L'actualité de la crise : CHAUSSONS DE PLOMB, par François Leclerc

Billet invité

Le ballet a repris mais les danseurs sont chaussés de plomb. Angela Merkel, Mario Monti et Nicolas Sarkozy vont le 20 janvier prochain nous interpréter un nouveau tableau désormais élargi à trois, mais ils ne parviennent plus à masquer leurs pas désaccordés.

Ayant précédemment convenu avec Angela Merkel qu’il ne pouvait plus être fait ouvertement référence à la BCE – afin de préserver son indépendance (et de masquer les désaccords à propos de sa politique) – Nicolas Sarkozy a lancé un appel déguisé en déclarant que “pour faire face à cette crise de confiance, toutes les institutions européennes doivent prendre leurs responsabilités comme chaque État de la zone euro a été amené à le faire”.

Mais il a fort peu de chances d’être entendu par le conseil des gouverneurs de la banque centrale, qui se réunit jeudi prochain, tout à son affaire avec le sauvetage du système bancaire européen, qui continue à donner du fil à retordre et à présenter tous les signes durables d’une profonde crise de confiance. L’analyse des raisons de cette absence manque à l’appel, comme on pouvait s’y attendre, car il faudrait pour cela plonger les mains dans le cambouis et mettre au grand jour de petits mystères.

Romano Prodi, l’ancien président du conseil italien et ex-président de la Commission européenne, ne s’est pas privé pour se demander dans Il Messagero “pourquoi Paris a cessé d’être le ciment de l’Europe”, le devoir de la France étant selon lui de “recomposer l’unité européenne, pas de servir de roue de secours à l’Allemagne”. Pourquoi donc, aurait-il pu ajouter, le président français s’est-il engagé dans une opération de diversion à propos du projet de la taxe sur les transactions financières, prétendant aller résolument de l’avant en solitaire ? Ne serait-ce pas pour marquer sa détermination sur l’accessoire afin de masquer sa vacuité sur l’essentiel ? Quel aveu !

Mario Monti, l’actuel chef du gouvernement italien, a réclamé pour sa part que le renforcement de la discipline budgétaire s’inscrive “dans une approche durable de long terme”, car “il ne s’agit pas seulement de satisfaire la soif de discipline de court terme de certains pays”, mais aussi “d’aller plus loin vers des politiques communautaires communes pour la croissance”.

Mis bout à bout et accompagné du silence actuel du gouvernement allemand, tout cela fait de moins en moins une politique européenne. De nouveaux grands désordres s’annoncent, des reconsidérations sont inévitables.

135 réponses sur “L'actualité de la crise : CHAUSSONS DE PLOMB, par François Leclerc”

  1. Le chef économiste de Standard and Poor’s affirme que les investisseurs considèrent la France comme un triple B.
    Je vois beaucoup de réactions indignées, mais si l’on regarde le niveau des CDS de la France, c’est cruellement vrai. Le démenti de Bercy est pathétique, comme toujours, fondant leur analyse sur le seul taux des obligations. Hors le taux des obligations prend en compte l’inflation moyenne attendue. Et à ce jeu là, on constate que la France ne fait guère mieux que l’Indonésie, notée BB+.

    1. Le marché des CDS étant pour grand part « à nu », je ne vois franchement pas en quoi cela en fait un outil de mesure « objectif » du risque. Spéculatif en revanche… sans aucun doute 🙂

      1. Mais même en considérant les taux réels des obligations à 10 ans, la France a des taux similaires à des pays comme l’Indonésie ou la Russie qui sont notés BBB ou BB.

        La seule différence entre la France et ces pays, c’est que ces derniers ont fait défaut il y a une dizaine d’années, ce qui explique en partie leur notation.

        C’est une mesure objective de la subjectivité des « investisseurs ». Les 250 points de base du CDS français reflètent le sentiment des investisseurs ou spéculateurs. Il y a quatre ans, on était à un point de base. Il n’y a pas à mon avis de mesure objective du risque, juste des gens qui ont une aversion plus ou moins grande au risque, qui essayent de concocter des arguments pour donner sens à leur irrationalité. On parle alors de covariance de je ne sais quoi et que si je diversifie mon portefeuille ma variance diminue etc. En temps normal, ça peut marcher…mais quand la crise est systémique, le risque est partout…donc il y a juste l’expression de sentiments. A moins que vous considériez qu’il y a un mouvement organisé et cohérent qui conspire pour faire chuter la France.

        Le seul bémol que je vous accorde, c’est qu’il serait très intéressant de connaître le profil des intervenants sur le marché des cds français. Sont-ils des détenteurs d’obligations ou non ? Est-ce que cette répartition diffère des autres pays ? Mais on ne le saura jamais.

      2. Je reconnais que le (mon) concepte de risque « objectif » est assez nébuleuxn surtout en matière de risque souverain de la zone euro… Je vous rejoinds complétement sur l’opacité du marché des CDS.

        En fait ça m’exaspère les CDS à « nu », comme toute positions à nu soit dit en passant.

      3. @l’albatros

        A moins que vous considériez qu’il y a un mouvement organisé et cohérent qui conspire pour faire chuter la France.

        Il n’y a pas que la France qui est visée.

        On est d’autant plus tenté de le croire que Paul Jorion et bien d’autres avec lui sur ce blog, et en dehors de ce blog, dénoncent régulièrement les menées des requins de la finance. Il faut avoir envie de ne pas voir les choses pour en douter. Que les US s’en tirent en faisant marcher la planche à billets, que la Fed alimente un gigantesque système de Ponzi et que le tandem City-Wall Street, aux abois, soit en train d’essayer de piller l’économie mondiale, n’est un secret pour personne.
        Quand aux avis des agences de notation, nul ne peut ignorer ce qu’ils valent en termes de sujétion aux banques qui les financent , de compromission, voire même de perversion. Mis à part quelques îlots de stabilités partiellement maintenus en dehors de la sphère d’influence de l’OMC vous ne trouverez guère de pays dont la note excède le CC (….CP?). Nous assistons aux derniers soubresauts de la bête et c’est tant mieux.
        Ceci dit sans vouloir vous vexer.

      4. ça m’exaspère les CDS à « nu », comme toute positions à nu soit dit en passant.

        tss, il ne faut pas dire ça Mathieu, je suis sûr qu’il y a quelques positions à nu qui ne vous exaspèrent pas.

      5. La natalité jouant un rôle primordial en économie, il persiste quelques positions à nu ancestrales qu’il convient de pratiquer de manière régulière ;o)

    1. sarko n’est pas né au Congo, et il n’est pas communiste.
      Qu’il détourne à son profit et dans ses discours une rhétorique communiste, c’est sans doute la réalité, car c’est un jeu auquel s’entrainent très jeunes les aspirants aux responsabilités politiques et les énarques.
      Dans ce sens ses discours ne sont que tricheries affinées dans l’air du temps.
      Pas d’idéologie, beaucoup d’opportunisme, et un soutien indéfectible à ses amis de cac
      http://fr-fr.facebook.com/pages/Fouquets-Friends/177486785652138

  2. Visiblement ‘merkozy’ est devenu ‘mermonzy’ ce qui démontre la perte de pouvoir de sarko vis à vis de Merkel.

  3. J’ai revisionné une interview de J Delors datant de septembre 2011 où curieusement, l’ancien Président de la Commission qualifiait la règle d’or « d’attrape cons » sous prétexte qu’il existerait des investissements d’avenir sur lesquels un gouvernement aurait intérêt à investir. Sans doute mais l’expérience montre que l’Etat n’est pas très doué pour détecter ces secteurs d’avenir et que neuf fois sur dix, il se fait berner.
    La règle d’or basique, on sait ce que c’est, c’est un budget en équilibre. Maintenant, il y aurait toujours quelques aménagements possibles mais extrêmement dangereux car ils tirent toujours vers les déficits donc vers l’augmentation de la dette.
    Néanmoins, personne ne peut affirmer que voter un budget en équilibre est un impossibilité. On a vu les peuples supporter des contraintes 10 ou 20 fois pire à l’occasion des guerres de « pacification », d’intervention extérieure et à plus forte dose encore lors des deux guerres mondiales.
    Il est certain à mon sens, que l’Allemagne acceptera que la BCE annule partiellement et progressivement la dette des Etats dès lors qu’elle sera sure que le trou ne se reconstituera pas aussitôt. En cela, elle (l’Allemagne) fera preuve d’un grande solidarité car elle acceptera une perte de valeur internationale de sa monnaie. La règle d’or est donc la clé mais comment la faire respecter par des hommes politiques toujours prompts à faire des « grands emprunts » quand il faudrait faire des petits remboursements.
    Le seul moteur que j’imagine capable de contrecarrer cette tendance du panier percé, serait justement la promesse de la monétisation c’est à dire de la réduction partielle et progressive de la dette en contre partie du respect durable de l’équilibre budgétaire.
    C’est bien cela qui est derrière la tête d’Angolas Merkozy vu leur réaction d’un extrême dureté à la tentative de Papandréou de dire non à l’austérité sans envisager pour autant de quitter l’euro…

    1. Voila le type même du texte qui me donne envie de pleurer et qui me convainc qu’on n’est pas sorti de l’auberge.

      Y’aura toujours un « erreipg » pour nous seriner ce genre de niaiseries.

      1. Sauf votre respect, j’ai horreur de ce type de réaction qui sans argumenter un traître mot prend à parti la foule pour amorcer un lynchage. C’est le genre de réaction qu’on pourrait très bien trouver sur les forum remplis d’ultralibéraux suffisants.

        Ce blog, et vous même sans doute, méritez mieux que ça.

      2. @Reiichido

        Je n’ai pas eu envie d’argumenter tant les bras m’en tombaient !

        Relire pour la énième fois l’argument fallacieux de l’État qui ne sait pas investir (9 fois sur 10 dit-il), relire pour la énième fois le pseudo-argument de la Règle d’or, etc. sans jamais essayer de voir pourquoi il y a dette et d’où elle vient, désolé mais ça m’exaspère alors que ça a été expliqué 100 fois.

      3. @Léoned

        sans jamais essayer de voir pourquoi il y a dette et d’où elle vient

        Désolé à mon tour. S’il y a dette, c’est qu’elle a été souscrite par des gouvernements élus démocratiquement, sensés être responsables et en voir les conséquences pour leurs administrés.

        Vous plaidez quasiment « l’abus de faiblesse » comme si nos responsables politiques étaient des esprits faibles abusés par quelque escroc. Ce n’est pas parce que des offres de crédit alléchantes, voire malhonnêtes, vous sont proposées qu’il faut y céder comme le firent beaucoup de nos élus locaux et nationaux.
        Ces élus ne sont pas débiles c’est certain, mais ils sont quasiment tous obnubilés par leur ré-élection et par le cours terme. Leur maxime secrète s’est sans doute : « après moi le déluge ».
        Personnellement, quels qu’aient été mes moyens, parfois très modestes, je n’ai jamais détenu ces fameuses cartes revolving genre Redoute, Trois Suisses et autres que j’ai toujours considérées comme des arnaques vu les taux de crédit pratiqués.

        Imputer l’origine de la dette publique à la finance, aux banques, à la loi de 1973 ou à Goldman Sachs, plutôt qu’à l’emprunteur c’est une bien curieuse inversion du sens commun.

      4. @erreipg

        Toujours cette même confusion entre un « ménage » et un « État » !

        Que vous, particulier, vous interdisiez les cartes revolving est une mesure sage.
        Qu’on ait obligé les États à y recourir est la source du problème !

        Les États doivent investir sinon les Nations s’écroulent. Si on empêche leur financement autrement qu’à des taux usuraires (vous parliez de la loi de 1973 ?), il n’y a que deux possibilités : on tue les États (ce qui était le vrai but), ou ils s’endettent.
        Faut pas croire : c’est exprès ! Relisez Hayek et quelques autres, vous verrez.

