L'actualité de la crise : LA BCE SUR SES ERGOTS, par François Leclerc

Billet invité

L’heure est grave à Athènes ! N’ayant aucun espoir de s’entendre entre eux dans l’immédiat, les dirigeants européens en sont réduits à minorer l’importance de l’échéance grecque et de leurs désaccords, après les avoir montés en épingle.

Le désaccord ne porte que sur les modalités de l’aide, pas sur son principe, déclare ainsi Bernard Valero, porte-parole du ministre des affaires étrangères françaises. De son côté, Nicolas Sarkozy lance un appel pressant à « faire preuve d’esprit de responsabilité et du sens des compromis nécessaires » avant de rencontrer Angela Merkel, qui se tait. Mais l’obstacle principal a franchir est à Francfort – le siège de la BCE – et non pas à Berlin ou même à Paris.

Lorenzo Bini Smaghi vient de marteler la position sans nuance de celle-ci : « Demander, comme cela a été fait récemment, que la BCE prolonge les échéances des titres d’Etat en sa possession ou accepte des titres d’un Etat considéré en défaut comme garantie pour les opérations de refinancement du système bancaire est une violation de l’interdiction pour la banque centrale de financer les Trésors par la monnaie. » Ajoutant, à l’occasion du colloque sur l’éthique organisé dans l’enceinte du Vatican auquel il participait, « toute pression en ce sens viole les règles d’indépendance qui défendent la BCE », plaçant ainsi la barre au plus haut.

S’engageant sur un terrain peu coutumier des banquiers centraux il a également dénoncé la spéculation sur la faillite des Etats en résumant ainsi la situation: « On peut parier contre [des pays] et encaisser la prime dans le cas d’un défaut. Plus la probabilité d’encaisser la prime est importante, plus le nombre de ceux qui parient contre la tenue d’un pays est important ».

C’est Olli Rehn, commissaire aux affaires économiques, qui a dévoilé les extrémités auxquelles les européens en sont rendus. Prévoyant une « approche en deux temps » qui conduira dimanche et lundi prochain les ministres des finances à donner leur feu vert au versement attendu début juillet de la tranche de prêt déjà accordé, en attendant la prochaine réunion de l’Eurogroupe du 11 juillet, sensée tout régler du plan de sauvetage qui devra enchaîner. Ainsi, le financement de la dette grecque sera dans l’immédiat garanti jusqu’en septembre et quelques semaines auront été gagnées pour tenter de dégager une solution gagnant elle deux à trois ans.

A noter que les chefs d’Etat et de gouvernement – réunis en sommet dans une semaine – sont grâce à ce calendrier exonérés de leurs désaccords… Ce faisant, ils jouent avec une boîte d’allumettes, étant donné l’expectative dans laquelle sont les marchés, qui le font savoir sans ambages. Les CDS qui assurent contre le non remboursement de la dette grecque ont atteint un niveau faisant de la Grèce le pays le plus risqué au monde. Ils s’affichent à 2.072 points de base, ce qui implique de payer chaque année 2,07 millions de dollars pour assurer une dette de 10 millions à cinq ans, revenant à débourser à maturité plus que le montant de la dette détenue…

Les investisseurs élargissent même leurs paris à d’autre pays que la Grèce. Les CDS de l’Irlande et du Portugal ont dépassé les 800 points pour la première fois de leur histoire. Sur le marché obligataire, les taux grecs à 10 ans approchent les 18% tandis que ceux à deux ans frôlent les 30%. Enfin, l’Espagne voit le taux de son emprunt à dix ans atteindre 5,72%.

C’est à propos de ce qui semble être le sexe des anges que les Européens continuent de se déchirer. Nous en étions à la définition détaillée de ce qu’est un événement de crédit dans le monde des assureurs de la dette et des CDS, nous en sommes maintenant arrivés à tenter de percer les mystères de ce que pourrait être une adhésion volontaire à un processus de rééchelonnement, qui ne pourra être obtenue des banques que grâce à d’amicales pressions et n’en doutons pas d’aimables contre-parties. Que la frontière entre le volontaire et l’obligatoire est difficile à tracer et à quelles arguties il faut se prêter pour y parvenir !

