L'actualité de la crise : LE TEMPS QUI COMPTE, par François Leclerc

Billet invité

L’annonce surprise d’un référendum en Grèce a fait hier l’effet d’un coup de semonce, éclipsant la poursuite de la guerre de la monnaie au Japon, où le yen continue de monter contre le dollar et étrangle lentement les exportations. Comme un rappel que la crise de la dette européenne, qui monopolise l’attention, n’est pas seule en cause et que celle que connaissent les États-Unis est tout autant porteuse de perturbations mondiales. Car le rendez-vous qui a été pris pour la fin du mois aux États-Unis est maintenu : il va falloir agir pour réduire le déficit, mais comment ? Entre temps, le G20, va avoir deux journées entières pour peaufiner son communiqué final, dont la savante exégèse va mobiliser l’attention.

En toile de fond, l’OCDE a préparé une note peu engageante à l’attention des participants au G20 de cette semaine, en diminuant ses prévisions de croissance pour 2012 : 0,3 % pour la zone euro (contre 2 % en mai) et 1,8 % aux États-Unis (contre 3,1 %). Comment se débarrasser de la dette n’est pas la seule question sur laquelle il va falloir se pencher, la relance de l’économie devient une préoccupation majeure et va se trouver au centre de la communication du G20.

En Europe, les marges de manœuvre déjà étroites des dirigeants continuent inexorablement à se rétrécir. Chaque jour, l’actualité apporte son lot de mauvaises nouvelles : inquiétants indicateurs économiques, craquements en Grèce, difficultés renouvelées avec les banques ou glissade qui se poursuit de l’Espagne et de l’Italie. L’euphorie boursière a duré l’espace d’une séance et un climat général de scepticisme s’est à nouveau installé à propos des décisions prises afin de tenter de cantonner la crise en sauvant la Grèce et en préservant l’Italie et l’Espagne.

La dernière adjudication de titres de la dette italienne, à l’occasion de laquelle un taux supérieur à 6 % a du être accordé pour une maturité à dix ans, sanctionne sévèrement le nouveau plan européen avant même qu’il ne soit sorti des cartons.

La situation économique continue de se détériorer, que l’on considère la croissance, l’inflation ou le chômage. Tout porte à croire que la stagflation qui règne déjà au Royaume-Uni, sans être reconnue, pourrait s’étendre au sein de la zone euro. À noter aussi que la Banque d’Espagne a annoncé pour le troisième trimestre une croissance économique « nulle », confirmant l’entrée du pays dans la récession.

Mario Draghi va entrer en fonction à la tête de la BCE sous de mauvais auspices, Eurostat estimant que l’inflation a atteint 3 % en Europe, continuant à dépasser l’objectif de 2 % fixé à la BCE alors que la récession menace. Caractérisant une situation qui aboutit, comme au Japon, à une paralysie de la banque centrale tiraillée entre des impératifs contradictoires et dépourvue de leviers pour agir.

D’où provient cette inflation dans une telle conjoncture ? L’exemple de l’Italie est éclairant : elle vient de fortement accélérer, passant de 3 % à 3,4 %, conséquence directe d’une augmentation de la TVA à 21 % dans le cadre des dernières mesures d’austérité…

Selon le même Eurostat, le chômage continue également de monter dans la zone euro, dépassant officiellement depuis cinq mois consécutifs la barre des 10 % de la population active et les 16 millions de chômeurs. L’Espagne a elle seule en comptabilise officiellement près de cinq millions, soit 21 % de la population active.

L’Europe est désormais entrée en crise politique. Georges Papandréou cherche à desserrer l’étau qui progressivement le paralyse par une manœuvre risquée de dernière extrémité, tandis que l’Italie ne parvient pas à conclure la triste équipée de son Cavaliere. Une droite espagnole revancharde s’apprête à gagner les élections, épilogue qui pourrait aussi intervenir en Grèce, son lit préparé par les socialistes. En Allemagne, la Cour Suprême vient d’imposer un vote du Bundestag en séance plénière pour débloquer toute nouvelle décision de sauvetage du FESF, rendant l’outil encore moins opérationnel.

Les banques, frappées d’étranges pudeurs, manifestent à leur manière leur mécontentement. La Fédération bancaire européenne vient de refuser que soient assimilées à un « sauvetage du secteur financier » les mesures de recapitalisation prises par les dirigeants européens, car « elles ne sont et ne peuvent être comparées à des aides étatiques ». « Les gouvernements ne sont pas en train de sauver les banques ; celles-ci sont en train d’être dotées d’un matelas supplémentaire pour amortir les chocs », a-t-elle asséné pour toute vérité.

Effrayées par l’addition qui leur est présentée, les banques italiennes protestent du sort qui leur est réservé, criant au favoritisme dont bénéficient leurs consoeurs françaises, en application selon elles de la méthodologie qui a retenu la valorisation au prix du marché des titres de la dette souveraine dans les bilans des banques. Ce que Giovanni Bazoli, président du conseil de surveillance d’Intesa Sanpaolo, a traduit à sa façon : « Il est vrai que les banques italiennes présentent un niveau de capitalisation inférieur à [leurs concurrentes de] certains pays européens mais cela est justifié par un bilan beaucoup moins risqué ». ll veut dire par là qu’elles sont gorgées de titres de la dette italienne, dont la valeur diminue au fur et à mesure que leur taux monte.

Tout le monde bancaire est parcouru d’un même frisson, en attendant que soit prise une discrète décision technique qui tarde à propos de l’éligibilité des obligations convertibles à leurs fonds propres. Ce qui diminuerait sa peine et le coût de l’opération. Si la recapitalisation des banques grecques représente 30 % des 106 milliards d’euros annoncés, celle des espagnoles émarge pour 26,2 %, des italiennes pour 14,8 % et des françaises pour 8,8 %.

Pour sa part, Charles Dallara, le négociateur en chef des banques au nom de l’Institute of International Finance, vient de prévenir à propos de la nouvelle restructuration de la dette grecque que « c’est unique, ce n’est pas fait pour être répété. Et nous n’avons certainement aucune intention de le refaire ». Qui pourrait en douter ? Personne ne se hasarde à soulever un lièvre, celui de la participation de la BCE, du FMI et du FESF à l’opération, eux qui possèdent une grande partie de la dette grecque et qui pourraient la soulager.

