L'actualité de la crise : LES FAISEURS DE MIRACLE SONT DES BONIMENTEURS, par François Leclerc

Billet invité.

Les eurobonds seront « l’instrument naturel » permettant de « concilier diminution de la dette et croissance », le miracle tant attendu étant ainsi accompli. Telle est la conclusion d’un article de Henri Elbaz et Hervé Lorenzi de l’Université Paris-Dauphine dans « La Tribune » d’aujourd’hui, qui considère leur adoption comme « une certitude », lorsque l’Allemagne en viendra à convenir qu’ils représentent la moins onéreuse des solutions pour elle, comparée à l’éclatement de la zone euro.

Après avoir énuméré les variantes possibles d’une émission de cet instrument de mutualisation de la dette européenne, reprenant les récentes suggestions émises par ses défenseurs, les auteurs en viennent à leur préconisation.

Ils y voient au passage, sans hélas expliciter leur propos, l’opportunité « d’un vrai véritable marché de la dette européenne, nécessaire à la finance mondiale ». On croit comprendre qu’il s’agit d’étayer à nouveau celle-ci grâce à des actifs hier solides et aujourd’hui chancelants. Permettant de mettre à la disposition des banques des valeurs sans risque afin de conforter leurs fonds propres. Ce sont toujours les non-dit qui sont décidément les plus intéressants.

Poursuivant l’analyse, Henri Elbaz et Hervé Lorenzi remarquent que « la difficulté actuelle est de suivre pour les pays en difficulté une trajectoire soutenable, c’est-à-dire telle que le ralentissement de la croissance ne vienne pas obérer les efforts exigés de réduction de l’endettement ». D’une manière générale, « la plupart des pays de la zone euro sont confrontés à un véritable mur de la dette à court terme », poursuivent-ils. Ils auraient pu ajouter que c’est également le cas des établissements financiers qui doivent faire face au roulement de la leur, qui n’est pas moins gigantesque.

Ils voient donc dans l’émission d’eurobonds la possibilité d’allonger la maturité de cette dette, tout en contenant son taux. Jusque-là, tout va bien.

Afin d’inciter les Etats à réduire leurs déficits en dépit de cette facilité – et combattre l’aléa moral – les eurobonds seraient assortis d’un dispositif incitatif : un taux plus élevé dans une deuxième période – une sorte de pénalité. Fort bien.

Mais voici le temps fort de la démonstration : le différentiel de taux, tout du moins dans la première période, entre celui que le marché accorde à un pays donné et celui dont ces eurobonds seraient porteurs permettrait de réaliser des économies et de financer – via « un mécanisme » non identifié – « des projets porteurs de croissance ». Et donc de faciliter le remboursement de la dette.

Aucune estimation chiffrée ne venant à l’appui de cette construction, il est difficile d’en mesurer la réelle portée financière. Manque également à l’appel l’amorce d’une réflexion sur ce que pourraient être les projets porteurs de croissance. Il est à craindre que les pistes rabâchées soient dans les circonstances récessives actuelles des pétitions de principe, une fois de plus. Même sophistiqué, un montage financier sophistiqué ne fait pas en soi le printemps !

L’énorme désendettement reste à accomplir. Jusqu’à quand faudra-t-il attendre pour qu’il soit reconnu que la stratégie censée le permettre reste inopérante ? N’ayant plus les ressources de faire fonctionner à plein régime le moteur à fabriquer de la dette, le capitalisme financier arrive au terme de ses contradictions. La baisse tendancielle du taux de profit prédite par Karl Marx a été surmontée grâce à la financiarisation de l’économie ; mais la globalisation a abouti à saper les bases mêmes de l’économie productive occidentale, faisant reposer l’ensemble sur une pointe. Poursuivre sur cette voie est un pari de plus, qui a désormais toutes les chances d’être perdu.

Une mise à plat générale ne pourra pas être éludée. Les plus savants parlent de « changement de paradigme » et annoncent que le temps en est venu, aussi inconcevable que cela puisse encore paraître. La nature même de la croissance économique est désormais en question, induisant une interrogation plus globale sur la société elle-même, à l’échelle de la planète et non plus seulement des pays que l’on disait avancés.

Aussi ingénieux soient-ils, les raccommodages ne sont plus de saison, comme les événements le démontrent jour après jour. Certains de ceux qui s’y essayent devront aller plus loin qu’ils ne sont prêts à le faire et ne le conçoivent aujourd’hui. D’autres resteront, comme vient de les qualifier Alistair Darling, ancien ministre travailliste des finances britannique sous Gordon Brown, pour les avoir bien fréquentés, « arrogants et stupides ».

Il faut avoir le courage (en ces temps où il est abusivement sollicité pour justifier une rigueur destinée aux autres et menant dans le mur) de remettre en cause ce qui de toute manière le sera. Et d’abandonner le conformisme pour le coup naturel des possédants – érigé en catéchisme pour premiers communiants – afin d’engager une aventure libératrice. L’époque, désormais, le permet.

179 réponses sur “L'actualité de la crise : LES FAISEURS DE MIRACLE SONT DES BONIMENTEURS, par François Leclerc”

  1. On rappellera avec ironie que certains économistes expliquaient les dérapages budgétaires des pays du sud de la zone Euro, au fait, qu’ils pouvaient emprunter sur les marchés au même taux que l’Allemagne. Aujourd’hui, avec les Eurobonds, on recrée le même système avec un taux unique pour tous, et ces économistes applaudissent……….

  2. J’ai croisé JH Lorenzi dans plusieures réunions et colloques. Il faut préciser que ce Monsieur qui a fait carrière à La Compagnie financière Edmond de Rothschild, est aussi Président du Cercle des Economistes.
    C’est plutôt un optimiste avec tendance légèrement à gauche modérée. Si il reprend à son compte la stupide idée des Eurobonds (de la dette pour assurer le service de la dette) c’est vraisemblablement qu’il a fait un choix politique. Qui propose cette « solution’ ?

    1. Enfin, c’est la dernière solution « libérale ». Après va falloir se résoudre aux solutions qui feraient tache sur un CV de droite : Nationaliser ou Inflationner.

    2. Je crois que Lorenzi n’est ni de gauche ni de droite, c’est simplement un parfait représentant des membres de son cercle, pas l’ombre d’une réflexion, pas une idée nouvelle originale, mais sachant prendre le vent quant il faut, bref , nul.

    3. de gauche très modérée comme celle à laquelle appartient Alain Minc !

      Ceci dit, sur la question des eurobonds, Hollande, Aubry , Royal et Montebourg y sont favorables, avec une mention spéciale tout de même pour Hollande qui y croit mordicus.
      Toujours en retard d’une réflexion à l’image de Solférino fait traîner un peu l’organisation des primaires. Mais je suis sans doute mauvaise langue !

      1. Des primaires comme l’on dirait de pulsions.
        … rien que de l’ordinaire stade bucco-anal de la conquête du pouvoir
        comme convenu et pas gagné (oh ! concupiscence)

    4. En Belgique en tout cas, les syndicats et les partis de gauche en appellent depuis quelques mois aux Eurobonds.
      Si on reste dans le système d’économie de marché, n’est-ce pas une option social-démocrate assez positive? Si les Etats européens pouvaient tous emprunter à un taux bas rendu possible par la mutualisation, n’est-ce pas une manière d’empêcher les marchés de gagner encore et toujours plus grâce aux taux usuraires qu’ils s’autorisent aujourd’hui ?
      Évidement, cela retarde ou empêche (selon qu’on soit optimiste ou pas) l’effondrement financier en Europe. Mais tant qu’on n’a pas d’alternative politique crédible à offrir au néolibéralisme (variantes libérales ou social-libérales), ne vaut-il pas mieux que le crash initial ait lieu aux USA? (ou alors ici par les faillites des banques plutôt que des Etats?)

      1. Vous raisonnez comme s’il y avait le choix. En réalité, la situation est insaisissable et immaîtrisable.

      2. Alors là, François, je ne suis pas d’accord. Chacun ici (ou presque) par ses billets, ses commentaires, ses coups de gueule espère un peu, un tout petit peu, orienter le cours du monde.

        Certes, on doit être réaliste et se dire que chacun n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan des opinons mais l’énergie et le temps que vous consacrez ici à nous éclairer prouve que vous ne pensez pas vraiment que « la situation est insaisissable et immaitrisable ».
        C’est comme d’aller voter: 1 voix sur 35 millions. Inutile? Je ne pense pas si l’on croit en la démocratie. Sinon, reste le choix entre l’anarchie et devenir le maître du monde ;-).

        Cela me fait penser au débat récent ici sur le complot américain contre l’Europe. D’accord qu’il n’y pas pas complot organisé mais nous connaissons tous ces sites ou ces personnes qui prêchent pour l’Europe contre les USA (ex: GEAB) ou pour les USA contre l’Europe ou pour la Grande-Bretagne (ces derniers sont les plus sournois, je pense… Ah, la perfide Albion).

        Continuons à agir même si nous ne sommes pas certains du résultat de nos actes…
        Et si vous ne la connaissez pas, je veux bien vous raconter l’histoire du colibri d’Amazonie popularisée par Pierre Rahbi.

        .

      3. Malentendu : la situation est immaîtrisable avec ce genre de mesures (en référence au contexte).

      4. @François Leclerc,

        il y a une grande différence entre dire que les euro-obligations sont une panacée qui va résoudre tous les problèmes (ce qui est, je suis bien d’accord avec vous, une ineptie) et dire que les euro-obligations sont indispensables si on veut éviter l’éclatement de la zone euro dans l’année qui vient (éclatement qui rendra impossible la coopération et la coordination de solutions au niveau européen).

        Les euro-obligations sont un premier pas indispensable dans la bonne direction.

      5. Je n’ai jamais dit que l’émission d’eurobonds ne serait pas en dernière instance adoptée, lorsque l’on sera encore plus près du bord du gouffre !

        Mais au contraire que l’on tentera peut-être ainsi de gagner encore du temps. Avec en complément un simulacre de gouvernance économique (c’est à dire une structure, mais pas de politique… ).

      6. Alors, à quoi bon raisonner? 🙂 Toute mesure n’est qu’une béquille désormais, il semblerait.

        Aujoud’hui, j’ai lu dans un hymne homérique un rituel lointain d’une cité perdue… Il s’agissait d’atteler les poulains à des chars flambant neuf, de laisser les poulains aller où bon leur semble, et une fois la rupture de l’attelage arrivée, le char flambant neuf cassé est déposé auprès du temple du dieu des lieux, qui désormais lui est consacré.

        Génial, non?

      7. Il y a deux façons de voir les choses : l’une c’est de penser qu’il ne faut pas essayer de gagner du temps mais de faire tous les pas dans la bonne direction d’un seul coup, c’est à dire un saut de géant, l’autre c’est de penser qu’à chaque fois qu’on fait un pas dans la bonne direction on gagne du temps et cela permet de passer au suivant.

      8. L’accélération de l’histoire du capitalisme moribond (je laisse à Paul Jorion la paternité de « capitalisme à l’agonie ») fait que toutes les solutions prises, ou repoussées au lendemain, ne font qu’accélérer son déclin (en référence au déclin d’autres empires).

        Quoi qu’on en pense, c’est dans le cours d’un mouvement qui a déjà pris tant de vitesse qu’il faut considérer l’avenir possible, du moins le peu qui reste.

      9. Si l’on fait l’hypothèse que le système est moribond, comme le dit Marlowe, deux options s’offrent de fait. Soit souhaiter (ou œuvrer à ce ) que le système meure au plus vite et advienne que pourra, soit limiter les dégâts pour « les gens » (le peuple diront certains, les travailleurs diront d’autres) et espérer et œuvrer à l’émergence du système alternatif, neuf, meilleur qui remplacera le capitalisme. Cela prendra du temps, cela provoquera des réactions en retour du système capitaliste mourant, cela ne réussira peut-être pas mais au moins, ceux qui auront opté pour la seconde option pourront dire comme le colibri : « Moi, j’ai fait ma part… ».

      10. Alain.
        Il existe suffisamment, maintenant, de situations historiques similaires afin que nous puissions savoir ce qui va se passer.
        Même si les propagandistes nous rabachent naturellement que les « choses ont changé » car les chiffres sont différents, les tenants sont identiques et donnent les mêmes aboutissants.
        Ces propagandistes sont évidemment de deux catégories : les théoriciens qui se font mousser afin que l’on s’appuie sur leur « expertise », et, en plus grande majorité, ceux qui profitent de ce système et ont surtout envie que rien ne change.

        Maintenant, et vu ce qui s’est passé dans plusieurs pays qui ont essayé de faire des 1789 mais se sont fait recontrôler vite fait par l’extérieur, je pense que nous allons nous faire du 1929 avec mêmes aboutissants.
        Tout simplement.
        Bonne messe à Jérémie, en passant.

      11. Je n’apprécie pas franchement les sondages pour avoir étudié les manipulations possibles en plus des « recoupements de vérification », mais… :
        http://www.lepoint.fr/economie/les-cadres-s-inquietent-de-leur-avenir-05-09-2011-1369876_28.php
        « pour atteindre son plus bas niveau depuis la création du baromètre en 2004, passant donc en dessous des niveaux observés en février 2009 (crise des subprimes) et mai 2010 (crise de la zone euro), souligne l’institut. Sur fond de crise financière, 74 % des cadres interrogés anticipent une dégradation du niveau de vie (49 % en mai) et 78 % prévoient une hausse du chômage (39 % en mai).  »
        Soit, la situation semble bien comprise et les politiques ne peuvent, à priori, plus nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
        Ce qui rejoint l’obligation des milliardaires de faire leur campagne de pub, notez.
        Maintenant, le souci est que nous allons vers l’hiver. Et le printemps 2011 que j’espérai est remis au printemps 2012…
        Ce qui nous laisse 6 mois pour réfléchir à la suite, aussi.

