L'actualité de la crise : IL Y A FOULE EN COULISSE ! par François Leclerc

Billet invité

Réservez deux journées pleines de la semaine prochaine, qui va être marquée par des rendez-vous déterminants !

Mardi 23, François Baroin rencontre Wolfgang Schaüble à Paris, pour mettre en musique l’inoubliable sommet d’Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy et leurs « décisions ambitieuses », selon le ministre français. Vendredi 26, Ben Bernanke prononce un discours très attendu à Jackson Hole (Wyoming), à l’occasion du rendez-vous annuel des banquiers centraux du monde entier, organisé par la Fed de Kansas City (Missouri). « Au rendez-vous des sauveurs » pourrait s’intituler leur réunion.

En Europe, on prétend continuer à serrer les boulons tandis qu’il est spéculé aux États-Unis à propos… d’un nouveau round de libéralités de la Fed. Mais aucune de ces deux stratégies ne contrecarrera le ralentissement économique général en cours, au contraire, rendant encore plus insoluble l’équation de la réduction du déficit public et perturbant davantage la remise sur pied du système financier. Allez comprendre !

Non seulement le moteur est grippé, mais ceux qui sont chargés de sa maintenance sont dépassés par les événements, n’ayant comme ressource accessoire que d’occuper l’avant-scène. Tandis que les marchés ne savent plus à quel saint se vouer, ni même pour quelle raison ils en sont arrivés là, car les causes de frayeur s’additionnent.

Il y a dans ce rebondissement de la crise aiguë précédente une étrange dimension, conduisant à s’interroger sur son caractère auto-réalisateur. Comme si elle était exacerbée par le souvenir de la précédente, par la reconnaissance implicite que, tels les séismes, on ne peut en prévoir les épisodes car elle est trop souterraine.

Ce n’est après tout qu’une nouvelle manière d’éluder l’analyse de ce que nous vivons à un rythme accéléré, ce début de clairvoyance à propos de l’opacité s’arrêtant là, car il serait nécessaire de pénétrer dans l’innommable, pour admettre qu’elle s’approfondit. La paralysie de l’action en découle, car le saut qu’il faudrait faire, les remises en cause auxquelles il faudrait procéder, sont hors de portée, abolissant toutes les conventions… et autant de privilèges. Le mot « rupture » qui était dans toutes les bouches en a disparu quand il faudrait y procéder. On ne scie pas la branche sur laquelle on est assis.

L’inconcevable est survenu, mais il n’est pas question de s’y résoudre. Le réalisme a changé de camp, mais il n’est pas question de l’admettre. S’appuyant sur la peur, le fatalisme et la résignation, ou bien tout simplement sur le manque d’imagination, flattant les pulsions les moins reluisantes, d’anciens et de nouveaux démagogues en profitent pour rester en place ou tenter d’émerger.

L’indignation a acquis le droit de cité, n’en demandons pas trop d’un coup, car nous ne sommes qu’au début de l’histoire. Quand ceux d’en haut ne peuvent plus gouverner comme avant, et ceux d’en bas ne le veulent plus, a-t-on prophétisé. Une phrase restée célèbre, pour sa valeur de constat et d’avertissement. La différence avec hier étant que l’affranchissement dont elle est porteuse ne se résume plus aujourd’hui à des mots vite trahis. Il y a foule dans la coulisse.

119 réponses sur “L'actualité de la crise : IL Y A FOULE EN COULISSE ! par François Leclerc”

    1. Ils ne disent rien de la nature des actifs donnés en garantie. Ils étaient offusqués au début mais là ils ne sont à mon avis plus très loin de vendre leurs îles. Pauvres grecs dont le gouvernement est en train de donner le pays au plus offrant… Jusqu’à quand vont-ils accepter cela?

      1. Les Grecs feraient mieux de vendre les biens de l’Eglise et de cesser de s’obnubiler sur la nécessité d’une armée surdimensionnée.

  1. « Vous avez cru jusqu’à ce jour qu’il y avait des tyrans ? Et bien ! vous vous êtes trompés, il n’y a que des esclaves : là où nul n’obéit, personne ne commande. »
    (Anselme Belleguarrigue)

      1. l’argent est l’outil utilisé pour faire obéir les esclaves, LA priorité des priorités doit être son élimination et le remplacer par une économie du don généralisé.

    1. Je ne connais pas Anselme Belleguarrigue, mais
      si personne ne commande, nul n’est responsable, et pourtant certains d’entre nous le sont.

      1. c’est  »là où nul n’obéit » que personne ne commande, pas ici et maintenant.
        Même si il suffit d’une volonté collective des producteurs de richesses, pour que nul n’obéisse ici et maintenant.

        J’ajouterai que les  »responsables » ne sont indispensables qu’à une société qui souhaite chercher des coupables et les juger individuellement. Si personne ne commande la décision est collective et assumez collectivement, nul besoin de responsable à montrer du doigt.

  2. Une étude récente montre que le consensus de l’opinion publique peut être mis à mal par 10% d’opinions décidées
    You can fool some of the people some of the time and all of the people if ten percent of them are really convinced of their position
    http://maddowblog.msnbc.msn.com/_news/2011/07/29/7191334-you-can-fool-some-of-the-people-some-of-the-time-and-all-of-the-people-if-ten-percent-of-them-are-really-convinced-of-their-position
    http://pre.aps.org/abstract/PRE/v84/i1/e011130

    The research was funded by the Army Research Laboratory (ARL) through SCNARC, part of the Network Science Collaborative Technology Alliance (NS-CTA), the Army Research Office (ARO), and the Office of Naval Research (ONR).
    http://www.sciencedaily.com/releases/2011/07/110725190044.htm

    Et si on renversait la vapeur, ici et maintenant ? Sommes nous ASSEZ décidés ?

    1. 10%, c’est énorme. En général, quand on dépasse les intentions, qu’on va plus loin que le « ça doit changer » pour passer au concret, les divisions apparaissent et tout le monde se rend sur le « champ de bataille » en ordre dispersé. C’est une des raisons pour lesquelles, à mon avis, François Leclerc dit que « nous ne sommes qu’au début de l’histoire ». Il semble qu’il y ait urgence, mais vouloir accélérer l’histoire risque de nous jouer des tours et de nous précipiter dans les bras de ces « démagogues qui tentent d’émerger ». Au-delà des principes généraux – qui existent déjà mais dont la mise en application a manifestement failli – savons-nous clairement ce que nous souhaitons pour l’avenir? Est-ce réalisable? Ce point de vue est-il suffisamment partagé? Le diagnostic permet-il d’établir une ordonnance? Pourquoi ne sommes nous pas satisfaits des réponses des partis traditionnels?
      La politique (au sens large) n’a plus le même sens que dans les siècles précédents, parce qu’aujourd’hui comme le dit Paul Jorion, nous vivons « Dans une planète complètement explorée » et que nous n’aurons sûrement les moyens de rejouer. Quitte ou double. Comme les bâtiments, la construction d’une société devra être durable. Il est nécessaire d’y penser dès les fondations. Tout n’est probablement pas à jeter dans le système actuel, il peut y avoir de la récup, ne serait-ce que parce qu’on ne va pas réinventer l’eau chaude (par exemple, « les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune », article 1er de la déclaration des droits de l’homme de 89, à doper) . Ce sera un système dynamique tenant compte de nos désirs individuels en les confrontant à la réalité – par exemple les ressources – sans hypothéquer les droits des générations à venir. Beaucoup de questions sont encore à creuser: la place de la coopération, la limite admissible de la propriété et de son corollaire l’héritage, le rôlr de régulation de l’état, les recours d’une minorité (ou comme aujourd’hui d’une majorité) lésée, la mise en place d’une réelle égalité des chances, les remparts contre les dérives etc. Personne n’est un génie en tout, c’est pourquoi tous les avis doivent être entendus.
      L’inaction, c’est du suicide. La révolte sans savoir où on veut aller, c’est tôt ou tard une nouvelle impasse. Il est grand temps pour les passagers, avec le savoir accumulé grâce à ceux qui ont construit les routes,de se mettre d’accord sur le point de départ, la destination et le moyen de transport.
      Je crois que ça rejoint ce que dit François.

    2. Si l’on voit la vidéo « Collapse » de Michael Ruppert on apprend une jolie histoire, celle du centième singe.
      Je la résume. Les USA firent après la guerre des expériences nucléaire sur une île du pacifique. Ils lancèrent des bombes pour étudier comment la vie reprendrait après l’explosion atomique. Durant dix ans rien.. Puis, voyant que la radio-activité avait baissé rendant l’île à peu près vivable, ils envoyèrent une colonie de 10 000 singes repeupler cette île. Le problème était que les noix de coco de l’île avaient encore une coque radio-active.
      Il formèrent donc 10 singes et leur apprirent comment passer d’abord dans l’eau les noix de coco avant de les manger. Ces dix singes furent envoyés sur l’île…
      Durant un certain temps pas grand chose ne se passa.. les 10 singes lavaient leur noix de coco, les autres continuaient à s’intoxiquer. Puis quelques uns plus adaptables copièrent les 10 singes : ils furent 20 puis 30…
      Progression lente jusqu’au jour où un centième singe se mit à laver sa noix de coco.
      A partir de ce jour précis, tous les singes se mirent à laver leur noix de coco.

      A méditer non ? je suis convaincue que concernant la contestation du système, le centième singe n’est pas loin.

    3. Ces effets de seuil et d’attracteurs sur les opinions, et entre autres le rôle (le biais ?) d’une frange d’irréductible dans le résultat global ont été étudiées en France par un chercheur qui est un de défricheurs de la sociophysique :
      Serge Galam au CREA

      C’est très intéressant parce que lui même a bien vu sur le référendum sur la Constitution européenne, le fonctionnement des attracteurs qu’il commençait à modéliser à l’époque : pourquoi l’opinion, initialement favorable, dériverait inéluctablement vers le refus une fois le sujet mis en débat (en gros parce qu’il y aurait assez de gens pour dire « on ne sait pas ce qu’on gagne mais voila ce qu’on perd », et donc former (je distord un peu le Galam dans le texte) la frange irréductible qui convaincrait tous). Chirac avait compris qu’il fallait un coup de barre, mais il le donna 7 semaines avant le scrutin. Comme Galam le prévoyait (grosso modo), le changement d’opinion vers le côté favorable après l’intervention chiraquienne ne tint que 3-4 semaines, il aurait fallu qu’il intervienne plus près du scrutin (si on voulait le « oui », je ne parle pas ici de l’opinion sur le fond, mais sur la forme, pour parler des dynamiques d’opinion en tant que telles) .

