73 réponses sur “LES BANQUES DOIVENT PASSER PAR LA RECAPITALISATION, par François Leclerc”

    1. @ François,

      Dans le même support P. Arthus défend l’exacte idée contraire : les banques ont un problème de liquidité et les augmentations de capital ne servent à rien….

      1. @ Alain :
        Arthus a tort et a à moitié raison.
        Tort parce que c’est de solvabilité et non de liquidité dont on parle.
        A moitié raison car l’augmentation ne sert à rien : rapport à la hauteur de la vague, la digue est ridicule.
        Mais la réhausser, à défaut d’autre chose, c’est mieux que rien quand même.

  1. « La voie de l’inflation étant proscrite »

    Alors là vous m’en bouchez un coin ! La BCE vient de manger son chapeau et commence à monétiser à foison. C’est plus de l’inflation, c’est de l’hyper inflation qui est à prévoir, non ?

    1. Je ne suis pas expert, mais la monétisation dont vous parlez, c’est l’achat d’obligations d’état par la BCE. Or, cet achat est fait sur le marché secondaire et non en direct auprès de l’émetteur des titres, avec comme conséquence que l’argent créé (il faut encore voir combien est effectivement créé, car la BCE prétend « stériliser » ces opérations par le retrait de liquidités ailleurs) reste dans les banques et alimente le grand casino…

      Je me trompe peut-être (sans doute), mais je ne vois pas comment il pourrait y avoir une hyperinflation tant qu’il n’y a pas financement en direct et à grande échelle des déficits publics (et encore uniquement si ces déficits publics alimentent la consommation de masse)…

      1. C’est cet argent là, qui, lorsqu’il est joué à la table « matières premières » du grand casino, provoque de l’inflation …

    2. Et quant bien même il y aurait hyper inflation( brrrrrr ! tremblez braves gens !!!!!) ?

      On fait quoi ? On se fout une fois de plus sur la gueule entre pas pareils ou on se dit, merde ! On sait d´où ça vient et où ça mène cette fois. On va pas se foutre sur la gueule entre prolos pour sauver nos seigneurs cette fois !!!! On l´avait juré en 36, que jamais un prolo français ou allemand ne foutrait sur la gueule d´un autre prolo. Les révolutionnaires espagnols s´en souviennent, particulièrement ceux qui sont entrés les premiers dans Paris occupé pour en faire un Paris LIBRE (lire avec une grosse voix solennelle, enfin, vous m´avez compris, surtout au Quebec).
      Frat´

      1. L’hyper inflation commence par détruire la société avant de permettre éventuellement à l’économie de repartir, et le coût social et politique est énorme. Demandez aux argentins dans les années 75. Et les allemands sont encore traumatisé par l’hyperinflation de 1922-1924 et ses suites, bien qu’ils soient maintenant tous trop jeunes pour l’avoir connu : au passage, cela explique en partie leur rigidité sur la question du risque inflationniste.
        Certes une inflation modérée (4-5%) faciliterait grandement la résolution des problèmes monétaires et financiers actuels. La question est d’une part que ce n’est pas si facile que cela à déclencher et surtout qu’une fois partie, on n’est nullement sûr de pouvoir la contrôler et l’empêcher de dégénérer en hyper-inflation. A mon avis toutefois, cela doit être possible et devrait être tenté. Ceci étant, là aussi, c’est loin de pouvoir régler l’ensemble des problèmes

      2. @Ygorf

        Je crains que vous ne m´ayez mal compris. Je ne dis pas que l´hyperinflation n´est rien, qu´elle est souhaitable ou quoi que ce soit comme cela, Je dis, trouvons des solutions pour dire on s´en fout, c´est trop dur, on ne paiera pas ce prix là, on change les règles du jeu parce que le jeu ne nous intéresse plus du tout. Et plutôt que de souffrir tous ensemble de l´hyper-inflation (enfin, certains plus que d´autres tout de même, comme d´hab´), et comme de toutes façon, il nous semble bien que nous ne soyons pas sur la voie d´un quelconque progrès tenable, on s´organise autrement.

      3. Bonjour Vincent,

        Oh mais que si les gens prolos ou autres vont se « foutre » sur la gueule.
        Ne sous-estimer pas les poussées d’adrénaline extrêmement puissante chez tous les jeunes désœuvrés et à qui aucun avenir viable n’est proposé hors le semi esclavage dans lequel la population mondiale est maintenue.
        D’ailleurs il n’y aura pas que les jeunes, les plus âgés y passeront aussi.
        Je soulevai le problème auprès d’un de mes voisins il y a quelques jours en lui expliquant que le jour où il ne pourra plus nourrir sa famille, il n’hésitera pas à aller piller les voisins afin de sustenter ses enfants.
        J’aimerai qu’il put en être autrement mais vu l’état de délabrement intellectuel dans lequel la majorité de l’humanité se complait, les possédants n’hésiteront certainement pas à utiliser ce type de levier (qui d’ailleurs a toujours fonctionné).

        Cordialement.

      4. Pendant les 30 glorieuses l’inflation était très forte, souvent à deux chiffres et même proche de 50 % après la guerre. C’était une époque où les rentiers étaient moins à la fête, mais globalement il y avait plus de prospérité (en tout cas elle était mieux partagée) et une vision d’avenir qu’on a perdu avec ce néolibéralisme mortifère.

