L'actualité de la crise : ENCORE LE FEU AU LAC ! par François Leclerc

Billet invité.

Débordants d’imagination, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy auraient un nouveau plan pour aborder ce mois de septembre qui s’annonce terrible. Ils envisageraient ni plus ni moins que de renforcer l’équipe d’Herman van Rompuy et de lui demander de se consacrer à plein temps à la gouvernance économique de la zone euro, une façon de le rendre pleinement responsable, dans tous les sens du terme. Coupable d’être favorable aux euro-obligations, Jean-Claude Junker serait de facto remercié et le Fonds de soutien (FSFE) pourvu d’un département de recherche et d’analyse… Ils voient loin  !

La Commission et le secrétariat de l’Ecofin seraient ainsi marginalisés, la création de nouvelles structures faisant office de politique. C’est toujours ce que l’on fait lorsque l’on ne sait pas quoi faire.

Or il y a encore une fois le feu au lac. Trois bras de fer sont engagés afin de tenter de boucler le deuxième plan de sauvetage de la Grèce. Avec la Finlande qui persiste à demander des garanties pour son prêt et à qui il est proposé d’abandonner en contrepartie la perception d’intérêts. Avec la Grèce, qui a refusé de donner de nouveaux tours de vis pour compenser l’insuffisance de recettes fiscales, amenant La Troïka à spectaculairement interrompre sa mission, menaçant du bloquer le versement d’une nouvelle tranche d’aide. Avec les banques, enfin, qui continuent de renacler à participer au volet privé du plan. Cela fait beaucoup et crée sur le marché de très fâcheuses incertitudes au moment où il ne faudrait pas.

Plus souterraine, une autre dimension de la crise financière monte parallèlement en puissance. Les banques européennes rencontrent des difficultés grandissantes à se refinancer pour reconduire leur dette. On savait déjà que les fonds monétaires américains faisaient la tête en fermant partiellement leurs robinets, menaçant particulièrement les banques françaises, comme Moody’s l’a analysé dernièrement et François Pérol, président de la Fédération bancaire française (FBF) vient de le reconnaître en avouant que « le refinancement en dollar est plus tendu ». On a depuis appris que le marché obligataire menaçait de bouder les émissions des banques, sauf quand il s’agit d’obligations sécurisées, plus sûres mais plus onéreuses. Les robinets ne sont certes pas totalement fermés, mais le coût du crédit est en augmentation, au détriment des marges des banques. La poursuite d’une telle situation reviendrait à un lent étranglement.

Si l’attention est focalisée, au sujet des banques, sur la zone euro, les établissements britanniques et américains ont également leurs petits soucis. A la City, certaines d’entre elles ont perdu dans les derniers mois plus de 30% de leur valeur boursière, en raison de la crise de la zone euro et de la perspective d’une réforme bancaire aux effets redoutés. On attend pour le 12 septembre le rapport de la commission John Vickers qui devrait préconiser une séparation des activités de détail et d’investissement des banques, selon des modalités encore indécises et plus ou moins abruptes. Aux dernières nouvelles, celles-ci auraient obtenu que la réforme soit repoussée à 2015, date des prochaines élections. Encore et toujours, elles bloquent toute réforme…

Aux Etats-Unis, il s’agit d’une toute autre affaire, les banques sont rattrapées par les subprimes. Alors que Bank of America, la plus grande banque américaine en termes de dépôt et de capitalisation boursière, tente par tous les moyens de se recapitaliser en raison de ses pertes, 17 établissements bancaires, dont sept étrangers, sont visés par une plainte de la Federal Housing Finance Agency (FHFA), qui supervise les prêts immobiliers.

Ils sont accusés d’avoir trompé sur la marchandise Fannie Mae et Freddie Mac – des victimes consentantes, disent certains – en leur vendant des actifs adossés à des créances hypothécaires douteuses (des RMBS). Ces deux organismes qui ont déjà reçu 170 milliards de soutien sur fonds publics en ont acheté pour 200 milliards de dollars entre 2005 et 2008. Les montants qui vont être réclamés ne sont pas connus, mais l’on sait par exemple que JP Morgan aurait vendu à elle seule pour 33 milliards de dollars de ces titres, tous les autres grands établissements étant visés. Parmi les banques étrangeres également dans ce cas figurent la Société Générale, Royal Bank of Scotland, le Crédit Suisse et la Deutsche Bank… Que du beau linge.