    5. A ma connaissance, le premier à parler des Eurobonds est Daniel Cohen, professeur à l’ENS. Il est aussi chargé du programme économique du PS.
      Il y a une dizaine d’année, DC, dans un article du monde (son 1er comme correspondant) évoquait l’inéluctabilité de la crise financière à venir.
      C’est l’un des plus sérieux économistes que je connaisse.

  3. l’instrument naturel

    comment qualifier un outil financier de  »naturel », c’est au delà de la métaphore c’est de la magie !!

  4. S’il n’y avait que l’économie et la finance à remettre à plat.

    L’actualité nous abreuve des problématiques les plus diverses, dont la dernière pour n’en citer qu’une parmi un nombre SIDERANT est « la loi du genre ».

    Ce sont tous les sujets politiques, sociologiques, théologiiques, civilisationnels, économiques, financiers … qui sont atteints.

    Les « débats » sont sans fin et les dés sont pipés sur à peu près tous les sujets. C’est le retour en force des sophistes (encore que la démarche de ces derniers pouvait a leur époque être expliquée et paraître fondée sinon légitime). Aujourd’hui, ce ne sont même pas des esthètes, mais des petites personnes intéressées.

    Ce qui est décourageant est le mélange de genres et de notions par des « spécialistes » qui, quand ils ne mélangent pas malignement les ingrédients, ne maîtrisent pas leur sujet (il est de vrai experts, mais on ne les montre pas ni on ne les entend, et il faut bien les chercher).

    Il est rafraîchissant de trouver des expressions (des personnes, des blogs, des livres) qui fondent leur discours, leurs avis dans une perspective profondément historique, profondément aculturée. Pourvu que cette souce de matière première vitale ne se tarisse pas.

    1. « … dans une perspective …profondément ACULTUREE « . [ ? ! ??]
      Acculturée ? ou très cultivée aussi bien.
      La culture, poison et remède, « pharmakon », c’est ce qui survit au-dessus d’un ensemble de savoir-faire, en les sublimant. Cela peut ramener autant au « local » qu’à « l’universel ». Ce dont vous ne voulez pas, c’est d’une culture « gangue », qui rend l’esprit prisonnier ou désublime des savoir-faire d’ailleurs.
      Ainsi, la division que vous évoquez s’explique relativement bien. Ce n’est pas dans la couche des savoir-faire et savoir-vivre de base, pas trop laminée, que se trouve le mal que vous lisez, mais dans l’absence de sublimation de cela (vers une « valeur esprit » disait P Valéry, je crois). L’humain qui prête son cerveau disponible à TF1 n’est pas encore fichu, il a pu apprendre à être un sympathique convive, un réparateur de carburateur hors pair, et même à savoir écouter. C’est collectivement que le petit « moins » de l’ensemble des cerveaux rendus disponibles chez TF1 produit le discrédit et la mécréance que vous entrevoyez.
      J’ai emprunté ici quelques lignes à Stiegler (Bernard).

      J’en profite pour re-faire sa pub, au Stiegler, Bernard. Marianne de samedi dernier en a reparlé (ses leçons de philo originales à Epineuil sur Cher dans le .. Cher), et il est vrai qu’on était gâté dans le même numéro de Marianne avec une interview de E Todd, et une autre d’Onfray s’expliquant sympathiquement sur son invitation faite à Montebourg suite à laquelle il a accusé effectivement à Argentan.

    2. Le terme aculturation est évidemment mal orthographié et probablement mal choisi . Je voulais dire « pénétré » jusqu’à imprégnation complète (mais consciente, ou lucide si on préfère, sans plus de distance qu’il n’en faut) de cette magnifique culture dont nous devrions savoir hériter. Je veux dire celle d’Aristote et de ses dignes continuateurs.

    3. Le propos de François est effectivement profondément historique. Par son rappel fort juste de l’origine de la crise (crise de suraccumulation dont l’éclatement a été retardée par l’endettement massif) et par sa conclusion, il fait écho aux analyses des meilleurs économistes marxistes, par exemple l’analyse de F. Chesnais
      Crise de suraccumulation ouvrant une crise de civilisation
      http://www.npa2009.org/content/crise-de-suraccumulation-mondiale-ouvrant-une-cise-de-civilisation-par-françois-chesnais
      Conclusion

      Il s’agit d’abord de dire ce qui est (« seule la vérité est révolutionnaire »), ensuite de libérer la puissance d’expérimentation collective des salariés-citoyens, quelle que soit la structure (association, groupement encore plus informel ou parti politique) dans laquelle ils ont choisi de s’investir. C’est l’une des voies vers cette indispensable « fabrication d’une conviction collective » de la nécessité et de la « faisabilité » de l’émancipation dans les conditions du XXIe siècle dont la réalisation se heurtera comme par le passé à la question de la propriété et donc de l’État.

    4. Apulée (si ma mémoire ne me trahit pas), Montaigne avaient déjà soulevé la question de l’interrogation du pourquoi du maintient d’une infériorité des unes par rapport aux uns et affirmé son inutilité . Pour ce faire ils ont ,bien sûr, mis en exergue tout ce qui est fait pour distinguer les uns des unes.
      Aujourd’hui Butler a fait le même chemin et sa très subtile pensée a fait « un tabac », d’autant qu’elle est, au bout de son raisonnement, contre toute censure.D’autres ont aussi déconstruit comme Deleueze avec l' »anti-oedipe », par exemple, ou encore Derrida. L’ensemble a mené à une réflexion sur les discriminations où celle du « genre » fait figure de matrice.
      Notez que ce type de déconstruction se retrouve sur le chemin des religions , pour le christianisme lorsque l’ancienne conception de la femme est remise en question par le célèbre raisonnement sur la lapidation: « que celui qui n’a jamais pêché jette la première pierre »., pour l’islam qui permettra le divorce, pour l’hindhouisme qui donnera à la femme une sécurité matériel via la dot : comme si, à cette lointaine époque déjà, le monde entier avait songé à faire un « pas en avant ».J’oublie les périodes de régressions telle l’inquistion pour les catholiques.
      Peut-être qu’à l’heure du monde relié par internet arriverons-nous à sortir de ces constructions culturelles porteuses de souffrances pour tous : dans un monde discriminant, on est toujours le discriminé de quelqu’un. Peut-être arriverons-nous à apprendre à ne pas dévaloriser autrui.

      Humaniarcalement

      1. Peut-être arriverons-nous à apprendre à ne pas dévaloriser autrui.

        coucou, peut-être aussi devrions-nous apprendre à aller dans les profondeurs de notre inconscient et y trouver une fameuse pierre cachée. La connaissance de Soi (avec un grand S) est un outil d’une importance capitale. Elle est synonyme de paix en/avec soi-même et conduit à l’harmonie de l’être avec les uns, les autres. Ce genre d’harmonie ne connait pas le besoin de discriminer, ni de dévaloriser, ni de dominer, ni de juger, ni de vouloir nuire, ni de manger la laine sur le dos des petits moutons… ou quoi que ce soit….
        Tous les ego malades redeviendraient humains…. plus de mégalo-comico dangereux, plus de vampires assoiffés d’empires et de pouvoir, plus de profiteurs mangeurs de petits peuples, plus de marionnettistes machiavel baratineurs….
        je vous entends dire : « mais tu rêves !!!  » Oui, je fais ce rêve étrange et merveilleux…tout le temps !!!

        ps : très intéressants vos échanges (j’apprends plein de choses)

    5. @ Francois78 :
      vous regrettez que si peu de gens soient pénétrés d’Aristote et de ses continuateurs ?
      Heu, ouigre, mais (i) les plus modernes n’ont pas démérité. Et (ii) l’aspect systémique de ce manque n’a–til pas malgré tout pour la technique (dans son anthropologie…) ? La lecture ôta le mérite de la culture orale, l’imprimé ôta le mérite de savoir aller dans la bonne abbaye copier le bon manuscrit. Mais la phase 1 des nouvelles techniques est celle de la désublimation. Le sophisme sert d’exemple « universel » à Stiegler. Là c’est la langue elle-même (dans son pouvoir de faire de la logique, de se libérer ainsi du clan, du dème), qui fut l’enjeu. Et les sophistes gagnèrent, reconnait Aristote, qui introduit alors le degré de conviction pour définir une logique « qui se tient », si je me remémore du … Jorion.

      @ Charles A : vou sfaites dire à Francois78 plus qu’il n’a dit, non ?

      @ soi : vous nous en dites un peu plus sur Butler ?

      1. @ timiota

        je réagissais au billet de François Leclerc, pas à celui de Francois78 intercalé après coup…

      2. Comme je l’ai dit Butler s’inscrit dans la lignée de ceux nommés les déconstructeurs avec la spécificité de l’étude fournie et pointue des rapports de domination, de genre, sous le prisme de l’étude du langage ,de la philosophie, psychologie (très peu).
        Nous avons Welzer-Lang ,en France, qui a eu lui une approche sociologique, tout comme Fassin . En Histoire, par exemple ,il y a l’ouvrage de Jean-Clément Martin : » La révolte brisée ». Le très impressionnant « La femme possédée » de Malarewicz , neuropsychiatre. Se trouvent réunis dans le « Livre noir de la condition des femmes » nombre de personnes appuyant ce mouvement de prise de conscience.
        Tant d’autres encore amènent plus avant la réflexion, notamment avec l’extension des conséquences de cette construction de genre sur l’ensemble des discriminations qui minent nos sociétés, encore actuellement .

  5. Ha, les zeurobondz ! dans les diverses zuniversités d’été de divers partis, pour avoir l’air intelligent à la cafette, il fut de bon ton fin août 2011 de dire « il va bien falloir que l’Allemagne se décide à ce que la BCE émette des zeurobondz ! « . Le genre de propos irréfutable par le pékin moyen puisque totalement abscon, l’important résidant dans le mouvement du menton et de la mèche (légèrement) rebelle au moment où vous dites « zeurobondz ». Abracadabrantesque, en fait …
    Pas sûr que l’histoire en retienne quelque chose de plus !

  6. Là vous me surprenez Mr François Leclerc , respect , vous étes lucide .
    IL semble que certains aient compris qu’il fallait une économie réelle pour soutenir la virtuelle et
    s’applique à des bricolages sinon des ratiocinations .
    Là vous étes sur une pente dangeureuse à moins que je ne vous ai mal compris . Je crains
    que de ces conclusions on ne tire que des pratiques opposées .
    Restons sages , bancor , interdiction des spéculs sur variations de prix . …
    Y’ en a méme soyons fous , arrét de la notion de valeur , mais l’argent qu’est ce que c’est n’y a
    t il des valeurs supérieures , passons à un autre mode de vie , avec l’abondance que nous procurent les automates . Les Chinois avec leurs cent millions ( ou plus ) de coolies rémunérés au jour le jour , boostons les !

    1. Les chinois avec leurs cent millions ( ou plus ) de coolies rémunérés au jour le jour , boostons les !

      Ah ouais, comme les plus d’un million d’employés du géant taiwanais Foxconn, augmentés de 60 % l’an dernier après une vague de suicides et dont 500 000 vont être lourdés d’ici 2014, remplacés par un million de robots…

      Confronté aux suicides de ses salariés, le groupe taïwanais veut remplacer 500.000 employés par des robots d’ici trois ans.
      Foxconn, le numéro un mondial des composants pour ordinateurs qui fournit notamment des pièces à Apple, Sony et Nokia, prévoit d’utiliser 1 million de robots pour effectuer des opérations«simples», selon le quotidien China Business News. Ce projet a été annoncé par Terry Gou lors d’un rassemblement regroupant 10.000 salariés vendredi à Shenzhen (sud-est de la Chine). Aucun représentant de Foxconn n’a pu être joint par l’AFP pour commenter les propos. Terry Gou n’a pas précisé l’ampleur des postes qui seront supprimés. (…)

      http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/tech-medias/actu/0201543163707-foxconn-va-utiliser-1-million-de-robots-d-ici-a-2014-201124.php

      1. @ Vigneron,

        Bonjour,

        Ouais, pas tant de robots ou de suicidédaires à Fukushima, hein?

        http://www.scoop.it/t/environnement-par-la-cftc-hus/p/423786079/le-vortex-fukushima

        http://www.oliviergaurin.com/vie-pratique-la-planete/reflexe-philosophique/136-la-cause-reelle-de-fukushima

        http://enenews.com/report-76-trillion-becquerels-plutonium-239-released-fukushima-23000-times-higher-previously-announced

        C’est là le théatre réel des opérations, et on se branle le si-boulot du petit cochon…

        Reconversion à l’intérêt général, savoir être généreux:

        Un stage RSA pour tous les encravatés, Salomon et en costard en plomb pour nos « justes » alchimistes de la « valeur » et des « prix », rédemption garantie, signé par toutes les églises et religions de la terre………..

        Ce serait-y pas divin?

    1. « Pour le MR (ump version Belge) »… bof… faut vraiment chercher pour trouver une droite en Belgique francophone. Contrairement à la Flandre, la droite n’a pas bonne presse en Wallonie (même le mot « droite » est banni et raillé par les journalistes) ! Au mieux/pire, le MR pourrait se revendiquer de centre-droit (mou). En France, question programme économique, le MR serait perdu quelque part entre le PS et le Modem.

  7. Hervé Lorenzi a été (et reste?) l’un des principaux promoteur du système de titrisation qu’il applaudissait…
    Bon vent!…

  8. « Il faut avoir le courage (en ces temps où il est abusivement sollicité pour justifier une rigueur destinée aux autres et menant dans le mur) de remettre en cause ce qui de toute manière le sera. Et d’abandonner le conformisme pour le coup naturel des possédants – érigé en catéchisme pour premiers communiants – pour entamer une aventure libératrice. L’époque, désormais, le permet.  »

    Magnifique !
    Une conclusion en forme de message d’espoir.

    L’initiative change de camps. Nous sommes assignés à nous prendre en main.

    Tous les « essais » précédents ont échoués.
    La rupture avec l’ immobilisme par l’évolution audacieuse et la réforme
    deviennent nécessaires donc obligées.

