 😉
http://ccaa.elpais.com/ccaa/2012/02/21/madrid/1329844459_751580.html
http://ccaa.elpais.com/ccaa/2011/12/12/madrid/1323714319_505011.html
Traduction disponible ici : http://lalettredulundi.fr/
la mafia prend le pouvoir
A propos de l’éviction de Bo Xilai, j’attendais la réaction de Martine Bulard (Monde Diplomatique).
La voici:
http://blog.mondediplo.net/2012-03-22-Dans-le-chaudron-politique-chinois
….Les dépenses publiques en France : en fait-on trop ?
…Un simple examen des données agrégées ne peut permettre de trancher le débat et c’est pourquoi tenter de convaincre de l’utilité de réduire les « dépenses publiques sociales » au motif qu’elles seraient plus élevées que dans tous les autres pays n’a tout simplement aucun sens.
http://www.ofce.sciences-po.fr/blog/?p=1542
….Ces 600 milliards qui manquent à la France : Enquête au cœur de l’évasion fiscale
600 milliards d’euros : c’est la somme astronomique qui se cache depuis des décennies dans les paradis fiscaux, soit près de 10% du patrimoine des Français. Comment cette évasion fiscale massive a-t-elle été rendue possible ? Et pourquoi l’évasion de ce patrimoine fait-elle l’objet d’une telle omerta judiciaire, alors que les institutions de contrôle, la police, la justice, la douane, les services de renseignements, etc. en possèdent l’essentiel des preuves ? Quand on connaît la situation des comptes publics de la France, la question mérite d’être posée…
http://www.paradisfj.info/spip.php?article2572
Les deux derniers ministres du budget étaient des spécialistes de l’évasion fiscale et/ou du financement illégal de parti politique. Que dire de plus ?
Et que dire des fonds secrets qui ne devraient légalement plus exister en France, mais qui existent encore ?
@ Morvandiaux .L’article de l’OFCE est surréaliste Il veut faire croire qu’on est aussi vertueux que les autres pays : les dépenses publiques sont de 56%, les recettes à 45% On emprunte à l’étranger pour financer 10% des retraites, la santé. Un jour il faudra rembourser. Que ce soit public ou privé ne change rien. La question est l’équilibre des dépenses et des recettes. La Grèce et le Portugal ont été au-delà du raisonnable. On voit le résultat aujourd’hui. Le Suède équilibre ses comptes, avec un secteur public important, mais équilibré. Le choix public –privé est un choix de société .La question importante est l’équilibre des comptes. L’Etat peut aller plus loin dans les excès, car on croie qu’il est plus solvable.
La Domination se fait par la dette.
que dire de plus ?
Bel article, qui montre bien que la situation est ‘intenable’…
« Le FMI pointe le doigt sur l’insupportable indexation automatique des salaires, sur laquelle il faudrait selon lui revenir afin de donner un coup de fouet à l’économie. »
Ainsi donc, pour survivre encore un peu, la troïka est prête à tout en Europe, et ailleurs…Prête même à laminer un peu plus ses propres populations sur l’autel de la religion néo-libérale…
F. Lordon avait déjà évoquer cette suite possible…Donc maintenant, c’est nous ou eux…Et les coups de fouet…!
Comme l’a si bien rappelé François Leclerc dans un précédent billet en citant Mme Merkel « la crise n’est pas encore terminée » et pourrait même nous réserver quelques surprises. Non seulement le problème des dettes souveraines est loin d’être complètement réglé dans un contexte de récession généralisée mais gageons sans beaucoup se tromper que les bilans des banques doivent encore être truffé d’actif pourris bien cachés dans les engagements hors bilan. La Grèce est peut être provisoirement sauvée mais le système financier est, lui, loin de donner les gages de bonne santé. Il faudra bien un jour faire une opération ‘vérité’ sur les valeurs bancaires et ce n’est pas la bonne santé apparente des banques qui affichent des profits records dans un contexte économique plus que morose (quel paradoxe!) qui y changera quelque chose car chacun sait que ces profits bancaires ne reposent pas sur la bonne santé de l’économie mais sur de la spéculation.
