L'actualité de la crise : DÉBUT DE LA VEILLÉE D'ARMES…, par François Leclerc

Billet invité

Comme un blessé encore un peu sonné, les autorités européennes se tâtent précautionneusement de partout pour vérifier qu’elles sont intactes. Sans trop croire à leur bonne fortune et en craignant que cela ne recommence. Angela Merkel soi-même vient d’avertir que « la crise n’est pas terminée ».

Demain jeudi, les Portugais vont faire la grève générale, suivis le 29 du mois par les Espagnols. L’histoire n’est donc pas finie, qui se poursuit sur un autre terrain redouté, tandis que Mario Monti, tout en prudence, termine une réforme du marché du travail plus symbolique qu’autre chose, afin de favoriser le retour de la confiance.

En Grèce, les budgets 2013 et 2014 doivent encore être amputés de 12 milliards d’euros, afin de prendre en compte la détérioration de la situation économique, a averti le FMI qui menace de ne pas poursuivre ses versements si cela n’est pas effectué. Dans un volumineux rapport teinté de pessimisme, ce dernier ne voit a terme que de noires perspectives, laissant entendre que les pays européens devront consentir à prêter à la Grèce à un taux inférieur à celui qu’ils emprunteront sur le marché, s’ils veulent que le plan de sauvetage fonctionne. Un passage de ce document mérite citation: « Dans l’hypothèse d’une lente application des mesures adoptées, ou d’une réponse économique inadéquate aux réformes, leur suivi pourra nécessiter un soutien supplémentaire des partenaires européens de la Grèce, dans des conditions encore plus favorables que celles actuellement envisagées, et/ou une autre restructuration de la dette obligataire ».

En Espagne, la hausse du taux de défaut sur les actifs immobiliers détenus par les banques se poursuit inexorablement, rendant déjà dérisoires leurs objectifs de recapitalisation de 50 milliards d’euros fixés par le gouvernement, pour lesquels deux ans leur ont été accordés. Pour parachever le tableau, les Hollandais semblent tombés dans le même trou que les Espagnols, devant dégager 16 milliards d’euros d’économies de mesures d’austérité pour rester dans leurs objectifs de réduction du déficit. La rigueur entraîne une contraction économique et une baisse des revenus de l’État, qui exige en retour l’accentuation de la rigueur.

S’appuyant sur l’accalmie en cours, certains voudraient déjà baisser la garde. Soit en réduisant les engagements financiers que supposeraient le renforcement du pare-feu, qui est toujours en discussion, pour s’en tenir à l’addition des moyens du FESF et du futur MES, mais seulement jusqu’à extinction de celui-ci en 2013. D’autres, comme Jörg Asmussen, membre du directoire de la BCE, affirme que la BCE va « commencer à préparer » la fin de ses mesures exceptionnelles. Tout en précisant :  » il est clair qu’il est trop tôt pour débuter, mais nous pouvons commencer à préparer soigneusement la sortie ». Avertissant que « on ne devrait pas tirer comme conclusion que nous avons fourni par deux fois des crédits à trois ans pour penser que nous le ferons une troisième ou quatrième fois ». Comme si certains pouvaient y croire…

D’autres analyses provenant de la même BCE laissent par contre plus clairement percer des inquiétudes. Peter Praet, le nouvel économiste en chef, craint que les opérations de carry trade, effectuées par les banques en achetant des obligations souveraines, ne se poursuivent pas au même niveau, celles-ci ayant besoin d’actifs à maturité plus longue pour les inscrire à leur bilan afin de le renforcer. Jens Weidmann, le président de la Bundesbank voit plus loin et met le doigt sur l’un des éléments essentiels de la propagation de la crise européenne. « Un important canal de contagion a été la forte concentration de dette souveraine dans les banques nationales ». Insistant sur la nécessité de régler ce problème de surcharge, qui crée un « sérieux fardeau pesant sur la stabilité financière », sans toutefois indiquer comment.

