L'actualité de la crise : ALEA JACTA EST ! par François Leclerc

Billet invité.

Sommet ou pas sommet ce prochain vendredi  ? La question n’était pas tranchée ce mercredi matin entre ceux qui voudraient forcer la décision, ce qui revient à s’inscrire dans le cadre du plan de l’Institute of International Finance (IIF), qui fait un étonnant forcing, et ceux qui ne veulent pas se faire forcer la main dans la précipitation du moment. En comptabilisant les variantes, pas moins de 7 à 8 plans se trouvent sur la table.

On avait appris dans la journée que la Grèce pouvait tenir jusqu’au 14 septembre, veille du jour prévu pour le versement de la prochaine et sixième tranche du prêt déjà consenti par l’Union européenne et le FMI. Faute d’un accord sur la suite, il y aurait en effet peu de chance qu’elle puisse être débloquée aussi facilement que la précédente vient de l’être.

Mais ce n’est plus seulement la Grèce qui est en cause, la zone euro étant désormais en première ligne avec l’entrée de l’Italie dans le jeu. Il serait fastidieux de citer toutes les déclarations qui ont égrené la journée d’hier et n’ont fait qu’ajouter à la confusion déjà installée, Moody’s faisant une piqûre de rappel en dégradant la note de l’Irlande, désormais spéculative, en attendant pire puisqu’il est précisé : avec perspective négative. L’agence considère en effet inévitable qu’un second plan de sauvetage sera nécessaire pour sortir l’Irlande de sa situation.

Le taux obligataire irlandais à 10 ans franchissait ce matin la barre des 13% (13,339% à 10 heures). Les bourses et le marché obligataire s’étant comme on dit ressaisis hier soir, puissamment secourues par les achats de titres massifs opérés en catastrophe par la BCE.

Le plan du lobby des mégabanques qui tenait mardi soir la corde fait la part du feu : il repose sur l’idée triviale qu’il faut diminuer la charge de la dette sur la Grèce pour redonner crédibilité à sa solvabilité. Ses modalités générales reposent sur le principe du rachat de titres souverains par le Fonds de stabilité financière, ainsi que par la Grèce elle-même, grâce à un second plan de sauvetage financé par les Etats européens et, éventuellement, le FMI. Les titres étant achetés à la valeur du marché, c’est à dire subissant une décote estimée à environ 50%.

La BCE, qui n’est pas restée inactive en réagissant aux plongeons enregistrés sur les marchés, peut se prévaloir d’avoir à nouveau sauvé des dirigeants européens irresponsables pour ne pas avoir suivi ses avis et financé sans discuter l’achat de la dette grecque. Bien qu’elle ne se soit pas prononcée publiquement à propos du plan de l’envoyé spécial des mégabanques, Charles Dallara, celui-ci ne cadre pas spécialement avec ses intentions, en raison de la décote qu’il comporte. A moins qu’une quelconque roublardise de dernière heure, ou de bas de page, ne vienne amoindrir sa portée ou en reporter la charge sur les Etats. Tout est possible au jeu de billard.

Devant la menace que représenterait l’entrée de l’Italie dans la zone des tempêtes, les positions des intervenants ont évolué en Allemagne. Le tabloïd Bild, qui a fait campagne contre toute aide financière allemande, a senti le vent : « La réponse honnête est que nous n’avons pas le choix » écrit Ulrich Becker, son éditorialiste, préconisant une restructuration de la dette grecque et même portugaise, pour conclure : « nous devons tous être préparés a en supporter les conséquences financières ». Giulio Tremonti, le ministre italien des finances, veut de son côté faire adopter en catastrophe dès dimanche prochain (avant le lundi, jour fatidique d’ouverture des marchés) le nouveau plan d’austérité et de mesures de privatisation, afin de montrer patte blanche aux marchés.

Le tableau ne serait pas complet si l’on n’évoquait pas les mesures préventives prises par les mégabanques européennes, au cas où la situation déraperait. Elles déposent massivement des fonds à la BCE, pour les mettre en sûreté, et se protègent en achetant des CDS couvrant d’éventuelles pertes sur les titres des pays secoués par la crise actuelle. Le doute s’installant, le marché interbancaire en connaît le contre-coup, les banques répugnant à se prêter entre elles, même à très court terme.

Ce qui est en cause, c’est l’éventualité d’une sortie de la zone euro d’un premier pays et l’incapacité des dirigeants européens à y trouver une parade. Devant la perspective que l’Italie et l’Espagne puissent être entraînées dans la tourmente financière, la BCE est devenue le dernier rempart, estime pour sa part Willem Buitter, chef économiste de Citigroup, cité par le Wall Street Journal. Enfin, de nombreux signes de nervosité sont visibles sur les marchés financiers américains.

La simultanéité de la crise en cours avec la publication des résultats des stress tests des banques européennes n’arrange rien. Selon de premières fuites, six banques espagnoles, une autrichienne et sans doute une grecque ne passeraient pas l’épreuve, deux Landesbanken allemande y parvenant de toute justesse. Concernant l’Italie, on relève que ses banques ont à l’instar des banques grecques acheté en masse de la dette émise par leur pays, la soutenant ainsi, mais les fragilisant à l’extrême en retour, lorsque la dette est attaquée sur les marchés. Car lorsque les taux obligataires montent, la valeur de celles-ci diminue en proportion. Le danger est que, pour se protéger, les banques italiennes vendent leurs titres sur le marché et contribuent à faire monter les taux, détériorant ainsi davantage la situation globale.

Les regards devraient aussi rapidement se tourner vers l’Espagne, où le gouvernement a multiplié les déclarations apaisantes, tout en cherchant à obtenir des Allemands qu’ils s’engagent rapidement.

A suivre …

110 réponses sur “L'actualité de la crise : ALEA JACTA EST ! par François Leclerc”

  1. « (Elles) déposent massivement des fonds à la BCE, pour les mettre en sûreté, et se protègent en achetant des CDS (…)
    Pourriez-vous nous dire QUI est vendeur de CDS sur les dettes souveraines grecque, irlandaise, portugaise, espagnole, italienne, …?
    Merci d’avance.

    1. Marché de gré à gré opaque ! On doit trouver des hedge funds américains probablement, qui prétendent se couvrir entre eux !

    2. Toutes celles qui peuvent vendent des CDS et en achètent, n’oubliez pas c’est un commerce juteux et ça ressemble pour vous le décrire à des poupées russes, n’oubliez pas non plus que rien de plus virtuel que notre système monétaire qui permet l’éloge de l’imagination, c’est ça la finance l’art de présenter du vent….
      Tant qu’il y a quelqu’un pour croire que ce n’en est pas, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possible, mais qu’il tombe une goutte de pluie et c’est tout le monde aux abris, parce que ces gens là monsieur, ils savent ce qu’en bas les gens ne savent pas à quel point leur métier n’est que marketing…

    3. http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/07/13/pour-les-hedge-funds-speculer-sur-la-dette-souveraine-peut-rapporter-tres-gros_1548139_3234.html
      (…) Selon le Sunday Telegraph, au cours des trois derniers mois, de grandes sociétés de gestion et des fonds d’investissement américains (Loomis Sayles, BlackRock), suisse (Julius Baer), français (Natixis AM) ou allemand (Star Cap), auraient racheté l’équivalent de 150 millions d’euros de dette grecque… à vil prix.(…)
      « CDS; Un marché de 78 milliards d’euros pour la Grèce, selon Natixis »

  2. En France, le Parlement vient de voter la première étape de la fameuse « Règle d’or » sur l’équilibre des finances publiques…
    Est-ce à dire que nous sommes sur une voie de rédemption, Docteur?

    1. perso, je pense que c’est pas une bonne chose.

      cette frontière anti déficit peut être extrêmement dangereuse à long terme car elle paralyse l’état en cas de besoin massif de financement (mettons par exemple : en cas de catastrophe naturelle ou humaine -guerre, pour reconstruire le pays).

      autre chose, faire des dettes lorsque cela sert réellement à l’investissement ce n’est pas inutile : construire des écoles, des université, soutenir des start ups qui le rendront plus tard en impôt lorsqu’elles seront des blues chips etc etc.

      le pb aujourd’hui, c’est que

      1- l’investissement va a fond perdu, pour des conneries (genre les panneaux photovoltaiques aux particuliers, le scellier et compagnie etcetc c’est que de l’aide aux revenus aisés déguisés qui créé de surcroit des bulles énormes puisque les banques permettent de faire des crédits pour ça).
      2- le soutient à l’innovation et à la recherche est ridicule et ne donne lieu à aucune conséquence financière pour le domaine public lors du transfert de connaissance au privé.
      3- c’est l’intérêt de la dette qui fait gonfler la note donc on peut toujours essayer de faire des plafonds, la note montera toujours si on met pas un terme à la privatisation des intérêts de la dette. résultat, à court terme, 100% des impôts iront au paiement de la dette, plafond ou pas… souper.
      4- la majeure partie du pognon qui est bouffée aujourd’hui part dans des stupidités guerrières, des renflouements stupides d’organismes privés, de l’assistanat à fond perdu car structurellement, rien n’est fait pour stopper l’hémorragie de la perte de travail dans le pays et du soin palliatif, sans aucun garde fou financier pour une population vieillissante, intoxiquée et fière de l’être…

      donc mettre un plafind à la dette aujourd’hui, comme ça, pour le fun, c’est au mieux suicidaire…

    2. Il faudrait être fou pour le penser. Une politique économique libérale gravée dans le marbre d’une constitution (le TCE fait des petits) ou de la loi ne peut pas être une bonne chose sauf pour la minorité qui en profite, comme d’habitude.
      Le résultat sera toujours le même : moins d’argent pour les salariés (salaire direct et différé : sécu, hôpital public, assedic, retraites, privatisation des services publics de la poste, de l’eau, de l’énergie…) et toujours plus de bonnes affaires pour les financiers et leurs sbires.
      On tourne en rond quoi.

    3. Vous n’avez rien compris :

      Des gens naissent chaque jour en nombre plus important que les décès, face à ces gens là, il faut de la monnaie à échanger.
      Il n’existe qu’un seul moyen dans notre société d’en créer ( les autres n’étant pas commerciaux : comme le crédit social par exemple) ce seul moyen c’est la dette : celle des états ou celle du privé, c’est uniquement le crédit qui met de nouvelles sommes en circulation.

      Donc la dette des états en elle même n’est en rien un soucis, et ce qu’on veut vous faire avaler en considérant qu’un état c’est comme un ménage, c’est ni plus ni moins qu’une manipulation qui permet de saigner toujours le bas, de vendre les bijoux de famille, donc inscrire dans la constitution aucune dette c’est ni plus ni moins qu’inscrire zéro création monétaire

      Si on considère que notre population est sur le déclin, c’est ok mais si ce n’est pas le cas c’est un non sens économique;

      le problème n’est pas la dette mais le commerce qui en est fait …. C’est ce marché là qu’il faut règlementer, car c’est le plus grand marché au monde et le pouvoir ne devrait être en aucun cas aux mains de ces menteurs de financiers qui s’en mettent plein les poches puisqu’ils ont les moyens de présenter les chiffres comme ils veulent…

      1. « car c’est le plus grand marché au monde et le pouvoir ne devrait être en aucun cas aux mains de ces menteurs de financiers qui s’en mettent plein les poches puisqu’ils ont les moyens de présenter les chiffres comme ils veulent… »
        et en plus maintenant n’oublions pas qu’ils spéculent sur les matières premières, donc la nourriture des peuples … donc non seulement on va tous être lessivés financièrement, mais en plus la bouffe leur appartiendra en totalité, ainsi que les terres agricoles : alors on va faire quoi ?
        on rappelle les doubles de Robespierre , Desmoulins et Danton ?