      5. @erreipg

        Ah oui, le sens commun ? Mais lequel ? Vous savez bien qu’au moment où Nixon laisse flotter le dollar, c’est tout le système économique qui change. Outre que le marché de la dette a alimenté l’appétit des rentiers allergiques au risque (jusqu’à ce que…), l’indépendance des banques centrales leur a permis de ne pas voir leur magot rogné par l’inflation, pendant que, sous la contrainte de la stagnation des salaires et la régression de la part des revenus du travail, le système ne pouvait tenir que par l’endettement, public et privé. Pas un seul pays n’y a échappé. Alors le sens commun, merci bien ! Pendant trente ans, vous avez réussi a prendre les gens pour des crétins. Cette période est terminée.

    2. La contrepartie de la rigueur budgétaire, c’est le musellement de la finance (on a besoin de la banque centrale pour cela). Quand le marché de la dette aura été assaini et cela passe par une restructuration donc, du marché des capitaux, alors on pourra envisager des budgets à l’équilibre. Je rappelle aussi à tout hasard qu’il n’y a pas que les secteurs d’avenir qui peuvent faire l’objet de considérations budgétaires, mais tout simplement le bien commun.

    3. l’Etat n’est pas très doué pour détecter ces secteurs d’avenir et que neuf fois sur dix, il se fait berner.

      idiotie normale quand on croit que l’état est au service du peuple.

      l’état n’est que la structure permettant aux dominants de se maintenir au pouvoir ; le reste n’est que baliverne.

      ce n’est pas parce que les staliniens ont fait croire à la possiblité d’un état social que l’on doit oublier ce qui fait un des axes majeur du socialisme ( au sens du XIX ème ) c’est à dire la destruction de l’état et son dépassement ; au même titre que la destruction du salariat

      1. J’en ai marre d’entendre ce genre de fadaises !

        Je vous invite à comparer le nombre des erreurs d’investissements du « privé » avec le nombre d’erreurs d’investissements du « public ». En nombre donc, en volume aussi (financier) et en casse humaine. (On pourrait même ajouter pour le plaisir de la comparaison, les bénéfices humains-sociaux-financiers des deux).

        Le problème c’est qu’il y a toujours un journaleux pour dénoncer le pont qui ne va nulle part, mais rarement un pour causer de l’industriel qui coule sa boîte.
        Tiens demandez donc aux PIP récentes (et vous verrez que ça va durer).

        Marre je vous dis.

  4. Pour une fois, pas du tout d’accord avec François Leclerc : ce n’est pas des pieds qu’ils sont plombés, nos danseurs (leur réunionite aiguëe en témoigne), mais du bonnet. Et alors là, à mort !

    1. Mais non c’est pas le cerveau qu’est lourd….., ce sont leurs poches pleines des thunes qu’ils nous
      prélèvent….. (pour rester poli-tiquement correct).

      1. Ben non, justement, ils n’ont rien dans les poches,

        1/ d’une part parce que le fric qu’ils croient avoir est planqué dans les livres de compte des paradis fiscaux ;

        2/ d’autre part parce que la crise systémique majeure qui s’annonce va précisément anéantir les valeurs inscrites dans les livres de compte des paradis fiscaux.

        Quant à leurs biens immobiliers, bof, les « indignés » de 1789 ont bien réussi à confisquer ceux du clergé de l’époque.

      1. indignés de 1789? Indignés seulement?
        Ce serait encore la monarchie…
        Non, non et non. Ils étaient loin, très loin de l’indignation.

  5. Romano Prodi, l’ancien président du Conseil italien, est très inquiet. Le gros problème, c’est la situation de l’Italie.

    Jeudi 5 janvier 2012 :

    Italie : la Bourse de Milan lâche 3,65 %, la banque UniCredit dévisse encore de 17 %.

    La Bourse de Milan a terminé la séance jeudi sur une chute de 3,65 % à 14.767 points, plombée par les craintes des investisseurs au sujet des banques, et en particulier d’UniCredit qui a dévissé de 17,27 % à 4,48 euros, après s’être effondrée de plus de 14 % mercredi.

    UniCredit a entraîné dans sa chute les autres valeurs bancaires. Banca Popolare di Milano a ainsi abandonné 10,74 % à 0,2735 euro, UBI Banca a chuté de 8,90 % à 2,928 euros, et Intesa Sanpaolo 7,33 % à 1,189 euro.

    Vendredi 6 janvier 2012 :

    Italie : la Bourse de Milan chute de 0,82 %.

    A Milan, le FTSE Mib a perdu 0,82 %, le marché craignant que Rome ne doive faire appel aux fonds de l’Union Européenne et du FMI comme la Grèce, l’Irlande et le Portugal.

    Le secteur bancaire a particulièrement souffert, avec UniCredit en tête des baisses pour le troisième jour consécutif (- 11,12 %). Banco Popolare Milano a perdu 4,39 %, et Intesa Sanpaolo a baissé de 4,37 %.

    (Dépêche AFP)

    Le problème, c’est cette phrase : « le marché craignant que Rome ne doive faire appel aux fonds de l’Union Européenne et du FMI comme la Grèce, l’Irlande et le Portugal. »

    Quand il ne s’agissait que du défaut de paiement de la Grèce, l’Union Européenne et le FMI étaient suffisamment puissants pour placer la Grèce sous perfusion.

    Mais ensuite, d’autres dominos sont tombés, les uns après les autres.

    Mais ensuite, il y a eu l’Irlande : aujourd’hui, l’Irlande est incapable d’aller emprunter sur les marchés internationaux pour des emprunts à 1 an, à 2 ans, à 3 ans, etc. L’Irlande a été placée sous perfusion.

    Mais ensuite, il y a eu le Portugal : aujourd’hui, le Portugal est incapable d’aller emprunter sur les marchés internationaux pour des emprunts à 1 an, à 2 ans, à 3 ans, etc. Le Portugal a été placé sous perfusion.

    L’Italie, c’est autre chose.

    Demain, si le domino italien tombe, l’Union Européenne et le FMI ne seront pas assez puissants pour placer l’Italie sous perfusion.

    1. .

      Le secteur bancaire a particulièrement souffert, avec UniCredit en tête des baisses pour le troisième jour consécutif (- 11,12 %).

      Comme Unicredit avait déjà vu sa valeur dévisser de 90% le mois précédent, chaque paquet de dix actions anciennes étant remplacé par une action nouvelle, Unicredit tend donc vers zéro.
      Nationalisation en vue ?

  6. Cher François,

    Ces chaussons de plomb viennent à mon avis de l’incapacité des femmes et des hommes politiques ou des dirigeants de ce monde qu’ils soient dans les sphères privées ou publiques, à analyser l’infrastructure des phénomènes qui ont conduit à la présente crise, c’est à dire à mon sens d’un accroissement profond de l’incertitude face à l’avenir, lequel accroissement de l’incertitude conduit tous les agents économiques, à grande ou à petite échèle, que nous sommes, à raccourcir leur horizon de prévision. au niveau individuel privé ou des ménages, il devient de plus en plus difficile de se lancer dans des actes se projetant dans le moyen ou le long terme, L’incertitude sur l’emploi et donc sur l’obtention d’un revenu relativement stable réduit les projets d’épargne ou d’investissement des ménages. A cette incertitude fondamentale vient se rajouter une incertitude face à l’évolution technologique hyper rapide :Le bien que je voudrais acheter n’aura-t-il pas été rendu complètement obsolète d’ici un an ou moins par des fonctionnalités plus grandes ou par un prix divisé par deux ou plu ou même les deux simultanément. Donc est-ce raisonnable d’investir dans ce bien? Beaucoup de ménages se réfugient alors dans une consommation boulimique: j’ai été surpris de voir les supermarchés envahis de clients malgré la baisse de pouvoir d’achat que l’on peut constater, mais la plupart des achats semblaient être concentrés sur des produits de consommation immédiate/: « comme je ne sais pas de quoi demain sera fait, je consomme »… La consommation comme défoulement a très bien été étudiée par des psychologues montrant l’effet anxiolytique de l’acte d’achat.
    Ce genre de problème touche les organisations et leurs dirigeants à toutes les échèles.

    J’ai déjà abordé sur ce blog une de causes de l’accroissement de l incertitude: l’accélération de l’évolution technologique liée à la mise à disposition de centaines de milliers et même de million d’esprits créatifs, de moyens de calculs et de communication, qui font que les innovations technologiques sont devenues incontrôlées et incontrôlables: elle peuvent surgir de n’importe quel individu ou groupe d’individus et surgir de n’importe où sans qu’il soit possible de prédire de qui, de quand ou d’où elles apparaîtront. Si petites soient elles, ces innovations peuvent avoir des effets énormes, tel le fameux « effet « battement d’aile de papillon » exemple cité par Lorenz pour faire comprendre à un grand public la théorie du chaos.
    Prenez l’exemple de LINUX développé par un petit groupe d’étudiants et de passionnés d’informatique qui a été installé d’origine pendant en moment sur les ordinateurs personnels IBM. Qui avait pré dit le succès de Facebook, ou même de TCPIP?
    Ancien prévisionniste pour IBM et maintenant à la retraite, il nous était plus aisé de suivre les évolutions technologiques quand elles trouvaient leurs sources dans les laboratoires de grandes organisations de recherche privées ou publiques, lesquelles devaient nécessairement publier au moins une part de leurs analyses dans des revues très techniques, elles même prises comme sources par les revues de grande vulgarisation comme La Recherche, Sciences et Avenir ou même Science et vie, (en français) Scientific American ou Science, Datamation (en anglais)rendant ces innovations visibles à toute personne voulant bien se donner la peine de les lire.
    Ces technologies numériques modernes ont eu un rôle important dans la géopolitique mondiale,et probablement au moins en partie dans la chute du bloc soviétique puis du Mur de Berlin. La déstabilisation géopolitique qui en a découlé s’est encore accélérée avec l’apparition des réseaux sociaux et de ce qu’on a appelé en franglais les « Smart phones »

    De cet ensemble de causes d’incertitudes ont découlé des incertitudes au niveau des comportements des agents économiques petits et grands qui font que les hommes politiques ont ces semelles de plomb car ile ne veulent pas ou ne peuvent pas s’attaquer aux racines infra-structurelles de ces situations d’incertitude. Surtout dans une ère du néolibéralisme triomphant, tout devait être laissé aux forces du marché « Markets know best ». Sauf que les marchés ne savant pas fonctionner dans une situation d’incertitude, remarque que Keynz avait déjà faite en son temps.

    Autant les entreprises humaines ( au sens large) peuvent vivre avec la prose de risque, autant elle ne le peuvent pas devant l’incertitude: la différence entre risque et incertitude a été très bien étudiée par Franck Knight dans un livre de 1921 « Risk Uncertainty and Profit »
    Une organisation peut en effet prendre une assurance contre un risque dont on peut calculer la probabilité (le mot assurance pris là encore au sens général du terme, pas seulement au sens d’un contrat auprès d’une compagnie d’assurance), alors qu’aucune organisation ne peut prendre d’asurance en face d’une situation d’incertitude où il est impossible d’évaluer une probabilité à un événement défavorable. Qui dans l’industrie des téléphones portables aurait pu prévoir qu’une entreprise du secteur informatique comme Apple sortirait une nouveau téléphone portable tel que l’IPHONE…

    Dans ces conditions somment faire des paris sur l’avenir, que ce soient des paris politiques nationaux ou internationaux ou des paris industriels. D’autant que les entrepreneurs capitalistes prêts à prendre des risques ont été remplacés par des gestionnaires principalement financiers voulant le profit mais sans le risque…

    Je vous laisse ici discuter des idées que j’ai avancées.

    Je conclue en disnat que la crise structurelle de toutes les économies mondiales capitalistes et autres est liée à cette augmentation de l’incertitude et au raccourcissement de l’horizon économique de tous les membres de nos sociétés, et en premier lieu de celui de nos dirigeants.