On croit deviner que sont engagés de laborieux marchandages qui pourraient avantageusement porter sur les modalités d’application des ratios de fonds propres de Bâle III ainsi que sur les résultats des stress tests, qui ont d’ailleurs par enchantement disparus du panorama.

Les calculettes chauffent dans l’immédiat, afin de déterminer le partage du fardeau financier entre le programme de privatisation des grecs, la participation des banques et un nouveau prêt européen, afin de minorer le montant de ce dernier tout en rendant vraisemblable l’ensemble. Dans la réalité, il s’agit de savoir combien il va pouvoir être au final obtenu des banques qui vont devoir faire l’effort de reporter les échéances de leurs prêts obligataires. 25 milliards d’euros sont espérés selon les derniers pointages allemands, rendant politiquement moins délicat l’adoption de ce plan de sauvetage du plan de sauvetage. Or la BCE, principale détentrice de la dette grecque, a déjà fait savoir qu’elle ne jouera pas à ce jeu, alourdissant ce que les banques privées devront supporter, rendant leur accord plus improbable. Obtenir celui-ci à un montage qui ne fait en réalité qu’accréditer la perspective d’un défaut ultérieur demandera en tout état de cause d’importantes compensations…

Tous les espoirs reposent maintenant sur un compromis type Initiative de Vienne – sur lequel la Commission travaille activement et qui pourrait être accepté par la BCE – à l’occasion de laquelle les banques avaient en 2009 volontairement accepté un roulement (ou une reconduction) de la dette des pays de l’Est qu’elles détenaient. Mais Fitch a déjà annoncé que dans ce cas de figure, elle dégraderait la note de la dette grecque, car cela traduirait « l’imminence d’un défaut ». La corde ne pourrait être plus tendue, la BCE n’ayant alors comme ressource, pour continuer de prendre en pension les titres de la dette grecque, que de trouver au moins une agence de notation continuant à accorder à ceux-ci la note CCC, car tel est son règlement.

Il faut également se transporter de l’autre côté de l’Europe, en Irlande, pour évaluer la suite des opérations qui pourraient s’y précipiter. Michael Noonan, le nouveau ministre des finances, a probablement cru devoir profiter d’un créneau d’opportunité pour lancer un pavé dans la mare et tenter ainsi d’arracher des concessions européennes qu’il ne parvient pas à obtenir, en menaçant d’ouvrir un deuxième front. Afin de partiellement soulager les finances publiques du poids colossal du renflouement de l’Anglo Irish bank, il a évoqué la possibilité d’y faire participer par une décote les détenteurs d’obligations seniors de la banque, prenant la BCE qui s’y est déjà fermement opposée lors de l’élaboration du plan de sauvetage totalement à contre-pied.

Une hypothèse pourrait être que le ministre vise par cette menace à obtenir le maintient de la fiscalité avantageuse des entreprises que les européens voudraient voir abandonnée, en attendant une rallonge financière qui sera elle aussi inévitable. Mais cet épisode confirme que le système bancaire européen rencontre des difficultés grandissantes à éviter de mettre la main à la poche.

La crise politique grecque bat quant à elle son plein, après que la tentative de George Papandréou de bâtir un gouvernement d’union nationale avec Démocratie Nouvelle ait tourné court. Le groupe parlementaire du PASOK, qui doit voter les nouvelles mesures d’austérité négociée par le premier ministre, renâcle et a obtenu une réunion dans l’urgence, un remaniement ministériel est dans les limbes pour ce soir jeudi, des élections législatives anticipées pourront difficilement être évitées dans un climat social de plus en plus lourd. Le nouveau plan de sauvetage de la Grèce est tenu du bout des doigts par un gouvernement en sursis, alors que seules les obligations des Grecs sont définies.

Nout Wellink, le gouverneur de la banque centrale Néerlandaise, à ce titre membre du conseil des gouverneurs de la BCE, se révèle le plus visionnaire dans ce vent de folie. Remarquant que « plus on prend de risques, plus il faut être préparé à prévoir un grand filet de sécurité pour éviter la contagion », il suggère rien de moins que de doubler le montant des engagement que le fonds de stabilisation financière pourrait avoir à prendre, et de le fixer à 1.500 milliards d’euros. Les calculettes vont encore chauffer.