Sans doute faut-il trouver la réponse dans l’interview accordée par son prédécesseur, Axel Weber, au journal économique Handelsblatt, qui lui aussi ne voudrait pas que la BCE poursuive ses opérations d’injection de liquidité. Ne laissant comme porte de sortie que la rigueur budgétaire, sans filet. Axel Weber craint pour sa part que la fin de l’accalmie enregistrée sur le marché obligataire intervienne cet été, lorsque de nombreux membres de l’eurozone se présenteront sur celui-ci, en émettant de très importants volumes de titres afin de boucler leur programme annuel. Une raison de plus, selon lui, pour que les gouvernements veillent à ce que les banques se renforcent dans l’attente de nouvelles tensions.

Tout cela a un petit côté veillée d’armes…

29 réponses sur “L'actualité de la crise : DÉBUT DE LA VEILLÉE D'ARMES…, par François Leclerc”

  1. Axel Weber craint pour sa part que la fin de l’accalmie enregistrée sur le marché obligataire intervienne cet été, lorsque de nombreux membres de l’eurozone se présenteront sur celui-ci, en émettant de très importants volumes de titres afin de boucler leur programme annuel.

    Le GEAB craint aussi l’été 2012 après avoir prédit l’automne 2011. On en à un peu ( non très ) marre de toutes ces craintes , personne ne bouge , personne n’investit , chacun à peur , alors quoi on va mourir de peur ?
    Qui va se lever pour donner une direction ?????

    1. Je suis comme vous : que penser des prédictions du Geab ? Qu’en est il de la crise des muni bonds qui devait faire exploser les US ? de l’immobilier commercial US ? etc etc etc …
      Marre de ces vendeurs de peur à répétition.
      Vivons au jour le jour ….

    2. Je ne vois pas en quoi le LEAP s’est trompé. La crise systémique est patente depuis l’automne 2011. Le président de la Commission européenne lui-même le reconnaît. Le système est figé. L’économie réelle est asphyxiée. Les émergents comme la Chine patinent. Le chômage explose (y compris aux Etats-Unis, en dépit de chiffres totalement bidonnés). Aux Etats-Unis toujours, 43 millions de personnes vivent de tickets d’alimentation (15% de la population américaine, les trois/quarts de la population française).

      Que reste-t-il du système ? La valse des apparences entretenue par l’injection massive de milliards planche-à-billet. Une illusion en train de mourir.

      1. J’ai trouvé cet article très intéressant sur le chômage américain. Il provient du site « Financial Sense » qui propose souvent des analyses sans concession sur la situation économique :

        http://www.financialsense.com/contributors/daniel-amerman/making-9-million-jobless-vanish-how-the-government-manipulates-unemployment-statistics

        L’auteur y explique comment les chiffres du chômage sont manipulés depuis le début de la crise (dans la lignée de l’analyse que propose Olivier Berruyer). Confirmation y est faite que le taux de chômage approche les 20%.

      2. Le Leap s’est trompé dans son obstination à prédire la destruction des US au profit de l’avènement de l’Europe. Il faut relire les bulletins pré-automne 2011, ça devait être cataclysmique….
        Que la crise soit patente depuis 2011, ok. Et peut être même depuis 1976 …
        Je vous fait mon pari que dans 5 ans , on sera encore à tenir le même discours et faire les même commentaires ….

  2. Je persiste à penser que ce nouveau plan de sauvetage de 130 milliards, pourtant reconnu comme insuffisant, ne sera pas intégralement appliqué. Pour l’instant, de mémoire (corrigez-moi si je me trompe), ils ont injecté quelques 35 milliards + 7 milliards pour parer au plus pressé et sauver les apparences. Mais ils n’ont pas les moyens d’aller beaucoup plus loin, sachant en plus que de toute façon, les sommes versées ne seront pas récupérées.

    Une chose est sûre — et comme le disait Paul, c’est une première — les banques ont dû salement craché au bassinet en faisant une croix sur une majeure partie de la dette grecque (on parie que ce n’est pas fini ?).