    Mais aucun ou aucune ne voudra l’admettre, on se rappelle de l’effet désastreux qu’a eu cet aveux sur la compagne de Lionel Jospin quand il a dit que les politiques ne pouvaient pas tout résoudre.(phrase citée de mémoire…

    Paul

    1. @ Paul Tréhin : « N.N Taleb, sort de ce corps » !
      Non, sans blague, il y a un petit côté Talebien (« Le cygne noir »), dans l’incertitude extremistanaise opposée à la prévisibilité d’une innovation « médiocr-istanaise » (langage de N?N.Taleb, passe mal en français).
      Sur l’idée que « ça va trop vite », avec une jauge de vitesse qui ne soit pas juste « les vieux cons contre les jeunes cons », je pensais aux sortes de rails anthropologiques que fixaient les système familiaux, ou plutôt que l’environnement leur fixait (« la ferme hérite de l’ainé », Jorion se faisant dire par Mc Farlane (de mémoire?) « vous auriez mieux fait d’étudier la généalogie des poissons pour comprendre les évolutions des pécheurs de Houat », et aussi le pavé « Origine des systèmes familiaux du toujours-fringant Emmanuel Todd).
      Ces rails étaient associés à un environnement qui ne changeait pas plus que 50% sur une génération. Même le début de la mécanisation n’a pas été tout de suite un énorme changement, car la possession de la terre restait la même, la vigne n’était pas beaucoup concernée, etc. , l’exode rural a attendu qqs décennies dans le XXe siècle pour devenir massif en France.
      Je suis d’accord que les technlogies évoluent et que nos supports de mémoire (merci Stiegler) rendent les évolutions > 50% sur une génération, un seuil est donc passé. L’humain a-t-il disparu ? Est-il soluble dans le geek ou dans le pantin néo-libéral ?

      Peut être pas. L’alternative est que nous soyons (déjà ? !) passé dans un « système très couplé » entre innovation et humanité, où les « constantes du mouvement couplé » ont seulement le mauvais goût de nous échapper. Comme quand on croyait la Terre fixe. Peut être qu’en rotation autour d’un noyau technique, nous sommes encore quelque chose de plus que des humains nomadisés bobo-isés, et autres maux que nous voient des Orwell, Michéa et autre Robert-Dufour (pas lu j’avoue).

      Alors oui, c’est une occasion unique pour effacer le capitalisme accumulateur, prédateur, et colonisateur de nos écrans radars, et pour repenser le capital par l’autre bout (les externalités, grosso modo, de l’énergie à l’empathie dirait le camarade Rifkin) et de voir alors, dans ce miroir qui serait inversé, que par exemple :
      les richesses excessives sont des plaies
      (ne font que demander des Rolex, les riches, fait pas bosser le monde très productivement, même à La Chaud de Fond (Suisse)),
      bon, enfin, si quelqu’un suit… ça demande des images mentales un peu longuettes à mettre en cunéiforme PJ blogguisantes, la 337eme variante de l’écriture sumérienne.

    2. Jospin a dit : « l’Etat ne peut pas tout », en 2000, à l’annonce des licenciements chez Michelin, et alors qu’il était premier ministre.
      Cette phrase en disait long effectivement sur une certain démission de l’Etat et donc des décideurs politiques devant le problème structurel du chômage. Mais c’était au moins un discours qui dénotait une certaine honnêteté intellectuelle, contrairement à un certain Sarkozy qui devant le même type de situation promet monts et merveilles, mais in fine ne tient pas ses promesses.
      Les décideurs à la fois honnêtes intellectuellement et décidés à changer les règles du jeu, on ne les a pas encore vus à l’oeuvre. Tout n’a donc pas encore été essayé, contrairement à ce qu’avait dit Mitterrand.

      1. @ Pierre-Yves D. 8 janvier 2012 à 20 :04
        J’ai communiqué sur ce blog et ailleurs, une recette qui marchait très bien en France jusqu’à la fin des années 60. Elle permet à un pays de s’enrichir et de s’imposer vis-à-vis ceux qui ne l’appliquent pas. La Chine et l’Allemagne semblent l’avoir appliquée avec succès. Il faut travailler beaucoup et bien, tout en consommant le moins possible et, pour cela, limiter l’augmentation des salaires.

      2. Pour ma part, vous n’en serez pas étonné, je préfère la « recette Jorion ». Elle me semble plus appétissante que la votre . 😉

        Il faut travailler beaucoup et bien, tout en consommant le moins possible et, pour cela, limiter l’augmentation des salaires.

        Travailler beaucoup
        Nous travaillons globalement beaucoup mais certains ont du travail et d’autres pas ou peu.
        L’automation et l’informatique ont engendré des gains de productivité tels qu’il n’est pratiquement plus nécessaire de travailler beaucoup. La richesse crée n’est donc plus fonction du temps de travail salarié. Le temps de travail est donc un faux problème. Le vrai problème est celui de savoir comment on répartit les richesses, le système capitaliste est-il le meilleur pour ce faire ?
        Vous me direz, dans l’atelier du monde, en Chine, on a beaucoup travaillé ces dernières décennies et on y travaille toujours beaucoup, même si vous oubliez que dès qu’un ralentissement économique s’y produit cela produit d’un coup des millions de chômeurs. Je vous réponds : un développement comparable aurait pu être obtenu avec un autre système que le système capitaliste. (Paul Jorion l’a rappelé devant les ex d’HEC, or il m’avait semblé que cette intervention de Paul avait eu votre assentiment si je m’en tiens au commentaire élogieux que vous aviez écrit.)

        Travailler bien
        Mais pour produire quoi et comment ?

        Limiter l’augmentation des salaires
        De quelles catégories sociales ?
        PS. En Chine la tendance est plutôt à l’augmentation des salaires des ouvriers.

      3. @ Charles A. 8 janvier 2012 à 21:13
        Merci Charles A ! C’est le meilleur post que vous ayez pu émettre en réponse l’un de mes commentaires, probablement tous irritants pour vous.

        Ce que la vidéo du larbin ne dit pas, c’est que nous sommes tous les larbins les uns des autres, mais qu’il y a des postes de larbins, apparemment préférables à d’autres. Surtout, et c’est essentiel, « capital » même, il y a des états d’esprit de larbin qui rendent la vie bien plus heureuse que d’autres. Le type d’état d’esprit, d’intelligence, qui me semble bénéfique à tous, est celui qui amène à vivre dans la paix et l’harmonie, plutôt que de se jalouser, s’opposer, s’entre-déchirer et se dénigrer entre larbins.

        Dans quelle catégorie de larbin vous situez-vous ?

      4. @ Charles A

        La vidéo évoque la sélection génétique du larbin, au prime abord c’est de l’humour, mais il me semble évident que depuis toujours les oligarchies ont eu recours à ce mode de sélection, avec si besoin l’emploi de la violence.
        Je connais des coins en Espagne où l’épuration franquiste a été d’une telle ampleur que, 36 ans après la mort du boucher fasciste, il reste encore une vraie culture du larbin. Dans ces villages de Castilla la Mancha on ne te demande pas « où tu travaille ? » « Qu’est-ce que tu fais dans la vie?» on te demande « ¿ Quién es tu dueño? » (Qui est ton maître ?)

      5. « L’idéal dominant dans l’histoire – bien loin de sa réalité – est très généralement, en effet celui de l’harmonie et du consensus. Il fait apparaître comme illégitime toute forme d’opposition ou de conflit. Or, entre les humains, l’opposition et la division sont inévitables. Il est donc nécessaire de leur permettre de s’exprimer, de se mettre en scène, de se jouer, de se symboliser et, ainsi, d’éviter qu’elles ne basculent dans le massacre.
        (…)
        Le conflit, l’opposition, la division, sont donc ce qui doit être en permanence non pas dénié et occulté mais surmonté et aménagé. Quand l’aménagement est réussi, quand chacun y trouve son compte, sa place, et éprouve sa propre valeur, alors c’est en effet l’harmonie qui triomphe. Moment de félicité. Mais qui ne peut surgir que dans la mise en forme, le dépassement et la dialectisation de l’opposition. Non dans son occultation.

        Plus l’opposition et le conflit sont au contraire déniés et occultés, plus s’intensifie l’ardeur à massacrer. À trouver des ennemis sur lequels reporter et projeter l’opposition. Une opposition transformée en haine pour n’avoir pas pu s’exprimer. »
        Alain Caillé, Pour un manifeste du convivialisme, Le bord de l’eau, 2011

      6. @ Pierre-Yves D. 8 janvier 2012 à 21:17

        Travailler beaucoup……..Nous travaillons globalement beaucoup mais certains ont du travail et d’autres pas ou peu…….Mais aussi Travailler bien……. pour produire quoi et comment ?……

        Pour essayer de mieux analyser le problème qui se pose à nous Français, vous avez très logiquement et naturellement été tenté de le décomposer alors qu’une approche globale s’impose souvent.

        Nous disposons dans notre pays de pratiquement tout ce qu’il faut pour élaborer des produits de qualité dans presque tous les domaines mais, nous ne pouvons pas les produire à un prix compétitif. C’est là qu’est le problème. Si nous-mêmes achetons des produits d’importation préférentiellement aux productions locales, c’est à cause du prix, pas d’autre chose.

        Mêmes nos productions agricoles ne sont pas compétitives chez-nous. On cite souvent les produits agricoles d’Espagne, mais il n’y a pas qu’eux. J’achète au magasin Lidl au pied de mon immeuble, des confitures allemandes parce qu’elles sont très bonnes et surtout moins chères à qualité égale, que celles qu’on trouve ailleurs. Dans les chaînes de supermarché qui ont des rayons bio, certains produits viennent d’Allemagne parce qu’on n’en produit pas assez en France.

        Certes nous savons produire des chômeurs que l’on traite bien mieux que chez nos voisins. Mais la formule « vivre comme Dieu en France » est probablement souvent citée chez eux, en la complétant mentalement par un commentaire du type « ça ne pourra pas durer longtemps »

        Cela tend à prouver que la France a décroché. J’ai traité du décrochage en réponse à FOD ici : http://www.pauljorion.com/blog/?p=32377#comment-279787

        Non, ce qui fait la force de nos concurrents et partenaires d’outre Rhin, c’est d’être la plupart du temps dirigés par des hommes ou femmes qui dominent mieux que les nôtres, les questions économiques, lesquelles, à mon avis, priment sur les orientations et couleurs politiques qui veulent les infléchir.
        Est-ce que l’expérience communiste n’est pas suffisante, maintenant que pratiquement toutes les économies du monde se sont alignées pour fonctionner selon le même processus de base : l’économie de marché, où chaque facteur de production dans la chaîne, doit être optimisé, le travail tout autant que le capital ?

        L’économie est pourtant une question simplissime, à tel point que l’on peut en faire, pratiquement sans le savoir et sans en faire état, pendant toute une vie, dans des conditions bien plus efficaces que ceux qui la polluent en y mêlant sans cesse des considérations politiques et sociales.

        Faire un blocage permanant sur des considérations d’inégalité de répartition de richesses, conduit en final, à produire globalement bien moins de richesse, que ceux qui ne parlent et se préoccupent de répartition de richesse qu’une fois celle-ci crée. C’était bien plus le cas avant 68, car la sensibilité économique naturelle, issue de la culture et de la sagesse paysannes, était encore très présente dans les gènes des populations urbaines, récemment issues du monde rural.

        Si j’ai évoqué ci-dessus « une recette qui marchait très bien en France jusqu’à la fin des années 60. » c’était pour vous aiguiller vers 68 que je brocarde souvent parce qu’à mon avis, à part la libération de la parole, la « révolution » de cette époque a apporté beaucoup d’éléments qui, sur le long terme, se sont révélés contre productifs.

        Or, vous n’avez pas fait tilt. C’est pourtant aux accords de Grenelle en mai 68 que l’on a, d’un coup, augmenté de 35% le salaire minimum interprofessionnel « garanti » et de 10% les autres. Ensuite on s’est offert l’école jusqu’à 16 ans sans même enseigner un métier, et en plus une augmentation des congés payés puis, les 35 heures et la retraite à 60ans etc… N’en jetez plus, la compétitivité ne peut plus l’encaisser, surtout dans un climat e,ntretenu de lutte des classes, générateur de déperditions surtout profitables à nos concurrents.

        Quarante ans après, nos voisins Allemands n’ont toujours pas instauré de salaire minimum, mais ils n’ont pas non plus le niveau de chômage que nous connaissons. Entre temps, ils ont de plus, remis à niveau leur pays à l’Est, où 45 ans d’un régime très soucieux du partage à égalité des fruits du travail, avait fait régresser considérablement le niveau de vie moyen, comme partout où ce dogme politique a été appliqué. Cela ne vous interpelle pas ?