    4. La rédemption par l’absurde…Je considère que c’est une première atteinte réelle (fondamentale) à la démocratie. C’était prévisible au moment où nos dirigeants veulent absolument sauver un système en mort cérébrale. Il n’y a d’ailleurs que cette solution là pour le préserver encore un moment, sur le dos des citoyens (malheureusement bien complices plus ou moins consciemment), en figeant les politiques économiques, sur le modèle des traités européens…

  3. lequel de nos dirigeant aura le courage de dire ce qui se passe réellement à savoir que :
    – le défaut de la Grèce est réel et la décote à venir sera supérieure à 50%
    – nous achetons du temps pour permettre aux banques d’accumuler des réserves visant à tenter d’encaisser le choc de la restructuration sans faire payer les actionnaires
    – il y a une concomitance curieuse entre l’aggravation de la situation aux US et les nouvelles dégradations d’agences de notation US (comme c’est curieux…)

    nous pourrions trouver cocasse que le chancelier de l’échiquier britannique, pays où l’importance du système financier est une lapalissade, mette en place la séparation entre les banques de dépôt et les banques d’affaire et pas la France si ce ne mettait plus évidement en exergue la convergence d’intérêt entre les politiques et les banques !

    que va t’il se passer maintenant : je suis persuadé que nous allons continuer à acheter du temps en infligeant des coupes dans les budgets notamment sociaux de plus en plus forte !!!
    attendons 2012 pour voir la France en faire autant !

    l’oligarchie financière, toutes empreinte d’obsession néo libérale, fera tout pour détruire l’état providence dans le souci de maintenir ses privilèges, ses rémunérations et ses dividendes.

    les peuples les laisseront ils faire ?…. toute la question est là sans que je crois beaucoup en sa révolte !

      1. C’est une des premières fois où je ne suis pas totalement d’accord avec Lordon. Je crois que l’Union ne peut se faire sans l’Allemagne et qu’il faut essayer sans relâche de les convaincre qu’ils font fausse route dans leur course à la déflation compétitive et cette peur de l’inflation qui relève de la socio-psychiatrie. En outre, je ne vois pas comment il est possible d’élaborer une alliance saine et équitable avec les anglais, même si leur dogmatisme monétaire est bien moindre, bien évidemment. Ils sont quand même pour beaucoup, en sous-main, dans le caractère néolib marqué des traités et de l’impossibilité de sortir du mercantilisme…

      2. @ Nicks:

        « cette peur de l’inflation qui relève de la socio-psychiatrie »

        Vous vous moquez j’espère? Mesurez vos propos!

        Les allemands ont historiquement et le siècle dernier vécu ce que cela fait d’avoir une hyper-inflation. De tout perdre quasiment du jour au lendemain.

        En outre, la mentalité allemande est d’acheter quand on a suffisamment économisé. De produire et travailler pour avoir de l’argent. De ne pas s’endetter démesurément en laissant aux « autres » (générations futures par exemple) le soin de payer.
        Vous trouvez que ce sont des cinglés? J’appelle ça du bon sens et avoir le sens des responsabilités.

        Les vrais gens à enfermer, ce sont les anglo-saxons qui ont érigé en « modèle de société » la société de consommation et d’endettement. Consommez, consommez, bonnes gens, c’est bon pour l’économie! S’endetter beaucoup, c’est être un bon américain! Vous contribuerez ainsi à perpétuer encore un peu plus longtemps le mirage du « rêve » américain…

      3. Oui et puis son allié démondialiste Sapir n’y croit pas du tout (artIcle dans Marianne du 1er juin), et était auparavant favorable aux « cercles concentriques » pour les eurozonards avec un premier cercle, noyau dur avec monnaie unique, qui aurait été probablement constitué de quelques pays annexes comme la Belgique, voire l’Italie, mais surtout la France et … l’Allemagne, tous pays jugès suffisamment homogènes selon lui pour fédérer la moitié de leurs budgets nationaux autour d’une politique économique commune…
        Va falloir accorder les violons.

        Aout 2006 http://m.observatoiredeleurope.com/Pour-une-grande-reforme-de-l-Euro-par-Jacques-Sapir_a515.html

        Le budget européen d’aujourd’hui ne pose pas de problèmes politiques immédiats en raison de sa minceur. Que l’on décide de verser à une caisse commune 50% à 60% des ressources fiscales sans avoir au préalable vérifié si les peuples voulaient bien se fondre en un nouvel ensemble, et les pavés parleront sur l’heure. Or, tout montre que nous sommes encore très loin aujourd’hui de cette unification de l’espace politique. Elle est peut-être envisageable à terme à un niveau restreint. On peut sans rêver imaginer une institutionnalisation croissante des convergences franco-allemandes, et sans doute y intégrer un ou deux pays voisins (la Belgique et l’Italie), allant dans le sens d’une Nouvelle République. Au-delà, il faut penser à l’échelle de plusieurs décennies. Ici encore, le temps n’attend pas.

        Juin 2011 http://m.marianne2.fr/Sapir-derriere-la-crise-grecque-l-explosion-de-l-euro-3_a206803.html :

        En effet, aujourd’hui, il y a trop de divergences économiques entre la France et l’Italie et l’Espagne pour que l’on puisse espérer aboutir rapidement à une position commune entre ces trois pays. L’idée d’un « Euro du Sud » qui isolerait l’Allemagne et pourrait pousser ce pays à sortir de la zone Euro, si elle est intellectuellement séduisante, risque de se révéler inapplicable. Encore une fois, nous sommes dans une phase d’accélération de la crise. Cette solution aurait dû être pensée et préparée dès le début de 2010..

      4. Le bon sens allemand est une légende quand on connait le montant de leurs déficits et surtout le montant astronomique des engagements des banques allemandes.
        Ne me faites point sourire le bon sens allemand c’est la même chose que l’avancé technologique japonaise, Fukushima ça, vous dit quelque chose ???

      5. @G punkt

        Vous êtes typiquement en plein dans la psychose allemande née de l’amalgame avantageusement instrumentalisé et entretenu par les dinosaures européens de l’essentialisme monétariste. Amalgame entre inflation et hyper-inflation à juste raison stigmatisé par Sapir d’ailleurs. Non, l’inflation ne mène absolument pas systématiquement ni seulement fréquemment à l’hyper-inflation qui nait, elle, de conditions politico-économiques tout à fait particulières.
        C’est à peu près comme laisser croire à un ex-gros fumeur – voire un fils ou petit fils de gros fumeur comme un allemand « traumatisé » d’aujourd’hui – qu’il risque fort de retomber dans l’addiction à la nicotine s’il touche une cigarette en chocolat…

      6. @G.

        Sauf qu’il y a une marge sévère entre une inflation de 15% an sur quelques années et l’hyper-inflation qu’a connue l’Allemagne en 1923. C’est un traumatisme certain et il faut le traiter en tant que tel. Mais la crispation des allemands sur l’indépendance de la BCE et les critères de Maastricht ne relève pas d’une vérité technique intangible. En l’occurrence, elle est en train de mener l’Union à sa perte…

        Par ailleurs, je trouve les allemands plus fiables que les anglo-saxons dès qu’il s’agit de construction politique. En outre, il faut absolument assurer un équilibre entre les deux principales puissances continentales européennes au risque de menus problèmes conflictuels déjà survenus dans le passé.

        Pour finir, ma critique sans moquerie de l’attitude allemande ne saurait désigner la dette publique ou privée comme une panacée (je n’ai pas l’ombre d’un crédit personnel, pas plus que d’épargne rémunérée), mais vise simplement à prendre conscience que ce n’est pas aux rentiers de décider de la politique des Etats (l’impossibilité faite au banques centrales de les financer leur laisse le champ libre)

    1. Le problème ne réside pas dans la logique assurantielle du CDS (se protéger contre le défaut d’un débiteur) : le problème est la possibilité de découpler d’une part le CDS et, d’autre part, le produit assuré (ici, l’obligation d’Etat) afin d’en faire un produit financier propre, hautement sujet à spéculation. Pire encore (et on l’a assez rappelé ici) : la spéculation sur les CDS par des acteurs qui en ont fait l’acquisition à l’aide de prêts, faute de fonds propres suffisants ! Il ne faut donc pas interdire purement et cimplement le produit d’assurance CDS : il faut interdire l’achat à crédit du produit financier CDS découplé du titre qu’il assure. Voilà.

      1. Le problème du CDS (à mon avis) c’est le « Naked » CDS , c’est à dire, celui qui n’en a pas et qui joue quand même. Ce n’est pas autre chose qu’un pari..

  4. Sursaut des peuples d’Europe
    « Ne rougissez pas de vouloir la lune : il nous la faut »

    La crise de la dette qui balaie certains pays européens prend une tournure inédite : née du choix des Etats d’emprunter pour sauver les banques, elle place des pouvoirs publics exsangues sous la tutelle d’institutions soustraites au suffrage universel. Le destin des peuples de la Grèce, du Portugal et de l’Irlande ne se forge plus dans les Parlements, mais dans les bureaux de la Banque centrale, de la Commission européenne et du Fonds monétaire international. En attendant une convergence des mouvements sociaux ?
    Par Serge Halimi

    Economique mais aussi démocratique, la crise européenne soulève quatre questions principales. Pourquoi des politiques dont la banqueroute est assurée sont-elles néanmoins déployées dans trois pays (Irlande, Portugal, Grèce) avec une férocité remarquée ? Les architectes de ces choix sont-ils des illuminés pour que chaque échec — prévisible — de leur médication les conduise à en décupler la dose ? Dans des systèmes démocratiques, comment expliquer que les peuples victimes de telles ordonnances semblent n’avoir d’autre recours que de remplacer un gouvernement qui a failli par un autre idéologiquement jumeau et déterminé à pratiquer la même « thérapie de choc » ? Enfin, est-il possible de faire autrement ?

    La réponse aux deux premières questions s’impose sitôt qu’on s’affranchit du verbiage publicitaire sur l’« intérêt général », les « valeurs partagées de l’Europe », le « vivre ensemble ». Loin d’être folles, les politiques mises en œuvre sont rationnelles. Et, pour l’essentiel, elles atteignent leur objectif. Seulement, celui-ci n’est pas de mettre un terme à la crise économique et financière, mais d’en recueillir les fruits, incroyablement juteux. Une crise qui permet de supprimer des centaines de milliers de postes de fonctionnaires (en Grèce, neuf départs à la retraite sur dix ne seront pas remplacés), d’amputer leurs traitements et la durée de leurs congés payés, de brader des pans entiers de l’économie au profit d’intérêts privés, de remettre en cause le droit du travail, d’augmenter les impôts indirects (les plus inégalitaires), de relever les tarifs des services publics, de réduire le remboursement des soins de santé, d’exaucer en somme le rêve d’une société de marché — cette crise-là constitue la providence des libéraux. En temps ordinaire, la moindre des mesures prises les aurait contraints à un combat incertain et acharné ; ici, tout vient d’un coup. Pourquoi souhaiteraient-ils donc la sortie d’un tunnel qui ressemble pour eux à une autoroute vers la Terre promise ?

    Le 15 juin dernier, les dirigeants de l’Irish Business and Employers Confederation (IBEC), l’organisation patronale irlandaise, se rendaient à Bruxelles. Ils demandèrent à la Commission européenne de faire pression sur Dublin pour qu’une partie de la législation du travail irlandaise soit démantelée sans tarder. Au sortir de la réunion, M. Brendan McGinty, directeur des relations industrielles et des ressources humaines de l’IBEC, déclara : « Les observateurs étrangers voient bien que nos règles salariales entravent la création d’emplois, la croissance et la reprise. Or une réforme d’envergure constitue un élément central du programme qui a reçu l’aval de l’UE [Union européenne] et du FMI [Fonds monétaire international]. Ce n’est pas le moment pour le gouvernement de caler devant les décisions difficiles. »

    Difficiles, les décisions ne le seront pas pour tous, puisqu’elles généraliseront une tendance déjà observée dans les secteurs déréglementés : « L’échelle des rémunérations pour les nouveaux salariés a baissé d’environ 25 % ces dernières années, note l’IBEC. Ce qui montre que le marché du travail répond [sic] à une crise économique et au chômage (1). » Ainsi, le levier de la dette souveraine procure à l’UE et au FMI les moyens de faire régner à Dublin l’ordre dont rêve le patronat irlandais.