Le doute est vite apparu, par contre, à propos du pare-feu destiné à protéger l’Italie et l’Espagne. Non pas en raison des imprécisions de son montage financier et des interrogations à propos de la participation des pays émergents sollicités pour le financer, mais à cause de l’inadéquation manifeste qui se révèle entre l’énormité du financement nécessaire et ce que ces derniers pourraient mettre au pot. Les Russes atteignent 10 milliards d’euros de promesse de prêt et tout est à l’avenant quand des chiffres sont énoncés. Des dizaines de milliards de dollars sont additionnés alors que l’addition finale se chiffre en centaines.

Par ailleurs, les négociations viennent à peine de commencer à propos des garanties et contreparties qui pourraient être offertes, en compensation du transfert de risque que les Européens sollicitent, ne pouvant plus l’assumer à eux seuls. Présentée par certains comme un épouvantail et la nouvelle maîtresse du jeu, la Chine va chercher à gagner sur deux tableaux, analysent les connaisseurs, en réclamant que lui soit accordée le statut d’économie de marché qui favoriserait ses exportations, et en obtenant que son rôle au sein du FMI soit réévalué. Deux domaines complexes de négociation qui risquent de prendre du temps.

Or, ce temps est décidément compté pour les Européens !

108 réponses sur “L'actualité de la crise : LE TEMPS QUI COMPTE, par François Leclerc”

  1. Avis de gros temps sur l’UE, sortez vos cirés, si ce n’est les gilets de sauvetage et résistez au mal de mer.

  2. Ils sont tous complices.. Les Peuples ne veulent plus entendre parler de ces dettes magouilles, de crise de foie de la dette… ah gna gna, ah gna gna..!!! L’arnaque du millénaire..
    Les créanciers et autres tiques spéculatrices doivent abandonner leur rôle de sangsues et se mettre au travail dans l’économie réelle (très mal en point) pour produire des richesses réelles au bénéfice de tous, car nous ne donnons pas cher de l’espèce humaine sur cette Terre ..

    1. Certains grands scientifiques tels que Man Rees doutent de la possibilité pour l’espèce humaine de survivre bien au delà du 21ème siècle, et si elle survit, ce serait en petit nombre, tout au plus 1 milliard contre les 7 d’aujourd’hui, un paradis pour le futur ou ce qu’il en restera

      1. A rapprocher des affirmations du célèbre astrophysicien Stephen Hawking allant dans un sens analogue. Le prix Nobel d’astrophysique affirme que l’homme doit s’échapper de son berceau terrestre dans les 200 ans à venir si l’on veut que l’espèce ait une chance de survie… Personnellement, je suis avec attention les avancées chinoises dans le domaine spatial, avec au programme ces jours ci un formidable premier rendez vous entre orbites chinois . Seule cette civilisation fait de notables progrès en ce domaine, avec un objectif colonisateur a long terme clairement affiché par les pouvoirs publics. A cote de ça, la NASA, a court de carburant en cash et en quête de « rentabilité » pour ses projets, n’a d’innovant dans ses cartons qu’un dangereux projet de mise en orbite terrestre d’un geocroiseur… Tous les résultats formidables délivres par la NASA ces trois dernières années son le fruit de collaborations internationales lancées voilà plus de 15 ans.

      2. Un scientifique qui s’exprime hors de son domaine de compétence aurait-il plus de crédibilité que le boulanger au coin de ma rue ?

  3. Et la faillite de MF Global ?
    Perso, me suis dis que c’était pas un truc… »anodin ».

    Qu’en pensez vous ?

      1. Politicien typique.
        Après avoir mis les mains dans le cambouis des banquiers jusqu’au coude,
        contre le peuple grec, il tente de se laver mains…

    1. Des infos mais en rosebiffelandais
      http://www.bloomberg.com/news/2011-10-31/mf-global-finance-files-for-bankruptcy-protection-in-new-york.html
      Avec le SIPC que je ne connaissait pas (il assure certains actifs jusque 500 000 $ soit beaucoup mieux que les économies du quidam).
      J’ai l’impression que les « victimes » sont surtout les « investisseurs »…
      et dans le même genre :
      http://www.boursorama.com/cours.phtml?symbole=1gPMI&vue=sem

  4. les solutions sont comme les problèmes, complexes et systémiques . Dès que l’on actionne un levier le reste nous pètent au visage .

    1. Même si presque tout le monde convient que le capitalisme et la finance déréglementée sont bien à l’origine des crises à répétition, conservateurs, démocrates chrétiens, libéraux, sociaux-démocrates et une proportion croissante des écologistes s’entendent en Europe pour «faire avec» le système fauteur de crise !
      On peut éventuellement regretter le temps du progrès social et de l’économie encadrée par des règles ou des institutions publiques; on peut encore déplorer qu’en élisant leurs députés et leurs gouvernements, les citoyens ne puissent plus vraiment choisir leur politique préférée. Mais, nous dit-on, c’est ainsi !
      Dans un monde en guerre économique permanente, la nécessité d’être compétitif nous contraint à faire « ce que l’on peut pour rester dans la course », à sacrifier des « acquis sociaux trop coûteux » ou des biens publics « au-dessus de nos moyens» et à «travailler plus pour gagner… » moins !
      Et, en temps de crise, les sacrifices sont forcément plus durs, car les États, déjà contraints par les marchés mondiaux, se retrouvent de surcroît à court d’argent.
      Intensification du travail, précarité de l’emploi, salaires de misère, déclin des services publics, recul de la protection sociale, réduction du temps libre, stress de la compétition sans fin, tous ces ingrédients ordinaires de la potion néolibérale ne peuvent évidemment pas nous être présentés comme les bienfaits d’un projet de société enviable.
      C’est pourquoi, faute de pouvoir séduire les citoyens, les néolibéraux tentent d’obtenir leur soumission volontaire en mettant en scène une impossibilité technique : aucun pays, aucun gouvernement ne peut aller contre les lois naturelles de l’économie mondialisée. La mobilisation des citoyens pour le souhaitable est donc remplacée par la tyrannie de la réalité. «On aimerait bien faire autrement, mais, soyons réalistes: on ne peut pas !»

      extrait de « Nous on peut ! » de Jacques Généreux

  5. Pourriez-vous nous résumer en quoi consiste la question référendaire posée? aux grecs?
    j’imagine que si la réponse ne plaît pas à ceux qui veulent sauver coûte que coûte l’euro, il se passera peut-être enfin quelque chose qui ressemble à un orage salutaire.
    Car, franchement, au point où nous en sommes, pourquoi maintenir la monnaie commune qui n’a plus que des inconvénients?
    Un défaut grec suivi d’autres défauts permettrait de remettre les compteurs à zéro.
    Pour éviter des récessions ensuite, il suffit que les banques centrales, à nouveau nationales, ajustent l’émission monétaire nationale aux besoins nationaux.
    Si, en plus, quelqu’un avait la bonne idée d’émettre des SMT, le problème même de la relance serait résolu aussi.