        Peu de temps après 68, la France s’est mise à se ramollir, à se laisser vivre dans le monde du travail rémunéré, mais aussi à l’école où le travail qui s’y fait ne conduit pas, là non plus, à une égale répartition de l’enrichissement. En effet, la nature y est inégalitaire là aussi. Certains doivent travailler beaucoup plus que d’autres pour ne pas être largués. C’est injuste, mais c’est ainsi. Vouloir absolument aller contre nature en poussant au nivellement, qui n’est possible que par le bas, finit par pénaliser tout un pays. C’est ce qui a été fait.
        Alors, le pays s’est trouvé largué dans son ensemble vis-à-vis de ses partenaires et concurrents qui eux, ont su se libérer de l’esclavage du dogmatisme social à tout crin et s’engager pragmatiquement dans la voie du réalisme.

        Puis inévitablement, peu après 68, au début des années 70, la France s’est mise à ne plus équilibrer son budget. Ça a duré 40 ans avant que cela devienne impossible de poursuivre dans la voie de l’endettement. Alors bien sûr, c’est difficile de recoller au peloton une fois qu’on s’est laissé larguer.

        Limiter l’augmentation des salaires………De quelles catégories sociales ?…….
        En Chine la tendance est plutôt à l’augmentation des salaires des ouvriers.

        Oui, quand on augmente trop le coût du travail, on perd en compétitivité. C’est dramatique, suicidaire même, pour un pays qui ne peut être autonome par manque de ressources naturelles non renouvelables. Cela finit par conduire à devoir baisser les salaires, ou à augmenter le temps de travail productif sur une vie, en repoussant l’âge de la retraite. Quand c’est possible on peut aussi avoir recours à la dévaluation, pour regagner en compétitivité à l’exportation, quitte à y perdre sur les importations qui, en France, plus que dans d’autres pays d’Europe, sont obligatoires (énergie fossiles & métaux). C’est nécessaire aussi, pour pouvoir réinvestir afin de reconstituer le capital productif qu’on a fini par ne pas maintenir à niveau quand on est entré en phase d’endettement. En effet, il faut bien finir par payer le niveau de vie qu’on s’est offert sans le mériter, en vivant au dessus de ce que permettaient nos productions de richesses. C’est hélas nécessaire d’en arriver là, mais cela demande du temps et de la ténacité, ce qui oblige à endurer des souffrances parfois sur plusieurs générations, comme chaque fois qu’on veut se sortir d’une situation de surendettement. Seuls les plus vertueux, les plus courageux, peuvent y parvenir.

        Les Chinois pour se sortir de leur largage bicentenaire, ont dû faire leur révolution culturelle en renvoyant travailler dur, dans les campagnes, ceux qui n’avaient pas compris que c’est le travail, plus que les dogmes politiques qui permettent de créer des richesses susceptibles d’être échangées avec d’autres, à condition qu’elles soient compétitives.

        Il faut vite le comprendre quand se profilent à l’horizon, les limitations dues à l’épuisement des ressources de la planète. Ces limitations sont connues depuis 40 ans et ont été mises en perspective par Meadow au MIT et par d’autres, tels Paul Chefurka.

        Inutile de chercher à savoir d’où seront issues les populations survivantes à la fin du siècle.

        Elles seront issues des peuples qui se seront les mieux armés pour survivre en……. « travaillant beaucoup et bien, tout en consommant le moins possible » et qui seront, certainement encore inégalitaires, non par idéal et dogmatisme, mais par réalisme.

      7. Jducac

        Nous avons déjà eu ce débat. Solidarité versus compétition.
        Je ne vois pas en quoi mon approche qui consiste à analyser une situation dans un autre cadre d »analyse que celui d’économie dite compétitive, serait moins globale que la vôtre.
        Ne confondez pas la forme de la réponse à un autre commentaire avec le fond d’une analyse. L’approche anthropo-sociale (dans le sens de Jorion) de l’économie, que je fais mienne, est en réalité plus globale que la votre. Vous faites faites l’impasse sur l’historicité du système capitaliste, lui attribuant des vertus en dehors de toute analyse de ses présupposés intellectuels sans lesquels il n’aurait pu se construire. Lidée que ce système puisse être une construction intellectuelle avant d’être une réalité n’entre pas en considérations dans vos analyses. Vous vous contentez toujours de répondre que c’est le meilleurs système en considérant que seul le système capitaliste est en mesure de créer des richesses. Or je pense, à la suite de Jorion et d’autres, que cette affirmation est tout à fait gratuite. Des alternatives sont possibles. Parce que l’on peut faire un usage des techniques dans un autre type de société, de façon à produire autrement et pour une autre efficience sociale. J’aurais même tendance à dire qu’aujourd’hui ainsi que dans le modèle que vous proposez, nous sommes dans l’anti-social. Et ne me dites pas que l’alternative au capitalisme c’est le communisme. Vous ne pouvez ignorez le grand nombre de contributions qui tracent une autre voie et se démarquent de l’approche collectiviste.

        Tout de même, à propos de l’Allemagne. Tous les pays de la planète ne peuvent avoir en même temps une balance commerciale excédentaire. Cela nous ramène à la question du cadre général de l’économie mondiale qu’il faut changer en introduisant, notamment, le bancor.

      8. @ Pierre-Yves D. 10 janvier 2012 à 12:17

        L’approche anthropo-sociale (dans le sens de Jorion) de l’économie, que je fais mienne, est en réalité plus globale que la votre. Vous faites l’impasse sur l’historicité du système capitaliste, lui attribuant des vertus en dehors de toute analyse de ses présupposés intellectuels sans lesquels il n’aurait pu se construire.

        En évoquant « l’historicité du système capitaliste » vous m’amenez à vous demander où vous situez son origine et à vous renvoyez à cette robinsonnade que j’avais imaginée pour mieux faire comprendre quel était, selon moi, le processus fondamental du capitalisme, dans lequel je ne vois pas de présupposés intellectuels. Je l’imagine comme résultant d’une découverte naturelle faite par l’homme, à la fin du paléolithique, et basée sur la nécessité de constituer une réserve (=épargne=capital) de nourriture pour se donner la possibilité de vivre pendant le temps nécessaire à faire évoluer ses outils. Qu’en pensez-vous ?
        http://www.pauljorion.com/blog/?p=19059#comment-129478

        Vous vous contentez toujours de répondre que c’est le meilleurs système en considérant que seul le système capitaliste est en mesure de créer des richesses.

        Vous n’y êtes pas du tout. Dans la droite ligne de ce qu’a été l’exercice de mon métier, j’essaie de comprendre le problème qui se pose à nous français, concrètement. Il se trouve que c’est le prix de nos productions qui empêche d’exporter et qui même, empêche en interne, d’acheter nos propres productions. Alors, face à ce problème, j’envisage des modes d’action permettant d’apporter des solutions en intervenant sur les paramètres qui entrent en jeu. Le coût horaire du travail, la durée du travail, la disponibilité des matières premières de base nécessaires la production (énergie & métaux) et je vois ainsi ce qui conditionne et limite la production française. Tout cela montre que la situation allemande est plus favorable parce qu’elle a bridé ses salaires (donc sa consommation) depuis une douzaine d’années, et elle n’a pas joué défavorablement sur la durée du travail. L’Allemagne dispose même dans son sous sol de réserves fossiles (charbon) toujours en exploitation, ce qui n’est plus le cas chez nous.

        La situation est encore pire lorsqu’on compare les productions françaises aux productions chinoises. Cela me semble être des faits, rien de plus et, sincèrement, je ne vois pas en quoi le capitalisme, est en cause sauf à imaginer un système communiste généralisé à la planète entière placée sous un gouvernement mondial.
        J’ai envisagé une situation de ce type qui ne me fait pas rêver, mais qui adviendra peut-être. Il faudrait alors dire adieu à la liberté qui nous est si chère, mais c’est possible.
        http://www.pauljorion.com/blog/?p=10544#comment-73573

        Je ne prétends pas que le système capitaliste soit le seul qui permette de créer des richesses et reconnais qu’il puisse y avoir d’autres organisations sociales du type de l’organisation des abeilles, des fourmis ou autres. Mais toutes ces organisations sont confrontées à la question primordiale de l’énergie sans laquelle il ne peut y avoir de vie, si l’on excepte une vie après la mort, ce qui est une autre histoire.

        Le dicton, plein de sagesse populaire « On ne vit pas que d’amour et d’eau fraiche » ne peut pas être évacué d’un revers main, même si la part immatérielle de la vie compte énormément, au point d’en être souvent le moteur.

        Vous ne pouvez ignorer le grand nombre de contributions qui tracent une autre voie et se démarquent de l’approche collectiviste.

        Hélas, mais tout compte fait, peut-être pas, pour ma liberté d’esprit, je suis un très grand ignorant. Pouvez-vous me donner un lien qui me permettrait d’apprécier les intérêts du modèle sur lequel vous fondez le plus d’espoir, et qui ne soit ni capitaliste, ni communiste ou collectiviste.

        Ps Je suis favorable au bancor

    3. @Paul Tréhin :

      Surtout dans une ère du néolibéralisme triomphant, tout devait être laissé aux forces du marché « Markets know best ». Sauf que les marchés ne savant pas fonctionner dans une situation d’incertitude, remarque que Keynz avait déjà faite en son temps.

      En n’oubliant pas que « lémarchés » ça n’existe pas. Ce n’est pas une espèce de grande pieuvre omnipotente et omnisciente qui a remplacé Dieu/Allah/Bouddha/les kami/ce qu’on voudra d’autre. « Lémarché » ce sont des personnes qui achètent et qui vendent, d’autres qui se targuent de savoir mieux que nous ce qui est bon pour nous et ce que nous voulons (marketing), etc etc. « Lémarché », ce sont d’abord et avant tout de zélés serviteurs d’intérêts à l’opposé de ceux de la plupart des gens qui peuplent cette planète.

      Enfin, au niveau de l’impuissance des politiques, personnellement ça me fait bien rire (qu’ils se cachent derrière ça). C’est bien entendu faux. La bonne question à se poser c’est : « qui servent les politiques que nous élisons, nous, ou d’autres ? » Ma réflexion personnelle aboutit à ce que je me dise que tous les partis « traditionnels » ou d’establishment sont peu ou prou au service d’intérêts qui ont fort peu à voir avec ceux des peuples – ne serait-ce que par lâcheté. Et quand je parle de partis traditionnels, je vise aussi bien les équivalents de l’UMP, du MODEM, que du PS (je ne parle pas des partis écolos qui peuvent aller d’un dogmatisme d’un autre style au n’importe quoi pourvu que ça plaise).

      On me rétorque souvent qu’au niveau du PS ils n’en peuvent rien, vu qu’un seul discours domine et que leurs propres experts économiques dans leurs bureaux d’étude les poussent dans cette « seule et unique voie ». Sauf que l’on choisit les gens desquels on s’entoure. Et au niveau belge, je sais qu’il y a longtemps que le PS n’utilise plus dans ses bureaux d’étude de vrais économistes de gauche, mais prend des jeunes « frais » diplômés de grandes écoles de commerce ou autres, où les étudiants subissent le matraquage du « nous sommes la race des seigneurs, les autres vous devez les bouffer, la Sainte Compétition nous sauvera, etc. » Bref, ceux qui influencent de leurs conseils ou de leur « science » (plus que pseudo-science, en ce qui concerne l’économie) les femmes et hommes politiques des partis traditionnels sont les produits formatés et standards d’un système qui ne veut surtout pas être remis en cause. De cette manière, le serpent se mord la queue, et on ne risque pas de voir ces partis aller vers autre chose.

    4. « La politique ne peut pas tout » disait Jospin face aux grévistes devant une usine menacée de fermeture (si je ne me trompe pas). Jospin, dans son honnêté protestante, disait la vérité.