    La règle semble s’appliquer ailleurs puisque, le 11 juin, l’un des éditorialistes de The Economist signalait que « les Grecs soucieux de réformes voient dans la crise une occasion de remettre le pays sur le bon chemin. Ils louent en silence les étrangers qui serrent la vis à leurs élus (2) ». Dans le même numéro de l’hebdomadaire libéral, on pouvait aussi découvrir une analyse du plan d’austérité que l’UE et le FMI infligent au Portugal. « Les hommes d’affaires jugent de façon catégorique qu’il ne faut pas s’en écarter. Pedro Ferraz da Costa, qui dirige un think tank patronal, estime qu’aucun parti portugais n’aurait proposé au cours des trente dernières années un programme de réformes aussi radical. Il ajoute que le Portugal ne doit pas laisser passer une telle occasion (3). » Vive la crise, en somme.
    les « analphabètes » économiques paient,
    imaginant qu’il s’agit
    d’un tribut dû au destin

    Trente ans, c’est à peu près l’âge de la démocratie portugaise, avec ses jeunes capitaines que le peuple couvrait d’œillets pour les remercier d’avoir renversé une dictature, mis fin aux guerres coloniales en Afrique, promis une réforme agraire, des campagnes d’alphabétisation, le pouvoir ouvrier dans les usines. Là, en revanche, avec la réduction du revenu minimum d’insertion et du montant des allocations-chômage, les « réformes » libérales des retraites, de la santé et de l’éducation, les privatisations massives (lire « Cap sur l’austérité »), c’est le grand bond en arrière, Noël en été pour le capital. Et le sapin va continuer de ployer sous le poids des cadeaux puisque le nouveau premier ministre Pedro Passos Coelho a promis d’aller au-delà de ce que lui imposent l’UE et le FMI. Il veut en effet « surprendre » les investisseurs.

    « Qu’ils en soient conscients ou non, analyse l’économiste américain Paul Krugman, les dirigeants politiques servent presque exclusivement les intérêts des rentiers — ceux qui tirent énormément de revenus de leur fortune, qui ont prêté beaucoup d’argent dans le passé, souvent de manière étourdie, et qu’on protège à présent contre une perte en reportant celle-ci sur tous les autres. » Krugman estime que les préférences de ces détenteurs de capitaux s’imposent d’autant plus naturellement qu’« ils versent des sommes importantes lors des campagnes électorales et ont accès aux décideurs politiques qui, sitôt qu’ils n’exerceront plus de responsabilité publique, viendront souvent travailler pour eux (4) ». Lors de la discussion européenne relative au renflouement financier de la Grèce, la ministre autrichienne des finances Maria Fekter estima d’abord que « vous ne pouvez pas laisser les banques réaliser des profits pendant que les contribuables essuient les pertes (5) ». Touchante naïveté, mais passagère : après avoir hésité pendant quarante-huit heures, l’Europe a laissé les « intérêts des rentiers » s’imposer sur toute la ligne.

    En apparence, la crise de la dette souveraine découle de mécanismes « complexes » dont la compréhension exige de pouvoir jongler avec les innovations permanentes de l’ingénierie financière : produits dérivés, primes de défaillance (les fameux CDS ou credit default swaps), etc. Cette sophistication étourdit l’analyse, ou plutôt la réserve au petit cénacle des « comprenants », qui sont généralement les profiteurs. Eux encaissent en connaissance de cause, pendant que les « analphabètes » économiques paient, imaginant peut-être qu’il s’agit d’un tribut dû au destin. Ou à une modernité qui les dépasse, ce qui revient au même. Essayons donc plutôt la simplicité, c’est-à-dire la politique.

    Autrefois, les monarques européens obtenaient des prêts des doges de Venise, des marchands florentins, des banquiers génois. Nul ne pouvait les contraindre à rembourser ; parfois ils s’en dispensaient, ce qui réglait le problème de la dette publique… Beaucoup plus tard, le jeune pouvoir soviétique fit savoir qu’il ne s’estimait pas comptable des sommes empruntées et dilapidées par les tsars : des générations d’épargnants français se retrouvèrent alors avec des emprunts russes sans valeur dans leur grenier.

    Mais d’autres moyens, plus subtils, permettaient de desserrer le garrot de la créance (6). Ainsi, la dette publique britannique passa entre 1945 et 1955 de 216 % à 138 % du produit intérieur brut (PIB) ; celle des Etats-Unis, de 116 % à 66 %. Sans plan d’austérité, au contraire. Bien sûr, le développement économique impétueux de l’après-guerre résorba automatiquement la part de la dette dans la richesse nationale. Mais ce ne fut pas tout. Car les Etats remboursaient alors une valeur nominale qui s’amenuisait chaque année du niveau de l’inflation. Quand un prêt souscrit avec un intérêt annuel de 5 % est remboursé avec une monnaie qui fond tous les ans de 10 %, ce qu’on appelle le « taux d’intérêt réel » devient négatif — et c’est le débiteur qui gagne. Justement, de 1945 à 1980, le taux d’intérêt réel fut négatif presque chaque année dans la plupart des pays occidentaux. Résultat, « les épargnants déposaient leur argent dans des banques qui prêtaient aux Etats à des taux inférieurs à celui de l’inflation (7) ». La dette publique se dégonflait alors sans grand effort : aux Etats-Unis, des taux d’intérêt réels négatifs rapportèrent au Trésor américain un montant égal à 6,3 % du PIB par an pendant toute la décennie 1945-1955 (8).

    Pourquoi les « épargnants » acceptaient-ils d’être grugés ? C’est qu’ils n’avaient guère le choix. En raison du contrôle des capitaux, de la nationalisation des banques aussi, ils ne pouvaient faire autrement que de prêter à l’Etat, lequel se finançait ainsi (9). Impossible alors pour de riches particuliers d’acheter des placements spéculatifs brésiliens indexés sur l’évolution des prix du soja dans les trois années à venir… Restaient la fuite des capitaux, les valises de lingots d’or quittant la France pour la Suisse à la veille d’une dévaluation ou d’une échéance électorale que la gauche risquait de remporter. Mais les fraudeurs pouvaient se retrouver en prison.

    Avec les années 1980, le décor est bouleversé. Les revalorisations de salaires au rythme de l’inflation (échelle mobile) protégeaient la plupart des travailleurs des conséquences de cette dernière, pendant que l’absence de liberté des mouvements de capitaux obligeait les investisseurs à endurer des taux d’intérêt réels négatifs. Désormais, ce sera le contraire.
    Le peuple a compris
    qu’il ne serait jamais assez pauvre
    pour que le système le prenne en pitié

    L’échelle mobile des salaires disparaît presque partout — en France, l’économiste Alain Cotta nommera cette décision majeure, prise en 1982, le « don Delors » (au patronat). Par ailleurs, entre 1981 et 2007, l’hydre de l’inflation est terrassée et les taux d’intérêt réels deviennent presque toujours positifs. Profitant de la libéralisation des mouvements de capitaux, les « épargnants » (précisons qu’il ne s’agit ici ni de la retraitée de Lisbonne disposant d’un compte à la poste, ni de l’employé de Salonique…) mettent les Etats en concurrence et, selon l’expression fameuse de François Mitterrand, « gagnent de l’argent en dormant ». Prime de risque sans prise de risque ! Est-il vraiment utile de souligner que passer de l’échelle mobile des salaires avec des taux d’intérêt réels négatifs à une baisse accélérée du pouvoir d’achat avec une rémunération du capital qui s’envole entraîne un renversement total de la donne sociale ?

    Apparemment cela ne suffit plus. Aux mécanismes qui favorisent le capital au détriment du travail, la « troïka » (Commission européenne, Banque centrale européenne [BCE], FMI) a choisi d’ajouter la contrainte, le chantage, l’ultimatum. Des Etats exsangues d’avoir trop généreusement secouru les banques implorent un prêt pour boucler leurs fins de mois ; elle leur enjoint de choisir entre la purge libérale et la faillite. Toute une partie de l’Europe, qui hier déboulonnait les dictatures d’António de Oliveira Salazar, de Francisco Franco, des colonels grecs, se retrouve ainsi ravalée au rang de protectorat administré par Bruxelles, Francfort et Washington. Mission principale : protéger la finance.

    Les gouvernements de ces Etats demeurent, mais uniquement pour surveiller la bonne exécution des ordres et recevoir les éventuels crachats de leur peuple, qui a compris qu’il ne serait jamais assez pauvre pour que le système ait pitié de lui. « La plupart des Grecs, relève Le Figaro, comparent la tutelle budgétaire internationale à une nouvelle dictature, après celle des colonels, que le pays traversa de 1967 à 1974 (10). » Comment imaginer que l’idée européenne sortira grandie de se trouver ainsi associée à une camisole de force, à un huissier étranger qui s’empare de vos îles, de vos plages, de vos Haras nationaux, de vos services publics pour les revendre au privé ? Depuis 1919 et le traité de Versailles, qui ignore ce qu’un tel sentiment d’humiliation populaire peut déchaîner de nationalisme destructeur ?

    D’autant que les provocations se multiplient. Le prochain gouverneur de la BCE, M. Mario Draghi, qui comme son prédécesseur dispensera des consignes de « rigueur » à Athènes, était vice-président de Goldman Sachs au moment où cette banque d’affaires aidait la droite grecque à maquiller les comptes publics (11). Le FMI, qui a aussi un avis sur la Constitution française, demande à Paris d’y introduire une « règle d’équilibre des finances publiques » ; M. Nicolas Sarkozy s’y emploie.

    De son côté, la France fait savoir qu’elle aimerait qu’à l’instar de leurs homologues portugais les partis grecs « s’unissent et forment une alliance » ; le premier ministre François Fillon comme M. José Barroso, président de la Commission européenne, ont d’ailleurs tenté d’en convaincre le dirigeant de la droite grecque, M. Antonis Samaras. Enfin M. Jean-Claude Trichet, président de la BCE, imagine déjà que « les autorités européennes aient un droit de veto sur certaines décisions de politique économique nationale (12) ».

    Le Honduras a créé des zones franches où la souveraineté de l’Etat ne s’applique pas (13). L’Europe institue à présent des « sujets francs » (économie, social) à propos desquels le débat entre partis politiques s’évanouit, puisqu’il s’agit de domaines de souveraineté limitée ou nulle. La discussion se concentre alors sur les « thèmes de société » : burqa, légalisation du cannabis, radars sur les autoroutes, polémique du jour à propos de la phrase malencontreuse, du geste impatient, du juron d’un homme politique étourdi ou d’un artiste qui a trop bu. Ce tableau d’ensemble confirme une tendance déjà perceptible depuis deux décennies : la délocalisation du pouvoir politique réel vers des lieux d’apesanteur démocratique. Jusqu’au jour où l’indignation éclate. Nous y sommes.
    Réclamer l’« impossible » quand,
    en ricanant, les libéraux
    parachèvent l’insupportable

    Mais l’indignation est désarmée sans connaissance des mécanismes qui l’ont déclenchée et sans relais politiques. Les solutions — tourner le dos aux politiques monétaristes et déflationnistes qui aggravent la « crise », annuler tout ou partie de la dette, saisir les banques, dompter la finance, démondialiser, récupérer les centaines de milliards d’euros que l’Etat a perdus sous forme de baisses d’impôts privilégiant les riches (70 milliards rien qu’en France depuis dix ans) — sont connues. Et des gens dont la maîtrise de l’économie n’a rien à envier à celle de M. Trichet, mais qui ne servent pas les mêmes intérêts que lui, les ont détaillées (14).

    Il s’agit donc moins que jamais d’un débat « technique » et financier, et bien plutôt d’un combat politique et social. Assurément, les libéraux ricaneront que les progressistes réclament l’impossible. Mais que font-ils d’autre, eux, que parachever l’insupportable ? Le temps est donc peut-être à nouveau venu de se remémorer l’exhortation que Jean-Paul Sartre prêtait à Paul Nizan : « Ne rougissez pas de vouloir la lune : il nous la faut (15). »
    Serge Halimi

    http://www.monde-diplomatique.fr/2011/07/HALIMI/20760

    1. @liervol
      Merci de le poster, un bon Diplo encore ce mois.
      Merci aux équipes du Diplo, toujours enrichissant de vous lire.