Aucune des demi-mesures auxquelles les dirigeants européens parviennent à chaque fois à se rallier ne permettront de contenir la crise de la dette européenne. Ils ne semblent disposer ni des moyens politiques, ni même de la capacité à en concevoir la solution, condamnés à la dérive et en fin de compte à un échec qui peut être annoncé dès maintenant.

107 réponses sur “L'actualité de la crise : LA BCE SUR SES ERGOTS, par François Leclerc”

  1. La BCE intoxiquée par l’ergot du seigle, atteinte d’ergotisme 😉

    « L’ergotisme est également connu sous le nom de mal des ardents et feu de Saint-Antoine. L’intoxication par l’ergot est l’une des explications médicales et psychologiques de la sorcellerie ou de la possession démoniaque. » (wikipédia)

    1. l’ergot de seigle est aussi utilisé pour combattre la migraine ; quand la fête sera finie, on en aura besoin pour soigner notre langue de bois, et le désenchantement.

  2. @ François :
    Ce n’est plus la chronique de la crise, mais celle de l’échec (renouvelé) annoncé …

  3. Les éléments grecs sont à regarder d’une nouvelle manière.
    il ne s’agit plus de reconduire ou d’augmenter une quantité de crédit revolving chose simple qui se reconduit sans vacarme ni autres formalités .
    La grêce semble ne plus être en mesure de payer ce qu’elle emprunte à n’importe quel taux que ce soit.
    Il n’est dès lors plus à prévoir d’augmenter les crédits fournis , mais bien de les stopper et de répartir la dette entre les états euro.
    En effet l’instabilité de la population fait que personne ne peut maintenant croire à la stabilité du remboursement.
    C’est donc beaucoup plus grave que ce que l’on en dit.
    Messieurs les banquiers de la zone euro à vos porte monnaie.

    1. Et l’ombre de zawahiri plane désormais sur les populations occidentales !
      Qui nous sauvera de cette terrible menace ?

      1. @ Cavalier Ponzi,

        Bonjour,

        EXCELLENT !!

        A voir, encore et en gore?

        Achmed le terroriste mort…ouhhh !!!!

  4. François Leclerc écrit :  » Dans la réalité, il s’agit de savoir combien il va pouvoir être au final obtenu des banques qui vont devoir faire l’effort de reporter les échéances de leurs prêts obligataires. 25 milliards d’euros sont espérés selon les derniers pointages allemands, rendant politiquement moins délicat l’adoption de ce plan de sauvetage du plan de sauvetage. »

    Oui.

    Nous sommes d’accord, mais ça, c’est pour le court terme : « l’adoption de ce plan de sauvetage du plan de sauvetage. » Le Fonds de Stabilisation Financière devra être porté à 1500 milliards d’euros.

    Bon.

    Pas de problème.

    Mais à moyen terme, que va-t-il falloir ?

    A moyen terme, il va falloir adopter un plan de sauvetage du plan de sauvetage du plan de sauvetage. Le Fonds de Stabilisation Financière devra être porté à 15 000 milliards d’euros.

    Bon.

    Pas de problème.

    Mais à long terme, que va-t-il falloir ?

    A long terme, il va falloir adopter un plan de sauvetage du plan de sauvetage du plan de sauvetage du plan de sauvetage. Le Fonds de Stabilisation Financière devra être porté à 150 000 milliards d’euros.

    Et là, on risque avoir un problème.

      1. Il y a une phrase d‘IIia Prigogine, qui dit: » le réel n’est pas, il devient ».
        Dans leur ‘incurie actuelle nos dogmatiques responsables, toutes spécialités confondues, voire, par anticipation, nos ires responsables (ire=colère), ne sont ils pas, donnant ainsi raison à Prigogine, en train de transformer en vaste plaisanterie le réel?
        L’industrie financière, aidée des libéraux et autres sociaux démocrates réussiront-t-ils, in fine, le tour de force herculéen de dissoudre le réel dans la plaisanterie?
        Chapeau messieurs, les artistes les plus inventifs en ont rêvé, eux le font !

      2. Ilia Prigogine disait:  » la réalité n’est pas, elle devient » . Que ne serait-il possible, en conséquence, aux tenants responsables de nos ires (colères) responsables, de dissoudre le réel dans la plaisanterie?
        L’immanence du surréalisme est elle à portée de la BCE? Si Breton avais su cela, il aurait sans doute fait banquier!