      Bref, ces affaires de dynamiques et de jeu dans le temps pour s’éloigner d’un attracteur ou pour être sûr d’arriver à un autre, me font dire que cela donne une base scientifique à la « stratégie du choc » de Naomi Klein : C’est en agissant vite que les décideurs peuvent éviter que les contre-coups acquièrent trop d’ampleur, au détriment du débat. (version Naomi K : c’est dans les phases de désorientations telles que hyperinflation, coup d’Etat, etc, que les Chicago Boys font avancer leur pions — privatisation, etc, le minimum d’etat, etc. l’arsenal néolib-néocon, tel qu’on est en train de tenter de l’appliquer aux PIGS, au hasard, sauf fumette grave au FMI) –.

  3. L’indignation a acquis le droit de cité, n’en demandons pas trop d’un coup, car nous ne sommes qu’au début de l’histoire. Quand ceux d’en haut ne peuvent plus gouverner comme avant, et ceux d’en bas ne le veulent plus, a-t-on prophétisé. Une phrase restée célèbre, pour sa valeur de constat et d’avertissement. La différence avec hier étant que l’affranchissement dont elle est porteuse ne se résume plus aujourd’hui à des mots vite trahis. Il y a foule dans la coulisse.

    La citation exacte de Lénine dans La maladie infantile du communisme: « C’est seulement lorsque ceux d’en bas ne veulent plus et que ceux d’en haut ne peuvent plus continuer à vivre à l’ancienne manière, c’est alors seulement que la révolution peut triompher. »
    Autrement dit patience, organisation et détermination…
    La foule dans la coulisse finira par entrer en scène,
    malgré les acteurs qui jouent de tous les registres de l’alternance,
    de discours de Toulon en envolées mitterrandiennes

    1. La loi fondamentale de la révolution, confirmée par toutes les révolutions et notamment par les trois révolutions russes du XX° siècle, la voici : pour que la révolution ait lieu, il ne suffit pas que les masses exploitées et opprimées prennent conscience de l’impossibilité de vivre comme autrefois et réclament des changements. Pour que la révolution ait lieu, il faut que les exploiteurs ne puissent pas vivre et gouverner comme autrefois. C’est seulement lorsque « ceux d’en bas » ne veulent plus et que « ceux d’en haut » ne peuvent plus continuer de vivre à l’ancienne manière, c’est alors seulement que la révolution peut triompher. Cette vérité s’exprime autrement en ces termes: la révolution est impossible sans une crise nationale (affectant exploités et exploiteurs). Ainsi donc, pour qu’une révolution ait lieu, il faut: premièrement, obtenir que la majorité des ouvriers (ou, en tout cas, la majorité des ouvriers conscients, réfléchis, politiquement actifs) ait compris parfaitement la nécessité de la révolution et soit prête à mourir pour elle; il faut ensuite que les classes dirigeantes traversent une crise gouvernementale qui entraîne dans la vie politique jusqu’aux masses les plus retardataires (l’indice de toute révolution véritable est une rapide élévation au décuple, ou même au centuple, du nombre des hommes aptes à la lutte politique, parmi la masse laborieuse et opprimée, jusque-là apathique), qui affaiblit le gouvernement et rend possible pour les révolutionnaires son prompt renversement.

      http://www.marxists.org/francais/lenin/works/1920/04/g9.htm

      VO :

      Основной закон революции, подтвержденный всеми революциями В в частности всеми тремя русскими революциями в XX иске, состоит вот в чем: для революции недостаточно, чтобы эксплуатируемые и угнетенные массы сознали невозможность жить по старому и потребовали изменения; для революции необходимо, чтобы эксплуататоры не могли жить и управлять по старому. Лишь тогда, когда «тазы» не хотят старого и когда «верхи» не могут по старому, лишь тогда революция может победить. Иначе эта истина выражается словами: революция невозможна без общенационального (и эксплуатируемых и эксплуататоров затрагивающего) кризиса. Значит, для революции надо, во-1-х, добиться, чтобы большинство рабочих (или во всяком случае большинство сознательных, мыслящих, политически активных рабочих) вполне поняло необходимость переворота и готово было идти на смерть ради него; во-2-х, чтобы правящие классы переживали правительственный кризис, который втягивает в политику даже самые отсталые массы (признак всякой настоящей революции: быстрое удесятеренье или даже увеличение во сто раз количества способных на политическую борьбу представителей трудящейся и угнетенной массы, доселе апатичной), обессиливает правительство и делает возможным для революционеров быстрое свержение его.

      http://www.marxists.org/russkij/lenin/1920/leftwing/10.htm

    2. Le peuple a le droit – et ici le devoir – d’insurrection face à l’insoutenable; mais les fous qui ont amené le communisme sont responsables de 50 millions de morts. Le communisme , le nazisme, le fascisme: plus jamais ça!!!
      L’insurrection oui, la barbarie non!
      Pour trouver un avenir plus radieux il faudra imaginer autre chose que le communisme, même si leurs théoriciens ont brillamment énoncé de grandes vérités.

  4. Bien dit, joli article.
    Mais comme il est dit dans se blog la solution n est pas écrite.
    La période qui a commencé a la rennaissance, s acheve sous nos yeux.
    L argent qui a enrichit le bourgeois va ruiner le monde.
    L église qui au moyen age interdisait le credit avait peu être raison. Car une fois que l on a mis le doigt dans l engrenage de l argent facile, il est difficile de le sortir.
    Le veau d or est devant nos yeux. Preparez votre paquetage pour la traversée du desert . Oui je sais se ne sont que des images, mais elles sont facile a comprendre.

    1. Bonjour,
      Même si la solution existe, l’état du système actuel ne pourra pas la mettre en œuvre. Quelque exemple de perturbation suffise:
      – Les dirigeants ont tendance à contourner les obstacles et à se consacrer ostensiblement à des sujets mineurs.
      – Quelques dirigeants se voient des postes importants parce qu’ils appartiennent simplement à des groupes des élites qui ont de pouvoirs; leurs talents et aptitudes ne suffisent pas à leurs tâches, quand les problèmes deviennent difficiles.
      – Les observations indiquent après quelques années (voir semaine) la justesse de leurs raisonnement ou décisions se détériore après seulement quelque activité.
      On peut parler aussi de la perturbation dynamique, une certaine bifurcation :
      – Quelques personnes s’efforcent de protéger des positions qui ne sont pas en rapport avec leurs aptitudes (Je parle précisément des gens aux manettes qui se permettent de critiquer Paul Jorion!)
      – D’autres se battent pour faire usage de talents qui leur propre.
      A partir de là, il est évident que ce genre de conflits prennent le pas sur des nécessités importants.
      Bref, il faudrait peut être de remettre en cause cette acceptation le rôle social des gens dont les talents et l’éducation sont supérieurs, car il y a vraiment un problème grave dans l’ensemble. C’est incroyable quand même, les solutions existent ici ou ailleurs, les jugements émis par cet ensemble de gens moyens (selon leur définition subjective) mais sensées sont souvent EXTRÊMEMENT JUSTE. 8)

      1. D’après Naomi Klein, corruption, et irruption des Chicago Boys vont de pair, et ils ont intérêt à agir vite, ils le savent, à l’occasion d’un choc (hyperinflaction, coup d’Etat, etc.), en profitant de la désorientation pour faire table rase (privatiser, ouvrir au libre-échange,… )

  5. Hideux dans leur apothéose,
    Les rois de la mine et du rail,
    Ont-ils jamais fait autre chose,
    Que dévaliser le travail ?
    Dans les coffres-forts de la bande,
    Ce qu’il a créé s’est fondu.
    En décrétant qu’on le lui rende,
    Le peuple ne veut que son dû.

    L’Internationale, 1871.

    1. Oui… Les nuits sont enceintes et nul ne connaît le jour qui naîtra.
      (Proverbe turc – sagesse universelle).

  6. et le temps presse aussi!

    Bon. On traverse une zone de turbulence de force et d’étendue inconnue, on a un trou dans le ballon, un souci d’injecteur, des brûleurs qui peuvent tomber en rade à tout moment, le réservoir est archi vide, la nacelle s’effiloche, on perd de l’altitude…le prix des parachutes (un par personne, prévu, sur le papier…) augmente et les solutions sont : du carburant (masse supplémentaire : dette) et/ou lâcher du lest!

    çà vole haut!

    Normalement dans cette situation, on se pose…depuis longtemps, avant de se « faire poser ».

    « L’indignation a acquis le droit de cité »

    wikiblablah : « Le droit de cité est un terme de droit civil qui définit divers droits civiques comme le droit de vote par exemple.

    En Suisse, la citoyenneté est définie par l’existence d’un droit de cité communal et cantonal : selon la Constitution fédérale, « a la citoyenneté suisse toute personne qui possède un droit de cité communal et le droit de cité du canton ». »

    Ce n’est pas non plus une liberté d’expression nouvellement acquise.

    Ce serait le droit d’être cité…?

    Après le laisser aller, l’essai à lai s’est calé… : « ce début de clairvoyance à propos de l’opacité s’arrêtant là, car il serait nécessaire de pénétrer dans l’innommable, pour admettre qu’elle s’approfondit. » L’opacité progresse aussi chez vous, mr Leclerc, a contrario de PSdJ…

  7. Ce que nous vivons est plus profond qu’une crise financière.
    Le désordre des marchés focalise les réflexions mais nous entrons dans une ère nouvelle.
    Ceux qui gèrent cette crise économique sont des politiques, des économistes , des décideurs issus de la période, chute du mur de Berlin, attentats 11/11/2001, création de l’Euro.
    Ces évènements ont produit une sorte de boulimie du capitalisme; dans le champ politique, un télescopage entre forces centrifuges et centripèdes, sur le plan sociétal, de fait la remise en cause du rôle du travail conventionnel comme facteur d’intégration.
    Ces éléments sont concomitants avec la raréfaction ou le renchérissement des sources d’énergie traditionnelles.

    Tout est à inventer en laissant des possibilités de liberté de choix aux générations futures.
    Les références au passé sont utiles mais face aux nouveaux défis, l’imagination et l’audace sont nécessaires pour adapter notre perception aux nouvelles réalités.
    Les décideurs restent englués dans les modèles du passé.
    Ce n’est par hasard qu’il existe sur ce blog « l’inventaire de demain ».

    Si j’ai bien compris les propos de Paul Jorion, ce blog « était  » une chronique journalistique indépendante. C’est déjà une innovation, du journalisme sans publicité et financé par les lecteurs.
    Mais le vecteur est l’internet et une communauté est en train de se former.
    C’est dans le vif des changements.
    Journalisme libre, analyses décoiffantes, pédagogie sans concessions à la facilité, du concret pour faire éclater les bulles de conformisme .
    Le conformisme refuge des indifférents, des couards, et cocon de la pensée soumise aux pouvoirs.

    Mais que c’est difficile d’inventer, de trouver de nouvelles formules pour vivre ensemble et de le faire savoir lorsqu’il s’agit de la société mondialisée où la courtisannerie reste une pratique bien vivante.