Le retour sur la loi de 1973 qui interdisait aux banques centrales de financer les États serait surement une bonne chose même si pour des raisons évidentes de bonne gestion des États des garde fous doivent être mis en place (détermination d’un pourcentage et d’une maturité de dettes publiques pouvant être financée par la Banque centrale et le reste devant être obligatoirement financé par les banques privées).
Article à lire:
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3232
C’est déprimant…
@ Titus
Ah oui, là c’est même navrant.
En effet c’est à vomir. L’humiliation du peuple espagnol. Abject.
« Nous assistons à l’écroulement d’un monde, des forces immenses sont sur le point d’être déchaînées », entretien avec Frédéric Lordon
ça rappelle le parc d’attrapecons Disney Paris (Marne la Vallée), en pire…
Ah, les investisseurs ‘risquophiles’…!
Panem et circenses plus proche que Macao et Vegas, et plus exotique.
Cela préfigure vraisemblablement le retour en force des véritables mercenaires du capitalisme. Des hors-la-loi agissant en toute légalité.
Je serai à la place des régions concernées (Madrid et Barcelone), je me concerterai avec mon ennemi régional préféré pour dire à ce profiteur stratosphérique d’aller se faire cuire un oeuf dans sa cage dorée.
@ Titus
Oui, non seulement c’est déprimant, mais en plus ça pue la mafia à plein nez!
Désolé mais je pense – à regrets – qu’il a raison.
Il enfonce le clou tout simplement tant qu’il a l’avantage.
Il profite de la situation pour donner le coup de grâce.
C’est tout à fait dans la logique du système et il ne s’en prive pas.
Demain, vous verrez, ils demanderont, pour venir s’implanter ici ou là un remboursement des impôts »injustement » perçu à leur encontre durant la crise.
Cela en dit long en tout cas sur leurs certitudes sur le rapport de force entre le salariat et le capital et leur état d’esprit.
Comment, lui aussi sous pression des marchés, le gouvernement belge va-t-il pour sa part procéder ? Le FMI pointe le doigt sur l’insupportable indexation automatique des salaires, sur laquelle il faudrait selon lui revenir afin de donner un coup de fouet à l’économie. Ainsi que sur le montant des pensions, des dépenses de santé et le niveau de l’emploi public, préconisant si nécessaire une hausse des taxes à la consommation. La vulnérabilité du secteur financier est relevée, ainsi que le danger provenant de la détention massive par les banques de la dette belge.
Notre index, ça les gratte…Les v’la encore une fois qui s’attaquent sur notre tête dis !!!
« l’insupportable indexation automatique des salaires »
Ils n’ont qu’à s’en prendre à la BCE qui est en charge de la stabilité des prix et se vante d’avoir toujours «délivré» la stabilité des prix (comme si c’était quelque chose que cette docte institution fabriquait !). Si inflation il y a, c’est à cause de la BCE qui fait mal son boulot (selon la doxa monétariste). L’indexation des salaires ne serait effective que si la BCE fait mal son boulot.
Hors de question qu’on les laisse faire ça. On viendra vous soutenir s’il le faut et si par malheur, on est pas occupé ici aussi.
L’index c’est sacré en Belgique. Les loyers aussi sont indexés mais je suppose que ce n’est que le salaires qui sont en ligne de mire.
En fait l’index automatique est compliqué, ce n’est pas une loi qu’on abroge. Il existe pleins d’accords signés entre syndicats et patrons au niveau inter sectoriel, sectoriel et parfois de l’entreprise. Il y a aussi la notion de droit aquis par l’usage.