    1. là , faut demander à bernanke
      il aimerait pas qu’on lui prenne son boulot !

  5. Marre de ce feuilleton aussi épuisant qu’une décennie de DALLAS le samedi soir. Il est temps que les faits arrivent, donnant raison à nos chroniqueurs éclairés, et que nous nous rapprochions enfin de la case : « changement de civilisation » sur les décombres de la nôtre, dont nous vivons l’agonie.

    1. Brassens encore :

      « O vous, les boutefeux, ô vous les bons apôtres
      Mourez donc les premiers, nous vous cédons le pas
      Mais de grâce, morbleu! laissez vivre les autres!
      La vie est à peu près leur seul luxe ici bas
      Car, enfin, la Camarde est assez vigilante
      Elle n’a pas besoin qu’on lui tienne la faux
      Plus de danse macabre autour des échafauds!
      Mourrons pour des idées, d’accord, mais de mort lente
      D’accord, mais de mort lente »

      1. Brassens toujours :

        Brassens voudrait donc que l’on concentre notre énergie sur le droit à la différence, et la protection de la diversité – autre thème de prédilection des libéraux. C’est une idée qui revient constamment dans son œuvre. Il ressent de façon très contrariante l’opinion des autres. Il souffre de ne pas être accepté comme différent. Il souffre de la tendance naturelle qu’ont les institutions et toutes les autres instances de régulation sociale à écraser la diversité au profit d’une identité commune. Brassens aimerait que les groupes n’exercent plus leur fonction de régulation sociale, et que les hommes puissent de nouveau jouir de leur liberté, pour s’épanouir comme bon leur semble, sans devoir souffrir de la mauvaise réputation. On trouve d’ailleurs une trace de la conscience qu’avait Brassens de ces idées politiques inscrites au plus profond de ses croyances politiques :

        « J’ai découvert là une des choses que je portais en moi, sans savoir quel nom leur donner. Priorité à la liberté. […] Je ne suis pas doué pour t’expliquer ces théories, c’est une sorte d’attachement viscéral à la liberté et une rage profonde quand des hommes veulent imposer quelque chose à d’autres hommes ». (lettre à André Sève)

        Brassens refuse tout simplement la pression sociale sur lui. Il refuse que la politique – l’expression plus ou moins pure de la volonté de plusieurs hommes sur chacun – exerce sa contrainte sur lui. Comme nous venons de le voir, cela le fait rager. Si certaines idées de Brassens sont assurément libérales, c’est d’un libéralisme extrême qu’il s’agit. Car Brassens refuse de construire un monde meilleur à l’échelle du groupe. Le seul espoir de vivre mieux entre hommes, se situe au niveau de chaque individu. C’est le comportement individuel de chacun qui changera le monde. Si c’est la contrainte collective qui rend le monde meilleur, on s’éloigne alors de l’idéal de Brassens.

        Bonne journée

  6. Pendant ce temps, la Chine fait désepérement connaître son espérance en l’Euro.

    Sa confiance dans le dollar est tarie, elle n’est pas prête à reprendre le flambeau avec le Yuan, et l’Europe est sourde (ses « édiles », Trichet en tête).

    1. la chine est trés forte pour les effets d’annoncePour l’instant, elle est obligée de continuer a investir sur les bonds :
      1/pour éviter une trop forte dégradation de la valeur de ses réserves de change
      2/pour continuer à gérer le change du yuan.
      Concernant l’euro, ce qu’elle veut c’est :
      1/des actifs tangibles (port, entreprises, terres, immos, brevet….)
      2/que l’euros ne baisse pas trop pour qu’on continue à lui acheter ses produits.
      Arrétons de prendre ce qu’ils disent pour la vérité, ils nous ont déjà fait le coup l’année dernière. Les chinois sont loin d’être des philantropes, ils sont rentrés dans le jeu mondial celui de la manipulation par la communication. De toute façon ils risquent pas d’investir sur de la dette grecque ou irlandaise qui ne vaut plus grand chose!!!!