La crise marche sur deux pattes, la dette des banques que l’on retrouve toujours tapie quelque part, et celle des Etats, qui est exposée au grand public comme au pilori. En fin de semaine dernière, confirmé ce lundi matin, les bourses européennes reprenaient sans exception leur dégringolade un moment interrompue, tirées vers le bas par les valeurs financières en chute libre dès l’ouverture tandis qu’il était révélé que les dépôts au jour le jour des banques auprès de la BCE avaient atteint vendredi un montant de 115 milliards d’euros, un nouveau record, signifiant qu’elles préférent les mettre à l’abri plutôt que se les prêter entre elles.

De Pékin, Robert Zoellick, le président de la Banque Mondiale, a estimé que l’économie mondiale allait entrer « dans une nouvelle phase dangereuse cet automne ». Se démarquant des appels réitérés de Jean-Claude Trichet à la réduction des déficits – le dernier en date en Italie, où il a estimé qu’elle était « décisive » – Christine Lagarde vient d’accorder à Der Spiegel une interview dans laquelle elle préconise un programme coordonnée de stimulation de la croissance et réaffirme la nécessité de recapitaliser les banques européennes. Les divergences de vue entre la BCE et le FMI ne datent pas d’hier, mais elles sont rarement aussi explicitement et publiquement exprimées.

Pour le moins crispé, et prenant le risque d’être soupçonné d’avoir une idée fixe, Jean-Claude Trichet estime ce lundi que la renforcement de la surveillance économique de la zone euro est « absolument impérieux », ne pouvant concevoir d’autre issue que via des mesures coercitives et de rétention. C’est dans le droit fil de cette analyse qu’Angela Merkel et Nicolas Sarkozy préparent leur annonce retentissante qui va, nul doute à ce propos, convaincre les marchés et retourner la situation.

79 réponses sur “L'actualité de la crise : ENCORE LE FEU AU LAC ! par François Leclerc”

  1. Angela Merkel et Nicolas Sarkozy préparent leur annonce retentissante qui va, nul doute à ce propos, convaincre les marchés et retourner la situation.

    Ce n’est pas bien de se moquer de l’aveugle et du paralytique !

  2. Cette plainte à l’encontre des banques semblent une bonne chose meme si je doute qu’elle aille bien loin vu la puissance du lobby bancaire…

    Pour plus d’information je vous conseille de lire : Blythes Masters (P. JOVANOVIC)

    1. Le Jovanovic qui soutient Lepen? pas mal comme modèle !!!

      Je n’ai pas lu ses livres mais J’ai lu plusieurs fois sur le blog de Jovanovic sa sympathie pour Marine Lepen et son programme économique.

      Je préfère lire Marx

      1. @dude

        Même constat. Sa justification serait qu’elle est la seule à demander une sortie de l’euro…

  3. C’est dans le droit fil de cette analyse qu’Angela Merkel et Nicolas Sarkozy préparent leur annonce retentissante qui va, nul doute à ce propos, convaincre les marchés et retourner la situation.

    Une note d’humour à la fin du billet, ça fait du bien dans ce marasme que l’on vit au jour le jour….

    1. Sur les états d’âme des « Marchés », nouveaux fétiches, petit florilège et analyse d’Acrimed en mai 2010 :

      (Article complet ici.)

      Extrait :

      Plus surprenant : les marchés pensent. Par exemple, ils « n’ont pas été convaincus par le plan de sauvetage », rappelle Le Monde (6 mai). Rebelles, « les marchés ont manifesté leur défiance à l’égard de la monnaie unique » (Id.) Comme le remarque Le Figaro, « les marchés doutent de l’Europe » (5 mai). Et ces penseurs dubitatifs sont aussi imaginatifs : « à la moindre étincelle, les marchés imaginent le pire. » (Le Monde, 6 mai). Etc.