    1. L’euro grec est à quel taux?
      L’euro Allemand est à quel taux?
      L’euro Italien ?
      L’euro Espagnol?
      C’est quelle monnaie unique?

      1. Non.Donc j’accepte de rester dans l’euro et de me soumettre aux directives de mes preteurs.A bon entendeur grec, salut.

    2. Le bouc émissaire.

      Quand l’issue d’une situation semble être refusée par la majorité qui sait, dans le même mouvement, que cette issue est inévitable, il faut trouver, ou fabriquer, des boucs émissaires.
      Le peuple grec est le prochain sur la liste.

  6. Comme l’on peut commencer à le lire de plus en plus souvent depuis quelques mois, il semble qu’un heure historique au sens premier du terme soit entrain d’approcher à vive allure : celle de la banqueroute de l’économie occidentale (et de tout ce que cette « locomotive » véhiculait de culturel, de philosophique, de politique…). Banqueroute au profit de nouveaux riches. Nouveaux maîtres financiers du jeu.

    De temps à autres, la fortune change de mains. Il en va ainsi relativement fréquemment des simples patrimoines familiaux, mais beaucoup, beaucoup plus rarement des empires qui s’effondrent. En filant l’allitération, nous pourrions parler de la disparition de l’empire impérialiste.

    Il y a cependant un problème de taille auquel les réponses sont incertaines et anxiogènes, celui de ce que sont les paradigmes de nos ex-colonies d’Asie, demain devenues les nouveaux Maîtres du Monde. Il n’est pas sûr que ce nouveau monde soit véritablement un monde de progrès du bien-être humain. De mon point de vue, ce qui nous attend est un simple retour de balancier, plus ou moins revanchard : là-bas le capitalisme industrio-oligarchique et ses légions de prolétaires-industrieux. Ici un vieillissement lent et inexorable de nos forces cognitives et créatives.

    Le jour où l’espérance de vie commencera à reculer (et nos gouvernants aux abois font tant, que ce jour approche rapidement sous le fardeau des restrictions budgétaires de tous genres), alors nous saurons que le messe est dite pour longtemps (pardon, je ne pensais pas au début de ce post, que j’allais conclure de cette formule un jour de Toussaint :-)).

    1. @gauchitude : vous employez une expression qui me fait tiquer :

      nos ex-colonies d’Asie, demain devenues les nouveaux Maîtres du Monde

      Je pense que les chinois ne partagent pas cette vision d’être une « ex-colonie occidentale ». En outre, je pense que ce raccourci exagéré bloque la vision de la réalité de la Chine et d’autres pays, en les plaçant uniquement comme des « victimes des méchants impérialistes occidentaux blancs ». La Chine est un grand pays, et ce depuis bien plus longtemps que la France ou l’Allemagne, ou la Grèce même antique. Les réduire à des victimes de la colonisation occidentale est trompeur, et aussi contreproductif.

    2. précision : l’horizon temporel de mon propos prenait naissance à cette période de l’histoire où voisinent ce que l’on a appelé « Le Siècle des Lumières » et « La Révolution Industrielle ». À cette aune là, je le maintiens, et ne vois absolument pas ce qu’il pourrait avoir de « contreproductif »… Les Mayas, les Incas, et qui sais-je encore, furent aussi de grandes civilisations, mais là n’est pas le sujet, ni pour eux, ni pour les chinois.

  7. « Les gouvernements ne sont pas en train de sauver les banques ; celles-ci sont en train d’être dotées d’un matelas supplémentaire pour amortir les chocs »

    Magnifique passage au mode passif palliant le lapsus de Gordon Brown. L’économie politique n’envisage donc son avenir que du point de vue de l’épaisseur de l’amortisseur doré.

    « Le Souverain Pouvoir le jeta flamboyant, la tête en bas, de la voûte éthérée ; ruine hideuse et brûlante ; il tomba dans le gouffre sans fond de la perdition, pour y rester chargé de chaînes de diamant, dans le feu qui punit (…) »
    (Le Paradis perdu, John Milton, commencé en 1640, trad. Chateaubriand) Graissé par moi.

  8. Les grecs nous donnent l’exemple: 2 jours de grèves générales,terminé les conneries!
    Moratoire sur la dette et annulation des dettes illégitimes.
    Instauration immédiate du Glass-Steagall et mise en faillite de la spéculation.
    Interdiction de toute activité spéculative et usurière .
    Instauration d’un système de crédit public et National.
    Sortie obligatoire de la zone Euro….

  9. J’écoute Fr 2 :
    Consternation !
    « Les bourses s’affolent , les marchés sont exaspérés… »
    Vous vous rendez compte ?
    Demander l’avis de la population !
    ( « laquelle manifeste un peu et fait un peu grève »)
    C’est un monde .
    Tout était si bien réglé ! Quelle ingratitude !
    J’ai envie de dire , merci les Grecs : ce qui se passe sera très instructif pour toutes les populations européennes , dont la France, naturellement .
    Apparemment le résultat du referendum ne fait aucun doute : ce sera non .
    Et sortie de la Grèce de l’euro .

    1. oui je leur dis merci aussi ! enfin du mouvement en Europe, bien de chez nous.
      N’allez pas me dire que nous risquerions un « oui » de leur part car là……. au secours !
      Papandréou serait il finalement plus fin que ce qui était présenté ? d’une certaine manière, je m’en fiche…mais le référendum ..je dis bravo !