    1. @Léo et Béotienne

      Documentaire sans concession sur la société totalitaire marchande sorti il y a plusieurs années sur le oueeb.

      http://www.delaservitudemoderne.org/video.html

      Peut-être déjà vu ? Les Indignés certainement… Sinon, à voir, ça remet les yeux en face des trous.

      Dans le doc, citation d’une étrange modernité :

      « Quelle époque terrible que celle où des idiots dirigent des aveugles »
      William Shakespeare

    2. La solution est pourtant connue: mettons enfin en oeuvre » la doctrine sociale de l’Eglise » …..

  8. Jackson Hole c’est l’opération «  »Arches de Noé 2012″ ». Avec un seul mot d’ordre «  »Il faut sauver les banquiers » »

    Cordialement.

  9. Je ne sais si cette nouvelle a été déjà émise dans les commentaires de ce blog, mais sachez que « La Suisse propose de taxer les avoirs secrets » et « Paris refuse ».
    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/economie/20110818.REU0024/la-suisse-propose-de-taxer-les-avoirs-secrets-paris-refuse.html
    Je ne savais pas que la Suisse pouvait faire cela avec l’autorisation des pays concernés (apparemment déjà avec les avoirs « cachés » allemands et bientôt ceux de la Grande Bretagne).
    Je me souviens que Renders & co avaient amnistié les fraudeurs belges (comme en France actuellement). Et dire qu’ils n’ont jamais évoqué cette possibilité de taxer directement les mauvais payeurs! Au lieu de cela, on les « sous-taxe » si ils rapatrient leurs avoirs. En clair, on les récompense, alors que le peuple paie! Ecœurant… Renders & co, au cachot!

    1. ben mince! je croyais que le secret bancaire était fini en Suisse!
      ben mince! je croyais que les mesures prises par Nicolas Speedy 1er avaient convaincu nos exilés financiers de revenir au bercail!

    2. C’est un vieux débat helvético européen, les Suisses proposant depuis des années la taxation forfaitaire des avoirs détenus par les ressortissants de l’UE. L’ennui, ce serait l’opacité de l’opération qui relèverait de l’autorité suisse sans contrôle possible des pays intéressés. Le risque de perte en ligne serait énorme. La position des Européens est au contraire la limpidité à savoir, l’échange d’informations entre administrations fiscales sans passer par la case Justice, trop longue pour être efficace.

      Plutôt que que de prêter les pires intentions du Gouvernement français à partir de la formule « Paris refuse », rapportez donc une autre phrase du texte en lien : « Paris a considéré qu’elle revenait à abandonner les poursuites contre les évadés fiscaux et donc qu’elle entrait en contradiction avec la politique menée ces dernières années ». Eh oui, ce serait effectivement une défaite en rase campagne que d’accepter ce système qui pourrait rapporter quelques sous, mais assez immoral…

      1. Demander oui, obtenir non: il y en a qui attendent depuis 20 ans ou plus…Ils ont un taux d’immigrés élevé et un taux de naturalisation faible …sauf pour les très riches?

  10. Si on regarde au niveau global…… c’est bien les bourses européennes qui sont en chute libre……. Ce système est sous contrôle….. pourquoi défaire ce bel édifice…………
    Cette phase a un but…. faire accepter comme un soulagement ce « Plus d’Europe »……….. une marche forcée vers la globalisation rien de plus……….. dormez tranquille…………

    1. j ai bien peur que vous ayez raison jusqu a un certains point. Ils veulent plus d Europe, certe, mais je ne suis pas sur qu ils controlent la chute, pas sur du tout …..

  11. Mais si le sauvetage des banques ne peut se faire que par le naufrage des peuples, que reste-t-il au final ? Qui pour pondre les oeufs d’or ? Et à qui les vendre ? Merci de toutes vos réponses.

    1. La théorie dominante dans les hautes sphères internationales était que le capitalisme augmenterait l’émergence d’une classe moyenne au niveau mondial et produirait une richesse mieux partagée. En réalité que voyons-nous ?

      L’érosion de cette classe dans les pays industrialisés et des guerres, l’environnement livré à l’exploitation sauvage et des disparités flagrantes dans les anciens PVD, partout une dualisation radicale.
      Dans tous les pays, une bourgeoisie locale est aux ordres de la bourgeoisie internationnale. Je suppute que cette bourgeoisie internationale se livre à une intra-guerre commerciale et économique féroce dans le cadre ( le poulailler à l’échelle mondial) de la libération de la circulation des capitaux.

      http://www.dailymotion.com/video/x97e4v_felix-the-cat-la-poule-aux-oeufs-d_fun

      .

      1. une bourgeoisie locale est aux ordres de la bourgeoisie internationnale.

        .

        Pas d’accord. Une bourgeoisie locale se fait SUPPLANTER par une bourgeoisie internationale. La bourgeoisie locale n’est que l’appellation marxiste de « la classe moyenne », et force de constater qu’elle à tendance à rejoindre à grande vitesse les pauvres. Je m’estime faisant partie de ce « gros pourcentage » de la population (dans les pays dits « développés »), et je ne suis clairement pas là pour exécuter les ordres. Je pense personnellement que 10% de la population ont décidé qu’entretenir le mythe de l’ascension sociale des 90% autres leur revenait trop cher.

        Que votre révolte ne vous aveugle pas, le profiteur du système n’est pas quelques centaines d’euros au dessus de votre paye mais plusieurs dizaines de milliers.

  12. Samedi 20 août 2011 :

    L’économiste en chef de la BCE Jürgen Stark a critiqué dans la presse autrichienne samedi l’annonce par le ministre français de l’Economie François Baroin le 8 août de rachats de dette espagnole et italienne par la BCE, alors que l’institution était muette à ce sujet.

    « C’était une déclaration irréfléchie. Cela tient peut être au fait que Baroin est nouveau à ce poste et qu’on doit encore mieux lui faire comprendre la séparation entre politique monétaire et politique fiscale. La Banque centrale européenne est indépendante, aussi dans la pratique », déclare M. Stark dans un entretien au quotidien die Presse.

    Pour éviter une extension de la crise de la dette à l’Italie et l’Espagne, la BCE est intervenue la semaine dernière massivement sur les marchés en rachetant un montant record de 22 milliards d’euros d’obligations publiques, sans en préciser la nature. Mais selon les analystes, il s’agissait principalement de titres italiens et espagnols.

    Le responsable de la BCE a réitéré ses critiques sur le second plan européen de sauvetage de la Grèce et de la zone euro adopté le 21 juillet.

    « Pour le contribuable cela ne va pas être moins mais plus coûteux », a déploré M. Stark, visant les quelque 110 milliards (sur 160) supportés par l’Europe et le Fonds monétaire international.

    La BCE s’était farouchement opposée, avant de céder, à l’implication du secteur privé et à un allègement de la dette grecque.

    1. Le traité de Maastricht interdit à la BCE de recevoir ou de solliciter des conseils et avis des gouvernements pour assurer son indépendance.

      Que fait M. Trichet à toutes les réunions de « sauvetage de l’euro sinon coordonner sa politique avec celles des gouvernements ? Une entaille de plus dans ce traité que plus personne n’applique, sauf sur un point : la liberté de circulation des capitaux entre l’UE et le reste du Monde, en particulier les paradis fiscaux. Cette règle là sert trop directement les intérêts des puissants pour qu’ils envisagent de la remettre en cause.

      L’Europe a beaucoup innové : j’avais déjà fait remarquer qu’elle négociait un traité de commerce (l’adhésion) avec un pays juridiquement en guerre avec l’un de ses membres : la Turquie qui traite Chypre en ennemi. Aujourd’hui elle invente le traité « à la carte » : Chacun applique les clauses qui lui conviennent.

      Ses fondateurs avaient bien raison de dire que l’Europe qu’ils créaient était un objet politique nouveau.

  13. Cette semaine les radios tv journaux n’ont cessés de nous répéter qu’en France , l’état garantissait jusqu’a 100000 euros en cas de banqueroute , ce que tout le monde savait déja , mais pourquoi tant d’insistance ? Cerait ce un message subliminal ?

    1. Ce n’est pas qu’un message subliminal, c’est au mieux une méconnaissance du sujet répandue chez les pseudos-journalistes, et à la limite un mensonge,

      Ce n’est pas l’état qui garantit jusquà 100 000 Euros, mais un fond de garantie interbancaire (FGD : Fond de Garantie des Dépôts) très sous-capitalisé (qui ne ne permet de faire face qu’à un défaut d’une petite banque).

      Pour la garantie de l’état, nous n’avons que le promesse de Mr Fillon, qui « garantit » qu’aucune banque ne fera faillite, mais qui a refusé qu’une garantie soit inscrite dans la loi.

      Ensuite, il est très clair que les « autorités » craignent un « bank run », c’est à dire un retrait massif des petits déposants, ce qui conduit les banques aujord’hui à limiter drastiquement les plafonds de retraits (j’ai eu du mal dernièrement à payer par virement un location).

      Au pire (jamais certain, mais jamais exclu) cà peut se passer comme en Argentine où les dépots ont été consignés (opération « Corralito » je crois).

    2. oui, bien sûr, voyez Le Monde sorti tout à l’heure

      21 août 2011
      Les garanties des clients restent limitées en cas de faillite d’une grande banque
      Si les dépôts sont protégés jusqu’à 100 000 euros, le fonds de sauvegarde a des moyens restreints

      Economies envolées « ,  » épargnants ruinés « … La crise de confiance à l’égard des banques – qui se traduit par des variations violentes de leur cours de Bourse depuis plusieurs jours – fait sans doute cauchemarder certains. Si aucune banque n’a fait faillite, en France, lors de la crise financière de 2008, on se souvient des longues files de déposants aux guichets de la britannique Northern Rock, qui a frôlé la banqueroute avant d’être sauvée par l’Etat…

       » Il faut rester relativement serein « , tempère Thierry Saniez, délégué général de l’association Consommation, logement et cadre de vie (CLCV).  » Le système ne peut pas se permettre d’avoir une défaillance « , ajoute-t-il, d’autant plus que la crise de 2008 était  » plus brutale « . Que les clients se rassurent, il existe par ailleurs des garanties réelles sur les comptes bancaires  » et elles ont été augmentées  » après la débâcle de 2008, assure M. Saniez.

      Créé en 1999, le fonds de garantie des dépôts, doté d’une trésorerie de 1,8 milliard d’euros, a notamment pour rôle de voler au secours des clients en cas de coup dur. Tous les dépôts (comptes courants, comptes joints, comptes sur livret, etc.) sont protégés à hauteur de 100 000 euros par déposant et par établissement en France, contre 70 000 euros auparavant. Le relèvement du plafond est le fruit d’une directive européenne de 2009, appliquée en France depuis 2010.

