L'actualité de la crise : VITE ! NOUEZ LES BOUTS DE FICELLE ! par François Leclerc

Billet invité

Profitant d’une accalmie, la crise européenne est à un tournant. Après avoir accumulé échec sur échec, la stratégie qui a été jusqu’à maintenant péniblement suivie pourrait connaitre un premier infléchissement, mais ce n’est pas encore fait.

« Les peurs extrêmes sont derrière nous », s’est dernièrement félicité Frédéric Oudéa, Pdg de la Société générale et président de la Fédération des banques françaises (FBF), qui n’a pourtant cessé d’affirmer des mois durant que ces dernières étaient dans un excellent état. Rendant grâce la BCE et à ses largesses, il a conclu que « si des problèmes structurels demeurent dans la durée, nous avons préservé un peu de temps pour travailler ». On appréciera un « nous » renvoyant à des banques pourtant sauvées des eaux par qui de droit et on retiendra leurs « problèmes structurels », restés hélas dans le vague.

En Espagne et en Italie, elles se sont engagées dans de florissantes opérations de carry trade, achetant avec des fonds empruntés à 1 % des obligations d’État porteurs de taux restés élevés. Un cercle ayant toutes les apparences d’être vertueux est enclenché, les profits réalisés à cette occasion par les banques leur permettant de renforcer leurs fonds propres, comme exigé, tout en concourant à la diminution des intérêts versés par l’État.

Mais ce monde est ainsi fait que le même mécanisme recèle une nouvelle sérieuse embûche. La maturité moyenne de la dette espagnole diminue à la faveur des émissions à court terme que le gouvernement multiplie pour profiter de l’aubaine. Augmentant ses besoins ultérieurs de refinancement à court terme et fragilisant ses finances, au cas où la tendance à la baisse des taux obligataires s’inverserait. C’est dorénavant 131 milliards d’euros qui devront être refinancés par l’État espagnol, rien que cette année.

En obtenant une révision de ses objectifs de réduction de son déficit pour cette année, en contrepartie d’un respect dur comme fer du seuil des 3 % du PIB pour 2013, le gouvernement espagnol a gagné un peu de temps mais ne va pas empêcher l’asphyxie qui guette le pays. Prudent, le gouvernement Rajoy a décidé de ne pas demander d’efforts supplémentaires aux régions, qu’il va renflouer en empruntant 35 milliards d’euros aux banques sous forme d’un prêt syndiqué bénéficiant de la garantie du Trésor. Mais ce coup de pouce apure le passé, rien de plus.

Du côté grec, où le second plan de sauvetage est désormais sur les rails, les prémices du troisième sont déjà en discussion, en dépit de la sortie de Wolfgang Schäuble qui « ne voit pas de raison de poursuivre ce débat stupide, (car) nous nourrissons le marché avec nos propres spéculations ». Jean-Claude Juncker a été plus prudent dans ses formulations : « Si la Grèce continue de prendre des mesures effectives, applique le programme et réduit ses déficits budgétaires, je ne vois pas de nécessité pour un troisième plan de taille équivalent ». Cette dernière précision sur la taille étant l’essentiel du message. « Tout dépend comment le plan est mis en pratique », a-t-il conclu en laissant toutes les portes ouvertes.

Un rapport confidentiel de la Commission européenne a en effet livré son verdict : 12 milliards d’euros d’économies supplémentaires devront être trouvées afin d’atteindre les objectifs de réduction de la dette d’ici 2014, en dépit de la participation plus élevée que prévue des banques à la restructuration de la dette grecque, désormais descendue sur le papier à 117 % du PIB en 2020, au lieu de 120 %. Mais les recettes fiscales ne seront pas au rendez-vous, c’est déjà prévisible ! Il est donc à nouveau question de devoir couper dans les pensions, l’aide sociale, les dépenses de santé… et de la défense.

Antónis Samarás, le leader conservateur de Nouvelle démocratie, qui parle fort mais ne peut espérer une majorité parlementaire aux prochaines élections, est en phase avec cette perspective. Il propose d’externaliser certains services assurés par l’État, le dernier en date étant dans certains cas la collecte des impôts. Mais Nouvelle Démocratie et le Pasok ne recueilleraient aux élections de fin avril-début mai que 27 % des voix à eux deux, le même score que celui qui résulterait de l’addition des voix du KKE (communiste), du Syriza et de la Gauche démocratique… La formation du nouveau gouvernement s’annonce pleine de péripéties. Ce qui explique comment le commissaire européen Olli Rehn a observé celui du Portugal avec les yeux de Chimène en le donnant en exemple.