      La classe politique a cédé une partie substantielle de son pouvoir aux investisseurs internationaux, aux institutions supranationales, aux lobbys divers. C’est l’une des raisons pour laquelle les politiques se refugent dans des propos préparés par des technocrates ou restent à un niveau évasif, alors que le bon peuple reste sur sa faim.
      Une vraie démocratie fonctionne autrement. Nous vivons dans et avec les débris d’une démocratie. Dans ce cadre, les élections ne changeront rien, elles n’ont qu’une valeur documentaire.

      1. La classe politique a cédé une partie substantielle de son pouvoir aux investisseurs internationaux, aux institutions supranationales, aux lobbys divers.

        Parce que vous croyez que les grands groupes nationaux – Bouygues, Vinci, Bolloré, pour ne citer qu’eux, au hasard -, n’ont pas leur « part du gâteau »? Ce serait les investisseurs étrangers le problème? Soyons sérieux deux minutes…

        De plus, si la France n’a pas le tissus de Pme-PMI qu’a par exemple au hasard l’Allemagne: à qui est-ce dû? Aux étrangers, par hasard?

      2. vous croyez que les grands groupes nationaux – Bouygues, Vinci…

        Parce que vous croyez qu’ils se considèrent comme français ?

      3. Ce ne sont pas eux qui se considèrent comme français (à ce niveau, on a obligatoirement une vision internationale des choses): ce sont les politiciens français qui les considèrent comme tels.

    5. @ Paul Tréhin

      Vous avez raison sur ce point, à mon sens très important; en quelques décennies le temps conscientiel a changé d’échelles.
      La réduction de l’horizon temporel en économie (macro comme micro) génère effectivement de l’incertitude pour les décideurs. L’allongement et la multidimentionnalité des processus de recherche génèrent aussi de l’incertitude pour les scientifiques et la technologie « de pointe ». Pour résumer il faut investir de plus en plus et de plus longtemps pour produire ce dont la durée de vie est de plus en plus courte. Ceci se vérifie pour toutes les activités humaines.
      Ces incertitudes provoquent des erreurs d’attitude de tous les acteurs: quelle que soit la nature de l’investissement, économique ou intellectuel, on investit trop pour une durée et un bénéfice attendu illusoires. Cela a en effet à voir avec les déboires du capitalisme et du communisme (comment planifier dans ces conditions), mais pas seulement. Inconsciemment les dirigeants ont voulu conserver plus de profit pour réduire l’incertitude en démultipliant les investissements; pour cela ils ont du partager cette ponction avec leurs actionnaires et réduire la part salariale dans la valeur ajoutée par leurs entreporises. Et l’on voit maintenant les pouvoirs publics réclamer une ponction supplémentaire pour leurs bonnes oeuvres…
      Sans abonder forcément aux thèses « décroissantistes », peut-être une réflexion sérieuse devrait-elle s’attacher à modifier nos comportements en cause.

    6. @ Paul Tréhin

      Votre commentaire sur l’incertitude est intéressant à mettre en lien avec l’analyse faite par Boltanski et Chiapello dans « Le nouvel esprit du capitalisme ». Cet ouvrage majeur pour comprendre les évolutions de nos sociétés met en lumière que la société de réseaux qui se vit sur un mode connexionniste engendre une exploitation de l’immobile par le mobile, du lent par le rapide, du lourd par le léger. L’incertitude est son corollaire.

      Sur le mode mobile/rapide/léger, vous trouvez les services financiers qui peuvent en l’espace de quelques nanosecondes s’investir, se désinvestir en un lieu x ou y sans supporter l’inertie de la matière puisqu’utilisant des supports dématérialisés. Vous avez aussi les multinationales dont la surface financière permet de délocaliser rapidement leur production en fonction des avantages fiscaux ou sociaux, délocalisations facilitées par une externalisation d’un nombre croissant d’activités les allégeant considérablement et augmentant de fait leurs capacités de mobilité. Vous avez aussi le consommateur qui peut choisir n’importe quel produit en fonction de ses envies ; cette « infidélité » est un peu contrecarrée par les contrats signés pour 24 mois par exemple, mais cela concerne une infime minorité des produits disponibles ; cette extrême volatilité est aussi source d’incertitude.

      Sur le mode immobile/lent/lourd, vous retrouverez les appareils d’États, les salariés sédentaires, c’est-à-dire la grande majorité d’entre nous, toutes les structures qui ne peuvent pas pour une raison x ou y se mouvoir facilement dans l’espace.

      Cette domination du mobile/rapide/léger asservit les autres structures et leur fait payer au prix fort le temps de leurs immobilisations en leur dictant leurs conditions : 15 % de retour sur investissement sinon « je me tire », aides fiscales ou sociales, dons de terrains sinon là aussi « j’me tire », etc… Les salariés en subissent aussi les contrecoups dans la mesure où ils peuvent du jour au lendemain se retrouver sans rien. Toutes ces situations créent par leur extrême volatilité une incertitude majeure, outre celle que Timiota pointait du doigt et explicité par Taleb.

      Une fois ce diagnostic établi, il faut trouver les moyens de minimiser l’impact du mobile/rapide/léger, et c’est là que les problèmes commencent.

      Je n’ai pas le temps maintenant, mais j’essaierai de poster un autre commentaire avec quelques pistes de réflexion. À suivre…

      1. @ Fod 9 janvier 2012 à 12:35

        Une fois ce diagnostic établi, il faut trouver les moyens de minimiser l’impact du mobile/rapide/léger, et c’est là que les problèmes commencent.

        Je partage votre observation. La question est de savoir s’il vaut mieux miser sur l’opposition et inciter au conflit, à la lute des uns contre les autres, comme beaucoup ont été tentés de le faire depuis Marx, ou s’il vaut mieux accompagner le mouvement en essayant de coller à la roue de ceux qui sont en tête de peloton.

        PS : Je vous ai aussi répondu ici : http://www.pauljorion.com/blog/?p=32377#comment-279787

    7. Jducac

      Pouvez-vous me donner un lien qui me permettrait d’apprécier les intérêts du modèle sur lequel vous fondez le plus d’espoir, et qui ne soit ni capitaliste, ni communiste ou collectiviste.

      Ce lien par exemple où il est question de pacifier l’économie, ce qui passe par l’adoption d’un certain nombre de règles nouvelles aptes à nous délivrer de la tyrannie du capital, du pouvoir des choses sur les hommes. Entre le capital comme pouvoir des choses sur les hommes et l’adoption de nouvelles règles il faut choisir. On ne peut avoir tout à la fois vouloir le capitalisme et une économie pacifiée.

  7. Si je vous suis, Jospin aurait dit a sa compagne qu’il ne pouvait pas tout ?
    C’est normal à son age !
    (humour !!!)

  8. Je reprochais au gouvernement de ne rien dire aux français sur les économies de 90 Mds ou 5 % de tva en plus, à réaliser chaque année pour favoriser sa réélection.
    Ben il le fait , il appelle çà social , il ne fait aucune économie et il charge toute la population de + 5 %.
    Encore un crime sur la population.
    Aucune économie , aucune répartition honnête , c’est un gouvernement prédateur qu’il faudra juger.

  9. @Paul Tréhin

    Ancien prévisionniste… et parano, pire que moi.

    Si vous voulez réduire l’incertitude, appliquez la dictature.

    Sinon réjouissez vous ! Ces technologies dont vous avez vu la naissance, eh bien vous ne voyez pas le changement quelles apportent ? Grâce à elles il n’y aura plus de guerres en Europe même si l’euro est aboli, car personne ne prendra les armes contre ses amis, avec lesquels il communique chaque jour ! Plus que jamais la conscience d’appartenir au même monde émerge, une ambiance de fête émerge… nos amis sont partout dans le monde ! Pour l’instant c’est le système qui crée les scandales tels que PIP. Mais il n’en a plus pour longtemps…

    Et finalement cette aventure européenne était très bien, elle a permis de faire se rencontrer les jeunes gens, et de lier des amitiés. Maintenant seule l’Europe économique risque l’échec, mais pas celle de l’esprit auquel elle a donné naissance. Donc soyons positifs.

    Il s’agit d’une forme de matérialisme historique appliqué à l’information… une sorte de réconciliation ultime entre marx et hégel. Depuis 10 ans non seulement l’ordinateur a sabordé l’économie mais il a créé une conscience mondiale, conscience n’est pas le terme exact… amour peut-être.

    Le vieil individualisme momifié de Thatcher est mort.

    1. @Lisztfr

      L’Europe culturelle est une réalité depuis longtemps. Ca n’a pas empêché les guerres depuis le Moyen-Age et notamment deux guerres mondiales avec l’Europe comme épicentre. Vous rêvez éveillé….

      1. @Nicks :

        Cette idée m’a effleuré l’esprit après coup, surtout que John Keegan la rappelle dans son livre… (La Première Guerre Mondiale). Objection valable…

      1. @taratata :

        => Je vous demande de vous arrêter.

        J’ai vu quand j’étais petit, un film (tv) qui m’avait impressionné… Il y avait dans les bureaux d’une entreprise, un tableau représentant une Diane vêtue de blanc, au-dessus d’un divan. La nuit, à un certain moment cette figure se mettait à briller, puis sortait du tableau, tuant de ses traits les rares employés ou autres qui étaient encore là… impossible de l’arrêter, ou de dévier ses flèches implacables. En la suivant une nuit, les Mulder et Scully de l’époque découvrent qu’elle se dissolvait au détour d’un couloir, en un chandelier…. La suite m’a échappée.

        Aujourd’hui les employés disparaissent autrement 🙂

        Cette Diane est la vengeance en marche, dans l’entreprise…

    2. @ Liszfr,

      Merci de votre commentaire vous avez bien compris mon analyse, il s’agit en effet d’une analyse dans le style matérialisme historique, les conditions de production sont radicalement transformées par les technologies numériques, et les technologies de la communication en réseaux,non seulement dans les usines mais aussi dans les services et les administrations. cela change fondamentalement les organisations privées et publiques, lesquelles sont pour beaucoup restées hiérarchisées selon le type Taylorien avec des structures verticales inadaptées à une situation où des échanges horizontaux prennent de plus en plus d’importance. J’ai développé cet argument dans un texte de mon site web: à la page suivante:
      http://trehinp.dyndns.org/prehistautistic/la_nouvelle_economie.htm
      Les structures tayloriennes ont fortement influencé les superstructures représentatives des démocraties de l’OCDE, or la circulation des données entre les membres de nos sociétés implique que des interactions directes s’établissent de manière horizontale et souvent court-circuitant les niveaux hiérarchiques, ce que nos dirigeants actuels ne savent pas gérer.

      On m’a posé aussi la question: « et maintenant que fait-on? »
      La réduction de l’incertitude ne pase pas, bien au contraire par un système dictatorial, mais par un système de démocratie participative rendue accesible à tous (Pour info j’ai écrit de nombreus articles sur les problemmes d’accesibilité, bien plus larges problème que l’accessibilité physique ou sensorielle: rampes inclinées, équipements pour mal voyants ou mal entendants. De nombreuses personnes n’ont pas accès à des activités importantes dans la sitution crée par les soit disant nouvelles technologies. Je sais aussi que le problème n’est pas nouveau, dès la fin des années 1980 pui 1990, Yves Lafargues écrivait des articles tels que « Nouvelles technologies, nouveaux exclus », suivi d’un livre « Techno mordus, Techno exclus? Vivre et travailler à l’ère du numérique ». Ce qui d’ailleurs me désespère car qu’ont fait les politiciens de tout bord pour prendre en compte les impacts des technologies numériques durant ces 20 à trente dernières années. D’autres encore plus visionnaires avaient écrit des livres sur l’impact de ces technologies numériques sur les démocraties Hiltz and Turoff, « The Network Nation », Addison Wesley, 1978 . Rifkin en a parlé aussi dans « La fin du travail », et très récemment j’ai cité les livres de Pierre Larrouturou at celui de Martin Ford; arrivant tout deux à la même conclusion, il faudra trouver une organisation de nos sociétés telles qu’une meilleure répartition des gains de productivité réalisés avec les technologies numériques aboutissent à une réduction du temps de travail socialement acceptable et non comme ce qui se pase dans l’ultralibéralisme, par réduction non choisie des emplois à temps plein ou leur disparition brutale.