En 1994 ils ont introduit l’index « santé » auquel on a retiré le prix des carburants du tabac et de l’alcool. Je suppose qu’a la place de se lancer dans un combat social dans un pays avec un taux de syndicalisation de 52% (France =8 %), ils vont plutôt essayer de stériliser l’index. Par exemple comptabiliser les prix hors TVA (puis augmenter la TVA) ou prendre en compte uniquement les produit de base… Ensuite choisir un nom sympatique, pas index crise ou index austérité. Plutôt index croissance ou index solidarité…
Quand le politique montre de son index la « crise », la « rigueur », la nécessaire « solidarité », vieilles lunes dépolies des démagogues, le citoyen a tout intérêt à garder les yeux rivés sur l’index…
Comme disait un vieux pote: »bonne chance dans la vie! »
Bonsoir à toutes et tous, Vous voulez un autre exemple de Cost Killers ?
Oui ? Vraiment ? Attachez vos ceintures, c’est du lourd, âmes sensibles (de gauche) s’abstenir ! Si oui, alors Je vous conseille vivement de cliquer sur le lien suivant et de lire l’article traduit du journal El Pais. Ce n’est pas une farce, ni un gag. C’est édifiant et ca vaut son pesant d’or ou de cacahuètes, c’est selon. Simplement hallucinant que ce genre de gros porc puisse tout bonnement exister. Regardez bien sa tronche, les « marchés » ont une gueule, d’autres diraient un visage, moi c’est gueule ou tronche, le mot visage je le garde pour ma femme, les enfants, mes amis, mes frères, bref les êtres encore humains pas ce genre de raclure. Les concepts/réalités qui sont mis en place et en avant sont sidérants, tout droit tirés d’un autre âge :
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3232
Source traduction : Contreinfo.info
(lien donné plus haut en Espagnol directement du site El Pais au message 5, bis repetita ne fait pas de mal devant de telles bassesses…)
Du pipo le Las Vegas espagnol. Y’avait déjà eu en 2007 le méga-projet Gran Scala, « quasi-bouclé », dans le désert aragonais… perdu dans les limbes des avortons post-libéro-ibéro-crash… bref, de la resucée délirante, du spasme post-mortem anecdotique.
Ce qui compte dans le pipo mon cher ami, c’est l’air ! Et cet air est tellement dissonnant que ça hérisse les poils. De l’anecdoctique on tire souvent un enseignement, tu me l’accorderas, comme je t’accorde que de toutes les news du net, le pire n’est pas toujours le plus certain. On ne tire pas sur l’ambulance svp. Et à titre d’info le gros cochon sur la photo n’est pas un spasme, mais un bon gars pouponné et parfumé avec plein de dollars et plein de géniales idées pour faire que le monde soit un beau manège enchanté.
De la resucée qui provoque sans doute le même tollé que le projet Gran Scala en 2007. Il n’empêche. Le fait qu’un casinotier remette le couvert dans un contexte aussi notoirement déprimé est le signe d’une impudicité hors norme. Certains citoyens ont beau pousser une gueulante, il semble que les remous de la piétaille importent peu au sieur Adelson, du moment qu’il a l’onction des politiques. S’il tente le coup, c’est qu’il part du constat que nombre des criailleurs se rendent dans ses casinos pour confier à la chance, plutôt qu’à la lutte, le soin d’améliorer leur ordinaire. Le bandit manchot, comme boîte à promesses, se rapproche de l’urne. En période de crise économique et de déshérence de la représentation politique, le bonneteau se fortifie des menus accommodements de la conscience avec elle-même. On goûtera particulièrement les liens ostentatoires d’un certain N. Sarkozy, zélateur infatigable de la valeur « travail », avec les casinotiers français (et étrangers), auxquels il a grand ouvert le marché du net hexagonal. Peut-on interdire les jeux d’argent sans interdire le jeu tout court, qui repose sur le principe de la récompense ? Le Monopoly et la Bonne Paye ne sont-ils pas les chevaux de Troie ludiques, ad usum delphinorum, d’une doctrine ignoble ad usum mercatorum ? L’argent, symbolique ou réel, est-il la seule épice du jeu ? Quelques questions à remuer. Ce projet, qu’il voie le jour ou pas, montre que l’esthétique du jeu d’argent a contaminé des disciplines qui devraient y être imperméables. Un politique qui signerait un tel contrat jouerait à la roulette avec ses administrés, pour autant que ceux-ci l’y aient unanimement incité.