Les spéculations ont fleuri lorsque la Commission a choisi de fermer les yeux sur le non-accomplissement des objectifs de réduction du déficit espagnol, le dissimulant afin de sauver les apparences derrière l’exigence d’un nouveau pourcentage supérieur à ce qu’avait réclamé Mariano Rajoy. On parlait alors du Portugal et de l’Irlande comme étant sur les rangs pour obtenir une rallonge aux aides déjà reçues (ce qui est toujours le cas), mais les Pays-Bas les a devancés pour entrer dans la brèche ouverte par les Espagnols et se préparer à renégocier avec Bruxelles leurs objectifs de réduction du déficit.

Le parti travailliste hollandais (PvdA) a en effet décidé de conditionner son vote du pacte budgétaire au parlement, indispensable à sa ratification, à la modification d’un projet de budget 2012 prévoyant de ramener le déficit à 3 % du PIB en fin d’année, qui prévoit d’importantes coupes budgétaires. Une situation à l’espagnole est dans l’air, que Bruxelles va devoir arbitrer, car le gouvernement conservateur de coalition s’appuyant sur les chrétiens démocrates (CDA) et les libéraux (VVD) est minoritaire aux Pays-bas et s’appuyait sur une extrême-droite (PVV) qui lui fait dorénavant défaut au parlement, en exigeant la sortie de l’euro du pays.

Insensiblement, les dirigeants européens glissent sur une pente qui pourrait les conduire à une révision stratégique, afin d’en adopter au nom du réalisme une version de même nature mais moins brutale, un plan A’ toujours bloqué par le gouvernement allemand. L’élection de François Hollande pourrait accentuer cette évolution, sa volonté de renégocier le traité s’il est élu venant d’être appuyée par Sigmar Gabriel, le président des sociaux démocrates allemands. Restera alors à affronter un débat déjà lancé par David Cameron, Mario Monti et Mariano Rajoy, qui ont dessiné les contours sans nuances d’une relance d’inspiration très libérale.

Cherchant à faire endosser la responsabilité du poids de la dette publique à ceux qui auraient dépensé sans compter, le courant libéral pur et dur n’a pas désarmé. Il a pris appui sur la crise suscitée par sa politique même pour exiger sa poursuite et son approfondissement. Les sociaux-démocrates ne répondent à cette offensive qu’à la marge, en cherchant à la moduler, tout en s’inscrivant comme d’habitude dans le cadre qui a été tracé.

L’innovation vient d’ailleurs ! Sans attendre que ce débat ne se développe, David Cameron envisage de mettre à profit les taux bas actuels sur la dette britannique pour anticiper une hausse générale du coût de l’argent, en émettant des obligations à « super long terme » : cent ans, voire perpétuelles, c’est-à-dire jamais remboursées… Ce ne serait pas une première, des obligations perpétuelles ayant déjà été émises aux lendemains de la premier guerre mondiale par le Royaume-Uni ; mais cela éclaire sous un autre jour le lancinant problème de la dette publique, qu’il serait donc possible de ne pas rembourser (mais de rétribuer ad vitam aeternam).

Enfin, que va-t-il se passer lorsque les banques seront à court de munition pour acheter la dette souveraine espagnole et italienne, et soutenir leurs cours ? La BCE va-t-elle se lancer dans une troisième opération de prêts à trois ans à 1 % aux banques, en dépit des « différences de vue » reconnues du bout des lèvres par la Bundesbank, qui vient d’augmenter ses provisions en raison des pertes qu’elle pourrait subir à cause des 27 % de ses parts du capital de la BCE ?

Il serait en tout cas grand temps de faire avancer les discussions sur le MES, afin d’être en mesure d’accorder des prêts de précaution aux pays nécessiteux et de nouer ensemble tous les petits bouts de ficelle. Mais celles-ci semblent promises – en raison de l’accalmie trompeuse – à n’aboutir qu’à un compromis a minima entre ceux qui voulaient une très forte augmentation des moyens financiers mobilisables, à des fins dissuasives, et ceux qui freinent des quatre fers tout nouvel engagement d’importance. Il serait question de simplement additionner les 500 milliards d’euros (en capital et en capacité d’emprunt) du futur MES aux 192 milliards déjà engagés par le FESF et de pouvoir ainsi afficher 700 milliards d’euros. La politique, c’est l’art de l’affichage, on sait ce que cela donne !