  4. Comment continuer à aider les états en faillite …
    La Finlande dites vous veut bien prêter sans intérêt mais demanderait des garanties …
    Cela me semble naturel , encore faudrait il connaître de quelles garanties il est question .
    Car à l’inverse , distribuer de l’argent ad vitam sachant que ce sont les populations elles mêmes en difficulté qui vont trinquer avec toujours plus de rigueur , ne me semble pas raisonnable …
    Je pense que la gouvernance de l’euro , dans ce système globalisé passoire ,n’est plus adéquate .

  5. Georges Pébereau, Pdg de BNP Paribas, vient de déclarer : « Il n’est pas si évident qu’aujourd’hui le système bancaire européen dans son ensemble ait besoin d’être recapitalisé ». Magnifique formule lui permettant d’admettre que, pour « certains banques », c’était « sans doute nécessaire ».

    Silence, on tourne !

    1. formulation équivalente: il est possible que dans son ensemble, le système bancaire ait besoin d’être recapitalisé. Ou encore: il est possible que la plupart des banques ait besoin d’être recapitalisée. Que cela soit admis par le Pdg d’une grande banque est édifiant!

  6. J’ai chaque jour un peu plus le sentiment accablant que nous avons sombré dans une « clownocratie »…

  7. Ce qui est intéressant, c’est que tous les gens autour de moi savent que « ça » va se casser la figure, mais sans savoir ce qu’il en résultera, mais aussi de plus en plus sans redouter ce qui en résultera, et tous commencent à en avoir marre de cette fin sans fin.

    Comme disent les allemands : « besser ein Ende mit Schrecken als ein Schrecken ohne Ende« . (mieux vaut une fin terrible qu’une terreur sans fin)

    Pour pouvoir passer à autre-chose, ce qui rend la situation auto-réalisatrice, puisque tout le monde retient sa respiration et rien ne se passera avant que …. que quoi ? Que les politiciens actuels aient disparu du pouvoir, que de nouvelles têtes apparaissent, et que des investigations criminelles démarrent. Une sorte de tribunal de Nürnberg de la finance mondiale. Et c’est justement ça que redoutent les apparatchiks politiciens et les banksters.

    1. Les « grands » esprits se rencontrent…… 🙂
      J’emploie la même expression « Nuremberg financier » un peu plus bas.
      Les Islandais ouvrent le bal !

    2. Je crains que vous ayez une mauvaise connaissance de l’histoire … c’est rare que les têtes disparaissent…on en coupe une ou deux et les autres reviennent…même l’Allemagne c’est reconstruite avec les anciens nazis et pas avec les opposants (le rêve rejoint rarement la réalité !) voir le livre d’Alfred Wahl la seconde vie du nazisme..c’est un peu comme un cerisier avec les merles un coup de feu tout les merles s’envolent sauf les quelques pauvres visés et un peu plus tard ils sont tous de retour ! Il faut une vraie révolution comme la révolution russe pour voir de nouvelles têtes…mais bon les bains de sang ce n’est pas ce qui est le plus souhaitable !

      1. Vous argumentez comme les avocats de l’ancien premier sinistre islandais…..
        La saga ne fait que commencer. Comme un volcan qui gronde, ……des colères qui remontent.
        Small is Joly ! 🙂

  8. « C’est enfoncer une porte ouverte que de dire que beaucoup de banques européennes ne survivraient pas si elles devaient réévaluer la dette souveraine de leurs comptes au niveau du marché », selon le président du directoire de Deutsche Bank, Josef Ackermann, lors de son intervention d’ouverture de la conférence « Banks in Transition » qui se déroule cette année à Francfort…

    http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE7840C520110905

    1. Pourquoi devraient elles le faire?

      Les marchés, c’est à dire les spéculateurs, ne se trompent ils jamais???

  9. Ceci dit, il est dommage que les cracks boursiers soient devenus interdits, car les bourses semblaient bien disposées pour nous en faire encore un, ce matin.
    Feu au lac… Je croyais qu’une banque suisse faisait faillite 🙂

    Globalement, ils veulent nous faire un pas vers une gouvernance économique, ou un paravent..??