  10. En Grèce, les réactions se multiplient. Dans l’opposition, ND (Nouvelle Démocratie ~ UMP) tire à boulets rouges sur ce qu’elle appelle « une aventure », « une folie » destinée à sauver le seul pouvoir de Papandreou.

    ND exige des élections anticipées immédiates (mais bon cette exigence dure depuis déjà quelques mois, Samaras ayant refusé à plusieurs reprises l’offre d’un gouvernement d’union nationale).

    Quant aux réactions dans les journaux grecs, elles varient selon leur obédience. Lire à ce sujet l’article Press Watch d’Athens News aujourd’hui.

    Quelques extraits :

    “High risk political developments” declared Ta Nea’s banner headline. The paper reported that Brussels was taken aback by the referendum announcement.

    “Double throw of the dice with referendum-vote of confidence” said the banner headline of Ethnos, which also reported that the EU, the US and the international press were startled by Papandreou’s gamble.

    “Adventurist blackmail to stay in power” was how Eleftheros Typos interpreted the premier’s announcement.
    “Papandreou is dangerous – elections now” is how the paper quoted ND leader Antonis Samaras.
    “The government went bankrupt politically” concluded Eleftherotypia, which observed that the premier decided on a referendum after bringing the country to the brink of disaster.

    Athens News analyse aussi la possibilité d’une manoeuvre politique rusée rappelant le père de Georges Papandréou, Andréas Papandréou : il s’agirait de regagner un rapport de force un peu plus favorable face à la troïka et aux banques – de forcer les technocrates européens à inclure un minimum de conscience sociale dans la potion qu’on force les grecs à avaler.

    Athens News développe ainsi (traduction rapide de mon cru) :
    Beaucoup sont convaincus que les fonds de pension grecs seront détruits par la décote de 50% des obligations grecques. L’imposition sur le long terme d’une discipline fiscale aveugle au milieu d’une récessions sans précédent détruira inévitablement les derniers vestiges de l’état providence, créant le modèle d’une nouvelle jungle sociale européenne.

    Jusqu’à présent, les « partenaires » [de la Grèce, NDT] ne se sont pas soucié un seul instant de la misère et de la pauvreté généralisée engendrée par leurs politiques. La Grèce est punie avec une incroyable férocité pour que l’Allemagne puisse montrer aux autres « PIGS » – c’est le nom dont sont affublés les pays, pour la plupart d’europe du sud, ayant des problèmes de dette publique par leurs voisins du nord, qui prétendent être plus vertueux – ce qui les attend.

    Un référendum serait une tactique de dernière minute pour faire pression, pour forcer un meilleur accord, puisqu’un vote « non » provoquerait une banqueroute de la Grèce dans le désordre (pour autant que cela ne se produise pas avant la tenue du référendum), avec des conséquences désastreuses pour l’eurozone et au-delà.

    Mais avant cela, Papandréou doit réussir à rassembler un vote de confiance le 4 novembre de la part de ses propres députés, dont beaucoup veulent qu’il se retire en faveur d’un gouvernement d’union nationale, avec quelqu’un d’autre comme premier ministre.

    1. « Athens News analyse aussi la possibilité d’une manoeuvre politique rusée rappelant le père de Georges Papandréou, Andréas Papandréou : il s’agirait de regagner un rapport de force un peu plus favorable face à la troïka et aux banques – de forcer les technocrates européens à inclure un minimum de conscience sociale dans la potion qu’on force les grecs à avaler… »

      Un rapport de force.
      C’ est cela.
      Il essaie de créer l’ unité dans son camp face au chaos du camp d’ en face pour imposer son prix.

      Moralité : Tout ce qui nous divise, augmentera notre facture.
      Il faut trouver le moyen de nous parler pour pouvoir nous unir autour du roc de nos valeurs.

      1. Une amie grecque qui sait en général de quoi elle parle vient de me dire que les défections au Pasok vont tomber comme à Gravelotte. Si c’est le cas, et que Papandréou n’avait pas fait le tour des troupes avant d’annoncer son référendum, on pourra difficilement parler de « ruse ».

      2. @ Julien Alexandre
        Je pense aussi que la surprise et le malaise sont bien réels, en Grèce et en dehors. J’ai aussi le sentiment que c’est un baroud de G. Papandréou : son parti perdra à coup sûr le prochain vote de confiance au parlement (dont je ne connais pas la date) faute de combattants socialistes. Il devra alors convoquer des élections législatives, etc… Quant au référendum, je doute qu’il ait lieu si le gouvernement est démissionnaire. Enfin bon, ce ne sont que des conjectures. Wait and see.

      3. Je pense que c’est bien vu de la part de Papandreou, pour lui meme. J’entends par la:
        il ne veut pas que son nom soit inscrit dans l’histoire comme celui qui a rendu en esclavage son peuple, ni celui qui a fait s’ecrouler le systeme mondial.
        3 options:
        1. il y a referundum, le oui l’emporte. il est celui qui va mettre en oeuvre ce que le peuple decide. il n’est pas responsable de l’avilissement du peuple grec (0.01% de chance)
        2. il y a referundum, le non l’emporte. il demissionne, le systeme s’ecroule. C’est la faute au peuple grec, pas a lui (0.99% de chance)
        3. il n’y a pas referundum, mais elections anticipees, il est sorti d’affaires (99% de chance)

      4. Et s’il est viré, il aura légué une arme de plus à ses successeurs contre la Troïka : la menace de déterrer le référendum.

  11. Les ploutocrates de Bruxelles et d’ailleurs recherchent déja un moyen de contrer la légitimité populaire du referendum,incroyable,on est vraiment en dictature.

    Pour M. Pagoulatos, l’option du référendum permet à l’exécutif grec « de gagner du temps », sans forcément risquer de déstabiliser la zone euro, l’Union Européenne ayant prouvé selon lui, notamment avec l’Irlande, qu’elle « avait les moyens de faire face à des consultations négatives ».
    Les constitutionnalistes grecs soulignaient aussi qu’en cas d’abstention supérieure à 60%, le référendum ne serait pas valable.
    Cette disposition pourrait alors offrir une porte de sortie au dilemne posé par M. Papandréou aux Grecs, partagés selon un sondage paru dimanche entre leur rejet du plan européen (59%) et un soutien massif au maintien de la Grèce dans la zone euro (72,5%).afp

  12. @François Leclerc

    « l’éligibilité des obligations convertibles à leurs fonds propres ».