      Banques en ligne, succursales de banques étrangères… A priori, tout le monde est couvert. Lorsqu’on est client d’un établissement dont le siège social est situé dans un autre pays européen, une garantie minimale de 20 000 euros est activée. Quant aux dépôts de titres (actions, obligations, parts de sicav et de fonds commun de placement), ils sont sauvegardés à hauteur de 70 000 euros. En cas de difficultés constatées par l’Autorité de contrôle prudentiel (ACP), le mécanisme peut alors être enclenché.

      Aux yeux de Serge Maître, secrétaire général et porte-parole de l’Association française des usagers des banques (AFUB), cette  » soupape  » légale est toutefois  » un peu théorique « .  » Le fonds de garantie ne serait pas suffisant pour faire face au dépôt de bilan d’une banque moyenne « , même si, précise-t-il, il faudrait que la situation soit vraiment dramatique pour que les actifs d’une banque soient totalement dilapidés.

      Et si un ou plusieurs établissements venaient à se trouver dans une situation délicate, l’Etat aurait-il la capacité de venir au secours des épargnants, comme l’Allemagne l’a proposé au plus fort de la crise en 2008 ?  » I l est peu vraisemblable qu’il en ait les moyens  » aujourd’hui, dans un contexte où l’endettement massif n’épargne presque plus personne, estime M. Maître.

      Quant à ceux qui rêveraient secrètement de voir leur prêt immobilier effacé d’un trait de plume en cas de défaut de leur banque, leurs espoirs seront vite douchés. Il n’y a  » pas de possibilité d’échapper  » à son engagement, insiste M. Maître. Comme dans tout dépôt de bilan, un liquidateur est nommé, qui se chargera de veiller à ce que les dettes soient honorées. Pour gagner du temps, le portefeuille de crédits peut aussi être transféré à un autre établissement, viable celui-là.

      Un danger persiste toutefois. Celui d’un ralentissement de la distribution du crédit, ou de son renchérissement. Un nouveau coup dur pour les ménages, fragilisés en période de crise.  » Si les banques sont exposées, explique M. Saniez, elles prendront encore moins de risque demain  » et auront tendance à moins prêter aux profils jugés peu solides. Pour M. Maître, le phénomène touche déjà le crédit à la consommation, reflet de  » l’anticipation de la crise économique par les banques « .

      Autre menace : les banques pourraient augmenter certains services pour préserver leur rentabilité, grignotée par la nouvelle réglementation et le ralentissement économique. De nouvelles tarifications concernant les retraits d’espèces aux guichets ont déjà été observées depuis janvier, selon M. Maître.  » L’inflation tarifaire  » tant décriée par les associations de défense des consommateurs pourrait reprendre de plus belle.

      Cécile de Corbière
      © Le Monde

      1. C’est en France la Droite à dominante ultra-libérale à l’époque qui a dénationalisé la plupart des banques en 1986. Qu’est ce qui empêche ces banques de transférer les dépots des 95% de citoyens qui vivent de leur travail dans les paradis fiscaux (liberté totale de circulation des capitaux inscrite dans l’Acte Unique et mise en oeuvre quand Rocard était premier ministre) puis ensuite de se déclarer en faillite de faire payer le même contribuable citoyen travailleur. La règle d’or sera alors un lointain gadget pour gogos.

        Une mesure nécessaire est la nationalisation des banques de dépots et la séparatrion d’avec les banques d’affaires spéculatives afin de garantir les dépots des citoyens.

    3. Rapide calcul : 100.000€ x des dizaines de millions de français, ça fait combien d’argent à sortir pour l’Etat tout ça ?

      1. On calcule sur 10 millions de ménages, X 100000€= 1000 milliards d’€, soit plus de la moitié de la dette publique actuelle et plus de la moitié du PIB. A vérifier.
        Voilà ce que risque de coûter la finance ultra-libéralisée dans un de ses compartiments.

        Pour l’instant il n’y a que Montebourg à être offensif à gauche et à proposer une rerèglementation sérieuse. Sarkozy n’a pris aucune mesure anti-finance libéralisée . Il sait juste augmenter de 50% la dette publique en 5 ans puis passer la patate chaude à son successeur et aux 95% de citoyens qui vivent de leur travail et qui devront payer à vie tout en voyant fondre à toute vitesse leur salaire différé: retraites, santé, éducation etc..

  14. « L’inconcevable? »
    Cher monsieur, dont j’apprécie le talent et la clairvoyance, votre stupéfaction devant le désastre en cours m’étonne. Pour une raison simple: le personnel politique occidental est aujourd’hui la main armée des puissances financières et marchandes. Au nom de quoi des oligarques jouisseurs d’un système sans risque, ils sont eux-mêmes les garants du désordre établi, mettraient en cause leurs privilèges? Si, en l’occurrence, aucune force digne de ce nom ne les y oblige? Et si, à la clé, ils peuvent espérer avoir la peau du « modèle social européen », le grand ennemi, pour le plus grand profit de leur tribu, et des retombées financières et autres que beaucoup peuvent en attendre? Aussi, face à un constat de faillite programmée que nul en haut lieu (majorité et opposition socialiste actuelles, M. Montebourg excepté) ne songe, et pour cause, à dénoncer,on appelle cela la lutte des classes, et le vieux Marx à ce titre a pris un coup de jeune,que nous reste-il à faire? Face à des élites infectées par la cupidité, oublieuses du bien public, enchaînées par le goût du lucre, tellement tendance outre Atlantique, il nous faut de la politique, simplement. Avec qui? Des citoyens dévoués à l’intérêt général, concept ringardisé par des décennies de néolibéralisme. Le désintéressement et le dévouement à la chose publique, cela doit bien encore se trouver ça et là. Que chacun cherche dans les programmes plus ou moins élaborés de l’offre politique actuelle ses poulains. Mais une chose est sure, du moins pour l’instant: la social démocratie n’est pas un avenir, plutôt un passé. Le FN est un faux nez. La trahison globale des clercs est en l’occurrence une chance pour la démocratie, qui à la faveur de l’effondrement actuel, est susceptible de trouver de vrais et talentueux avocats. Puissent-ils surgir avant une faillite générale, et son cortège de drames sociaux. Cordialement.

    1. @pucciarelli. signature « alain »

      Je partage, globalement, votre analyse. Mais je bute sur la dernière partie

      la démocratie, qui à la faveur de l’effondrement actuel, est susceptible de trouver de vrais et talentueux avocats. Puissent-ils surgir avant une faillite générale, et son cortège de drames sociaux.

      Permettez-moi de vous faire part de quelques unes de mes récentes observations.

      1- Les grands hommes ne surgissent jamais qu’au plus fort des crises ou bien quand l’état de décomposition d’un système est assez avancé. Parce qu’ils sont généralement perçus comme des gêneurs.

      2- En effet, les sociétés comme les les organismes vivants ne laisse jamais entrer en leur sein un élément perturbateur ou même atypique s’ils ne sont pas affaiblis.

      3- Il s’agit pour l’hôte d’accueil (involontaire souvent) de trier le bon grain de l’ivraie et c’est là qu’entre en jeu la fonction d’apprentissage.pour distinguer les bons et les mauvais germes.

      C’est à ce niveau qu’intervient le blog de Paul Jorion. Liberté d’expression, tolérance, esprit démocratique, intelligence sont les aliments de ce gai savoir.

      A nous d’accepter et de soutenir cette démarche. Nous nous épargnerons, peut-être, ainsi un épisode fâcheux.

  15. Concrètement, pour ceux qui n’ont pas 100 000 euros… ni 1 000 euros d’avance, ça va se passer comment ?
    Le soleil n’est pas pour nous ?
    J’ai le sentiment de vivre un tournant historique, d’où une certaine jubilation… mais je crains la barbarie, et qu’il n’y ait pas beaucoup de partageux pour s’y opposer…
    Comment résister s’il ne s’agit pas de turbulences, de restructuration, mais d’un effondrement du système capitaliste ? (Question macro-économie, j’ai du mal à suivre, mon unité de mesure est de moins 1 000 ou plus 1 000 euros 🙂
    Comment les salariés, dont je suis, vont réagir ?
    3 millions dans la rue à l’automne dernier, et on voit bien ce que ça a donné…
    On n’est plus en 29, où le lopin de terre et quelques poules pouvaient aider à subsister, où la famille prenait le relais…
    Comment, avec les constats que je lis sur ce blog, se préparer à l’après pour le quidam qui n’a que son travail comme revenu ?
    Décroissance oblige, certes… mais je crains la disparition de tous les services publics, et une régression sans merci pour le plus grand nombre.
    Il va nous falloir une haleine à casser les vitres, je sais plus qui disait ça, sûrement un poète.

    1. @Louise M.

      A propos de casser les vitres….

      Je crois me rappeler qu’au plus fort de la crise dramatique qu’a vécu l’Argentine certains se sont mis à tirer à balles réelles sur les banques. Je crois aussi me souvenir qu’après ces évènements la crise s’est miraculeusement calmée….Pour autant que je sache la violence des uns ne s’est pas exercée sur les autres.

      Ceci dit, je crois que beaucoup de révolutions ne se sont pas accomplie dans le sang mais au contraire démocratiquement parce qu’elles étaient menées par une population instruite, impliquée et consciente. Plus on est instruit, plus on est efficace et moins on est susceptible de basculer dans la violence physique ou le chaos….

      C’est l’ignorance, associée à l’indifférence et à l’apathie des peuples, qui a permis aux possédants d’accroître, à l’ombre de médias complices, leur fortune et donc leur pouvoir. Nous levons le voile et déjà les politiques s’infléchissent un peu.

      Il faut poursuivre cet effort….pour commencer.

    2. @Louise M.

      3 millions dans la rue à l’automne dernier, et on voit bien ce que ça a donné…

      Notez qu’à chaque fois qu’un mouvement social fait choux blanc c’est à cause d’une absence de consensus. C’est généralement parce que les objectifs ne sont pas clairs ou parce que la motivation n’est pas assez forte ou assez partagée.