Au passage, ravi de vous retrouver Vigneron.
Adelson ? Pesait plus très lourd en 2008/2009 le gus…
http://en.m.wikipedia.org/wiki/Sheldon_G._Adelson
Et LVS non plus…
http://en.m.wikipedia.org/wiki/Las_Vegas_Sands
Les exigences du vieux et de sa boite signalent tout au plus la « viabilité » plus que problématique d’un Macao ibère… comme la durabilité de leurs « propres » et très hypothétiques fortunes..
Bref, en réalité tout ça est juste bon pour un petit buz de plus entre catalans et madrilènes. Pour le reste, plus que toute autre chose, LVS et le gvt espagnol du PP m’évoquent dans cette « affaire » deux hommes à la mer s’observant et feignant de se soutenir tout en pariant chacun sur la mort de l’autre pour s’en servir de bouée-cadavre…
@ Vigneron,
Quand tu dis que bidule Adelson ne pesait plus très lourd, tu veux parler de son régime, de son poids quoi, à ce vieux débris, c’est ça ?
Non parce que côté flouse, le mec c’est quand même ça trois ans plus tard :
« He is listed in the Forbes 400 as the eighth wealthiest American,[1] and in Forbes as the 14th wealthiest person in the world »
http://en.m.wikipedia.org/wiki/Sheldon_G._Adelson
« Bien qu’ayant perdu une très grosse partie de sa fortune en 2008, selon la classement Forbes 2010, Sheldon Adelson reste le 73e homme le plus riche du monde avec une fortune estimée à 9,3 milliards de dollars. »
Donc le milliardaire Yoyo machine à sous, manchot mais pas trop ! Ca lui tire les traits on le voit bien, y gonfle et y dégonfle la baudruche.
Bref, y a vachement plus maigre sur les deux plans àmha…
Regarde les détails…
Au prochain pet c’est pas le vieux, ni son Adelson Junior et encore moins son (mauvais) poulain Gingrich qui eviteront la faillite de sa « Corporation de sables »…
You can bet your last nickel on it, it can turn on a dime…
Dans le même registre (pas besoin de parler grec pour comprendre):
http://www.okeanews.fr/entretien-dembauche-en-grece-une-satire-qui-annonce-une-realite/
pour les britaniques, il s’agit d’un pragmatisme qui comprends que trop d’impots tue l’impot.
il faut faire la difference entre la richesse nonproductive et la richesse productive.
Enfin et sans etat d’ame je dois dire que l’impot punnitif c’est archi nul, on ne fait que blesser des meritant du travail et du talent, et on cré des Expats, voila tout, bravo!
et trop de riche tue les riches
L ‘impot en France fait partie du populisme.
Definir Le club des riches, les offrir au peuple des moins riches, les punir par l’impot, quoi de plus populiste en somme…..
Pourquoi les anglais ont conquis le monde, sans tuer leur Roi,?
Et nous en afrique, quel resultat ! ,et en France la saint Barthelemy des riches et des moins riches.
Please, sortez par le haut !!