      Ces idées ne sont reprises par aucun des candidats sauf, et de manière discrète, par « Europe écologie les verts » car Pierre Larrouturou y est très actif.

      Pourtant cette idée marxiste que les conditions de production sont à la base des changements sociaux aurait dû motiver les candidats se disant de gauche.

      Dans les actions possibles l’organisation de démocratie participative sur ces sujets devrait être un des axes de campagne à gauche.

      Mon autre message dans mon texte initial était que l’on ne pourrait pas régler les problèmes actuels en en restant au niveau des superstructures légales et financières.Ces superstructures sont incapables de gérer la complexité et l’incertitude née des évolutions technologiques et géopolitiques,

      Les dirigeants de la planète, tant au niveau privé que public ne savent plus où aller. Les décisions à visée uniquement électorales ou juste pour conserver un siège de PDG dans une entreprise,
      les conduit à un manque total de stratégies à moyen ou long terme.
      Par ailleurs la plupart s’en sont remis à des « techniciens de la finance » oubliant que gérer un pays ou une organisation privée ne peut pas se résumer à consulter des livres comptables et des modèles économiques, modèles dont la validité devient de plus en plus discutable surtout quand comme je l’ai dit précédemment les conditions de production varient plus vite que les concepteurs de modèles peuvent les adapter.
      La gestion d’un pays ou d’une organisation privée ou publique demande une diversité de compétences dans les domaines humains, technologiques, légaux et bien sur financiers, mas surtout pas uniquement financiers et comptables.

      Une idée diabolique et sarcastique vient de me traverser l’esprit : Et si une « révolution culturelle envoyant ces hauts personnages dans les ateliers et les bureaux de base des administration pour un certain temps ne serait pas ce qu’il faudrait à nos dirigeants de tout poils pour mieux leur faire appréhender les tenants et aboutissants de l’économie réelle. » Peut être qu’elles et ils arrêteraient de prendre ou surtout ne pas prendre de décisions sur des critères financiers ou comptables et tiendraient un peu plus compte de ce qui se passe dans les ateliers, dans les magasin et autres grandes surfaces où les jobs disparaissent avant de sortir des âneries comme « Travailler plus pour gagner plus » J’ai dans mon voisinage de nombreux exemples de personnes qui aimeraient déjà au moins travailler un peu.
      Au passage cela a été une erreur grave de présenter les réductions de temps de travail comme un partage du travail: il s’agit de partager non le travail mais les fruits de l’augmentation de la productivité horaire du travail: si on produit deux fois plus par heure de travail, les salariés devraient( pour simplifier) gagner deux fois plus ou gagner la même chose an faisant la moitié des heures… Oui je sais c’est hyper simpliste, mais juste destiné à donner des nombres, comme dans le « Petit Prince »
      En fait ce qui serait envisageable c’est une semaine de quatre jours payée 5. Les test en vraie grandeur de cette solution ont fonctionné pour des organisation petites moyennes et grandes (Voir encore le Livre de Pierre Larrouturou « Crise la solution interdite ».

      Bon, il se fait tard…

      A +

    3. @ Lisztfr

      laissez Jung vous répondre (5 ème conférence de Tavistock du 4 octobre 1935):

       » Avant la Grande Guerre, toute personne avisée pensait: »Nous n’aurons plus de guerre, nous sommes bien trop sensés pour la laisser éclater; notre commerce et notre finance sont tellement liés sur le plan international qu’une guerre est absolument impossible » ». …

      « Qui aurait pu penser en 1900 que, trente ans plus tard, des choses, telles que celles qui se produisent aujourd’hui puissent arriver en Allemagne? Auriez-vous pu croire que l’ensemble d’une nation composée d’individus hautement intelligents et cultivés pourraient être ainsi saisi par la puissance fascinante d’un archétype? Je l’ai vu venir et peux comprendre le phénomène car je connais la puissance de l’inconscient collectif. Mais en surface cela parait tout simplement inconcevable. Même mes propres amis sont sous l’influence de cette fascination »…

      Lisztfr, vous auriez fait un excellent humaniste de la « belle époque »…

      1. @ EOLE
        Pouvez-vous m’en dire plus sur les liens que vous voyez entre les œuvres de Jung et celles de Thom?
        Merci.

  10. Mario Monti, l’actuel chef du gouvernement italien, a réclamé pour sa part que le renforcement de la discipline budgétaire s’inscrive “dans une approche durable de long terme pour mes amis les plus riches”, car “il ne s’agit pas seulement de satisfaire la soif de discipline de court terme de certains pays”, mais aussi “d’aller plus loin vers des politiques communautaires communes pour la croissance de leur fortune”.
    Mario Monti, le magicien de l’ellipse !! (et accessoirement des répétitions -durable de long terme / communautaires communes…)

    1. Quitte à terminer toutes les maximes en faisant apparaitre une partie de leur substrat invisible autant se poser la question d’actualité sur la démocratie dite  » représentative  » ( oui, je sais un sujet délicat et explosif ).

      Poursuivons la phrase :

      La démocratie représentative ( de la (haute) bourgeoisie ) ?
      La démocratie représentative ( de l’oligarchie ) ?
      La démocratie représentative ( de Monsieur & Madame Lémarché-financiers) ?
      La démocratie représentative ( de Goldman Sachs ) ?

      La démocratie représentative de qui, de quoi ?

      Et puis aussi  » comment  » ? ………….oui, vaste sujet ( qu’il va bien falloir un jour  » trancher  » ! ).

  11. L’avenir de l’Europe se joue maintenant et lorsque l’on observe les préconisations du FMI à propos de la Grèce on est en droit d’être inquiet. En effet, le FMI préconise une accélération des baisses des dépenses de l’Etat, qui vont affecter les dépenses sociales et d’éducation, ainsi qu’un désengagement maximal de ce dernier (privatisations…). En contrepartie le FMI insiste pour qu’il n’y ait pas hausses d’impôts ce qui affaiblit d’autant plus l’Etat grec.
    Encore une fois pour sauver les créanciers de la Grèce, le FMI est prêt à pousser les grecs dans une misère de plus en plus intolérable.
    En 2009, l’économiste Bernard Conte avait évoqué ce risque de « Tiers-Mondialisation » pour les pays occidentaux. Ce concept consiste en un accroissement exponentiel des inégalités et en une éradication des classes moyennes. Vous trouverez un résumé plus complet de ce livre sur le lien suivant: http://lespoir.jimdo.com/2012/01/08/la-tiers-mondialisation-de-la-plan%C3%A8te-bernard-conte/
    Amicalement

    1. et ces « demandes » (ou « injonctions ») du FMI pour prêter 8 milliards d’euros, qui detruisent purement et simplement la société grecque, sont a mettre en perspective avec les 500 milliards que la BCE vient de prêter aux banques européennes a 1% d’intérêts.
      Apres on s’étonne que les gens se tournent vers le FN ….

    1. Après Toulon, la prime de 1000 €, la manipulation du vote arménien,
      les réformes incessantes pour la « sécurité » ,et bien d’autres politicailleries,
      voici la taxe Tobin…

  12. Les soupirs de la sainte et les cris de la fée ne sont plus entendus au banquet des banquiers.

    Il pleut des cordes sur la Concorde.


    L’Europe est une petite déesse mortelle.

  13. Excellent « Le collectif des Lolymous « , ils sont à l’aujourd’hui ce que les clubs et les salons furent à 1789 – Je sais d’où je dis ça. D’ici, sur le blog de Paul Jorion, un dès plus fameux clubs du moment révolutionnaire qui vient, s’il n’est déjà là.

  14. La crise est due dabord à la politique néolibérale financière, inégalitariste et de surendettement. La droite néolibérale a dérèglementé pour laisser s’autoréguler les marchés financiers , c’est à dire que les oligopoles financiers too big to fail font passer les intérêts de l’oligarchie qui s’est incroyablement enrichie en trente ans avant ceux des peuples qui se voient imposés le rachat des dettes bancaires et les récessions.C’est donc aussi une crise de mauvaise répartition. La priorité donnée aux actionnaires avec le mot d’ordre de 15% de rapport entre dividendes et capitaux propres ont transformé beaucoup de grandes sociétes en entreprises beaucoup plus court termistes pressurant les salariés et se mondialisant rapidement. Les salaires augmentent alors moins vite que les gains de productivité provoquant l’endettement des ménages y compris les plus fragiles, ce qui a déclenché la crise des subprime.
    Le néolibéralisme ajoute à la crise financière, de mal-répartition et de surendettemment le refus d’une programmation et d’une stabilisation relative du prix des matières premières. La plus importante le pétrole a acquis un prix élevé et qui devrait encore s’élever du fait de la demande rapidement croissante des pays en développement, du pic de production pétrolière (à coût constant?) et de la poussée intégriste dans certains pays de l’OPEP (gesticulations de l’Iran, Libye…). La crise de l’environnement s’ajoute aux crises précédentes

    Le néolibéralisme a imposé de plus les règles de l’OMC et du libre échange étendu aux services et capitaux , alors que la monnaie de certains pays, notamment la Chine est particulièrement sous-évaluée. Ces taux de changes faussés impliquent aujourd’hui un ralentissement supplémentaire des pays déficitaitres et une accélératon relative de la croissance des pays exportateurs industriels à taux de change faible.
    Enfin la règle néolibérale monétariste imposée par la Droite CDU allemande de Kohl en 1991 d’indépendance de la BCE vis à vis des Etats démocratiques interdit à celle-ci d’être un prêteur ou garant en dernier ressort. Ce dogmatisme unique dans le monde développé implique des taux d’intérêt de plus en plus usuraires et assassins payés par les citoyens des Etats fragiles. Plus fondamentalement le mauvais choix de la monnaie unique au lieu de la monnaie commune qui permettrait des réajustements de parités liés aux structures socio-économiques inflationnistes et export-industrielles différentes est payé très lourdement aujourd’hui par les peuples concernés sans qu’aucune solution dans le cadre de la monnaie unique n’apparaisse.
    Par ailleurs, last but non least, le vieillissement des pays développés est un autre facteur de freinage. Le ratio plus de 65 ans sur population active occupée ou retraités sur idem ne cesse d’augmenter. A l’inverse la part des 15 à 65 ans leur emploi et leur qualification augmentent rapidement dans les Pays en Développement (PED). La croissance y est dabord due à l’accroissement de l’emploi d’une main d’oeuvre toujours plus qualifiée. Ce facteur contribue fortement à expliquer les écarts de coissance entre pays développés et PED. Le renvoi des immigrés chez eux n’est assurément pas la solution à la crise. Au contraire une des explications de la crise US de 1929 est le très fort freinage de l’immigration à partir des années 20.

    Finalement les sept causes principales de la crise sont le sur-libéralisme et ses conséquences les sur-inégalités, les surendettements, le sur-prix du pétrole, la sur-pollution, les sur-taux d’intérêt imposés aux pays fragiles de la zone euro et le sur-vieillissement au Nord.

  15. Je pense que nous aurons rapidement votre avis, F.Leclerc ou P.Jorion, sur le projet de « taxe Tobin », et sur l’efficacité à en attendre dès lors que la France ferait cavalier seul…

      1. vous y allez un peut fort Alexandre !
        Certes cette mesure ne changera rien au faux du problème, mais elle permettra tout de meme de ponctionner de la valeur sur la finance pour, du moins en théorie, la redistribuer a la population via l’action de l’état. Rien que pour ça, elle mériterait d’être soutenue. Non ?

      2. Merci…
        Nous savons bien à quel point ce qui compte chez nos gouvernants actuels c’est avant tout la posture, dès qu’elle peut paraître avantageuse…

      3. Heu….je vais sans doute encore écrire une c….mais, il me semble qu’il existait, au temps jadis, un impôt de bourse ( 0.3% ? ) supprimé précisément sous le règne de Nicolas 1°
        faire et défaire puis refaire, c’est toujours travailler, disait ma grand mère!