      Notez que le gouvernement marche à côté de ses pompes et qu’il ne gouverne plus grand chose. Comme disait G. Depardieu à Jean Carmet dans « Le Sucre »  » Laisse bouillir, plus c’est pire, plus c’est meilleur »

    3. Certains peuvent stocker des vivres, du liquide, de l’or pour se rassurer. Ceux qui ne le peuvent pas vont s’inquiéter, puis, surtout en ville, ils auront faim. Une faim comme vous ne pouvez même pas imaginer. Une faim qui vous empêche de dormir et de réfléchir. Beaucoup seront ruinés, beaucoup vont mourrir, certains se feront dévaliser et massacrer. Des émeutes vont d’abord éclater et finir par se calmer au bout de quelques semaines car il est dificile de tenir le pavé avec l’estomac vide. On cherchera à qui la faute, on dressera des échafauds, des guillotinnes pour expliquer au peuple que l’on a vengé sa misère. Des guerres vont éclater ici ou là. Plus tard, le système D fera son apparition. Des micro systèmes de troc feront leur apparition. Certains échangeront leurs biens contre du travail. Au final, une nouvelle monaie fera son apparition et tout recommencera pour le plus grand bonheur de tous.
      Voilà ce qui se dessine. C’est un peu le radeau de la méduse, vous savez, cette toile d’Eugène Delacroix. Ce radeau qui permet d’espérer que certains, à force de luter vont peut-être s’en sortir.

      1. Moui, ça va sûrement flamber par ci par là. Mais la première cause de mortalité sera très certainement le suicide (immédiat ou à petits feux : alcool…) comme c’est déjà le cas en Grèce en ce moment.

        Pour comprendre tout cela et s’y préparer dans une certaine mesure, voir les articles de Dmitry Orlov sur l’effondrement de l’URSS :
        http://www.orbite.info/traductions/dmitry_orlov/

        Où il explique ce qui a changé dans la vie de tous les jours : le développement du troc à tous les niveaux (salaires…), les fonctionnaires (y compris les policiers) non payés qui ne bossent plus, le marché noir & les mafias qui occupent le vide, la libération des prisonniers faute d’argent pour les garder, etc… C’est vraiment très instructif.

    4. Louise M: « On n’est plus en 29, où le lopin de terre et quelques poules pouvaient aider à subsister, où la famille prenait le relais… »

      Nous ne sommes plus en 29 mais il ne faut pas oublier que bien des gens sur cette planète vivent avec très peu dans des pays très austères.
      Nous n’avons pas besoin d’argent pour vivre. Nous avons juste besoin de manger, boire, respirer. Nous avons juste besoin de nous retrousser les manches et participer à la mesure de nos moyens pour pouvoir subvenir à ces besoins primaires. Nous avons un beau pays nourricier que d’autres n’ont pas.
      C’est pourtant bien là le hic. On nous fait croire que sans la finance nous ne sommes rien et que nous sommes dans la dèche. Pourtant nous sommes riches de ce pays nourricier qu’est la France. Lorsque tout ce cirque se terminera, ils ( les « financiers », « les spéculateurs »,  » les rapaces » …) voudront nous le prendre en dédommagement à leurs soi-disantes créances comme ils veulent le faire s’agissant du patrimoine des grecs ( les îles grecs qu’ils veulent leur faire céder ou vendre).
      Ce jour-là, je nous espère nombreux à leur opposer notre volonté de ne pas nous laisser déposséder. Nos enfants ne nous pardonnerons pas. Nous n’avons pas besoins de leur argent virtuel. Je n’accorde aucune valeur à leur or, leurs créances, … Cela ne se mange pas, ne se boit pas, ne se respire pas.
      Finalement, je veux pouvoir regarder mes enfants en leur disant que je n’ai pas dilapidé leur avenir en m’ayant gavé de choses superficielles pour ne leur laisser que des ponts sous lesquels coucher.
      Et vous ?

      1. Si demain tout le système bancaire était paralysé, qu’il n’y avait plus aucun moyen d’acheter quoi que ce soit, les gens se laisseraient-ils mourir de faim ? Je ne crois pas. Avant ça des solutions seraient trouvées au jour le jour. Même dans le ghetto de Varsovie, la vie s’était organisée…

  16. Impayable!
    L’inconcevable survenu! Hahaha!
    Chez les cinglés de l’hopital Saint-Anne néolibéral?
    Non mais, il faut les virer, de telles tares sont à la limite de l’insupportable….
    A la limite on rétablit le goulag rien que pour leur pomme! On les envoie chez Poutine se faire réformer le cerveau. Meme un coup de polonium…
    Non mais, on ne va pas se les reprendre parcequ’ils feraient amende honorable!
    Non, qu’ils dégagent… Pas besoin de ces has been…N’ont jamais rien compris….
    Qu’ils rejoignent Ben Ali et Moubarak avec 280 ans de peine à purger…

  17. Réunir les banquiers centraux du monde entier dans le « trou de Jackson ». C’est une plaisanterie ou un message ?

    Espérons qu’il ne s’agit pas d’un « black hole ».

    1. Au mieux, je pense que ce trou-de-Jackson (peu importe où se trouve ce trou perdu) est un trou de souris ne peu accouché que d’une souris. Mais qui sait c’est peut-être un trou de vers qui ramènera tout ce beau monde dans la réalité!

  18. Mr Leclerc je suis stupéfait par l’arrogance et l’irresponsabilité de nos classes dirigeantes au niveau mondial ……………….
    Mais helas le pire scenario prévu par vous deux ( avec Paul jorion ) en 2008 est en train de se dessiner……….
    Je suis estomaque que nos classes dirigeantes prennent toujours les solution qui sont contraires a la logique ( ah tiens une banque va mal ,que elle coule !!!! Selon la libre concurrence les entreprises ou les institutions qui sont en faillite (due a une mauvaise gestion, manque d’innovation etc. )…..doivent disparaitre point barre !!!!
    Et enfin ce système s’effondrera de toute manière , dans une mort terrible (imaginez un malade cancereux squelettique avec des doigts fourbes et crochus qui aggrippe tout ce qui brille , le corps nécrose de partout ,les yeux vides et injecte de sang ,enveloppe dans une Cape sale imprimée en monnaie (dollar, euro, yen etc……….) ce malade sachant que sa fin approche (et ayant connu tout les vices possibles) REAGIRA COMMENT.

    Marre que Internet nous a fait découvrir comment ce monde fonctionne ,il y a 15ans c’était beaucoup mieux (on etait beaucoup plus ignorant)

    Il y a que les idiots qui sont heureux………..sniff………….

    1. Je pense que l’occident, avec ses compétences est en bien meilleure santé qu’on ne le croit.
      Le fric va mal? Eh alors? peu importe.
      Ce n’est pas cela qui a fait la richesse de l’occident. Ce n’est pas la banque mais la science, la technique, l’innovation.
      La banque et le rentier n’ont aucune importance. C’a n’a pas de sens. Rien à cirer.
      L’URSS a envoyé le premier homme dans l’espace.
      L’évolution humaine n’a strictement rien à voir avec le capitalisme.
      Ca n’a aucune importance. Il coule? Hé alors, peu importe, bien d’autres solutions existent.
      Bien meilleures, plus justes et novatrices.
      Au contraire, qu’il coule est une véritable bénédiction!
      Nous sommes heureux et joyeux!
      Champagne!

      1. Vous n avez pas tout a fait tord je pense. C est l une des rares lumieres d espoir, notre inventivité.

        Tout le monde parle de la Chine, moi je pense que la Chine ( comme d hab pourrais je dire ) va loupé le prochain train d innovation. La Chine copie, mais n invente rien.
        Nous aurons besoin de nouvelles technologies, dans tous les domaines, transport, informatique, materiau. Nous devrons consommés moins et mieux, et trouvé d autre énergie que le pétrole et les gaz de schiste ( qui sont totalement inacceptable ).

        L inventivité, la réactivité sont nos richesses.

        1.  » La Chine copie, mais n invente rien. »

          Vous ne confondez pas avec le Japon ?

          « L inventivité, la réactivité sont nos richesses. »

          C’est particulièrement visible depuis 2008.

      2. La Chine combien de prix nobel, tout comme le Japon d ailleur. Tres peu et sans la recherche fondamentale difficile de changer de paradigme industriel.

        Je maintiens que l inventivité et la réactivité dans les domaines cités ci dessus seront notre porte de sortie. Certe nous avons créer des monstres, la financiarisation, et fukushima, mais les Européens seront capable de rebondir. Les peuples auront la volonté de changé les politiques actuelles. Aujourd hui, c est la prise de conscience, demain les changements.
        J y crois car il faut toujours croire que le futur est merveilleux.

      3. @Paul Jorion

        Je crois que les chinois sont en train d’inventer la tondeuse.
        Faut-il pour autant que nous leur laissions toute notre laine?

      4. La Chine a déjà beaucoup inventé ou découvert par le passé.
        Ils viennent seulement de réintégrer le concert des nations. Un peu de patience et ils ne seront pas en reste sur le plan de l’innovation, et c’est tant mieux. Il faut arrêter de présenter l’émergence des BICS comme prétexte à nos problèmes. Cette apparence de compétition est un leurre du système ultra-capitaliste. Ils sont tout aussi vulnérables que nous aux caprices des mouvement de capitaux et aux effets pervers de l’exploitation environnementale.
        Tous sur le même vaisseau spatial, la Terre.

      5. @Loire42

        Rappelez-nous la part astronomique des étudiants chinois dans les grandes universités américaines, pour voir…

        Pour ce qui est de l’innovation en Chine, vous avez plusieurs années de retard, au bas mot. Ce qui compte, ce ne sont pas les prix nobel ni même les « publications » (qui font l’objet d’une guerre d’influence pour le contrôle de la connaissance), mais les brevets déposés!
        La Chine suit les traces de la Corée du Sud, et les chercheurs qui y touvent d’excellentes conditions de travail et des rémunérations décentes rapportées au coût de la vie (c’est déjà, à titre équivalent, 4 fois le salaire français…) hésitent de moins en moins à y émigrer. A ce rythme, d’ici une génération, les cartes de l’innovation auront été complètement redistribuées.

        Continuez de rêver. Il est impossible de proposer une innovation en France dès lors qu’elle n’est pas rentable à court terme ou ne s’inscrit pas dans la logique des intérêts des grands groupes industriels français. Les chinois, qui ne savent pas quoi faire de leurs capitaux, sont prêt à financer tout ce qui se présente d’intéressant, même à (très) long terme. Qund bien même le ratio de succès serait de 1 pourcent, ce serait encore une bonne opération (meilleure que de voir ses réserves de dollar fondre à vue d’oeil). Sur les energies alternatives, il me semble que la Chine domine déjà de la tête et des épaules.

        Vous rêvez si vous pensez que les pays occidentaux ont les moyens de retenir les chercheurs sur la base des conditions qui leurs sont faites aujourd’hui! Sans parler du respect et de la considération dont ils jouissent encore en Asie. En terme de reconnaissance, c’est le jour et la nuit.

      6. @beotienne
        @Doomsday
        Chaque helicoptère produit en occident est unique, car les ingénieurs améliorent toujours ses machines. Dans la co entrprise ( eurocopter, Chine ) les ingenieurs Européens, se sont rendu compte que les Chinois faisaient toujours les mêmes appareils. Ils ne savent pas innover. Ils ne faut pas oublier leur culture, communiste, et imperiale qui depuis des siecles leur bride l imagination. Vous oubliez le facteur culturel.
        Ne sous estimez pas les problemes sociaux en Chine, et la violence qui les accompagnent.