Vous trouvez que la situation économique du Royaume-Uni ou des Etats-Unis est florissante ? Voilà trente ans qu’on ne cesse de diminuer les impôts, pour quel résultat ? Ne comptez pas sur votre sortie par le haut. Elle ressemble fort à une évacuation prioritaire des passager « méritants » du premier pont d’un Titanic en train de couler. Une page se tourne…
Élargis mon chou, élargis… Thatcher est pas arrivée au pouvoir par hasard ni par un coup d’État. En 66 Lennon et Mac Cartney accompagnaient Harrison chantant Taxman. Le taux marginal c’était 98% pour les revenus du capital, 83% pour les revenus… Il était bel et bien en train de crever le Royaume-Uni dix ans plus tard… Contraint d’adhérer à l’Europe… c’est dire… Et dix ans après Taxman, quand le no future et les punks débarquent (avec les aides du Fmi…), c’est pas encore Thatcher, c’est toujours Wilson (puis Callaghan), du labour, après le tory Heath qui est au 10 D.S. Et ce sont les grèves de l’hiver 78/79 qui portent Maggie au pouvoir,une dame de fer pour « l’homme malade de l’Europe », malade malgré le Brent…
Il y a tellement de façons de payer ,ou pas, ce qui s’appelle impôt ou qui en est sans le dire , que sur le podium mondial , ceux que vous citez ou ne citez pas , n’ont rien à s’envier mutuellement .
Je préfère l’impôt , pur et dur , à l’impôt « externalisé » sur les plus faibles , chez soi et dans le monde .
Mais il parait que l’hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu .
@L’expat
« Pourquoi les anglais ont conquis le monde, sans tuer leur Roi,? »
Ah ben si, justement, encore une fois, les Anglois ont tirés les premiers…!
http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Ier_d%27Angleterre
Mais vous savez bien, le royaume d’Angleterre a été ‘fondé’ par les français, enfin pour être exact, par les Normands…
Ca fait partie de la la légende, l’Angleterre a dominé le monde grâce à l’essor de son commerce et la libre entreprise décomplexée !
Le problème est que l’Angleterre a réussi à dominer l’Europe par sa capacité à lever des impôts. A titre de comparaison, les prélèvements obligatoires au XVIIIe siècle atteignaient 20% du PIB en Angleterre contre 10% en France. Vous croyez que le l’Angleterre aurait battu la France pendant la guerre de sept ans, ou se serait construite un empire colonial sans financer une armée puissante et sans flotte de guerre ?
revoit tes bases il en ont tué un bien avant les Français Charles 1° d’Angleterre 1600-1640 environ, et il en malmené un second. Dans leur histoire les Grands-Bretons ont obtenu l’Abbeas corpus, l’ancêtre des droits de l’homme sauce chrétienne….à l’époque il était très en avance, jusqu’au année d’avant guerre (1°GM), l’étalon or était la livre sterling. De très dure combats sociaux se sont déroulaient dans l’industrie en pointe à l’époque et puis…. Saaaa capoter il ont finit en faisant court saaatcherisé…. aTTTCHOUM. J’suis allergique.
Les anglais malgré qu’il ait conquit le monde comme tu dis ne l’ont pas fait sans conséquence, je dirais même qu’ils se tiennent la main avec les français sur la colonisation, le Commonwealth est peut-être en meilleur état que la francophonie mais au niveau des dégâts collatéraux ça se vaut bien (faire crever l’Inde de faim avec la culture du coton, sans oublier l ‘Indonésie+ quelques pays d’Afrique qui lui doivent autant de trouble que la France/Afrique.
Tu as un vision trop partiale des choses, parce que tu aimes la culture et le mode vie des Grands-Bretons, et c’est ton droits. Mais comme les Anglais ont une culture des institutions politiques et économiques les français aussi… Par exemple pourquoi ne te pose-tu la question que sur l’imposition, élargit puisque tu y es. Regarde si le système banque assurance fonctionne de manière identique dans leur services auprès des entreprises, en outre discerne ce que tu paye puisque les impôts sont prélevés à la sources…. Tu pourrais nous en faire part, parce que s’est intéressant tout simplement…. Peser le sens des choses de deux mondes culturels radicalement différents n’est pas facile. Juste pour te dire que j’attends plus de subtilité que « ils veulent tué les riches »SES Français et les anglais ont tout compris
L’Indonésie, les Britanniques ?