      1. @greg

        ils sont rentrés dans le jeu mondial

        Il ne faut pas négliger ces éléments:
        Ils sont dépendants comme tout exportateur, et leur situation intérieure se dégrade, ils ont besoin que l’euro « tienne » pour affaiblir en douceur le dollar, et c’est pour eux (les Brics et beaucoup d’autres) une opportunité unique pour peser, associés à l’Europe et forcer à l’adoption d’une monnaie de réserve diversifiée. L’Otan serait du même coup affaibli.
        Mais, il est aussi possible qu’ils se soient associés aux Ricains pour dépecer l’Europe, mais j’ai plus de mal à croire ce scénario beaucoup plus aléatoire pour leurs intérêts à long terme.

    2. Les pays exportateurs comme la chine ont besoin que le système ne s’éffondre pas : leurs richesses sont nos dettes et il n’est pas question pour eux de se retourner vers leur marché.
      En particuliers la chine ne développe pas un marché intérieur comme chez nous pendant les 30 glorieuses

      la chine ne développera son marché intérieur ( je parle là de l’immense majorité du peuple pas de la petite classe moyenne actuelle ) que contrainte par des mouvements sociaux massifs ; comme en occident avec la peur des rouges, c’est la peur des possédants qui les amènent à lâcher des miettes.
      on peut le regretter mais c’est la réalité. Il suffit de voir ce qui se passe depuis les années 80 depuis que la peur a changé de côté et que la peur est dans le camp des travailleurs.

      c’est cet oubli essentiel ( oubli chez les travailleurs, car côté patrons ils ont toujours su que la lutte des classes existait ) , croyant que le miracle était arrivé qui a vu les travailleurs occidentaux incapables, à partir de l’offensvie capitaliste des années 80, de rentrer frontalement en lutte.
      les staliniens ont été, de ce point de vue , de sacrés facilitateurs et la bourgeoisie n’est pas assez reconnaissante envers le stalinisme.

    3. Bonjour,

      la chine a besoin de temps pour faire ses emplettes en avoir européens stratégiques, il s’agit de faire perdurer la crise et prolonger le murissement du fruit le plus longtemps possible, son trop plein de dollard ne peux pas s’employer trop rapidement sans faire exploser les parités des monnaies donc juste la potion necessaire pour maintenir le moribond, une petite perfusion pour continuer à aspirer le sang pendant plus de temps, du vampirisme économique.

      cordialement

  7. Le plan suivant, si jamais il arrivait à être envisagé par nos dirigeants bridés par la vulgate néolibérale, aurait il une chance de remettre la situation a l’endroit ?
    Les états surveillent chacun la levé de l’impôt chez les autres.
    Les états ont obligation de présenter un budget de fonctionnement équilibré.
    Les états proposent des emprunts avec un intérêt « raisonnable » fonction du terme, le taux est plus fort à long qu’a court terme, la banque centrale souscrit à ce qui n’est pas souscrit par les investisseurs tant que les deux points précédents sont OK.
    Les premiers emprunts de ce type permettent de racheter la dette courante en allongeant fortement la maturité.
    N’y a t il pas là une piste réaliste ? Je pense que beaucoup de liquidité viendrait se loger dans ces emprunts d’état, car actuellement TOUS les autres placements sont risqués.
    Mais malheureusement, la vulgate néolibérale qui nous a conduit dans la situation actuelle est trop forte pour que ce scénario se réaliste. Qu’en pensez vous ?

  8. Bonsoir à tous.
    @François Leclerc

    l’analyse que fait Zero Hedge du report de l’accord sur la Grèce c’est que les nécociations sur les « haircut » des créanciers ont déjà commencé ou commencent et qu’il faudra deux mois pour que ces haircut passent en douce, que les banques aient fini de se délester d’un max de leurs créances auprès de la BCE ou d’un organisme ad hoc pour sauvegarder les apparences, et finalement faire payer le tout aux contribuables européens: vous, moi, Piotr, Vigneron , Liszt, Pierre SdJ, Jérémie, Paul , Timiota, Julien et les autres ( voilà le titre du prochain film d’Almodovar sur la crise!)
    Bien entendu, ce n’est pas parole d’évangile, mais bien que ce site soit assez bien trop libéral ( au sens français) ses analyses et prévisions sur le comportement des marchés sont en général assez pertinentes.
    Que disait Droopy déjà ? Hello you happy taxpayer!
    Pierre Dac s’effrayait lorsqu’il songeait à la quantité de boeuf et de carottes qu’il faudrait pour faire un pot au feu avec l’eau du lac Léman, et avec l’eau de la mer Egée alors?
    Cordialement