      5. @fatalitas

        Je partagerais volontiers votre point de vue si :

        1) j´étais pessimiste (ou réaliste me direz-vous peut-être)
        2) j´acceptais cela comme un donné de l´Histoire, une sorte de main invisible, de providence (ou plutôt courroux) divin pour nous punir du pêché originel, peu importe les formes que ces sophismes prennent suivant les sensibilités de chacun(e).
        3) Je ne croyais pas profondément au potentiel humain, sans me cacher face à l´immensité des montagnes à gravir, mais qui avec une bonne et saine dynamique peuvent s´avérer plus faciles à passer qu´on ne le pense.
        4) n´étais pas convaincu que l´Internationale (avec tous ses couplets et quelques nouveaux) des peuples de la planète est possible, même si cela semble si loin parfois.

        5), 6)… faudrait que je développe, mais je me sens feignant à ce moment précis… Ou pas inspiré, je sais pas.

        Fraternellement camarades.

      6. @argeles39

        Ouais, effectivement, faudrait que je vous passe quelques articles tirés des archives du « Monde Diplo » dans les années 70. Y´a matière à réflexion.
        Le souci qu´a eu le Capitalisme à mes yeux à ce moment, c´est que l´inflation grignotait la rente, certes, mais surtout que les taux de profit avaient une fâcheuse tendance à donner des doutes quant à l´excommunication économique d´un barbu chercheur en économie-politique.

        Paul, la barbe est-elle un accessoire indispensable pour cette science ?

        PS: L´inflation, c´est supportable (enfin pas pour les rentiers, voire plus bas), mais l´hyper-inflation, non, vous pouvez demander aux argentins. D´ailleurs, l´autogestion a bien avancé là-bas, même si c´est resté trop isolé en environnement hostile encore à ce jour.

  2. Je ne peux résister, désolé….le titre auquel vous avez échappé, par François Leclerc dans La Tribune:  » Après Lehman Brothers, les Lehman Sisters ( Grèce, Italie, Espagne…) »

  3. Christine Lagarde avait donc raison… comme elle avait raison de nous inciter à faire du vélo.. nous n’en serions pas la si ne nous étions pas endetter pour de la bagnole…

  4. François Leclerc a comme d’habitude un coup d’avance sur nos responsables économiques mais je me demande s’il n’a pas cette fois ci un coup de retard par rapport à la crise, sans doute à cause de la rapidité de son évolution. J’aimerai me tromper mais je crains que la recapitalisation des banques ne soit plus actuellement une solution à la crise actuelle pour plusieurs raisons.
    1) Aucune recapitalisation des banques ne peut être suffisante face à une crise systémique et il semble bien que nous y sommes. Elle serait certes souhaitable dans le cadre d’un système capitaliste en fonctionnement normal, car elle diminuerait les profits extravagants de la finance mais nous ne sommes plus dans ce cadre.
    2) Comme il l’indique d’ailleurs l’appel au secteur privé ne peut rien donner actuellement et l’appel au secteur public (suggéré par Lagarde) encore moins compte tenu de leurs finances.
    3)De toute façon, uneforte opposition politique tant de la gauche (on ne va pas renflouer encore une fois les banques qui sont à l’origine du problème, que l’on a déja renfloué une fois créant pour les finances publiques un problème que l’on se propose de régler en taillant dans les dépenses sociales ou en augmentant les impots de tout le monde sauf des riches) que de la droite (le contribuable n’a pas à payer pour des entreprises qui ont fait la preuve de leur inefficacité) empêchera de mettre en oeuvre une recapitalisation sur fonds publics.
    4) Si l’on avait du temps, on pourrait peut-être s’en sortir mais on n’a plus de temps.

    Si la recapitalisation est actuellement, comme je le crains, une solution mort-née (comme les euro-obligations qui aurait été une bonne idée il ,y six mois) que peut-on faire si la situation continue à s’aggraver ? Je crains qu’il ne faille d’une façon ou d’une autre, au moins dans un premier temps, nationaliser les banques pour sauver un système bancaire dont une économie moderne a absolument besoin – et mieux vaut le faire ouvertement.

    1. Ygorf.
      Combien a couté la nationalisation des banques irlandaises..??
      Alors d’accord pour nationaliser, mais SANS contrepartie. Actionnaires : ZERO.

      Certes, mettre des dettes monstrueuses sur les générations futures est toujours possible : elles ne sont pas là pour se plaindre.
      Et les gosses de riches sont à l’abri.

    2. J’ai essayé de montrer que c’était un premier pas vers un défaut sur la dette publique, lui-même précédant une remise en ordre plus globale reposant sur une réduction de la bulle financière, une réforme monétaire (bancor) et l’interdiction des paris sur les fluctuations des prix.

      Mais, comme vous le soulignez, cela a suscité un virulent tir de barrage immédiat et augure mal de la mise en œuvre à froid d’une telle recapitalisation. On verra la suite…

      Quand aux conditions de cette recapitalisation, il ne me semble pas y avoir, effectivement, d’autre modalité sérieuse envisageable qu’une nationalisation sans indemnités.

      1. Ok pour une nationalisation, mais pour faire quoi?

        Est ce que ça va remettre du coeur à l’ouvrage, et pour quel ouvrage? Comment faire pour marcher main dans la main, sans voir dans le donneur d’ordre un vulgaire profiteur marqué du sceau de la famille et de l’intelligence?