    2. Puisque Halimi cite les zones franches du Honduras, dont les patrons ont joué un rôle dans le coup d’Etat, il faut citer un détail piquant: la première zone franche industrielle en Europe a été créée en Irlande…à Shannon exactement.
      Les zones franches commerciales, elles, existent depuis l’antiquité. Le droit de commercer sans impôt, accordé par le souverain à un territoire, est à l’origine de tous les « Villefranche » de France.

    3. De très cruciales et très pertinentes idées, hélas noyées dans des sous-entendus faux et des approximations.

      Le diagnostic à propos de la « corruption » du système politique, de la place des rentiers dans le système, de l’internationalisation et la libre circulation des capitaux, tout ceci est vrai. Certains profitent grassement, très grassement du système… ils en usent et en abusent.

      Par contre, vous manquez de recul lorsque vous résumez la situation uniquement aux « méchants rentiers » face aux « gentils peuples ». Pourquoi les gouvernements essayent-ils de ne pas faire fuir les investisseurs? De ne pas tondre les rentiers? Parceque s’ils le faisaient, les capitaux s’enfuiraient. Si les capitaux s’enfuient, il faut créer l’argent qui manque à partir de rien: l’inflation, comme vous le sous-entendez.

      Sauf que l’inflation, devinez quoi: cela fait monter les prix. Tous les prix. Les prix du pétrole, les prix de l’énergie. Les prix des ressources, des matières premières, des produits importés…
      Rappelez vous que la valeur d’une monnaie est liée aussi à la confiance qu’ont les étrangers en elle. Tout ce que vous importez de l’étranger devient beaucoup, beaucoup plus cher…

      Tout à coup, avec cette inflation, les « pauvres » dont le salaire ne suit pas commencent a ne plus pouvoir acheter le minimum nécessaire. Les classes moyennes voient leur niveau de vie chuter. Après le mirage de la société de consommation, tout à coup les vaches maigres.

      Les « gentils peuples » ont bien consommé toutes ces années, sans s’occuper de ce qui allait arriver. Certains ont même bien profité de la monnaie forte pour consommer d’avantage. N’en faites pas des saints ou des victimes. Ils ne le sont que partiellement…

      1. G, sauf qu’on leurs a dit consommé, il n’y avait pas d’avertissement, de règle.
        Et certes, ils ont confiés aux sachants leurs Foix (mais aussi les privilèges duent aux élites).
        On ce fou des saints, si tu ne rend pas responsable, les responsables (mes ton voisin cupide à son petit niveau), alors on fait quoi?
        l’anarchie, après tout, c’est un système ou chacun ce débrouille et personne n’est responsable.
        C’est pas sage.

      2. @Génissel Samuel

        l’anarchie, après tout, c’est un système ou chacun ce débrouille et personne n’est responsable.

        Je peux pas vous laisser écrire ça, c´est une idée reçue sur l´anarchie. Une idée reçues par la quasi totalité de la population mondiale (vous sentez donc pas coupable), mais idée reçue tout de même.
        L´anarchie est un courant de pensée complexe et qui permet d´envisager les choses sous des angles novateurs. Ce n´est en aucun cas chacun se débrouille. Bien sûr, il existe des courants, comme par exemple des anarcho-capitalistes ou certains anarcho-individualistes, mais ces courants de font pas l´anarchie. Pour ma part, je me reconnais dans les valeurs de l´anarcho-syndicalisme et du communisme libertaire.

        Je me permets de vous conseiller la lecture dans la collection idées reçues de l´Anarchisme par Philipe Pelletier.
        Fraternellement, Vincent.

      3. +1 , V.W.
        La théorie Libertaire partage avec la Théorie du Chaos une déviation (inversion dirais je meme) sémantique qui leur fait beaucoup de tort .
        Curieusement d’ailleurs ils partagent le meme modèle de gestion des groupes : l’auto-organisation et conséquement l’ hyperstabilité du modèle adopté par l’ensemble des systèmes vivants .

      4. @wallon, 😉 , je plaide le présupposer du sens commun.
        J’ai pas trop envie de lire et de toute façon on va ce remettre sur la moisson, c’était juste un exemple pour ne pas associer dans une culpabilité général les décideurs et les suiveurs, mais c’est clair je ne sais rien de ce courant de pensée.

    4. Prime de risque sans prise de risque !

      c’est effectivement l’illusion qui a perduré pendant ces trente dernières années, celle comme quoi on pouvait se faire de l’argent en dormant et sans risques, capital garanti par l’état! Ou par exemple que les prix de l’immobilier ne pourraient jamais baisser, ou que les placements en bourse étaient sans risques puisque Bernanke et Trichet viendraient injecter les sommes nécessaires via les POMO et autres outils d’assouplissement quantitatif pour faire regonfler les cours, ou que les placements sur les assurances vies étaient sans risques…

      Mais loin de disparaître le risque n’a fait qu’augmenter, et maintenant que l’heure sonne on essaye encore et toujours de repousser l’échéance à un petit plus longtemps, toujours plus, il faut maintenir l’illusion!
      Il ne faut surtout pas affoler la veuve de Carpentras, il faut qu’elle puisse continuer à dormir tranquille en comptant ses sous, car quand même elle perdra confiance, et se réveillera un matin en découvrant, oh! stupeur, qu’une bonne partie de ses sous auront disparu.

  5. Il y a des pratiques financières qu’il faudrait clairement « criminaliser » d’urgence. Mais lorsqu’un pays comme les Etats-Unis additionne près de 45% de ces pratiques « criminelles » dans son PIB, il devient complexe pour ne pas dire impossible de mettre en oeuvre des mesures de ce genre.
    C’est une réalité dans on parle peu, mais la production de biens ne représente plus que 55% environ dans le PIB américain. Et c’est une des causes de la crise financière du moment.
    Sachant que ce pays connait de plus un endettement gigantissime, il faut être bien pointu pour trouver des solutions à l’échelle de la planète.

    1. Il faudra donc que le colosse touche terre et morde la poussière avant d’avoir tout écrasé sur son passage (PS je ne suis pas du tout anti-américain, mais les faits sont là, Obama ne peut rien faire).
      Le sursaut peut encore venir de l’Europe, chère vieille Europe, avec ses peuples. Les sangliers sont lâchés.

  6. La crise qui se déploie sous nos yeux est la manifestation d’une curée généralisée.
    Aucune volonté de trouver les moyens de l’enrayer, il n’y en a aucun d’ailleurs.
    Au contraire les mesures prises ne font qu’organiser la concussion et la mise à sac .
    Mécaniquement nous sommes conduits vers le ravage et la dévastation.
    Impossible d’endiguer les razzias et les saccages à venir.
    Qu’ils tombent donc à la renverse ces « grands cadavres où les vers se sont mis ».

  7. Eh ben, suis pas millénariste pour 2 sous, d´autant que j´aime pas les sous, c´est vous dire !
    Mais quand ça commence à causer en latin et que l´Histoire antique et la mythologie sont de sortie,ça sent l´Apocalypse. Mais au sens réel, la levée du voile.

    C´est une Révolution ? non Sire, c´est un changement d´Ère

    tâchons de pas en faire une religion, faisons-en de l´économie-politique.

    1. @Vincent Wallon le 13 juillet 2011 à 12 h 44

      De la critique de l’éco-pol, et même de ses fondements, plutôt. One more step ahead.

      1. Oui schizosophie, mais faire de l´économie-politique en tant que science (et pas que religion), c´est critiquer l´économie-politique. Une science n´est une science que si elle se critique elle même en permanence. Me trompe-je ?

  8. le capitalisme tend à la concentration-avec les machines l’informatique et l’internet les usines et services peuvent etre dirigés par très peu de salariés-et les profits sont toujours là!!
    au peuple on distribue des miettes-et les politiques le savent et s’accrochent à leur fauteuil par tous les moyens-les financiers et les grands patrons en profitent-C’est tu me tiens par la barbichette!!!
    je me demande si pour eux l’objectif ce n’est pas l’éradication des pauvres et de tous ceux qui contrecarrent leur vies-heureusement l’argent ne nourrit pas le corps et est difficile à digérer-
    ils auront toujours besoins de serviteurs pour assurer leur survie -à ces derniers de bien se défendre

    1. la richesse est elle plus concentrée aujourd’hui qu’elle l’était il y a cinquante, cent ou deux cent ans? non
      En fait, dans tous les pays de l’OCDE et depuis une trentaine d’années on assiste au même phénomène, l’inversion du processus de démocratisation de la richesse apparu depuis le début du capitalisme. On repart tout droit vers le féodalisme.

      Le capitalisme est il a proprement parler, concentrationnaire de la richesse? Non, mais quand les politiques qui sont supposés le réguler, abdiquent leurs responsabilités, il est clair qu’il le devient.

      1. la richesse est elle plus concentrée aujourd’hui qu’elle l’était il y a cinquante, cent ou deux cent ans? non
        En fait, dans tous les pays de l’OCDE et depuis une trentaine d’années on assiste au même phénomène, l’inversion du processus de démocratisation de la richesse apparu depuis le début du capitalisme. On repart tout droit vers le féodalisme.

        Le capitalisme est il a proprement parler, concentrationnaire de la richesse? Non, mais quand les politiques qui sont supposés le réguler, abdiquent leurs responsabilités, il est clair qu’il le devient.

        Vous aimez la nage à contre-courant Chris…

        1/En 1977, la tranche de 1 % de la population américaine qui avait le niveau de richesse le plus élevé absorbait 9 % du revenu de la nation. En 2007, ce centile le plus riche des Américains en drainait 24 %.

        2/ Le capitalisme est à proprement parler concentrationnaire de la richesse, précisément parce que l’argent appelle l’argent, il « travaille » comme les financiers aiment à dire (bien que personnellement je n’ai jamais vu l’argent travailler, seulement des hommes et des machines). Les intérêts, les dividendes, etc.

      2. @Julien Alexandre,

        en quoi votre point 1. infirme t’il ce que j’ai écrit? Nous savons tous que la richesse est aujourd’hui plus concentrée qu’elle l’était il y a trente ans, c’est ce que j’écrit, inversion du processus de démocratisation de la richesse.
        Mais il n’en a pas toujours été ainsi depuis le début du capitalisme: en fait les années 70 représente un moment historique remarquable celui où la richesse était la moins concentrée et où les inégalités de revenus étaient les moins prononcées. elle était beaucoup moins concentrée qu’elle ne l’était au début du XIXeme siècle.
        Dire que « le capitalisme est concentrationnaire de richesse » c’est dire un contre sens historique majeur. Si on prend au niveau mondial, les études de Bourguignon et Morrisson (2001) font état d’un pourcentage de la population mondiale vivant en dessous du seuil de pauvreté de l’ordre de 85% en 1820. Aujourd’hui il est de l’ordre de 20%.

        Vous pouvez aussi regarder les séries historiques sur les indices d’inégalité dans différents pays : diminution des inégalités depuis le début du XIX eme siècle jusque dans les années 1970, puis invérsion du processus.

        Quand à votre point 2. cela serait vrai si le capitalisme ne faisait que rapporter des intérêts aux capitalistes, or il se trouve qu’il aide aussi à la croissance de la valeur ajoutée. Il est clair que dans la répartition de valeur ajoutée entre capitalistes et travailleurs, si la part qui revient au capital croît par rapport à celle qui revient au travail, il y aura concentration de la richesse. Dans le cas inverse, cela sera anti-concentrationnaire. Ce que l’on observe c’est exactement ce que j’ai expliqué précédemment : dans la majeure partie de son histoire, le capitalisme vit la part revenant au travail augmenter, depuis trente ans, c’est le contraire.

  9. Errare humanum est, perseverare diabolicum

    quand je disais que François Leclerc était un homme de lettres … il contemple la langue de bois en utilisant une langue morte !
    (ave Paul)

  10. Selon de premières fuites, six banques espagnoles, une autrichienne et sans doute une grecque ne passeraient pas l’épreuve, deux Landesbanken allemande y parvenant de toute justesse.