    1. C’est probablement ce qui se passe mais cela revient à jouer sur la limite de tolérance des populations pour sauver l’orthodoxie, ce qui est pour le moins dangereux et de toutes façons inopérant ne serait-ce qu’à moyen-terme, puisque le système est structurellement mort. A terme, la politique va de nouveau rentrer en scène. Plus on attend, plus ce sera violent…

      1. Les grandes vacances arrivent, je ne vois pas les gens manifester en maillot de bain mais je peux me tromper.
        Et à la rentrée, c’est à dire dans un peu plus de 2 mois, le repas sera terminé, ne restera plus que la note sur la table. 🙂

      2. L’Automne risque de marquer un nouveau degré politique des conséquences de la crise, en effet…

      3. je ne vois pas les gens manifester en maillot de bain mais je peux me tromper

        Je peux me tromper mais je crois qu’il n’y a qu’en France où la vie s’arrête en été

    2. @steve,

      faites vous référence à cet article de zerohedge?
      The Countdown To Sovereign Debt Write-offs Has Started

      Pourriez vous svp expliquer comment vous avez déduit ceci de cet article:
      « que les banques aient fini de se délester d’un max de leurs créances auprès de la BCE ou d’un organisme ad hoc pour sauvegarder les apparences, et finalement faire payer le tout aux contribuables européens »

      1. Si je peux me permettre d’intervenir, ce n’est pas dans cet article – par ailleurs assez pertinent – que l’on peut trouver référence à ce phénomène de délestage, mais dans une déclaration de Wolfgang Schaüble, ministre allemand des finances, qui l’a clairement expliqué.

      2. @François Leclerc

        Élégante et très diplomatique manière de dire que Peter Tchir, un obscur market advisor cité par Zerohedge, serait plus « assez pertinent » qu’Herr Wolfgang « Gross Katastrof » Schaüble, aussi catastrophique ministre des finances qu’il fut ministre de l’intérieur, ou successeur désigné – et barré – de Kohl, et chef démissionné du CDU…

      3. Mais Schaüble n’a t’il pas déclaré, à ce propos, que le gouvernement Allemand s’opposerait à tout programme qui pourrait donner lieu à un tel délestage?

        L’article de zerohedge ne reprend il pas la position Allemande, c’est à dire haircuts SANS délestage possible sur la BCE (c’est à dire le contraire de ce que Steve en a déduit)?

      4. Je me suis mal fait comprendre : Wolfgang Schaüble a expliqué que si l’on ne se dépêchait pas de mettre les banques à contribution, ce ne serait plus possible car elles se seraient entre temps délestées de toute leur dette grecque.

  9. @ François,

    Bonsoir,

    Superbe article.

    Un détail: il convient de ne pas oublier que les pays ayant les plus grosses part à l’hémostase financière sont les plus interessés par son sauvetage décent, en fait absolu.

    «  » »
    Pharmakon (pharmacologie)

    En Grèce ancienne, ce mot désigne à la fois un remède, un poison, et un bouc-émissaire. Tout objet technique est pharmacologique, à la fois poison et remède. C’est une autre manière de dire avec Hölderlin que là où croît le danger, croît aussi ce qui sauve.

    Toute technique, originairement, est ambivalente : l’écriture alphabétique, par exemple, a pu et peut encore être aussi bien un instrument d’émancipation que d’aliénation. Raisonner pharmacologiquement c’est, autre exemple, comprendre que pour lutter contre les effets néfaste du web, il convient non pas de ne plus se servir du web (ce qui n’aurait pas de sens) mais de s’en servir autrement. Si le web peut être dit pharmacologique c’est qu’il est à la fois un dispositif technologique associé permettant la participationi et un système industriel dépossédant les internautes de leurs données pour les soumettre à un marketing omniprésent et individuellement ciblé (user profiling)

    Une pharmacologie est une étude (organologique) des effets suscités par ces techniques qui suppose des prescriptions, soit un système de soin ou une thérapeutique. Une pharmacologie de l’attentioni, par exemple, s’intéresse aux effets, positifs ou néfastes, qu’ont sur l’attention, les nouveaux médias, afin bien entendu de susciter les premiers et d’éviter les seconds. » » »

    1. Jérôme

      Je reconnais dans cette citation la prose de Bernard Stiegler. N’est-il pas ?

