L'actualité de la crise : PAS DE LANGUE PRIVILÉGIÉE POUR S'INDIGNER ! par François Leclerc

Billet invité

Faudra-t-il attendre le 5éme jour annoncé dans un précédent billet, qui donnait le 3 novembre comme point de départ ? Une sorte de répétition générale a en tout cas eu lieu hier 15 octobre, la suite sera écrite par ceux qui tiennent la plume sur le terrain.

A la manière des manifestations contre la guerre au Vietnam, qui parcouraient la planète dans les années 60, le mouvement des indignés s’est sans attendre donné une stature internationale, à la dimension de la crise dont il dénonce les acteurs et les effets.

Les manifestations de la place Saint-Jean de Latran à Rome, de la Puerta del Sol à Madrid, de Times Square à New York et devant le Parlement à Lisbonne ont prioritairement retenu l’attention, en raison de leur importance numérique. Mais cela serait faire injure aux Canadiens, aux Britanniques, aux Chiliens, aux Grecs et aux Bosniaques, ainsi qu’aux Hollandais, de ne pas signaler leur participation au mouvement. Ainsi qu’à beaucoup d’autres, à Johannesburg, à Mexico, à Bruxelles, à Sydney, à Francfort et à Hong Kong…

Il n’y a pas de langue privilégiée pour s’indigner, pas de lieu qui ne puisse permettre de l’exprimer.

Un manifeste avait auparavant appelé sur Internet à manifester ce même jour, recensant 951 villes où des manifestations étaient prévues, sur le thème « tous ensemble pour un changement mondial » et proclamant « nous ne sommes pas des marchandises ! ». Annonçant : « Unis d’une seule voix, nous allons faire savoir aux politiciens et aux élites financières qu’ils servent, que c’est à nous, le peuple, de décider de notre avenir ».

Faut-il revenir sur les caractéristiques communes à ces mouvements, par delà leur grande diversité revendiquée ? En rappelant qu’ils se reconnaissent dans un même principe d’auto-organisation et sont initiés par des collectifs sui generis. Qu’ils regroupent large et s’inscrivent dans la durée. Qu’ils témoignent en raison de leurs slogans d’une grande liberté de ton, associant les références à la détresse de beaucoup à un rejet du monde politique, non sans manier une ironie mordante. Avec un art consommé de la formule qui remue la génération des nostalgiques-invétérés-responsables-de-la-crise-actuelle d’un certain printemps.

Que retenir d’autre, dès aujourd’hui, de la journée d’hier ? Le début de l’occupation de la City, devant la cathédrale Saint-Paul, par des centaines de manifestants, qui pourrait devenir un nouveau point de fixation ? La puissante relance du mouvement des Espagnols et des Portugais et la propagation de celui des Américains, l’entrée en jeu des Italiens, que l’on a voulu briser dans l’oeuf ? La déclaration du futur président de la BCE, Mario Draghi, selon laquelle « les jeunes ont raison d’être indignés », alors que pour la première fois ils se faisaient entendre devant le siège de la banque centrale, à Francfort ? Ou bien la présence massive et générale d’un appareil policier ostentatoire, exhibé à des fins dissuasives, ainsi que les charges de Rome, dont l’origine est sujette à interrogation ?

En mettant l’accent sur la non-violence de leur mouvement, et en évitant tout ce qui pourrait donner prétexte à une intervention policière, les indignés font preuve de maturité. Ils opposent celle-ci à la promesse de violence aveugle des Robocops et à la duplicité d’un personnel politique qui craint, non sans raison et comme les sondages américains le montrent, le retentissement de ces actions minoritaires mais exemplaires. Cela avait déjà été le cas en Espagne et pourrait en prendre le chemin dans les autres pays profondément touchés par les conséquences de la crise.

« Nous sommes le peuple, on nous a vendu ! » pouvait-on lire sur une banderole de toile tendue à Times Square parmi les néons agressifs qui encadrent la place. A la veille de l’inauguration d’un Mémorial en hommage à Martin Luther King, la foule à majorité noire scandait à Washington DC « De génération à génération, nous continuons à marcher. Redressez-vous ! Nous sommes les enfants du Dr King ». Les cinq colonnes de manifestants qui se sont rejointes sur la Puerta del Sol, à Madrid, se sont figées dans un « cri muet » avant d’entendre un orchestre interpréter la IXéme de Beethoven. « Nous ne sommes pas des marchandises aux mains des marchés » ont proclamé des pancartes brandies dans les rues de Lisbonne. Les Athéniens quant à eux ont scandé « je ne paie plus », en référence aux nouvelles taxes et au mouvement de désobéissance civile qui s’amorce.

270 réponses sur “L'actualité de la crise : PAS DE LANGUE PRIVILÉGIÉE POUR S'INDIGNER ! par François Leclerc”

    1. Un porte parole pour les millions et millions d’exclus.. ? Un parmi beaucoup d’autres, pourquoi pas, mais alors qu’il mette de la couleur un peu partout sur sa vêture et pas seulement sur sa cravate… 😉

      1. Grayson n’est pas « un parmi d’autres ».
        J’aimerais un deuxième tour US: Ron Paul/ Grayson!

    2. Est-ce Alan Grayson qui a dit: « Si vous tombez malade, en Amérique, le plan de santé des républicains est le suivant: Mourez rapidement » ?
      Si c’est lui, voilà au moins un homme politique lucide avec un sens de la formule acérée. C’est déjà ça.

  1. Merci, Monsieur, pour ce billet.

    A 66 ans, j’en ai fait des manifs’ ! et celle d’hier, à Bruxelles est certainement la plus belle, la plus enthousiasmante, la plus gentiment décidée et sérieuse de toutes celles auxquelles j’ai participé dans le passé. Assurément, il se passe quelque-chose. Et l’avenir est vierge, de toute manière. Enfin, je me prends à rêver que cela continue et s’amplifie… je ne crois pas être le seul.

    1. J’y étais aussi. Ce qui m’a le plus impressionnée, c’est le nombre et la variété des participants. Quelques centaines de personne au départ à l’heure dite (difficile à connaître sans compte facebook ou twitter); des milliers lorsque le cortège a atteint les grands boulevards… jeunes, « vieux », familles, en groupe ou isolé.

      Dans un pays comme la Belgique, où les mécontentements sont forcément canalisés via les syndicats ou associations subsidiées par les piliers politiques traditionnels (absents du cortège), c’est effectivement le signal de « quelque chose ». Je me suis prise à rêver aussi…

    2. indis-pensable.
      Heureusement que tu as un blog pour être important. Tu sembles d’ailleurs être important pour blogspot qui ne t’impose pas de pub.
      Ecris-tu depuis ta tombe, ceci écrit..??
      Si tu étais Français, tu saurais que les cowboys réclament que les Français leur donnent des cours de manifs car ils se sentent un peu courts sur le sujet.
      Normal, ils ont toujours baigné dans la richesse sans connaître de guerre, de révolution ou de souffrance interne à leur continent contrairement à l’Europe.
      Heureux que tu te rendes compte qu’il « se passe quelque chose »….
      Car par rapport à 1929, certains ont « oublié »…

      1. « Normal, ils ont toujours baigné dans la richesse sans connaître de guerre, de révolution ou de souffrance interne à leur continent contrairement à l’Europe. »
        Pas d’invasion sur « leur » territoire, d’accord mais…
        http://fr.wikipedia.org/wiki/Révolution_américaine
        http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Sécession
        Je ne parlerais pas des indiens, quoique si ça intéresse quelqu’un, http://www.us.oup.com/us/catalog/general/subject/HistoryAmerican/NativeAmerican/?ci=0195085574&view=usa
        Même si l »opinion » majoritaire aujourd’hui est ce genre d' »analyse » ,
        (pages « culture/loisirs » d’agoratox), http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/la-chute-demographique-des-indiens-32322 Le site du contri-buteur vaut le détour…
        Sur leur « élan démocratique » naturel vers les autres, on peut lire « Counter-revolutionary violence: Bloodbaths in facts and propaganda » N. Chomsky et E.S. Herman 1973.
        Une traduction( Bains de sang) en français par Marie-odile et J.P Faye chez Seghers/Laffont en 75.
        Un autre livre qui peut amuser, d’un anglais, Felix Green en 70, « l’ennemi » chez Stock.
        « Connais ton ennemi et connais-toi toi-même, et tu pourras sans risque livrer cent batailles » Souen tse

    3. Tout à fait d’accord avec vous, je ne suis pas loin de votre âge et hier, (c’était mon anniversaire) j’ai participé à cette formidable méga fête (+ ou – 10.000 personnes). Mais je trouve lamentable la manière dont les médias (mainstreams) minimisent l’aspect positif de ce mouvement et mettent en exergue, les rares dérives ainsi que les commentaires négatifs de leurs lecteurs ou téléspectateurs qui n’ont jamais pris la peine d’assister à l’une de leurs assemblées populaires et les prennent pour des petits rigolos immatures ou dangereux anarchistes.
      Merci, Monsieur Leclerc pour cet article.

  2. Aussi sympathique qu’il soit, j’espère fondamentalement que ce Monsieur Grayson n’est pas sérieux. Ce mouvement est un mouvement du peuple, pour le peuple. Chacun est en son sein, son propre porte-parole.

    Si les politiques et les partis viennent fourrer leurs nez là dedans, avec leur vision étroite et calibrée du monde, effectivement, on se retrouvera avec un banal mouvement de mécontentement, bien encadré par les politiciens de gauche, qui s’en serviront encore une fois de plate-forme électorale, exactement comme quand la Fox et le parti républicain se sont appropriés le Tea Party, (avec lequel j’étais certes en désaccord mais qui avait la légitimité, au début en tout cas, d’être « grassroots »).

    Nous, les indignés, n’avons pas besoin de porte-paroles et encore moins s’ils sont issus de la classe politique conventionnelle, qui s’est rendue pendant si longtemps complice et responsable du système écrasant et moribond dans lequel nous vivons. Ce mouvement ne sera en aucun cas l’instrument politique d’une « opposition » sagement ancrée dans un système essentiellement bi-partiste depuis 50 ans, qui se sont allègrement prêtés au grand jeu de la discutaille publique, sans jamais adresser les véritables problèmes, ceux que « Nous le Peuple » adressons aujourd’hui.

    En ce qui me concerne, Mr Grayson peut venir défiler. Mais il le fera en tant que simple citoyen, en ne laissera personne d’autre que lui prétendre savoir ce qu’il pense, ce qu’il veut, ce qu’il croit. Nous ne sommes pas des numéros, ni des statistiques pour politiques en période pré-électorale. Nous sommes des gens.

      1. Pendant qu’il lit des noms (très peu pour moi d’ailleurs, la politique émotionnelle), Grayson s’enrichit, et des enfants continuent de mourir en Afrique.
        Quand on prend position pour quelque chose, il n’y a pas de demi-mesures.
        Prétendre faire du social, tout en détenant suffisamment d’argent pour résoudre les dettes d’un petit pays du tiers monde, c’est relativement grotesque.

        Après, je le répète, qu’il y vienne au manifs. En tant qu’individu.

        Mais qu’il s’attende à repartir très rapidement s’il croit que les indignés ont besoin d’un porte-parole faisant parti des 1% dont nous protestons justement la gouvernance, ainsi que toutes les autres gouvernances qui ont marché main dans la main avec le marché.

    1. On voudrait bien y croire.

      Au rayon des réserves, Alan Grayson est en course pour un mandat de député aux législatives de 2012 qu’il avait perdu aux élections précédentes. Il ne nage pas dans la mysère non plus: « Grayson was ranked as the 11th-wealthiest member of Congress in 2010, based on financial disclosure forms with a minimum net worth of $31.41 million, according to Roll Call »

      Je ne vois pas trop d’incitatifs pour lui à camper sous tente dans un parc cet hiver. Pas plus que pour DSK de loger ailleurs que dans un hutte à $50.000/mois pendant ses vacances new-yorkaises. La « gauche » pognonesque est un concept qui me reste au travers.

      Ceci dit, on voudrait bien y croire.

      1. Évidemment, ce Grayson est « inside the system ». Ce ne sera jamais un looser même si, par ses origines, il peut peut-être comprendre les mal lotis.
        Aucun indigné ne passera jamais de vacances avec lui mais peut-être mieux vaut-il des loups aux dents longues bien intentionnés que des loups aux dents longues mal intentionnés.
        (c’est vraiment très réalo, ce que je viens d’écrire)…

    2. Et je suppose que PKD fait egalement le choix de son medecin-traitant en fonction de l’etat de sante du praticien, car selon cette logique empreinte de revanche, il faudrait apparemment etre malade pour faire un bon medecin. De la meme sorte, etre riche ET humaniste, ce n’est pas bien, et ce qui n’est pas bien, et bien c’est mal…

      Votre raisonnement ne tient pas la route et ne peut que mener vers encore plus de violence de la part du systeme. Les indignes US l’evitent assez bien pour le moment, peut etre par habitude des interventions policieres musclees – le flics US ne sont pas des pedes -, et ce sont pour le moment les Italiens qui ont le plus ramasse.

      Ne discrediter pas ce mouvement spontane, etre legitime n’empeche pas la reflexion!

      1. Combien de vies par an peuvent être sauvés par 1 million de dollars ?
        Quand on connait la réponse à cette question, il est impossible d’en garder 31 millions sur ses comptes, tout en se réclamant d’obédience humaniste.
        Point.

        Je ne suis pas dans des considérations manichéennes comme le bien et le mal. Je suis dans une trajectoire de logique.

        M Grayson n’est pas cohérent avec ses affirmations. C’est facile de parler et de se faire applaudir en énonçant avec conviction des platitudes et des banalités. C’est d’ailleurs ça, le métier de politicien.

        C’est moins facile de mener un mode de vie cohérent avec l’idéologie que l’on est supposé défendre.

      2. Bravo pour l’analogie ?! Il y a des médecins en Somalie qui risquent leur peau dans une logique de gratuité et d’altruisme. Il y en a d’autres qui refont la façade des fortunées vieillissantes et facturent un maximum. Lesquels des deux inspirent le plus d’espoir en l’espèce humaine ?

        Je soupçonne que l’altruisme à la Grayson est soit un passe-temps frivole, soit un fonds de commerce, soit une manipulation pure et simple. Si je me trompe je serai le plus heureux des hommes.

        Je sais, c’est pas gentil de casser le jouet et c’est pas joli de ne pas croire que tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil…

    3. @ PKD

      Mais n’aviez-vous pas noté que M.Grayson ne s’est pas du tout auto-proclamé le porte-parole du mouvement mais, au contraire, que c’est PJ O’Rourke qui a absolument voulu le qualifier de porte-parole, soit pour « salir » le mouvement en y associant un homme politique connu, soit pour essayer de récupérer le mouvement pour le compte du parti démocrate. N’importe quoi plutôt qu’un vrai mouvement pouvant échapper au contrôle des personnes politiques de métier, et l’argent qui les finance !

  3. Est ce vraiment une réaction pour changer de système , ou simplement une demande d’un meilleur partage du système ? …..Pas sur que l’ on s’indigne sur la bonne cible .

    1. Pour être durable et crédible, le mouvement des indignés n’a pas d’autre alternative que changer de système par la sobriété énergétique, sinon ce ne sera qu’un feu de paille.
      Ceci dit l’agonie du capitalisme et internet fournissent la nourriture à la pérénité de ce mouvement

    2. un meilleur partage du système c’est un changement de système puisque celui-ci n’est pas dessiné pour le partage, mais au contraire l’accaparement

    3. C’est un mouvement de masse, il n’y a rien d’individuel la dedans.
      Personne ne peux savoir où cela va aboutir.

      C’est l’intelligence de groupe, celle du réseaux, largement incompréhensible car comparable au cerveau humain tout aussi incompris.
      Des millions d’humains, chacun connecté à des centaines.
      Des milliards de neurones, chacun connecté à des millions.

      Il faut juste en faire partie, participer à la cognition, agir en tant que neurone.
      Établir le maximum de connexions, avoir un grand réseau social.
      Imposer un potentiel d’action à chaque informations avant de la transmettre, choisir les informations dont on parle avec ses amis, les tweet que l’on retweet, les post que l’on partage…

      L’humanité est une intelligence qui émerge et qui veut se débarrasser de ses parasites.

      1. Et je pense même que Paul Jorion, qui a travaillé dans l’intelligence artificielle ne pourra que confirmer ceci!

  4. Lu en Allemagne sur un carton brandi par deux personnes, d’un certain âge, d’un certain courage, et non sans rage:
    Capitalism is an organized crime.

    Nouveau cycle de luttes.

      1. à Juan nesy
        16 octobre 2011 à 16:38

        « En Allemagne , on s’indigne donc en anglais . »
        Même des jeunes enfants ont leur pancarte. Un peu comme la « jasmine revolution ».
        « we are the world »!

    1. Vu en vitrine d’un libraire à Bruxelles, un grand panneau:
      « Vous voulez une révolution sans révolution » (Robespierre)

  5. Au journal télévisé, ce midi, pas un mot sur les mobilisations d’hier…
    Et d’apres cet article du N.Y Times :http://www.nytimes.com/2011/10/15/business/in-private-conversation-wall-street-is-more-critical-of-protesters.html?src=me&ref=business
    les banquiers se gossent de cette agitation.

    Posture, déclaration de facade ou réelle inconscience ?
    Ou sont-ils dans le vrai en minimisant le phénomene ?
    L’avenir, nous le dira malgré le silence organisé des médias grands publiques.

    1. Pas un mot non plus, aujourd’hui sur les manifs d’hier sur france culture à 12 h 30.
      Des journalistes stagiaires du dimanche qui n’osent pas faire le job ?

    2. Bonjour,

      oui, les banquiers, financiers, politiciens divers et variés et tous ceux qui vivent grassement de ce système se gaussent.
      Si par bonheur ou par malheur ( suivant ou l’on se place) ce mouvement devait s’étendre et s’amplifier, nul doute que les possédants n’hésiteraient pas soit à faire tirer à balles réelles sur la populace soit on nous déclencherait vite une « bonne  » guerre afin d’occuper les esprits, les montées d’adrénaline & de testostérone de la jeunesse.

      Cordialement.
      Cordialement.

      1. Mais s’ils tirent à balles réelles, on entre dans une autre phase, peut-être encore plus dangereuse, car cela ne manquerai pas de susciter la rage

      2. Tiens, justement à propos de guerre…
        D’une part j’en entends de + en + parler, notamment par des gens relativement sérieux (type LEAP par exemple).
        D’autre part, je suis tombé là-dessus: Une délégation de 80 entreprises françaises en Libye mercredi
        Ca m’a laissé songeur. Ainsi l’opération en Lybie n’avait que pour but de remonter le PIB de la France?
        Alors oui, dans ce cas, on va voir se développer ce type de conflits…

        Question à Paul: que devient la dette souveraine d’un pays en guerre (agresseur)???