      4. Cher Julien : pouvez vous nous expliquer pourquoi ?
        Justement je ne sais quoi penser là dessus…
        Une annonce, une embrouille…Oui possible ! …
        Mais pourquoi ?
        Je dis ça parce qu’il arrive que ce soit la droite qui fasse passer une idée de gauche (style IVG) .et réciproquement .
        Mais évidemment ce n’est pas systématique…
        En tous cas la taxe Tobin est en débat depuis longtemps …
        Et même si c’est NS par bravade qui la met sur le tapis , ce serait stupide de refuser si ça fait avancer le schmilbillic , le schmillibolic , enfin vous voyez ce que je veux dire .
        Quand il explique à la TV et la main sur le coeur que tout est taxé , là je veux bien le croire et il souffre, c’est certain , mais que  » seuls les produits financiers ne le sont pas , et c’est pas normal  » , il faut comprendre sa détresse : une telle anomalie se doit d’être corrigée .
        De plus s’il lui venait à l’esprit de reconvertir la majorité des radars guéanautos en radars antispéculation qui rapporteraient le triple , là que du bonheur !
        Le problème du déplacement en psychanalyse ….
        Bn.

      5. sarkosy nous parle de taxe tobyn 4 mois avant les élections, bayrou dit qu’il faut acheter français (vu le peu d’usines qu’il reste, on se demande bien ce que l’on va encore pouvoir acheter français.. quel âne ce bayrou..), hollande va visiter les usines (on ne sait jamais des fois qu’il découvre quelque chose…) ; et si un de ces 3 là est élu, que va t il faire ?? simplement appliquer l’orthodoxie euro néoloibérale . une politique d’austérité qui va enfoncer l’économie et la majorité de la population dans des difficultés insurmontables..

        la seule question valable est de savoir jusqu’à quel point les populations vont tenir avant d’avoir des troubles et des révoltes sanglantes ?

  16. Mis bout à bout et accompagné du silence actuel du gouvernement allemand, tout cela fait de moins en moins une politique européenne. De nouveaux grands désordres s’annoncent, des reconsidérations sont inévitables.

    Les chefs d’états ont des chaussons de plomb et FL des ballerines pour annoncer un crash, ou au moins un clash européen.

    Plus j’y pense, plus je trouve cette solution ingénieuse : http://www.les-crises.fr/mur-d-actifs-delpla/
    Résumé : il s’agit de confisquer plus ou moins fictivement des actifs du patrimoine des français qui ont les moyens pour adosser la dette publique à des biens concrets de personnes (et sociétés) privées et de fait la soustraire au marché pour la « re-nationaliser ». Ce n’est pas dit ainsi mais c’est excellent.

    En pratique : 10% ou 15 ou 20% d’un immeuble devient propriété de l’état, qui n’exige pas sa vente, au contraire, le propriétaire continue d’en faire ce qu’il veut. S’il vend pour acheter une autre maison, il « donne » l’équivalent des 20% sur sa nouvelle maison. S’il décède, ses ayant-droits reconnaissent leur dette envers l’État et ne payent rien, et ainsi de suite.
    Pareil avec des actions par exemple : l’actionnaire ou l’assuré-vie en dépose 15% dans une banque de l’État (qui peut être la sienne moyennant agrément de la banque par l’État), qu’il peut vendre à son gré pourvu qu’ils les remplace en valeur. Ou un peu moins s’il achète des bons d’état. L’État n’empoche pas les dividendes ni les plus-values.
    Les montants dû ne sont PAS indexé, les montants vont donc fondre au fil du temps.
    L’État peut gager ces actifs très stables et ne dépendant PAS de l’impôt ou de la situation économique puisqu’il en est propriétaire, au moins sur papier.
    Après tout, le principe de la dette publique c’est d’emprunter sur les impôts à venir ; pour une fois ce sera sur des biens réels, mais (en très grande partie) fictivement.

    1. ca a l’air bien comme scénario (!) … mais nos dirigeants ne l’envisageraient pas une seule seconde ! Et ils vous traiteraient de mécréant par dessus le marche.
      Que pouvons nous attendre de gens dont le doctrine est « pourvu que ça dure » …

    2. il s’agit de confisquer plus ou moins fictivement des actifs du patrimoine des français qui sont tout aussi fictif pour adosser la dette publique, pourquoi pas c’est pas pire que des crédits swap, faut voir même à court terme combien de temps ça peut tenir ??

  17. « Politiques Potemkine »

    Cette expression pourrait servir à désigner les mesures et réformes en trompe-l’oeil, les sommets en trompe-l’oeil, les élections en trompe-l’oeil, auxquels les gouvernements de l’Europe, de la Grande Bretagne et des Etats Unis consacrent tous leurs efforts.

    S’il ne s’agit comme je le crois que de faire traîner les choses en longueur de manière à ce que nous nous habituions progressivement à une dégradation de la situation économique contre laquelle ils n’ont pas l’intention d’utiliser les mesures qui seraient efficaces, il me semble qu’ils se débrouillent pas si mal que ça.

    De ce point de vue, le fait que les Républicains empêchent Obama d’appliquer des mesures conformes à ses promesses et que les désaccords entre les gouvernements européens leurs interdisent toute initiative réellement efficace sont des circonstances idéales pour prouver que « la politique ne peut pas tout » (en l’occurrence il serait plus exact de dire « pratiquement rien ».)

    Il ne faut pas prêter à « la politique » des intentions qu’elle n’a pas!

    1. « « la politique ne peut pas tout » (en l’occurrence il serait plus exact de dire « pratiquement rien ».)
      La politique démocratique a produit la 1ère guerre mondiale, Hitler, Roosevelt, les 30 glorieuses, la décolonisation, le keynésianisme puis le monétarisme sauce Reagan Thatcher etc.,tous choix qui ont des conséquences concrètes pour les gens. Il y a des politiques Potemkine et d’autres qui ne le sont pas.

  18. Produire de la finance

    Qu’ont en commun ces états dont on nous dit qu’ils possèdent une importante « industrie financière » ?
    La Suisse est un bastion imprenable au coeur des montagnes, l’Angleterre et les Etats Unis sont chacun à leur façon une ile protégée des attaques extérieures. Mais ce critère est-il bien suffisant dans notre monde globalisé ? Il ne semble pas puisqu’une monnaie, symbole et garant de la stabilité du pays en question, peut être attaquée autant de l’extérieur (spéculation financière) que de l’intérieur (faiblesse de l’économie réelle qui ne produit plus rien). Alors que reste-t-il à ces états pour garantir de façon ultime le fait qu’ils ne feront pas défaut à leurs créanciers ? La planche à billets ? Cette option est, bizarrement, celle que tout le monde indique comme la panacée aux difficultés économiques momentanées or elle promet au contraire aux créanciers la chute de la valeur de la dette ! Par ailleurs , pour maintenir l’avantage du dollar (coeur nucléaire de cette « industrie financière ») , américains et britanniques sont contraints de préserver le fait qu’une grande partie des échanges mondiaux se fait avec cette monnaie, en particulier le commerce du pétrole. Comment arrivent-ils à maintenir cet acquis historique ? Par des guerres continuelles contre les Etats qui voudraient s’affranchir de leur servitude au billet vert. Ils y sont obligés, croient-ils au lieu de relancer l’économie réelle, et sont lancés dans une fuite en avant désespérée, misant tout sur la supériorité militaire. Pour la première fois cette année le budget américain de la défense fera partie des budgets amputés pour juguler la dette. La raison va-t-elle prévaloir chez l’autoproclamé gendarme du monde ? Ou bien le parti des guerres gagnera-t-il à nouveau, garantissant une fin rapide de l »hégémonie, et ce malgré toutes les reconstructions possibles des pays ravagés par les bombardements ?
    On voit en tous cas, me semble-t-il, à travers l’exemple américain, qu’à l’échelle d’un pays tel que celui-ci l’économie réelle ne peut être exclue de la valeur de la monnaie, au risque de devoir maintenir artificiellement et désespérément une fausse suprématie. Le suisses font exception, petit état bien armé et bien protégé par des voisins nombreux et puissants : ceci étant, l’appréciation excessive de leur monnaie tant désirée commence à leur poser de sérieux problèmes internes !
    Que tout ceci est compliqué !

  19. Eu égard aux précédents désastreux, espérons que les Etats Unis n’auront pas choisi, comme porte de sortie, une guerre bien plus importante que celles connues ces dernières années, impliquant de nombreux états, guerre mondiale pour ne pas la nommer et qui pour le coup assurerait un marché durable aux survivants ! Le pari me semble toutefois bien risqué, même pour un républicain, même pour un texan…

  20. Se pourrait-il qu’il soit fait un audit de la dette afin de savoir quelle partie de celle- ci est due aux paradis fiscaux. Mon raisonnement est simple : annulation de la dette emanant de ceux ci

  21. Très intéressante matinale sur FR C.

    Brice Couturier vire au contempteur des élites coalisées…

    Sortie d’un inédit de Bourdieu, etc. (sur l’Etat : la reproduction d’un consentement, inconscient)

    Critique du film les intouchables, comédie raciste pour public irréfléchi écrit un éditorialiste américain…

    1. interessante remarque d’un intervenant sur le retour en grace de Bourdieu et surtout sur un acces plus facile a ses texte du fait d’une banalisation récente des termes sociologiques.

      1. Oui et ces journalistes n’ont toujours pas compris qu’il ne leur appartient pas de statuer sur Bourdieu davantage que sur n’importe quel chercheur… qui n’a de comptes à rendre qu’à ses pairs, en principe.

    2. In-édit ? Ou iné-dit ?
      Si ce qu’ il n’ a pas voulu dire est-dit, est-ce encore de lui ?
      Cela fonctionne comme si ce n’ était pas de lui.
      À prendre avec pincettes ultra longues.

  22. Monsieur Leclerc,
    Je voudrais rendre hommage à votre talent littéraire qui ne se dément pas d’article en article. Je vous verrais très bien écrire des pièces de théâtre politiques dans le genre du regretté Vàclav Havel ou Alfred Jarry. De mon modeste point de vue, vous en avez le rare talent et la distance au pouvoir qui convient.

  23. Mr. Jorion vous dites que Say est un farfelu mais si c’est le cas alors le capitalisme est farfelu. Vous n’en tirez pas les conséquences.

    La loi des débouchés est l’alpha et l’oméga (3) de tout :

    Ou bien un produit crée son propre débouché, et alors le système est en équilibre et nous le saurions car nous croulerions sous la marchandise, ou bien ce n’est pas le cas et le système n’est pas en équilibre. Un informaticien comme devrait être frappé par cela.

    Pour Marx, dans le procès de la marchandise, le capital sert à acheter de la force de travail, il était donc évident que *tout* le capital retournait à l’investissement, et à l’économie. C’est sans doute pourquoi il ne s’est pas posé la question des débouchés, et de la demande en tout cas c’est Keynes qui l’affirme. Si le capital ne retourne pas entièrement à l’économie et pas dans 10 ans ou 50 ans c’est foutu, tout simplement.

    En économie, la vérité a été lapidée à coup de livres. Evidemment elle était toute petite, et tremblotante, et trop visible. La théorie de Marx est semblable à l’industrie de son époque, faite d’épouvantables masses d’engrenages et de locomotives surmontées de vapeur et de sifflements. Marx est un excellent philosophe, politique et sociologue et poète sans doute.

    Il faut absolument que les électeurs de 2012 comprennent surtout ceux du FN, UMP et PS…

    1. Pour Marx, dans le procès de la marchandise, le capital sert à acheter de la force de travail, il était donc évident que *tout* le capital retournait à l’investissement, et à l’économie. C’est sans doute pourquoi il ne s’est pas posé la question des débouchés

      C’est tout le contrair.
      Marx et les marxistes ont toujours insisté sur la réalisation,
      c’est à dire la vente sans laquelle le profit ne se réalise pas.
      D’où la théorie des crises de surproduction,
      sans laquelle il est impossible de comprendre les crises du capitalisme.

      1. Je l’ai lu chez Keynes et déjà posté ici…

        Keynes : la question de la demande a été effacée par Ricardo, et/mais elle a survécu à l’ombre de Marx.

        Si Marx s’était posé la question sérieusement on n’en serait pas là. Il avait vu des légions de chômeurs mais ça n’était pas grave. C’était la baisse tendancielle du taux de profit le plus grave.