        Nous savons d ou viennent les blocages de la societé Française, et elle sont surtout idéologique, non culturel.
        Comme souvent dit sur se blog CHANGEONS DE PARADIGME, ET LA FRANCE ET L EUROPE IRONT MIEU.
        Vous décrivez la societé d aujourd hui, j imagine la societé de demain.
        J y crois car il faut toujours croire que le futur est merveilleux.
        Merci pour vos commentaires

      7. C’est quoi l’Occident aujourd’hui puisque notre modèle de développement est adopté par la majorité des pays de la terre ? Je vous renvoie au deux derniers épisodes du « Dessous des Cartes » sur Arte qui interroge le concept d’Occident.

      8. A mes yeux l occident est l Europe. Les USA n auraient jamais dut être raccroché a notre civilisation. Leur système a pervertit la démocratie. Leur système industrio militaire, leur valeur des marchés allant de pair avec la liberté. Toute cette idéologie néfaste a notre continent, ne peut plus les mettre avec nous. Ils ont développés une autre pensée, BASTA
        La mondialisation devait nous enrichir des autres civilisations et comme vous le dites tres bien, il s est passé ce que de tout temps nous voyons, c est a dire que le système le plus fort annihile les plus faibles. IL N Y A PAS D ENRICHISSEMENT RECIPROQUE il y a un pillage généralisé .
        De partout les hommes sont en jeans, les jeunes avec leur portable accrochés aux oreilles, les moyens de transports, de communications, d échanges sont les même. Enlevé le paysage et la tonalitée de chaque langue et tout devient interchangeable. Les cultures, les langues disparaissent au profit d une idéologie de caste.
        Oui nous devons nous interroger sur le concept d occident ( tel que accepté par le monde d aujourd hui, EU + USA )et si nous voulons être mélé a ce concept mortifère pour l humanité.

      9. Parlons d’eurocopter, et de son échec retentissant en Inde…Et ne parlons pas du Rafale… et d’autres, bien d’autres encore. Vous surestimez l’importance de la technologie.

        Les français, peut-être les meilleurs ingénieurs du monde, sont toujours très heureux de faire la danse du feu autour de leur dernier joujou. Le problème, c’est que la performance technique ne suffit pas à vendre. Victime d’une opération de guerre informationnelle conduite par un concurrent, eurocopter a pris une tôle sur le marché indien.
        Vous avez raison c’est une question de culture, mais j’ajouterais de culture de la « guerre économique » (ne nous voilons pas la face). Et c’est quelque chose que nos ingés n’ont pas, et n’auront jamais (à cause de leur fond cartésien, et de leur discours type « nous ne faisons pas de politique, seulement de la sceince/techno »), alors que les chinois, de Sun Tsu à Mao, ont non seulement inventé, mais également continuellement perfectionné cet art de la guerre.

        On ne change pas de « culture » ou de « paradigme » aussi aisément. Vous nous dites : « je parle de demain ». Mais moi aussi je vous parle de demain! Je vous décris le mouvement d’exil qui ne fait que s’amorcer, qui est amené à prendre de plus en plus d’ampleur, d’abord des capitaux puis des « cerveaux » vers l’Asie du Sud-Est. Pensez vous que les deux ou trois jeunes générations délibérément sacrifiées auront à coeur de rester en France? Alors qu’une maison de la culture chinoise, formant gratuitement au chinois, est crée chaque jour dans le monde (vous pouvez comparer avec la politique culturelle de la France, tout juste bonne à financer un concert de « ses » « artistes », dont tout le mond ese fout à l’étranger…).
        Même si les chinois étaient moins créatifs (certes, nos délires prométhéens ne font pas partie de leur mythologie, mais cela signifie essntiellement que leur créativité prend d’autres formes, explore d’autres voies ), ce sont des chercheurs occidentaux ou chinois formés en Occident, qui iront produire l’innovation en Chine si celle-ci en ressent le besoin. Microsoft ne vient-il pas de délocaliser massivement en Inde?

        TOUT converge vers ce raz de marée de la recherche appliquée en direction de l’Asie du Sud-Est, et ce que je vous décris c’est simplement le monde qui vient. La créativité (que vous surestimez) ne suffit pas. Il faut effectivement un complet changement de système économique (et non pas une simple réorientation des capitaux en direction de x ou y), ce qui est bien plus qu’un changement de paradigme, mais nous n’en prenons absolument pas la direction. Ce n’est pas du pessimisme. Simplement de la lucidité. La recherche et l’industrie fuient hors d’Europe.

        La question de la stabilité politique en Chine est une autre problématique. Si l’on parle de demain ou d’après-demain, au train où vont les choses (émeutes qui se généralisent un peu partout en Europe), à moyen terme, pensez vous que la stabilité politique sera plus importante en Europe ou en Chine? Quel est le meilleur ferment de stabilité: le désespoir ou l’espoir?

      10. @béotienne

        Il faut arrêter de présenter l’émergence des BICS comme prétexte à nos problèmes

        Le Baron doit se retourner dans sa tombe…

      11. @ Doomsday
        Chine & innovation :
        Il y a un effet de ciseau : l’innovation change de nature, et l’élite scientifique chinoise et occidentale change de nature.
        Sur l’innovation : d’un certain côté, comme sur les matériaux par exemple, l’offre technologique est pléthorique. Les besoins eux sont filtrés par les choix d’un Apple ou d’un Toyota hier, et d’autres demain. La transformation de beaucoup de petites innovations en marchés dépend de plus en plus de réseaux, que la Chine maitrise de plus en plus.
        Sur les élites : je ne suis pas sûre que les élites françaises actuelles soient sensibles à l’industrie telle qu’elle est et à ses besoins (les Grandes Ecoles nourrissent les Grands Groupes, grmf). Peut être avons nous pu former des princes de l’innovation financière, mais les Lamborghini ne sont pas une solution à la hausse du niveau de vie du français moyen.
        Quant aux élites chinoises de l’ingénierie : même si elles ont tous les défauts que vous voulez en moyenne, le seul nombre garantira la possibilité d’innovations, même si seule une minorité y parvient en proportion (les nouvelles villes de > 1 million d’hab poussent comme des champignons, les Universités croissent et multiplient). Comme le dit très justement Doomsday, ce ne sera pas dans la forme culturelle que nous connaissons (genre faire la DS, le TGV, et le minitel avant les autres), mais ca pourra très bien être efficace. La butée ne sera pas culturelle, ni en terme de culture scientifique ni de culture au sens général. Seules des instabilités majeures à l’échelle de toute la Chine (possible comme celles du monde arabe, voyons les 20 ans à venir, à cause de la pollution ou des inégalités ou …) pourraient infléchir ce tableau, me semble-t-il.

      12. @Doomsday

        Il est impossible de proposer une innovation en France dès lors qu’elle n’est pas rentable à court terme ou ne s’inscrit pas dans la logique des intérêts des grands groupes industriels français

        C’est encore bien pire que ça !!!!

        La recherche, même industrielle », est sabotée car les grands groupes privilégient le « management » et méprisent l’ingénierie qui en a marre d’être ballottée entre les CDD et les missions d’intérim.. C’est d’ailleurs le même antagonisme entre les investissements de court et de long terme. Les gains rapides ont toujours la préférence.

        Par ailleurs, excusez-moi d’insister, concevoir et fabriquer des produits c’est se fatiguer pour rien si on ne dispose pas d’un solide marché intérieur pour les écouler. On a en France une tradition de répartition inéquitable de la richesse dont l’aggravation brutale sur la décennie se fait sentir à tous les niveaux du corps social. Ceux qui se croyaient à l’abri, les petits boutiquiers et autres restaurateurs, les professions libérales, et mêmes certains fonctionnaires, commencent à ressentir les morsures de la pauvreté.

  19. Walter Mitty, à l’hôpital, (film de 1947)

    « The new anesthetizer’s giving way.
    There’s no one in the East
    who knows how to fix it.

    Quiet, man.

    Give me your fountain pen.

    – That will hold for ten minutes.
    – Astounding!

    He’s not only the greatest surgeon
    in the world…

    he’s also a mechanical genius.

    You’d better get on
    with the operation.

    Good heavens!

    – What is it?
    – Coreopsis has set in.

    Poor devil!

    Would you take over, Mitty?

    If you wish.

    It’s hopeless.

    There’s only one chance, gentlemen.

    The Vienna Trepan.

    The operation Heinzelman
    performed on a rabbit?

    Precisely.

  20. Repris entre autres sur le site « les-crises », concernant les nominations de Van Rompuy et Hashton :
    « Ce qu’Angela et moi voulions, a confié Sarkozy à ses visiteurs proches, c’était deux personnalités qui ne feront pas obstacle aux “ténors” (sic) européens. C’est pour ça qu’on s’est mis d’accord sur deux tocards». [Le Canard Enchaîné, 25/11/2009].

    Je comprends mieux maintenant pourquoi Largarde est au FMI et Baroin aux finances.

    Et il est évident pour moi que le choix de Barroso procède du même profilage.

    1. c’est peut etre donner un peu trop de crédit à l’intelligence germano-française .. non ?

    2. Ben voyons……………..avec des outsiders comme ces 2 là ……….on ne voit plus le mur que l’on va se prendre…………mais bien sur…….ha quel génial tandem ……….pouf pouf pouf……..

      ces propos sont odieux !

      1. …ça va être coton de les départager. Il y aura même une pré-sélection au PS dans deux mois…

        Non. Moi je voterai pour le meilleur, le mieux préparé, le plus lucide, le plus désintéressé…

        ¡ Que se vayan todos !

  21. Il y a quand même un vent nouveau, les Etats étant eux-mêmes menacés, dans les esprits des politiciens. Tout le monde s’accorde à dire qu’il faut moraliser les marchés. Je ne crois pas beaucoup à la moralité…. Je pense depuis 2007 que pour éviter l’hyper-spéculation et l’endettement des états, il faudrait limiter la recherche de la rentabilité dans la production. A l’aide de ratios de base établis à partir du coût de la main d’oeuvre et du coût des matières premières, on pourrait limiter les déséquilibres que nous connaissons actuellement. Puisque la recherche du profit dans le monde capitaliste ne connaît pas de limites, puisque toutes industries est conditionnée par la rentabilité et que cela bride le progrès et même aujourd’hui créer une pauvreté artificielle, pourquoi ne pas réhausser les standards de production afin d’éviter le déclin que nous connaissons.
    En prenant en compte le coût de la main d’oeuvre, on permet une remise au centre de l’économie de l’homme et de meilleures conditions de travail. En prenant en compte le coût des matières premières, on assure la qualité, on se rapproche des intérêts environnementaux. Bref, on rétablit l’équilibre perdu. Je sais que la tendance actuelle est plutôt à des considérations écologiques, mais ces dernières risquent d’être difficiles à évaluer et n’éviterons pas forcément une dégradation de notre niveau de vie par le truchement de la recherche de profit.