    3. … «Ce n’est pas un soulèvement de la classe moyenne», ajoute un autre dirigeant de banque
      André Lorimier
      Deux-Montagnes Québec

      1. Normal le silence assourdissant des medias fait partie de la stratégie: 1/ donner l’impression que cela ne concerne que quelques hurluberlus 2/ monter en épingle les quelques incidents 3/créer un malaise en montrant des participants marginaux.

        Pour ma part, à Bruxelles, j’ai aussi, lors des journées précédentes (parc Elisabeth) et dimanche (parc du cinquantenaire) été les encourager. Et dimanche soir, au milieu de leurs tentes dressées, ils faisaient peine à voir, dans le froid.

    4. (soupir!) Cette attitude me rappelle Louis XVI, écrivant dans son journal, le soir de la prise de la Bastille : « Rien ».

      1. J’ai déjà signalé dans ce blog que pour la semaine du 14 juillet 1789 la gazette de Théophraste Renaudot ( équivalent à l’époque d’un journal comme Le Monde ou Figaro) ne rapporte rien de spécial….

    5. Et ici à Bruxelles, malgré une mobilisation de 7 à 10 000 personnes ( la plus grosse mobilisation après l’Italie), mis à part nos « chaines nationales » RTBF, RTL et VRT…pas un mot pour les autres chaines.. Vous savez, ceux qui se piétinent à chaque « sommet européen » …Mais ou étaient-ils donc tous ?…

    6. @ plagueis
      Cessons donc ici de nous plaindre de la pauvre ( voire inexistante )  » couverture médiatique  » des manifs à travers le monde …
      Je rappelle qu’à propos du temps présent P. Jorion évoquait ce  » ministère de la propagande  » de sinistre mémoire…
      Et c’est de ces gens-là et de leurs presse/radios/écrans qu’on attend ….
      La Tunisie n’occupe plus les médias . Il ne s’y passerait donc plus rien ?
      Et si le néant médiatique était justement la part visible de la vitalité et la puissance d’un mouvement ?

      1. Bonsoir taratata.

        Si c’est pour avoir la même couverture de ce qui se passe en Lybie, autant que nos prestigieux journalistes se taisent.

    1. @ KN
      Des années de travail , ce type a fait de l’entrisme dans un paradis fiscal …
      Beau boulot , ce document !

    2. Oui et en France le travail de sape législative sera bientôt achevé ; restent quelques détails à mettre au point, comptons sur monsieur Marini le promoteur du trust à la française en voie d’achèvement.

  6. normal’ment y’a musik’week’end, si ?
    Occupy Wall Street – New York – Bella Ciao – 15 october 2011
    http://www.youtube.com/watch?v=syTmtMDRjLA&feature=player_embedded#!

    la Puerta del Sol de Madrid « L’hymne à la joie 15 de Octubre de 2011
    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=mUJ7s59aLSo#!

    Roma – Bella Ciao ai funerali di Monicelli
    http://www.youtube.com/watch?v=AYqNq5Pl10M&feature=related

    et puis, Naomi Klein; http://www.thenation.com/article/163844/occupy-wall-street-most-important-thing-world-now

  7. Témoignage parisien :
    Si le mouvement semble être fortement ancré et bien organisé dans de nombreux pays du monde, ce n’est pas le cas en France.
    La mobilisation hier a certes rassemblé (une place de l’hotel de ville demi-remplie, ce n’est pas rien), mais pas des millions non plus. L’organisation n’est pas encore là… mais l’exemple est pris sur les autres pays – phase de montée en maturité.
    Pas de violence, pas de provocation non plus. (Cela n’a pas empêché les CRS « encadrant » une manifestation contre la Françafrique de disperser, avec la délicatesse qui leur est propre, une foule d’indignés venue « soutenir » la manifestation en tant que « témoins ». Impossible de savoir ce qu’il est advenu ensuite dans la zone bouclée.)
    Un respect fort de la volonté de non récupération partisane ou autre. Les étendards d’organisations présentes ont été rangés après discussion.
    Une forte présence des classes moyennes (nous sommes à Paris tout de même…) – la marque d’une politisation croissante ? La manifestation comme nouveau loisir dominical des classes aisées, comme l’ont analysé certains ? La suite des évènements le dira.

    1. Vu les prix des loyers parisiens, il faut admettre que à part le petit spéculateur qui achète 2 apparts pour vivre dans un en louant l’autre fort cher, et le gros bourgeois, vous trouverez peu de parisiens pour aller manifester (ah j’oubliais le troisième âge du 12ème, non, ceux-là non plus, vous comprenez, toutes leurs économies sont « placées »).
      Essayez Lille, Orléans, Le Mans, vous ferez un carton.

  8. Je veux bien participer à une manifestation devant la Bourse à Paris (avec tous les lecteurs de ce blog?) Car les français ont l’air peu représentés pour l’instant dans les « indignés »…

  9. Think different

    Une pub à message comme il n’en existe plus, c’était Apple en 1999, lorsque le monde était encore libre…

    « Les fous, les marginaux, les rebelles, les anticonformistes, les dissidents, tous ceux qui voient les choses différemment, qui ne respectent pas les règles… vous pouvez les admirer, ou les désapprouver, les glorifier ou les dénigrer, mais vous ne pouvez pas les ignorer, car ils changent les choses, ils inventent, ils imaginent, ils explorent, ils créent, ils inspirent, ils font avancer l’humanité.

    Là où certains ne voient que folie, nous voyons du génie. Car seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde y parviennent. »

    1. En image on y voit les portrait de Luther King Ghandi, Guevara etc… Cette pub a donné une dimension religieuse à la marque, un statut de prophète à son patron, un goût de pain béni à ses produits.
      Beau coup marketing en effet !

      Je suis persuadé que les quelques chinois suicidés à cause des cadences de travail insoutenables (des millions d’Iphonepodpad ça ne sort pas du chapeau hein) sont entièrement d’accord avec cette pub,! Apple a changé leur vie !
      Ah si, ça y est, je vois, grâce à Apple ils ont du boulot ! que je suis naïf…

      Sérieusement, comparer Apple au mouvement des indignés, je ne sais pas mais quelque chose m’échappe !
      C’est une marque cotée en bourse dont les actionnaires avides attendent les plus grands bénéfices. En quoi Apple entend changer le modèle économique dont il est issu ? Éclairer la brebis égarée que je suis, sauvez moi !

    2. @ gaelec
       » lorsque le monde était encore libre… » Quelle liberté? Quel monde ?
      Si on arrêtait avec ça ?
      et qu’on parlait , s’organisait et S’ACTIVAIT aussi dans des MOUVEMENTS de libération .
      Et , en ce moment , ça commence à bouger un peu .

    3. @ gaelec

      Voilà qui nous rappelle que ce genre de conneries romantiques aura décidément servi à vendre ou à emballer n’importe quoi et son contraire.

      Dans un genre comparable, USA for Africa, 1985.

      « Faire avancer l’humanité »… sur cette piste ronde qu’elle aime tant.

  10. Pas convaincu du tout. Quelques milliers de personnes dans chaque ville, ça fait un peu léger. On est pas assez pris au sérieux, je crois…. ou alors, les gens ne sont pas encore suffisament « indignés » (je ne sais pas ce qu’il leur faut en Grèce, italie, Espagne, USA, UK etc ???)

    1. En Grece, rien ou pas grand chose.
      Malgres toutes les mesures d’austerites prisent par le gouvernement socialiste, les gens ralent mais c’est tout.Le mouvement des indignes qui avait bien mobilise au mois de juin et juillet, n’a plus de succes.Les greves sont nombreuses mais chacun manifeste de son cote pour defendre son morceau de pain.

      J’ai bien aime les guignols de l’info au sujet des grecs!
      Vous l’avez vu?
      http://www.youtube.com/watch?v=iSmXItGJ1RU

      1. Les grecs savent tous qu’ils ont « entubés » l’Europe en dépensant les milliards reçus des prêts.
        Ils protestent surtout contre leur gouvernement parce que la charge de remboursement leur paraît inégalement répartie.. ….Ils ont raison, mais ils ne veulent pas toucher au capitalisme religieux de l’église d’état orthodoxe qui est le rempart contre la culture islamique turque !
        Cette contradiction est bien comprise et de ce fait neutralise la volonté des grecs.

      2. @ stef
        « En Grece, rien ou pas grand chose  »
        Et les Grecs , tu sais c’qui t’disent ?
        Que t’es effectivement rien ou pas grand-chose .
        Et les prétendus guignols avec !

      3. @ taratata

        Je suis en Grece et meme si je suis Francais, j’ai ete plus souvent a sindargma que beaucoup de grecs qui s’indigne assis dans leurs canapes!………………non, mais!

    2. Quelques milliers peut-être, mais dans chaque ville partout autour du monde, jusqu’en Asie, en Amérique du Sud, en Afrique du nord et du sud ( http://yetiblog.org/index.php?post/La-journ%C3%A9e ). Déjà, ça fait beaucoup de « quelques milliers », ensuite une indignation mondialement répandue, ça interpelle tout de même quelque part, non?

      Ajoutez-y aussi pas mal de sympathisants qui n’y ont pas été pour toutes sortes de raisons (travail, famille, paresse).

      Quoi qu’il en soit,le monde change, les idées changent, les sociétés changent sans cesse, en permanence, depuis toujours. Maintenant, nous sommes en plein milieu du changement, c’est pour ça que nous avons peur d’y croire.

    3. Je sais, ça commence à faire chiant, ces Belges qui expliquent comment cela marche mieux Outre-Quiévrain mais quand même, un peu de motivation:

      En marge des manifs d’indignés et alliés, des syndicalistes, des altermondialistes, des objecteurs de croissance, des gauchistes, se réunissent de plus en plus souvent dans des forums, fronts et autres alliances. Ils remercient les Indignés de leur spontanéité, les soutiennent et surfent sur les médias qui en parlent quand même pas mal. Mais surtout, ils plaident pour des actions à moyen et long terme, dans des organisations qui durent, qui s’allient, qui oublient leurs querelles de chapelles et tentent de développer la démocratie interne dans chacune de leur organisation. C’est la première fois que l’on voit des intellectuels organiques (mais non , pas bio mais qui sont appointés d’un organisation) qui dépassent (un peu, timidement) l’intérêt de leur organisation pour voir ensemble comment faire face à l’adversaire qui est clairement identifié: le capitalisme mondialisé et sa valetaille.

      Quand le spontanéisme brouillon des jeunes Indignés pousse les vieux singes à cesser leurs grimaces, on commence peut-être à entrevoir les pistes d’une sortie d’une époque politique tragique (au sens de bloquée, dans les faits et dans nos têtes).

      Un exemple de mobilisation transversale : http://www.comitesactioneurope.blogspot.com/

    4. rahlalah ! vous écoutez encore les mainstreams, il me semble…
      les voilà, vos « quelques milliers »
      http://www.youtube.com/watch?v=SjUIEAZr4Yo&feature=player_embedded

      3000 à Londres selon The Guardian, et pas 500 comme dit ailleurs
      http://www.guardian.co.uk/uk/video/2011/oct/15/occupy-london-st-pauls-cathedral

      200 000 rien qu’à Rome dont oui, une poignée de casseurs qui ont réussi à s’infiltrer
      Grèce, on compte en dizaine de milliers aussi, comme au Portugal
      à Bruxelles, place de Brouckere comble alors que la queue du cortège n’avait pas dépassé la Bourse. Ceux qui connaissent les lieux apprécieront le nombre que ça représente.
      Australie, plusieurs milliers aussi
      Japon, Corée, Argentine la toute grande foule aussi, Afrique du sud, Nouvelle-Zélande, Allemagne, Inde, Chili, Canada … jusqu’à Zurich
      Je pense qu’il n’y a qu’Israël qui n’a pas battu son propre record du mois de septembre qui avait vu la participation de 300 000 personnes !

      Au total, ce sont des millions de participants

  11. « Nous sommes le peuple, on nous a vendu ! »

    Et en France c’est aussi tous les jours on n’en parle pas beaucoup d’ailleurs, c’est ce que doivent se dire les électeurs de Montebourg qui vient manger dans la gamelle Hollande, trahissant les belles idées qu’il soulevait pendant la campagne, qui n’étaient en fait que des mots creux..

    Mêmes mentalités, mêmes méthodes, mêmes mensonges sans aucun complxe, oligarchie toujours, le pire c’est que Hollande contre Sarko ou peut-être même Juppé en substitution n’est pas du tout sûr de gagner.

    1. Je plussoie. N’étant pas abonné au Gala de la politique, une amie m’a expliqué hier le ralliement de Montebourg… et celui de Ségo. Il paraitrait donc que tout ça, c’est à cause du Congrès du PS dans lequel on a dit que Martine avait bourré les urnes et l’affaire Guérini. Donc les reports de voix ont lieu sur des critères de clan et non pas de bien commun.
      Ce qui m’a frappé, à écouter les dinosaures du PS se chamailler pour LE but suprême, c’est qu’ils n’ont absolument rien dit sur leur programme, en dehors de vagues généralités usées jusqu’à la corde. Cela me rappelle les campagnes électorales irlandaises : une photo et un slogan « votez pour moi » !

      1. @ KN

        Bourrer les urnes est une attitude rédhibitoire…c’est ainsi que Bush a agi en 2000 et 2004…

    2. c’est bien pour ça que Hollande a été propulsé de la même manière que Royal en son temps, un candidat facile à dégommer s’ils trouvent mieux à mettre en face.

    3. Le fruit n’est pas encore mur
      Ségolène et Arnaud se rallient sans vergogne.
      De toute façons, avec une dégradation du triple A français après les élections, on va taper dans le dur (gauche dure ou gauche molle, ça n’y changera rien)
      D’accord avec Stef; c’est les guignols qui ont bien vu (comme souvent) le nœud de la situation
      La Grèce est un laboratoire. On peut passer à l’étape suivante.
      http://www.youtube.com/watch?v=iSmXItGJ1RU

      1. Je crains que vous (et les guignols) ayez raison. Surtout avec le vote du Parlement européen pour des mesures autoritaires de restriction. « Pas en mon nom » n’aura jamais été plus vrai !

    4. Aubry ou Hollande, c’est à peu près la même chose…vous voyez des différences ? Aubry, on dirait une copie d’Angela Merkel… et puis, elle est soutenue par DSK, ce qui n’est pas forcément gage de changement… Hollande, c’est le consensus mou…aura-t-il assez de caractère si la France se retrouve en très grande difficulté ?

      Il est vrai que l’élection d’Aubry en 2008 à la tête du PS est entachée de fraudes, ce qui ne plaide pas en sa faveur…de même que son soutien à Guérini…

      Montebourg pense probablement à son avenir politique…il aurait pu ne pas choisir, ce qui aurait été le plus cohérent…mais ça aurait pu l’isoler…et apparemment, il en a marre d’être aux marges…et c’est une personnalité qui aime briller
      son choix ne signifie pas forcément qu’il a renoncé à ses propositions…mais plutôt qu’il espère être bien placé au moment où ses propositions paraîtront incontournables…

    5. Analyser les primaires socialistes…
      Débattre du sexe des anges…
      Il faut bien passer le temps…

  12. Que ce mouvement obtienne ne serait-ce qu’un début de semblant de résultat tangible et je m’y rallierai, mais pour l’instant à mes yeux, tout ça ne vaut pas mieux que les traditionnelles marches entre Bastille et Nation organisées périodiquement par nos syndicats… Une action de témoignage, sans portée significative.

    1. Mmm, Dissonnance, Lordon dans le CSOJ où il a bien voulu passer (ne passe pas à la télé en général) face à l’immarcescible Mme Lubotinsky face à laquelle PJ avait déjà planché, a dit que Bastille Nation, c’était vraiment un itinéraire où on ne passait devant rien : aucune banque, ou institution.
      C’est pourquoi la mouture « OccupyLaDéfense » par exemple dont j’ai entendu parler, commence par un déplacement sémantique non négligeable, à mon avis.

      Imaginez qu’à chaque fois que nos gouvernants racontent leur fadaises, des binious bretons se mettent à sonner, comme dans les « bagads », sous leur fenêtre, ou au siège de la télé ou radio où ils causent. 30 s après chaque prononcé du mot « gouvernance », par exemple.

      Le rapport de force qui s’inverse, oui, on peut l’espérer, le matérialiser, tout ce qu’on veut. Mais quand on veut fendre une buche, on commence juste par insérer le coin le long du lignage, doucement, pour ne mettre la force qu’à bon escient ensuite.

      1. @Timiota

        Oui mais…

        Vous avez raison de citer Lordon auquel je pensais lorsque j’ai écrit ces quelques lignes. Et vous avez encore raison de pointer un embryonnaire changement de forme des manifestations.

        Mais contrairement à vous je m’intéresse moins aux symboles qu’aux effets concrets que ce changement pourrait introduire, si bien mené. Tout l’intérêt à manifester à la Défense plutôt qu’entre Bastille et Nation réside dans le risque pour les entreprises qui y siègent de voir leur productivité subitement mise en rideau. C’est la menace faite au porte-monnaie des individus ou groupes d’individus visés par ces actions qui est susceptible de pousser ceux-ci à réagir, pas l’éventualité d’un sursaut éthique à la vue d’un slogan émouvant.

        Il y a quelques jours de cela je proposais quelques pistes d’actions de portée similaire… Mal accueillies probablement parce que mal exprimées, puisque je ne faisais que réinventer la roue en prônant grève générale et boycott. J’en suis toujours là: Le meilleur (et peut-être le seul) moyen pour que les classes dirigeantes cessent d’employer l’argent comme moyen de domination, c’est de les en priver.

        P.S. Votre image de la bûche semblait judicieuse, quoi qu’après avoir stocké très longtemps d’énormes billots de chêne dans un endroit sec et ventilé, j’ai constaté qu’il m’était rigoureusement impossible de les fendre manuellement: Ne restait plus que l’option de la fendeuse hydraulique…

      2. @Dissonance

        Vu  » quelques pistes d’actions  »

        Bien sur qu’il faut différencier les rentes.
        Et parler des rentes publics légitimes (sociale, retraite etc… )
        mais aussi des petites rentes privées légitimes ( genre locatif), qui s’inscrivent dans un circuit économique, car consommées (si consommation goulue, régulation par l’impôt)

        Et des rentes illégitimes qui s’exponentialisent ou qui sont en situation de s’exponentialiser et stérilisent l’économie , bref, la rente qui devient l’outil de travail.

        il me semble que K Marx en a très bien parlé.