    C’est drôle. Les banques françaises ne sont pas concernées alors qu’il y a moins de 6 mois elles étaient très loin des ratios de Bâle III.

    Je pense que ces stress tests sont encore une fumisterie.

    Il ne faut pas se voiler la face. Les dirigeants européens ne sont peut être pas si stupides qu’on le pense. On est en train encore une fois de transférer des dettes privées vers le public.

    Encore et toujours l’adage : « Privatisation des bénéfices et nationalisation des pertes »

    Bref. Rien de changé.

  11. Après avoir creuser le déficit public de 400 Milliards d’euros en 4 ans on vient nous parler maintenant de « graver dans le marbre » la soit-disante « règle d’or » pour appliquer ce qu’on pas fait.? Mais de qui se moque-t-on.? C’est vraiment prendre le contribuable qui entretient cette « maffia politique pour un « Con ».!.

  12. Ce qu’on devrait faire tout de suite pour arrêter la crise systémique actuelle, selon Santiago Niño Becerra (économiste de gauche qui avait prévu la crise actuelle en 2004):

    http://lacartadelabolsa.com/leer/articulo/cura

    En gros: mettre tous les grands pays plus les pays producteurs de pétrole autour de la table, fermer pendant 1 mois les marchés, « congeler » les taux de change, sortir à la lumière toutes les dettes pourries des banques, intervenir celles qui sont en position délicate, analyser à fond toutes les dettes des états, réguler tout type d’offre monétaire, faire une amnistie fiscale générale et supprimer tous les paradis fiscaux tout de suite après, analyser avec des critères techniques et pas politiques les dépenses de chaque état et les ajuster aux besoins, partager les matières premières en fonction des besoins et des disponibilités…

    Les dix pays les plus exposés à la dette des PIIGS (Portugal, Irlande, Italie, Grèce et Espagne):

    France: 646 Mds $
    Allemagne: 522 Mds $
    Royaume Uni: 374 Mds $
    Hollande: 150 Mds $
    Espagne: 126 Mds $
    Belgique: 78 Mds $
    Suisse: 56 Mds $
    Portugal: 45 Mds $
    Autriche: 36 Mds $
    Irlande: 31 Mds $
    http://lacartadelabolsa.com/leer/articulo/los_10_sistemas_bancarios_mas_expuestos_a_los_piigs

    En Espagne, après les changements de pouvoir dans les Autonomies, les chiffres réels de la dette des régions commencent à sortir. Ceux de la région de Castilla-la-Mancha sont catastrophiques: le déficit autorisé pour 2011 était de 1,3 %, le déficit avoué par l’ancien gouvernement de 1,7 % et le déficit réel de plus de 4 %.

    http://politica.elpais.com/politica/2011/07/13/actualidad/1310543804_436031.html

  13. Cette Europe court à sa perte, c’est une Europe de banquiers et non de peuples.
    Le ver était dans le fruit dès qu’elle fut portée sur les fonds baptismaux en 1957, mais le projet a pu faire illusion auprès des peuples jusqu’à la fin du XXième siècle, en grande partie parce que la gauche a fait croire que ce projet permettrait de faire émerger une Europe sociale.
    Or il n’en a rien été, c’est même le contraire et la gauche n’a plus grand chose à dire sur l’Europe, si ce n’est se rallier au projet de grand marché de la banque et de la finance.
    Décidément la gauche sera toujours décevante, elle sera toujours à la traîne de l’histoire, forte en paroles et faible en acte.
    Dans cette Europe les suzerains sont les banquiers et les financiers, les politiques sont les vassaux et les peuples sont les serfs. Cette Europe ne fait plus envie, cette Europe n’est plus porteuse de rêve pour les peuples, mais synonyme de rigueur et de sacrifices sans fin; sacrifices, qui plus est, très inégalement et injustement répartis. C’est pourquoi elle va se désintégrer et l’euro avec.
    Il n’y a pas besoin d’être grand clerc, ou grand prophète pour le prédire. Ce n’est plus qu’une affaire de temps, car les banquiers ne veulent rien lâcher.
    Voilà que maintenant ils enjoignent à leur vassaux de faire écrire dans les constitutions nationales un article limitant les déficits publics, l’Allemagne l’a déjà fait et la France actuelle, plus vichyste que gaulliste se propose de le faire d’ici l’automne par un vote des 3/5 au congrès.
    Les peuples en ont assez, d’abord d’avoir été abusé (en particulier par la gauche de gouvernement, la droite affairiste, elle, profite de l’opération sans états d’ âme), ensuite parce qu’on les prive chaque jour du peu de souveraineté nationale qui leur reste, sans espoir de voir naître une souveraineté au niveau européen. Cette Europe du servage et non de l’émancipation, cette Europe doit être détruite.
    Et en fait elle est en train de s’autodétruire et c’est tant mieux. Que l’on puisse enfin dire: « l’Europe est morte, vive l’Europe! ». Une autre Europe où la souveraineté des peuples ne sera pas bafouée et où les banques et les marchés seront remis à leur place, qui est celle de moyens et non de fins.
    En attendant la soumission des partis de droite et de gauche de gouvernement aux dictats des banques et de la finance, ne peut qu’affaiblir chaque jour un peu plus la démocratie dans les état-nations, et renforcer d’élections, en élections les partis extrémistes et plus particulièrement les rouge-bruns.

    1. Vous perdez votre temps à fantasmer une autre Europe en pensant que l’actuelle est morte(1). Non, l’Europe ne va pas s’écrouler ! Ça c’est de la pseudo prophétie auto-réalisatrice pour se donner bonne conscience et se la couler douce.

      L’approche guerrière du monde qui consiste à tout raser pour reconstruire est passée de mode. Le maître mot aujourd’hui est «évolution».

      Il ne faut donc pas consacrer son énergie à l’élaboration d’un nouveau monde sorti de nul part, mais plutôt à comment faire évoluer le monde actuel.

      Mais pour cela, comme je l’ai déjà dit sur ce site, il faut d’abord que l’humanité se fixe un nouveau cap. Elle ne peut le faire que mondialement et démocratiquement. Ce qui suppose l’instauration d’un gouvernement mondial démocratique. Temps que nous n’aurons pas défini ce cap, nous continuerons à nous noyer dans un verre d’eau. Et aucune solution ne sera bonne pour l’économie puisqu’elle ne saura toujours pas quel monde elle doit servir; c’est pourquoi elle est aujourd’hui son propre maître.

      (1) Ce qui ne doit pas empêcher les idéaux et les utopies

      1. « Vous perdez votre temps à fantasmer une autre Europe… »

        et

        « il faut d’abord que l’humanité se fixe un nouveau cap. Elle ne peut le faire que mondialement et démocratiquement. Ce qui suppose l’instauration d’un gouvernement mondial démocratique… »

        Oui, oui, ben oui… comme dirait Nicolas S.

      2. @Taneleo

        il faut d’abord que l’humanité se fixe un nouveau cap. Elle ne peut le faire que mondialement et démocratiquement

        Rien que ça ?
        En attendant le gouvernement mondial et démocratique, on a quand même le droit, ou plutôt le devoir d’agir à l’échelle où on peut le faire, c’est plus ou moins vain, plus ou moins utile, mais il y a 2 bonnes raisons à l’action:
        1) ça évite la dépression
        2) le futur gouvernement mondial et démocratique sera bien à la peine pour définir quoi que ce soit si les citoyens n’ont pas un peu expérimenté.

        Et de toute façon, quand on aura notre gouvernement mondial et démocratique, on s’emmerdera tellement, qu’on en trouvera bien quelques uns pour tout casser.

        Cordialement

      3. …il faut d’abord que l’humanité se fixe un nouveau cap.

        C’est en cours. Il s’agit de la mise en place d’une économie durable. D’un mariage de coeur et de raison du progrès et de l’écologie.
        Est-ce que la conception actuelle de la liberté va survivre à ce projet?
        Est-ce que le besoin d’agir dans l’urgence ne va pas élire des gouvernements écolo-autoritaires? De mon point de vue, il faut mettre en haut de la pile des exigences démocratiques nouvelles pour nos décisions la prise en compte de toutes les objections argumentées et de tous les objecteurs (consentement), sinon, nous en resterons à notre démocratie-cause-toujours.

      4. Ce qui suppose l’instauration d’un gouvernement mondial démocratique

        Autant dire quand les poules auront des dents!!!
        C’est encore plus utopique, que de perdre son temps

        à fantasmer une autre Europe

        .

        gouvernement mondial démocratique

        c’est un oxymore et les armes n’ont malheureusement pas fini de parler.

      5. @ Jean Valjean,

        Soyez explicite, je ne peux pas me mettre dans les logiques de tout le monde.

        @ Joan,

        La gouvernance mondiale existe déjà. Ce sont toutes ces organisations, groupements qui ont un pouvoir d’action à l’échelle mondiale : banque mondiale, ONU, OMC, OMS, etc…

        Cette gouvernance n’est tout simplement pas cimentée actuellement pour former un gouvernement. Et plus nous fermons les yeux sur cette gouvernance mondiale, et moins elle est démocratique. Ou dit autrement, si on veut que cette gouvernance soit démocratique, il faut déjà reconnaître qu’elle existe (que ça nous plaise ou pas), puis demander alors à avoir un vrai gouvernement mondial.

        Quant à défaire l’Europe, on a tout à y perdre, et probablement rien à y gagner. D’autant plus que ça va à l’encontre de l’histoire, qui se trouve elle dans la mondialisation qui n’est autre qu’un darwinisme civilisationnel.

        @ hema,

        1 – Le monde d’aujourd’hui a énormément changé et n’a plus rien à voir avec celui d’il y a ne serait-ce que 15 ans (mondialisation, progrès technique, etc…). Il nous faut alors décider de nouveau du monde dans lequel nous voulons vivre, de ce que nous voulons faire pour occuper l’humanité.

        2 – Dans un monde globalement mondialisé, où une entreprise produit dans tel pays mais assure la hotline dans un autre pays, où nous avons l’obligation de prendre des objectifs communs (écologie, santé, etc…), et plus généralement puisque aujourd’hui le monde vibre sur le même diapason, nous ne pouvons que prendre les grandes décisions de l’humanité sur une échelle mondiale.

        C’est pourquoi aujoud’hui il est nécessaire d’établir un nouveau cap pour l’humanité. Que celui-ci ne peut l’être que mondialement. Et si on veut un droit de regard dessus, il faut que ce soit démocratique.

        @ Michel MARTIN,

        Si la définition d’un nouveau cap est bel et bien en cours, il est dommage que ce soit si confidentiel…

        Pour la notion de liberté, j’ai tendance à penser que plus nous sommes nombreux, plus les règles sont strictes et dirigistes.

        Concernant l’écolo-autoritarisme, cela dépendra de l’évolution de notre environnement naturel. S’il connaît des changements majeurs dans un avenir très proche, il est effectivement probable que cela devienne un sujet sur lequel on ne plaisantera plus du tout.

      6. @Taneleo

        J’essaye d’expliquer qu’il n’y a pas de peuple européen, ce qui explique qu’il est difficile de construire une démocratie européenne. Et vous, vous me répondez qu’il y a une démocratie mondiale. Je crois que nous divergeons totalement.
        S’il n’y a pas de peuple européen, à fortiori il n’y a pas de peuple mondial, donc une démocratie mondiale est une chimère, encore plus grande qu’une démocratie européenne.
        Tout au plus y-a-t-il des institutions qui gèrent les rapports de force entre Etats si possible de manière pacifique, mais ce n’est pas toujours le cas: inutile de vous rappeler les guerres d’Afghanistan, d’Irak et de Lybie pour ne citer que les cas les plus récents.
        C’est sans doute un progrès, mais ce n’est certainement pas la démocratie mondiale.
        La défunte SDN, n’a pas empêché la deuxième guerre mondiale et l’OMC n’empêche pas le naufrage du Titanic occidental.
        Disons pour employer un mot à la mode qu’il y a des organes de gouvernance au niveau mondial, mais quant à parler de démocratie mondiale c’est une autre affaire.
        La démocratie c’est un beau concept, mais dans la pratique il y a loin de la coupe aux lèvres.
        Quand je dis cela je ne pense même pas à la démocratie directe, je pense à la démocratie représentative.