    Cela fait plusieurs fois que vous mentionnez ce mécanisme et je ne sais pas exactement à quoi cela correspond. Pourriez-vous préciser? Merci.

    1. Qu’est ce qui considéré comme fonds propres ? Le capital social et les réserves, cela va de soi. Mais avec le temps des actifs financiers ont été comptabilisés comme tels. Notamment la dette des banques, sous formes d’obligations dites convertibles, c’est à dire pouvant être converties en actions. Les organismes régulateurs mettent en cause cette possibilité dorénavant, mais les banques résistent !

      1. Des fonds propres comme ceux là :

        http://www.lefigaro.fr/societes/2011/11/01/04015-20111101ARTFIG00277-soupcon-de-fraude-apres-la-faillite-de-mf-global.php

        « Entorse à une règle d’or
        Tout l’enjeu, pour les autorités, est de savoir si la société de courtage a utilisé les fonds de ses clients à ses propres fins, effectuant des placements dans l’espoir de se renflouer. Si elle était avérée, cette manœuvre constituerait une grave entorse à la règle d’or de Wall Street : les fonds des clients doivent rester séparés des fonds propres de l’entreprise. »

        Cela rappelle le Billet de Paul sur les défaillances des tâches subalternes du système d’ exploitation de la matrice, premiers symptômes du crash, lorsques les ressources sont toutes absorbées au niveau central prioritaire, délaissant les tâches périphériques.
        On ne soigne plus l’ habillage des mauvaises nouvelles…

      2. En essayant de me mettre du point de vue de Sirius, je me dis que depuis 25 ans l’économie des pays développés s’est accrue de, disons, 50% ( chiffre très approximatif à préciser). Pendant le même temps, les reconnaissances de dettes (résultats de prêts sans précaution) ont augmenté de 100% (encore plus approximatif). Il y a donc des reconnaissances de dettes basées sur du vent qui devront être reconnues à une valeur bien inférieure aux 100% espérés.
        La question qui se pose n’est-elle pas: « Qui va payer cette décote, ces pertes inévitables? »
        Jusqu’à présent, il est clair que ce sont les peuples (c’est-à-dire la masse des contribuables) qui y sont allé de leurs poches. Mais ces poches ne commencent-elles pas à être vides et au-delà d’un certains seuil, la récession économique va toucher tout le monde, même ceux qui se croyaient intouchables. Va-t-on continuer dans cette voie suicidaire? Ou bien va-t-on aller chercher l’argent (c’est à dire détruire les reconnaissances de dettes) chez ceux qui les possèdent ? Comme ceux-là sont aux commandes, je crains que même si c’eût été logique et sain, cela ne se passera pas et que le suicide collectif continuera…

      3. Monsieur Leclerc,

        Je vous lis assidûment depuis plus de 2 ans et vous remercie, ainsi bien sûr que Monsieur Jorion pour l’ouverture à la réalité que vous m’avez apportée (quelque fois, je vous maudirais bien aussi, tant il peut être confortable de se complaire dans la posture de l’imbécile heureux).

        Par ailleurs, j’apprécie aussi beaucoup d’autres auteurs tels Frédéric Lordon ou Emmanuel Todd.

        Or, je perçois entre vos développements et ceux de Monsieur Todd en particulier une différence croissante en ce qui concerne le rôle ou les intentions de la Chine et les effets de la mondialisation.

        Mr Todd prône le protectionnisme et la lutte contre l’hégémonie grandissante de la Chine.

        Vous et Mr Jorion semblez bien plus modérés sur la Chine.

        Dernièrement, j’ai assisté à une passe d’armes sur ce blog, où Mr Jorion répliquait qu’il ne fallait pas se tromper de cible à un intervenant qui stigmatisait la Chine .

        OK, je vous suis. Mais si la cible est l’oligarchie financiarisée et pas la Chine qui aspire à une juste amélioration de son niveau de vie, le fait est que l’oligarchie prend appui sur la Chine pour atteindre ses objectifs.

        En fait, on pourrait dire que le nouveau slogan est: « oligarques de tous pays, unissez-vous
        ! »

        Dès lors, la lutte contre le nouvel ordre qui est en train de se dessiner au travers de la désindustrialisation occidentale ou profit de la Chine n’est-elle pas louable?

      4. à François Leclerc,

        Question à propos des dépots à terme à échéance de 3 à 5 ans, dont nos banquiers français semblent si friands : à quoi sont-ils assimilés ?

      5. @ Castor

        C’est très simple: E. Todd l’a souvent dit: il soutient le PS,
        autrement dit ne veut pas « sortir du cadre », n’a pas d’autre horizon
        que le capitalisme.
        Sa solution est de sauver le capitalisme français,
        comme tous les politiciens professionnels de gauche plus rien, du PS au PC.

        C’est un point de ceux qui continuent jouir du sytème, les 1 %,
        et complètement dépassé par le niveau de la crise.

      6. ailleurs que dans les banques, le distinguo entre capital et dette est de plus en plus subtil. Certains titres hybrides sont considérés ici comme de la dette, là comme du capital, ouvrant un boulevard aux multinationales pour monter des schémas d’optimisation fiscale.
        A ce sujet, je lance un appel aux germanofiscalistes lecteurs du blog : je recherche toute information juridique / fiscale concernant la notion de « participation silencieuse » et de transparence fiscale en droit allemand. Soyez sans crainte, c’est pour la bonne cause!

      7. @ Le Castor

        Je ne pense pas que l’on puisse se retirer sur l’Aventin. Ni que l’on puisse désigner comme principale menace un pays, ou un autre.

        Il s’agit de combattre un système, l’Oncle Wang n’a pas pris la succession de l’Oncle Sam. Ces batailles-là étaient du siècle dernier.

    1. pas de référendum ?? écoeurant !! s’ils y parviennent j’espère bien que les grecs vont exploser.

  13. Enfin …
    Il était temps. La Grèce, berceau de la démocratie semble vouloir (re)donner l’exemple.
    Le référendum proposé est un exemple à suivre et devrait être étendu à d’autres pays.
    Encore faut-il, faudra t’il que le résultat soit suivi par les politiques.
    Nul doute que de fortes pressions seront exercées par les marchés et leurs serviteurs pour contrebalancer ce qu’il risque de sortir des urnes.