Vous avez parfaitement raison M.Jorion, « je m’a trompé », se sont les hollandais.. Mille excuses au Grands-bretons. Merci de l’avoir signalé parce que mon prgm de 1° commence à être loin…Ca m’oblige a jeté un coup d’oeil sur des connaissances que je n’utilise que très rarement.
C’est Attali himself qui déclarait :
SI les politiques (les Pros » du « Po… » ) ne s’en préoccupent pas (de NOUS..) ,Dans 10 Ans la mafia gouverne le Monde..
Il s’est trompé une fois encore =
Aujourd’hui les oligarques mafieux gouvernent le Monde !
Dans 10 ans ? =
Nous sommes tous esclaves exsangues et faméliques.
Quelques chiffres belgo-belges, puisque la Belgique continue à faire l’objet des « conseils bienveillants » du FMI et autres. De ces chiffres, on pourra facilement tirer des pistes de réduction des coûts :
Dépenses dues à une mauvaise perception de l’impôt – ou l’organisation par les partis au pouvoir, en particulier le MR (libéraux) à la tête des finances pendant 10 ans – de mécanismes légaux d’évitement de l’impôt que les entreprises doivent payer :
Le taux de l’impôt des sociétés (ISOC) en Belgique a trois visages :
– Le taux facial, tel que défini par la loi : 33,99%. Il sert principalement à étayer les lamentations et les comparaisons internationales peu flatteuses.
– Le taux implicite, mesure le taux de l’impôt prélevé au titre de l’ISOC par rapport à l’ensemble macro-économique de la base imposable. C’est-à-dire des résultats des entreprises, qu’ils soient positifs ou négatifs, donc après déductions fiscales (type intérêts notionnels) ou pertes: 16,9%.
– Le taux réel qui correspond à l’impôt effectivement payés par les sociétés sur les seuls résultats positifs des sociétés : 13,6% en 2008…
Mais selon l’Institute of international and European Affairs, un des nombreux lobbies qui gravitent autour du Parlement européen, le taux d’imposition réel est encore plus bas. Sur base d’un échantillon d’entreprises de plus de 60 salariés, le taux réel d’imposition des sociétés en Belgique en 2009 n’est que de 4,8%.
Dépenses en cadeaux pour les entreprises sur le dos de la collectivité :
Les salaires versés par les entreprises privées sont largement subsidiés par la collectivité sous la forme de réductions d’impôts, de réductions de cotisations sociales ou d’aides à l’emploi.
Les 4/5e de ces aides aux entreprises proviennent des budgets de la sécurité sociale. Le reste est essentiellement constitué de subsides fiscaux.
Ces subventions diverses n’ont cessé d’augmenter ces dernières années. En 2011, plus de 10 milliards y ont été affectés. Cela représente 7,03% de la masse salariale.
Cerise sur le gâteau : ces importantes subventions salariales qui gomment complètement l’écart salarial avec les pays voisins ne sont pas prises en compte dans la comparaison des coûts salariaux prévue dans la loi de sauvegarde de la compétitivité qui encadre la négociation salariale interprofessionnelle et visent à imposer un plafond « obtenable » – ne demandez pas plus que X% d’augmentation – avant même le début de la négociation.
Lire le baromètre socio-économique de la FGTB (édition du 24/01/2012)
Tous ces éléments représentant des coûts inutiles et sans gain pour la collectivité, les pistes de réduction de coûts, elles sont toutes trouvées, n’est-ce pas…
Les historiens diront : le plus grand crime contre l’humanité de tous les temps fut de sauver les banques et les dettes des gouvernements lors de la crise de 2008/2028 en faisant supporter des efforts inutiles aux populations.
N’est-ce pas un éternel remake…!?
« En période de paix, les riches prendront la sueur au front des pauvres; et en période de guerre, les pauvres prendront la place des riches, au front aussi… »
P. Desproges