        Tout ceci révèle que la manière dont on occupe notre temps est insensée, alors pourquoi pas tenter l’absurde et s’y vouer corps et âme? C’est là où se trouve le sublime, selon moi. Le renier, c’est se venger sur son prochain. Et bonjour le mal être et la guillotine.

      2. Vous voulez pas utiliser socialisation plutôt que nationalisation, s´iou plaît ? ça m´écorche les hémisphères (et pas que) quand on parle de nation dans un village planétaire en perdition. Désolé de faire mon Nanard.

      3. @ François,

        Bonsoir,

        Ils doivent se marrer, les banquiers…
        Nationalisation des banques, et hop, la foire d’empoigne devient totalement « souveraine »..
        Sans indemnités! Ni sanction des dirigeants?
        Un point de vue cynique?
        Alerte aux conflits armés?
        Eugénisme financier?
        Paris absurde contraignant à des solutions absurdes..

      4. Nationaliser.
        Démondialiser.
        Redistribuer les richesses…

        Mais qui pour le faire ?

        Un Etat fort, c’est à dire qui puisse s’opposer à tout ce qu’il a favorisé depuis des dizaines d’années.

        Comment peut-on imaginer, et souhaiter, que ce soit celui qui a contribué à casser la machine qui soit celui qui la répare ?

      5. « nationalisation sans indemnités »

        Un euphémisme pour une saisie après mise en faillite (frauduleuse).

        Mais après ? Le problème reste entier. On peut virer (et poursuivre en justice) la direction et les cadres qui ont mis en péril la collectivité, mais pour les remplacer par qui ? Par des clones issus des mêmes écoles, avec la même formation foireuse, le même état d’esprit ? Qui est capable de s’y retrouver dans l’embrouillamini inextricable des produits structurés ? Voyez Dexia, «on» y a parachuté Mariani et Dehaene, la belle affaire ! Voyez CL qui avait été nationalisé sous Mitterrand, c’était pas mieux.

      6. On peut craindre que la nationalisation soit faite mais que les mesures de restructuration qui donnent leur sens à cette décision passent à la trappe (interdiction des paris, re-réglementation, bancor peut-être…). Nous aurions alors simplement mutualisation des pertes dans le cadre d’un paysage inchangé.

      7. @fujisan

        Les banques comme tout bien commun doivent être un service socialisé (et pas bureaucratisé ou libéralisé) assurant la bonne fluidité des échanges dans le cadre d´une économie autogestionnaire (réelle démocratie directe).
        Elles auraient pour mandat de viser une juste répartition des richesses de type « à chacun(e) selon ses besoins, de chacun(e) selon ses envies et capacités ».
        Elles devraient encourager l´économie non-marchande là où cela est possible (i.e. partout à terme dans mes rêves les plus fous).
        Elles devraient encourager les recherches scientifiques en généralisant les coopérations internationales et inter-disciplinaires non plus dans des buts de profits dans le cadre d´une compétition mondiale , mais en recherchant de réels progrès humains en relation symbiotique avec l´ensemble de notre biosphère.

        J´arrête là…pour l´instant.

      8. VINCENT WALLON,

        Elles auraient pour mandat de viser une juste répartition des richesses de type « à chacun(e) selon ses besoins, de chacun(e) selon ses envies et capacités ».

        Besoin, envie et capacité… pas facile à définir tout ça.

        Elles devraient encourager l´économie non-marchande là où cela est possible (i.e. partout à terme dans mes rêves les plus fous).

        Ca me paraît difficile de faire intervenir la notion d’argent ici, non?

        Elles devraient encourager les recherches scientifiques en généralisant les coopérations internationales et inter-disciplinaires non plus dans des buts de profits dans le cadre d´une compétition mondiale , mais en recherchant de réels progrès humains en relation symbiotique avec l´ensemble de notre biosphère.

        Ne serait ce pas simplement de rester humain parmi les autres êtres qui permettrait d’être en relation symbiotique avec l’ensemble de notre biosphère? Les recherches scientifiques me paraissent sorcellerie.

      9. @Antoine

        Besoin, envie et capacité… pas facile à définir tout ça.

        Je n´ai pas dit que c´était simple, rien qu´à titre individuel, c´est très difficile à définir, alors à titre collectif, je vous dis pas !

        Ca me paraît difficile de faire intervenir la notion d’argent ici, non?

        Je ne comprends pas votre objection, désolé, pouvez-vous préciser s´il vous plaît ?

        Ne serait ce pas simplement de rester humain parmi les autres êtres qui permettrait d’être en relation symbiotique avec l’ensemble de notre biosphère? Les recherches scientifiques me paraissent sorcellerie.

        Je comprends votre réticence quant à le science, méfions nous des scientistes ! Mais de quelle science parlons-nous ? Celle qui cherche les gloires et les profits ou celle qui cherche à comprendre le monde qui nous entoure dans le but d´améliorer constamment la qualité de vie globale réelle et pour le long terme.
        Méfions nous des scientistes donc, mais méfions nous par extension de toutes les formes de domination possible (forcément basées sur des rapports de force) dans tous ses aspects (économique, politique, psychologique, force physique, …). Il est temps pour nous tous, je pense, de questionner quelle forme de « démocratie » nous souhaitons.