        Quand je parle de « rente » je fais référence implicitement à l’illégitime. Moi aussi je trouve que le mot « rente » est plus parlant. que capital.

  13. Bon. Nous allons essayer de réfléchir.
    D’un coté, tu as la religion. Avec dieu ou l’argent, c’est pareil. Ca donne des dictateurs sauf pour l’islam.
    De l’autre, tu as le peuple, avec les Indignés qui, logiquement, refusent des représentants uniques et privilégient les assemblées décisionnelles. Nous ne pouvons que nous comprendre. Car nous sommes nous, soit, le Peuple.

    A priori, l’islam gagne du terrain, donc, démocratiquement, les Indignés que nous sommes ferons pareil.
    Non..??

  14. Selon le journal l’Express, la rémunération de Jean Claude Trichet en tant que président de la Banque centrale européenne à Francfort est de 345 252 euros, auxquels s’ajoutent la résidence et les frais de représentation.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Claude_Trichet

    Le clin d’oeil de Jean-Claude Trichet aux « indignés ».

    A deux semaines de la fin de son mandat à la tête de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet a adressé dimanche un clin d’oeil aux « indignés » qui ont manifesté la veille dans le monde entier, en disant adhérer en partie à leur message.

    Sur Europe 1, celui qui est l’une des bêtes noires des « indignés » fustigeant partout sur la planète la finance et les politiques d’austérité, leur a donné en partie raison.

    « Il y a évidemment un ensemble de leçons à tirer de la crise qui sont des leçons très dures : il n’est pas possible de laisser un système financier et par voie de conséquence un système économique au niveau mondial qui soit aussi fragile », a-t-il dit.

    Il prône donc un renforcement des règles et des contraintes imposées à la finance.

    « J’interprète une partie du message qui nous vient de ce mouvement (des indignés – NDLR) comme allant précisément dans ce sens », a-t-il ajouté.

    Il a dit s’opposer cependant à « démolir » les banques car, souligne-t-il, elles financent les trois quarts de l’économie, mais il a dit être d’accord pour renforcer les règles de prudence, et il s’est adressé aux banques réticentes :

    « Même si, de votre point de vue, vous voyez que c’est contraignant, nous vous disons que ça va protéger l’ensemble de l’économie », a-t-il dit.

    De la même manière, Jean-Claude Trichet a dit être opposé à l’idée de « démondialisation », mais il a dit y voir un message en faveur d’un renforcement de la gouvernance économique mondiale dont, selon lui, il faut tenir compte.

    Cette idée, défendue par le candidat à la primaire socialiste française pour l’investiture à la présidentielle de 2012, Arnaud Montebourg, est actuellement au centre du débat politique en France.

    http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE79F08G20111016

    1. Indeed, 100% des individus considérés comme surnuméraires par le capitalisme se représenteraient être 99% de la population. Lourde erreur!

    2. ils ont de la famille parmi les autruches p’tet… ou alors ils sont adeptes du « 15ème étage, jusque là, tout va bien ! 14ème étage,…  » ‘fin bienheureux les simples, dit-on. 😀

  15. Sinon, aux « innocents les mains pleines » :
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/10/16/barroso-veut-inscrire-dans-le-droit-europeen-la-responsabilite-penale-des-financiers_1588600_3234.html
    « Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso propose, dans Le Parisien de dimanche 16 octobre, l’inscription dans le droit européen d’une « responsabilité pénale individuelle des acteurs financiers », qui permettrait d’exposer les contrevenants à des « sanctions pénales ». »
    Le souci est que ma tante en a vraiment… Mais Barroso, oune doute m’habite.

  16. AUJOURDHUI:UNE EXCELLENTE SUITE DE PHOTOGRAPHIES du mouvement des indignés dans differentes villes du monde: à voir et télécharger sur le site en ligne (gratuit) du journal Espagnol: El Pais
    QUE SE VAYAN TODOS!

    1. Très belle série de photos !

      Le billet de banque posé sur la bouche comme bâillon : excellent !!
      Cette photo devrait circuler.

    2. Merci pour le lien. Belle mise en perspective.

      A l’inverse, je me souviens d’un J-L Mélenchon concluant un entretien par : « Les français ne vont pas se laisser faire comme les grecs… » Décevante étroitesse de vue…

  17. Mr.Jorion,

    vous qui avez vécu dans l’univers le plus libéral au monde ? que pensez vous de cette art de faire la guerre sans violence ?

    cordialement

    1. il ne faut pas confondre « contestation  » et « guerre ». La contestation doit être non voilente sinon elle fini par aboutir a la guerre, qui elle ne peut malheureusement pas se passer de violence.
      Par contre une contestation subit toujours des viloence de la part de ceux qui ne veulent pas enttendre les contestations, mais se n’est pas une raison de répondre par la violence. Bien au contraire en restant non violent la contestation ne peut que séduire d’autre contestataire. Ghandi reste la preuve que la non violence est a notre époque une « stratégie » redoutable car elle ne peut que soulever encore plus d’indignation lorsqu’elle est agressé par le pouvoir.

  18. Des manifestations, certes nombreuses, de plusieurs centaines de personnes seulement pourrait on dire. Est-ce un dérivatif, une forme de catharsis que l’on réprime pour la rendre crédible.

    Est ce que « l’indignation » (certains disent « roulée sous l’Hessel » …) pourra déboucher sur un mouvement porteur de projets ?

    Ci-après un petite chanson d’un Inconnu indigné (Bernard Campan – Florent Brunel).
    http://www.youtube.com/watch?v=6Vdz1elIHsY

  19. Bonjour,

    on parle beaucoup des mouvements de l’étranger, peu des rassemblements d’indignés Français, est ce dans un reflexe civique que les aimables journalistes du mainstream restent muet, ne pas faire de publicité à ces anarchistes … ! ou bien comme me le disais un CRS : les Français sont des boeufs, un peu comme nos équipes nationales de foot ou plus d’actualité comme la bande à Liévremont: ils cassent un peu la baraque et puis aprés avoir fait les fiers à bras ils détallent vite alors que ça devient plus chaud et qu’il faut réellement se battre et s’engager pour de vrais. Ce CRS m’expliquait trés bien les stratégies du coup de poing par ses équipes afin de refroidir l’enthousiasmes des impétrants de rue.

    Conclusion: les banques sont au chaud par chez nous

    Cordialement

    1. les banques sont au chaud par chez nous

      Encore pour quelques semaines, mais voilà comment se préparer:

      …Le 23 octobre, un sommet européen va tenter de déboucher
      sur un vaste plan de recapitalisation des banques, dont l’ampleur
      sera fonction de la décote de la dette grecque qui pourrait être entérinée.

      La montée en puissance de la lutte de classes en Grèce, qui devrait
      culminer lors des journées de grève du 19 et 20 octobre, sera décisive.
      Elle pourrait déboucher sur une crise politique majeure qui rendrait caduc
      le plan d’« aide » européendu mois de juillet
      (qui revenait à acter une décote de 21% de la dette grecque) et obligerait
      les gouvernements bourgeois à accepter un défaut bien plus important.

      La situation grecque pourrait alors se généraliser dans la zone euro,
      ouvrant une épreuve de force décisive entre les classes.

      Il est central de se préparer dès maintenant à cet affrontement,
      en mettant en avant la seule alternative possible aux politiques
      des gouvernements bourgeois de « gauche » et de « droite » :
      celle d’un gouvernement des travailleurs, en rupture
      avec les institutions de la bourgeoisie, qui seul aurait la force de:
      – répudier l’ensemble de la dette publique ;

      – exproprier sans indemnité ni rachat les banques et groupes du CAC 40.
      Cela n’a donc rien à voir avec la nationalisation/rachat du secteur bancaire
      qui reviendrait à socialiser les pertes en payant les capitalistes
      avec l’argent des contribuables.
      En outre, nationaliser le secteur bancaire sans exproprier les groupes
      du CAC 40 ne pourrait que mettre les banques (le « capital financier »)
      au service du « capital industriel ».
      On a déjà donné en 1981 avec les résultats et l’issue que l’on connaît.

      – utiliser les moyens de production pour satisfaire les besoins sociaux,
      sous le contrôle des travailleurs.

      Pour pouvoir réaliser ce programme, un tel gouvernement devrait bien sûr
      rompre avec le marché capitaliste international,
      rompre avec l’UE capitaliste, sortir de l’euro,
      instaurer un monopole du commerce extérieur,
      instaurer une monnaie inconvertible.
      Il faudrait rompre avec la mondialisation capitaliste,
      pour construire une Europe et un Monde socialistes.

      Le document complet, y compris avec explication détaillée du bilan d’une banque:
      http://tendanceclaire.npa.free.fr/contenu/autre/artpdf-296.pdf

  20. « Ni dieux ni maitres », voilà qui est original….
    L’Histoire nous repasse les plats aux micro-ondes ????

    BARCELONE 1936, UN ADOLESCENT AU CŒUR DE LA REVOLUTION ESPAGNOLE
    Abel Paz, jeune ouvrier syndiqué à la CNT permet de comprendre la révolution ouvrière et paysanne de l’intérieur. Le livre donne son témoignage des événements enrichis d’autres témoignages de militants. On comprend beaucoup mieux l’état d’esprit des militants syndicalistes anarchistes.
    http://syndicaliste.phpnet.org/spip.php?article62

  21. Quand on parle de la City et de la cathédrale St Paul, je pense toujours à Mary Poppins et en particulier cette scène :

    http://www.youtube.com/watch?v=x2LlEVggzi0

    Le jeune garçon héros du film préfère utiliser la seule pièce qu’il a pour acheter de quoi nourrir les pigeons plutôt que de placer cet argent dans la banque où est employé son père. Son refus suscite d’ailleurs une panique dans la banque où les clients qui assistent à la scène croient subitement que leur argent n’est plus en sécurité et retirent leurs avoirs de façon absolument irrationnelle. Je crois vraiment que ce film était prémonitoire et il n’a pas pris une ride.

      1. Et cette phrase a-t’elle une signification? (en dehors d’aller voir un spécialiste qui va vous l’ « expliquer »..(Dali inside).) :
        « voilà le spectacle auquel des nourrices contestataires convient vos chères têtes blondes pendant que vous êtes au bureau ! »
        Auriez-vous des gènes plus performants que les pauvres hollandais qui nous sont communs, soit freur d’ien..??
        Et Freur Yves, comment freudil-« tiens ».?

        Chiche que vous me le flinguiez, celui-ci. 😉
        J’ouvre des paris de choucroute dès maintenant!

    1. Gustave Lebon a déjà tout expliqué sur l’importance des émotions dans le comportement des foules. Le marketing utilise ces réflexes mais dans le but de réaliser du profit commercial.
      C’est l’exemple du comportement d’un simple individu paré de vertu qui porte sur les esprits, pas le raisonnement intelligent.

  22. Que les indignés récusent la représentation politique actuelle, c’est heureux. Qu’ils se défient de toute démarche politique, c’est se condamner à n’être qu’une soupape du système, comme précisément l’ont été les mouvements de protestations de la fin des années 60. J’espère qu’ils ne finiront pas pareil…

  23.  » la génération des nostalgiques-invétérés-responsables-de-la-crise-actuelle d’un certain printemps. »

    Raccourci très polémique ou alors, j’en ai pas bien saisi le sens.

  24. Comprenant l’enthousiasme généré par ces mouvements d’indignation, je ne parviens cependant pas à le partager, à moins d’en imaginer le dépassement imminent.

    Réitérons quelques critiques, déjà formulées sur ce blog:

    -Ce mouvement est apolitique
    Vous y retrouverez alliés conspirationnistes d’extrême droite et altermondialistes recyclés pour l’occasion. Ceci n’est pas viable, même à moyen terme.

    -Ce mouvement n’est pas post-capitaliste
    L’indignariat est constitué d’héritiers des « classes moyennes » peureux de basculer dans le précariat. Comme l’écrit Kercoz un poil plus haut, ce mouvement est principalement une demande d’un meilleur partage du système. Ce qui n’est pas condamnable en soi, quoique, il eût été opportun d’aborder les questions fondamentales de la propriété privée, de l’héritage, de l’objection de croissance entre autres.

    -Ce mouvement est inoffensif
    Gratifierions-nous les Parisiens de « maturité » s’ils s’étaient contentés de clamer leur indignation aux portes de la Bastille le 14 juillet 1789 ? L’objectif initial d’Occupy Wall Street était l’occupation de la Bourse, sa suspension et l’établissement d’une plate-forme de revendications ; ce qui ne pouvait se produire sans l’occurrence d’une forme de violence. Matraqués, l’objectif a changé : n’assisterions-nous pas à des gardes à vues géantes à ciel ouvert plutôt qu’à une révolution? L’hiver se chargera de déloger les dernières tentes sous surveillance.

    Fort heureusement, ce mouvement pourrait se muer en déferlante à même de balayer l’édifice menaçant ruine du système actuel. À la tunisienne, un peu partout. Les personnes s’engageant dans la désobéissance civile en sont la preuve, elles ont quant à elles déjà dépassé ce stade de sidération qu’est l’indignation pour entrer dans l’action, même si l’indignation est peut-être un préalable nécessaire (mais insuffisant) pour espérer ébranler l’ubris institutionnalisée.

    Salutations anarchistes

    1. @ cyberpipas

      Bonsoir,

      Vous vous permettez des affirmations péremptoires avec un aplomb dont on se demande si il n’est pas là pour en compenser la vacuité.

      Ainsi vous dites : « Vous y retrouverez alliés conspirationnistes d’extrême droite et altermondialistes recyclés pour l’occasion. » et « L’indignariat est constitué d’héritiers des « classes moyennes » peureux de basculer dans le précariat. »

      Je pense que les lecteurs de ce blog seraient très contents de connaître les études sociologiques, en votre possession sûrement, de ces mouvements très nombreux de par le monde et sur plusieurs continents … A moins que vous ne soyez omniscient?

      Cordialement, Monsieur Cyberpipo

      1. Hop! J’étaie le propos! Un lien cyberpipo pour monsieur c’est cadeau! Et un autre!

        Loin de moi l’outrecuidance de m’auto-proclamer omniscient; de me réjouir de ce mouvement (qui faut-il le rappeler a désormais le soutien de Papandréou, comme les altermondialistes avaient celui de Juppé 8)) ; comme je ne m’étais pas réjoui de l’élection d’Obama… à tord?

        Enfin il existe certainement autant de courants indignés que de décroissants, religieux ou j’en passe, ce qui faute de nous offrir un instantané intelligible du « mouvement » nous donne une vision synoptique du joyeux bordel en cours (où je puis encore, si vous me le concédez, garder quelque forme de scepticisme comme repère).
        Il est juste un peu plus haut, mais je vous remets le lien des 53% de dignes.

        En espérant ne pas trop gâcher votre enthousiasme, conscient (comme vous!) du potentiel que détient « le mouvement »

    2. Le rôle des libertaires, comme de tous les autres anticapitalistes,
      autrement dit des démocrates réels,
      c’est de faire partie de la protestation contre la dictature du capital,
      d’écouter, d’apprendre, de proposer des alternatives.
      En tout cas, le mouvement s’étend remarquablement,
      à la veille même des pires désastres.
      15 octobre 2011 : grande victoire pour les Indignés
      Par Eric Toussaint (CADTM)
      http://www.npa2009.org/content/15-octobre-2011-grande-victoire-pour-les-indign%C3%A9s-cadtmorg

      1. Et il faudra bien que le soufflet retombe, comme après les grandes mobilisations de 2008 (souvenez-vous!).
        Il est donc crucial d’inscrire la subversion dans la durée et les pratiques, et pas seulement dans le gonflement spectaculaire d’un soufflet social, dût-il nous réchauffer le coeur!

      2. @ cyberpipas

        Merci pour ces quelques liens, mais une hirondelle ne fait pas le printemps, or vos affirmations avaient un caractère général et quelque peu définitif …

        De plus, je pense que vous avez tendance à projeter un peu vite votre ressenti dans vos propos au risque de déformer les faits : à aucun moment je n’ai fait part du moindre enthousiasme, or vous m’en prêtez gratuitement ; je n’ai fais que soulever le fait que vous écriviez peut être un peu vite, celà semble se confirmer.

        Bien cordialement, d’autant que je suis comme vous assez partagé et dubitatif sur ce que ces mouvements peuvent donner.

      3. @cyberpipas,

        Dis donc c’est bien flippant tes infos sur le sieur Chouard, car il a officié sur ce blog (compilation d’un énoooooorme débat sur la monnaie) etc. (suffit de taper son nom dans recherche). Il a viré consipiro alors ?
        Faudrait p’têtre informer le taulier afin qu’il fasse le ménage…pas bon ce genre de personnage dans les archives du blog…

        1. C’est un épisode du blog. Les propos tenus ici par Chouard l’ont toujours été dans les limites que nous avions définies, et il est évident que ses autres « lubies » consternantes rappelées par l’article linké par Cyberpipas n’ont jamais et n’auront jamais le droit de cité ici.

      4. Soufflé, Cyperpipas, c’est un soufflé qui retombe quand on le chauffe ou le refroidit trop brutalement…
        Je parlais plus haut des vieux singes (ou vieux routards de la politique) qui cessent de faire des grimaces et de donner des leçons aux jeunes cons qui prennent les rues sans projet tout ficelé. Manifestement, il reste de vieux singes incurables…

        Quant à l’extrême droite qui tente de surfer sur ce mouvement, ce n’est vraiment pas original ni nouveau. Ils ont aussi tenté de se faire passer pour des écologistes puis pour des décroissants. L’extrême droit’ est tellement en panne d’idées qu’elle tente de déposer ses gros œufs de coucou partout. C’est pas une raison pour dénoncer les mésanges et les chardonnerets…

      5. Quand je lis sur le lien donné par Cyberpipas concernant Chouard que le tirage au sort et l’agora athénienne font figure, je cite, d’ « idées nauséabondes », je trouve le propos outrancier et même insultant. A ce compte là on pourrait attribuer également au philosophe Jacques Rancière des idées nauséabondes, puisque ce dernier parle lui-même de façon positive dans ses livres de démocratie athénienne et de tirage au sort. Que je sache les spécialistes de philosophie politique n’accusent pas Rancière d’être l’auteur d’idées nauséabondes. Il peut être critiqué sur un plan philosophique par ses pairs philosophes de droite comme de gauche, mais cela s’arrête là.

        Et puis les assemblées d’indignés si c’est pas une forme d’agora, de démocratie directe, qu’est-ce ?

        1. @ Pierre-Yves D.

          C’est peut-être le seul point critiquable de cet article en effet, bien qu’il faille considérer que si l’idée n’est pas « nauséabonde » en soi, elle est absurde dans le contexte actuel.