    1. @Isabelle
      Ce que vous dites est fort juste et parfaitement possible à condition de contrôler nos échanges un minimum. Et de parvenir à empêcher cette casse volontaire de nos industries.

      1. Relocaliser la production comme le font déjà certaines entreprises ?

        Comment eviter le dumping ?

      2. René, oui c’est comme ça que je l’envisagais. Arnaud Montebourg résume sa démondialisation à une pression exercé sur les autres pays en fermant les frontières sous conditions de respect du droit du travail et de respect de l’environnement. La même chose est possible avec des considérations minimum de coûts.

  22. M.Leclerc

    Tout le monde mise sur un QE3. Néanmoins, les chiffres de cette semaine ont montré que l’inflation aux états unis commençaient à être hors de contrôle. Cette dernière est même est pointée du doigt pour expliquer la contraction de la consommation. Je ne sais pas si la FED pourra prendre la décision de ce nouveau round en sachant qu’elle plongerait de façon certaine l’économie américaine en récession.

    De mon point de vue la stagflation est le pire des scénarios puisque les salaires auront toujours un train de retard sur la montée des prix condamnant les consommateurs à la morosité permanente.

    Bravo à M.Bernanke qui a peu être mis le coup de grâce aux USA.

    1. Alexandre. Non.
      Dire que c’est « de la faute de » est faire une chasse aux sorcières qui arrange forcément ceux qui sont les vrais responsables.
      Bernanke a un paquet de choses à se reprocher, et notamment vouloir garder l’opacité et le pouvoir des banques, MAIS il n’est en aucun cas responsable du système qui a trop bien fonctionné.
      D’ailleurs, crois-tu que la FED pourrait faire différemment pour essayer de « sauver » la pseudo-croissance des US…???
      C’est le job dans lequel ils sont cantonnés PAR le système entier tout comme le FMI a SON job bien assigné. (et les vaches seront bien gardées).
      Et chaque carte du château a, de façon identique, SA fonction.

      Maintenant, il est clair que si les US avaient fait du Roosevelt depuis 3 ans, ils n’en seraient pas là. Mais en GLOBALITE. Pas juste en essayant de corriger la faiblesse d’UNE carte au détriment des autres.

      En parlant de cela, je pense que nous allons bientôt voir réapparaître le fémi au premier plan. j’avais déjà du mal à supporter DSK… 🙁

  23. Jackson hole c’est vraiment un trou , à l’échelle Américaine , sauf à avoir du temps devant soi ,
    et ne pas craindre l’inconfort , faut un hélico .
    Pas de manif à craindre , on est entre soi au calme , tout en dominant .
    Que va -t-il en ressortir ? Les montagnes sont les sources de liquidités , en torrents à la fonte des neiges . Mais discretement , loin du regard , pour la plupart qui sont en bas .
    Faudra séloigner des rives .

    1. Je ne connaissais pas ce sénateur independant mais il semble croire a ce qu’il dit et ses propos sont assez limpides.
      Cela donne quand même l’impression que les lignes bougent.

    2. excellente video , tout est dit . Bravo au sénateur Sanders , qui doit passer pour un infâme coco auprès de beaucoup d’américains .

    3. En treize minutes d’un Anglais sous-titré en Français Bernie Sanders parle via sa tribune du Sénat aux Américains. Powerfull !

    4. Merci Rodj pour cet excellente video; ça fait du bien !!!!!!!!!!!!!!!!

      Un poltque qui analyse avec lucidité et qui a de la trempe………ON EN REDEMANDE !!!!

  24. Cette crise, dépression, ne se terminera que lorsque les principaux acteur économique seront à nouveau SOLVABLE! Des gouvernement, des entreprise et pire encore des populations entières insolvables, il ne faut pas avoir la tête à Papineau pour comprendre qu’aucune reprise n’est possible.

    Néant moins je reste bouche bée de voir l’obstination de  » l’élite  » à vouloir relancer l’économie en créant plus de dettes. Les banques central prête à des tôt dont la valeur est obtenu en calculant la limites de x quand x tend vers zéro, elle inonde le monde de liquidité dans l’espoir prétendu de rendre les banques moins frileuse à prêter. Mais à qui? Tout le monde est insolvable et les banques aussi!

    Un QE3 n’aurrait aucun effet pour relancer l’économie, il ne ferait que gonfler artificiellement les cours. Et ensuite un QE4, QE5 ? Le seul résultat serait d’allimenté la spéculation encore d’avantage et nous poussé plus prêt du précipices d’une inflation galoppante. Peut-être est-ce ce qui est voulu par les  » élites « .

    La seul solution qui je peux entrevoir est la FAILITE de tous, (peut-être par hyperinflation).

    1. Ou une suppression mondiale des dettes , avec comme condition une refonte totale du système économique mondial plus en rapport avec les forces économiques actuelles ,ou encore pire……… supprimer la notion de l’argent dans la tête de tout le monde , et évoluer dans une société utopique…………

    2. Titus.
      Je sens que tu commences à avoir peur pour ton système.
      (en aparté, annuler les dettes ne permettrait pas aux plus possédants de quitter les commandes. Ils se feraient donc un plaisir de recommencer. Same player shoot again…)
      Par contre, comme dit Chester, un bon coup d’y perd un flation, et là, tu n’as plus de riches.
      Et c’est bien pour cela que l’inflation est crainte par le « système ».
      Qu’elle tue aussi les pauvres n’a pas d’importance, par contre.
      Tout est relatif… 😉

      1. @yvan

        si je ne me trompe pas , l’inflation touche toutes les classe sociale ?
        alors qu’une annulation ou réduction de dette ne touche que le rentier
        je vois donc une différence entre l’inflation qui baisse de 30 % la valeur d’une monnaie et
        une décote de 30 % sur une dette .

      2. Non, Nemottep.
        L’annulation même partielle de dette(s) ne ré-équilibre que partiellement pour que le jeu puisse continuer.
        D’ailleurs, lorsque tu constates les dernières faites, il y a toujours une « échelle » dans l’importance des créanciers.
        Les fonds souverains et plus gros possédants sont souvent épargnés (on a « besoin » d’eux pour continuer à jouer.)
        En gros, c’est pire car cela amplifie encore les différences.

        Alors que l’inflation ne peut pas toucher ceux qui n’ont rien : il reste à rien.
        Mais les gros possédants voient leur fortune fondre.

        Constates : l’inflation fait plus peur que l’annulation. Aux plus riches.

      3. Nouveau slogan publicitaire :
        « Yvan, le pouvoir de dire non »…
        Ca change des banques, n… oui?

        N.B. : je note partiel du partiel de façon tout à fait volontaire… Car c’est ce qui se passe en réalité.

  25. Ben oui, un QE3 était de toute façon prévu.
    La Fed, dans son procès verbal du 21 juin 2011, a bien mentionné un QE3 :

    «Certains participants ont noté que si la croissance économique est restée trop lente pour faire des progrès satisfaisants en vue de réduire le taux de chômage et si l’inflation revenue à des niveaux relativement bas, après les récents effets de des chocs transitoires dissipés, il serait approprié de fournir d’autres politique monétaire accommodante …. Quelques membres notent que, selon la façon dont les conditions économiques évoluent, le Comité pourrait avoir à envisager de fournir d’autres mesures de relance monétaire, surtout si la croissance économique reste trop lente pour réduire significativement le taux de chômage à moyen terme.  »
    Minutes of the Federal Open Market Committee

    Inauguration d’un nouveau Quantitative Easing :

    La possibilité demeure que la récente faiblesse économique peut s’avérer plus persistante que prévu et que les risques de déflation pourrait réapparaître, ce qui implique un besoin de soutien politique supplémentaire . La Réserve fédérale reste prête à intervenir si les développements économiques indiquent que l’ajustement de la politique monétaire serait approprié.  »
    Ben Bernanke, à la mi-juillet devant le Congrès en direct, « prêts à réagir si une stimulation est nécessaire »

    La Fed et le gouvernement fédéral font face à des circonstances intenables.
    Ils ne peuvent pas relancer l’économie et ils ont peur d’un effondrement systémique.
    Wall Street s’en est inquiété et la volatilité des marchés à fait le reste.
    Rien ne sert donc de résister, ce serait freiner l’inéluctabilité de la chute systémique et en aggraver les conséquences.

     » Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage « .

  26. C’est quand les conséquences de cette crise vont devenir réellement douloureuses pour une vaste majorité que les boniments et l’inconsistance du personnel politique va devenir insupportable.

  27. Portugal : le PIB recule de 0,9 %.

    AFP

    Mis à jour le 16/08/2011 à 11:27 |

    L’économie portugaise s’est contractée de 0,9 % au deuxième trimestre par rapport à la même période de 2010, selon une estimation provisoire publiée mardi par l’Institut national des statistiques (Ine).

    Ce recul « est lié à une nette diminution de l’investissement et des dépenses de consommation des ménages, surtout en ce qui concerne les biens durables », a expliqué l’Ine dans un communiqué.

    Un article en langue espagnole :

    Portugal : la consommation privée plonge de 3,4 %, c’est la plus forte baisse en 33 ans.

    http://www.eleconomista.es/flash/noticias/3317431/08/11/El-consumo-privado-en-Portugal-sufre-la-mayor-caida-en-30-anos.html

  28. Economie : pour Angela Merkel, les euro-obligations ne sont pas la solution.

    Les euro-obligations ne sont pas la réponse à la crise de la dette dans la zone euro, a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel.

    «Les euro-obligations sont tout à fait la mauvaise réponse à la crise du moment», a-t-elle dit, dans un entretien à la chaîne ZDF qui doit être diffusé dimanche 21 août.

    «Elles nous amèneraient à une union de la dette, et non à une union de la stabilité».

    L’émission d’euro-obligations coâterait des milliards d’euros à l’Allemagne chaque année, selon des calculs du ministère allemand des Finances cités par l’hebdomadaire Der Spiegel.

    «La première année cela signifierait 2,5 milliards d’euros d’intérêts en plus pour le budget du ministre des Finances Wolfgang Schaüble, et la seconde année les coûts seraient deux fois plus élevés», écrit Der Spiegel dans des extraits de son enquête transmis à la presse.

    Au bout de dix ans, le coût total serait de 20 à 25 milliards d’euros, selon les calculs du ministère des Finances.

    Un ministre des Finances européen ?

    Schäuble se dit pour sa part personnellement disposé à transférer la souveraineté nationale à Bruxelles pour assurer la stabilité de la zone euro sur le long terme, mais il a ajouté que la zone euro elle-même n’était pas prête à cette éventualité.