        Locke avait interdit une seule chose, la thésaurisation… il avait pressenti le problème.

    2. Pour Marx, dans le procès de la marchandise, le capital sert à acheter de la force de travail, il était donc évident que *tout* le capital retournait à l’investissement, et à l’économie. C’est sans doute pourquoi il ne s’est pas posé la question des débouchés,

      En fait, c’est tout le contraire.
      Marx n’a cessé d’insister sur la réalisation,
      c’est à dire la nécessité de la vente sans laquelle le profit de se réalise pas.
      C’est d’ailleurs la seule explication de fond des crises,
      mise en évidence par Marx: la surproduction.

      1. En fait Marx croit dans une théorie de l’offre, c’est ce qu’exprime sa baisse tendancielle du taux de profit, – cela coûte cher au capitaliste, mais il arrivera à vendre sa camelote.

      2. http://www.citations-ses.net/index.php/?q=insuffisante

        John Meynard Keynes

        Posté dans Divers Economie

        « Dans l’Économie Ricardienne, qui est à la base de tout ce qui a été enseigné depuis plus d’un siècle, l’idée qu’on a le droit de négliger la fonction de la demande globale est fondamentale.

        A vrai dire, la thèse de Ricardo que la demande effective ne peut être insuffisante avait été vivement combattue par Malthus, mais sans succès. Car, faute d’expliquer (si ce n’est par les faits d’observation courante) comment et pourquoi la demande effective pouvait être insuffisante, Malthus n’est pas parvenu à fournir une thèse capable de remplacer celle qu’il attaquait ; et Ricardo conquit l’Angleterre aussi complètement que la Sainte Inquisition avait conquis l’Espagne. Non seulement sa théorie fut acceptée par la Cité, les hommes d’État et l’Université, mais toute controverse s’arrêta ; l’autre conception tomba dans l’oubli le plus complet et cessa même d’être discutée.

        La grande énigme de la demande effective, à laquelle Malthus s’était attaqué, disparut de la littérature économique. On ne la trouve même pas mentionnée une seule fois dans toute l’œuvre de Marshall, d’Edgeworth et du Professeur Pigou, qui ont donné à la théorie classique sa forme la plus accomplie. Elle n’a pu survivre qu’à la dérobée, sous le manteau et dans la pénombre de Karl Marx, de Silvio Gesell et du Major Douglas. »

        John Meynard Keynes – Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie

        De toute façon on est encore à écraser la vérité, presque muette, qui résulte de l’erreur de Say. Il y a cette erreur et à partir de là le reste est silence, ou prêt.

      3. @schizosophie :

        Merci pour le texte sur Kierk…

        Très bonne idée de réflexion… si vous voulez, si, il y a une alternative qui serait le crédit, et donc un facteur psychologique de croyance (plus ou moins) dans l’économie, mais cette alternative a été épuisée actuellement.

        Le crédit introduit un flou dans l’équation de Say et ajoute de l’huile, du baume, dans les rapports offres/demande. Mais au final il n’y a pas moyen d’en sortir; comme il n’y a pas moyen de sortir du darwinisme par exemple. C’est le fait de vendre qui implique l’existence d’une offre et d’une demande.

        Donc je propose que toute ville en France ait sa rue J.B. Say car sans la loi des débouchés, le système s’écroule. C’est le théoricien fou d’une folie, donc rendons-lui hommage au moins ! Soyons sérieux, assumons ! « J’assume »… il a tout faux mais nous « assumons »

        Il faut avoir la logique jusqu’au bout de l’enfer, comme Don Giovanni. Allons contre les moulins à vent aussi…

  24. Le dernier billet de Mr Santi :
    il y indique que tout finira par de l’hyper inflation, je l’ai connu meilleur dans l’analyse.

    1-La re flation opéré par les banques centrales sert uniquement aux banques pour apurer les engagements de leurs bilans. Ces engagements ne sont pas remis en place : c’est deflationiste.
    2-Les salaires n’augmentent pas et avec l’austérité le pouvoir d’achat baisse : c’est deflationiste
    3-La spéculation sur les matières 1ere est limitée par la baisse du pouvoir d’achat.

    De plus, une sortie par l’hyper inflation n’est pas souhaitable, car comme le dit Mr Jorion , cela aurait comme effet de remplacer une aristocratie par une autre.
    La déflation casserait le systeme : quel intérêt de preter de l’argent contre une rémunération négative?

    http://www.gestionsuisse.com/2012/un-siecle-d%e2%80%99exces/#more-2755

  25. Lundi 9 janvier 2012 :

    Les banques de la zone euro ont déposé 463,565 milliards d’euros au cours du week-end auprès de la Banque centrale européenne (BCE), un nouveau record.

    Le précédent record remontait à la fin de semaine dernière : les banques avaient stocké pour 455 milliards d’euros auprès de la BCE entre jeudi et vendredi.

    Depuis fin décembre, ces dépôts au jour le jour volent de record en record alors qu’ils ne sont rémunérés qu’au taux de 0,25% par la BCE, soit un montant bien plus faible que ce que les banques pourraient en tirer si elles plaçaient cette somme sur les marchés.

    Mais ils évoluaient déjà à des niveaux très élevés depuis l’été, signe que les banques de la région ne se font plus suffisamment confiance entre elles pour se prêter l’argent dont elles ont besoin pour boucler chaque jour leurs opérations, comme elles le font en temps normal, et elles préfèrent ne pas prendre de risque en plaçant leurs excédents de liquidités auprès de la BCE.

    http://www.romandie.com/news/n/BCENouveau_record_des_depots_des_banques_a_46356_mrd_EUR_ce_week_end090120121001.asp

    1. J’ai un problème avec la formulation de la première phrase :

      ne devrait-on pas dire que les encours de dépôts des banques auprès de la BCE s’élèvent à 463,6 Md€ ?
      Parce que, tel que c’est formulé, on a l’impression que les 463,6 Md€ s’ajoutent aux 455 Md€ de la semaine dernière.

      1. Et que devient l’économie réelle supposée être développée et soutenue par les banques dont c’est la mission ??

        Pourquoi ensuite se plaindre des attaques de bijouteries et autres lieux d’entassement de richesses avec des kalachikovs en promo trouvées dans le 93 ??

  26. Merci à François Leclerc pour ses articles toujours bien documentés et clairs. Je suis un de ces citoyens exaspérés par la dissimulation des médias autorisés et les contre vérités qu’on nous assène par François de Closet interposé. (celui là m’énerve plus que les autres avec son ton de moraliste et son discours péremptoire)

    Je préfère, bien sûr, m’entendre dire des choses désagréable, plutôt que d’avoir le sentiment d’être mené à l’abattoir avec un bandeau sur les yeux. Et pour le coup ce dernier article semble dépeindre la paralysie des dirigeants d’un système qui s’effondre sous nos yeux. J’ai l’impression très nette que notre vieille Europe à l’agonie ne passera pas le trimestre.

    Monsieur Leclerc, quoique vous ne sembliez pas friand de constructions intellectuelles hasardeuses, pourriez-vous nous donner votre sentiment la-dessus?

    1. On passera toujours le trimestre et même le suivant et les autres…
      Reste par contre a voir dans quelles conditions.

      Le mensonge est le fond de commerce des hommes politiques.
      Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent.

      Lorsqu’ils ne mentent plus ca devient très inquiétant…..

  27. Lundi 9 janvier 2012 :

    Italie : la banque UniCredit sous pression au premier jour de sa recapitalisation.

    Le titre de la banque italienne UniCredit poursuivait sa chute lundi au premier jour de son augmentation de capital de 7,5 milliards d’euros, après s’être effondré la semaine dernière.

    L’action de la première banque de la péninsule lâchait 10,91 % à 2,33 euros vers 11H30 GMT. Très volatile, elle avait ouvert sur un rebond de plus de 3 % avant de plonger quelques minutes après.

    Afin d’être sûre d’attirer les investisseurs dans un contexte de marché très difficile, la banque italienne a été contrainte de brader à 1,943 euro les nouvelles actions qui seront émises dans le cadre de cette opération, soit une décote de 43 % par rapport au cours de mardi dernier une fois détachés les droits préférentiels de souscription (ou « theoretical ex-right price »).

    L’annonce des conditions de cette opération, qui s’achèvera le 27 janvier, avait provoqué un écroulement de l’action en Bourse qui s’était ainsi effondrée d’environ 14 % mercredi, 17 % jeudi, et 11 % vendredi.

    La capitalisation boursière d’UniCredit n’est donc plus désormais que d’environ 7,6 milliards d’euros, soit à peine plus que le montant de son augmentation de capital.

    (Dépêche AFP)

    1. Ah ben , après Dexia voilà Unicredit et ensuite ??????? Ben celle qui à le bon sens du péquenot.

  28. Riou rené

    « Pas passer le trimestre » c’est quoi, exactement ?

    Guerre thermonucléaire, baisse du cac 40 à 500 points, votre boulangerie préférée va fermer ?

    Faudrait préciser la question….

    1. @Thomas

      votre boulangerie préférée va fermer ?

      Vous me prenez pour un bobo. J’achète mon pain 1° prix, au supermarché, comme tout le monde.

      « Pas passer le trimestre » c’est quoi, exactement ?

      Il faut que je prenne l’habitude d’être un peu plus précis même si j’arrive à me faire comprendre par François Leclerc et Alphonse qui sont suffisamment armés intellectuellement pour saisir l’essentiel de mes questions imprécises.

      Concernant:

      1 – L’éventualité d’une guerre thermonucléaire il me parait difficile de s’avancer. Notons cependant que les arsenaux sont disponibles en quantité et en qualité. Notons également que les US ne sont jamais à court d’arguments lorsqu’il s’agit de prendre le contrôle d’un pays et de ses ressources par la force.

      2 – La baisse du CAC 40 à 500 points n’est pas envisageable dans un premier temps.
      Je le vois plutôt à 2000 points si on prend en compte le fait que son évolution de ces dernières années ne reflète aucune création de richesse et très peu d’investissements productifs à l’inverse des US qui ont capitalisé sur le développement des technologies de l’information ou bien des allemands qui savent valoriser leur potentiel humain.

      3 – Concernant les bouleversements à venir je vous renvoie fermement aux articles de Paul Jorion et François Leclerc parus sur ce blog et en librairie. Mais puisque vous me posez personnellement la question, je vais me hasarder un peu. Je vois, comme tout le monde, la mort de l’euro, et un éclatement de l’Europe dû a sa structure bancale. Je vois des risques d’émeutes sanglantes chez tous les laissés pour compte qui commencent à être nombreux et bien armés. Je vois des actes désespérés dans toutes les couches de la population car cela a déjà commencé. Je vois une France en proie à la folie et à la division et prête, de ce fait, à accepter toute les solutions car il en découlera une aspiration unanime des français à une remise en ordre du pays et de l’économie au besoin par la violence. N’oubliez pas que lorsque tout va mal les choses peuvent encore empirer.

      En conclusion je tiens à préciser que tous les systèmes instables reviennent à leur point d’équilibre d’autant plus brutalement qu’on essaie dans un premier temps de contrarier leur mouvement naturel. Vous voudrez bien m’accorder que, pour cette fois, j’ai fourni un réel effort de précision

      1. @Riou :
        //// En conclusion je tiens à préciser que tous les systèmes instables reviennent à leur point d’équilibre d’autant plus brutalement qu’on essaie dans un premier temps de contrarier leur mouvement naturel.////
        Sauf si l’instabilité est créée par un manque progressif d’énergie …. auquel cas le point d’équilibre risque d’etre plus bas qu’on ne le croit.

      2. @Kercoz

        Je répond pour le plaisir à votre remarque qui n’est pas si sotte. Je vois bien à quoi vous faites allusion. Vous retenez l’hypothèse d’une dégradation générale et uniforme et je ne souhaite pas vous contrarier d’autant que les lois de la thermodynamique vont dans votre sens. A condition qu’elle s’appliquent à un ensemble homogène. Et c’est la réponse prévisible de notre corps social hétérogène face à l’impact de cette crise qui me donne des sueurs froides .

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