          L’auteur fait un parallèle trop rapide et maladroit entre les lubies conspirationnistes de Chouard, énoncées quasi-exhaustivement (manque encore la « grande historienne française » de service avec une Croix et du Riz) et cette idée.

      6. Etienne Chouard a lui même parlé et répondu à cet article sur son propre blog .

        Je n’aime pas trop les articles anonymes .

        1. @ Juan Nessy

          Tu peux mettre des oeillères pour te rassurer Juan, mais le problème reste entier : tout ce qui est dit dans l’article d’indymedia est vrai, et il suffit d’aller sur le site de Chouard pour le constater.

      7. @Ghostdog

        De « l’ épuration conceptuelle en somme ».
        Mais ce qui a été conçu ici au sujet de la monnaie l’ a été avec la contribution conceptuelle de l’ auteur que vous voulez « modérer » a posteriori, pour ne pas dire censurer.
        Comment maintenir identique un édifice conceptuel alors qu’ on a dissout son ciment ?
        Comment remplacer  » ce qui manquera » (les trous dans le gruyère conceptuel).
        Mais peut etre que seule la fin compte pour vous, l’ invention collective de la vérité devant s’ accommoder de cet accaparement.

        L’ indignation est une affaire qui marche bien, contrairement a celles de ceux dont vous proposez de « toiletter » la contribution. Pour preuve la « bienveillance » de ceux qui se comportent en adultes, face a leurs enfants au comportement « irréfléchi »‘? :
        http://www.pauljorion.com/blog/?p=25770
        http://www.lesaffaires.com/videos/entrevues/jarislowsky–une-rvolution–prvoir-aux-tats-unis/536290
        http://lexpansion.lexpress.fr/economie/trichet-adresse-un-clin-d-oeil-aux-indignes_266039.html

      8. Pour le coup, peu me chaut que ce soit vrai ou faux , je dis simplement que je n’aime pas les articles anonymes quand ils sont à charge ( et même à décharge ) .

        Je peux me passer d’oeillères et encore plus de bandeau sur les yeux .

        Et je ne confonds pas un homme avec ses obsessions ou névroses .

      9. @Tigue,

        Vous avez raison de distinguer comme le fait Julien les propos conspirationnistes de Chouard, de ses contributions sur ce blog. Et effectivement il est peut-être radical de les effacer. Cependant je continue à penser qu’il est facile de décrédibiliser le travail effectué sur ce blog par un simple amalgame.
        Le sujet de la monnaie (création par les banques ou pas) constitue un des « enjeux conceptuels » des adeptes du complot. Et vu la complexité relative du sujet il est facile d’associer ce blog aux idées défendues par ailleurs par Chouard. Je ne suis pas persuadée que l’effort de recherche et de vérification que suppose la distinction entre lui et ce blog sera faite si le cas se présente.
        En conclusion, je concède qu’il ne faut pas effacer les contributions de Chouard, mais je crois qu’il est important d’affirmer dans un billet que les auteurs de ce blog se désolidarisent totalement des propos farfelus et des accointances d’extrême-droite.
        Bonne journée

        1. @ Ghostdog

          Il est de notoriété publique que les idioties professées par Chouard ici (du style « les banques ne prêtent pas l’argent des déposants ») ont toujours été traitées que ce soit par Paul, moi ou d’autres intervenants comme elles le méritaient : une réfutation, une démonstration, un contre-argument et au final la preuve indiscutable de la mauvaise foi de gens animés par des considérations politiques et pas par le besoin de comprendre.

          Est-il vraiment nécessaire de faire de la publicité au gus pour s’en « désolidariser » alors qu’il n’y a jamais eu aucune solidarité, bien au contraire ? Qui pense franchement que le blog de Paul Jorion à quelque accointance avec l’extrême-droite ?

          Soyons sérieux, la page Chouard est tournée depuis longtemps, et cela explique probablement pourquoi cette mouvance fait ses courses chez les obscurs courants de l’extrême droite.

      10. @Julien

        Soyons sérieux, la page Chouard est tournée depuis longtemps, et cela explique probablement pourquoi cette mouvance fait ses courses chez les obscurs courants de l’extrême droite.

        J’en conclus logiquement que l’on aura plus l’occasion de lire Chouard ici, ce qui fut encore le cas il y a peu de temps, si je ne m’abuse (en 2011 en tout cas). Je ne peux que m’en réjouir.
        Et quand on va fouiller dans les archives du blog… très bien sans doute pour les futurs historiens de la blogosphère, mais bon, on trouve des instants croquignolets… Comme, en octobre 2008, sous un billet anti-Larouche de Paul, les interventions de Chouard citant Cheminade et son « ami Allais », auquel répond Holbelcq…
        http://www.pauljorion.com/blog/?p=887#comment-9273
        Bref, « l’enfer du Vatican », ou l’à l’index du blog majeur quoi.

        1. @ Vigneron

          En effet, cela servira aux historiens qui feront l’analyse des tentatives d’infiltration. D’où la nécessité de le garder, avec les précautions de rigueur.

          Chouard sur le blog en 2011 ? Probablement un « oubli » de la modération !

      11. Février, Julien, un billet de Zeb sur le printemps arabe et la spéculation alimentaire .
        http://www.pauljorion.com/blog/?p=20968#comment-146338
        Sur sa fameuse démocratie-roulette justement. Sous un de tes posts en réponse à Régo (« Dormez bien… »). Ça finissait comme ça :
        L’élection conduit fatalement à l’oligarchie ploutocratique Pas de démocratie sans tirage au sort. Bien entendu, ne comptez pas sur les élus pour défendre cette idée fondamentale, qui les mettrait au chômage (à leur tour).
        Amicalement.
        Étienne.

        Et au milieu, sur son « idéal athénien », on peut lire ça :
        (…) les métèques (étrangers) étaient souvent les plus riches, mais n’étaient pourtant pas citoyens, ils n’avaient aucun pouvoir politique.
        Anodin.

    3. Bof bof bof bof bof… Entre les exaltés, les excités, les radicaux bas du plafond, les militants de tout poil, vos salutations anarchistes ne sont qu’une épitre de chapelle de plus, dans le brouhaha de la Déglingue…
      Les Dieux reconnaitrons les leurs.

    1. L’Histoire doit vous être étrangère, de fait…
      Je te paris sans coup férir un plateau de fruits de mer à Cancale que les Rosbifs se révolteront avant les françouses.
      Et, ceci écrit, nous nous engageons de gré à gré dans un avenir par définition incertain mais que toi comme moi aimerions connaître…
      Joues-tu…?? sur la misère du monde…??

    2. En France les prochaines élections jouent le rôle de soupape (« ça va changer grâce à notre vote, pas la peine de descendre dans la rue… »). D’ici là, l’establishment va tenter de repousser les conséquences pratiques de la crise pour éviter un gros coup de colère électoral (même pas sûr qu’il y parvienne d’ailleurs).

      Le véritable coup de colère viendra quand tout le monde aura été déçu par le gagnant des prochaines élections.

    3. La marque commerciale est Flanby avec un « n », pas un « m ».
      Rêvons que je fais une remarque de la même importance que sur Clemenceau, qui s’écrit sans accent.
      Tout prête à comparer Hollande (alias Flanby) et Clemenceau, n’est-ce pas, hum.
      Bon, j’essaye autre chose alors :
      Tout prête à comparer François Obama à Barack Hollande, et là c’est plus sérieux. Nous aurons au mieux pour les banques une version française de Dodd-Frank au moins aussi pâle que la version américaine par rapport à Glass-Steagall. Nous aurons pour la politique dans l’éducation un remake de Jack Lang (/Le roi du pommadage aux professeurs bléssés/ Qui mourûrent aux bords où ils furent laissés/). Et pour l’industrie sans doute un jeu de chaises musicale pour légèrement changer les grands groupes privilégiés, histoire que ceux des grands groupes un brin en désamour puissent préparer de belles dots pour l’élection suivante en 2017. (Quoique certains grands groupes arrosent des deux côtés, il suffit d’avoir le bon Takieddine au bon endroit).
      Ah tiens, je m’en viens à imaginer que l’avocat Montebourg soit ministre de la justice et que le pôle financier d’investigation reprenne un peu du lustre, voire joue la transparence avec les paradis fiscaux. Ah, zut c’était un rêve, je m’assoupissais…

    4. @ Paul Jorion
       » L’histoire a montré que les Français ne se fâchent pas à moitié. C’est le sociologue qui parle 😉 .  »
      Je suis d’accord et ça m’est passé par la tête également . C’est étrange cette apparente indifférence alors que tant de gens en Europe sont dans la rue .
      Les gens parlent et se parlent beaucoup plus qu’il y a quelques années . Et lisent … L’air est vif !
      Peut-être en France sait-on mieux attendre …

    5. En Belgique, un article du quotidien Le Soir révèle que dans toutes les sections syndicales du pays, quelle que soient les professions, il y a une pression venant des syndiqués (nombreux en Belgique) pour que des actions sérieuses soient organisées. Mais la haute sphère syndicale tempère argumentant que « il faut donner au nouveau gouvernement le temps de se former ». En effet ils discutent du volet économique et social en ce moment.
      Un bon stratège profiterait de la fragilité de l’adversaire pour porter les coups. Des syndicats qui ne profitent pas de cet instant providentiel pour marquer des points défenden-ils encore leurs membres? Je dis : non !

  25. Le capitalisme est le moins pire des systèmes. Que les gens qui se prétendent intelligents en inventent un meilleur. On va attendre longtemps…. A part ça d’ici trois semaines il va vous falloir trouver autre chose pour occuper vos loisirs car des solutions définitives sont en train d’être élaborées pour résoudre la crise de la dette des Etats européens. La revolucion (la faute est volontaire) n’est pas pour demain et ce n’est pas quelques milliers de ploucs mal rasés, mal habillés (et mal lavés ?) qui changeront la donne.

    1. Je prenais Optimiste pour un humoriste…
      Mais là, l’usage des insultes vis à vis de ceux qui défendent la dignité
      le situe plutôt du côté des sinistres et les ministres.
      C’est le bonheur du succès du premier blog économique francophone:
      le meilleur et même le pire…

    2. On à toujours envie d’écrire 10000 réponses à ce genre de commentaire.
      On écrit, on efface, on réécrit, on réefface, et finalement on se dit qu’a force d’être méchant envers les personnes qui ne pensent pas comme nous, on perd du temps et on se discrédite.

      Optimiste, amicalement, faites un effort s’il vous plait, c’est pourtant pas compliqué.

      1. optimiste est un os frais que le modérateur lance parfois, à chacun ses lubies, http://www.dailymotion.com/video/xgf8c_la-mamie-et-son-chien_creation

        allez, parce que j’aime bien les optimistes, quelque fois souvent ploucs mal rasés, mal habillés (et mal lavés) je vous fait cadeau de Bob Dylan – Ain’t Talkin’http://rutube.ru/tracks/1431553.html?v=d8c206810e89fa5ab94593ea77683a9d
        « Ain’t talkin’, just a-walkin’
        Through this weary world of woe
        Heart burnin’, still yearnin’
        No one on earth would ever know »

        et puis merde, optimiste, c’était le 17 octobre 1961, 50 ans tout rond, archives officielles plombées dans sarkophage, amnésie des gus frenchais de chez@optimiste, Ici on noie les Algériens http://www.youtube.com/watch?v=fj9ScGgb2GQ&feature=player_embedded#!
        « ils étaient beaux (…) tous étaient bien habillés, bien rasés, comme pour un mariage »

    3. Si ce sont des solutions « définitives » , il y a alors d’autant plus de raison de trouver autre chose que le système de plus grande pente capitaliste .

      Aujourd’hui , demain ,dans trois semaines …et au delà .

      «  »Ce » n’est jamais qu’à cause d’un état d’esprit qui n’est pas destiné à durer qu’on prend des résolutions définitives » ( Proust / à l’ombre des jeunes filles en fleurs).

    4. « Plougs mal rasés »
      J’habite dans une vaste propriété, entouré d’objets d’art et de luxe, je ne suis jamais mal rasé ni mal habillé, et pourtant suis-je à côté des révoltés, des victimes du vampirisme néo-libéral (ou néo-colonial?), contre le pouvoir oppressant de la finance, contre la faiblesse d’un état devenu versatile face aux lobbys de Wall Street, Londres et Francfort……

      Il n’a que deux possibilités: soit vous êtes de mauvaise foi, ou vous êtes simplement trop bête.

    5. La révolucion est le plus souvent faite par des types mal rasés, pas très propres sur eux, et qui parfois ronflent, de surcroît…..

    6. Enfin quelqu’un qui voit juste: l’essentiel c’est d’être bien habillé et rasé.
      La véritable révolution viendra des gens propres sur eux.

    7. A part ça d’ici trois semaines il va vous falloir trouver autre chose pour occuper vos loisirs car des solutions définitives sont en train d’être élaborées pour résoudre la crise de la dette des Etats européens.

      Facile d’être optimiste avec des oeillères!

      .

      La revolucion (la faute est volontaire) n’est pas pour demain et ce n’est pas quelques milliers de ploucs mal rasés, mal habillés (et mal lavés ?) qui changeront la donne.

      Quel mépris!

    8. Oui, la question de l’apparence physique est trop souvent négligée sur ce blog, qui se complait dans le superficiel. Votre contribution est précieuse. On sent que vous aimez ce qui est beau. Je vous conseille d’ailleurs les liens suivants : le dress code d’UBS et le dress code de FR3. Pour l’aftershave, vous conseillez quoi?

      1. Youppii !!!!
        On en a un.
        Il faut le bichonner celui là.
        Un prototype de compète .

        Et sur un zinc de la , Cannebière, au pays de Pagnol :
        « Tain j’ te jure Bonne mère, un gros comme ça… »

    9. >Optimiste

      Au fait, Madame Irma! Tu permet que je t’appelle comme ça, hein, vu qu’optimiste ça fait un peu crétin, voir plouc comme pseudo, et vu que tu nous prédis régulièrement les cours de la bourse à l’avance, ça me paraît plus approprié.

      Au cours de ta dernière brillante intervention tu t’étais laissé allé à annoncer un CAC 40 à 3500 cette semaine.
      Visiblement, c’est mal parti…

      Au fait, tu es riche au moins?

      1. >Madame Irma

        Tiens, visiblement le CAC40 prends pas la direction des 3500 points.

        Visiblement même comme voyante extralucide tu vaux pas un clou.

    10. >Optimiste

      Des solutions définitives, ou des solutions finales?

      Ben mon bicquet, où tu es? Où sont tes prévisions définitives? Allez viens ici nous faire rire une fois de plus!!

  26. Bonjour à tous,

    Malheureusement nous n’ avons pas besoin de Bobos Indignés qui se sont aperçu quand que leur portefeuille d’ actions hérités de papy mamie tata ect que le monde ne tournais pas rond…..

    Les vrais indignés moisissent en tôle, ou sont ruinés comme Mr Denis Robert ou dans un placard ou à s’ auto financer comme Mr Jorion Mr Jp Petit.
    Ils rigolent bien ces banquiers ça ne m’ étonne pas, la révolution il faudra la faire quand les banques seront crevées avant ça ne sert à rien les flics vont matraquer et flinguer sans hésiter.
    Mais quand les  » élites  » c’ est à dire TOUS CEUX QUI ONT UN MANDAT, sont mandatés par l’ état aussi en France les 10000 plus riches ne pourront plus corrompre et payés flics et militaires la ça va saigner. Si le système survie ce sera la dictature néo féodale.

    AVANT ça ne restera que de la manif de bobos ou de casseurs débile ( qu’ ils aillent mettre le feux au baraques des députés déjà. )

    C’ est la guerre qu’ ils veulent ils l ‘auront.

    They don’t care about us http://www.youtube.com/watch?v=JXMFMGaG6eY

    1. Merci de nous rappeler, entre autres, notre incapacité à rebondir sur la victoire pourtant majeure de Denis Robert; notre oubli de la population carcérale (+de 2 millions aux States; 61 428 détenus en novembre 2010, pour 56500 places, du jamais vu en France) et les intentions à peine dissimulées des hiérarques face à tout ce qui excéderait l’indignation. Merci!

    2. Pour avoir assisté et participé (autant qu’ils ont bien voulu me tolérer) à leur assemblée générale du mois d’août à St-Gilles, les Indignés m’ont laissé entrevoir que:
      1) dresser des tentes sur les lieux publics et
      2) trouver des accords avec la commune pour avoir des toilettes chimiques
      étaient considérés comme deux signes implacables de leur détermination sans faille.

      J’ai été très impressionné (ironie quand tu me tiens…)
      De plus, le chef de file (non auto-proclamé, mais très motivé) du groupe est un jeune Espagnol qui sans nul doute voudrait faire « aussi bien » que les Indignés de son pays, mais… avec deux pelés et trois tondus Bruxellois… Ca ne le fait pas des masses du coup.
      Je ne remets pas en cause l’espoir que nourrit ce mouvement chez beaucoup de personnes, mais malheureusement, il ne s’agit que de ça. De l’espoir

      1. oui, pour l’espoir il y a aussi Lourdes et ses manifs .
        et entre deux masses , aucun espoir , rien, nada ?

      2. Je crois que sans programme, il n’y a aucun espoir de changement…
        Et je crois que les Indignés n’ont pas d’autre programme que celui de dresser des tentes et faire des manifs’…

      3. >Tim K

        Pour avoir assisté à ce qui se passait à Opéra, j’ai surtout eu l’impression d’assister à une séance de psychothérapie à ciel ouvert…

        Bref, ça m’a largement refroidi, et à mon avis, ça doit refroidir pas mal de français aussi.

  27. « Nous sommes le peuple, on nous a vendu ! » pouvait-on lire sur une banderole des indigné de Times Square

    .

    Je confirme. Entre autre par la directive sur les Marchés d’Instruments Financiers (MIF) est une loi européenne qui régit depuis le 1er novembre 2007 l’organisation des marchés financiers en Europe et l’exercice des métiers qui y sont liés (les “services d’investissement”).

    Elle comporte trois volets :

    Internationalisation
    Elle permet aux entreprises qui fournissent des services d’investissement d’exercer plus facilement leurs activités au-delà de leurs frontières nationales dans toute l’Union Européenne.

    Sortie des Bourses
    Elle autorise l’exécution des ordres de bourse dans
    d’autres lieux que la bourse.

    Information des consommateurs
    Elle accroît la protection des consommateurs de produits et services financiers et renforce le contrôle de l’activité des intermédiaires
    financiers.