      7. Je ne dis pas qu’il existe une démocratie mondiale, mais je dis qu’il faudrait une démocratie mondiale, ou du moins une base démocratique commune.

        Mais il semble que vous parlez d’un point de vue plutôt pratique, alors que je reste dans le théorique. Alors effectivement, ça coince… car en effet avant d’avoir une démocratie européenne, il faudrait déjà un sentiment européen…

        Pour la démocratie, un des problèmes est que pour une «bonne» démocratie, il faut que les gens s’y investissent. Et les gens n’en n’ont pas le temps, si ce n’est pas l’envie. C’est aussi un vrai sujet dont il faudrait débattre.

      8. @tous les « posteur »

        Sur le gouvernement mondial et démocratique…. pas simple, il y a tout de même, il me semble, une tendance vers l’écolo-fascisme qui se renforce.
        http://www.dailymotion.com/video/xf1c5q_ecofascist-propaganda-10-10-no-pres_webcam#from=embediframe
        Dans un genre plus soft, Yves Cochet n’est pas beaucoup plus rassurant,
        http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/07/13/dernieres-vacances-avant-la-recession_1548290_3232.html.

        Perso, je suis beaucoup plus convaincu par une multitude d’actions de résistance (joyeuses si possible) multiformes et interconnectées (à mon avis, ça a commencé, mais c’est pour l’instant quasi-invisible au milieu du déluge d’information et de propagande qui nous assomme), pour illustrer mon propos je n’ai pas trouvé mieux que Miguel BENASAYAG dans cette vidéo (environ 30 minutes les 5 videos).
        http://www.dailymotion.com/video/xiipo8_miguel-benasayag-1_news
        http://www.dailymotion.com/video/xiipqq_miguel-benasayag-2_news
        http://www.dailymotion.com/video/xiipud_miguel-benasayag-3_news
        http://www.dailymotion.com/video/xiipv3_miguel-benasayag-4_news
        http://www.dailymotion.com/video/xiipvi_miguel-benasayag-5_news

        Cordialement,

      9. @Taneleo

        il faudrait une démocratie mondiale

        dans l’idéal je suis d’accord, mais on en est très loin, très, très loin.

        il faudrait déjà un sentiment européen

        là il aurait fallu depuis au moins 30 ans que les gouvernement impulsent une politique éducative commune, pour former de nouvelles générations maîtrisant plusieurs langues et ayant une connaissance minimale de leurs histoires et cultures mutuelles et conscience de l’intérêt de construire une maison commune.

        il faut que les gens s’y investissent. Et les gens n’en n’ont pas le temps, si ce n’est pas l’envie

        Les gens n’ont pas le temps, c’est vrai surtout si l’on organise la société pour qu’ils aient de moins en moins le temps: » travailler plus pour gagner plus », partir toujours plus tard à la retraite, mais surtout travailler plus pour rembourser les emprunts aux banques puisque les salaires fondent. L’économie de marché basée sur la concurrence non loyale, ne permet effectivement pas de dégager du temps pour s’occuper des affaires de la cité. Est-ce voulu ? Je crains que oui, en partie au moins.
        Les gens n’en ont pas envie, je pense surtout qu’ils considèrent qu’ils n’ont aucune prise sur les décisions prises en leur nom. Ce phénomène s’est aggravé par le fait que ceux qui gouvernent en leur nom, bafouent les résultats des urnes quand il ne leur convient pas.
        Les pouvoirs ont de tout temps été cyniques: « Du pain et des jeux »; ils préfèrent en effet éviter l’intrusion du peuple dans la prise de décision. Le princes, cyniques, ont toujours pensé que le peuple se fichait que le pouvoir soit corrompu, du moment qu’il avait du pain dans son assiette et des jeux pour se distraire. Qu’on le déplore ou non ce n’est pas tout à fait faux. Machiavel ne m’aurait pas contredit.
        Ceci dit il faut qu’ils se méfient quand le pain vient à manquer et que les jeux ne suffisent plus à faire oublier les crampes d’estomac. Or avec la crise qui se profile à l’horizon, il est à craindre que l’on se trouve dans ce dernier cas de figure.
        Enfin sur un plan personnel je trouve regrettable que « les gens » ne s’intéressent pas davantage aux affaires de la cité, à la politique, car le politique finit toujours par s’intéresser à eux, quoi qu’il arrive. Mais il est vrai que cela demande un effort pour se former et s’informer et donc une culture générale minimale et du temps…
        Or le cycle de vie dans le modèle consumériste dominant est plutôt: boulot, endettement, supermarché, téléréalité abrutissante, dodo et vacances de masse. Ce que j’appelle la roue du hamster.
        Il faudrait plus de blogs pédagogiques comme celui sur lequel nous débattons, pour intéresser plus de monde à la chose publique.

    2. @ Taneleo

      C’était de l’ironie. Vous trouvez sérieusement qu’il sera plus facile de mettre en place un gouvernement mondiale que de réformer l’Europe ?

      Tout à fait entre nous, ce gouvernement mondiale existe de fait, il s’appelle Oligarchie Mondialisée, c’est lui qui décide pour vous et qui se sert de votre gouvernement (de paille) pour arriver à ses fins.

      Pour terminer, vous ne le savez pas encore mais nous sommes (l’Europe de façon générale) en guerre contre les Etats-Unis, guerre virtuelle certes (pour le moment) mais guerre quand même. Remarquez je dis contre les Etats-Unis, ce n’est pas tout à fait cela,contre l’Oligarchie Mondialisée qui est installée aux USA, pas le peuple américain lui-même. Les grosses Bertha américaines (Fitch Standard & Poor, Moody’s) tirent à boulets rouges sur l’Europe en ce moment, je ne sais pas si vous avez remarqué, l’idée est de couler le Titanic Europe avant que le Titanic USA ne coule de lui-même, alors un gouvernement mondiale…

      1. @ Jean Valjean,

        J’ai compris des propos que je commentais, non pas qu’il était question de réformer l’Europe, mais de défaire celle actuelle pour en refaire une autre.

        Les acteurs de la guerre économique qui se déroule actuellement et les acteurs du gouvernement mondial ne sont pas les mêmes, ou pas tout à fait les mêmes. Ce qui fait qu’un tel gouvernement n’est pas impossible à envisager. Cela ne le rend pas simple pour autant, il est vrai.

      2. ////////C’est pourquoi aujoud’hui il est nécessaire d’établir un nouveau cap pour l’humanité. Que celui-ci ne peut l’être que mondialement. Et si on veut un droit de regard dessus, il faut que ce soit démocratique.//////

        «  » »Et le vieux con nous dit d’avancer »
        Le « vieux con » de Grahem , c’est la tentation constructiviste . Curieux autisme qui nous fait croire a cette illusion malgres ses échecs répétés .

    3. @hema

      Tendance à l’écolo-fascisme: cette vidéo est quand même caricaturale et vise surtout à discréditer le courant écologique.

      Pour ce qui est de Yves Cochet, il est fidèle à lui-même et continue à enfoncer les clous du Peak Oil et du Second Principe de la Thermodynamique. Et il n’a pas vraiment tort.

      Enfin Miguel Benasayag a une approche très pragmatique « bottom up » et non « top down » pour parler bon français, ou si vous préférez immanente, plutôt que transcendante.
      Je me souviens qu’il avait un petite chronique le matin sur France Culture avant l’élection de 2007.
      Un matin il a osé dire qu’un grand nombre des propositions du programme du FN étaient reprises dans le programme du candidat Sarkozy. Huit jours après il était débarqué, depuis on a le matin sur France Culture les plus « politiquement correct » Alexandre Adler et Gérard Slama. Il est très important, en effet, de ne pas « subvertir » les esprits aux heures de grande écoute.

      1. @joan

        Tendance à l’écolo-fascisme: cette vidéo est quand même caricaturale et vise surtout à discréditer le courant écologique

        Il semble, à lire l’article d’AGORAVOX, http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/climat-la-democratie-menace-la-97052 que la vidéo ait été financée par une organisation « écolo » (tendance croissance verte et green-washing, la même qui finance aussi YAB) la vidéo a été retirée ensuite car jugée scandaleuse, et je veux bien admettre que c’est du 2° degré, mais c’est peut-être aussi du 3° degré (avec les anglais…)
        Quand à Yves COCHET, il est certes cohérent avec lui-même et depuis longtemps, il est peut-être même visionnaire lorsqu’il parle de 2 milliard d’habitants maximum (je ne le crois pas), mais ça ne veut pas dire qu’il soit forcément un parangon de la démocratie.

        Enfin Miguel Benasayag a une approche très pragmatique « bottom up » et non « top down » pour parler bon français, ou si vous préférez immanente, plutôt que transcendante.

        Bien formulé, je persiste à penser que si il n’y pas d’approche immanente, l’approche transcendante qui se prépare risque de pas être piquée des hannetons.

    1. Si c’est vrai et adopté, c’est tout bonnement effrayant… et c’est un euphémisme.
      Cependant, je profite de ce message, pour vous remercier tous, autant les auteurs de billets que tous les participants du forum. Malgré toutes les mauvaises nouvelles et les descriptions du système dans lequel nous vivons actuellement, la prise de conscience et l’alimentation du sentiment de révolte que cela occasionne vont certainement pousser à moyen terme à l’action (quelle que soit la forme qu’elle prenne).

      Encore une fois: merci à tous

    2. En fait, la question que je me pose est la suivante:
      -Est ce un cas isolé pour répondre à une situation exceptionnelle?
      -Est ce le fonctionnement normal de la commission (et de ses affidés)?
      Dans le premier cas, c’est une folie, et on reviendra dessus, dans le 2°, ça ne va pas faire plaisir à Tanéleo, mais je crois qu’il faut casser cette construction européenne qui a visiblement un vice de conception (comme de nombreuses personnes sensées (ou pas) l’on vu en 2005, et je dis pas ça pour moi, je fais partie de ceux qui ont voté oui, un peu à reculons , mais oui quand même).

      1. Et moi je fais parti de ceux qui auraient souhaité voter OUI à une constitution européenne, une authentique Constitution. Mais j’ai voté NON à une constitution qui figeait dans le marbre un modèle économique, un peu comme celle de l’ancienne URSS, le modèle étant cette fois aux antipodes du collectivisme.

      2. @ hema

        Comme on dit: « Chat échaudé craint l’eau froide. ». Pour ma part je n’ai pas été très lucide en 1992, lors du référendum pour le Traité de Maastricht. J’étais alors enthousiaste pour le OUI, et je voyais en l’Europe un avenir si ce n’est radieux, en tout cas un projet exaltant; quelques années plus tard quand j’ai vu la tournure que prenaient les événements, j’ai comme le corbeau de la fable: honteux et confus, juré mais un peu tard que l’on ne m’y prendrait plus.
        Pour moi le renard, avait pris tantôt le visage de Mitterrand, tantôt celui de Delors.

  14. Les cartes ont été distribuées
    il suffit de fermer les marchés et de laisser couler.

    Les échanges entre banques vont s’arrêter faute de confiance dans les contreparties.
    Nous sommes revenus au point de départ d’avant Hélicoptère Ben.

    Le plus grand Crédit Crunch Mondialisé va se dérouler sous vos yeux dans les semaines qui viennent et probablement surtout en octobre.

    Ceux qui ont les bonnes cartes s’en tireront les autres non.
    Et après, qu’y a t il de plus injuste ?
    – continuer à enrichir les voleurs
    – ou découvrir ceux qui vont se faire prendre la main dans le sac.

    Les petits perdront peu de toute façon, et les gros ont des réserves et des amis.

    Les retraites par répartition ne perdront pas grand chose de plus que ce que les délocalisations leur ont déjà pris.

    Les retraites par capitalisation disparaîtront mais vous étiez prévenus. Les actions et les obligations c’est risqué.