      Vous dites :

      Un détail: il convient de ne pas oublier que les pays ayant les plus grosses part à l’hémostase financière sont les plus intéressés par son sauvetage décent, en fait absolu.

      Cette remarque est très intéressante.
      Le système est un tout dont l’internet n’est pas le moindre des éléments. Les élites dirigeantes en étant arcboutés sur le maintien du système en l’état laissent s’inoculer le poison (de leur point de vue) démocratique qui mettra fin au système. Comme vous le dites justement l’internet est structurellement un système associé, or ce système est devenu indispensable au fonctionnement du capitalisme mondialisé. Il ne peut donc être sabordé purement et simplement car le faire serait signer la mort du système, ne serait-ce que d’un point de vue symbolique, en premier lieu. Seuls quelques dictatures de la périphérie ont pu se le permettre. Le système en se sophistiquant à intégré en son sein la technique de trop qui entre en contradiction avec sa logique économique basée sur la domination, le lien hiérarchique. Le ver est dans le fruit.

      Certes, un autre scénario, vraiment noir celui-là est de l’ordre du possible, celui où les décideurs économiques et politiques pratiqueraient une fuite en avant telle qu’ils saborderaient l’internet pensant se refaire autrement, convertissant leurs richesses d’argent et or en force brute. Ils seraient un peu à l’image de ces banquiers véreux dont parlait Paul qui sachant leur fin proche partirent avec l’oseille en pariant sur la chute du système qui les faisait vivre grassement. Mais cette fois cette fuite en avant serait suicidaire car dans la situation politique et sociale chaotique qui serait crée, argent et or perdent beaucoup de leurs utilités. La valeur sûre désormais ne serait autre que la pure volonté, celle de ceux — en vérité l’immense multitude, qui ayant déjà tout perdu s’organiseraient pour contrer les premiers.

      1. @ Pierre-Yves D.,

        Bonjour,

        Ben ça alors!

        Il a dû pomper sur moi dans le passé? Sourire..

        Maintenant, chacun pense ce qu’il veut.

        L’important n’est pas de qui vient une idée…mais comment « on » se l’approprie?

        Et surtout, comment on la pratique (loi et comportement)

        Fanatiques religieux refoulés du billet…faites la suite?

    2. Oh mais il a lu Stiegler, le posteur jérôme, là.

      Ce qui est fascinant pour la finance, c’est la capacité de construire un nombre de couches tels qu’on ne voit plus ou est l’effet positif et l’effet néfaste
      (« apporter de la liquidité » / « spéculer » )

      En lisant le livre de Didier Raoult « dépasser Darwin », il rapporte le cas de ces « gènes égoïstes », égoïstes en diable, qui produisent deux poisons qui sont antidotes l’un de l’autre (deux molécules qui s’associent et s’inactivent quand elles se rencontrent)

      Dans la finance, les échanges de dettes/reconnaissances de dettes finissent, de façon analogue, par « habiller l’espace » de tensions qui n’y étaient pas avant, et qui « renormalisent » toutes les actions qui s’y déroulent.
      Ce que je dis est, plutôt qu’un pharmakon, une structure « pharmacologisée » au sein même du vivant, qui vient re-former le vivant, lui donner ses propriétés émergentes particulières.
      L’actuelle faillite de la finance est la non maitrise de la structure pharmacologisée (tissée de dette et de reconnaissance de dettes) , … je crois que je suis en train de faire une métaphore biologique des déductions formelles pleines de verbe « être » de notre aristotélicien oxydable PSDJ…

      1. Essence j’aime bien aussi, mais ça sent tellement le dollar et le pétrole..temporairement trop lourdement connoté en subconscient collectif

    3. La citation est bien un copié collé de son site, renseignement pris. C en voyant pharmakon ailleur dans le fil de psdj que j ai choppé ça via gogol 1er