    Caché derrière le paravent de l’information aux particuliers c’est une totale déréglementation des marchés financiers qui a été instituée. Jusque là, ils étaient concentrés dans les Bourses et donc contrôlables. Ce n’est plus le cas. Il s’en est suivi la constitution d’une immense zones grises échapant au contrôle public. Cela se fait par l’intermédiaire des « dark pool » et de « crossing netsworks ». Maintenant moins de la moitié des transactions se font par les Bourses.

    Comment les politiques de droite comme de gauche ont-il laissé faire cela ? Ils ont dessaisi les Etats et les Organismes Européens de tout pouvoir sur les transactions financières et livré (vendu) les peuples Européens aux marchés financiers. Par quels moyens le lobby financier a-t-il obtenu ce renoncement au pouvoir, dont pourtant les politiques sont friands ?

  28. Dimanche 16 octobre 2011 :

    BERLIN (Reuters) – « Les banques doivent être mieux capitalisées pour éviter une escalade de la crise qui serait provoquée par un effondrement du système financier », a déclaré dimanche le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble sur la chaîne de télévision ZDF, ajoutant que les banques n’ont plus confiance les unes envers les autres.

    « Il faut une meilleure régulation et une meilleure capitalisation des banques », a-t-il dit.

    « Tout le monde n’aimera pas cela, mais c’est le meilleur moyen qu’il n’y ait pas d’escalade de la crise imputable à un effondrement du système bancaire. »

    « La cause de cette crise, c’est un excès de dette, mais nous devons combattre le danger de la contagion. Il faut simplement reconnaître que les banques n’ont actuellement plus confiance les unes envers les autres, c’est pourquoi le marché bancaire ne fonctionne pas comme il le devrait. Le mieux pour combattre cela c’est une meilleure recapitalisation. »

    1. Waouw, super comme plan…

      1. les banques vont perdre de l’argent du fait des défauts souverains en préparation, de la récession qui va détériorer les capacités de remboursement des emprunteurs;
      2. ces pertes vont vaporiser le capital des banques;
      3. aussi, augmentons préventivement ce capital.

      Qui va être suffisamment con pour foutre son argent dans des actions dont la valeur va être vaporisée par les pertes à venir ?

  29. J’écoutais l’émission « Radio France Politique » avec Valérie Pécresse sur France Culture de 18h à 19h ce soir.

    Le programme de l’ UMP est comme dab centré sur la réduction des déficits publics: argument nous avons une charge de la dette de 50 Milliards d’euros. Je crois me rappeler que c’est à peu de chose près, le montant de l’évasion fiscale dans ce pays!
    Par ailleurs je lui ai entendu dire quelque chose comme: « Nous n’avons pas diminué le montant des pensions de retraite, comme le font un certain nombre de pays européens.
    Alors là, je saute au plafond. En me basant sur mon cas personnel que je connais bien: quand on est de la génération née en 1954, on perd un peu plus de de 500€ par mois par simple effet de l’allongement de la durée de cotisation conséquence de l’ application de la réforme Raffarin de 2003 (pour un âge de départ à la retraite de 60 ans et pour une catégorie « cadre intermédiaire »)
    Pour être complet il faut bien dire que le PS s’il envisage de revenir à la retraite à 60 ans, ne changera rien aux durées de cotisation et en définitive c’est cela qui compte pour le montant des pensions.
    Je ne nie pas qu’il y a un « problème » démographique, mais si l’on faisait un peu plus contribuer le capital, la baisse des pensions pourrait être moindre. Mais bon, certains vont me taxer d’être un « Bolchévik à la sauce Montebourg »…

    1. je sais pas ci il y a un probléme démographique en france mais ci vous pensez pas 2 secondes a autre chose qu´a votre baisse de retraite je vais gueuler trés fort.

      1. C’est bien le « problème » dit de la génération nombreuse du « baby boom » d’après guerre qui a justifié l’allongement de la durée de cotisation de ces générations pour accéder à une retraite à taux plein. Dans un système par répartition le rapport actifs/non actifs se dégradant du fait de l’allongement de la vie, et de générations plus jeunes moins nombreuses. Mais je rajouterais aussi à cause de la montée du chômage, dans nos sociétés qui au nom de l’efficacité économique et du profit maximal pour une minorité mettent de plus en plus de gens sur la touche: pour augmenter les profits les entreprises automatisent et/ou délocalisent. A cela s’ajoute le fait que nombre d’emplois industriels qui étaient relativement bien payés, ont été remplacés par des emplois de service trop souvent mal payés.
        Alors vous pouvez gueuler tant que vous voulez, les retraites baissent en France et de façon substantielles: c’est un fait. Mon cas n’a pas d’importance particulière je ne le mentionne que pour illustrer ce que je dis, s’il n’y avait que moi à me sentir concerné par la question, je crois qu’il n’y aurait pas eu autant de gens dans les rue en 2003, puis en 2010.
        Je réagi car je ne supporte pas d’entendre des contrevérités énoncées avec aplomb sur une grande chaîne de radio par une personnalité importante du gouvernement actuel.
        La gauche, du moins une partie, a considéré que cet allongement des cotisations était un moindre mal pour sauver le système par répartition, quant à la droite elle aurait souhaité le mettre à bas au profit des fonds de pension. Malheureusement pour cette dernière, et heureusement pour nous la crise financière actuelle l’a faite reculer sur ce projet.
        Pour finir la pension de retraite c’est du salaire différé, et à moins d’être un nabab rentier du système financier spéculatif actuel il me semble normal de s’y intéresser…

      2. En fait j’étais à côté de la plaque. Heureusement que Mme Morano nous a rafraîchi la mémoire sur une radio périphérique ce matin.
        C’est pour que la France garde son triple AAA auprès des agences de notation qu’il a fallu faire les réformes régressives sur les retraites!!!

    2. Il n’y a aucun problème démographique.
      Les hausses de productivité sont bien supérieures aux effets démographiques.

      Une juste répartition du travail, c’est à dire sans chomage,
      et des richesses, c’est à dire sans capitalisme, permettrait à tous
      de travailler moins chaque semaine et moins longtemps.

      1. Il n’y a aucun problème démographique.
        Les hausses de productivité sont bien supérieures aux effets démographiques.

        Oui oui !!!!

      2. @Timiota

        Oui y’a bien un gain de productivité indexé sur le prix de l’énergie (donc productivité potentiellement variable)
        Et un second gain de productivité lié à l’intelligence artificielle.

        Je me souviens dans ma jeunesse des pools dactylographiques et des dessinateurs (ingénierie, btp, architecture etc) tout ça remplacé par des logiciels de CAO, PAO, traitements de textes et autres gestionnaires de bases de données.

        Je me souviens aussi d’un rapport qui a circulé à Jussieu fin70/début 80

        Ce rapport s’appuyant sur l’intégration des microprocesseurs et la chute de leurs prix,
        parlait d’une révolution sans précédent dans la productivité
        dont les conséquences plus importantes que l’ère industrielle passée, induirait, soit une société des loisirs soit une société d’exclusion.

        Je suis consterné, on a totalement ignoré ou minoré une révolution des plus impactantes pour notre société et je suis persuadé que c’est un des puissants levier de ce que l’on vit aujourd’hui.

      3. Oui, toutouadi

        Sur l’influence « anthropologique » des techniques, mes auteurs favoris sont Bernard Stiegler et Richard Sennett (Ce que sait la main, entre autres).
        Sur la matière que vous racontez : oui on n’a plus les pools de dessinateurs et de dactylo, soit -25% de main d’œuvre dans n’importe quelle boite pour le « même » travail, ou -40% si vous voulez.
        Mais ce que je dis, c’est que la croyance des acteurs aujourd’hui qu’ils « ont tout sous la main » via leurs fichiers, « qu’ils transmettent par email à leur collaborateur les données importantes », tout cela n’est vrai que pour des ilots industriels/entrepreneurial. La vérité pour le reste des boites est à mon avis beaucoup plus fragmentée, avec un temps important passé « loin » des vraies données et d’une base saine &efficace, type papier-crayon, au point que les -40% sont grignotés au mieux en -20%, voire -10% .

        Je résume : notre cerveau n’était pas fait pour lire. IL y est arrivé en 4000 ans (avec l’imprimerie, pour le faire de façon massive…).
        Notre cerveau n’était pas fait pour XP, Vista ni même pour mac OSX. IL rame pour faire quelque chose avec (j’inclue Office dans la diatribe, et plus ad libitum, ce que je dis étant une synecdoque [une partie pour dire le tout voir article métonymie sur wikip]).

    3. Mais bon, certains vont me taxer d’être un « Bolchévik à la sauce Montebourg »…

      Non non !!!

      1. Je reste un peu sceptique sur cette affirmation de la hausse de productivité.
        A mon avis, elle est beaucoup plus « logarithmique » que ne le laissent supposer les chiffres bruts (PIB par travailleur, j’imagine).
        La raison étant que lorsque je fais sous Word ou Excel un travail que je crois utile, j’aurais trouver le moyen d’en faire 90% sans ces outils, et en bien moins d’heures. Il n’y a que marginalement que ces outils donnent de la marge de productivité.
        Je suis un peu caricatural pour dire le type de message sur ce qu’est la productivité.
        Et puis il y a aussi le niveau de vie : aujourd’hui, il faut inclure dedans un FAI et un téléphone portable, et un PC, voire une tablette.
        Ca biaise la comparaison avec 1980 par exemple, où ce budget n’existait pas et de ce fait ça ne créait pas de problème dans la sensation de niveau de vie !

        C’est un peu l’équivalent du « GVT » pour la masse salariale, le « glissement vieillesse technicité », il y a un glissement analogue pour la perception de ce qu’est un niveau de vie décent, ainsi que des outils décents. On a vécu avec le carburateur et sans les injecteurs, avec papier crayon calculette et sans ordi. Que doit-on comparer alors … ?

      2. Pour parler de productivité , il ne faut pas oublier que tout est pris sur le gain de productivité de la production de biens essentiels .
        Une à deux personnes suffisaient a en alimenter 100….C’est sur « Gain » que viennent se greffer , squatter toute productions qui vont de l’utile a l’inutile ….Sur cette production « non essentielle » , il a été possible de faire d’autres gains de productivité …mais tout s’effondre si le gain sur les biens essentiels diminue …
        Il faut considérer que le lien entre le gain sur l’essentiel et la production de l’inutile n’est pas linéaire …Ce qui fait que réduire de moitié le gain sur l’ essentiel fera tomber pres de 90% dee la production d’inutile …qq soit l’augmentation du gain que l’on pourrait faire sur la production de non essentiel .
        Et il faut tenir fortement compte que le gain de productivité acquis sur la production de biens essentiels n’ a été possible que grace a une énergie quasi gratuite et que l’énergie est impliquée tres fortement dans cette production.

  30. Jean Ziegler : un enfant qui meurt de faim est assassiné
    http://www.rtbf.be/info/monde/dossier/la-corne-de-l-afrique-frappee-par-la-famine/detail_journee-mondiale-de-l-alimentation-un-etre-humain-sur-six-a-faim?id=6923933
    Voici un bilan des victimes que fait cette crises en vie humaine.
    L’article se rapportant à cette vidéo donne plus de détails et des prévisions.
    http://www.rtbf.be/info/monde/dossier/la-corne-de-l-afrique-frappee-par-la-famine/detail_journee-mondiale-de-l-alimentation-un-etre-humain-sur-six-a-faim?id=6923933
    Je regarde cela après avoir regardé ce docu sur la city à Londre, j’ignorais totalement l’existence de cet état dans l’état!
    http://www.dailymotion.com/video/xlpx1f_documentaire-city-de-londres-la-finance-en-eaux-troubles_news?start=1#from=embed
    Portez vous bien.
    B.S.

    1. Tout cela est affligeant, consternant, mais tant que les principales religions monothéistes resteront sur des messages comme:
      Dieu a dit à Adam et à Eve : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-là ; ayez autorité sur les poissons de la mer et sur les oiseaux des cieux, sur tout ce qui est vivant et qui remue sur la terre (Genèse 1,28) ».

      Je ne vois pas comment on pourra améliorer la situation… D’autant plus que le système capitaliste qui s’est répandu sur toute la planète fait exploser chaque jour un peu plus les inégalités.

  31. Avouons que indignez -vous c’est un peu faiblard,le cas échéant il vaudrait mieux dire,révoltez vous ,bordel de merde mais là ,on mobilise des forces obscures, genre furia francese,je ne connais pas l’équivalent belge (histoire complexe).Un slogan,ça doit être mobilisateur.
    Et si tout était question de vocabulaire?

    1. c’est gentillet « indignez-vous », c’est vrai… Mais ça permet à beaucoup de monde de s’y retrouver et c’est passé le premier contact, via les échanges d’infos, les ateliers, quasi une « éducation peer-to-peer », que les idées se mettent au clair et que l’envie de sortir réellement du système peut se mettre en place. D’où l’évolution à Bruxelles des « 2pelés/3tondus » évoqués plus haut (en réalité une bonne centaine) aux 10 000 manifestants de ce samedi.

      Et plutôt que la révolte, c’est l’envie de construire « à côté du sytème », de cesser de lui obéir et de l’alimenter qui est en train de voir le jour. C’est p’tet moins « révolutionnaire façon siècles passés » mais pas sûr que ce soit moins efficace 🙂

      1. Salut Bidouille,

        Vas y on te regarde monter ta petite société autonome!

        MDR quand le percepteur viendra pour te demander si tu as payé les impôts locaux, ou contrôleurs fiscaux tu fera quoi?? Bah comme tout le monde j’ ai l’ impression tu paiera parce que personne ne te soutiendra ou alors tu fera une manif de plus et tu te fera gazer par les CRS SS…

        Impossibilité d’ échapper au système, à l ‘Etat des riches ( pour eux la France leur appartiens d’ ailleurs CF Grèce les 3 familles qui dirigent le pays )

        Il ne faut sourtout pas oublier je pense que 50 % des gens voir plus sont des moutons de panurges près à balancer à donner ( on a vu ce que ça donnait en 1940 ).

        Il faut monter au créneau contre l’ ETAT c’ est lui l’ ennemi maintenant car il est le jouet de l’ oligarchie mais bon la ce n’ est plus d’ indigné dont nous avons besoin mais de vrai bonhommes avec des vrai paires si tu vois ce que je veut dire……

      2. hophophop ! Qui a dit qu’on était absolument contre tout impôt ?? 😀 On se rend très bien compte qu’il faut des routes et des écoles ! Et même qu’on en veut plus et mieux !
        Ce qui compte d’abord, c’est de se réapproprier les outils, sans avoir à payer des actionnaires ou des banques. Et tant qu’à payer des impôts, le faire avec les subsides de l’Etat et de l’Europe (nanan on est pas forcément complexés :D). Puis les astuces comptables des grands holdings s’appliquent aussi aux petits…
        Recréer des solutions locales, respectueuses des gens et de la planète, c’est le chantier qui se profile actuellement. Ca va prendre du temps, c’est sûr, mais il faut bien un début.

        Pour ceux qui voudraient s’obstiner à dire que c’est impossible, je voudrais juste signaler ceci (un exemple parmi beaucoup d’autres) http://www.marinaleda.com

        PS : l’opposition aux « flics » est loin d’être absolue. Ce qui est dénoncé, c’est le fait qu’ils soient au service de l’oligarchie, et pas, comme il se devrait, au service des citoyens.

      3. C’est ta solution qui est la bonne Bidouille …Il n’ y a de solution qu’individuelle , qu’égoiste meme ! , Pourquoi attendre pour vivre ?… Pourquoi n’esperer des solution que dans un troupeau ? changer de kalife ? . ….De plus les solutions individuelles pourraient etre l’amorce de LA solution collective …a condition qu’elle ne le calcul surtout pas ! La rationalité humaine est par trop débile pour égaler la complexité auto-organisatrice .

      4. Depuis quelques jours, je fais un truc « gentillet » et un peu con. Je colle une bout d’auto-collant jaune en forme de pac-man sur des pièces de 1 euro et de 50 cent.. Vous savez le petit rond à bouche ouverte qui fonce sur des « microbes » dans un vieux jeux vidéo. Et quand je m’en sert chez un commerçant pour payer. Je lui dis que cette pièce, c’est un indigné, je lui explique que le jaune c’est nous qui râlons contre le fric. Et je lui demande de faire passer et d’expliquer. Parfois, il y a de chouettes commentaires. C’est un peu bête, je sais.
        J’ai même rêvé que ce pourrait être un petit signe de reconnaissance qu’on pourrait porter sur notre veste ou notre chemise.. Je commence à être gâteux.

      5. @Kercoz
        je n’ai pas parlé d’individualisme et encore moins d’égoïsme, mais qu’elles soient de la responsabilité de chacun en tant qu’individu, là d’accord ! 🙂
        Les solutions sont collectives. Bien sûr, elles naissent en général d’une idée individuelle mais elles passent d’abord à la moulinette du débat entre ceux qui envisagent de s’y investir (2 ou 200, peu importe). Elles ne peuvent aboutir que par l’accord de plusieurs personnes dont l’intérêt d’aucune en particulier ne prédomine. Soit tous les acteurs trouvent leur content à la sortie du débat et le projet peut avancer, soit l’idée attendra de trouver d’autres soutiens, soit simplement elle ne se concrétisera pas.
        Ces solutions très locales ne sont en outre viables, que si elles-mêmes collaborent entre elles sur le même schéma.
        Je comprends bien que pour les personnes habituées à penser en termes de hiérarchie, de pyramide et de modèles idéologiques pré-machés, ça puisse dérouter. En conséquence de quoi, je peux vous rejoindre sur l’idée que LA solution globale ne passera pas par un improbable mouvement de troupeau ni par un changement de kalife, si tant est qu’il ne doive y en avoir qu’une seule d’ailleurs 😀

    2. Piotr, j’aurais tendance à dire que ce n’est pas encore révolutionnaire.
      Manque juste un pépin dans une manif d’un pays du G20 et ça explose.

  32. Le bétail humain n’est pas prêt de mordre la main qui l’exploite car c’est aussi celle qui le nourrit. Il faut pour cela avoir un sursaut de dignité, pas seulement un mouvement d’indignation. Il faut dépasser les peurs, faire fi des protections, sortir de l’étable. Lorsque l’animal humain prend conscience de la réalité de son statut, celui de maillon d’une chaîne productive et du rôle qui lui est dévolu en son sein de fourniture à faire fonctionner un circuit de production qui de surcroît le dévore, alors il ne s’indigne plus, il se révolte. Il faut chasser les bergers, ne plus rentrer dans l’étable, l’être humain n’est plus du bétail!