    J’ ajouterais le processus essai-bilan-correction.
    Le « regulatory uncertainty » que cite Obama, parmi les raisons pour abandonner une réglementation n’est pas un interdit.
    ( Paul , le 2 septembre 2011 à 18:28
    « Obama confirme son ralliement inconditionnel à la droite républicaine : »)

    1. « Une conclusion en forme de message d’espoir.
      L’initiative change de camps. Nous sommes assignés à nous prendre en main.
      »

      America is waiting for a message of some sort or another.
      No will what’soever. no will what’soever! absolutely no honor.
      No will what’soever. no will what’soever! absolutely no integrity.
      No will what’soever. no will what’soever! I haven’t seen any any any citizen over there stand up and say « hey, just a second. »
      No will what’soever. no will what’soever! I mean, yeah, so… wha-what’re ya gonna do?

      Brian Eno & David Byrne, America is waiting

  9. La remise à plat passe par la rue, Monsieur Leclerc, vous le savez.
    De gré (par une étincelle) ou de force (par l’inflation).

    1. Remise, remise,
      tient, si on parlait à double sens de « remise des prix », en cette époque littéraire.
      Remettre un prix, ça peut aussi vouloir dire le remiser au placard !

      Ou alors on dirait « Je lui ai remis « Le Prix » « , en parlant d’un certain ouvrage bleu.

  10. je cite : Il faut avoir le courage (en ces temps où il est abusivement sollicité pour justifier une rigueur destinée aux autres et menant dans le mur) de remettre en cause ce qui de toute manière le sera. Et d’abandonner le conformisme pour le coup naturel des possédants – érigé en catéchisme pour premiers communiants – afin d’engager une aventure libératrice. L’époque, désormais, le permet.

    Tout à fait d’accord, cela deviendra donc une vraie nécessité et je le souhaite une heureuse libération !

    ILS n’auront plus le choix car le mur se rapproche de leur nez !

    Cela dit , il est assez supéfiant de constater une telle obstination dans la bêtise, restons poli !!

    Il ne s’agit plus seulement de la dette et de l’endettement, je pense que nous sommes dans une période de transition, un tournant de civilisation et il me semble que ces individus sont incapables de penser autrement et de changer de logiciel , seraient ils dépassés par ce qui vient ???

  11. Question. Si je simplifie, les eurobonds formeront un gros tas d’euros qui permettra aux banques de se financer sûrement. Mais pour constituer ce pactole les états devront bien emprunter, puisque « les caisses sont vides », en France, et ailleurs sans doute, d’après ce qu’on nous dit. Donc, on ajoute de la dette européenne aux dettes nationales ?…

    Par ailleurs, je suis assez scotché par le traitement médiatique global de l’info qui met en avant le transport de Rom et la bouderie de Raffarin. On est littéralement en face d’une autre planète.

      1. @ taratata

        Vous avez, mille fois raison. Aucun rapport entre Ephraïm Camember et le fromage.
        En revanche, votre leçon en vaut bien un, sans doute…
        Renard ;-))

    1. Moi, ce qui me « scotche », c’est qu’en France en 2011 on entasse brutalement de pauvres gens dans des wagons sans que cela ne soulève plus d’indignation. Vous avez l’air de penser que l’on en parle trop dans les médias (mais j’ai peut-être mal interprété votre propos). Je trouve que l’on en parle pas assez et que ça devrait cesser ces pratiques indignes.

      1. Désolé, j’ai passé un peu vite sur le wagon…Au départ, j’avais écrit « le wagon type Auschwitz »…
        Je voulais dire qu’on est dans une crise qui écrase toute la planète. Les acteurs de la crise continuent à nuire, les décisions que prennent et prendront nos zélites UE face à eux sont cruciales et dommageables, ou pas, pour des millions de gens.

        C’est en termes non seulement d’appauvrissement, mais de vie et de mort que leurs actes, leurs réunions et leurs discours vont se traduire.
        Appauvrissement brutal et maintenu, ça veut dire, en Grèce et bientôt en France si ce n’est déjà le cas, des gens dont la vie se dégrade, donc la santé psychologique et physique, avec à terme des pathologies surtout pour les plus pauvres, les plus faibles, qui sont souvent les plus pauvres, jeunes et vieux pour situer les catégories les plus frappées de plein fouet par ces balles lentes qu’envoient les Barroso, Rompuy et autres décideurs contre les peuples.

        Voilà, malgré l’horreur de ce wagon rempli de familles déchirées, aux misérables cahutes saccagées puis détruites par la soldatesque brune, je pense que les conséquences de l’horreur économique que continuent à entériner les serviteurs des multinationales qui se prétendent représentants des peuples – bien aidés par les commissaires type Bolkenstein ou Harding – , prouvent qu’on est devant une horreur supérieure, à l’échelle d’un continent, dont le mécanisme se met en place et écrase déjà des dizaines de milliers de gens, dans le silence larbin de la volaille médiatique, quand elle ne l’approuve pas.

        Voilà pourquoi ce laisser-faire criminel de la canaile UE devrait être en première page, détaillé, sans oublier les arrière-cours, les pots-de-vin à toute ce gang à cinq chiffres qui ne sait que renforcer les murs qui nous emprisonnent : concurrence, compétivité, libre-marché, subsidiarité. Nous sommes tous des Roms UE.

  12. « Généralement,celui qui occupe le terrain le premier et attend l’ennemi est en position de force;celui qui arrive sur les lieux plus tard et se précipite au combat est déjà affaibli. »
    Sun Tzu.
    L’art de la guerre.
    Donc,chacun à son poste,paré à retourner la « stratégie du choc ».

  13. Aucune estimation chiffrée ne venant à l’appui de cette construction, il est difficile d’en mesurer la réelle portée financière. Manque également à l’appel l’amorce d’une réflexion sur ce que pourraient être les projets porteurs de croissance.

    Puisque vous attaquez les auteurs de cet article (pourtant intéressant) sur ce front, j’ai quelques petites questions pour vous M. Leclerc : cette fameuse réduction généralisée de la dette que vous préconisez, à combien l’évaluez-vous ? En valeur nominale et en % du PIB ? A combien estimez-vous les pertes des banques et autres fonds, et celles des ménages et Etats ? Pour éviter une tempête financière et une série de faillites, à combien estimez-vous la nécessaire nécessaire recapitalisation des banques ? Celle-ci passerait-t-elle par :
    – l’injection forcée de fonds publics (donc augmentation de la dette publique)
    – l’émission d’actions (en espérant que les valeurs ne s’écroulent pas suite à l’annonce de recapitalisations massives)
    – pure création monétaire par l’intermédiaire des banques centrales (en gros, détruire la valeur réelle de l’argent avec risque de spirale inflationniste) ?

    Si l’article d’Elbaz et Lorenzi manque de précisions, il a au moins le mérite d’être réaliste.

    1. Soyons réalistes, en effet  !

      Le seul objectif que les défenseurs des eurobonds peuvent revendiquer, c’est de gagner du temps en roulant la dette publique à moindre coût grâce à sa mutualisation. La stratégie du désendettement actuellement suivie consiste à exiger qu’il y soit rapidement procédé par les Etats et admis que les établissements financiers fassent de même lentement. Forcée et contraint, elle pourrait évoluer et lâcher un peu la bride aux Etats. Mais ce n’est même pas garanti  !

      Cela résout toujours pas l’équation associant le désendettement et la relance de l’économie, cette dernière problématique imposant de parler concret et de ne pas s’en tenir à de vagues généralités. L’expérience japonaise est là pour montrer que ce n’est pas si simple !

      Il est par ailleurs clair qu’une recapitalisation des banques serait moins onéreuse qu’une succession de plans de sauvetage sans issue. Les marchés, dont on fait grand cas en raison de la sûreté présumée de leur jugement, n’ont-ils pas clairement déjà indiqué qu’ils estimaient que des défauts sur la dette étaient inévitables et que les banques n’étaient pas assez solides pour y résister  ?

      A propos de la restructuration de la dette souveraine, enfin, je vous suggère, si vous ne la connaissez pas, de lire la très instructive et prémonitoire étude réalisée en 2001 par Anne Krueger, en ce temps première directrice adjointe du FMI. Avant de parler chiffres, elle aborde les questions méthodologiques.

      1. Les banques européennes ont levé plus de 400 milliards d’euros de capitaux en 3 ans, ce qui leur a permis de renforcer leurs ratios de fonds propres d’à peine quelques points. A quel niveau de fonds propres jugeriez-vous qu’une banque soit « sûre » ? Ne serait-ce que doubler les ratios de fonds propres coûterait beaucoup plus cher que de subvenir aux besoins de financement de l’Espagne, la Grèce, l’Irelande et le Portugal pendant plusieurs années.

        Le problème d’aléa moral lié au sauvetage d’une entité (banque ou Etat) qui n’a pas su calibrer ses risques est plus facile à régler dans le cadre du secteur privé, par réglementation, que dans le cadre d’un pays souverain, ce qui nécessite un changement de culture économique et prend plusieurs années. Je conçois qu’il y ait derrière cette approche un problème d’équité, voire de démocratie, mais je ne suis pas convaincu que le désendettement brutal de toutes les banques soit moins douloureux que le désendettement brutal de quelques pays et progressif des autres. Il y a certes un problème fondamental de business model qui fait que les banques accumulent des profits (ou continuent de distribuer des rémunérations absurdes) à l’heure actuelle sans participer activement au financement de l’activité économique, mais on touche ici à un autre problème.

        Je soutiens donc pleinement le désendettement des Etats et la réforme du système bancaire, mais sur des lignes différentes de celles qui ont été entreprises. Un système sain utiliserait des règles macro-prudentielles intelligentes pour éviter la pro-cyclicalité, le contraire de ce qui se passe à l’heure actuelle. L’urgence est d’écarter la panique et réinstaurer une confiance, confiance dans la finance, dans les marchés, dans la dette et le principe de remboursement d’une dette, dans les Etats, et dans l’économie plus généralement. Mais les autorités s’évertuent depuis plusieurs mois à créer un environement des plus incertains, et la récente déclaration de Lagarde n’aide pas. Les décideurs mondiaux se sont pourtant engagés dans cette voie de sortie de crise plutôt que celle d’une restructuration générale de la dette, mais j’ai parfois l’impression que tout est fait pour que cette stratégie échoue, nous amenant inexorablement vers votre stratégie qui porte en elle des risques démesurés (surtout si la restructuration est brutale et désordonnée).

        Sur ce, je vais lire cette étude que vous me conseillez.

      2. Non, Julien.
        L’intérêt de la finance est au contraire dans la variation tant quantitative que qualitative.
        L’immédiateté des gains étant le but de la manoeuvre, bien sûr.

      3. @François Leclerc,

        Le seul objectif que les défenseurs des eurobonds peuvent revendiquer, c’est de gagner du temps en roulant la dette publique à moindre coût grâce à sa mutualisation.

        Et alors? Gagner du temps ce n’est pas utile si on veut pouvoir recapitaliser les banques et restructurer les dettes souveraines? A moins que vous croyez que c’est réaliste de penser qu’on va pouvoir tout faire d’un seul coup, du jour au lendemain? Ou pire, après l’éclatement de la zone euro?

      4. @F.Leclerc
        1- L’objectif de la mutualisation de la dette est de désamorcer la spéculation contre les état Européens.
        2- Le remboursement de la dette se fera EVIDEMMENT par l’inflation, celà a été le cas en tous temps et en tous lieux et celà a toujours marché (même à marche forcée)

      5. Ce qui me surprend, un peu ici et ailleurs, c’est la focalisation sur une idée folle qu’on pourra se désendetter. Mais avec quelle richesse créée? Mutualiser, c’est bien, certains pays vont moins mal que d’autres, et la plaie paraîtra s’amoindrir. Les cailloux jetés par les voisins feront peut être moins de dégâts.

        Mais rien ne permet aujourd’hui de prétendre qu’une croissance va naître de ses cendres, tel le phénix!

        Aux US, trois grandes firmes automobiles, dont l’une a dû déposer le bilan, et trois cent millions d’habitants, de mémoire.
        Combien de marques auto en France ? En Europe? Qu’est ce qui permet de croire qu’il y aura de la place pour tout ce monde, prochainement?
        Dans l’alimentaire, les distributeurs ne se portent pas très bien… Ce sont des requins, mais bon, ça permet à des gens qui y travaillent de survivre…Carrefour, fleuron des années quatre vingt n’est plus aussi resplendissant ces jours ci…
        Autre question, le secteur immobilier… Qui était encore il y a peu créateur d’emplois. Comment pourra-t-il être un fort levier de croissance prochainement si il n’y a plus « d’intérêt économique » créé à son égard? Car l’immobilier, si on ne « le booste » pas, n’est qu’un actif dormant. Soit rien du tout… Et toujours des sans domiciles, et des lois Scellier qui ont construit des complexes vides et inutiles…

        Economiser sur ce qui déjà est misérable, c’est tordre le coup à un crapaud et s’imaginer qu’il calmera la faim.

      6. @P.J. a dit
        « On a vu des arguments plus convaincants que le recours aux majuscules »
        Je l’admets, mais « le vrai est à lui même sa marque et aussi celle du faux » (Aristote-Boyle-Spinoza ?)

      7. @PJ
        Je ne dis pas pour autant que l’inflation soit la panacée et le seul mode de réduction de la dette. Un défaut sur la part illégitime de la dette serait hautement plus souhaitable et même un défaut sur l’ensemble des rentiers me paraît être une bonne solution.
        Maintenant, le réalisme me force à en douter.
        En toute hypothèse, la dette ne sera pas purgée intégralement par le défaut et j’ignore qu’il existerait d’autre moyen que l’inflation ou le paiement effectif.
        Or, ce dernier, n’est ni souhaitable à mon sens, car payer l’indû n’est pas moral, ni réaliste car l’austérité durable s’opposant à la croissance n’est pas tenable politiquement.
        Croire qu’il y a d’autre moyen qui n’ait déjà été expérimenté me semble du domaine de la fable.