  10. Un possible défaut, mais pas celui auquel on pense.
    « L’entreprise réfléchit à d’autres moyens pour augmenter ses recettes comme vendre de l’alcool ou encore afficher de la publicité sur ses camions. »

    Ou pourquoi pas reconvertir ses salariés en prostitués à domicile …

    Il est vrai que l’entreprise n’est guère ‘aidée’ : « Par ailleurs, les statuts des salariés, négociés de longue date par les syndicats, sont très avantageux, augmentant d’autant les coûts de l’entreprise. »

    Les salariés, voilà l’ennemi !!

    1. Grilled by Zebu. J’allais mettre le lien.

      Les salariés vont en tout cas la sentir passer : « M. Donahoe espère réduire de 20 milliards de dollars les coûts de fonctionnement annuel, qui s’élève à 75 milliards de dollars, d’ici à 2015. »
      Ca tombe bien : ils ont du boulot à revendre aux US.
      Sinon, je parie une choucroute que personne n’a remarqué l’absence totale de publicité sur le net pour les « green card » depuis Lehman…

    2. Le miracle allemand.

      J’ai lu quelque part, mais je n’arrive pas à me souvenir où, que l’équivalent allemand du pôle emploi avait proposé des travaux d’hôtesses dans les maisons closes légales à de jeunes chômeuses.
      C’est aussi un pays ou l’économie est réputée fonctionner mieux qu’ailleurs et qui oblige des demandeurs d’emploi à travailler pour un euro de l’heure, s’ils veulent conserver leur petite allocation.

      1. Un coup de rein, et ça repart…
        C’est le modèle du capitalisme rhénan dont les « économistes » appointés nous rabbatent les oreilles.

    3. @Zebu

      On rigole, mais dans les bureaux de poste bien de chez nous, on trouve un peu n’importe quoi désormais, enfin qui se vende, avec prime d’intéressement ou de performance à la clé si je ne m’abuse…Quand je vois le service exécrable des transporteurs privés pour les particuliers, je me sens orphelin de notre bonne vieille Poste et bientôt des services publics en général.

      1. Israel n’a jamais vu autant de manifestants et ils se plaignent que les gouvernants ont cassé le servce public…

      2. @dany

        Comme quoi, il n’est pas vain d’espérer quelques éclairs de lucidité à un moment ou à un autre. Est ce que les français vont finir par démarrer et si oui, est ce que leur héritage politique fera de ce mouvement celui qui fera basculer l’histoire ? Toujours est il qu’il manque quelque chose aux indignés, que c’est pour le moment un mouvement un peu trop conforme, presque politiquement correct. D’où viendra l’étincelle ?

  11. A quand l’ouverture d’un « Nuremberg » financier ?
    Les premiers ne seront pas les derniers. Bravo les Islandais !
    Symbolique : le feu est sur le lac des tempêtes……

    « Le procès de l’ex-Premier ministre islandais Geir Haarde pour sa responsabilité dans l’effondrement du système financier de l’Islande en 2008, quand il en dirigeait le gouvernement, s’est ouvert lundi à Reykjavik devant un tribunal spécial.

    Lorsque le secteur financier islandais hypertrophié a implosé, les trois principales banques du pays détenaient à elles seules des actifs équivalents à 923% du Produit intérieur brut (PIB) de l’Islande.

    « Nous avons été obligés de les abandonner. Elles ont fait faillite. Et il se trouve maintenant que c’est ce qu’il fallait faire », est convaincu M. Haarde.

    « Le système banquier s’est bien effondré, mais l’économie réelle, l’ensemble des capacités productrices du pays sont restées intactes et fonctionnent toujours », soulignait-il. »
    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=1f39370d53528420f92c0e256e5bde4e

  12. Dans le même sens, j’ai entendu dire sur bfmbusiness ce matin que la BCE a acheté dès ce matin de grandes quantités de dettes souveraines italiennes…
    Car, évidemment, les banques n’en veulent pas, car elles ne pourriaient pas les vendre aux investisseurs.
    sans commentaire!
    J’ai entendu aussi un spécialiste déclarer que le défaut grec sera pour octobre!