    Même les volcans islandais finissent par se calmer.
    Une affaire qui va faire Pfuiiit en se dégonflant.

    Et tout le monde jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.

    L’Europe c’est quoi ?
    – une commission indépendante
    – une armée indépendante
    – une banque indépendante

    Peut être que si le parlement européen qui est la seule instance élue reprenait un peu le contrôle de ces trois machins qui fonctionnent tous seuls dans leur coin on y verrait un peu
    plus clair. Mais ce n’est pas sûr, alors à quoi bon ?

    1. Oui, le « Daily Telegraph » s’excite beaucoup sur la dette publique – 60 % actuellement du PIB, ce n’est pas si terrible. Le message est le suivant : il faut couper dans les dépenses publiques, notamment dans les retraites des fonctionnaires et surtout dans le système de soins (message subliminal : il faut pri-va-ti-ser le système de santé).

      Le « Daily Telegraph » est moins virulent quand il s’agit de la dette privée. Quand le gouvernement Cameron triple les frais d’inscription en fac, ça ne le dérange pas outre-mesure que des centaines de milliers d’étudiant s’endettent auprès des banques pour financer leurs études. Il est vrai que – en dessous d’un certain seuil de revenu une fois dans la vie active -, les prêts aux banques seront remboursés par l’Etat. Qui a dit que le capitalisme, c’était un communisme pour les riches ?

  15. Le général de Gaulle (un visionnaire ?) disait en février 1965:
    « Le fait que beaucoup d’Etats acceptent par principe des dollars au même titre que de l’or pour les règlements des différences qui existent à leur profit dans la balance des paiements américaine, ce fait entraîne les américains à s’endetter, et à s’endetter gratuitement vis-à-vis de l’étranger, car ce qu’ils lui doivent ils le lui payent, tout au moins en partie, avec des dollars qu’il ne tient qu’à eux d’émettre.
    Etant donné les conséquences que pourrait avoir une crise qui surviendrait dans un pareil domaine, nous pensons qu’il faut prendre à temps les moyens de l’éviter. Nous estimons nécessaire que les échanges internationaux soient établis comme c’était le cas avant les grands malheurs du monde, sur une base monétaire indiscutable et qui ne porte la marque d’aucun pays en particulier.
    Quelle base ? En vérité on ne voit pas qu’il puisse y avoir réellement de critère, d’étalon, autre que l’or. »

    S’il était possible à M. Leclerc ou à M. Jorion de dire ce qu’ils en pensent ? D’expliquer « l’impossibilité » éventuelle d’un tel projet ?
    L’or pourrait être une monnaie mondiale, une monnaie neutre. Chaque devise nationale pourrait être convertible en or et donc toutes les monnaies pourraient être convertibles entre elles.
    En raison de sa stabilité, de son « éternité », de sa neutralité, de sa simplicité, l’étalon or n’aurait-il pas tendance à réduire les « guerres des monnaies », l’inflation et la déflation ? Ne limiterait-il pas la création artificielle de la masse monétaire, et par là même les dettes et les déficits abyssaux des états ?
    L’Euro, s’il était resté une monnaie commune et non pas unique, adossé à des réserves d’or détenues par la BCE (réserves abondées par chaque état au prorata de sa masse monétaire), ne donnerait-il pas toute confiance aux « marchés » ?
    Si le monde n’en veut pas, si l’Europe n’en veut pas, la France pourrait-elle, seule, en sortant de la zone Euro, adopter l’or comme étalon monétaire ?
    Le Bancor basé sur un panier de monnaies : Cela suffirait-il ? Ne faudrait-il pas inclure un pourcentage conséquent d’or ?
    La monnaie papier n’est en fait qu’une reconnaissance de dettes, mais qui physiquement n’a aucune valeur. Elle ne repose que sur la confiance, que sur l’espoir que son pouvoir d’achat sera pérenne. Qu’en est- il aujourd’hui de cette confiance ? Que valent ces milliards et ces milliards créés à partir de rien ?

    1. La première partie, c’est répéter ce que lui disait Jacques Rueff. Le passage sur l’or, c’est une illusion partagée par tous ceux qui ne comprennent pas comment fonctionne une monnaie, que c’est un simple système de confiance partagé par tous ceux qui savent qu’il y a un État, et qu’il dispose d’une police et d’une justice qui mettront les faux-monnayeurs en prison. Pas besoin de métaux précieux qui « répliquent » la richesse évoquée par la somme indiquée.

      Sur Rueff, et le mécanisme qu’évoque de Gaulle : Le capitalisme à l’agonie (Fayard 2011 : 183-184) :

      « En fait, les réserves en dollars que se constituent les autres nations ne sont bien sûr pas conservées sous forme de devises : elles les utilisent à acquérir de la dette américaine sous toutes ses formes, ce qui leur permet de collecter des intérêts. Cela induit ce qu’on appelle une stérilisation de la dette : les dollars créés en excès de ceux qui sont nécessaires à la circulation domestique (équivalant à la richesse créée localement) reviennent au pays sous la forme d’un financement de la dette américaine par les nations qui utilisent le dollar comme monnaie de réserve. D’où un effet pervers que Jacques Rueff a bien décrit dans un échange avec Fred Hirsch :

      « Lorsqu’un pays dont la devise est une monnaie de référence connaît un déficit de sa balance des paiements – à savoir, par exemple, les États-Unis –, il règle la nation créancière en dollars qui finissent par aboutir à sa banque centrale. Mais ces dollars ne sont d’aucune utilité à Bonn, Tokyo ou Paris. On les retrouve le jour même à New York sur le marché des capitaux, si bien qu’ils sont de retour sur leur lieu d’origine. La nation débitrice n’a donc pas perdu ce que la nation créditrice a gagné. Du coup, la nation débitrice ne ressent à aucun moment les effets d’un déficit de sa balance des paiements. »

      Et Rueff d’ajouter de manière imagée :

      « S’il existait entre mon tailleur et moi un accord tel que tout l’argent que je lui verse me revient le jour même comme un prêt qu’il m’accorde, je n’aurais jamais aucune objection à lui acheter davantage de complets » (Rueff & Hirsch 1965 : 3 ; cité dans Costabile 2010 : 8-9).

      1. Tout d’abord, merci d’avoir pris le temps de répondre « un peu ».
        « c’est une illusion partagée par tous ceux qui ne comprennent pas comment fonctionne une monnaie » : Pourtant les adeptes de l’adoption de l’or en tout ou partie pour créer une monnaie internationale de réserve semblent de plus en plus nombreux et parmi eux des économistes de renom.
        « qu’il y a un État, et qu’il dispose d’une police et d’une justice qui mettront les faux-monnayeurs en prison » : Je doute que la police et la justice puissent être un rempart contre les excès « monétaires » (mais pas seulement) d’un état.
        « la nation débitrice ne ressent à aucun moment les effets d’un déficit de sa balance des paiements » :
        Vous semblez avancer deux éléments contradictoires dans vos deux paragraphes : une balance des paiements est toujours équilibrée : l’équilibre s’obtient par une augmentation des besoins de financements, donc d’une augmentation de la dette et des intérêts qui vont avec.

      2. Effectivement , pas besoin d’or , s’il y a la confiance , c’est un idéal dont on peut réver .
        Rueff comme de Gaulle ont un doute , et méme plus …
        Il faudrait aussi remarquer qu’ à l’époque l’or était quasiment confisqué par les US . En s’opposant ils prenaient un gros risque , la réponse n’a pas tardé , Mai 68 !
        La leçon a porté : plus personne n’ose ! Qui aurait aujourd’hui l’autorité de De Gaulle ?
        Toutefois la Nation a suivi , les Français détiennent plus d’or que la Banque de France , la prise
        de risque n’a pas été complétement vaine .

      3. Il faudrait aussi remarquer qu’ à l’époque l’or était quasiment confisqué par les US . En s’opposant Rueff et de Gaulle prenaient un gros risque , la réponse n’a pas tardé , Mai 68 !

        Arf arf arf arf… Un seul mot, un seul : grandiose… arf arf arf… je suffoque.. arf arf… j’agonise.. arf… je meurs.

  16. Derniers SOS avant l’effondrement de la zone Euro PDF Imprimer Envoyer
    Mercredi, 13 Juillet 2011 11:35

    Mondialement les avertissements de l’effondrement de la zone euro fusent. Le sujet est enfin ouvertement traité dans les médias de masse. Il devient de plus en plus clair que les plans de sauvetage ne sont qu’une illusion. Ils sont mathématiquement impossibles. – Le canot de sauvetage n’a qu’une capacité limitée. Si un trop grand nombre de personnes se noyant veulent y monter, le naufrage complet est assuré. L’Euro coulera-t-il? Et avec l’euro tout le système financier mondial?

    Michaela Heine pour news 26

    Pas vraiment surprenant mais très tardivement, le sujet de l’«effondrement de l’Euro » trouve désormais sa place dans les médias grand public de multiples pays européens, excepté en France! Ce que news 26 évoque depuis plus d’un an est traité aujourdhui dans le journal mainstream allemand « Die Welt » sous le titre:  »Les investisseurs se préparent à l’effondrement de l’Euro-zone. » Après de profondes recherches, aucun article dans ce sens est publié dans les médias français. Comme d’habitude on essaie de ne pas effrayer la population en lui cachant la vérité et on la privant de la possibilité de se préparer au pire…

    En revanche, parler de l’effondrement de la zone euro n’est désormais plus un tabou dans les autres pays. Les analystes conseillent à leurs clients de se préparer à un scénario d’horreur. Certains investisseurs misent apparemment déjà sur l’effondrement de la zone euro. »Le déclencheur est l’Italie », écrit Credit Suisse à ses clients. En outre, la maison japonaise Mitsubishi UFJ Securities a conseillé à ses clients de se préparer à cette éventualité. Le tabou de ne pas devoir en parler est en train de s’effriter.

    L’illusion du sauvetage

    Les plans d’aide et les tentatives de sauvetage sont mathématiquement tout simplement impossibles, car les candidats à la faillite de la zone Euro sont endettés à un point si élevés qu’ils ne peuvent pas être sauvés par le reste de la communauté. Si 75% de l’Eurogroupe sont en faillite, ils ne peuvent être sauvés par le «reste sain». Tout canot de sauvetage, et c’est bien connu, ne peut embarquer qu’un certain nombre de naufragés, sa capacité est limitée. Si un trop grand nombre de personnes se noyant tentent de sauter dessus, le bateau tout entier coule. C’est ce même sort qui menace les pays de l’Euro.

    Le sort de l’Italie montre que les problèmes peuvent frapper d’une minute à l’autre. Lorsque les taux d’intérêt explosent, rien ne peut les arrêter. L’impression donnée par les politiques que l’Italie pourrait se glisser également sous le ‘parapluie de sauvetage’ est un conte de fées. La réalité est que si l’Italie n’est plus capable d’emprunter sur les marchés ou si les taux d’intérêt montent trop haut, il n’y aura plusde sauvetage pour quiconque.

    Tous les mécanismes de secours ne sont que des maquillages. En fin de compte, même les plus grand pays de la zone euro – et, enfin, même la France – se retireront de l’FESF (Fonds Européen de Stabilité Financière), etc., tout simplement parce qu’ils ne pourront plus se sauver eux-mêmes, mais devront lancer leur propre SOS. Il restera seulement une poignée d’Etats qui devront se porter garants et payer pour les autres. Celui qui sait aditionner 1+1, se rend vite compte que cela est une impossibilité.

    Banqueroute, presque en faillite ou bientôt en faillite

    La Grèce

    L’Irlande

    Le Portugal

    La Belgique

    Espagne

    L’Italie

    France

    ________________

    Dette totale: 8.000.000.000.000 (8 Billions d’Euros)

    Pays restants

    Luxembourg

    La Finlande

    Pays-Bas

    L’Autriche

    Allemagne

    Si on ignore le Luxembourg et la Finlande, parce qu’ils sont si petits qu’ils ne contribueront guère à un sauvetage, seuls restent les Pays-Bas, l’Autriche et l’Allemagne, qui devraient sauver les autres.