36 réponses sur “L'actualité de la crise : VITE ! NOUEZ LES BOUTS DE FICELLE ! par François Leclerc”

  1. Ayant préservé un peu de temps pour travaiiler, je conseillerais aux banques Grecques, Portugaises, Espagnoles , Italiennes, Françaises (etc …) d’investir dans l’immobilier aux USA.

    En effet, compte tenu des prix actuels, ce secteur ne peut que se redresser et dégager des bénéfices confortables.

    Et la demande devrait être au rendez-vous compte tenu des besoins, attestés par le nombre de personnes et foyers en logement précaire ( village de tentes, …).

    1. quand je vois certaines constructions actuelles adossées à la loi scellier construites par certain groupe de btp ….

      quid de la qualité de construction des pavillon des  » suburbs  » etatuiniennes ?

      perso , j’achete pas !

  2. « Restera alors à affronter un débat déjà lancé par David Cameron, Mario Monti et Mariano Rajoy, qui ont dessiné les contours sans nuances d’une relance d’inspiration très libérale »;

    Le programme libéral britannique est déjà bien engagé avec un nouveau projet de baisse des impôts des plus riches dont le taux passera 50% à 40% , à l’opposé du projet de Hollande qui veut imposer à 75% tout revenu au dessus de 1 million d’€..

    http://www.lexpress.fr/actualites/1/economie/le-gouvernement-britannique-veut-reduire-les-impots-sur-les-hauts-revenus_1094300.html

    LONDRES – Le gouvernement britannique a l’intention de réduire les impôts sur les hauts revenus et annoncera les détails de cette mesure lors de la présentation d’un budget d’austérité la semaine prochaine, affirme vendredi le quotidien The Guardian.
    Selon The Guardian, qui cite des sources gouvernementales, le ministre des Finances George Osborne devrait annoncer à cette occasion une réduction du taux d’imposition appliqué aux hauts revenus, qui passerait de 50% à 40%, dans le cadre du budget 2012/2013 qui sera dévoilé le 21 mars.
    « Le budget devra être équilibré. Il devra montrer que nous participons tous à l’effort, mais aussi que nous sommes un pays ouvert au monde des affaires », a déclaré la source gouvernementale citée par le journal.
    « Nous voulons un taux maximal d’imposition qui ne soit pas dissuasif pour les entrepreneurs et le monde des affaires. Or nous avons actuellement l’un des taux d’imposition les plus élevés du monde, à un moment où nous avons besoin d’une réelle croissance », a-t-on ajouté de même source.
    Depuis son arrivée au pouvoir en mai 2010, David Cameron, considéré comme proche des milieux d’affaires, a affirmé à plusieurs reprises qu’il annulerait « dès que possible » le taux marginal actuel de 50% introduit en 2010 par les travaillistes, afin de revenir au taux précédent de 40%.
    AFP

  3. Les choses s’arrangent…..;
    A l’image de l’humanisme victorieux en Lybie (bientôt en Syrie puis en Iran)

    D’un coté la soldatesque financière victorieuse fière et virile, « les peurs sont derrière nous »
    De l’autre les démocraties violées, abandonnées à la honte d’avoir vécu l’insouciance de leur jeunes années (Grèce,…… Espagne, Portugal…….).

  4. D’après vous François, à quand la prochaine « grosse » péripétie? Les marchés s’envolent, il ne manquerait plus que la croissance redémarre de plus belle et on en aura encore pour 10ans de tranquillité! A croire que la principale source d’optimisme des investisseurs est BFM business et vice versa…

    1. Allez savoir pourquoi, j’ai du mal à avaler cet argument-là.

      « Il devrait nationaliser la Bourse française, qui appartient aujourd’hui au groupe internaitonal NYSE Euronext ».: l’essentiel est là, on est en pleine franchouillardise…

    2. Bonjour,

      Détrompez-vous, si la croissance ne fait qu’un petit pas en avant, le baril de pétrole dépassera les 200 USD.
      Cela tuera dans l’œuf toute velléité de croissance.