  3. Rigueur, austérité, FESF, MESF, QE, Traité fonctionnement UE, etc…
    Agitation, ‘stupeur et tremblement’, le bzzz d’une mouche sur la vitre, le lapin pris dans les phares d’une voiture (ou plutôt d’un gros camion !), c’est presque risible…!
    Une petite question quand même:
    Si j’ai bien suivi, il y a encore un ‘QE’ de 500 clafoutis € dans les cartons européens, c’est pour bientôt ?
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Milliard_%28g%C3%A2teau%29

  4. Jeudi 22 mars 2012 :

    Zone euro : l’activité du secteur privé se contracte en mars, à 48,7 points (PMI).

    L’activité du secteur privé s’est contractée plus fortement que prévu en mars dans la zone euro, faisant craindre un retour en récession pour les pays de l’Union monétaire au premier trimestre.

    Selon une première estimation publiée jeudi, l’indice PMI s’est établi en mars à 48,7 points à son plus bas niveau depuis le début de l’année, après avoir atteint 49,3 points en février et avoir renoué avec la croissance en janvier.

    « Véritable déception après le bref retour à la croissance observée en janvier, la contraction de l’activité incitera les gouvernements à rechercher de nouvelles mesures destinées à relancer l’économie dans la région », estime Chris Williamson, chef économiste pour le cabinet Markit qui publie l’indice PMI.

    Un indice au-dessus de 50 points signifie que l’activité progresse, tandis qu’elle se contracte si l’indice est inférieur à ce seuil.

    Dans le détail, la production manufacturière (47,7 points) et l’activité du secteur des services (48,7 points) s’inscrivent à la baisse en mars, enregistrant leurs plus mauvaises performances depuis trois et quatre mois, respectivement.

    Le chiffre publié jeudi laisse supposer que l’activité globale s’est repliée tant au premier trimestre 2012 qu’au quatrième trimestre 2011, ce qui correspond à une phase de récession (définie par deux trimestres de repli de l’activité).

    http://www.romandie.com/news/n/Zone_euro_l_activite_du_secteur_prive_se_contracte_en_mars_a_487_points_PMI28220320121040.asp

  5. Cela se vide de plus en plus ici. A croire que, même parmi les plus grand fans de notre hôte, ceux là se lassent et/ou se laissent prendre par la belle musique du « tout va bien, dormez braves gens ».

    Pour ma part je considère la situation actuelle comme celle qui prévaut avant l’arrivée imminente d’un tsunami: nous assistons à de grands déplacements verticaux sous l’océan de la finance. Il ne reste plus que la perturbation même anodine qui viendra, tel un déclencheur, crée l’onde de choc.
    Bref on assiste au calme avant la tempête, ou plutôt ici l’ouragan. Tout se met en place. Petit à petit. Et un jour nous nous réveillerons tels les habitants de Pompéi…

    Ceci n’est pas de la « vente de peur ». Juste mon avis concernant l’illusion dans laquelle nous sommes maintenu. Maintenant de mon côté cela ne m’empêche pas de continuer à apprécier par exemple le chant des oiseaux, le retour du beau temps et de voir mon fils grandir. La lucidité n’empêche pas la joie de vivre à condition peut être de s’extraire de certains schémas. Là dessus à chacun sa vérité et ses recettes. Ce que je sais c’est que la politique de l’autruche prouve ses effets néfastes dans l’histoire.

    Bizz au passage à mon modérateur favori. Big up au seul, à l’unique devant l’Éternel 😉 Lorsque je constate tout ce qui se passe je me dis qu’un jour, si l’homme est honnête, il arrêtera de jeter l’opprobre sur tout ceux qui ont une approche différente concernant les causes et les véritables responsables des situations de crises subies. Rien que pour la perspective de peut être un jour pouvoir vivre cette révolution copernicienne la vie mérite d’être vécue. Comme quoi on se raccroche à tout. MDR !!!

    1. « Là dessus à chacun sa vérité et ses recettes. »
      Faire le lien avec « Cela se vide de plus en plus ici. » Formidable et violent soporifique ultra-libéral, n’est-ce pas Grandgnangnan ?