      8. Sacré Antoine.
        Complètement dans le système, hein…??

        Et bien vois ce que ça a donné…
        Le pire, dans l’histoire, est que j’y ai participé de bon coeur, croyant soulager l’humain de tâches physiques pénibles et lui permettant d’avoir une réflexion plus grande.
        Le petit rouage que je suis s’est bien fait roulé.

    2. @Julien, je crois entendre le son des anges à travers vos paroles…

      Un peu de pratique après la théorie, qui sait si vous y répondrez .

      BNP encours de prêts, de tête 120% voir plus du PIB de la France

      Semble t il juste ses encours sur la Grèce, les chiffres varient mais je ne prends en compte que la Grèce, on dira 60 milliards d’euros.

      Capitaux propres de la BNP, on dira 60 milliards, en théorie que valent les encours de la Grèce dans les compte de la BNP, surtout si rien n’est fait et que la Grèce décide d’abandonner la bagarre et de laisser tout filer…

      Bref juste pour la Grèce, en cas de défaut grave, les capitaux propres de la BNP disparaissent, c’est au demeurant ce qui est arrivé à Lehmann…

      En d’autres termes, ce jour là, si vous allez retirer des espèces à la BNP, elle ne pourra le faire, car sur le papier, elle n’a plus de trésorerie puisque ses capitaux propres ont été absorbés…

      La grande découverte des banquiers de Venise, qu’il suffisait de conserver 10% en or pour assurer les retraits en or de ses déposants…

      Pour la France, la dette atteint 80% du PIB, l’intérêt de la dette, 60 milliards d’euros, plus que l’impot sur le revenu, 2ème poste de dépense de notre pays…

      Si jamais les taux devaient juste doubler comme pour les pays du PIIGS, c’est 60 milliards que cela nous coûterait de plus par an…

      Je cite des chiffres de têtes, ils sont proches même s’ils ne sont pas tout à fait exacts mais il reflète l’étendue du problème actuel, recettes de l’état français, 280 dépenses 380…soit déficit 100 ou 8.5 du PIB mais 4 fois plus sur le budget soit 1/3 du budget…

      Comment peut-on sincèrement penser que l’on pourra un jour rembourser la dette de notre pays…alors qu’actuellement et pour payer juste l’intérêt de la dette nous devons emprunter

      La seule chose que l’on peut dire raisonnablement , c’est comment peut-on continuer ainsi puisque personne n’a pour l’instant  » la force de décréter un abandon partiel ou total de dettes « …

      Sauf que même si on continue le jeu actuel, forcément demain la question restera posée, car personne pour l’instant ne sait comment on peu résoudre une situation aussi ubuesque si elle ne m’était en danger les économies de bcp d’habitants de notre planète…

      Qui aura le courage de dire, halte on arrête et on réfléchie comment on peut continuer en abandonnant 30 ou 40% des créances mondiales, comment le système pourra-t-il perdurer…

      Pour l’instant la seule décision dans ce sens vient de l’angleterre qui tente de séparer banque de dépôt et banque prêteuse ou joueur aux casinos des états…

      Mais bon, comment tous ces économiste pourraient ils trouver une autre idée puisque depuis 30 ans aucun n’a indiqué qu’emprunter encore et encore ne pouvait que mener dans le mur…car économiquement non réaliste

      Pour les économistes en place, reconnaitre qu’il faut envisager un abandon de la dette, c’est reconnaitre que depuis 30 ans, ils ne connaissent rien à l’économie…

      1. @ Bourdon
        Pour les économistes en place, reconnaitre qu’il faut envisager un abandon de la dette, c’est reconnaitre que depuis 30 ans, ils ne connaissent rien à l’économie…

        Il n’est jamais facile de se résoudre à amputer un membre gangréné……..

      2. 1600 milliards d’euro de dette de la France , le chiffre est effrayant certes. Mais ne sommes nous pas un des pays les plus ‘épargnants’ du monde, avec le Japon ? N’avons nous pas 1600 milliards d’euros d’encours d’assurance-vies (chiffres approximatifs, désolé) ? Pourquoi Beregovoy a-t-il privatisé la dette de la France (France-Trésor) ? Nous connaissons la réponse je pense. Et pour finir pourquoi Sarkozy a-t-il lancé un grand emprunt auprés du privé c’est à dire les retraités chinois etr américains, plutôt qu’auprès des français eux-même ?
        Re-nationaliser les dettes publiques pourrait-être un moyen d’alléger la facture.

      3. Bourdon : Si vous permettez au « membre gangréné » de répondre (dixit argeles39), je ne comprends pas complètement votre argument. Si j’ai bien suivi :
        – si la Grèce se plante, les banques françaises font faillites. C’est très discutable, dans la mesure où 1 euro de perte d’encours ne se traduit pas automatiquement par 1 euro de perte en fonds propres (ce serait vrai ceteris paribus, mais la comptabilité n’est pas aussi simple que cela autant que je sache). Mais admettons.
        – l’Etat français emprunte plus ou moins ce qu’il doit rembourser chaque année. En d’autres termes, l’Etat français a un équilibre budgétaire primaire, avant paiement des intérêts. Si l’on pousse un tout petit plus loin le raisonnement, tout excédent budgétaire primaire (donc tout effort d’austérité, sans rentrer dans le débat impôts contre coupes) permettrait donc de réduire la dette publique. C’est tout simplement comme cela qu’on rembourse la dette d’un pays au fil des années.
        – Un « abandon partiel » des dettes forcerait une recapitalisation des banques par l’Etat, on tourne en rond ! Et je ne parle même pas des effets indirects, c’est-à-dire nouvelle récession entraînant augmentation cyclique du déficit.

        « Le son des anges » repose au moins sur des explications claires.

    1. Oui, j’avais noté aussi.
      Du Coluche, ce truc : « Mais plus véritable que véritable qu’est ce c’est comme marché ?-C’est nouveau ça vient de sortir ! »
      « Le nouveau MARCHE c’est celui qui lave la tache qu’est caché dans le nœud de la dette. »

      1. Et cela pourrait tout aussi bien ( laver la dette dans la tache
        du nœud ou encore laver le nœud dans la dette de la tache ).
        … de véritables formules magiques celles-là

  14. @ François Leclerc
     »Une mise à plat générale ne pourra pas être éludée. Les plus savants parlent de « changement de paradigme » et annoncent que le temps en est venu, aussi inconcevable que cela puisse encore paraître. La nature même de la croissance économique est désormais en question, induisant une interrogation plus globale sur la société elle-même, à l’échelle de la planète et non plus seulement des pays que l’on disait avancés. »

    Voilà, sommes nous au début d’un véritable travail de construction? Ces écrits sonnent comme une douce musique à mes oreilles.
    Aurions- nous comprit que dans le contexte planétaire actuel il faut vraiment changer les bases de l’économie, soit à l’opposée des bases actuelles.
    Je suis partant pour ce chantier.
    Comment structurer cette exercice à travers un blog et faire comprendre à tous que désormais les repères actuels ne sont plus utilisables et donc qu’on ne peut plus les évoqués si ce n’est que pour les évités.
    Avons nous la maturité où l’ouverture de conscience suffisante pour ce faire?

    Pour débuter quelle est cette interrogation global ?
    Cette interrogation sera in sécurisante au départ parce quelle nous placeras devant l’inconnue alors faisons attention de ne pas tomber dans la panneau  » peur parce que tu ignore et ignore parce que tu as peur » ce qui ramène généralement les gens aux anciens paradigmes faussement sécurisant.
    Il faut vraiment se lancer à partir d’un concept fédérateur. Quel est-il? Il existe j’attends vos propositions avant de suggérer le mien.
    C’est un départ.

    1. Je rappelle néanmoins à cette aimable assemblée que le Lordon des familles, dont je n’ai pas de raison de remettre les paroles en doute, a exposé que les US, dans leur projet de « régulation » de la finance, était, pour la première fois et de façon complètement unilatérale, entrés dans le domaine de l’interdit.
      Soit, pour les ceusses qui entravent que pouic : ce qui n’est pas autorisé est interdit.

      Cela pour les amoureux(ses) de ce système de domination argentifère et à condition qu’il me prouve l’intérêt de garder ce souk histoire que l’humain soit suffisamment occupé à gagner un max de flouze plutôt que de guerroyer.

      Pour ceux, comme moi, qui estime que l’humain n’a pas à être obsédé par le pognon, amusez-vous à essayer de reconstruire quelque chose, vous pourrez ainsi constater qu’au bout de 40 ans, la moitié de votre belle construction aura déjà été détournée au profit d’une minorité qui, avec ce gain de pouvoir, se dépêchera de détruire l’autre.

      Good luck face aux cowboys.

      1. Nous sommes déjà dans la dynamique de contourner les règlements,suffit d’annoncer quelque chose pour que les profiteurs jouent les coups à l’avance le but étant d’engranger le pognon.

        Il y a et y aura de faux départs, il faut vraiment s’entendre et définir la ligne de départ et par conséquent ce que sera la ligne d’arrivé et vraisemblablement quelques disqualifications douloureuses.
        Et il y a les gérants d’estrade qui devront se compromettre.
        Enfin, manque de temps pour l’instant

      2. Hhmm… Marlowe.
        Je n’ai pas vécu 69, mais l’anarchie est l’exact principe de la dictature : la récupération au profit du plus petit nombre.
        Tout comme l’est malheureusement devenu assez vite le communisme, d’ailleurs. Ainsi que l’impérialisme américain.

        Faut vraiment lutter pour avoir une Démocratie…

      3. à Yvan,

        Pourquoi parler de 69 et non de 68 ?

        La démocratie de tous ne peut pas être un état, mais seulement un équilibre.
        Il y aura toujours des individus pour se mettre en avant et d’autres pour les laisser faire.
        Le problème que pose la volonté de pouvoir est autant dans la servitude acceptée que dans la volonté.

        Par ailleurs les anarchistes espagnols de 36/37 ont été un exemple de ce que des individus en lutte pour la liberté et l’égalité peuvent entreprendre et réaliser contre la dictature.
        Il faut lire à ce sujet de livre de George Orwell, Hommage à la Catalogne et voir le film de Ken Loach, Land and Freedom.

        J’ai par ailleurs clairement signifié que le fameux slogan il est interdit d’interdire, est, quoiqu’aient cru ses promoteurs et admirateurs, une affirmation non pas anarchiste mais libertarienne quand elle est sortie d’un contexte bien particulier.
        On sait par ailleurs combien sont nombreux des acteurs du mois de mai étudiant qui font carrière comme politiques ou médiatiques.

      4. Oui, non, Marlowe . 68, bien sûr.

        Si … j’émettais l’idée que les Catalans ont été qualifiés d’anarchistes comme d’autres de terroristes, que me dirais-tu?
        Concernant les 68tards reconvertis aux idées les plus individualistes du libéralisme, cela peut aussi s’expliquer par une revanche.
        Car, tout comme les indignés, ils se sont bien faits écrasés par le système…

  15. D’ailleurs, si j’ai compris l’Allemagne ne ferait pas appel aux eurobonds pour son financement (et donc tous les pays qui on l’espoir de se finance à un taux plus avantageux). Cela veut dire qu’il ne feront pas long feux puisqu’ils ne seront qu’un clone de FESF, en moins crédible encore. Pire, ils seront la marque des futur candidats à l’équarrissage. Je peux déjà deviner le sourire carnassier des traders de Wall-Street. Bref cela ne peut marcher que si les eurobonds supplantent tous les bonds nationaux. Et quid du stock de dette existant, la variation inévitable de leur valeur ne ferait-elle pas plonger des établissement financiers? C’est un véritable cauchemar de prospective économique! Qu’en pensez-vous Mr LECLERC?

  16. Il faut avoir le courage (en ces temps où il est abusivement sollicité pour justifier une rigueur destinée aux autres et menant dans le mur) de remettre en cause ce qui de toute manière le sera.

    Le réel courage de dire Stop c’est bien la dernière chose enseignée et permise dans notre temps par les plus grandes écoles de commerce de ce monde.

    Aussi bien en Occident que partout ailleurs dans les pays émergents. Encore aurait-il fallu éduquer les êtres de manière moins terre-à-terre, or c’est bien plus le contraire qui se passe depuis que la crise s’aggrave, com depuis des générations d’hommes et de femmes qui se transmettent les mêmes peurs sociétales devant la perte de l’argent, d’un emploi, où du paraître et du qu’en dira-t-on de l’autre, du voisin ou alors de l’autre belle mère en société.

    Les hommes et les femmes ont toujours eu très peur de s’aventurer en réalité dans l’inconnu, de passer réellement à un autre plan d’existence moins conventionnel. Passer à autre chose que le Capitalisme oui je veux bien, mais abandonner le grand confort matériel ambiant à ça non alors, à vrai dire plus nous recherchons à changer les choses et plus nous nous risquons à rencontrer un grand mur d’incompréhension, surtout de la part des mieux établis sur les marchés ou en politique, du coup j’essaie de plus en plus de le prendre avec philosophie que voulez-vous y faire.

    Tant de gens qui ne se montrent même plus en mesure de débrancher leur mobile rien qu’une seule semaine, alors imaginez-vous leur demander de stopper carrément tous les trains, les avions et les véhicules de transport de marchandises, histoire par exemple de pouvoir exprimer une plus grande remise en cause de nos mêmes modes de comportements destructeur. Ne serait-ce que pendant un seul mois d’inactivité complète, oui là ce serait
    réellement remettre en cause un bon nombre de choses dans les têtes.

    Non Monsieur Leclerc le monde d’aujourd’hui aussi apeuré et réclamant soit-il de changement n’en manifeste pas plus le réel courage au ventre ou à l’esprit, au moment même où je vous écris cela le monde se révèle en fait bien plus pris au piège dans les corps, celui en fait d’un plus grand chantage se mettant progressivement en place, surtout par le biais des nouveaux moyens d’intimidation et de contrôle des populations les plus blessés par tout ce qui se passe.