    En tout état de cause, il est  »salutaire » que la bourse soit montée de 6/7 % récemment car cela lui permet de replonger et préserver le seuil des 3000 points.
    Depuis cette mascarade il me semble que tout est fait pour- à coup d’annonces- maintenir ce niveau.
    Le CAC descend à 2850 puis redécolle à 3000/3100 puis redescend à 2900 puis remonte à 3200 puis redescend à 3100, etc, etc …

    Discussion entre retraités ce matin à la boulangerie : tant que les 3000 tiennent …
    Et dire que 55% des téléspectateurs ont été convaincu par la prestation télévisée de NS !!

    1. et à chaque hausse et à chaque baisse les traders s’en mettent plein les poches, elle est pas belle le bourse !

  14. pourquoi ne pas proposer aux banques de se voir rembourser uniquement le capital emprunté au lieu de tout perdre.

    exemple, si j’ai emprunté 1000€ il y a 5 ans et que j’ai remboursé 800€ jusqu’à présent tout en devant encore 500€ à la banque, que je ne doivent plus que 200€

    pourquoi ne pas décider de considérer comme un remboursement du capital les intérêts versés depuis 5 ou 10 ans et de restructurer toutes les dettes.
    Ca ferait un manque a gagner aux préteurs mais bon, mieux vaut ca que rien.

    1. Ce que les préteurs recherchent ce n’est pas le remboursement du principal, mais des intérêts perpétuels.

      Que voulez-vous, les banquiers ne sont pas responsables, c’est leur nature !

    2. Les banquiers sont friands d’intérêts et d’agios, au point même que si vous vous acharnez a n’être jamais a découvert, vous ne faites pas partie de leurs meilleurs clients. Devez leur régulièrement des agios et là vous pourrez prétendre a un collier de fleur une fois par an !

  15. Mais enfin, qui paye….
    Reponse , Le peuple Grec.
    Il est parfaitement normal de lui demander son avis
    En France qui va payer? La TVA
    Le peuple francais dans son ensemble.
    Il faut donc organiser un referendum sur la TVA
    Tout autre attitude est simplement dictatoriale
    C’est assez de se servir de l’europe pour gouverner comme un sagouin

  16. « Marchés : « il est très incertain de prévoir les conséquences liées à un vote négatif » des grecs selon Fitch »

    http://www.boursier.com/actualites/news/marches-il-est-tres-incertain-de-prevoir-les-consequences-liees-a-un-vote-negatif-des-grecs-selon-fitch-456749.html

    « L’incapacité à fournir une réponse globale et crédible à la crise grecque a été une source de contagion et d’instabilité financière et a accentué les pressions à la baisse sur les notations souveraines d’autres pays de la zone euro, conclut Fitch. »

  17. selon une prof de science politique grecque, interrogée tout à l’heure sur RFI, il va y avoir des démissions en chaine de parlementaires du parti de Papandreou qui va alors sauter.
    Elle ne lui donne pas une semaine.

  18. G PAP perd sa majorité(150 sièges) suite à plusieurs défections du pasok.Le référendum aura vécu moins de 24h. cqfd

    Démocratie RIP 01/11/11 c’est la Toussaint ça tombe ‘bien’ et demain le jour des morts.

  19. Les masques tombent: « les marchés » n’aiment pas, ou disons plutôt ne veulent pas la démocratie, tout comme une majorité d’hommes politiques comme notre grand timonier à talonnette.

    SI Sarkozy invoque demain la démocratie, il se parjurera.

    1. les masquent sont déjà tombés depuis belle lurette (voir notre dernier référendum où la réponse était « non » !) et c’est pourquoi annihiler un référendum de plus ou de moins ne leur pose pas de soucis

  20. Resoudre une equation d’electro magnetisme, travailler sur la theorie des cordes, je comprend que cela mette du temps. Ne pas mettre de barriere doua iere avec la chine pour contrebalancer le dumping a tous les niveaux, c’est ne meme pas savoir resoudre un probleme de vases communiquants ou un probleme de robinet. L’europe en est vraiment la ou le libre echange est-il une religion ?

    1. Vieux débats.
      Ah, les nouveaux, faut lire les archives !

      La « science » éco. a pour but de conforter les gains des riches et les justifier moralement.
      Galbraith le dit dans « l’Argent », déja cité au sujet de débat « l’économie comme sciences ? »
      Actuellement , la base est le libéralisme à tout va.
      Pour les petits ( prof. éco etc…) c’est sans doute une religion dans le sens où réfléchir
      est perçu comme une dangereuse déviance.

  21. Dimanche 2 mai 2010 : chute du domino grec.

    Après une semaine de discussions, la zone euro a validé, dimanche 2 mai, l’accord négocié entre Athènes, le FMI, et la Commission européenne pour aider la Grèce à éviter la faillite. Au total, les Grecs se verront prêter 110 milliards d’euros sur trois ans sous forme de prêts bilatéraux.

    http://www.euractiv.fr/economie-finance/article/2010/05/02/fmi-zone-euros-pretent-110-milliards-deuros-grece_67164

    Dimanche 28 novembre 2010 : chute du domino irlandais.

    Après l’Irlande, l’Europe craint l’effet domino.

    Comme prévu, les pays de la monnaie unique s’apprêtent ce dimance soir à donner un feu vert définitif à un plan de renflouement de 85 milliards d’euros pour Dublin. Mais ils cherchent à aller au-delà. Avec l’espoir de contrer durablement la défiance des investisseurs et d’empêcher la chute d’autres ¬dominos dans la zone euro.

    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/11/28/04016-20101128ARTFIG00207-apres-l-irlande-l-europe-craint-l-effet-domino.php

    Mardi 3 mai 2011 : chute du domino portugais.

    Un plan de sauvetage de 78 milliards d’euros pour le Portugal.

    Le premier ministre démissionnaire, José Socrates, a annoncé aux Portugais, mardi 3 mai dans la soirée, que son gouvernement était parvenu à un « bon accord » avec les délégations de l’UE et du FMI chargées de négocier le programme d’aide financière demandée par le pays pour un montant de 78 milliards d’euros sur trois ans.