      10. à Yvan,

        Pas un état fort, un état LEGITIME

        Je comprends qu’il faut que l’état fort soit légitime, et que l’état légitime doit être fort pour exister.
        Mais je pense qu’il est souhaitable de préciser ce que pourrait être un état légitime.

        Merci par avance de ta réponse.

      11. VINCENT WALLON,

        l’argent et l’économie non marchande me paraissent incompatibles.

        Quant à la science, une fois de plus, ça me paraît compliqué de savoir comment améliorer la qualité de vie globale, même avec « les meilleures » intentions que l’on puisse avoir. Cela peut avoir autant d’effets bénéfiques que l’inverse.
        Il faudrait relativiser son importance, pour ne pas la voir nous dévaster. D’autant plus que ce « culte » nivelle par « la bosse du chiffre »… En témoigne la guéguerre pour l’affectation du grand emprunt aux sciences humaines et aux sciences exactes…

      12. @Antoine

        l’argent et l’économie non marchande me paraissent incompatibles.

        Peut-être, je n´est pas réussi encore à trancher la question. Si j´ai le choix, et si les 2 sont incompatibles, je choisirais l´économie non marchande.

        Quant à la science, une fois de plus, ça me paraît compliqué de savoir comment améliorer la qualité de vie globale, même avec « les meilleures » intentions que l’on puisse avoir. Cela peut avoir autant d’effets bénéfiques que l’inverse.
        Il faudrait relativiser son importance, pour ne pas la voir nous dévaster. D’autant plus que ce « culte » nivelle par « la bosse du chiffre »… En témoigne la guéguerre pour l’affectation du grand emprunt aux sciences humaines et aux sciences exactes…

        Je suis bien d´accord avec vous. La science doit être au service et répondre aux besoins et demandes légitimes d´informations et de connaissances permettant de prendre des décisions de manière éclairée (le plus possible en fonction de nos degrés de connaissances et de croyances), les choix réalisés de manière transparente, s´ils n´éliminent pas les risques me semble de nature à les réduire, par ailleurs, la veille constante des questionnements sur les rapports bénéfices / coûts (au sens humain, pas monétaire).
        d´une manière plus générale, je ne voudrais surtout pas laisser penser, en défendant la recherche scientifique, que je partage un quelconque point de vue scientiste. Mon propos est plutôt à rapprocher des réflexions de Paul dans les billets du type « L´avenir du progrès ».

        On peut prendre l´exemple de la médecine. On ne peut pas nier l´apport inestimable de la pénicilline au progrès humain, mais on ne peut non plus nier le caractère nuisible des antibiotiques (plutôt dû à des conditions de production, de mauvaise orientation des recherches, de non transparence dans ces recherches et dans les institutions chargées de faire office de contre-pouvoir, de commercialisation, d´usage, …).

        J´espère être clair, je rame, désolé si je vous fait ramer avec moi 🙂

        PS: pourquoi écrivez-vous mon nom en majuscules, cela m´est désagréable, pouvez-vous éviter ? Merci.

      13. Vincent Wallon,

        Désolé de vous heurter en écrivant votre nom en majuscule. Ce doit être une déformation professionnelle, et j’ai l’impression que c’est plus simple de repérer son nom dans le défilé des billets.

        Cordialement 🙂

    3. Nationaliser ? C’est à dire renflouer les banques avec l’argent public, puis ensuite on les reprivatisera dans 5 ou 10 ans et tout recommence comme avant ? Et tout le monde rigolera du bon coup joué aux populations payées au lance-pierre ? Cela ne peut pas se passer comme ça dorénavant. Il faudra y adjoindre un programme politique puissant à l’échelle nationale et une drastique définanciarisation du monde au niveau international. Plus personne ne croit aux dirigeants actuels et tout le monde se pourlèche les babines en attendant avec impatience que le système s’écroule. Il y faudra plus qu’une rustine cette fois-ci. Il faudra une tempête idéologique et politique pour mette à bas la Finance, si puissante qu’elle échappe au droit des États démocratiques et qu’elle tente de les détruire.

      Les citoyennes et les citoyens en Europe ou aux USA ne vont pas demain encore renflouer les financiers déjà concrètement ruinés pour la plupart dans les faits, mais virtuellement encore richissimes par la bonne grâce et la complicité des politiques actuels corrompus jusqu’à l’os.
      C’est tout le modèle de société qui est à revoir, son organisation, ses fondations idéologiques, ses valeurs etc. Les néocons toujours aux commandes dans l’ombre font la guerre au monde et captent les esprits pendant que la Finance tente une énième féodalisation des corps. On ne va pas se laisser faire.

      C’est ce monde là qu’il faut passer en premier lieu par dessus bord. Pas question de se faire chier à sculpter dans la panique du Titanic des chaloupes en bois, pour sauver cette racaille. Il faut sauver les peuples et laisser crever ceux qui nous ont mis dans ces sales draps. Il est clair que cela demande une révolutions des esprits. Pas pour rien que certains ici travaillent d’arrache pied sur le pont et organisent avec sang froid les secours.

      1. @Jeff

        La nationalisation indispensable doit bien entendu s’accompagner d’un contrôle des capitaux et d’une pression politique pour changer le système monétaire international.