    Vous savez j’aimerais bien faire plus mais faut se rendre à certaines évidences, nous ne pourrons pas mieux sauver le monde que nos prédécesseurs, nos descendants peut-être. C’est peut-être le grand désir des gens de vouloir agir, qui ne change pas mieux l’état d’esprit du monde. Vous savez quoi plus les êtres veulent absolument fuir le passé, l’histoire, le mal, la dictature, la douleur, la souffrance, la mort et plus c’est souvent les mêmes choses qui nous rattrapent, qui reviennent constamment hanter l’esprit du monde, nous doubler à notre propre insu.

    Je suis de plus en plus las de courir pour faire progrès, d’écrire pour faire changement, ah si seulement le monde pouvait revenir au même rythme de vie et de silence que celui de l’escargot, alors oui nous pourrions mieux éviter le grand désastre qui s’annonce. Rassurez-vous je n’y échappe pas moi-même, les influences sont tellement fortes et elles viennent de toutes parts tant de bruit et de vacarme partout. Sinon comme toujours votre article ça c’est de l’info, un réel travail d’information, bien documenté et analysé. Si le seul petit reproche que je pourrais vous faire c’est que vous ne brossiez pas un portrait plus ressemblant ou mis en parallèle avec les mêmes comportements que l’on pouvait voir et entendre avant le déclenchement de la seconde.

    Depuis des lustres nous avions l’occasion d’arrêter cela, mais en réalité nous voulions surtout pas vraiment changer de mode de vie devant l’image, devant le nouveau fait divers social. En plus vous savez, quand une plus grande panique se déclenche à la vue d’autre chose, les gens pensent surtout bien plus à sauver le matériel que leur vie,
    à faire violence ou vengeance, à écouter d’abord les plus remontés et brutaux des êtres sur des tribunes.

    Si encore la plupart des parents de ce monde avaient réellement fait ce travail de préparation pour leur enfants, A la réflexion vous avez peut-être raison de vous sentir parfois obligé de mentionner les meilleurs réflexions de Karl Marx sur les nombreuses contradictions de conduite du capitalisme mais en retour ne vous permettent peut-être pas plus d’êtablir une meilleur capacité d’écoute en société de la part des décideurs les plus libéraux.

    Comment mieux nous préparer à cela ? Les gens veulent surtout que vous leur commentiez la crise, que vous leur parliez plus ou moins d’une alternative, mais pas trop de remise en cause moins rassurante. Ils n’iront jamais réellement se plier en quatre pour les idées un peu trop contre-productives en matière de travail de qui vous savez. Tout homme dans ce monde manifeste une certaine forme de conformisme aussi bien le plus anti-capitaliste des êtres, que moi-même en vous exprimant cela.

    Reposez-vous aussi Mr Leclerc, vous en faites déjà tant au niveau de l’écrit de votre coté.

    1. Lorsque l’on se trouve dans le ciel en ballon, on ne sent pas le vent puisque l’on est dans le vent !

  17. Heureusement que vous êtes là François Leclerc, on comprend mieux ce qui se passe.

    Y a quand même un truc que je ne comprends pas : il n’est pas nécessaire de sortir de Saint Cyr pour comprendre que la mutualisation des dettes des pays de la zone Euro ne donnera pas aux pays concernés une plus grande solvabilité, puisque le problème est la solvabilité. Que cache donc cette promotion permanente des Eurobonds ?

    1. Les eurobonds seraient un actif de qualité pour les établissements financiers, qui en ont besoin. Ils retarderaient l’avènement de défauts sur la dette souveraine et la nécessité de recapitaliser les banques. Voilà les raisons de leur popularité  !

      1. Tant qu’à faire populaire, avec une pointe de storytelling, pourquoi pas activer des zorobonds ? (à ne pas confondre avec zerobondz) ..

      2. Monsieur Leclerc.
        A vue de nez, car il serait difficile de répondre avant la « mise sur le marché », les james Euro Bonds, n’entreraient-ils pas en concurrence directe avec l’émission de dette américaine…??

        Et si oui,
        1) les US accepteront-ils?
        2) si les taux doivent être « attrayants », le problème serait au mieux reculé…

    1. Le malade sait que le remède est bidon,

      Tout ce qu’il cherche, c’est repousser (après les élections) la date de la grosse intervention chirurgicale…

  18. Crise des subprimes : 17 banques et institutions financières poursuivies
    Dix-sept banques et institutions financières sont visées par une plainte déposée vendredi aux Etats-Unis par un régulateur financier pour des fraudes avant la crise des crédits immobiliers à risque (« subprime »), a annoncé ce régulateur.

    L’Agence fédérale de financement de l’immobilier (FHFA) a indiqué dans un communiqué qu’elle voulait « recouvrer les pertes » infligées aux deux géants parapublics du financement des prêts immobiliers, Fannie Mae et Freddie Mac, par ces établissements, dont les banques française Société Générale et helvétique Credit Suisse.
    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=9536eb44f1eee9cda734a92ca94da698

    1. Une info importante, vues les pertes de ces étabissements.
      Justement, combien cela pourrait coûter aux banques,
      et notamment aux banques européennes, si la plainte est recue ?
      Et quand pourrait-elle l’être?

  19. Les eurobonds seraient un actif de qualité pour les établissements financiers, qui en ont besoin. Ils retarderaient l’avènement de défauts sur la dette souveraine et la nécessité de recapitaliser les banques. Voilà les raisons de leur popularité  !

    Bonjour,

    Pourquoi cette ‘sympathie’ vis a vis des banques ?
    Parce qu’il y a collusion ?
    Par ce que ils ont notre pognon et que l’on a peur d’un banque run ?
    Parce qu’elles sont le système ?

    Grace a ce blog je comprends beaucoup de choses mais je ne comprends toujours pourquoi on veut toujours sauver les banques (prêts ou injections bienveillantes, rachat par la BCE, normes comptables sympa, pas de ventes a découvert , les autres compagnes peuvent être shortée pas les banques …)

    En fait si ça se trouve, sije me pose la question c’est que je n’ai rien compris !

    Merci en tout cas pour vos écrits et interventions

    1. Très vite dit, il y a trois alternatives:
      A- le secteur financier échappe à la faillite, grâce à des mesures radicales
      B- le système seffondre, faute de mesures prises à temps,
      et laisse la place aux pires régimes autoritaires
      C- les peuples s’en mêlent: le secteur bancaire est exproprié,
      ce qui serait sans doute le début de l’euthanasie du capitalisme,
      et le prélude à une révolution de civilisation.

      Les points de vue sont divers, sur ce blog comme ailleurs,
      en fonction du moment, de la culture et de la position de classe.

      1. @Charles A

        il y a trois alternatives

        Glups ! Non dans ce cas là on dit « trois cas de figure » ou « trois options », mais pas « trois alternatives ». Trois alternatives, ça signifie en bon français trois possibilité de choix entre deux options.
        Ici ça pourrait eventuellement signifier :
        Alternative 1 : A ou B
        Alternative 2 : A ou C
        Alternative 3 : B ou C
        … 🙁 …

      2. Parce que nationaliser les banques, garantir les dépôts grace a de l’emission monétaire et interdire les produits dérives qui ne servent qu’a la spéculation c’est faire effondrer le système ?

        Quand je vois que les banques sauvées par les états ont continué a distribuer des bonus mirobolant et a spéculer (l’injection de liquidités par la FED a entrainé un x2 de wall street c’est tout et une envolée des matières premières) j’ai envie de …

        Donc je répète pourquoi la finance actuelle peut faire ce qu’elle veut, pourquoi le politique est impuissant (il est de connivence, il représente le système ? Il est …?)

        Juste pour info avec le début de chute avant hier lors du pic vers les 3300 du CAC il y avait moyen de faire du x12 en moins de 12 heures avec un turbo put CAC. (min 0.08 Max 1.01)
        Vous pensez que la personne qui travaille dur au travail va indéfiniment accepter ce genre de situation quand on lui dira : désole mais vous coutez trop cher.
        C’est a vomir

      3. @ Chios

        Ce que vous proposez, c’est l’option A.
        Ils ne le font pas, notamment parce que toute réforme contraignant le capital,
        dans le cadre de la concurrence généralisée,
        se termine par le désinvestissement au profit des pays concurrents…

        C’est aux peuples de prendre l’initiative en expropriant le capital,
        en mettant hors d’état de nuire son appareil répressif (option C),
        afin d’éviter l’option B de la barbarie.

      4. @Charles A.

        le saint Graal du dogme néo-libéral c’est la libre circulation des capitaux. C’est sûr que si on remet pas cela en cause, c’est même pas la peine d’essayer de mettre en place la moindre réforme contraignant le capital dans une zone donnée et pas dans le reste.

        Je suis convaincu que les peuples européens choisiront très majoritairement l’option A (y compris un contrôle des capitaux sortants) plutôt que de sombrer dans l’option C.
        Pourquoi? Parce que les deux extrêmes, un capitalisme sans limites (comme ce vers quoi tend le système actuel) ou plus du tout de capitalisme (comme lors des expériences communistes passées) tendent tous deux vers le féodalisme et que seul un juste milieu, un équilibre entre les deux, nous permettra de l’éviter.

      5. à Charles A.

        Attention, entre le capitalisme et son contraire certifié par les médias et les historiens, l’horrible bolchévisme, il va falloir choisir le moindre mal c’est à dire le capitalisme, même « à l’agonie ».
        C’est du reste le choix fait par Hitler et ceux qui l’ont soutenu dans ses entreprises.
        Variante : il faudrait trouver un juste milieu, le capitalisme « fordiste » tempéré par quelques lois sociales dont nous savons maintenant qu’elles ne sont pas durables.

      6. @ Chris et Marlowe,

        Je partage, comme à peu près tout le monde,
        le refus du communisme soviétique et autres variantes du même « modèle »…
        Le XXème siècle aurait bien aimé se passer de ces prototypes explosés en vol…
        Mais il fallait en passer par les prototypes pour apprendre
        La nationalisation sous régime de parti unique n’est qu’une dictature.
        L’option C correspond au contraire à la volonté des peuples de prendre leurs affaires en main,
        autrement dit de mettre la démocratie comme le Nord de tout projet.

        Et dans la mesure où les trois années passées ont démontré l’incapacité du capital
        à se couper les ailes, notamment du fait de la concurrence entre capitaux,
        l’option A ne sera pas appliquée ou dans peu de pays, pour peu de temps…
        Maintenant toute la société sous la dynamique de l’accumulation marchande,
        elle ne permettrait que de prolonger l’agonie et la crise de civilisation.

      7. Non, Marlowe.
        Mais Napoléon avait bridé les taux d’intérêt d’office.

        Nous nous cassons le tronc à essayer de ré-inventer la poudre. Même si je n’ai pas d’admiration pour un « empereur » qui fut un peu quelque part Hitler, au moins, je partage sa haine des usuriers.

        Précision : la raison principale du « non », est que quelque chose de gratuit (soit du prêt sans intérêt) amène forcément des débordements.

      8. à Yvan,

        Jouons sur les mots.

        S’il n’ y a pas d’intérêt, à tous les sens du mot, à préter, il convient alors de donner.

        Il faudra donc apprendre, ou réapprendre, à donner, recevoir et rendre, sans oublier le potlatch.

      9. Marlowe.
        Désolé de t’apprendre quelque chose sur toi de crucial, mais l’esprit humain est FAIT pour être fainéant. A se demander d’ailleurs si l’effort de l’espèce pour devenir « intelligent » en est une cause ou une conséquence.
        Soit, regardes de quelle façon tu obtiens une décadence obligatoire dans les sociétés ne serait-ce que nanties…
        Faut souffrir pour apprécier le bonheur.
        Bon, je ne philosophe pas plus, nous risquons une tournée de généralités magnifiquement théoriques et naturellement inapplicables.

      10. à Yvan,

        Merci de m’apprendre quelque chose sur moi et que ce quelque chose soit ma propension à la paresse

        Ne travaillez jamais

        Mais déjà, quand j’étais un jeune lycéen, un prof de maths avait écrit sur mon bulletin :

        capable du meilleur comme du pire

        A l’époque j’avais trouvé cela un peu excessif, mais j’ai depuis déjà longtemps compris que cette étiquette me va bien.
        J’en suis fier.

      11. yvan,

        « l’esprit humain est FAIT pour être fainéant » : ça doit porter un nom ce genre de phrases en philo…la preuve est dans la formulation…même si c’est faux !

      12. @ vigneron
        une Alternative en français , oui, c’est choisir entre deux options
        Mais, alternatives s’utilise désormais à l’anglo-saxonne : choix entre plusieurs possibilités….donc trois, quatre, etc.

      13. @kornak

        Non, par extension (dictionnaire de l’Académie 1932-1935) le français courant pouvait accepter l’usage du terme « alternative » pour chacune des deux options, choix, solutions, propositions, termes constituant ce que l’on nomme en philosophie une « alternative » et en logique une « proposition alternative » dans laquelle chaque option exclut l’autre. Le sens anglais du mot a renforcé cet usage extensif de façon systématique, y ajoutant l’usage anglais lui aussi de l’adjectif « alternatif » dans le sens, oserais-je dire alternatif, de solution non-conventionnelle, autre, de rechange, hors-norme, parallèle.
        Mais en aucun cas l’on ne peut, sans être lourdement fautif, nommer alternative chacun des termes d’une proposition présentant plus de deux termes et qui n’est donc nullement une proposition alternative, par définition binaire, comme le fait Charles A.
        Désolé mais pour moi, TINA.
        Et je vais vous faire une confidence : par goût comme par pseudo-déterminisme astrologique (suis d’la balance), je hais ces mots « alternative » ou « alternatif ».

      1. La difficulté, avec les pseudos, quand on a plusieurs, c’est de savoir lequel employer, ou quel caleçon choisir le matin et quel masque choisir le soir.