  13. Ca va mal pour tout le monde.
    http://lexpansion.lexpress.fr/economie/la-mafia-japonaise-cherche-un-nouveau-business-model_261536.html?p=2
    Extrait: « Les yakuzas sont-ils toujours très actifs dans la sphère financière?
    Là aussi, notre présence faiblit. Longtemps, les yakuzas ont pu influer sur les cours boursiers, parce que nous avions les informations avant tout le monde. Ce n’est plus le cas. Les derniers grands scandales financiers l’ont montré, les yakuzas n’ont plus « l’exclusivité » en matière de délit d’initié. Il n’y a plus vraiment de frontières entre le monde légal, celui des traders, et le monde illégal, celui des yakuzas. »

  14. A force de décrire à juste titre, de mois en mois, d’années en années la « catastrophe » sans offrir d’alternatives crédibles, on rend paradoxalement un grand service au « système » que l’on critique. En validant l’idée que c’est finalement très difficile d’en imaginer un autre, « ils » ne pouvaient donc rien faire de mieux. D’une certaine façon, on les absout.
    Même après Fukushima, on est bien obligé de s’en remettre aux experts de la « nucléocratie »…
    Il faut méditer cette fameuse phrase de Bossuet : « S’affliger des conséquences tout en s’accommodant des causes ». S’affliger des conséquences, c’est le consensus forcément recherché dans les conversations entre amis, sur les blogs, la version moderne et « élitiste » du comptoir de bistrot.
    Remonter à la racine des problèmes, décrire par le menu les mécanismes qui ont conduit à la « catastrophe », identifier les responsables et les rapports de force sociaux et politiques qui ont permis à cette ploutocratie d’imposer son hégémonie et ses privilèges au détriment de la masse de la population, cela n’est plus de bon ton, trop « radical », cela fait « politique » dans une société dont la crise pousse à l’entre-soi et donc au rejet du politique.
    Cela divise aussi en remettant en question la place de chacun dans les processus et institutions qui ont conduit à la construction du « consentement » nécessaire à toute holigarchie. L’aventure des « tea party » est une première alerte.
    Les converti(e)s à l’anti-capitalisme de la dernière heure pourrait avantageusement et modestement explorer avec plus d’attention ce que dit le courant anti-capitaliste. Ce débat est utile, il est nécessaire, pourtant il peine encore à s’ouvrir … Encore un peu de temps …
    http://alencontre.org/

      1. J’ai un nom pour mai 2004… Un extrait
        « no amount of Fed sorcery will keep record amounts of Americans out of bankruptcy »

      2. Pari tenu, chiche !
        Encore un petit effort pour répondre aux questions sans botter en touche…
        Une « agora » des économistes critiques s’installe, ce débat s’ouvre au courant marxiste vivant, les Lordon, Husson, Chesnais, Harribey, Toussaint, et autres Dumesnil, Khalfa, Plihon, Samary, Trouvé, etc. Elle fait des propositions, discutées avec certains partis et organisations, NPA, Parti de Gauche, Attac, Sud, etc. Il y a l’appel des « invités » de Médiapart : http://blogs.mediapart.fr/blog/les-invites-de-mediapart/180811/appel-europeen-contre-la-dictature-financiere-plus-de-1500.
        Un appel européen « les peuples d’abord, pas la finance ! » est diffusé par des organisations diverses dans toute l’Europe plus le maghreb. Des centaines de comités s’y organisent à la base, pour mener une campagne de masse contre « la rigueur » et contre « les dettes illégitimes ». Bref, une démarche politique au sens noble du terme. Une première manifestation est du reste appelée le 10 septembre à Marseille. Comme toujours, tout se jouera d’abord « en bas ». Il n’y aura pas d’autre voie que celle de mouvements sociaux puissants qui bousculeront comme en Tunisie, les prévisions des « experts ». Ils libéreront enfin l’énergie et la créativité populaire. C’est une autre démarche que nous respectons et saluons, celle qui consiste à s’adresser aux « responsables » pour les convaincre qu’ils devraient changer de voie en enchaînant articles livres et colloques plutôt que des meetings …
        Nous sommes condamnés à nous rejoindre, sinon le pire devient probable, dans une quelconque salle du « jeu de paume », il y avait des « aristos » … Marchons déjà un peu côte à côte. Il y a une vie quand les « écrans » s’éteignent, du reste dehors, on sent comme un peu d’air frais…
        Un avertissement : Attention de ne pas trop se couper d’eux, ils ne voteront plus et ils n’ont que leurs chaînes à perdre ! Un exemple pour comprendre vite :
        Quand faut y aller, faut y aller de ZEP : http://www.youtube.com/watch?v=fDZ9lbJEKQQ&feature=related
        + MAP avec Nique Ta France : http://www.youtube.com/watch?v=rwELCpLV-Zc&feature=related
        salutations anti-capitalistes