  5. not’ François préféré monte sur la tribune, pardon la Tribune, ex-cote Défossé ; entre deux billets il se fait chroniqueur d’élite. Chapeau bas ! (ne pas le manger…) 😉

  6. Et pourtant, il n’y aura aucune possibilité d’aucune sorte de réduire le volume de la dette – et donc des créances.
    Car ce sont des choses jumelles qui grossissent ensemble.
    Evidemment, les défauts prochains opèreront des réductions violentes des dettes et des créances, mais cela se soldera par une crise systémique et déflationniste.
    Les banques centrales, comme au Japon depuis 20 ans injecteront alors ce qu’il faut comme monnaie fraîche, mais cela évitera tout juste des déflations trop violentes.
    Au fond, une espèce de logique de « monnaie fondante » s’impose d’elle-même, car toutes les nouvelles masses de monnaie qui n’achètent pas fragilisent beaucoup la monnaie, et ceux qui les détiennent le savent certainement fort bien. Il n’empêche, en dehors de quelques bulles et des spéculations, cela n’alimentera pas l’économie.
    A quand le SMT qui éviterait de tels déséquilibres ingérables?

  7. J’ai un pressentiment, une impression, que, finalement, le système financiaro bancaire va déclencher un défaut de la Grèce,en bloquant d’une façon ou d’une autre la suite des plans de secours, avec un gros roulis tangage du côté des banques engagées, mais à mon avis, c’est épongeable sans gros dégâts, puis sortie de la Grèce de l’Euro, bordel sans nom au pays du Sirtaki, histoire de bien montrer au populo ce qu’il en coûte de pas vouloir avaler la potion magique du FMI, mais avec un solide cordon sanitaire autour….une pédagogie du désastre, en somme, sans trop de risques pour ces messieurs dames, et on passe à autre chose, et surtout on évite de remettre en cause tout le fonctionnement du système, hein!
    l’avenir nous dira si j’ai tout faux et que la stratégie du cantonnement « exemplaire » à un seul pays du club med ne fonctionne pas.
    Bon, cela dit, si ça m….taille XXL en Italie et en Espagne, là, on change de scénario et on vire du gris-rose pâle au noir foncé, OLE!

    1. D’après les traites, la Grèce ne peut être éjectée de la zone euro. Et elle n’y a pas intérêt. Par contre l’allemagne peut la quitter et peut y avoir intérêt. C’est le scénario que voient deux analystes politiquement aussi éloignes que Frederic Lordon et Charles Gave. Un coup de tonnerre peut se produire le 7 septembre, jour de la réunion de la cour constitutionnelle allemande a propos du FESF.

    2. La tentation du sacrifice, comme victime expiatoire …
      Mouiiii, mais non.
      Rapport que les choses sont inextricables.
      Théorie des dominos.

      ça va pas être possible.
      Sinon, je pense qu’ils l’auraient fait depuis longtemps, déjà.
      Le seul intérêt qu’ils y trouvent, c’est de pomper au maximum sur des paris et de la privatisation de biens publics.
      Une fois fait et bien fait pour la Grèce, … next one !

      Criquets pèlerins, qu’on dit.

    1.  » Un pays en proie à la schizophrénie post-plan de sauvetage : Seul un pays frappé de folie obligerait ses citoyens à débourser des dizaines de millions d’euros pour un centre commercial à l’étranger alors que ses propres services de base disparaissent sous les coupes budgétaires. Ce pays existe pourtant, bienvenue en Irlande. »

      http://www.courrierinternational.com/chronique/2011/09/01/un-pays-en-proie-a-la-schizophrenie-post-plan-de-sauvetage

      « Comment des citoyens peuvent-ils être obligés de payer 15 millions d’euros pour un centre commercial en terre étrangère, et voir leurs services de santé menacés par des coupes budgétaires ? C’est pourtant la situation dans laquelle se trouve les Irlandais, dénonce un chroniqueur.  »

      Article complet :
      http://www.presseurop.eu/fr/content/article/904691-la-folie-de-l-apres-bulle-economique

    2. Jean-Luc,

      Mais les vraies joyeusetés commencent après. Car, les banques mises au tapis dans un bel ensemble, il faut tâcher de se figurer de la plus concrète des manières ce à quoi peut bien ressembler la vie matérielle. Manger par exemple. C’est-à-dire aller acheter à manger. Payer par chèque ? plus possible : plus de banques. Tirer de l’argent au distributeur ? plus possible : plus de banques. Obtenir un crédit ? plaisanterie ! plus de banques. Reste l’argent liquide au fond des poches. Canto qui se sera présenté parmi les premiers aura sa lessiveuse pour tenir. Mais pour les 90% rationnés, ça leur fera quatre à cinq jours d’horizon, en forçant plutôt sur les pâtes, et juste le temps de se mettre à l’art du jardin potager, car après… Parce qu’il détruit instantanément le système des paiements et du crédit, l’effondrement bancaire général est l’événement extrême en économie capitaliste, arrêt des productions incapables de financer leurs avances, impossibilité même des échanges puisque la circulation monétaire a perdu ses infrastructures, une sorte de comble du chaos matériel, et le monde social n’a pas belle allure lorsque les individus en sont réduits à lutter pour leur survie matérielle quotidienne.

      et la suite

      1. Lordon… un type impressionnant avec une tête très bien faite.
        Ses trop rares interventions sont des monuments. Comme son passage chez Tropiques pour la sortie de son bouquin « d’un retournement à l’autre ».
        8 vidéos à savourer, voici la première :
        lien

  8. Exaltez partout la mémoire et la grandeur morale de chaque banquier du monde, car ils remplissent d’abord les poches des affamés, des veuves et des orphelins au compte-goutte histoire d’avoir meilleure mine que leur prochain pendant toute la crise ce n’est bien sur pas que cela le grand laisser faire bancaire ou financier.