    «En tant que personne, Wolfgang Schäuble serait déjà prêt à déléguer la souverainté à Bruxelles. L’idée d’un ministre des Finances européen ne me pose aucun problème», dit-il, dans un entretien publié dimanche par le Welt am Sonntag.

    «Mais en tant que ministre des Finances, je dis qu’il est de notre devoir de résoudre les problèmes ici et maintenant, et ce le plus rapidement possible sur la base des contrats existants».

    Cette idée d’un ministre des Finances européen est notamment préconisée par le président du directoire de la Commerzbank Martin Blessing, dans un entretien au Welt am Sonntag.

    «Avec l’instauration d’une union budgétaire, Bruxelles doit avoir le droit de reprendre des prérogatives budgétaires à des pays qui ne respectent pas les règles, ainsi que re prélever ses propres impôts et de créer un organisme commun pour émettre des emprunts», dit-il.

    La France et l’Allemagne sont farouchement opposées à l’idée d’émettre des emprunts pour le compte de l’ensemble de la zone euro, comme le prônent beaucoup de professionnels des marchés pour mettre un terme à la crise de la dette souveraine européenne.

    (Dépêche Reuters)

  29. http://www.marianne2.fr/Reguler-le-nouveau-capitalisme_a209410.html

    Un article d’Henri Weber proche de L.Fabius et soutien de M.Aubry.

    Les propositions d’H.Weber ne sont pas reprises par le « responsable  » économique de Martine Aubry, Daniel Cohen, auparavant proche de DSK.

    Au début de son article H. Weber dit: « La mondialisation libérale a permis une croissance économique internationale exceptionnellement forte entre 1990 et 2007 » Il attribue la croissance mondiale à la libéralisation financière. Mais les pays qui ont connu la plus forte croissance sont précisément ceux qui ont refusé la libéralisation financière des mouvements de capitaux à court terme: Chine, Inde, Malaisie, Chili etc. Et la croissance mondiale n’est guère plus forte qu’entre 1973 et 1989 et beaucoup moins qu’entre 1945 et 1973. Elle n’est pas « exceptionnelle ».
    L’objectivité aurait été d’écrire: En dépit de la libéralisation financière et grâce aux pays qui l’ont refusé, la croissance mondiale est restée moyenne entre 1990 et 2007. Pour les pays qui ont suivi le consensus de Waschington et l’ultra- libéralisation financière (UE, USA, Japon) l’addition est particulièrement salée aujourd’hui et le risque d’une crise majeure est devant nous.

    Voici ses principales propositions.
    « La gauche doit mettre à profit ce contexte idéologique et politique nouveau pour réaliser des avancées significatives dans son combat pour la régulation de l’économie mondiale. La gauche européenne devrait mobiliser l’opinion pour obtenir la spécialisation des banques en banques de dépôt et banques d’investissement, dans l’esprit du Glass-Steagall Act, aboli en 1999. Plusieurs modalités sont proposées. Celle du président Obama, en janvier 2010, consiste à interdire aux banques commerciales de financer ou de contrôler des fonds spéculatifs (hedge funds, fonds de private equity) et de pratiquer le trading d’actifs pour compte propre. Les socialistes français proposent de séparer à nouveau les activités des banques de dépôt et celles des banques d’affaires. Les premières doivent gérer l’épargne et accorder des prêts aux entreprises, les secondes peuvent faire des paris sur l’avenir – autrement dit, spéculer –, mais avec les fonds qu’elles auront recueillis à cet effet.

    Pour limiter les conflits d’intérêts, il faut interdire aux agences de notation les activités de conseil, à commencer par les conseils aux entreprises dont elles sont appelées à évaluer les risques. On doit aussi promouvoir le pluralisme des organismes de notation et casser le monopole qu’exercent les « Trois Vieilles » : Moody’s, Fitch Ratings ou Standard & Poor’s. Créer une agence de notation publique européenne, sous l’égide de l’Eurogroupe.

    Pour mettre un terme aux prises de risque inconsidérées, car non sanctionnées, le système de bonus doit être réformé. Si le rapport de force le permet, l’idéal serait de réserver ce système de rémunération des managers aux start-up, et de le bannir pour les grandes entreprises. A défaut, il faut bannir les bonus garantis, plafonner leur montant en fonction des résultats de l’entreprise, verser l’essentiel de ces bonus annuels en prime (et non en cash).

    […] Il faut réduire le poids de la « finance fantôme ». Toutes les institutions financières doivent être régulées, y compris les hedge funds et les fonds de private equity. Les « véhicules hors bilan », qui permettent de contourner les règles prudentielles, doivent être interdits. Les paradis fiscaux doivent être démantelés. Les Etats-Unis et l’Union européenne ont manifesté quelques velléités dans ce sens, au lendemain du krach de 2008. Les premiers ont obtenu de la Suisse qu’elle lève partiellement le secret bancaire ; la seconde a voté une directive sur les hedge funds qui limite, encadre et supervise leur activité. Il suffirait, on le sait, que les principaux pays de l’OCDE décident de rompre toute relation avec les firmes qui utilisent ces « centres off-shore » pour que la question soit réglée.

    Les produits dérivés doivent être standardisés et soumis eux aussi à la régulation. Ceux qui seront considérés comme trop dangereux doivent être interdits. Le principe de précaution peut et doit aussi s’appliquer à l’industrie de la finance.

    La supervision, aujourd’hui éclatée en de multiples superviseurs nationaux, doit être coordonnée et intégrée à l’échelle continentale et mondiale comme le sont les activités que les superviseurs ont à
    surveiller.

    La mission des banques centrales doit être étendue à la lutte contre le gonflement des bulles spéculatives. Les institutions financières présentant un risque systémique – celles qui sont « trop grosses pour faire faillite » – doivent être soumises à un système de régulation particulièrement rigoureux.

    Un fonds de résolution des crises systémiques, abondé par les institutions financières en proportion de leur taille et des risques qu’elles présentent, doit être créé pour éviter qu’à l’avenir ce ne soit à nouveau les Etats et les contribuables qui aient à se porter au secours des banques.

    La revanche de James Tobin
    Il faut lever une taxe sur les transactions financières (TTF). Même des voix inattendues s’élèvent désormais en faveur de cette proposition sur laquelle s’est constitué le mouvement des altermondialistes. Je pense entre autres à celle d’Adair Turner, président de la Financial Services Authority britannique (FSA), peu suspect de gauchisme ou d’irresponsabilité. Comme James Tobin, dont il reprend pour l’essentiel la proposition, Turner ne cherche pas à lever des fonds pour le développement des PMA – les pays les moins avancés – ou pour la lutte contre le réchauffement climatique. La taxe sur les transactions financières qu’il propose a pour but de freiner la croissance exponentielle de l’activité financière entre agents financiers. Les données qu’il a rassemblées suscitent le vertige. « En 1990, rappelle-t-il, les dérivés de crédit n’existaient pas. En 2007, leur montant s’élève à 60 billions de dollars (soit 60 000 milliards). […] En 1995, la valeur des contrats dérivés de taux d’intérêt était de 18 billions de dollars. Aujourd’hui, elle est de 400 billions, soit près de vingt fois plus. Dans les années 70, les activités financières représentaient le double des opérations réelles, elles représentent aujourd’hui cinquante fois plus. »

    On comprend qu’une taxe, même légère – les socialistes proposent 0,05 % –, sur tout ou partie des transactions financières puisse rapporter gros ! Deux cents milliards d’euros par an, si elle est limitée à la seule Europe, quatre fois plus si elle s’applique à l’échelle mondiale. Son produit pourrait abonder, entre autres, le fonds de résolution des crises systémiques, en vue de faire face à la prochaine crise financière, celle des dettes souveraines. Signe que le climat idéologique et politique a changé, même José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, pourtant parangon du néolibéralisme, s’est prononcé pour la TTF, de même que le Parlement européen, pourtant dominé par les conservateurs libéraux.
    La faisabilité technique d’un tel projet ne fait pas problème pour le président de la FSA britannique : toutes les transactions financières s’effectuent par la voie numérique. En prélever une fraction constitue une opération de routine. Combinée aux diverses mesures de régulation évoquées ci-avant, la taxation des transactions financières pourrait introduire cette « viscosité » dans les marchés financiers que James Tobin appelait de ses vœux dès 1972.

    La régulation du nouveau capitalisme appelle encore l’édification d’un nouveau système monétaire international, mettant un terme au privilège exorbitant du dollar et à la sous-évaluation chronique du yuan. Le président chinois Hu Jintao lui-même a évoqué la création d’une monnaie de réserve internationale, fondée sur un « panier de monnaies » : le dollar, l’euro, le yen, le yuan renminbi… Il faut mettre à profit les prochains sommets du G20 pour le prendre au mot.

    La crise de 2008 peut permettre enfin de promouvoir un régime mondial de croissance moins déséquilibré que celui qui s’est développé depuis vingt ans. Les consommateurs américains ont commencé à épargner pour se désendetter. Les autorités chinoises ont commencé à rééquilibrer leur économie au profit de la consommation intérieure. Un embryon de système de protection sociale – santé, retraite, chômage… – a été institué, qui va réduire progressivement la propension des Chinois à l’épargne. Le pouvoir d’achat des salariés, au moins dans les provinces côtières de l’empire du Milieu, a augmenté et les classes moyennes ont continué à gagner en nombre. « 

    1. C’est le Tobin des bois, ce brave Weber ?

      Les causes de la quasi non application de la taxe Tobin sont connues, on s’arrangera pour attendre un consensus etc.
      Au mieux on ne limitera qu’une poignée de mouvements rapportants un milliard, pas de quoi changer le casino…

      Sauf si on commence à faire vraiment pression sur les Gens Importants, et autrement qu’aux élections

  30. Dur de se rendre compte que nous vivons sans doute une période historique.
    L’effondrement du capitalisme ( ça paraît absurde de se dire qu’il est réel ) va laisser un gouffre béant . Conditionnés à ne resentir les événements que dans le furtif et l’immédiat ; nous avons beaucoup de peine à imaginer quelle forme prendra et quelles seront les conséquences d’un tel éffondrement .
    Le cinéma américain , unique en son genre , nous montre l’imaginaire du chaos.
    Et il est étonnant de voir qu’une société aussi cynique , cupide et dominée par le Dieu Dollard.
    Qu’une telle société , malgré le déversement ininterrompu de  » LA » médiocrité , puisse sortir des perles de cinéma humaines , cruelles et ébourifantes .
    Ces enfoirés de Ricains ont une longueur d’avance , même sur le pire.
    Matrix , Bienvenue à Gattaca , soleil vert , l’armée des douzes singes , …………………..etc, etc .
    Un ange passe , amis du tétard , bonsoir .

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