      3. J’ignore qui a systématisé en premier, mais sur l’honneur, au moment de la chute du mur de Berlin, quoi que je m’en sois réjouie, j’ai pensé: l’euphorie est l’opium du capitalisme.

    1. « Alternative » « crédible »
      pas facile !
      alternative = changer de système
      crédible = convaincre le plus grand nombre
      je proposerai bien le Front de Gauche pour porter une alternative crédible
      Jean Luc Mélenchon, sur son blog, nous explique depuis des mois ce qu’il ferait aux commandes
      à lire avant de condamner . . . !
      le fond et la forme, tout y est

      1. J’adore ce genre d’antinomie qui permet de poser une fausse alternative, de faux problèmes pour en déduire la réponse qui « va de soit » comme de bien entendu.
        Le Mélenchon, on connait son « talent » depuis des décennies.
        Son programme, tout sauf ce qui pourrait fâcher le PS et empêcher les « re-combinaisons » d’après les élections mais d’abord, passer les sénatoriales, trop bon les postes ! Il trahira sa promesse de changer le système (là où il y a élection, il n’y a pas le pouvoir ) pour un « maroquin » au nom de « l’intérêt supérieur de la nation », face à la crise, le FN où je ne sais quoi d’autre. On « trahit » toujours, de toutes façons, pour une cause supérieure.
        Son programme,en une phrase, la mutualisation de la dette, pas la nationalisation/socialisation de toutes les banques et la répudiation de toutes les dettes illégitimes.
        Et nous refaire le coup de « l’homme providentiel », pour « faire de la politique autrement » comme ils disent, avec un authentique politicien professionnel, sur les épaules du le P »C »F dont il va prolonger encore quelques mois, la longue et si douloureuse agonie …
        C’est le rassemblement des anti-capitalistes qu’il fallait bâtir, il a choisi sa carrière, bravo l’artiste !
        Voir ma réponse à FL, la chanson de MAP « Nique Ta France », le passage sur le PS … Et tous ses consorts
        Salutations anti-capitalistes

  15. Je me permets de rappeler ou d’informer que, dans la discrétion absolue de nos médias(comme c’est étonnant) l’Islande qui a envoyé et l’UE et le RU et les Pays-Bas voir ailleurs leur prétendue créance, commence à s’en sortir en moins de deux ans.
    Politique de dévaluation, déclaration de la dette odieuse et donc non-remboursable par le peuple Islandais. Les rodomontades et les menaces apocalyptiques des trois entités ont fait pshiiiiit.

    Aujourd’hui, c’est même le président Islandais qui demande une enquête judiciaire à l’UE pour savoir comment une telle pression, un tel chantage, ont pu être organisée contre ses citoyens par les deux états et la Commission.

    Première cerise sur le gâteau: l’Islande peut se passer du FMI qui se déclare très content du redressement.

    Deuxième cerise : les pourparlers pour adhérer à l’UE marchent très bien.

    Les Grecs et les Irlandais devraient prendre note.

  16. Je ne sais plus si c’est à Cicéron ou à Caton
    Qu’on posa cette question : « Que penses-tu de l’intérêt ? » Ce à quoi il aurait répondu « Et toi que penses-tu du crime ? »

    Imaginons que la crise soit le moyen d’instaurer un système économique presque parfait, à la Silvio Gessel un économiste Belge. Au contraire de ce qui se passe à savoir que la crise est nécessaire à notre système d’usure, pour perdurer et ce malgré les énormes dégâts humains et écologiques.
    On peut toujours rêver…
    http://www.silvio-gesell.de/html/oen_12.html