    Elites mondiales ciblez d’abord en dureté et jugement les pauvres gens affamés comme ça vous pourrez toujours vous dire que vous servez encore à quelque chose d’utile aux yeux des opinions publiques au bord d’un plus grand dégout.
    Aussi sourdes et intouchables en Amérique que partout ailleurs et ça veut encore enseigner la morale aux petits et bien dis donc elles ne manquent vraiment pas d’air et d’écoute nos premières élites pensantes dans le monde.

    J’avancerais bien quelque chose, mais je ne suis pas sur que l’idée de Jérémie fasse plaisir à 7 banquiers sur 10, à 7 bureaucrates sur 10, 7 politiciens sur 10 dans chaque pays du monde. S’il vous plaît gens de la banque, gens de la bureaucratie, gens de la politique pensez également à vous reconvertir dans la vie on ne sait jamais quand même si demain c’est déjà moins possible à l’antenne.

    Comme ça vous verrez mieux l’effet que cela fait aussi de vouloir se montrer plus dur et rigoureux envers les plus touchés par une plus grande récession planétaire. Ah si seulement je savais viser plus juste comme ça pas de jaloux et personne ne se sentirait plus léser et incompris dans sa si propre doctrine de pensée, mais faut pas trop rêver quand même car tout ceci et cela c’est bien toute leur vie.

    Et puis ce n’est pas non plus la première idée de Pierre, Paul où Jacques le mineur, oh ma très sainte trinité mais que vais-je encore penser de plus attristant et déplaisant pour tous.

    Ne pas non plus oublier le pauvre petit plombier de plus avec la centrale de Fukushima, quel grand malheur partout.

  9. Je serais curieux de savoir à quoi se rapporte , dans le dernier paragraphe de votre article , dernière ligne, le  » leurs  » associé à  » effets délétères  » .

  10. Elles doivent passer par une recapitalisation. Certes.

    Mais qui va payer ?

    Parce que rien que pour nos 4 grosses banques. Il manque presque 400 milliards d’euros de fonds propres pour respecter les normes fixées par Bale III.

    La France a augmenté sa dette ces trois dernières années d’un montant qui nous était suffisant pour les 15 prochaines années.

    Je ne vois vraiment pas comment on va s’en sortir

    Vous parlez Mr Leclerc d’une réduction de la bulle financière, d’une réforme monétaire (bancor) et de l’interdiction des paris sur les fluctuations des prix.

    Ce sont des mesures qu’il fallait prendre en 2008. A mon avis maintenant il est trop tard et nous nous dirigeons vers une crise globale de solvabilité inextricable.

    J’ai plusieurs amis qui viennent de demander la suspension de leurs crédits immobiliers pour une période de 12 mois. Ces suspensions ont été acceptées par leurs banques qui doivent les soustraire du passif pour 12 mois à mon avis.

    Quand je leur explique que c’est reculer pour mieux sauter. Dans 12 mois à part gagner au Loto, leur situation ne sera pas meilleure.

    Ils me répondent que d’ici 12 mois. Les banques ont le temps de faire faillite.

    Le problème est que leurs emprunts sont titrisés et qu’il y aura toujours quelqu’un pour leur réclamer l’addition.

  11. Plusieurs questions pour ma compréhension :

    « Il n’est plus d’actualité de tergiverser à la manière des derniers « stress tests » écartant de l’analyse l’essentiel : l’exposition des banques à la dette publique. D’ignorer l’enchevêtrement entre dette publique et privée, qui fait du système financier un château de cartes. »

    De quel enchevêtrement est-il question ? La dette publique est un problème, la dette privée est-elle un problème partout ? Aux US sûrement, en Espagne aussi, mais en France ?

    « Présentée ingénument comme une alternative, l’hypothèse d’une mutualisation de cette dette via l’émission d’euro-obligations est dépassée alors même qu’elle continue d’être repoussée au sommet. Certes, la dette pourrait être « roulée » plus aisément, mais la faiblesse durable de la croissance économique ne permettrait toujours pas de la résorber. »

    La faiblesse de la croissance ne va pas durer 30 ans non ? La dette pourra effectivement être roulée, les pays émergents devraient aider à la croissance mondiale et aux exports non ?

    « Toujours pas réalisées, la restructuration du système financier et la réduction de la masse des capitaux sans attache avec « l’économie réelle » reviennent au premier plan. »

    De quels capitaux parle-t-on ?