  20. Quels sont les Etats européens qui veulent la création d’eurobonds ?

    Les Etats européens pauvres veulent la création d’eurobonds.

    Pourquoi les Etats européens pauvres veulent la création d’eurobonds ?

    Parce que, si les eurobonds étaient créés, les Etats européens pauvres paieraient un taux d’intérêt inférieur au taux d’intérêt qu’ils paient aujourd’hui.

    Pourquoi n’avons-nous pas d’eurobonds en septembre 2011 ?

    Parce que les Etats européens riches ne veulent pas de création d’eurobonds.

    Pourquoi les Etats européens riches ne veulent pas la création d’eurobonds ?

    Parce que les Etats européens riches ne veulent pas payer un taux d’intérêt supérieur au taux d’intérêt qu’ils doivent payer aujourd’hui.

    Exemple : la Finlande a dit qu’elle était contre la création d’eurobonds.

    Finlande : taux des obligations à 2 ans : 0,7 %.

    Finlande : taux des obligations à 10 ans : 2,5 %.

    Est-ce qu’un jour, nous aurons des eurobonds ?

    A mon humble avis, nous n’aurons jamais d’eurobonds. Les Etats européens riches n’accepteront jamais la création d’eurobonds.

    Vendredi 2 septembre 2011 :

    Grèce : taux des obligations à un an : 72,054 %. Record historique battu.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB1YR:IND

    Grèce : taux des obligations à 2 ans : 47,202 %. Record historique battu.

    Grèce : taux des obligations à 10 ans : 18,282 %. Record historique battu.

    1. J’aime bien votre explication logique mais si un (ou des) défaut(s) de pays pauvres survenai(en)t, est-ce que les pays riches ne seraient pas entrainés ? La chute de l’€ ne va t-elle pas couter plus cher aux Allemands que 0.4 ou 0.5 point de hausse de leur taux ?

      1. « si un (ou des) défaut(s) de pays pauvres survenai(en)t, est-ce que les pays riches ne seraient pas entrainés ? »

        Effectivement. Les pays européens riches seraient entraînés. Mais c’est normal. C’est ça, la monnaie unique.

        « La chute de l’€ ne va t-elle pas couter plus cher aux Allemands que 0.4 ou 0.5 point de hausse de leur taux ? »

        Je ne sais pas combien la chute de l’euro va coûter aux Allemands. On va voir.

      2. @ BA.
        Coût de la réunification + coût de la chute de l’Euro. N’est-ce pas un peu beaucoup à supporter pour l’Allemagne, en seulement vingt ans ?

      3. Lost in translation ?
        Tous les banquiers centraux (Trichet, Bernanke, Lagarde, Geithner, etc.) se sont réunis en conclave à Jackson Hole pour discuter des actions à prendre pour l’économie. Les banquiers sont des gens très calmes, il n’y a jamais un mot plus haut que l’autre, et en règle générale, leurs communiqués ne ressemblent à rien. Sauf cette année. Jean-Claude Trichet (que j’arrive maintenant à décoder sans problèmes) a ainsi déclaré, je traduis en français sa phraséologie prudentielle: « nous sommes face à une catastrophe, et si je dois faire des planches à billets, bien que la BCE me l’interdise, et bien je le ferai ». Ce qui vous donne (respirez un grand coup): « This includes implementing both non-standard monetary policies and our interest rate policy. Interest rate policy depends on the outlook for price stability. The use of non-standard measures depends on the functioning of the monetary policy transmission and must be commensurate with the level of malfunctioning or disruption of money and financial markets and segments of markets ». Pour ceux qui font de l’apnée régulièrement, cliquez pour lire la suite de son discours sur le site BCE.

  21. Il semble que certains aient compris qu’il fallait une économie réelle pour soutenir la virtuelle et s’applique à des bricolages sinon des ratiocinations .

    Soyons réalistes, ils sont aventureux

    Ne pensez-vous pas que tous ces gens l’ont très bien compris ?
    L’intérêt à court terme prévaut, vous le savez bien, dans nos sociétés matérialistes et menées par le jeu de la réélection..

    Je vous propose donc en toute bienveillance et sans penser un seul instant détenir la vérité ces deux idées :
    1. Soyons réalistes : ils sont cyniques
    2. Invoquons bien sûr les idées, idéaux, théories, penseurs, etc. c’est absolument essentiel quand le système perd ses équilibres et que les « élites » se détournent de ces références; mais faisons-le en exigeant absolument que ces évocations soient mises en perspective vers l’action concrète et confrontée au cynisme de notre quotidien. Sachant les partis politiques mercantiles, comment faire pour que leurs intérêts coïncident avec l’intérêt général à moyen et/ou long terme ? Si la réponse est « ce n’est pas possible » ou « aucune coïncidence », la réflexion aura au moins explicitement mis en évidence des faits intéressants non ?

  22. La cour constitutionnelle allemande se prononce la semaine prochaine sur la constitutionnalité du FESF. Une réponse négative ferme-t-elle également la porte aux eurobonds?

    1. L’hypothèse est que la Cour valide le dispositif en l’assortissant de contraintes du type consultation préalable du Bundestag pour chaque décision ayant une implication financière pour l’Allemagne. La question des eurobonds n’est pas à ce stade posée.

  23. Dans le monde tel qu’il est…

    De Gaulle voyait le monde comme composé de nations cherchant à se dominer les unes les autres: compétition militaire, compétition économique, compétition diplomatique, compétition financière, etc.

    Il me semble clair qu’a nos yeux l’importance relative de ces différents efforts de domination s’est modifiée au profit de l’économie donc de la finance (la finance étant plus ou moins à l’économie ce que la diplomatie est à la guerre) et qu’à cause du « libre échange », de l’importance des sociétés « multinationales » et de la croissante inter-dépendance économique nous ne savons plus distinguer qui se bat contre qui: le reste du monde contre les USA, le nord contre le sud, l’occident contre l’extrême-orient, les nations émergentes contre les anciennes dominations et comme BA (au quel je voulais répondre)l’indiquait la Finlande contre la Grèce.

    En gros ça reviendrait à dire que la bagarre générale est peu compréhensible et difficile à apaiser si on ne voit plus qui se bat contre qui et qui menace qui.

    Ayant passé ma petite enfance pendant une guerre très brutale et en un lieu très mal placé entre les belligérants, j’ai une antipathie instinctive pour l’idée de nation et aucune attirance pour la manière dont de Gaulle voyait les choses. Je cherche seulement à comprendre ce qui se passe dans un monde qui s’est profondément transformé depuis un demi siècle sans que nos catégories en tiennent compte.

  24. Quels que soient les montages, tant qu’il est admis que la Grèce ne collecte pas correctement des impôts, il n’y a aucune chance pour l’euro. Tant que la Grèce est gouvernée et administrée par des des corrompus, cela ne changera pas. Le nombre des corrompus est visiblement hors de contrôle dans ce pays. Est-il acceptable un jour de plus de refinancer un état qui n’est pas un état dans la mesure où il est incapable de collecter des impôts?
    Indépendamment de ce problème, pourquoi ne voit-on pas que la mécanique des intérêts et des intérêts de intérêts impose toujours une croissance strictement symétrique des créances et des dettes, jamais une décroissance?
    La seule « décroissance » susceptible d’intervenir est brutale et s’appelle défaut.
    Dans ce cas, désormais certain pour la Grèce, les difficultés systémiques devraient surgir assez brutalement.
    Avec, à la clé, des dépréciations des créances et des dépôts en banque. Exactement autant que l’énormité du défaut.
    Encore une fois, cessons de délirer sur un mode incantatoire pour faire croire qu’avec la monnaie actuelle il y aurait un équilibre possible et un fonctionnement économique possible sans gonflement permanent de la dette.
    Le désendettement est techniquement impossible. Et si les états devaient y parvenir, cela se fera au prix d’une épidémie de faillites et de défauts privés, avec les mêmes conséquences pour les créances et les dépôts et la collecte des impôts.
    Seul le SMT peut opérer le miracle du désendettement, car la fuite dans la monnaie liquide comme valeur refuge deviendra coûteuse. Le SMT seul est en mesure de supprimer définitivement la trappe aux liquidités. Mais je sais, ce point n’est même pas discuté par des économistes qui continuent à ne vouloir rien comprendre de ces corrélations simples.

    1. @Finckh

      Alors comme ça vous démarrez bille en tête sur l’incurie de l’État grec et la corruption pour vous parangonnique de ses dirigeants avant d’embrayer, « indépendamment de cela » comme vous le dites vous-même, sur une éniemme défense et illustration de votre SMT.
      Mais justement, dites moi, Finckh, qu’est-ce que votre SMT pourrait bien changer effectivement à ce supposé caractère supérieuremement corrompu des zélites zhellènes ?

      1. d’accord avec vous, vigneron!
        Le SMT ne changera pas l’homme, ni l’homme grec ni les autres.
        Mais justement, en empêchant la monnaie de se retirer et de se mettre en position d’attente, la monnaie SMT reviendra toujours et se déplacera constamment et maintiendra toujours l’économie dans un régime soutenu. Cela obligera même les fraudeurs à se repositionner instantanément, en restant utile à la collectivité dans tous les cas, même en fraudant au début.
        On pourra dire que la taxe ainsi attachée au numéraire lui-même (le SMT) ne pourra être détournée ou contournée par personne et emmènera toujours des investissements nouveaux, même peu rentables et sans pouvoir nourrir la spéculation. Car la spéculation, avec sa nécessité de se « réaliser » régulièrement en monnaie, deviendra, en régime SMT, rapidement très risquée et punira sévèrement et directement ceux qui spéculent en premier lieu.
        Nous aurons dès lors, aussi bien en Grèce qu’ailleurs, du fait que la demande opérée par la monnaie SMT reste soutenue, constant et jamais déflationniste (ni inflationniste comme je l’ai abondamment démontré ailleurs), une tendance à acheter tout le temps tous les biens, services et biens d’équipement (non déficitaires), et la situation du chômage s’améliorera rapidement partout.
        Evidemment, sans une volonté politique de vivre ensemble et sans un minimum de rentrées fiscales, un état n’est pas un état. A ma connaissance, il y a quand même encore un peu d’impôts qui rentrent dans les caisses de l’état grec, et ceci donne l’espoir que les grecs, dans un sursaut civique, vont peu à peu améliorer leur discipline fiscale.
        D’autant que la conjoncture favorable permettra aux « honnêtes » citoyens d’exiger de meilleures conditions de travail sans subir le chantage à la simple survie de la part des fraudeurs (les grecs les plus aisés dans leur majorité).
        Il se créera ainsi une pression de régler les dettes fiscales pour les citoyens, car cela sera un moyen d’échapper à la « taxe » liée au SMT, même si celle-ci est faible.
        L’état grec pourra aussi obtenir de l’argent bon marché, car la monnaie SMT exigera très peu d’intérêts ou même presque pas. Cela sera un autre moyen pour lui de racheter sa dette souveraine à un coût moindre.
        Il reste néanmoins vrai que, même et surtout en régime SMT, l’équilibre budgétaire devra être obtenu, si on veut réellement que les choses changent. Mais cet équilibre sera enfin à portée de main, ce qui n’est même pas pensable si on continue comme maintenant.

    2. @Johannes Finckh,

      Bonsoir,

      Pour qu’il soit le moins mauvais possible..(le quart d’heure)

      Votre ténacité et votre argumentation me paraissent impeccables, en elles-mêmes.

      Votre « univers personne » me plaît. Hors « le seul », que je persillerais d’un adoucissant « à ma connaissance »…mais la solitude vous pardonne

      La « mise en place » du SMT paraît susciter un émoi profond chez les plus iconoclastes et multicordes, hélas.

      Paul, votre évaluation de risque implique-t-elle une prédiction raisonnable de risque de « purges »..plus ou moins graves pouvant porter atteinte à sa personne?

      Il dit ce qu’il croît devoir dire, vôtre « maison-blog » est devenue unsafe?

      J’espère que vous vous trompez, avec peu d’espoir..mourir n’est pas grand chose, après tout?

      Et mixer les solutions monétaires, chiemgauer, SMT, localement et en proportions évolutives au choix des utilisateurs (j’ose plus dire concitoyens, j’ai un grain il faut dire), c’est pas imaginable non plus, de détendre la sacro sainte complexité tendue comme un arc-bot?.

      Sugar Riddim Maramax sax version
      http://www.youtube.com/watch?v=-cUTfjuwvHI&feature=mfu_in_order&list=UL

      Head Over Heels Tears For Fears
      http://www.youtube.com/watch?v=XkExT_pDyI8&feature=related

      •♥• Head Over Heels •♥•

      I wanted to be with you alone
      And talk about the weather
      But traditions I can trace against the child in your face
      Won’t escape my attention
      You keep your distance with a system of touch
      And gentle persuasion
      I’m lost in admiration could I need you this much
      Oh, you’re wasting my time
      You’re just wasting time

      Something happens and I’m head over heels
      I never find out till I’m head over heels
      Something happens and I’m head over heels
      Ah don’t take my heart
      Don’t break my heart
      Don’t throw it away

      I made a fire and watching burn
      Thought of your future
      With one foot in the past now just how long will it last
      No no no have you no ambition
      My mother and my brothers used to breathe in clean in air
      And dreaming I’m a doctor
      It’s hard to be a man when there’s a gun in your hand
      Oh I feel so…

      Something happens and I’m head over heels

      And this my four leaf clover
      I’m on the line, one open mind
      This is my four leaf clover

      ✿ Wiosenno ✿ Wielkanocne ✿ Życzenia ✿ Vanesa Mae ♪ Red Hot
      http://www.youtube.com/watch?v=4f4cSitaXQY&feature=autoplay&list=ULEuzYaQa4AzI&lf=mfu_in_order&playnext=3

      1. Merci pour vos paroles encourageantes!
        Merci de reconnaître que mes arguments sont « impeccables ».
        c’est vrai, des défauts de paiement, il y en a eu d’autres, il y en a tout le temps, et c’est pourquoi il y aura bien une vie après l’euro.
        Une faillite consommée et assumée de la Grèce ou même d’un grand pays comme l’Espagne ou l’Italie, même les USA, ce n’est absolument pas la fin du monde.
        Cela sera infiniment moins coûteux que de financer à fonds perdus une affaire qui ne marche pas dans le contexte actuel.
        La question est de savoir si la monnaie doit être adapté à l’usage (en circulant convenablement) ou si on doit continuer à s’adapter à la monnaie actuelle qui circule si mal et impose les contraintes capitalistes à tous et qui ruine le plus grand nombre possible au bénéfice des happy few .