  6. C’est un livre explosif que publie aujourd’hui Antoine Peillon, grand reporter au journal La Croix. Bénéficiant d’informations de toute première main il montre comment la banque suisse UBS organise depuis la France un système massif d’évasion et de fraude fiscale vers les paradis fiscaux. A lire absolument.

    Ils le font dans une comptabilité cachée baptisée « carnets du lait » que l’on peut trouver dissimilés dans des fichiers Excel intitulés « fichier vache ». On aura compris l’analogie : la France est une vache fiscale dont il faut traire le lait…

    Le parquet a été saisi mais ne bouge pas, assurant une forme de protection aux gros fraudeurs. C’est pour lever cette impunité que le journaliste a décidé d’écrire ce livre. Il faut le lire et le faire connaître, pour la démocratie.

    http://alternatives-economiques.fr/blogs/chavagneux/2012/03/22/comment-ubs-organise-une-fraude-fiscale-massive-a-partir-de-la-france/

  7. Merkel est devenue un véritable danger pour de nombreux pays européens – malgré sa volonté. Il ne faut pas oublier que l’on demande beaucoup à l’Allemagne, en terme de caution et de rachat de « valeurs » pourries. Elle prêche sans relâche l’austérité, alors que cela entraîne une contraction chronique et auto-destrice des économies nationales.

  8. et le remède est toujours le même encore et encore!!!!!

    plus de rigueur= plus de récession=moins de recettes= plus de rigueur

    et aider les banques!

    zont vraiment aucune imagination, sachant que cela ne marche pas!

  9. Si ils ne comprennent pas que austérité entraîne moins de recette donc augmentation de la dette car augmente le déficit….c’est un raisonnement que même un enfant de 6 ième comprendrait. Donc je me dis que cela leur sert…c’est bon pour certains. Forcement sinon, cela n’aurait pas de sens. Ca ne peut pas être par bêtise, inculture ou sadisme primaire.
    Alors c’est quoi le truc?

    1. Comme une entreprise en pertes , on commence par essayer de réduire les dépenses et çà ne suffit jamais , on remet de l’argent et çà ne suffit jamais , une entreprise moribonde est moribonde , elle ira de toute manière à la faillite .
      La seule chose à faire est de l’accompagner vers la mort en la dépeçant et de chercher d’autres moyens de faire des profits.
      Nous sommes dans la phase de dépeçage de la société , ils cherchent tous à tirer le fric , pas à construire ou faire évoluer la machine.

      1. @ bertrand 23 mars 2012 à 07:46

        Nous sommes dans la phase de dépeçage de la société, ils cherchent tous à tirer le fric, pas à construire ou faire évoluer la machine.

        Il me semble que vous-vous placez dans le groupe des « nous sommes » et que vous placez toute la responsabilité de ce qui « nous arrive » de néfaste, en totalité sur les « ils cherchent ». Or, ces « ils » et ces « nous », lorsque l’on prend plus de recul et plus de hauteur de vue, constituent un ensemble que d’autres regroupent sans faire de distinction sous l’appellation de « eux ». Ils se disent que ceux qu’ils nomment « eux » c’est-à-dire, les habitants de l’Europe de Ouest (principalement du Sud) nous nous engageons dans une voie suicidaire.

        Les autres, ceux qui nous observent et que nous désignons par « eux », ils nous voient comme un regroupement de gens qui s’opposent les uns aux autres et qui de ce fait s’appauvrissent et se condamnent à disparaître en premiers. Ils nous voient (dans notre ensemble, c’est à dire riches et pauvres confondus) consommer en vains combats fratricides les maigres ressources qui nous restent au lieu de les économiser pour en laisser suffisamment afin que nos descendants en aient encore pour vivre.

        Les autres voient bien que le combat que nous menons entre capitalistes et anticapitalistes ne conduit qu’à la consommation accélérée du capital de l’Europe de l’Ouest et du Sud. Or, ceux qui contribuent le plus à manger le capital sont ceux qui sont pénétrés d’un sentiment anticapitaliste. Ils ne sont mus que par le désir de consommer le plus possible, tout de suite, sans même penser à leurs descendants. Ceux qui au contraire cultivent un état d’esprit capitaliste, sans pour autant être tous riches, ont une attitude bien plus morale et plus universelle car, en prenant en compte le futur, ils l’investissent, ils se l’approprient pour le léguer à leurs descendants et le rendre ainsi possible.