      Le chemin qui a été choisi (et non pas imposé) par l’humanité est celui de ce que j’appelle « La petite mort ».

      Cordialement.

  5. Tiens, sur Atlantico, un article de teneur inhabituel.

    L’auteur propose de nationaliser la bourse afin de résoudre la question de l’impôt sur les transactions financières. De cette façon, il soutient que l’Etat aurait tout intérêt à développer la bourse et pourrait en même temps en profiter pour réformer sa façon de drainer l’épargne vers les entreprises.

    Le gars soutient aussi que c’est une vraie bonne idée de gauche. Allez savoir pourquoi, j’ai du mal à avaler cet argument-là.

    1. L’idéal serait de mettre fin à la cotation en continu, qui est juste une aberration qui ne prend pas en compte le rythme de vie d’une entreprise. La comptabilité d’une firme ne se fait pas chaque seconde.

      L’existence d’une entreprise ne se compte pas en secondes, la preuve étant que certaines existent depuis des décennies. Une cotation hebdomadaire, mensuelle ou trimestrielle rendrait mieux compte de la santé financière d’une entreprise.

  6. Antónis Samarás, le leader conservateur de Nouvelle démocratie, qui parle fort mais ne peut espérer une majorité parlementaire aux prochaines élections, est en phase avec cette perspective. Il propose d’externaliser certains services assurés par l’État, le dernier en date étant dans certains cas la collecte des impôts.

    De mieux en mieux si cela part d’une bonne intention économique,

    oh mais vous savez je suis de plus en plus convaincu que les premières personnes bien arrivés de ce monde, se fichent bien royalement de vouloir graduellement imposer leur propre marque de fabrique et de mentalité sur la plupart des membres du genre humain, ne permettant guère à la longue d’éviter un plus grand désastre pour l’espèce humaine.

    Vous faites bien d’écrire ce que vous voyez, ce qui se passe, comme ce qui finira fatalement tôt où tard par se produire. Mais qui donc a encore de l’intelligence, mais qui se donne bien encore la peine de prévenir plus de crédules, mais qui donc ne recherche plus à aligner un plus grand chiffre d’hommes à sa suite.

    Tout cela est très consternant, que de vouloir sans cesse ……….. Afin qu’un jour, nul ne puisse plus faire autrement sur terre que de devoir suivre la propre norme en cours, car dans un tel monde de premiers précurseurs à la chose ce n’est bien sur jamais assez pour moins en éviter la perte.

    Oui ils vivent bien dans un autre monde alors que pouvez-vous y faire, si ce n’est d’en vérifier peu à peu la chose.

    1. tant qu’on y est, externalisons la politique… oups, chui bête, on le fait déjà en Grèce et en Italie.

    1. sommes nous tous des moutons ? ce blog est il un mouton ?

      Non je ne crois pas que vous soyez un mouton de panurge, quoiqu’il n’est pas si évident de se défaire du principal conditionnement marchand.

      A vrai dire ce sont surtout les principales conventions de notre monde marchand qui rendent les êtres plus moutons, plus faciles à endormir. Pourquoi préfèrent-ils souvent mettre l’humanité en chiffres, sans doute pour moins faire du mal à l’espèce humaine.

      Alors je me demande parfois si je ne ferais pas mieux de …………..
      http://www.dailymotion.com/video/xdus6m_le-belement-le-plus-ridicule-du-mon_animals

      Leur première réalité filtrée du monde.

    1. Une fiscalité plus juste y est qualifiée de « démagogie ».

      Et si ce monsieur par exemple n’était pas toujours de meilleur conseil moins coûteux pour une société ?

      Je ne pense pas que toutes les personnes qui souhaitent voir plus d’équité et moins de diffèrence de traitement dans les premières sociétés humaines devraient être systématiquement traitées de démagogues, de personnes irréfléchies.

      Pas seulement d’ailleurs dans chaque pays lorsque le débat se pose, sans doute qu’une pensée plus ouverte et moins partisane pourrait mieux faire partager la chose envers autrui. Si vous saviez ce que je pense de France Culture et BFM de temps en temps, si vous saviez ce que je pense des premiers écrits libertariens de la terre, ça fait peine à voir aussi dans le même temps.