        Merci pour votre belle poésie!

      2. Surtout, Johannes, que ton SMT est déjà en place.
        Il porte le nom d’un flation.
        Et lorsqu’on en perd un, il parait que les dictateurs arrivent au bungalow. Ou à cheval, je ne sais plus.

  25. Aide à la Grèce, la France fait ses comptes:

    Au total, le plafond de garantie de la France au capital du FESF, dont la capacité effective de prêt a été portée à 440 milliards d’euros, s’élève désormais à 159 milliards. Pour le moment, la France ne s’est portée garante que de 4 milliards d’euros, sommes correspondant à sa quote-part dans les prêts accordés par le FESF à l’Irlande et à l’Espagne.

    Bon, 4 milliards, c’est pas tragique; il est encore temps de dire « stop, on arrête tout et on quitte l’euro » !

  26. Je doute sérieusement des conséquences de l’effondrement du système capitaliste. Je ne pense pas qu’il y ait des alternatives indolores, une meilleure civilisation prenant le relais.
    L’endettement a pris sa source après le choc pétrolier. Pour moi, tout part de là. Le monde économique n’arrivant plus à maintenir le niveau de vie d’une population de plus en plus nombreuse avec des ressources toujours plus rares donc plus chères, le système à pallier la difficulté jusqu’à aujourd’hui en se financiarisant (se virtualisant).
    La croissance des emplois des dernières années ayant été financées par l’injection de liquidités (voir les statistiques de l’emploi américain de la dernière décennie), la chute du capitalisme financier va entrainer mécaniquement le système réel et va mettre des millions de gens sur le carreau.
    De quel manière, une nouvelle civilisation va pouvoir maintenir le niveau de vie des gens avec des ressources se raréfiant ? A part en diminuant sa démographie (comme en Allemagne ou au Japon).
    Tout système tend à l’équilibre.

    1. Nos sociétés constituent des systèmes complexes au sein d’un environnement complexe lui aussi. L’éventualité qu’un seul facteur puisse expliquer de manière satisfaisante leur évolution est très mince.

      1. Un paranoïaque penserait même que si les systèmes sont si complexes c’est pour qu’ils ne puissent pas être remis en cause.
        S’il est vrai que les paranoïaques sont très sensibles aux diverses théories du complot, il est vrai aussi qu’on peut être paranoïaque et être réellement persécuté.

      2. Monsieur Jorion, vous confondez encore quantité et qualité.
        Tout comme dans un micro, la « complexité » est la quantité de circuits basiques. Rien de difficile à comprendre.

      3. Merci M. Jorion de rappeler, ô combien poliment, la vérité scientifique de la théorie des systèmes complexes (http://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A9mique). Il est en général tout à fait vain de rechercher une cause unique bien entendu, tout comme les théories qui ont réponse à tout sont nécessairement douteuses du point de vue de la science expérimentale.
        Concernant la remarque

        Tout système tend à l’équilibre

        , elle idéalise l’homéostasie en oubliant l’entropie qui conduit à la mort.

        Quant à imaginer que la complexité est voulue par souci de crypter le réel, on nage en plein délire. Même si certains flux financiers ou de décision peuvent être délibérément compliqués pour masquer ententes ou autres filouteries, la complexité n’est que le reflet de la richesse du réseau de flux en tous genres que les humains ont tissé sur la planète au gré de l’évolution de leurs sociétés.

        Tant que j’y suis, je voudrais épingler le réflexe que nous avons trop souvent tous autant que nous sommes à confondre corrélation et causalité. Il me semble que ce n’est pas parce que l’augmentation du prix du pétrole et l’augmentation de tel ou tel indice économique sont corrélés que *nécessairement*, l’une est la cause de l’autre. On peut bien entendu considérer cela comme une piste intéressante voire importante et croiser avec d’autres informations pour s’assurer que la corrélation peut impliquer causalité. Mais agir systématiquement comme si corrélation valait causalité appauvrit considérablement nos raisonnement. Nos journaux télévisés ne cessent de nous servir de tels raisonnements…

        Qu’en pensez-vous ?

      4. à Phil78

        Ne confondons pas la cause unique et la cause agissante (ou prioritaire) et aussi que dans le monde réellement renversé :

        tout système est déséquilibre

    2. @The ‘peak oil’ economy,

      L’endettement a pris sa source après le choc pétrolier. Pour moi, tout part de là. Le monde économique n’arrivant plus à maintenir le niveau de vie d’une population de plus en plus nombreuse avec des ressources toujours plus rares donc plus chères, le système à pallier la difficulté jusqu’à aujourd’hui en se financiarisant (se virtualisant).

      Pour voir si cet argument tenait la route, j’avais fait le calcul, il y a un certain temps, de l’augmentation de la facture pétrole depuis le premier choc pétrolier (c’est à dire la consommation mondiale de pétrole multipliée par l’augmentation du prix du baril depuis 1973) juste pour avoir une idée de l’ordre de grandeur et la comparer avec l’augmentation des dettes publiques et privées sur cette durée (tout cela en données réelles, bien sûr, et pas nominales).

      Et bien l’augmentation de la facture pétrole représente moins d’un tiers de l’augmentation des dettes. Qu’est ce qui explique le reste?

      Comme le dit Jorion, les explications mono-causales dans un environnement aussi complexe sont rarement les bonnes. Par contre elles ont tendance à attirer tous ceux qui ont un dada, pour les uns la raréfaction du pétrole, pour les autres le système monétaire ou l’euro, pour d’autres l’avidité des banquiers, ou encore finalement, les gouvernements et les banquiers centraux qui déforment les signaux de prix suite à leurs interventions.

      1. Il me semble qd meme que toute l’ économie « moderne » repose sur le gain de productivité acquis sur la production de biens « essentiels » (nourriture, chaleur , toiture , habits , déplacements).
        Ces gains de productivité ont permis la production d’ une économie basée sur une production « non essentielle » qui occupe les 2/3 des emplois .
        Le fait que la production de bien essentiels repose « fortement » sur une énergie bon marché me semble remettre en cause le modèle « moderniste » …en raison que le « gain de productivité » occasionné par l’énergie , n’est pas linéaire .
        Sans faire de calcul précis , il me semble évident qu’une augmentation de 50% du cout de l’énergie peut supprimer 80% de la demande de biens no essentiels …donc 50 à 60% des emplois .
        Que cette tension apparaissent de façon économique ou par d’autres « fusibles » tels que des guerres , des émeutes de la faim ou autres conflits sociétaux , le seul but recherché par le « système » est de réduire la demande énergétique (theorie du plateau ondulé ).
        @Paul Jorion :
        Sur la complexité , mon avis serait que notre système etant « dénaturé »(centralisé , linéarisé) , il ne peut etre considéré comme « complexe » au sens math. Les systèmes naturels sont stables parce que complexes , parce qu’ils sont restés intégrés ds les boucles trophiques et il me semble que ces systèmes sont « ouverts » . Ca leur permet de bénéficier de la stabilité . Modéliser notre système devrait etre compliqué mais ne ferait pas apparaitre les caractéristiques des syst complexes . Le fait qu’il soit désormais « fermé » (effets de bordure etc ;;) rajoute a la complication et il me semble que ça interdise la possibilité d’attracteurs stables (ou les repousse beaucoup trop loin ) .
        POur se voiler la « face » , il suffit de se dire que la pauperisation progressive provient d’autres causes …tant qu’on n’est pas de la prochaine charette …mais bon c’est juste l’avis d’ un néophyte.

      2. @Kercoz,

        Sans faire de calcul précis , il me semble évident qu’une augmentation de 50% du cout de l’énergie peut supprimer 80% de la demande de biens no essentiels …donc 50 à 60% des emplois

        Il y a bien eu augmentation de plus de 50% du coût de l’énergie depuis 1973. Pourtant il n’y a pas eu suppression de 80% de la demande de biens non essentiels mais le contraire!

      3. àChris :
        Il faudrait confirmer , mais en euro-constant , le petrole et probablement les autres énergies n’ont guere bougé depuis les années 50/60 …….la tension sur le modèle économique semble se faire ressentir au delà de 90-100 $ le baril…
        Si la variable d ‘ajustement est le quota d’accédants (la possibilité de survie du modèle consumériste etant la constante..donc un cout « possible » de l’énergie) …ce quota -variable peut s’ajuster ici ou ailleurs ….et qq fois un peu des deux ..mais la zone Asie a baissé sa prévision de PIB de qqs points , sur plusieurs milliards d’individus , il me semble que ce sont ces « variables  » qui doivent jouer et non les notres ..ce sont eux qui fixent (à l’ insu de leur plein gré ) la pente de notre déplétion .
        Si mon raisonnement tient un peu la route , celà signifie que nous n’ avons que peu de pouvoir sur le volume du « gateau » , juste un peu sur celui du parage d’ icelui .

        ////Comme le dit Jorion, les explications mono-causales dans un environnement aussi complexe sont rarement les bonnes.////

        Si on utilise le terme « complexe » au sens mathématique …, je pense qd meme que ce ne sont que qqs intrants dominants qui déterminent l’attracteur . …De plus l’energie est exogène du système , lequel etant « ouvert » les resources devraient etre considérées comme infinies (ce qui etait le cas naguere). J’aime bien la notion « effet de bordure » pour qualifier la proximité d’un évènement qui se fait ressentir avant d’etre présent .
        @ Vigneron s’ il a pris son seroplex
        Ds la « gazette des jardin  » ( j’ai la flemme de faire le lien ) , Courboux fait un article qui réhabilite le Noha et voudrait développer une th.du complot …..J’aimerai son avis (pour une fois ds son domaine de compétence)

      4. @ kercoz « Sans faire de calcul précis , il me semble évident qu’une augmentation de 50% du cout de l’énergie peut supprimer 80% de la demande de biens no essentiels …donc 50 à 60% des emplois. »

        Et les fonds souverains, ils amassent tout l’argent sans jamais le faire circuler ?

        Ne confondez pas les aspects physique et monétaire. Je suis d’accord avec vous sur les gains de productivité qu’on permis l’énergie bon marché. Mais il faut entendre bon marché au sens physique du terme (EROEI, bouleversement climatique…) et non strictement monétaire, vu que l’argent circule … avec intérêts.

      5. @Kercoz

        Le Noah, comme les Clinton (sic), Jacquez, Herbemont, Othello, Isabelle interdits en 1934, étaient d’infâmes saloperies, c’est sûr. Pour en avoir arraché l’an dernier les derniers pieds dispersés sur une parcelle de Sémillon plus que centenaire (avec d’autres joyeusetés genre Merlot blanc), encouragé en cela par un fonctionnaire de Viniflhor (ex-Onivins), qui s’extasia devant ces merdes lors d’un contrôle en me demandant de maintenir ce patrimoine « inestimable », alors que seulement dix ans plus tôt j’aurais eu droit à une injonction d’arrachage, à une amende, voire à un déclassement de récolte…
        Bref, tant qu’ils étaient interdits formellement, je les laissais en paix, on me demande de les conserver, je les arrache, bandes de cons.
        Ok, ils n’ont été que d’utiles boucs émissaires à l’Assemblée Nationale en 34 pour faire semblant de lutter alors contre l’énorme surproduction pinardière sans s’attaquer aux Aramon du Midi irrigués à 300 Hl/ha ou aux privilèges du foisonnant et ultra-rentable vignoble algérien, exploité au knout par les Grands Saigneurs pieds-noirs – et de favoriser indirectement la filière de la pépinière viticole, mais il s’agissait bien de producteurs directs américains, hybrides ou pas, de très mauvaise qualité, juste bon à empoisonner des paysans cévenols, corréziens ou périgordins « meita che, meita por ».
        Mais bon, plus rien ne me surprend quand je vois tous ces nazes planter du rutabaga, du topinambour ou des cardes. Pourquoi pas planter du Noah, hu ? T’façons c’est plus interdit depuis 2003 je crois, on arrête pas l’progrès du libéralisme… « j’y ai droit au Noah !« . Après vous mon cher…

      6. « Bref, tant qu’ils étaient interdits formellement, je les laissais en paix, on me demande de les conserver, je les arrache, bandes de cons. »

        🙂

        Bientôt, ‘mort aux vaches’ ?

        Ou ‘Hécatombe‘ ?

      7. @Kercoz,

        Il faudrait confirmer , mais en euro-constant , le petrole et probablement les autres énergies n’ont guere bougé depuis les années 50/60 …….

        vous voulez rire? De 1930 à 1973 le prix du baril en $ constants 2008 était pratiquement fixe à environ $20. Durant la dernière décennie, ce prix est passé d’environ $30 au début des années 2000 (c’est à dire déjà 50% de plus que le prix pré premier choc pétrolier) à entre $40 et $140 à la fin. On est donc très largement au dessus de 100% d’augmentation par rapport au prix des années 50/60, et ceci même en tendance longue (c’est à dire en faisant abstraction de la volatilité induite par la spéculation à un ou deux ans).