        Comme tant qu’il y aura un capital à exploiter, il y aura des hommes qui en vivront, il est facile de voir quels sont ceux qui survivront. Ce sont ceux qui, riches et pauvres confondus et associés, auront une attitude visant à la conservation du capital, ceux qui auront su le faire survivre

  10. @Jdcucac
    une attitude bien plus morale et plus universelle … le futur, ils l’investissent, ils se l’approprient pour le léguer à leurs descendants.
    La guerre, le vol, et au final le féodalisme, c’est en effet extrêmement universel. Mais pour ce qui est de la morale, sauf à un « petit » retour en arrière, j’ai comme un doute.

    Nous vivons sur une planète ronde dont on a de plus en plus vite fait le tour. Notre capital commun est notre écosystème. J’apprécierais de pouvoir lui rembourser ce que je lui emprunte pour vivre.
    Le capitalisme, pillard orgueilleux, nie cette dette, comme d’autres, pour ne pas avoir à la rembourser.

    1. Chez certaines personnes, la morale, semble plus proche d’un réflexe caractérisé respiratoire, tel le hoquet, quant en bout de course, elles n’ont plus rien d’autre à formuler d’intelligible.

      1. La morale , la moralité , les principes , sont les bases morales qui font que vous n’acceptez pas n’importe quoi.
        Aujourd’hui tout est n’importe quoi.
        La politique , l’argent , le sexe , la drogue , le crime sont les enfants de l’absence de moralité.
        La société va mal car elle n’a plus de morale de moralité de principes.
        Avant toutes choses il faut éduquer , imposer ,former les esprits à la morale.
        Lorsque vous avez des principes vous n’avez nul besoin des lois.
        Vos parents ont été laxistes , français levez vous , soyez véxés , indignés , refusez , refusez , refusez , jetez au diable ceux qui sont sans moralité.
        Français élevez votre moralité.
        Français dressez vous contre l’immoralité.
        Français soyez fiers.
        Français soyez droits.
        Français levez vous contre les oppresseurs sans moralité.

      2. Je mets en place la bande magnétique, j’enfonce le bouton « on » du magnétophone, les bobines tournent et j’écoute la voix blanche et neutre :

        morale,
        hoquet,
        hochet,
        toupie… ça tourne…

        riches et pauvres confondus et associés (jducac 23 mars 2012 à 10:32)
        Mais j’efface ce passage, digne du zéro degré de la pensée politique de peur que les bourgeois, déjà archi-gavés de brioche, se fassent des idées en voulant y ajouter leur beurre. Et puis parce qu’une caste qu’on pourrait nommer « Les nouveaux intouchables » : c’est le pire qu’on puisse imaginer comme destin pour l’humanité.

        … ça tourne…
        morale,
        hoquet,
        hochet,
        toupie… et enfin j’appuie sur « off » et je débranche la machine à spéculer.

      3. @ jducac,

        Si vous voulez être positif et en finir avec vos élucubrations gauche droite (cela en devient lassant), signez d’abord ceci:
        http://tribune-pic-petrolier.org/
        Vous ferez quelque chose de concret pour aider à ces occidentaux pour sortir de l’impasse.
        Les signataires sont loin d’être ceux auxquels vous pensez.

    2. @ bertrand 23 mars 2012 à 19:53

      La société va mal car elle n’a plus de morale de moralité de principes.
      Avant toutes choses il faut éduquer, imposer, former les esprits à la morale.
      Lorsque vous avez des principes vous n’avez nul besoin des lois.

      Merci d’avoir eu une réaction positive. C’est extrêmement difficile d’amener à faire s’exprimer les gens sur le thème de la morale. C’est un sujet hypersensible lorsqu’on l’aborde entre adultes, probablement parce que cela touche aux bases plus ou moins solides et conscientes sur lesquelles chaque enfant s’est construit progressivement avant d’intégrer le monde des adultes, beaucoup moins malléable.