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/05/03/le-portugal-conclut-un-accord-avec-l-ue-et-le-fmi-sur-un-plan-d-aide-financiere_1516514_3234.html

    2011 ? Ou alors 2012 ? Chute du domino italien.

    Les investisseurs internationaux n’ont plus du tout confiance dans la capacité de l’Italie à rembourser ses dettes.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GBTPGR10:IND

    1. Comme quoi, l’Europe créée avec le motif d’anéantir toute guerre entre états européens porte en elle-même les germes de cette guerre … il y aurait de quoi s’esclaffer si cela n’était pas aussi dramatique.

      1. Si l’Italie décide d’entrer en guerre contre Sarkozy, devons-nous vraiment nous sentir concernés ?

      2. @grain de sable

        que les politiques croisent le fer entre eux m’importe peu, tant que les populations restent ce qu’elles sont, c’est à dire des citoyens qui ont le sens des responsabilités 😉

      3. Contre le chanoine du Latran? Ca risque de faire des vagues. O France, fille aînée de l’Eglise… On risque un retour du pape en Avignon, rien de moins.

  22. Dans un monde globalise un battement d’ailes de papillon a singapour………
    On imagine ce que cela donnera avec un petard Grec……

  23. On fait souvent cette remarque : l’Europe a été crée sans les peuples.

    En effet, elle ne l’a été ni pour eux ni pour les nations.
    La seule place de choix dans ce bric à brac a été réservée à la finance.

    Depuis Maastricht, il n’est question que de
    la création de la zone euro,
    d’usines à gaz servant de traités,
    de libre échange,
    d’abolition des frontières (pas pour les Roms quand même hein ? faut pas exagérer …),
    de suivre les mesures « schroeder » pour tous les pays (bible de cette nouvelle religion
    « l’Europe pour les nuls »
    l’éclatement des états nations.

    En conclusion, à quoi ce résume cette « construction bancale » :

    -> en une place de rêve pour les marchés financiers,
    -> en une place de rêve pour les entreprises gourmandes de très bas salaires, d’absence de cotisation et de réglementation étatique.

    Mais certainement pas à ce qu’elle devrait être, c’est à dire une fédération de nations oeuvrant pour l’intérêt de tous ces pays réunis.

    La preuve ? un plan de développement économique est totalement absent de tous ces montages successifs.
    Or, c’était le seul sujet qui devait être traité comme étant la base de l’Europe.

    Ca fait longtemps que j’en fais la remarque, et c’est pour cela que j’ai toujours refusé le fédéralisme. Celui ci était créé pour servir les puissances financières.

    1. En Europe, les marges de manœuvre déjà étroites des dirigeants continuent inexorablement à se rétrécir.

      autre son de cloche chez jacques Généreux

      Dans bien des domaines , la mondialisation néolibérale n’a toujours pas eu lieu, parce qu’elle se heurte à la résistance des sociétés. C’est bien pourquoi, aujourd’hui en Europe, au lieu de protéger les peuples contre la crise du capitalisme, les gouvernements instrumentalisent la menace d’une catastrophe financière pour faire passer en force un modèle honni par les peuples qui ont commencé d’y gouter.

      1. Si l’on s’inscrit dans la logique de ce raisonnement, la crise sous sa forme actuelle ne serait qu’une instrumentalisation du noir dessein des acteurs de la mondialisation néolibérale. Voilà qui témoigne d’une vue perçante et d’une vision sans concession. Qui dit mieux ?

      2. Certainement pas, dire tout à trac que tout était écrit d’avance sera toujours sujet à caution, donc politiquement négatif.

        Nombres de politiques respectables, qui avant Maastricht ont essayé par des analyses parfaitement claires de montrer que le chemin n’était pas le bon, ont été suffisamment raillés.

        En revanche, il est vraiment majeur de décortiquer chaque avancée des mesures prises afin d’en prévoir les conséquences, et si l’on juge que ça n’est pas dans l’intérêt du plus grand nombre, freiner des quatre fers pour ne pas arriver à un point de non retour.

      3. Explication de Jacques Généreux (il corrigera si je me trompe !) :

        1/ La politique néolibérale s’étend progressivement dans le monde entier mais n’a pas encore colonisé la totalité des pays ou des institutions. Les peuples résistent.

        2/ L’Europe soumise à la politique néolibérale la plus pure (indépendance de la BCE, libre circulation des capitaux, cours de justice qui ne juge que de la concurrence libre et non faussée, privatisation des services publics mis en concurrence sauvage, destruction financière des solidarités nationales, dumping salarial et fiscal, libre-échange forcené, je crois que j’ai fait à peu près le tour, ah non, j’oubliais un parlement croupion qui n’est même pas une chambre d’enregistrement), donc l’Europe qui devait nous protéger des crises, quand la crise née aux USA fut venue, a contraint les gouvernements néolibéraux idéologiquement obnubilés à donner des fonds à fonds perdus aux banques.

        3/ Mais ces dons obligatoires et les plans de relance (où sont-ils d’ailleurs ceux-là ?) ont creusés des trous dans les budgets des Etats que la BCE, indépendante, ne pouvait/voulait pas monétiser. La zone euro n’est pas pauvre, l’euro est largement surévalué, la crise de l’euro est essentiellement dans le discours des USA (trop contents de détourner l’attention de leurs propres abimes financiers) et repris par nos gouvernants qui font comme si une banque centrale pouvait ne pas avoir de droit d’émission monétaire…

        4/ C’est bien là qu’il y a instrumentalisation de la crise pour faire admettre aux peuples que désormais ils n’ont qu’une chose à faire : cracher au bassinet jusqu’à ce que mort s’en suive.

        Il me semble que J. Généreux voit bien la chose.

  24. « L’histoire, écrivait Marc Bloch, c’est la dimension du sens que nous sommes »… il me semble que le temps qui compte manque désormais, les heures que vous, François Leclerc, indiquiez au quidam, merci, s’effacent en silence, hors de saison: on attend un train qui sans doute ne viendra plus.
    Muse ? Talk Talk – Desire http://www.youtube.com/watch?v=gPuxrLAbONk

  25. en tout cas, mes prédictions de krach boursier pour jeudi dernier avait été démentie pendant deux jours; c’est beaucoup et rien du tout!