  33. Alerte à la décimation !
    Le dernier conseil du LEAP aux employés de banque :
    « si on vous fait une offre de départ volontaire intéressante, saisissez-la car d’ici quelques mois, les départs ne seront plus volontaires et se feront dans des conditions peu favorables. « 

  34. @ Alain A
    Réalo? J’aurais plutôt dit utopiste. Un loup reste un loup et ironiquement homo homini lupus est.
    Vive Grayson donc!

    1. Lazarillo
      j’ai toujours détesté Hobbes et tous ces pessimistes cyniques d’Angleterre qui ont inventé le monde pourri du capitalisme. C’est à force de répéter et de répéter et de répéter encore que l’homme est un loup pour l’homme que l’on est parvenu à en convaincre assez de devenir des homo oeconomicus et ainsi nous foutre dans la merde actuelle… alors que bien d’autres mondes moins débiles auraient été possibles. .

      1. Surtout que Hobbes en arrive à justifier l’absolutisme…

        Cette théorie du contrat implique un consentement à l’état de fait, implicitement… il faudrait voir chez Rousseau ce que devient ce paradigme contractuel des commencements. Il est étonnant de voir à quelle vitesse on a construit des conjectures en guise de science à cette époque, on avait déjà tendance à confondre des hypothèses avec la réalité : Rousseau : « Fermons tous les livres… » ce qui m’avait choqué en arrivant en classe de philo c’est qu’on y discutait de la pensée de Rousseau mais jamais de la réalité ethnologique sur laquelle elle portait. La question de la véracité des hypothèses rousseauistes est oubliée, on ne confronte pas la pensée à la vérité des faits (sans doute parce qu’ils sont rares), c’est le dernier souci, on ne cherche qu’à vérifier la cohérence interne d’une philosophie. On me répondra que cela va de soi, sans doute mais l’économie a pu confondre par la suite également modèle et réalité. Qui ne demande pas à croire que des produits ouvrent des débouchés aux produits, et que tout va bien ? …. On a chercher à combler les lacunes du savoir avec de belles histoires, qui tendent à faire comprendre quelque chose comme disait Dorey à propos de la psychanalyse.

        La théorie du Contrat est néanmoins un progrès par rapport à ce qui prévalait avant …. droit divin, etc. Mais finalement le sujet du contrat entre en résonance avec l’homo économicus abstrait, sans classes, sans nom… Toute la vision Occidentale de l’homme tend vers l’ipséité vide du sujet, du « moi » (Proust), individu isolé anonyme, atome rationnel, machine ? Sans doute dans la tentative de comprendre le fait humain on l’a réduit à un mécanisme. « La volonté de savoir »…

      2. Espérons qu’ils le soient encore.

        Le mythe de Robin de Bois c’est comme les revues périmées dans les salles d’attente : un peu d’évasion dans l’attente d’un monde meilleur. Le loup –encore lui…- garant de la sécurité de la bergerie? Les puissants l’ont compris, plutôt qu’un combat frontal de ce qui menace leur suprématie, l’infiltration et l’arrosage sont les meilleurs outils pour son anesthésie.

        Alors Grayson, j’ai des doutes. Ce bon vieux Bernie est bien plus cohérent et me réconcilie un peu avec l’idée d’un salut possible: http://www.youtube.com/watch?v=nBnKh6B2cMw

      3. C’est précisément la conscience de la part naturelle inexpugnable de l’homme qui permet de construire une société dont les structures permettront la cohabitation pacifique. L’homme est ce qu’il est. Le reconnaître c’est permettre le progrès social…

      4. @Nicks
        « …la part naturelle inexpugnable de l’homme « . Et c’est quoi cette part naturelle? Le loup castré par la religion de Hobbes? Ou bien le bon sauvage perverti par le société de Rousseau ?
        Il faut quand même dire que depuis le XVIIIème siècle, des sciences ont progressé et que l’on sait que les loups ne se mangent pas entre eux et que les sauvages ont dû inventer de systèmes très sophistiqués pour vivre en paix entre eux.

        L’homme donc, ni ange ni bête. mais qui fait la bête quand il veut faire l’ange… et qui fait encore mieux la bête quand il veut faire la bête… (pour moi, ce 2ème membre de phrase est la définition même de l’homo oeconomicus du néo-libéralisme: un homme qui veut faire la sale bête et y réussit plutôt bien..).

        .

      5. @Alain A

        L’homme n’est ni un animal sauvage, ni un primate innocent. Cela dit, Hobbes me paraît plus lucide que Rousseau, de façon globale. L’être humain a en lui une part que ni la culture, ni l’environnement ne peuvent changer : sa composante organique, mortelle, celle qui implique l’instinct de survie. Cependant, parce qu’elle n’est pas exclusive de son identité, l’homme peut la canaliser par la structuration sociétale (la religion a fait partie de cette structuration certes mais nous l’avons dépassée en bonne partie depuis. L’Etat a pris le relais). Pour le reste, les relations strictement égalitaires et pacifiques ont pour ce que j’en sais, toujours été cantonnées à l’échelle de la tribu isolée, à l’univers immuable.

  35. Il n’y a pas de langue privilégiée pour s’indigner, pas de lieu qui ne puisse permettre de l’exprimer.

    Ben non, il n’y a pas d’esperanto de l’indignation. Dans le dernier Le Monde des livres, pendant l’entretien Pons/Souyri il y a cette remarque « les concepts forgés en Occident et transcrits en idéogramme se chargèrent parfois d’un sens ou de nuances étrangers à leur signification originelle : la notion de Nation par exemple prendra un sens plus ethnique. » C’est du Japon dont ils parlent.
    Si la notion moderne de Nation fabriquée au 18ème en France a essaimé au point de créer une Société des Nations depuis 1945 Unies…pas besoin d’être grand clerc pour constater que ce qu’on regroupe ainsi tient d’un alliage pas tout à fait conforme à l’original. Et la notion d’indignation est tout autant une fabrique dont les coordonnées n’ont rien d’Universel. Ce constat rejaillit sur la question du lieu de son exercice.
    La mondialisation de la notion d’indignation n’est pas pour aujourd’hui ni pour demain. Pour qu’elle prenne à corps ceux qui l’éprouvent, encore faut-il un paquet de conditions qui aient amenés à sa production dans une langue « privilégiée », privée des lois des autres langues.

    1. Il y a tout de même un usage de la parole, sinon de la langue, qui s’y veut universel, mais un usage tout à fait régressif. Place de Grève ce samedi, incidemment jour où on ne fait pas grève pour manifester, le crachoir organisationnel était bien comminatoire. Il s’agissait de s’indigner assis. Bref dialogue à trois entre inconnus attrapé : « Qu’est-ce que c’est que ces conneries. On va faire la révolution à l’horizontal ? » dit-elle, « Ben vas-y exprime-le ! » dit-il en désignant un lieu aléatoire dans la masse assise, « Elle l’exprime en restant debout. », dit le troisième.

      Facilitateurs, modérateurs, chronomètres et code manuel pour opiner silencieusement au contenu du locataire de la parole. Tout ça au nom d’une déjà satisfaite démocratie directe que ce « nous » (autoréférence des « indignés ») serait en train d’inventer, à l’ombre des paniers à salade débonnaires qui n’ont pour mission que d’éviter que le sitting passât au lying. Donc pas de déambulations, nul ne choisit son voisin ni n’en change, pas de huées, ni d’interruption spontanée, ni d’approbation bruyante, par conséquent ni écoute ni parole au risque de ce qui est dit : le narcissisme du locuteur y est si précieux. On ne pense ni ne parle de la même manière assis que debout, ça ne péripatétite pas, ça s’approprie son bout de la place publique, et même ça se photographie beaucoup.

      L’idéologie de l’absence d’idéologies, son comble, l’amnésie obligatoire y règne, et ce non sans organisation. Indigne des expériences de démocratie directe d’antan où les poings se levaient pour autre chose que se montrer mais à destination de leur usage et des ennemis désignés dût-il être le locuteur lui-même et où l’on savait s’entendre debout. Et je passe les slogans indéterminés que j’ai notés, mais qui expliquent comment ce mouvement paralysé est d’ores et déjà récupérable par ses ennemis, Draghi et Trichet aux premiers chefs. Si cela devient quelque chose il faudra que cela sache se lever, condition pour parler et écouter publiquement par soi-même.

      Pour anticiper toute réaction à ma présente intervention, que je vois venir gros comme une maison, je précise que je ne fais pas, en creux, l’apologie de l’impatience hystérique, j’aime trop les temps de paroles pour ça, mais je fais bel et bien le procès de la passivité. Je ne confonds pas l’attitude et la posture.

      J’éprouve une répulsion similaire à l’égard de ce qui s’est raconté sur ce blog, notamment du 3 au 6 octobre 2011. Schizosophie renâcle.

      1. Ah tiens, là je suis d’accord avec vous schizosophie. Mais bien évidemment, nous divergerions sur l’explication et les aboutissants de cette constatation…

      2. @juan nessy, le 17 octobre 2011 à 11 h 17
        Redoublant Nesso, gros progrès en dialectique, je vois bien un lien, mais non exclusif, entre l’actif cristallisé et la passivité éprouvée.

      3. @Schizosophie:

        Bien reçu  » le lien » dont la seule excuse , pour ce qui me concerne , est que je suis redoublant depuis trop d’années pour jouer les chefs de classe ( et encore moins les professeurs ) . Et comme en plus j’ai,mal partout que ce soit debout , assis ou couché , je ne sais pas trop comment me mouvoir pour être utile .

        Je n’en suis pas encore à identifier la retraite avec la dialectique . Mais il est vrai que l’on pense souvent dialecticiens quand on dit dialectique .

        Merleau-Ponty a-t-il écrit sur l’indignation ?

      4. @juan nessy 17 octobre 2011 à 14 h 42
        A ma connaissance Merleau-Ponty n’a pas écrit sur l’indignation proprement dite, mais Humanisme et Terreur (1947) peut être lu comme hanté par ce thème. Méfiance : c’est un nid à controverses.
        Sinon, de mon point de vue, vous n’avez pas d’excuse à faire valoir, il n’y avait nulle accusation sous-jacente dans mon propos à votre égard. Retraité mais pas retiré, vous jouez bien mieux que les utilités.

      5. @schizosophie 17 octobre 2011 à 09:59
        J’ignore si c’est l’usage de la parole voire de la langue qui s’y veut universel mais au moins un usage de l’indignation qui lui le serait et donc ça nous donnerait raison à discuter de son extension à la parole et à la langue comprises. Debout/assis …couché, ça m’évoque le maître chien et ce cher Pavlov, on a de bonnes manières et on est bien élevé quand on manifeste dignement son indignation d’après votre témoignage. Je crois vous avoir déjà écrit ailleurs que je préfère quelque chose plutôt que rien même si cette pétition de principe produit des regrets parfois. Bon le mouvement est sympathique, déjà pour l’adversaire donc pas méchant. Sauf exception, ce qui se reproduit de façon virale me laisse penser que ça ne rencontre pas de résistance. Alors que la résistance est plutôt le signe de la frousse du changement. Façon de dire autrement mon accord sur votre remarque d’idéologie d’absence d’idéologie. Bah avant de croiser plus étoffé, j’avais bien collé au Peace and Love hippie de mon adolescence, qui avec le recul a laissé quelques traces et effets tout de même donc ça me rajeunit ! C’est peut-être le recours à l’impératif du « Make love not war »… impératif qu’on retrouve dans le « Indignez-vous » qui me fait associer les deux, mais j’offre toujours quelques réactions interrogatives et résistantes à l’impératif. Merci pour Duras, un vrai plaisir de vraies questions.

      6. P.S. c’est le cas de l’écrire, quelqu’un se demandait pourquoi ça marchait pas trop en France ces rassemblements ? hypothèse : l’organisation des primaires PS pourrait avoir joué la fonction de vase, communicant bien sûr.

      7. Mon Dieu, que cela doit être pénible d’être aussi intelligent que vous Schizosophie. Vous avez compris tant de choses que les errements de ces Indignés vous indignent…. Peut-être devriez-vous avoir un peu plus d’indulgence et leur laisser faire leurs expériences et leurs erreurs.

        Après, tout, les gens intelligents comme vous et moi, quel monde leur avons-nous préparé ? Devons-nous être fiers de nos constructions?

        Bien sur, le narcissisme… Bien sur la naïveté… Bien sur l’angélisme qui se fera brutaliser si la récré dure trop longtemps… Mais ils ont 20 ans et ils nous emmerdent en attendant…

      8. @Rosebud1871 le 17 octobre 2011 à 15 h 52 et Alain A le 17 octobre 2011 à 16 h 57
        Fin mai 2011, concernant Paris, j’étais à deux doigts d’attribuer les déficiences formelles, et donc fondamentales, de ce mouvement paralysé à l’âge des participants. Mais de visu j’ai dû constater que la jeunesse n’y fut pas pour grand’chose, d’autant que d’autres jeunes, bavards ou frénétiques, recommandables ou pas, politisés ou non, sont moins assis. Cette observation s’est imposée à moi plus intensément encore samedi dernier. C’est pourquoi j’attribue ces lacunes plutôt à l’époque qu’à la génération. Un jeunisme pacifiant, artificiel mais culturellement et commercialement matraqué est passé par là entre-temps, et son efficience a joué aussi sur les devenus vieux sans être adultes, avec son chapelet de joujoux peu durables et offerts à crédit et leur effet miroir.
        @rosebud1871
        Bien d’accord avec votre équivalence entre résistance et frousse. Et sur Pavlov, être debout par obligation est tout aussi chiant, les militaires, parfois certains militants, le savent très bien. Si la primaire est un vase en matière de démocratie directe, c’est qu’il y a rien plutôt que quelque chose. Et merci à Straub et Huillet itou.
        @Alain A
        « 20 ans ? si je tenais le con qui disait que c’est le plus bel âge de la vie ! » citation approximative de je ne sais plus qui. N’empêche, certains l’ont, l’avaient et l’auront compris, parfois dès 20 ans, mais sans résignation. L’intelligence, même reçue avec son emballage ironique, ne fait rien à l’affaire. D’ailleurs qu’est-ce ? La denrée la plus partagée disait à peu près Descartes, qui ne parlait pas encore de denrée ? En tout cas, si cela existe, quelque chose qui laisse faire les autres et prend les erreurs et les expériences pour tels, voire s’en nourrit exotériquement, qu’elles soient siennes ou d’autrui.

  36. Et la France dans tout ça ? Encore à la traine.
    Il est vrai que les CRS veillent dans notre pays, qui n’a de démocratie que les apparences.
    Ce mouvement est éminemment nécessaire, mais a-t-il eu une influence quelconque sur les politiques?
    A Athènes, les rassemblements sont impressionnants, depuis des mois, mais le gouvernement continue de céder aux pressions de l’UE.

    1. Il n’est pas encore temps pour nous. Nous n’avons pas encore assez souffert (nos avantages sociaux ont permis d’amortir le choc, mais vu qu’on veut nous les enlever!).

      De plus, je doute que des français en colère soient aussi pacifiques.

      PS: le moment se rapproche fortement.

    2. @Gbenichou

      On atteint là et rapidement les limites du mouvement des indignés. Même en Grèce les effets, malgré la mobilisation plus importante, mais encore finalement assez restreinte au regard de la population totale, sont quasi insignifiants sur la politique menée par le gouvernement socialiste. La France est encore un pays où une grande majorité de la population, grâce à l’inertie du modèle social protecteur, ne souffre pas énormément, matériellement parlant, ce qui ne favorise pas les mobilisations. Par ailleurs, notre pays, possède une vraie tradition politique. Si les gens commencent à bouger, on verra la différence avec les gentils indignés, car il y aura une direction idéologique qui émergera assez rapidement. Mais nous n’en sommes pas là…

  37. Samedi 27 août 2011, à Jackson Hole, Christine Lagarde a parlé de la situation économique et financière. Surtout, elle a prononcé une phrase très importante en ce qui concerne l’Europe.

    Elle a dit ce qu’elle pensait de la situation financière en Europe : « banks need urgent recapitalization. »

    « En Europe, les banques ont besoin d’une recapitalisation urgente. »

    http://www.imf.org/external/np/speeches/2011/082711.htm

    En clair : les banques européennes sont sous-capitalisées. Le ralentissement de la croissance dans tous les pays d’Europe va avoir des conséquences dévastatrices sur les banques. Si par malheur il n’y avait pas de recapitalisation, les banques européennes feraient faillite.

    Le 27 août, Christine Lagarde s’est fait attaquer par tous les bisounours européens.

    Le 27 août, tous les bisounours européens ont affirmé que les banques européennes étaient solides, que les banques européennes n’avaient pas besoin d’être recapitalisées, et patati, et patata.

    Aujourd’hui, le 17 octobre 2011, la réalité a explosé tous les beaux discours des bisounours européens.

    Aujourd’hui, tout le monde sait que les banques européennes doivent être recapitalisées de 298 milliards d’euros selon Goldman Sachs, de 221 milliards d’euros selon Credit Suisse.

    1. Goldman Sachs?
      Récemment Vigneron citait un texte de Baudelaire où ce dernier parlait d’un entretien avec le patron de Goldman Sachs

  38. Bonjour,

    J’aimerais réagir sur 3 commentaires.

    kercoz

    Est ce vraiment une réaction pour changer de système , ou simplement une demande d’un meilleur partage du système ? …..Pas sur que l’ on s’indigne sur la bonne cible .

    Je comprends très bien ces types d’analyses qui me semble hâtives. Cela semble être une critique possible pour qui n’a pas rencontré le mouvement. J’étais à la manifestation de Bruxelles, et quiconque a fait quelques manifs a compris que ce qu’il s’y passait n’était pas seulement une manif. C’était quelque chose de plus. Elle a été préparée pendant une semaine, avec des ateliers de réflexion, des groupes de travail et surtout une langue commune. Il y a une manière de communiquer, de parler de sujets importants (de la souvaireneté alimentaire à la compréhension de la dette) de manière horizontale, avec respect, avec parfois des centaines de personnes qui ne se coupent pas la parole, et qui parlent des langues différentes. Qui n’a pas été dans les assemblées qui ont lancé et cloturé la manifestation ne peut voir quelle revendication unifie réellement les gens qui se sont rassemblés. Cette revendication, c’est celle de la « démocratie réelle ». Si le contact passe si mal avec les acteurs politiques existants, c’est précisémment qu’on leur adresse la critique de ne pas élaborer un objectif clair. C’est parce que l’objectif clair, c’est de changer radicalement la manière de choisir les objectifs. La non-violence est primordiale dans ces actions, et elle dépasse de loin le fait de « ne pas casser les vitrines. » C’est une non-violence dans la manière de communiquer et de prendre des décisions, mais aussi dans la manière de s’organiser. Il ne s’agit pas d’un mythe hyppie. En réalité, même si je pense que tout ça est très éloigné des théories et mouvements anarchistes, ce que j’ai découvert dans les assemblées de cette semaine, c’est que « l’ordre, moins le pouvoir », en faisant certains choix dans la manière de communiquer.