      Oui la société va mal, et elle continuera probablement à aller mal tant que chacun, au lieu de penser que la situation résulte uniquement des autres, n’aura pas fait une introspection suffisante pour prendre conscience que tout le monde, à commencer par soi-même, y contribue un peu pour quelque chose.

      Certains pensent que tout vient des structures qu’il faudrait organiser différemment en réduisant substantiellement le degré de liberté laissé à chacun. Ils envisagent même de s’attaquer à la propriété privée. D’autres pensent qu’il faut agir en sens inverse.
      Personnellement j’aurais tendance à penser qu’il est plus sage de ne pas rêver de tout régler par l’introduction de grands bouleversements d’ensemble. Il est probablement possible d’obtenir des résultats substantiels en jouant d’abord sur la prise de conscience d’une importante responsabilité individuelle dans nos performances collectives.

      Tant que chacun n’aura pas pris conscience qu’il a le devoir, à son niveau, de donner le maximum de ce qu’il peut pour permettre aux générations qui le suivent de poursuivre l’œuvre de perpétuation de l’espèce, notre société ira de mal en pis.

      Cela implique de s’intéresser davantage au futur, en comprenant bien que ce sont les actions du présent qui le conditionnent. Cela implique aussi de prendre conscience que nous vivons tous, d’un capital individuel s’insérant dans un gigantesque emboitement de poupées Russes. Chacune constituant un capital à un niveau d’intégration collectif intermédiaire : collectivité familiale, communale, départementale, régionale, nationale, continentale, mondiale. L’objectif est de faire survivre la paix à chaque niveau d’intégration malgré les concurrences qui s’exercent.

      Bien évidemment, si chacun se comporte en électron libre, avec le seul objectif de ne penser qu’à sa jouissance personnelle immédiate, sans prendre conscience de ce que ce type de comportement entraîne pour le futur, s’il se généralise, l’avenir de l’humanité est compromis à brève échéance.

      Nous sommes condamnés à reprendre confiance en nous individuellement et collectivement si nous voulons survivre. Cela justifie tout à fait votre série d’appels aux Français. Nous avons tous un très gros travail à fournir sur nous-mêmes.
      http://www.cepremap.ens.fr/depot/opus/OPUS09.pdf

      1. @ jducac Thank you , good luck , merci bien , et n’hésitons pas à faire le ménage nous mêmes……….l’honneur collectif et individuel était cultivé , encensé autrefois , faisons pour qu’il revienne.

    3. @ michel lambotte 23 mars 2012 à 21:07
      Un être humain, comme une humanité entière, a autant besoin de la droite que de la gauche, l’ensemble des deux constitue son capital, ce qui lui permet de vivre en répondant à ses besoins. Même si cela peut vous lasser, je pense utile de poursuivre les efforts visant à faire comprendre qu’on ne peut régler les problèmes au sein d’une communauté en stigmatisant les uns ou les autres, en vue de les éliminer ou les faire éliminer.

      Ça n’est pas parce qu’on appartient au camp des pauvres et que l’on ne possède pas le capital productif, que l’on ne vit pas de ce capital. A l’opposé, ça n’est pas parce qu’on appartient au camp des riches et que l’on possède un capital matériel important, qu’on doit négliger et mépriser le capital humain nécessaire à son exploitation.

      L’intérêt des deux camps serait de faire comprendre à tous la nécessité d’une association et si possible d’une fusion des objectifs permettant d’atteindre un objectif commun d’un niveau supérieur. Il me semble que cet objectif pourrait être la perpétuation de l’espèce, en ayant recours, si besoin et à terme, à une extension du champ d’action, hors du domaine terrestre.

      Je cherche à faire se rapprocher les points de vue en montrant que ceux qui se consacrent au capital matériel pris au sens large, et à sa préservation, ne sont pas aussi inutiles, voire nuisibles, que d’aucuns veulent le faire croire. Quant au capital moral, le plus important, c ‘est un capital collectif que tout le monde doit s’employer à faire survivre.

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