  17. Cette plainte n’est que de l’esbrouffe, Pourquoi avoir attendu quatre ans ?
    cette « plainte » participe de la campagne électorale d’obama…
    La plainte n’aboutira pas…C’est des paillettes qu’on jette aux yeux de la masse en attendant qu’ils votent pour leur justicier…ensuite les paillettes retomberons délicatement et cette histoire de plainte sera oubliée…

  18. http://www.zonebourse.com/actualite-bourse/CAC40-se-rapproche-des-3000-sur-faillite-grecque-imminnente–13782362/

    « Standard & Poors a prévenu que si l’Europe mettait en place des ‘Euro-obligations’, elles seraient assorties d’une notation lamentable, de type ‘junk bond’… ce qui rend leur création quasiment inutile et la faillite de la Grèce plus que probable.
    Par ailleurs, Christine Lagarde enfonce le clou en ce qui concerne la recapitalisation des banques européennes. »

    un plan A comme anémique, B comme baudruche, C…

  19. @ Paul Jorion.
    Si c’est le radeau de la méduse, je suis preneur…je vais voir s’il reste des banques pour me faire crédit…
    Mais je crois que c’est plutôt le radeau des médusés.

  20. Bonjour à tous

    Cette annonce du renforcement d’une commission non élue et sans légitimité parlementaire est bien une solution technocratique issue d’un régime quasi monarchique! Cela risque néanmoins de se heurter à la Cour Constitutionnelle Allemande garante de la démocratie parlementaire. Lire à ce sujet le dernier billet d’Ambrose Evans Pritchard.
    On ne peut passer sous silence l’avis inhabituel du président de la république d’Allemagne , renforcé par celui de la bundesbank.
    par ailleurs, sur Business Insider ou Zero Hedge, citant un senior du FMI, le défaut de la grèce est déjà dans les tuyaux!
    On se rappelle avec joie les propos lénifiants , genre édredon, de Pélagie Angélique Lagarde sur la santé , excellente et sure des banques européeennes lorsqu’elle était ministre des finances de la raie publique et leur contraire exact émis la semaine dernière du fond du trou de Jackson! mais quoi, n’est elle pas avocate d’affaires?

    Voyez, ô vous frères humains, comme la croisière s »amuse! Tita nique et Trader Idera s’empiffre!

    Cordialement.

    1. Pelagie Angelique Lagarde. Ses vrais prénoms: Christine Madeleine Odette. Le dernier prémonitoire pour une ministre des finances et directrice du FMI!

      1. Cher Lapin

        C’est vrai qu’avoir une Chief Managing Officer à la direction semble plus naturel!
        Mais est ce vraiment capital?
        O Dette! O désespoir! j’empruntai 500 et me vis devoir 1000 en arrivant aux urnes!

        Cordialement.

  21. Je pense que vous étes plus fin que vous en avait l’air .
    Le feu au lac est une expression Suisse . Il s’agit pour les Suisses du lac de Genéve , lac Léman pour les Français . La comparaison Suisse , Europe est édifiante , à plus d’un titre , sans jeu de mots … Les Suisses , malgré l’abandon de la base or , toujours populaire et prégnante quand méme , lutte contre la revalorisation de sa monnaie , c’est encore la seule du monde occidental qui tiens la route , pour préserver son excédent commercial . C’est encore une position trop forte ,réellement forte , dans un monde de faibles …En outre et ce n’est pas un détail négligeable , à part le canton de Genéve , dépassé par ses banques , la terre reste collective en Suisse , elle n’a pas donné lieu à cette spéculation immo , à part le canton de Genéve qui a comme par hasard , les mémes problémes que nous .
    Pour les Suisses , à part le canton de Genéve , trés bien placé aussi sur la spécul des mp , il n’y pas le feu au lac ….quoique .