    Monsieur HR

    L’intitulé 99% me convient bien.
    Par contre gare aux illusions spontanéistes.

    A nouveau, il faut ne pas avoir été à la rencontre des gens qui se sont mobilisés. Ce n’était pas un appel à rejoindre des revendications toutes faites, et les gens que j’ai rencontré seraient, comme je le suis, désolé que nous n’ayons pas réussi à faire passer ce message. C’était un appel à la rencontre et à la discussion. Aux prochains rassemblement, j’invite les gens qui se posent des questions à ne pas se les interroger de leur bureau, à ne pas revenir à cette armchair anthropology que Malinowski s’est évertué à déconstruire, et à aller à la rencontre des gens, à chercher des assemblées et je dirais même, à organiser vous-même vos ateliers. Les codes à utiliser pour parler ensemble sont disponibles sur divers sites.

    Ce mouvement n’a rien de spontané. A bruxelles, 400 espagnols sont arrivés samedi passé de Madrid et Barcelone à pieds. Ils ont campés dans de nombreux villages et villes, ils ont discutés, ils se sont fait aidés, expulsés, ils se sont réorganisés. Ca n’a rien d’une manifestation syndicale. Ce qui compte – et c’est la même chose pour les révolutions arabes, qui n’ont pas encore été abordée sous cet angle – ce n’est pas à quoi mène le mouvement et ce qu’il revendique, c’est que sommes-ils en train de créer en campant dans les parcs ? en discutant ensemble ? Comment chient-t-ils et comment mangent-ils ? Quelles formes d’organisation sociales se mettent en place à un niveau micro mais général hors de tous les réseaux existants (économique, étatique), pour des choses aussi concrètes que les fonctions biologiques primaires qui imposent des décisions collectives avec plein de gens différents et sans représentants (cette dernière remarque est fondamentale) ? J’ai été, outre tout cela, sidéré de voir le niveau très élevés des analyses dans les débats, et la pédagogie mise en place.

    En Espagne, le mouvement est organisé depuis un an. Ils ont traversés la France durant 2 mois. Spontané ? Je ne crois pas, je crois que c’est l’émergence visible d’un réseau d’organisations qui s’est mis en place pendant des mois, voire des années.

    yvan

    indis-pensable.
    Heureusement que tu as un blog pour être important. Tu sembles d’ailleurs être important pour blogspot qui ne t’impose pas de pub.
    Si tu étais Français, tu saurais que les cowboys réclament que les Français leur donnent des cours de manifs car ils se sentent un peu courts sur le sujet. (…)

    Voilà le type de remarque qui nous indignent et je la tiens pour exemple. En assemblée, Mr Yvan serait vite recadré. Le ton de cette remarque n’a pas beaucoup d’intérêt, elle est faite pour blesser. Elle ne discute pas des arguments et réagit à côté de la plaque, j’ai meme du mal à comprendre pourquoi elle a été validée. Quelqu’un exprime ses sentiments sur une expérience qui a été forte à Bruxelles. On répond « si tu étais francais tu saurais qu’on est des glands. » Nous nous indignons contre les gens qui n’écoutent pas ce qu’on leur dit. Et il ne s’agit pas seulement d’entendre, mais d’écouter. Je vous invite à relire plusieurs fois, à tête reposée, le post auquel vous réagissez, et à vérifier si votre réponse est adaptée. Vous vous imposez, et nous en avons marre de nous faire imposer des choses. Ce que nous cherchons, c’est le dialogue.

    En conclusion, dit, il s’agit d’un ras-le-bol envers le cynisme, mais pas seulement de la finance. Il s’agit aussi d’apprendre à nous écouter les uns les autres, et il ne s’agit pas d’une métaphore, mais de mettre en place des techniques de discussions qui n’écrasent pas, qui n’imposent pas le pouvoir sur l’autre, de créer un langage commun. Il y a deux choses dans ce mouvement qui m’ont fait comprendre son importance, parce qu’il contient des éléments que je n’ai pas vu ailleurs. D’une part, une réaction (à la crise, par indignation), d’autre part un projet (de « démocratie réelle », par la communication non violente – rien avoir avec rosenberg). Reste à savoir quel sens sera donné à cette notion de démocratie réelle, sens qui est en train de se créer, de se chercher, et c’est un travail anthropologique qui pourra le faire.

    1. Bonjour,

      Ce que vous essayez de faire, c’ est de construire une conception.
      Pour cela, il faut admettre qu’ il n’ existe pas une vérité immanente « en dehors de nous », qui n’ attendrait que d’ etre découverte ou assénée, mais que nous la construisons, nous l’ inventons.

      C’ est très difficile a admettre pour un cerveau enfermé dans une croyance aveugle à une idéologie. L’ individu ainsi formaté va tout faire pour nier la réalité en construction, conformément aux buts finaux de l’ idéologie, plutot que la « tordre » grace a sa contribution patiente dans la construction, dans la conception de la vérité.
      C’ est une sorte de raccourci assez dangereux comme la ligne droite pour aller du K2 au K1 sur l’ Everest, si on a pas d’ ailes, c’ est embêtant.

      http://www.editions-bayol.com/PMF/ch1s5_1.php
      http://arxiv.org/pdf/0801.1893

      1. « un cerveau enfermé dans une croyance aveugle à une idéologie » ………. comme…… un cerveau d’ingénieur par exemple?

      2. D’ ingénieur… Pourquoi pas ?
        Et de toutes sortes d’ ayatollahs, y compris de la zénitude ou du grand néant ou de toute autre dinguerie qui se regarde le nombril sans tenir compte de la parcelle de vérité qui existe dans tout point de vue formulé sincèrement.
        C’ est tout ?

    2. 99% d’accord @Gregm
      Et j’ai eu cette impression davantage lors des assemblées que dans le cortège de manifestants.

    3. @Gregm

      Admettons que votre méthode soit la bonne. A partir de quelle proportion de la population convaincue pensez vous que le mouvement pourra , par inertie, puisque sans violence, sans travail de prosélytisme, faire basculer la société ? Et ce nombre alors réuni ne condamnera t’il pas le mode opératoire, très individualiste fondamentalement, par la nécessité de synthèse et de délégation ? J’ai parfois l’impression que l’expérience des communautés post soixante-huitardes, n’a pas été analysée…

    4. @gregm:

      ////// Reste à savoir quel sens sera donné à cette notion de démocratie réelle, sens qui est en train de se créer, de se chercher, ////////
      Cette phrase montre que vous etes en « croyance » de démocratie. Mot formule , magique . Vous pensez qu’il sagit de partager mieux le gateau , de changer de calife ……
      Mais la démocratie n’ a jamais existé qu’avec des esclaves …réels ou virtuels … Et sans énergie gratos , plus d’esclaves virtuels pour certains …ou beaucoup moins pour tous ! .
      Ou alors ..plus de démocratie , plus d’équité ou d’égalitarisme a « se chercher » .
      Le fait de croire a des lendemains qui chantent peut etre une forme d’arnaque , une croyance qui va faire le jeu de démagogues …..Nous ne sommes PAS DANS UNE CRISE , puisque nous ne retrouverons pas la situation anterieure. C’est ds ce sens que je crains que les « indignés » , ne soient indignés que de ne pas perpétrer le consumérisme obscène de la génération précédente .
      C’est humain , mais ça occulte les vrais problèmes .

      1. Bonjour,

        Je réalise que je n’ai pas répondu à tout, mais j’avais envie de réagir aux commentaires ce soir, parce que je les trouve légitimes et constructifs.

        A nouveau, j’insiste : je n’ai pas observé cet attrait pour le consumérisme, je ne crois vraiment que ce soit ce qui soit au fond du mouvement, du moins pas suite aux discussions que j’ai eu. Il y a un profond motif d’indignations qui ne sont pas celui de ne pas participer à la société de consommation.

        Quelqu’un a mentionné, par exemple, le fait que de nombreux intellectuels d’acteurs politiques traditionnels sortaient des rangs de leurs institutions pour avoir une réflexion globale et coordonnée dans les assemblées populaires. Je pense que cette intuition est vraie, j’ai vu, dans les organisations d’assemblées, beaucoup de chercheurs d’ONG que je connais. Les questions que ces ONG soulèvent sont abordées collectivement, mais plus du point de vue de l’ONG, du point de vue d’individus participant à une action collective. C’est pour ça que j’ai trouvé les analyses assez haut niveau.

        Ce qui est intéressant, c’est d’avoir partagé des expériences internationales. Il y a des motifs d’indignations très profonds, et je vais vous en donner trois, tout simplement qui partageront peut-être mon expérience.

        Le premier vient d’une espagnole avec qui j’ai discuté. Il concerne les expropriations : désormais, si on ne paie pas son loyer en espagne, on est exproprié, mais la personne qui s’était porte garante aussi. Avec 40% de chomage, vous perdez votre boulot, vous ne savez plus payer votre loyer (le système de sécurité social en Espagne est proche du zéro), les huissiers vous mettent dehors, puis vont chez votre mère malade et la foute dehors. C’est l’expérience de la jeune fille avec qui j’ai parlé. En réponse, des comités de quartiers se sont créés avec des call centers, pour mobiliser le voisinage contre les expropriations.

        Le second vient d’un médecin grec. Il dit avoir perdu 40% de son salaire en un an. Il est dégouté de ce que dit la presse, que les grecs ont « profités » pendant des années. Actuellement, on n’a plus accès aux soins après 6 mois de chômage. Pour se faire soigner en hopital, il faut prouver qu’on a payer ses impots. L’accès aux médicaments est radicalement fermé et la plupart des services hospitaliers sont fermés, faute de budget.

        Le mien, mon principal motif d’indignation (mais j’en ai d’autres), c’est de devoir foutre ma mère en home. Ce truc me terrifie depuis que j’ai vu ma grand mère y entrer, il y a 10 ans. Je ne vois pas d’alternative : le système n’est pas fait pour qu’on puisse la garder à la maison, la qualité des homes est minables, c’est hyper cher et en plus, alors que c’est déjà un système franchement révoltant, il faut se battre pour avoir une place. Il n’y a pas de solutions à ce type de problème autre qu’un changement structurel.

        Je pourrais vous en citer des dizaines d’autres.

        C’est ce changement structurel qui est au coeur des débats. Peut être que le programme des ateliers de la semaine passée au campement des indignés à Bruxelles vous aidera à comprendre les enjeux de réflexion : bxl.indymedia.org/system/photo/2011/10/07/2143/programma.jpg

    5. @ Gregm

      Votre discours, lui, est parfait. Les Indignés sont un monde à part, une bulle en apesanteur et je vous souhaite le meilleur. Vous avez mis en place une démocratie réelle, effectivement. Bravo!
      Seulement, si je parle de bulle en apesanteur, ce n’est pas par hasard.
      Cet « idylle », ce « monde parallèle » que vous avez tous mis en place a -qu’on le veuille ou non- une masse. Cette masse -encore infime pour l’instant- est ce qui la relie à la pesanteur terrestre et donc à la réalité. Réalité pécuniaire avant tout par exemple.

      Je suis franc avec vous. L’Univers des Indignés, je l’ai vécu de mon côté. Liberté, égalité, idéaux, liens plus sincères avec ses frères humains, respect d’autrui, respect de la nature, anti-cynisme, . Tout cela fût mes combats, il y a deux ans et ce qui m’a rappelé à l’ordre de ce petit paradis terrestre, ce fût… l’argent.

      Alors, pensez à cela: lorsque vous n’aurez plus droit à vos allocations de chômage, lorsque Papa et Maman (ou Grand-mère) seront plus pauvres qu’aujourd’hui et vous diront de trouver un VRAI travail, quand les politiques monteront d’un cran dans la répression (pour des question d’hygiène ou de sécurité, ils vous feront un de ces deux coups), c’est-à-dire lorsque la pesanteur sera plus forte qu’aujourd’hui, ayez conscience que sans PROGRAMME, votre bulle n’ira nulle part. Elle se crashera lamentablement sur la croûte terrestre de la réalité politique et financière.

      Sur ce , vos propositions viendront, j’espère. Pour l’instant, vivez votre liberté, c’est un bonheur, je l’admets. Réveillez-vous un jour quand même…

      1. Je me sens obligé de répondre, parce que vous m’attaquez sur l’ethos.

        J’ai 31 ans, j’ai 2 boulots, j’étudie un master en même temps, j’aide ma mère qui se fait exproprier, et je n’arrive pas à m’en sortir – en vivant pourtant en dessous du seuil de pauvreté (c’est à dire moins de 950€ en Belgique).

        Ma mère ne sera pas plus pauvre qu’elle ne l’est aujourd’hui, et je vous invite à ne pas projeter votre situation sur la mienne. Vous analysez le mouvement en terme de programme, je lis en terme d’expérience ponctuelle dans mon existence, et sa force aujourd’hui, est d’avoir montré à un tas de gens comme moi, que je ne suis pas tout seul à penser que ce système est foutu, et qu’on peut en discuter collectivement.

        Ayez conscience vous-même.

      2. je n’arrive pas à m’en sortir – en vivant pourtant en dessous du seuil de pauvreté (c’est à dire moins de 950€ en Belgique).

        Ca veut dire que vous dépensez 950 euros par mois?
        Mais si vous en gagnez par exemple 1,5 voire 2 fois plus grâce à vos deux boulots, il ne faut pas parler de seuil de pauvreté, mon ami…

        Je commence à penser que certains commentaires allaient dans le bon sens: les Indignés s’indignent de ne pas pouvoir être de gros consommateurs…
        Je vous en prie, prouvez-moi le contraire!

      3. @Tim k
        Carton rouge. Je vous demande même pas si vous vous êtes relu avant d’envoyer cet infâme colombin. Je suis certain que vous l’avez fait; il vous sied trop pour qu’il en soit autrement.
        Il semblerait que vous ayez sacrément changé depuis vos fabuleux « combats d’il y a deux ans », crashés sur le mur de l’argent. On dirait bien que vous y êtes resté collé sur le mur, comme un drosophile de septembre sur mon pare-brise.

      4. Je pense que vous confondez le mouvement de Saint-Gilles – qui était du grand n’importe quoi, avec ce qu’il s’est passé cette semaine.

        Vous pouvez faire les calculs comptables que vous voulez, il n’est pas question de mon cas. Je gagne moins que 950€ avec un mi-temps et un quart temps .. et je dépense certainement plus, vu qu’il faut bien aider la famille.

        Mais la encore, vous cherchez à m’attaquer moi, et pas mes propos. Je pense que j’ai essayé d’être honnête en relayant la journée de samedi. Si vous vous basez sur la place Moscou, c’est une erreur, c’est incomparable à ce que j’ai vu la semaine dernière. Je pense que j’ai dit tout ce que j’avais à dire.

      5. @ Vigneron
        Vous êtes totalement à côté de la plaque…
        @Gregm
        Ok, autant pour moi, j’avais du mal à comprendre votre formulation « pourtant, je vis en-dessous du seuil de pauvreté »

        Courage, mon bon Monsieur! Ma situation n’est guère plus avantageuse, je ne comprends pas que les Indignés restent si pacifiques alors. Peut-être encore quelque chose à perdre…

    6. Merci pour votre texte très fort, Gregm

      Et ne vous inquiétez pas des réactions des contempteurs des tentatives de renouvellement du politique par le Indignés. Il est des gens qui veulent trouver la réponse sans chercher.
      Quand je dis sans chercher, je veux dire, comme vous l’avez souligné, sans l’expérimentation du corps quotidien et pas dans les livres où se trouverait « le programme, la théorie, la conception, l’idéologie, la synthèse…. » et autres notions idéalistes qui imaginent que LA solution est préexistante dans un esprit (divin?) et qu’on peut la découvrir autrement qu’en tentant de la vivre…

      Parfois, je sens que, dans certaines réactions, pointe confusément la jalousie, l’inconfort de vivre dans le confort matériel et de réaliser qu’on n’osera jamais faire le pas du changement personnel, de franchir le Rubicon (brrr, l’eau en en bien froide là où j’ai osé aventuré un doigt de pied… 😉 ) de l’audace existentielle. Et c’est le droit de chacun de ne pas prendre ce risque, peut-être insensé, mais de là à tenter d’en dégouter les autres…

      Rêvons, rêvons d’un jour ou jeunes cons de la dernières averse et vieux cons des neiges d’antan arrêteront de dénigrer le chemin des autres.,

      1. @Alain A

        Sans vouloir en rajouter, je crois que la solution des indignés a déjà été tentée. Il ne s’agit pas de dégoûter, mais de faire prendre conscience que ce mouvement a besoin de structuration. Cela dit, elle viendra toute seule si le nombre augmente. Le mouvement prendra alors une tout autre forme, celle d’un collectif véritable, quand l’expression actuelle me paraît fortement teinté d’un individualisme qui ne dépareille pas dans le système.

      2. Ce qui me dérange, c’est que ce qu’explique notre ami n’a pas marché dans le passé: comme le souligne Tim K, nous sommes plusieurs à avoir participé à ce genre de choses dans le passé. Il n’en a résulté rien, pire, il en a résulté certainement d’autres façon de contrôler les peuples.

        Du coup, on peut s’interroger.

      3. Ce que j’ai essayé de dire, c’est que, ayant participé à ces choses par le passé, je pense – mais je peux tout à fait me tromper – que j’y ai vu quelque chose de nouveau dans ce mouvement, qui ne ressemble pas aux initiatives passées.

        Et que c’est précisémment pour les raisons qu’on décrie qu’il est neuf. Mais à nouveau, ce n’est qu’une impression, et j’ai argumenté les points pour lesquels je pense qu’il est différent.

        Je ne peux pas faire plus, pour le reste, il faudra voir.

        Bien à vous,

    7. J’ai beaucoup de mal à comprendre certaines des critiques qu’on me fait, je vais y répondre du mieux que je peux.

      A Tigue : On m’accuse d’être dans une idéologie. C’est peut-être vrai, mais j’ai l’impression que vous cherchez surtout les éléments qui vous permetteront de démontrer qu’il y a idéologie. Je dirais plutôt qu’il y a un discours qui se construit, et un savoir, un savoir pratique qui se construit également. Je ne nie absolument pas ces faits et je serais un bien mauvais sociologue – ce que je suis – pour ne pas le reconnaître. Je n’essaie pas de construire une conception. Cette conception se construit, de fait, mais je ne cherche pas à « essayer » de le faire : je ne pense pas qu’un savoir et qu’un discours soient autre choses que des constructions. Ce que je constate, c’est que la spécificité de ce mouvement est que, justement, il construit son propre discours, ses outils propres d’analyse et d’organisation.