    Sinon ne faut il pas privilégier la relance économique en retardant les mesures d’austérité ? Effectivement, si la croissance ne reprend pas, ce sera encore pire, mais bon…

    Effectivement hier Patrick Artus dans la Tribune a dit que la recapitalisation des banques ne suffiraient pas car leurs besoins court terme + leurs obligations long terme représentaient une part de leur bilan (peut être 24% à 2) qu’aucune recapitalisation ne pourrait couvrir.
    Mais il avait aussi annoncé que la crise de 2007-2008, c’était du pipeau et qu’il n’y aurait pas de crise… du coup…

    1. Nationaliser les banques en déconfiture? Oui, mais à la Bernard tapi, pour un euro symbolique ; puis mettre un peu de monnaie de singe dans les caisses pour payer les créanciers et faire un reset.
      Beaucoups de rentiers, petits ou gros, vont y laisser des plumes, mais comment faire autrement pour sortir de cette impasse?

      1. Bien sûr pour un euro.

        Dans le pire des cas une banque équilibre ses dettes et ses credits autant dire quelle ne vaut rien, un euro c’est bien payé.
        dans le meilleur des cas son endettement dépasse largement ses crédits et dans ce cas elle vaut moins que rien.

  12. Des banques US bientôt poursuivies

    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/09/02/97002-20110902FILWWW00316-des-banques-us-bientot-poursuivies.php

    Ces poursuites devraient être officiellement engagées vendredi ou au plus tard au début de la semaine prochaine, selon le site internet du journal américain, qui cite trois sources anonymes. Les poursuites sont centrées sur le rôle de ces banques dans la titrisation de crédits hypothécaires pourris –car basés sur des revenus des emprunteurs artificiellement gonflés voire délibérément truqués– puis la mise sur le marché de ces titres.

    1. Ouaich, Edith.

      30 milliards à « rembourser » de la part de PLUS d’une douzaine de banques. Soit, environ 2 milliards chacune SI leur « justice » arrive à leur faire lâcher les 30 milliards.

      « 2 milliards…?? Vous n’y pensez pas, Monsieur. Cela nous ferait des difficultés de trésorerie. 500 millions et nous sommes quittes. Bon, allez, 850 juste parce que c’est vous. Topes-là. »

      Même 2 milliards, REGARDES ce que cela leur a RAPPORTE !!!!!!!!!

      Cela donne juste envie de recommencer au PLUS VITE !!!!!!!!!!!

    2. Mais il y a PIRE sur le principe.

      Car quel est le principe : punir ceux par qui le DECLENCHEUR de la CRISE est ARRIVE.

      Ils ont FAUTE GRAVE : ils ont PERMIS que les ENTRAILLES DU SYSTEME SOIENT VISIBLES !!!!!

      Cela, en vérité, je vous le dis, est le plus grave !!!!!
      Car tout devait glisser dans l’ombre hors de portée de la vue du bas peuple.

      Hypocrisie maximale.

      1. Ben oui Yvan, tu as raison, mais le job est fait : la manchette de tous les journaux sera la même ici, là bas et ailleurs.

  13. Monsieur Leclerc.
    A priori, ils sont prêts à oser.
    http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20110902trib000646403/recapitalisation-des-banques-europeennes-une-facture-a-200-milliards-d-euros-.html

    Et une rustine de plus, UNE !

    « personne ne connaît le montant des provisions et peut donc réellement évaluer la qualité d’un bilan bancaire. C’est l’une des principales raisons de la faible valorisation du secteur en Europe, qui capitalise à peine 0,7 fois l’actif net contre 2,1 fois en 2006.  »

    Si l’on ne peut plus faire confiance aux truands, où allons-nous…

    1. @Yvan
      Le problème n’est pas que le secteur bancaire européen soit valorisé à 0,7 fois l’actif net aujourd’hui – t’façons zauront comme ça encore moins de raisons de meugler quant on nationalisera le bazar pour un kopeck symbolique et généreux, mais qu’il lui fût permis de l’être à 2,1 en 2006, soit avec un bilan à l’époque encore plus sous-provisionné, irréaliste et insincère qu’aujourdhui.

  14. Les banquiers écrivent ce qu’ils veulent dans leurs bilans bancaires.

    Les banquiers disent que leurs pertes dûes à la faillite de la Grèce seront de W milliards d’euros, ou alors de X milliards d’euros, ou alors de Y milliards d’euros.

    Le même jour, Royal Bank of Scotland annonce que ses pertes dûes à la faillite de la Grèce seront de 50 %, et BNP Paribas annonce que ses pertes dûes à la Grèce ne seront que de 21 %.

    Même le Bureau des Standards Comptables Internationaux (IASB) est scandalisé de tous ces mensonges !

    http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20110902trib000646403/recapitalisation-des-banques-europeennes-une-facture-a-200-milliards-d-euros-.html

    La devise des banquiers :

    « Rien n’est vrai, tout est permis. »

  15. Les 4 Banques françaises (BNP-CrtAgGrp-Soc Gen-BPCE) donnent au 2ème trimestre le résultat moyenné suivant :
    Liabilities : 5645 Milliards d’euros soit 2,8 fois le PIB de la France
    Equity : 210 Milliards d’euros
    µ (leverage: 26,9
    Tier 1 (%) : 3,7
    A rappeler que ces deux « quotas » µ et Tier One doivent correspondre à 10
    Il manque 350 Milliards d’euros dans les fonds propres de ces Banques(Equity) pour satisfaire aux critères de Bâle III pour être en règle avec leur future directive.
    On comprends l’appel d’urgence de C.Lagarde qui ayant été une si mauvaise gestionnaire de Bercy forcée de raconter des âneries sous les ordres de son Chef est maintenant au FMI obligée d’être responsable. D’ici peu de temps la France perdra son triple A