      Pourquoi la notion d’économie et de liberté devrait-elle toujours appartenir aux gens en ayant une plus grande prétention de pseudo ceci ou cela à la bouche dans les premiers médias du globe ? Oui le monde n’est vraiment pas prêt de passer à autre chose de moins coûteux, de moins dramatique, sans doute alors qu’une fiscalité plus injuste y serait déjà moins qualifiée de « démagogique ».

      Le principal vocabulaire marchand du monde dans les têtes.

  7. Un peu « hors sujet » mais je voudrais rebondir sur une des phrases de Fr. Leclerc :

    Il est donc à nouveau question de devoir couper dans les pensions, l’aide sociale, les dépenses de santé… ET DE LA DÉFENSE.

    Fin 2003, début 2004, j’ai prédit à mon entourage incrédule qu’on allait revenir à des armées de « mercenaires ». C’était à propos de la guerre en Irak (n°2). En Irak, j’avais raison, hélas.
    Et voila que ça s’étend !

    Donc, là j’endosse ma robe de prophète, je vous prédis :
    – des mercenaires
    – des cliniques privées
    – des assurances santé privées
    – des fonds de retraites (bon d’accord les deux derniers c’est même pas des prédictions)

    Mais je vais je vais y ajouter :
    – des milices privées
    – des Routes nationales à péage ( c’est déjà en dans les tuyaux en France)
    – des postes privées
    etc.

    Vous verrez. Si j’ai tort je vous autorise à me morigéner !

  8. Au fond, ne vivons-nous pas une énorme crise des institutions induite par les nouvelles technologies?

    L’avenir n’est-il pas à la production open source de tous nos biens matériels et immatériels?
    Les imprimantes 3d existent déjà!
    L’avenir n’est-il pas au partage open source de toutes nos connaissances?
    L’avenir n’est-il pas à concevoir sur le mode de la coopération et de la gratuité?

    En fait, ne résistons-nous pas tous ensemble à cette r-évolution?

    1. Au fond, ne vivons-nous pas une énorme crise des institutions induite par les nouvelles technologies?

      Oui c’est le grand revers de la médaille, car les nouvelles technologies mises au point pour mieux amener tout le temps les êtres à se dire que nous vivons bien dans le meilleur des mondes, leur donnent graduellement les moyens et la dominance d’assujétir tout le genre humain à leurs premiers intérêts marchands et partisans sur toute la terre.

       » Que vois-tu de l’avenir Jérémie ? D’abord notre propre présent !  »

    2. « Au fond, ne vivons-nous pas une énorme crise des institutions induite par les nouvelles technologies? »
      Ce ne sont pas les technologies qui alimentent la crise mais la société elle-même qui meurt sous le poids de ses choix idéologiques.

  9. La crise de l’euro continue, malgré que l’effort fourni par les pays appartenant à la zone euro. La BCE fait marcher la planche à billets, c’est tout.
    Le chef du gouvernement portugais par exemple, Pedro Passos Coelho, fait le commis voyageur pour proposer un choix d’établissement publics aux plus offrants. Les chinois sont preneurs pour acheter le groupe EDP (énergies)…………On restreint les budgets, on prend chez ceux qui ne peuvent se défendre (bas salaires, chômeurs), on vend ce qui est vendable, à l’instar du chômeur qui vend son alliance pour s’acheter des nouilles. Je vois mal comment les pays pourraient favoriser la croissance; c’est la quadrature du cercle.

    1. Oui faut pas trop se leurrer, peut-être bien parce que l’Amérique ne se porte pas vraiment mieux sur le fond, enfin si c’est pour mieux amener davantage de gens à manger du riz et des nouilles alors pourquoi pas, faut juste s’y habituer, c’est fou com tout devient plus coûteux sur les étalages, mais qui peut encore se permettre de vous la faire.

      « Com le premier Démon des marchés peut citer les saintes Écritures pour ses besoins. »
      William Shakespeare

  10. Accalmie ??
    C’est simplement m. Sarkozy qui est en campagne et quand M Sarkozy est en campagne
    tout s’arrête!
    Au fait c’est quoi ce boulot de Président? qu’on peut déserter comme ça pendant trois mois!!

  11. ……la crise européenne est à un tournant……..

    celle des Etats Unis également pour Graham Summers(Phoenix Capital Research).