    On pourrait bien sûr faire encore quelques calculs, le PIB, etc. , dans quelles circonstances cela peut être théoriquement encore possible? Mais c’est inutile. Même si les Allemands mettait à disposition l’épargne de la population entière qui se chiffre à environ 5 billions, ce ne serait pas suffisant. – Outre le fait qu’une telle mesure conduirait sans doute à une guerre civile si les épargnants des pays du nord devait sacrifier leur argent pour le reste de l’Europe.

    Mais l’amère vérité est la suivante: l’épargne est déjà partie. Si les pays du sud font faillite, il est pratiquement impossible que le Nord conserve son argent. Comme on le sait, l’argent = dette. Et les dettes se trouvent dans les pays du Sud. Si le Sud éclate et ne rembourse plus ses dettes, alors le Nord suivra.

    Inversement, certaines discussions proposent de laisser les pays du sud aller vers la banqueroute. Les banques des pays du nord recapitaliseraient ainsi leurs banques (ce qui couterait uniquement pour l’Allemagne 1 billion d’euros) et tout irait bien. C’est évidemment un calcul de dupe. Premièrement, il est pratiquement impossible de retirer 25% de leur épargne aux citoyens des pays du nord pour recapitaliser les banques. Deuxièmement, ces pays se trouvant dans un Euroland «mort» couleraient également. Troisièmement, la faillite de la périphérie conduirait à une tourmente mondiale avec un effondrement complet du système financier.

    L’économiste Martin Wolf décrit une situation inquiétante dans le Financial Times du 5 juin 2011 : « La zone euro, telle qu’elle a été conçue, a échoué. » Quant à Paul Krugman, prix Nobel d’économie en 2008, il utilise la métaphore d’un cœur de centrale nucléaire : « Selon moi, le niveau d’eau a tellement baissé que les barres de combustible sont à sec. Nous sommes entrés dans une zone de fusion. »

    Cette fusion semble inévitable dans tous les cas. Le dilemme: le sauvetage n’est plus possible. Il s’agit d’une situation typique d’un système monétaire en phase terminale. L’argent = la dette – et à un certain point, c’est fini. Petite consolation: ceci est arrivé à plusieurs reprises dans l’histoire de l’humanité. Peut-être un jour trouverons-nous un meilleur système.

    http://news-26.com/econmie/797-dernier-sos-avant-leffondrement-de-la-zone-euro.html

    1. @Dissy

      News26… C’est quoi, c’est qui, c’est où ce site, siouplait ?
      Les « articles » les plus lus, bon indicateur de qualité de la ligne éditoriale comme des visiteurs…

      Articles les plus lus :
      Ben Laden: quand le doute devient officiel
      Libye: Troisième guerre mondiale?
      ECEH: Attaque bactériologique contre l’Allemagne et l’UE?
      Japon: Fonte des noyaux dans 2 réacteurs – du plutonium dans le réacteur 3
      DSK: Une élimination TGV très suspecte
      Le nuage radioactif se dirige vers les USA, Californie
      La Suisse au bord de la faillite

      J’crois qu’ça m’suffira comme réponse.

    2. Dernier SOS avant l’effondrement, ho ho ho !
      En 10 ans l’euro à pris +55% par rapport au dollar ! (0.9 à 1.4), qui est-ce qui s’effondre ?
      Wolf, Krugman… le Financial Times… il serait quand même intéressant que tous ces grands économistes et autres prix nobel anglais ou américain, qui diffusent en permanence et toujours via les mêmes médias (au passage news-26 c’est vraiment de la merde) leurs messages apocaliptiques sur la zone euro depuis 2 ans, nous expliquent pourquoi l’euro est toujours aussi irrésistiblement haut.
      S’il était évident aux yeux des professionnels, qu’ils ne sont visiblement pas, que 75% de l’eurogroupe était en faillite, l’euro ne serait jamais encore à 1.4.
      N’avez-vous pas l’impression que les marchés tentent, bien aidés par les médias et les agences de notation, de pousser la zone euro aux forceps vers un système de gouvernance fédérale et d’endettement commun et de l’autre continuent à croire dur comme fer en l’avenir de l’euro ?

      1. Victoire à la Pyrrhus l’euro monnaie forte , parallélement nous nous sommes vidés des nos entre-
        prises . Faisons encore mieux 1.6 et nous ne vendront méme plus un airbus . Par contre nous n’aurons plus d’inflation , les matiéres premieres seront bon marché .
        L’ essence aura un prix ridicule , mais il n’ y aura plus que les fonctionnaires et les oligarques pour s’en servir les autres seront au chomage . Bravo !

      2. @ Armaggedon

        « Victoire à la Pyrrhus l’euro monnaie forte, parallèlement nous nous sommes vidés des nos entreprises »
        Faux : ce non sens sous-entend que les pays qui ont une monnaie forte ne peuvent avoir une industrie compétitive à l’exportation. Le plus beau contre exemple est l’Allemagne. Par contre se servir de ce type de message pour masquer ces propres faiblesses structurelles et politiques reste monnaie courante chez les vendeurs de soupe.

        « Faisons encore mieux 1.6 et nous ne vendront méme plus un airbus »
        Refaux. Airbus s’est justement développé lors de ces années d’évolution positives de l’€ vs $. De plus ces grands groupes sont très largement couverts sur les fluctuations de change. Il ne faut pas croire tout ce que l’on entend au journal de 20h.

        « L’essence aura un prix ridicule  »
        Aaarrrffff, là ça devient comique, quand on sait comment se décompose le prix d’un litre d’essence en France…

        « mais il n’ y aura plus que les fonctionnaires et les oligarques pour s’en servir les autres seront au chomage »
        Si vous pensez que l’on vit bien mieux dans les pays qui ont une monnaie faible il faudrait que vous alliez demander un visa de travail pour le Zimbabwe.

        « Bravo ! »
        Je ne savais pas qu’il y avait un concours, comme si l’on parlait de volonté et non de fait.

      1. « Non, c’est une tradition. »

        Keynes parlait d’une relique barbare. Je pense qu’il avait raison, d’ailleurs, plus le risque de barbarie augmente, plus l’or monte!

  17. A l’attention de François Leclerc :

    La BCE peut elle, à l’heure actuelle, emettre des eurobonds sur le marché ? pouvez vous developper les conditions nécessaires à de telles emissions ?

    Cordialement

    1. Les Eurobonds en question devraient être émis par une agence de la dette européenne, et non par la BCE. Les conditions sont politiques, puisque leur émission suppose la garantie des Etats.

      De nombreux économistes se sont déclarés en faveur d’un tel mécanisme, pour l’instant en vain.

      Insensiblement, les mécanismes déployés pour les plans de sauvetage successifs se rapprochent tangentiellement de telles obligations, mais on en est loin !

    2. Merci beaucoup de votre réponse.

      A titre personnel je considère que ces eurobonds ne sont pas la solution puisqu’ils ne traitent pas le fond du probleme. Cependant, il est possible que nos élites ne soient pas si loin que ça de l’emission d’eurobonds : il est peut être là, le coup de théatre que vous evoquiez dans votre article précédent.

      1. Eurobonds = la garantie de tous pour le financement de tous. Ok mais cela ne pourrait se faire qu’après une gigantesque tabula rasa des dettes du passé, non ? Et après avoir mis en place un budget unique pour les (bientôt) 28, je suppose ? Donc, d’avoir une intégration politique ultime, à savoir une fiscalité des personnes et des entreprises unique, avec des administrations fiscales locales efficientissimes et un contrôle intransigeant du Parlement européen sur les dépenses !!! Comment imaginer, à l’heure actuelle (cf. la cacophonie sur la Grèce), qu’on puisse s’acheminer vers çà, avec des pays du nord en croissance et des pays du sud en récession et en déficit structurel permanent ! L’eurobond, oui mais on ne parle pas d’un énième traité européen pour le mettre en place : on parle de la création des Etats-Unis d’Europe. Une Fédération. Finis les Etats indépendants. Finis les peuples qui s’en contrefoutent, de l’Europe. Un peu utopique, non ?

      2. L’avantage des eurobonds est qu’ils permettraient de réduire les intérêts sur les dettes souveraines, pour tous les pays de la zone euro au vu des résultats des » mécanismes déployés pour les plans de sauvetage successifs ». Ce n’est donc pas une mince affaire.

      3. @ kohaagen.

        La mise en place des eurobonds ne signifie pas un seul budget en Europe, une seule politique budgetaire en Europe. On peut garder chacun son indépendance budgétaire, mais on se finance ensemble. On peut même envisager la possibilité de continuer à émettre des bons du trésor au niveau national, à côté de l’émission des eurobonds, comme ce serait évidemment le cas si on adoptait un vrai système d’eurobonds maintenant.

  18. Le nouveau MAAP été 2011 du LEAP 2020 vient de sortir:

    Décennie 2020-2030 – Bienvenue dans le monde d’après… les babyboomers ! par Franck Biancheri
    A quoi va ressembler le monde d’après les babyboomers ? Ou plus précisément l’Europe d’après les babyboomers ? C’est le travail d’anticipation central de cette 3° édition de MAP. Et le sujet en vaut la peine car, d’une part, on assiste partout en Europe à l’expression croissante d’un ras-le-bol des jeunes générations (les “Indignés” en sont une expression particulièrement visible) face à l’égoïsme forcené d’une génération qui refuse de considérer qu’elle n’a pas “mérité” l’intégralité des avantages et privilèges collectifs dont elle bénéficie et dont beaucoup sont “revenus” de la politique sans jamais y être allé autrement qu’en jouant aux révoltés post-pubères lors de Mai 1968.

    http://www.leap2020.eu/downloads/MAP-en-francais_t11794.html

    1. Vous n’allez quand même pas assimiler toute la génération des baby-boomers, la génération de ceux qui ont travaillé à l’usine dès l’âge de 14 ans, aux quelques fils et filles à papa dont mai 68 fut le fonds de commerce, des pseudo-révolutionnaires qui faisaient la une des journaux ou qui péroraient à la télé pour se faire valoir sans craindre pour leur emploi, protégés par une famille de grands bourgeois ou par une puissante communauté. On en trouve aujourd’hui un certain nombre aux commandes dans le monde du spectacle, les médias, la Haute Fonction Publique et à Bruxelles .
      La plupart des autres ont passé leur vie avec un travail minable et mal payé puis au chômage avant de décrocher le minimum vieillesse définitif qui ne paye que le tiers d’une mensualité de maison de retraite . Comme « égoïsme forcené « … !

  19. Christian Saint-Etienne :«Soit la zone euro se fédéralise, soit l’Allemagne en sort»

    « Si la dette de l’Italie est attaquée, il n’est plus possible de bricoler comme on l’a fait jusqu’à présent. La fédéralisation étant très peu probable, reste la sortie de l’Allemagne. J’estime les chances de son départ à 30% dans les trois prochaines années »

    http://www.liberation.fr/economie/01012348617-soit-la-zone-euro-se-federalise-soit-l-allemagne-en-sort

  20. Les abus de métaphore permettent de mettre en évidence les réalités : Aléa jacta est !
    Sauf qu »aucun César n’apparait à l’horizon . Pourquoi ? César croulait sous les dettes , mais
    derriére lui suivait la légion et quelle légion ! Celle de la plébe dont il y était le dernier chef ,
    miraculeusement rescapé . Et dont il avait réalisé le programme en résolvant l’impossible équation de l’Antiquité : distribuer des terres sans les reprendre aux expropriants et par la guerre .
    A ce moment là , pas besoin d’or pour rétablir la monnaie mais seulement à condition de cette révolution . L’ or n’est pas une panacée , il peut étre manipulé , l’Espagne de Philippe II l’a fait ,
    l’Empire Britannique avec les mines d’Afrique du Sud , les US avant la crise des années 30 en l’accaparant en un énorme stock . Actuellement ce n’est pas négligeable de constater que la Chine est devenue 1er producteur mondial et 1er raffineur pour l’argent : ils ont peut étre quelques raisons !
    Le Benign Neglect sur l’or , sans l’audace d’un César , est à mon avis la défaite assurée .

Les commentaires sont fermés.