      A me relire, on pourrait m’accuser de populisme « tout ce qui vient du peuple est bon ». Je ne pense pas que ce soit vrai. J’ai lu le commentaire de Schizosophie qui est à l’anthithèse de mon expérience : j’ai choisi de ne pas y répondre, non pour l’ignorer, mais parce que je n’ai tout simplement pas la même analyse et que je respecte la sienne. Les deux sont présentées, vous vous ferez votre avis.

      A Nicks : Je n’ai pas dit que « notre méthode est bonne ». Je constate simplement ce qu’il se passe, j’essaie de comprendre. Je suis très surpris qu’on m’accuse d’imposer un discours idéologue et construit. Je ne suis pas un fervent activiste de ce mouvement, je suis un gars qui s’est pointé dans leurs réunions la semaine passée, j’ai fait 2 ateliers, j’ai discuté, et j’ai été à la manif. Je me base sur une expérience que j’ai trouvée positive. Je ne suis pas le porte-parole d’un tas de gens qui se revendiqueraient représenter universellement tous les groupes sociaux. Je pense que prétendre cela, cette question de se porter en porte-parole universelle, c’est se réduire à une analyse très réductrice de ce que j’ai pu observer. Je n’ai jamais dit que cette méthode était la bonne, et la preuve en est que Schyzosophie la rejette – et si elle le fait, elle n’est sans doute pas la seule. Ce que je dis, c’est que quelque chose, qui ressemble à la constitution d’une pratique collective nouvelle (et je ne dis pas qu’elle nouvelle de manière générale, mais les codes et les modes d’organisation qu’elle choisit sont nouveaux). Bon ou mauvais, ce n’est pas la bonne question. La question c’est qui étouffe-t-elle ? Et je pense que ce sont les enjeux à déterminer aujourd’hui. Je vais revenir sur la question de « faire basculer la société » ensuite.

      A kercoz : j’ai peur à nouveau de m’être mal expliqué. Je n’ai pas dit que la « démocracie réelle » était quelque chose de bien, ni même que la « démocracie » l’était. Ce serait trolling, parce que ça nécessiterait une vie d’analyse. Honnêtement, je suis très sceptique vis-à-vis de la notion de démocratie directe. Ce que j’ai essayé d’apporter avec mon commentaire, c’est ce que je pense avoir observé du mouvement, c’est à dire une volonté de « démocratie réelle ». Je ne sais pas du tout ce que ça veut dire, ni si c’est bien. Mais cette notion est au coeur des assemblées. Je suis très surpris qu’on me l’attribue, je l’ai simplement observée.

      Enfin, je vais répondre à Kercoz et à Nicks, et sans doute à d’autres, sur la question de « faire basculer la société » et « les lendemains qui chantent ». Je pense qu’actuellement, les outils conceptuels permettant d’analyser le politique sont dépassés. Il faut sortir des catégories, et l’impression que vous me donnez, c’est d’utiliser les vieux outils. Ce n’est pas un procès d’intention – moi meme je me sens démuni – et je vais argumenter.

      A nouveau, je pense qu’il ne faut pas avoir été à la rencontre du mouvement pour penser qu’il est révolutionnaire. Je n’ai jamais, mais alors jamais, ressenti l’impression que les gens voulaient faire la révolution. C’est quelque chose de plus profond que cela. Le coeur des discussions dans les assemblées est « comment trouver un nouveau mode de vie ». Il ne s’agit pas de prendre le pouvoir, d’attendre la révolution brutale des rapports de production, ou autre théorie révolutionnaire. Les questions qui se posent sont très concrètes et ne cherchent pas à fixer un but au mouvement. Les gens que j’ai rencontré ne se sont pas demandé ‘comment notre mouvement va-t-il faire tomber wall street », mais « comment, à partir de maintenant, on peut consommer ou mettre en place des circuits de consommation des aliments qui ont un impact qui ne soit plus négatif sur les pays du sud ». En réalité, les questions qui sont abordées sont très proches de celles de ce blog, que je suis de près depuis la crise de 2008.

      Vous ne souhaitez pas l’entendre, et vous voulez me prendre pour un apôtre de la révolution, soit. Je pense très sincèrement que c’est une conclusion hâtive. Je suis aussi travailleur social, et je suis très désillusionné des formes d’actions collectives qui ont pu avoir lieu dans ma vie , et qui ont tenté des alternatives : la violence et le pouvori dans les squats, etc.

      Ce qui compte, ce n’est pas où va le mouvement, c’est comment transforme-t-il la vie quotidienne des gens qui participent aux assemblées ? Depuis cette semaine, j’ai appelé ma vieille mère tous les jours – que j’ai un peu délaissée, j’ai invité mon voisin à bouffer, et je dis bonjour dans le métro. Vous trouvez ça ridicule ? Soit. Ca donne des airs de conversion ? Soit. Marre du cynisme.

      Je vais illustrer cela d’une parabolle : celle de Napster. Napster a été le point central d’une nouvelle pratique sur le net : le téléchargement de musique hors des circuits d’éditions. C’est une pratique incompatible avec le système de l’édition et condamnée par la loi. Quand Napster a été condamné, le peer2peer est né : une pratique diffusée de téléchargement. Le problème intéressant que Napster pose, ce n’est pas Napster en lui-même et son procès, c’est la diffusion du peer2peer. On peut appliquer le même raisonnement à Wikileaks. On peut le faire pour ce mouvement. Quand ce mouvement sera terminé, parce que les gens ne camperont plus, il ne sera pas fini. Parce que les gens qui y ont participé ont découvert quelque chose et qu’ils vont le porter dans leur quotidien.

      Nier l’impact des représentations sur les pratiques de gens qui ont vécus, ou même pas, qui ont observés ce mouvement, c’est passer à côté de l’observation des rapports humains.

      Je suis loin d’être populiste, je me pose beaucoup de questions. Notamment « qui sont ces gens ? » Parce qu’à nouveau, si vous m’identifiez au « militant moyen », vous faites une erreur de réduction qu’il faut corriger. Je n’ai jamais campé, je n’ai suivi que de loin. Je pense que l’enjeu actuel de ce mouvement est de trouver les outils qui permettront de savoir : quels groupes le composent ? Quels intérêts sont derrières ces groupes ? En quoi ces intérêts sont-ils compatibles et incompatibles ? Et enfin, pour sortir un peu du paradigme lutte des classes, en quoi ces groupes peuvent se coordonner à l’encontre d’un ennemi commun, les 1%?

      Parce qu’évidemment, imaginer que les gens qui ont organisés et participés au mouvement des indignés sont un groupe homogène et universel, ce serait absurde. Mais on peut vraiment s’interroger sur le fait que l’espagne est le pays qui a le plus rassemblé, avec son 40% de chomage (et pourquoi pas autant la grèce ? Vraies questions de sociologie dont je n’ai pas les réponses). Ce qu’il faut comprendre je crois, derrière ce 99%, ce n’est pas la volonté de s’affirmer comme un groupe qui représente universellement tous les gens qui ne sont pas les 1%, mais comme un groupe qui a choisi comme cible spécifique le fameux 1%. Ce n’est pas un processus d’identification « interne », qui se définit comme groupe, mais qui se définit « contre » un groupe spécifique.

      J’espère que mon propos aura été nuancé et plus clair.

      1. Merci et bravo gregm. Votre témoignage comme votre analyse empuantent ce fil de sincérité, de justesse, de sensibilité, de vérité, bref, d’intelligence.

        @ fujifilm
        Je l’ai parcouru à midi, indispensable la brochure du collectif castoriadien, effectivement.

      2. @Gregm:
        Merci pour cette longue réponse .
        Pour préciser mon intervention , je dirais que je ne crois plus du tout aux modèles « constructivistes » , en raison de notre impossibilité a seulement approcher la stabilité des outils complexes du modèle « naturaliste » .
        ///////// « comment, à partir de maintenant, on peut consommer ou mettre en place des circuits de consommation des aliments qui ont un impact qui ne soit plus négatif sur les pays du sud ». ////////
        voilà qui m’intéresse , et l’impact sur les pays du sud me préoccupe moins que la recherche structurelle qui réenchanterait notre système . Mais ces circuits doivent s’auto organiser et , au grand jamais etre « planifiés ». Avec une décroissance de production energetique inéluctable et réguliere , notre système devra se stabiliser sur un modèle qui pourra paraitre catastrophique pour certains , mais suffisant pour d’autres qui placent le bonheur ailleurs que sur le luxe .

      3. Cher Gregm,
        Je ne vous accuse pas d’ etre dans une idéologie, j’ essayai simplement de proposer le mot  » conception » sur le travail que vous faites collectivement, en vous mettent en garde contre l’ idéologie qui se tient pour définitivement vraie.
        Le problème qui va se poser bientôt sera celui des réactions divergentes lorsque l’ ensemble des participants auront pris conscience du résultat de leur conception et n’ en assumeront pas necessairement les conséquences en raison de leurs origines sociales hétérogènes (certains auront plus a perdre que d’ autres).
        Tous ne réagiront pas de la même façon, ne partageant de façon certaine que ce sentiment d’ indignation. Mais ce travail de conception est utile au niveau individuel, comme un exercice peut l’ etre avant une épreuve.
        Il ne faut pas trop attendre de ce type de mouvement dont la fonction première est de décevoir (deceive en anglais, c’ est tromper), le vieux peuple de France ne s’ y trompe pas et va plutôt voter.

      4. Félicitations! Le discours est élaboré.
        Cela dit si votre expérience personnelle a l’air d’être très intéressante, j’espère que les Indignés ne prennent jamais le pouvoir. Le système est déjà assez totalitaire comme cela (notez que sans Internet, on ne se serait jamais autorisé à le penser ensemble et si fort!) pour que des mecs doués, déterminés comme vous et qui de surcroît, en ont plein la caboche ne prennent le pouvoir.
        Vous avez l’air de dire que la prise de pouvoir n’intéresse pas les Indignés, que cela continue alors, c’est mieux! Car si vous, vous avez une approche tout en finesse, je sais que dans vos rangs, il y a beaucoup de gens beaucoup moins nuancés dans l’analyse.

        Gregm, vous avez de la patience de répondre à tous les commentaires dérangeants (voire insultants)… Bravo.

        Que le système s’écroule doucement et que les Indignés construisent en même temps des nouveaux mondes parallèles. Pas une réplique « plus morale » du système qui ne serait en fait qu’une couche totalitaire en plus.

        Merci

      5. C’est bien de cela qu’il s’agit kercoz. Et je vous invite à prendre la parole dans les assemblée les plus proches.

        Par contre, le témoignage de Schizosophie montre que tout n’est pas si rose. La question de l’âge qu’elle mentionne ne m’ a pas marquée, j’ai vu essentiellement des gens de la trentaine à Bruxelles (disons de 20 à 40, mais ce n’est pas rendre justice à beaucoup de gens que j’ai croisé). La question du type « elle parle debout » ne s’est pas posée dans ce que j’ai vu : les gens parlaient debout face à l’assemblée, qui veut la parole se met en face.

        Je n’y ai pas vu un narcissisme du locuteur, comme elle le dénonce, et les signes développés pour soutenir ou contredire me semblent essentiels pour que les discussions soient constructives. Je ne veux pas dire qu’elle se trombe, mais il est très probable que les assemblées ne soient pas toutes sur le même registre. J’ai eu beaucoup d’échos sur le fait que ça ne se passait pas très bien en France.

        Par contre, il faut admettre qu’à Bruxelles, l’influence des indignés venus d’espagne (marcheurs et organisateurs) a été décisive, et je pense que c’est directement lié au fait qu’ils s’organisent depuis des plombes là bas, dans des conditions beaucoup plus rudes. C’est peut-être le partage et la diffusion de cette expérience qui est décisive et qu’il faut rechercher.

        PS : j’ai aussi répondu à votre post, kez, plus haut, entretemps.

      6. @Gregm

        Vous faites erreur quant à mes propos. Si j’ai un reproche à faire aux indignés, c’est précisément leur apolitisme affiché et donc l’absence de réflexion idéologique qui selon moi, conduit le mouvement à se noyer dans le réel des rapports de force, en voulant les éviter.

        Votre réponse, quoique sensée et argumentée confirme que, si vous êtes représentatif, ce mouvement s’inscrit pleinement dans le système (cette hantise de l’idéologie notamment, alors qu’elle est à la base du projet politique).

        Les mobilisations actuelles ne sont pas négligeables. Elles témoignent du bouillonnement qu’a fait naître la crise, elles ne seront pas inutiles. Mais elles ne seront pas décisives sous cette forme. Peut-être est-ce malheureux d’ailleurs, parce que la violence n’est jamais souhaitable. Mais nous vivons dans ce monde…

      7. Merci gregm pour ce temps passé à bien expliquer.
        Oui vous donnez envie aux gens qui ont vu passer 1995, les manifs de la réforme des retraites en 2010 etc.
        Votre analyse qui pointe le je-ne sais-quoi d’ « autrement » a quelque chose de très juste, surtout je crois quand elle en vient à s’hybrider à la question des nouveaux outils, du peer2peer.
        Ca tombe très bien dans les explications d’un Bernard Stiegler sur le fait que nos « supports de mémoire » interagissent très fort avec notre société et « notre idéologie », par la « grammatisation » qu’ils font du monde, nolens volens.
        Un peu comme Emmanuel Todd décrit la facilité de certaines idéologies à naitre ici ou la en fonction du système familial hérité d’un temps historique long (famille souche inégalitaire, vs. famille nucléaire etc…), l’apparition d’un « bien supérieur » sur l’internet secoue les mentalités. Les communautés altruistes ont du succès, et le consumérisme des objets n’est plus lié seulement à la Possession de l’Objet (comprendre L’iObjet de iSteve iJobs) , mais s’hybride avec le Réseau de l’Objet.
        Pourquoi cela est-il important ? parce que ce fil d’Ariane d’un réseau renoue avec des pratiques réciproques, et lève donc le couvercle de la perte de savoir-faire et de la prolétarisation au sens de Stiegler, toutes choses qui s’aggravent dans la forme agonisante du capitalisme que nous voyons (prolétarisation = perte de savoir faire qui peut aussi toucher le cadre de FT ou Alan Greenspan privé de moyens de comprendre l’économie post-2008, cette prolétarisation n’est pas spécialement une paupérisation pécuniaire).
        Je crois que parmi les ingrédients humains-trop-humains de la petite flamme que vous voyez faire le feu-follet dans les assemblées qui vous enthousiasment, il y a une forme de soin, d’attention et de respect, parce qu’on sait que ce qu’on vit et fabrique est une sublimation de cet espoir de réseau et réciproquement, qu’il entraine des sublimations qu’on attend, qu’on aime.
        Toutes ces démarches « infinitisent » le monde quotidien non seulement bien plus que les objets de consommation (voitur€ ou épic€rie fine) mais encore aussi bien plus que le prochain album de truc, ou le prochain film de muche pour parler des industries de programmes, ou même que la teuf de bidule-chouette.
        Le 1% joue alors un peu le rôle biblique du bouc émissaire (Hazazel): c’est ce qu’on envoie au désert pour simplement s’en débarrasser, par comme vengeance ou punition.

        Allez place à d’autres. qu’Attention et Soin soient avec vous.

      8. @Gregm

        Vous avez l’illustration avec la réponse de kercoz, de la dérive ultra-individualiste que peux générer ce mouvement s’il n’est pas structurant. Toute société fonctionne avec un certain nombre de contrainte, l’idéal étant d’arriver à un équilibre entre libertés publiques et liberté individuelle. Certains modèles d’économie mixte ont pu s’en approcher mais l’occasion est trop belle de détruire l’Etat en ce moment. Les libertariens compte beaucoup sur leur presque homonymes libertaires.

      9. Je ne répondrai plus parce que je pense que l’échange est passé. Je tiens compte cependant des dernières remarques et corrections, et elles seront dans mes réflexions futures.

        J’aimerais vous rencontrer Tim K, parce que je vois à quelle expérience vous faites référence, et que j’aimerais qu’on échange nos impressions là dessus, mais je ne souhaite pas donner mon email en public. Quiconque d’autre serait la bienvenue, on organise un rendez-vous bruxellois ?

  39. Devant une couverture médiatique (du mouvement des indignés en France) qui laisse à désirer, nous avons tout intérêt à développer notre propre communication (une caméra/appareil photo/téléphone, éventuellement un micro pour des interviews, le tout publié en ligne et propagé par les réseaux). La libre expression est sur le web, elle n’est plus à la télé, ni dans les journaux traditionnels (tandem Lagardère, Dassault…). J’ai été très surpris du peu de vidéos que j’ai pu trouver sur le 15 octobre à Paris.
    Les mots d’ordre sont cohésion, crédibilité, non violence, communication, rassemblement. En gagnant en crédibilité nous gagnerons en rassemblement. Maintenant que les primaires sont finies, il y a plus d’espace médiatique, sachons en profiter.
    A tribute to Occupy Wall Street, Occupy France, Occupy world http://anomaly.ccc.blog.free.fr/index.php?post/2011/10/09/%22I-have-a-dream%22

    1. Très juste, je n’ai même pas pensé à prendre un appareil phot pour aller soutenir le mouvement des indignés, c’est pourquoi, j’ai envoyé à Paul, la seule photo « potable » prise avec mon portable 😉

    2. Entièrement d’accord, il manque au mouvement ce que tout groupe qui a réussi à redéfinir les configurations du pouvoir s’est construit : un dispositif de savoir, d’une part, une grille d’intelligibilité d’autre part (cf. Foucault). Je pense qu’internet – et notamment les blogs et les pure players – et les réseaux sociaux font partie de ce dispositif, que c’est le relai de l’information de ce type de discours.

  40. Lundi 17 octobre 2011 :

    Wall Street ouvre en baisse après l’avertissement de l’Allemagne.

    Wall Street a ouvert en repli lundi après deux semaines de hausse, plombée par une déclaration du ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble selon laquelle le prochain sommet européen ne produira pas de solution définitive à la crise de la dette.

    Dans les premiers échanges, le Dow Jones cédait 0,59% (56 points) à 11.575 points. Le Standard & Poor’s, plus large, reculait de 0,62% (7,5 points) à 1.217 points tandis que le composite du Nasdaq perdait 0,64% (17 points) à 2.650.

    L’Allemagne a mis en garde lundi contre le rêve « irréaliste » de voir le sommet européen du 23 octobre régler définitivement dimanche la crise de la dette dans la zone euro, en maintenant la pression sur les banques pour qu’elles concèdent une décote plus importante sur la dette grecque.

    http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE79G0JS20111017

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