      8. @ Kercoz
         »Sans faire de calcul précis , il me semble évident qu’une augmentation de 50% du cout de l’énergie peut supprimer 80% de la demande de biens no essentiels …donc 50 à 60% des emplois . »
        Vous vous approchez graduellement d’une solution, ainsi que vos copains.Mais l’énergie ne cesse de monter et la situation empire.
        Un peu dans le même sens ce qu’il faut faire pour supprimer la demande des biens non-essentiels (100% si possible) et le plus possible la demande des biens essentiels c’est de faire naître la demande de biens à durée de vie décuplé (techniquement facile et simple) contrairement à l’obsolescence programmé des constructions actuelles. Le bien essentiel une fois acquis avec ses qualités de durée de vie exigé n’a plus à être reconstruit au rythme de l’économie actuelle d’où à termes une forte diminution de la demande.
        Ainsi la qualité de vie de chacun ne serait pas affecté, accompagné d’autres mesures il n’y aurait pas lieu de parler d’appauvrissement, de guerre et autre calamité ainsi de suite.

        Le seule danger, pas véritables en fait, c’est que le niveau de vie de certain (haut de pyramide Ponzi légale) pourrait et devrait être considérablement réduit.
        C’est la piste sur laquelle nous devons nous engager faute de quoi les pires scénario sont à envisager.
        Réfléchissons positivement à cette possibilité.

      9. @cHRIS /
        Essayez le calcul en franc ou Euro ….
        @vigneron :
        Merci de l’ avis
        @Alain Audet
        En fait , je suis assez seul , donc pas trop d’amis (a part mes poules) dans cette opinion …et c’est la raison pour laquelle je préconise des solutions individuelles : Notre système est dynamique et tout est lié de façon synchrone ou assynchrone …iL n’est , me semble t il pas possible d’en sortir de façon groupée .
        Un lien de Manicore …regardez la courbe en ref /PIB …le prix n’ a guere pris plus de 20%:
        http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:r40syyahBUAJ:www.manicore.com/documentation/petrole/prix_petrole.html+prix+carburant+en+euro+constant+1950+%C3%A9volution&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=fr

    3. Quand Tintin est là, Milou et pi Haddock sont pas loin non plus…
      Peacole, Finckh, maintenant Kercoz, voilà le podium des monomaniaques du monofactoriel au grand complet. Déplétion énergétique, monnaie « dédurabilisée », dénaturation civilisationnelle.
      Le pire c’est que même bien groupiert, notre équipe de médaillés, cette fois multifactorielle (ou quasi…), eh bé ça pisse toujours pas ben loin…

  27. Chios vient de nous donner une information très importante, à mon humble avis.

    Joint Euro Bond Would Get Rating of the « Weakest Link », Standard and Poor’s Official Says.

    « If we have a euro bond where Germany guarantees 27 percent, France 20 percent, and Greece 2 percent, then the rating of this euro bond would be CC, which is the rating of Greece. »

    http://www.bloomberg.com/news/2011-09-03/joint-euro-bond-would-get-rating-of-the-weakest-link-s-p-official-says.html

    Traduction :

    Les euro-obligations seraient notées en fonction du « maillon faible » (c’est-à-dire : en fonction du maillon faible parmi les 17 Etats membres de la zone euro).

    Un dirigeant de l’agence de notation Standard and Poor’s déclare : « Si nous avons une euro-obligation dans laquelle l’Allemagne garantit 27 %, la France 20 %, et la Grèce 2 %, alors la note de cette euro-obligation serait CCC, qui est la note de la Grèce. »

    Rappel : la France, l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande, etc, sont contre les euro-obligations.

    Autrement dit : les Etats européens riches sont contre les euro-obligations.

    1. @BA,

      Les euro-obligations seraient notées en fonction du « maillon faible »

      qui vous dit que les euro-obligations ne seront pas des obligations solidaires (en Anglais joint and several)?

      Tout ce que dit ce monsieur de S&P c’est que si les euro-obligations ne sont qu’avec une garantie conjointe (en Anglais, joint and not several), elles seront notées en fonction du maillon faible. Et d’ajouter qu’il n’est pas au courant de ce qui se trame au niveau des instances européennes à ce sujet.

      Bien évidement, vous ne retenez qu’une chose (lecture biaisée?), c’est que les euro-obligations seront notées en fonction du maillon faible.

      Rappel : la France, l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande, etc, sont contre les euro-obligations.

      Pour le moment, oui, ou du moins c’est ce qu’ils ont fait savoir. Vous risquez d’être surpris si vous croyez qu’ils ne peuvent pas changer d’avis!

  28. Nous assistons la guerre des classes.

    Nous pouvons remarquer que les Etats européens riches sont cohérents.

    La France, l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande, les Pays-Bas, etc, sont cohérents car ils refusent depuis plusieurs mois la création des euro-obligations, et ils refusent aussi d’augmenter le budget de l’Union Européenne.

    1- Concernant les euro-obligations : la France, l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande, les Pays-Bas, etc, se sont prononcés contre la création des euro-obligations, car ils ne veulent pas payer un taux d’intérêt supérieur au taux d’intérêt qu’ils paient aujourd’hui.

    France : taux des obligations à 10 ans : 2,7 %.

    Allemagne : taux des obligations à 10 ans : 2,008 %.

    Autriche : taux des obligations à 10 ans : 2,7 %.

    Finlande : taux des obligations à 10 ans : 2,5 %.

    Pays-Bas : taux des obligations à 10 ans : 2,4 %.

    2- Concernant le budget de l’Union Européenne : le Royaume-uni, l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, la Finlande, le Danemark et la Suède ne veulent pas que le budget de l’Union Européenne soit porté à 1,11 % du PIB de l’Union Européenne.

    http://www.lepoint.fr/economie/plusieurs-pays-s-elevent-contre-la-proposition-de-hausse-du-budget-de-l-ue-30-06-2011-1347999_28.php

    Le Royaume-uni, l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, la Finlande, le Danemark et la Suède veulent que le budget de l’Union Européenne soit limité à seulement 1 % du PIB de l’Union Européenne.

    3- La guerre des classes existe.

    La guerre des classes existe à l’intérieur d’une nation : les riches ne veulent pas payer pour aider les pauvres.

    Mais la guerre des classes existe aussi entre les Etats européens : les Etats européens riches ne veulent pas payer pour aider les Etats européens pauvres.

    Appelons ça l’égoïsme national, appelons ça la raison d’Etat, etc.

    1. On peut rajouter que le taux des obligations à 10 ans du Royaume-uni (qui n’ont pas l’énorme chance que nous avons d’être dans la zone euro ) est de : 2,44%
      … moins que la France!

      Ce serait vraiment une catastrophe de quitter l’euro ?

      1. Vincent.
        La GB est sous protection américaine. Protection forcée ou non, je l’ignore, mais leur « business model » est identique à celui des US à la monnaie mondiale près.
        Maintenant, il va falloir m’expliquer pourquoi la quasi-totalité des pays se regroupent depuis Lehman afin de se protéger du dollar, et si c’est uniquement le fait de « contrôler » ta monnaie qui te fait plaisir, je n’en comprends vraiment pas les raisons valables.
        Et tu le raccroches à quoi, ton « nouveau » franc…???

      2. Mes raisons valables sont les mêmes que celles que développe Jacques Sapir « La sortie de l’Euro ne doit pas être un geste symbolique, une réaffirmation de notre souveraineté. Si une telle mesure s’avère nécessaire, c’est avant tout parce que l’on peut considérer qu’elle et elle seule serait en mesure de permettre la mise en place d’une alternative stratégique en économie pour notre pays. »

        « Raccroche « ? Je ne comprends pas …

      3. « Je ne comprends pas … »
        Alors comment comprendre Sapir..??
        Les monnaies sont accrochées les unes aux autres. Sinon, il n’existe pas de commerce mondial possible.
        Et regardes les inconvénients actuels du CHF et du Yen ou l’on trouve les inconvénients inverses dans le cas d’une dévaluation.

        Relis : « Maintenant, il va falloir m’expliquer pourquoi la quasi-totalité des pays se regroupent depuis Lehman afin de se protéger du dollar, »

      4. @Yvan
        Vous me tutoyez, on se connait ?

        Je ne comprenais pas ce que vous vouliez dire par « raccrocher une monnaie à une autre ». Pour moi ça s’appelle des parités. Elles sont soit la conséquence de la main invisible 😉 des marchés, soit fixées par le pouvoir, soit liées par rapport à un panier d’autres monnaies.
        Comme Sapir, je privilégie un franc non convertible (sauf dans une « monnaie » commune ) dont la parité envers cette unité de compte commune , est « politiquement » fixée et révisable régulièrement ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Monnaie_commune => signification étroite )
        Si maintenant on ne peut pas faire ensemble une monnaie commune, je privilégie l’indépendance monétaire; la France est quand même la 5 ou 6 ième puissance économique mondiale, des pays plus petits s’en sortent très bien avec leur propre monnaie…

      5. Oui, Vincent, je te tutoie.
        Car je ne vouvoie que les personnes que j’ai envie d’étriper.
        Les deux seules exceptions sont Messieurs Jorion et Leclerc. Mais c’est une question d’âge.
        Tu verras, tu t’y feras.

        Sauf dans une monnaie commune… L’Euro…??? 😉
        Ca vaut le coup d’en sortir, alors…
        Un panier de devises comme le Yuan, oui, pourquoi pas. Expliques alors pourquoi les Chinois sont en train de changer le système..??

        Dans tous les cas, un changement de monnaie ne peut être justifié que si la manoeuvre est intéressante.
        Penses-tu que notre balance commerciale soit si favorable à une dévaluation..???

        Dans tous les cas, si un pays sort de la zone Euro, les autres subiront aussi une dévaluation. Alors si c’est pour faire une course à l’échalotte en plus à contre courant de tous les autres pays du monde, je cherche quelle raison serait encore plus valable face aux inconvénients.
        Et si tous les pays du monde dévaluent leur monnaie, hé bien… nous connaissons le résultat à l’avance : match nul.

  29. Question bonimenteur
    Il y en a dans tous les domaines et c’est toujours pour le bien de quelques uns au détriment du bien de tous.
    Seul objet de satisfaction : plus ils sont effrénés plus ils démontrent la faillite du système qu’ils défendent.

    Hors sujet mais ça peut intéresser quelques uns. A Fukushima
    http://2000watts.org/index.php/energytrend/nucleaire/accident-nucleaire-japon.html
    « Mardi 30 août 2011
    Un liquidateur de Fukushima est décédé d’une leucémie aiguë. Cet employé de 40 ans a été exposé à des radiations pendant une semaine au début du mois d’août. Etrangement, Tepco, l’opérateur de la Centrale, réfute le fait que les radiations reçues durant son travail aient causé sa mort. »
    Tepco comme bonimenteur en chef (pour l’instant)
    Aussi :
    http://www.youtube.com/watch?v=Yv6j10RHhC4&feature=player_embedded
    Les producteurs d’uranium comme second bonimenteur (pour l’instant)

  30. Je suis très content de lire cet article.

    J’avais été passablement furieux de lire  » pour éviter un retour aux années 30″ qui préconisait les eurobonds comme solution miracle. Sans rien démontrer. Du yaka et focon. Plus à sa place dans le courrier des lecteurs de l’Express ou de l’Obs que de ce blog.

    Mais ce que je reproche le plus violemment à ces chimériques de l’eurobond, et qui fut à l’origine d’un violent échange avec Julien ici même, c’est que des gens, consciemment ou non, font la promotion du principe de l’arrêt du contrôle démocratique remplacé par la direction de « savant » éclairés.
    En écoutant des savants éclairés comme Dessertine, Elie Cohen, Baverez, Manière et autres…

    Parce qu’évidemment, les savants éclairés, c’est jamais Sapir, Lordon, Todd ou Jorion….

    A ceux qui en douteraient, qu’ils méditent ce passage de l’article de promotion des eurobonds:

    « Que l’on n’aille pas invoquer les « Traités » et autres alibis. L’expérience récente a démontré que, si de telles avancées étaient difficiles à obtenir, elles pouvaient s’imposer au pied du mur. »

    En bref, si cet « auteur » préconise déjà de s’essuyer les pieds sur des traités concoctés dans des cabinets obscurs comme encore trop contraignant, autant dire qu’il préconise de s’affranchir de la volonté des peuples pour les forcer à signer une caution conjointe et solidaire sur des millers de millards d’euros.

    Scélérats ou idiot utiles? Je ne sais pas, mais il va bien falloir leur interdire de continuer à nuire. Leur interdire d’affirmer comme de simples évidences « scientifiques » des chimères qui ont déjà causé tant de dégats.

    L’UE serait-elle devenu l’URSS? Doit elle être dirigé par un soviet suprême du « scientifique » lisant l’économie dans les entrailles de poulet?

    ASSEZ!!!

    1. Quand nécessité fait loi… Voilà un adage bien malheureux mais par trop mis en pratique ces derniers temps. Partout (pas seulement en Europe) on voit le temporaire devenir permanent, l’exceptionnel devenir la règle, l’entorse devenir le remède. Les barrières ont été enfoncées il y a belle lurette. Le Droit est vu comme un obstacle, un système de régles obscures qui se dressent sur le chemin des volontés politiques. On le diabolise, on le met de côté : lui, le Droit, l’allié de la raison a été malicieusement transformé en son ennemi. La raison commande(rait ?) d’agir dans l’urgence pour sauver les banques et la Finance internationale ! Le Droit ? Non ! Pas le temps !!! Les effets d’annonce feront passer la pillule. Le citoyen/justiciable/contribuable (etc…), dépassé par tous les côtés, se laissera facilement convaincre… Les Parlements, référendums,… tous çà, c’est un peu vieillot. Au xxième siècle, on est à l’ère de l’action en temps réel. Tant pis pour ces vieux codes poussièreux pondus par des types d’un autre temps et lus par des énergumènes au langage si peu clair. Pauvre citoyen/justiciable/contribuable (etc…). Il était trop occupé à ne rien comprendre pour ne pas voir qu’il était redevenu un sujet.

      1. Alors là, Kolagène, chapeau. Particulièrement bien vu et en effet un des outils, sinon le principal qui a donné la situation actuelle.
        Magnifique situation, non..??

Les commentaires sont fermés.