  26. Voici quelques possibilités de formulation du referendum:

    1.Etes vous d’accord de vous serrer complétement la ceinture pour que quelques oligarques puissent s’enrichir à bon compte?

    2.Sachant que dans la Grèce Antique(celle qui est vénérée comme le berceau de la démocratie) il existait des esclaves ,
    Sachant que tout débiteur est assimilable à une condition d’esclave quand le remboursement ne porte que sur les intérêts et non le principal ,
    Voulez vous chers compatriotes , retourner vers ce passé glorieux?

    3.Sachant que notre illustre Platon a indiqué (en substance)que le mensonge était possible , pour autant que cela soit dans l’intérêt supérieur,
    Que nous avons grâce au talent divin de Goldman Sachs(talent autoproclamé), maquillé nos comptes pour être éligible à l’entrée dans la zone Euro,
    Vous sentez vous apte à dire un autre gros mensonge: nous vous rembourserons!

    PS: une formulation courte semble préférable.La 1.?
    Bien que mois argumentée , cette solution conduira (en cas de oui) de se serrer tellement la ceinture…qu’il faudra bien finir par la vendre.
    Plus de ceinture…plus de culotte qui tienne.

    Avec plus de deux siècles de retard nos valeureux Grecs retrouvent ….nos Sans-Culottes.

    R comme Referendum ou comme Révolution?

    1. Est-ce qu’on pourrait oublier un peu le « berceau de la démocratie » ? Il y a tout de même plus de 2 millénaires qu’il n’a pas servi, ce berceau, et lui sont passés dessus les démagogues athéniens, les Spartiates et Thébains, les Macédoniens, les Romains, les Byzantins, quelques Croisés, les Turcs, quelques rois et une fournée de colonels.

      A la chute de ces derniers, je doute qu’on en ait retrouvé quoi que ce soit, et les Grecs se sont fournis ailleurs d’un berceau tout neuf, qu’ils n’ont d’ailleurs, visiblement, même pas encore fini de roder.

    2. @ 32 George :
      À l’encontre de votre PS, lu sur le panneau d’un manifestant indigné (à Madrid ou à Athènes, je ne sais plus…) :

      « À force de nous serrer la ceinture, il ne sera plus question de nous faire baisser notre pantalon ! »

      Une autre formulation, mais le même appel à la révolution !

  27. Ne vous faites pas d’illusions, si vous pensez que les « élites » vont se laisser éliminer par un petit réferendum, vous risquez un gros coup de blues.
    Toutes les options seront utilisées, même les plus extrêmes, pour maintenir le système tel qu’il est.
    Ce réferendum n’est qu’une péripétie de plus dans la mascarade de démocratie dans laquelle l’UE nous fait vivre.

    1. Les grecs vont subir une énorme pression, c’est là où va voir toute la puissance de propagande de l’euro-oligarchie se déployer.
      J’espère que les grecs ne seront pas dupes des mensonges qu’on leur servira.

    1. C’ est pas ça du tout.
      C’ est une variante de ça : http://fr.wikipedia.org/wiki/Othello_(jeu)#R.C3.A8gles_du_jeu
      « La capture se traduit par le retournement des pions capturés. Ces retournements n’entraînent pas d’effet de capture en cascade : seul le pion nouvellement posé est pris en compte.  »

      Mais avec 30 coups d’ avance et pleins de chevaux de troie.
      La fin de partie est importante, c’est l’ effaçage des traces du mécanisme pour que la partie suivante soit possible.
      C’ est là que le grabuge et la discorde entrent en scène.

      Et que s’ apprête t’ on a faire ici, tout de suite , là, maintenant , urgemment ..Je vous le donne en mille : un fait sociétal ayant trait aux usages, aux coutumes, sans préparation , sans garanties de reciprocité, dont le dénouement va se faire selon le seul outil du droit ! :
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/11/01/le-senat-va-se-prononcer-sur-le-droit-de-vote-des-etrangers-aux-elections-locales_1596755_823448.html
      Gagné !
      Voir ci après la méthode du libéralisme pour uniformiser dans le cas general selon Michéa : http://www.dailymotion.com/video/xfnts4_entretien-avec-jean-claude-michea_news

      1. Ce qu’ il faudrait faire c’ est déjà réussir à nous parler entre nous citoyens français avec nos différences avant d’ espérer nous parler mieux ou plus, en ajoutant un facteur déstabilisant en ce moment même ou la cohésion autour du roc des valeurs communément et largement admises est crucial .

  28. C’est un sirtaki Islandais, à la place de Gpap je file ma dem et démerdez-vous!
    D’une part ce plan b n’aurait pas tenu, il est visiblement infinançable sans la planche à billets de la BCE, d’autre part les autres Piggs vont réclamer aussi d’autres Haircuts.

    Si c’est perdu d’avance, autant ne pas être celui qui a condamné son peuple à 10 ou 15 ans de misère, l’a raison le Gpap!

    Je voudrais bien voir la tête de nos banksters nationaux!

  29. La saisons des feuilles est terminée. Il n’y a plus de feuilles dans les arbres. Elles sont toutes tombées au sol. Toutes? Non. Je regarde tomber les banques, les courtiers, les fonds de retraite, la fonction publique mondiale, les propriétaires, les pays… comme autant de feuilles mortes qui étaient encore hier accrochées à l’arbre tordu de la dette universelle. Mais le vent s’est levé…

    Qui se penchera pour ramasser ces feuilles mortes, une fois tombées. Les cigales ou les fourmis?

    Les cigales vont les ramasser pour aussitôt jouer dedans et s’amuser à s’enterrer dans les beaux tas multicolores. Les fourmis vont aussi les ramasser, mais pour en faire du compost ou… les brûler tout simplement, histoire de ne plus jamais les avoir en pleine face. S’il reste des cigales dans le tas, eh bien, tant pis! La fourmis n’est pas prêteuse et n’a pas de temps à perdre.

    Voyez-vous la fumée monter droit au ciel dans cette belle journée de novembre?

  30. hypothèse : le gouvenement grec actuel tombe, puis le nouveau gouvernement abandonne le projet de référendum. On remet 100 balles dans la machine et c’est reparti pour un tour de manège. Il est possible que le grand soir se fasse encore attendre 😉

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