      1. Oui, bien sûr, les banques ne sont qu’un aspect d’un problème plus général. Nous le savons tous ici.
        Mais la pédagogie passe aussi par la remise à plat du système bancaire et monétaire car celle-ci implique une réorientation des activités humaines dès lors que ce n’est plus le seul capital qui est au poste de commande. Cela veut dire que serait contrariée la logique des investissements à court terme. Vous me direz, mais cela ne fait pas disparaître le salariat instantanément. Certes, mais cela découvre un espace, une marge pour libérer des activités non soumises à l’impérieuse exigence de rentabilité immédiate, autant dire tout l’inverse de la logique actuelle. Les conséquences ne sont donc pas qu’économiques, c’est déjà d’une transformation sociale dont il s’agit. Le gratuit, le don, les biens communs ont désormais un terreau sur lequel se développer … le stress de la recherche d’emploi diminuant à mesure que les revenus du travail sont mieux répartis.

        L’abandon effectif et universel de la spéculation embraye donc sur une autre logique, et ipso facto une autre durée, une autre temporalité … que chacun pourra s’approprier, y compris politiquement. Pourquoi croyez-vous que les puissants et ceux qui à l’insu de leur plein gré les soutiennent comme pourrait dire Vigneron s’agrippent au système comme un bébé s’accroche à son hochet ? C’est beaucoup plus il me semble la peur de l’inconnu, l’impensé de ce qu’est l’autre dans la société, que l’appât du gain. L’avidité ne disparaîtra sans doute jamais, mais elle régressera nécessairement. L’avenir de l’humanité en dépend.

      2. Pierre-Yves,

        Merci. D’accord.

        « Nous le savons tous ici » : soit, mais alors, pourquoi selon vous tous ne répondent-ils pas à mes questions ni ne s’expriment-ils sur ma façon de voir, l’économie notamment (qui fonctionne à l’envers de ce pour quoi la société s’est construite en conditionnant la solidarité à la production) ? La pédagogie prend des formes diverses (à coups de poêle à frire, à coups d’excellente ironie pour en rire, etc.), et c’est de cette diversité seulement que peut naître la démocratie.

        Vous le savez, je penche pour : la réorientation – consciemment choisie et intégrant les valeurs de chacun – des activités humaines implique le changement du système bancaire et monétaire. J’ai peur que dans l’autre sens ça ne marche pas, que ça ne soit qu’un effet d’optique, que la soumission – le capitalisme – ne réapparaisse sous une autre forme, comme d’hab, bref que « la peur de l’inconnu, l’impensé de ce qu’est l’autre dans la société » restent. Ainsi, « L’abandon effectif et universel de la spéculation embraye donc sur une autre logique, et ipso facto une autre durée, une autre temporalité … que chacun pourra s’approprier, y compris politiquement » : OK -je suis heureux que vous le disiez, que nous soyons d’accord -, sauf si une nouvelle ponction, un nouvel outil de soumission se met en place (comme d’hab).

        Mais si on s’attelle tous, ensemble (plutôt que chaque spécialité de son côté), à préparer un autre (v)ivre-ensemble, là c’est plus pareil ! Comment ? En en parlant (dialogue := exemple d’échange non monétisé) ! Prenez par exemple Éva Joly… (calme Martine !) et sa proposition de sortir du nucléaire : parlons-en !, parlons des conséquences d’un tel choix : pour moi c’est aussi la fin du salariat…si on en parle, si on est conscient, et si cette réflexion s’associe à celle des autres spécialités. Bref, si la réflexion, la politique, la démocratie quoi, investissent la scène.

        La politique (comme l’économie), ce n’est pas gérer la population, c’est le peuple qui se gère, qui s’occupe de son présent, de sa vie, du temps de vie qui lui est accordé. La politique (comme l’économie), ce n’est pas payer les meilleurs produits de l’a-moralité (certains ne sont que des bouffons-mégalos qui insultent leur peuple, l’humanisme et l’humanité) pour se décharger de la tâche qui nous décombe. La politique (…) ce n’est pas se décharger de ses responsabilités, de la solidarité qui nous a fait entrer en société, et ensuite donner quelques pièces pour se doucher la conscience.

        Démocratie et capitalisme sont antithétiques : elles ne peuvent cohabiter. Pas de démocratie possible tant qu’existe le salariat. Le salariat et le capitalisme contraignent le travail à l’échange monétisé, ils enlèvent au travail son essence, la possibilité de s’accomplir : ce n’est pas humain. Et c’est d’ailleurs étonnant que ça ait pu fonctionner aussi longtemps à l’insu de notre plein gré.

        Humanistement votre.

      3. à Fab

        Démocratie et capitalisme sont antithétiques

        Comme nous sommes, pour le moment, dans un système capitaliste, cela implique que nous ne sommes pas en démocratie.

        Je suis d’accord avec vous.

        Du reste, il a longtemps été admis, y compris par les plus fermes démocrates, qu’une des caractéristiques essentielles des tyrannies étaient leur immense capacité de mensonges et on sait bien que les sociétés industrielles marchandes ont rebâti le monde sur des principes mensongers.

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