    1. Cher Paul Alain, je connais « un peu » la Suisse, une pensée me vient : Un parasite vit encore un peu sur le cadavre …
      Vendez-vite le stock de fromage tant qu’il y a une demande solvable …

    2. @Paul-Alain
      Pardonnez-moi mais permettez-moi de vous dire que c’est une grande partie de l’arc lémanique suisse, et particulièrement l’axe Genève-Villeneuve, qui est touché par la spéculation immobilière.
      Et les prix de l’immobilier sont surévalués partout en Suisse, contrairement à ce que les médias et les professionnels de l’immobilier affirment! Jetez juste un oeil sur le coût d’un bien immobilier équivalent en France voisine, par exemple sur Thonon ou Evian, qui sont déjà des régions bien trop coûteuses, et vous verrez la différence. Certes le revenu médiant est haut en Suisse mais n’oubliez pas qu’il y a des classes modestes qui tirent la langue dans un pays très cher quand-même. Les terrains sont surévalués aussi ici et pour acheter il faut la plupart du temps mettre son 2e pilier sur la table ce qui est une perte de sécurité (je sais la sécurité est très relative de nos jours!) pour la retraite… Pour notre part nous avons renoncé à acheter : nous préférons être locataires mais garder une certaine liberté et ne pas devoir jongler pour payer les factures. A côté de ça je suis très conscient qu’ici en Suisse le niveau de vie est très élevé et que nous sommes des privilégiés. Les Suisses vivent très largement au dessus de leurs moyens dans une société très consumériste. Ils n’en sont pas encore conscients et tout leur semble dû. Mais cela s’explique un peu pour un pays qui n’a que très peu souffert, qui a un parcours paisible et qui n’a pas encore compris, dans la souffrance comme en France par exemple, que l’Histoire avec une grande hache est souvent tragique! Je précise que je suis français vivant en Suisse depuis 10 ans, ce qui peut aider à comprendre mon point de vue. Cordialement à vous.

  22. Certaines banques, si pas toutes, vont devoir être recapitalisées, c’est évident. Ce qui est drôle, c’est qu’Il est fort possible que les états soient obligés de participer à cette recapitalisation et ainsi, finalement, payer les dettes de la Grèce, ce qu’ils renâclent aujourd’hui à faire….

    1. Il n’est pas toujours nécessaire de recapitaliser une banque
      elle peut faire faillite…
      Et c’est en réalité la meilleure solution corrective.

      Cela est un peu dur à admettre, mais seule l’éventualité de la faillite permet de ne pas différer les décisions indispensables..

  23. En direct sur france 2, l’émission mots croisé d’yves Calvi (avec X bertrand et A Montebourg), il soufflerait un vent de légère panique à Bruxelles…………..pour que Fr2 lache cette info………ça sent le roussi !

  24. Lundi 5 septembre 2011 :

    En zone euro, deux groupes de pays sont en train de s’éloigner l’un de l’autre de plus en plus vite.

    1- Premier groupe : les Etats européens en qui les investisseurs ont confiance.
    Leurs taux d’intérêt sont en train de s’effondrer.
    Allemagne : taux des obligations à 10 ans : 1,8 %.
    Pays-Bas : taux des obligations à 10 ans : 2,3 %.
    Finlande : taux des obligations à 10 ans : 2,3 %.
    Autriche : taux des obligations à 10 ans : 2,6 %.
    France : taux des obligations à 10 ans : 2,6 %.

    2- Second groupe : les Etats européens en qui les investisseurs n’ont plus confiance.
    Leurs taux d’intérêt sont en train de monter.
    Espagne : taux des obligations à 10 ans : 5,2 %.
    Italie : taux des obligations à 10 ans : 5,5 %.
    Irlande : taux des obligations à 10 ans : 8,7 %.
    Portugal : taux des obligations à 10 ans : 10,7 %.
    Grèce : taux des obligations à 10 ans : 19,3 %.

    Ces deux groupes de pays divergent de plus en plus.
    Cette divergence est intenable.
    La zone euro est un navire dont la proue et la poupe s’éloignent l’une de l’autre : ça va finir par craquer.
    Aujourd’hui, lundi 5 septembre 2011, nous sommes en train de vivre la dislocation de la zone euro.

  25. Houlala! ça flirte avec les 3000 sur le CAC ( GAG? ); tenez bon les gars, parce que sinon, ça va prendre le chemin des 2500; en tête de gondole des + fortes baisses, le fleuron bancaire national BNP, CA, SOC GEN, on se demande bien pourquoi!
    le petit porteur souffre, abrégeons son calvaire, vendez, vendez tant qu’il en est encore temps!

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