    With that in mind, I believe Central Bank intervention is not a drug or “hit” for an addict. Instead, it is a cancer that has spread throughout the financial system’s psyche and which is killing the markets and Democratic capitalism.

    http://www.zerohedge.com/contributed/2012-11-16/fed-isn%E2%80%99t-providing-%E2%80%9Cmonetary-morphine%E2%80%9D-it%E2%80%99s-spreading-financial-cancer-thats
    Je note l’expression « Democratic Capitalism »!

  12. La logique folle qui ajoute de la dette à la dette pour « sauver l’euro »!
    Pour qui pour quoi?
    Quel avantage pour qui?
    En fait, le maintien de l »euro, je rappelle, trop faible pour les entreprises allemandes très compétitives, mais trop fort pour le reste de l’Europe est la cause principale des pertes des emplois industriels un peu partout en Europe, sauf en Allemagne.
    L’ Allemagne gagne exactement autant d’emplois industriels que les autres en perdent, en premier lieu la France.
    Je comprends de moins en moins la pertinence de maintenir une telle monnaie, et il est patent que les dirigeants français, italiens, espagnols, portugais et grecs agissent contre leurs peuples et leurs intérêts légitimes en voulant sauver l’Euro.
    Cela me dépasse, et je suppose qu’une part croissante des opinions publiques dans ces pays ne pourront qu’exprimer leur lassitude vis-à-vis de leurs gouvernement « qui roulent pour Berlin ».
    Or, ce qui profite aux industries allemandes ne profite pas aux Allemands dans leur ensemble, car ils comprennent que les dettes ne seront payées qu’en travaillant encore davantage pour les autres sans être payés en retour. Mais tant que l’on « sauve » les emplois (au prix d’une paupérisation croissante d’une partie des allemands), continuons…
    La solution « idéale » serait le SMT bien sûr, mais, déjà, un retour aux monnaies nationales permettrait un grand soulagement, car les dévaluations qui s’ensuivront permettraient à tous de retourner aux échanges commerciaux plus équilibrés et permettraient des industrialisations nouvelles et efficaces dans les pays à fort taux de chômage!

  13. « Il est donc à nouveau question de devoir couper dans les pensions, l’aide sociale, les dépenses de santé… et de la défense. »
    C’est drôle, moi, je n’aurais coupé que dans le budget de la défense en me posant la question de savoir qui est vraiment mon ennemi. La réponse étant évidente, le seul besoin d’une corde ne coûte pas cher: seulement de la volonté.

    1. Le budget de fonctionnement et salaires divers du sénat et de la clique présidentielle me semble également par trop épargné !

  14. « mais cela éclaire sous un autre jour le lancinant problème de la dette publique, qu’il serait donc possible de ne pas rembourser (mais de rétribuer ad vitam aeternam). »

    Oui on fait ça depuis 40 ans déja…Le roulement de la dette.
    Et si on arretait de les retribuer? Un bon 0% de rapport…

  15. Samedi 17 mars 2012 :

    A propos de l’Espagne :

    Les banques espagnoles ont obtenu 47 % des prêts accordés par la BCE en février ; la dette publique de l’Espagne est de 110 % du PIB, et non de 68 % comme elle l’avait déclaré ; l’Espagne va imploser. C’est un miracle que ça ne soit pas encore arrivé.

    Spanish Banks Account for 47% of ECB Credit in February ; Spain’s Real Debt to GDP Ratio is 110% Not Reported 68% ; Spain Will Implode. It’s a Wonder it Hasn’t Already.

    http://globaleconomicanalysis.blogspot.fr/2012/03/spanish-banks-account-for-47-of-ecb.html

    1. tant que la BCE a du papier et de l’encre, on peut continuer, car le capital est foutu, ce qui est privilégié, c’est le service « formel » de la dette.
      Et nous allons nous heurter prochainement à l’impossibilité même de servir la dette aussi.
      Dans ce cas, des restructurations devront intervenir au niveau des banques – et celles-ci utiliseront la BCE (et les banques centrales nationales) comme des bad banks.
      Ce à quoi nous assisterons, ce sont des accumulations accrues de monnaie liquide dans les coffres, faute d’opportunités de placements rentables.
      Réponse: nouvel arrosage de monnaie fraîche.
      Tout cela débouchera sur de l’hyperinflation?
      Cela devrait, mais puisque le phénomène est mondial, cela est moins probable.
      Ceci dit, les crises sociales vont amener des gouvernements de plus en plus fascisants au pouvoir, et on ne sait pas si cela finira en guerre cicile ou en guerre…

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