  10. Pour ceux qui l’on pas vu cette émission « alimentation la bourse ou la vie » http://programmes.france3.fr/pieces-a-conviction/ vaut le coup, elle montre bien l’impact de la spéculation sur les marches agricoles (au contraire du rapport « confidentiel » mentionné par PJ http://www.pauljorion.com/blog/?p=25230 ).
    Regardez là, écoutez bien ce que disent Jean-Pierre Jouyet AMF (qui ne peut masquer son impuissance) (trop honnête ce garçon, il a même de son propre chef baissé son salaire) et Bruno Lemaire (qui retourne sa veste avec une superbe aisance dés que la journaliste pose des questions franches sur la relation entre spéculation, prix agricoles et colère des peuples) et comparer avec les resultats du G20 agricole qui aura lieu à PARIS la semaine prochaine.

    A suivre

  11. Munich , 1938 . Il aurait fallu dire non et lui faire la peau. On s’est couché et on a morflé. Athènes 2011 , la BCE ( et la France ) se couche devant les intérêts des banques et les grecs sont priés de morfler en silence. Et beaucoup d’autres pays attendent leur tour . Bien sûr , le raccourci est osé , mais les conséquences aujourd’hui risquent malheureusement d’être sévères et cette gigantesque escroquerie , que l’on nomme crise , ne pourra pas se terminer en douceur. Comme en 38 , c’est eux ou nous.

  12. Bonsoir François.

    « Que la frontière entre le volontaire et l’obligatoire est difficile à tracer et à quelles arguties il faut se prêter pour y parvenir ! »

    C’est LE PROBLEME de la démocratie. La situation actuelle réclame une solution qui n’est pas du domaine de compétence d’un état de droit. Un tout petit nombre d’individus arrogants, méprisants et méprisable décide de tout parcequ’il possède tout.

    Je persiste à dire et ce au mépris des lois qui protègent ces individus qu’il faut récupérer tout ce qu’ils ont volé à leurs concitoyens en se servant des dites lois. Un vol légal reste un vol!
    Une nouvelle législation devra voir le jour limitant la hauteur des patrimoines.

    Nous sommes arrivés à un tournant où si l’on veut que au moins un semblant de démocratie crédible subsiste il est urgent d’employer des méthodes autoritaires radicales ponctuelles et ciblées, musclées si besoin envers ceux qui sont responsables et qui profitent de cette crise au lieu d’envoyer des matons contre des manifestants.

  13. la BCE n’ayant alors comme ressource, pour continuer de prendre en pension les titres de la dette grecque, que de trouver au moins une agence de notation continuant à accorder à ceux-ci la note CCC, car tel est son règlement.

    Mais à l’origine son règlement exigeait des garanties AAA. Quand a-t-il changé ?

    Je ne suis pas naïf, j’ai compris depuis quelques temps que la BCE avait dans son bilan des titres qui n’avaient pas une si bonne note; cela s’est appelé « intervention non conventionnelle » me semble-t-il, dans inénarrable jargon des banquiers centraux.

    Mais je croyais que, formellement on n’avait pas touché à la règle; on la contournait simplement.

    1. La règle de la BCE lui fixe le cadre dans lequel elle accepte ou non de prendre des actifs en pension, mais par leur notation plancher, qu’elle a abaissé.

      1. @ François,

        bonjour,

        Elever les dettes « jusqu’au ciel » de la politique paradisiaque?

        Feu d’artifesse garanti…en obus, dictature et JT!!

        Moi j’aime bien le plancher des vaches.

        Bien ancré. Pour décoller des mythes?

  14. L’Europe repousse la finalisation d’un nouveau plan d’aide grec.

    L’Europe et le FMI ont ouvert la voie jeudi au versement rapide d’argent frais à la Grèce, mais la finalisation d’un nouveau plan d’aide sur le long terme pour éviter la banqueroute au pays a été repoussée à plus tard en raison de divergences sur ses modalités.

    http://www.lesoir.be/actualite/economie/2011-06-16/l-europe-repousse-la-finalisation-d-un-nouveau-plan-d-aide-grec-846070.php

    1. Entendu à la télé suisse : la vente de coffres-forts est le seul secteur qui ne soit pas en récession, les grecs les bourrent de billets. Ils cherchent à vendre terrains et ce qu’ils peuvent pour stocker des liquidités en euros.
      « Bruxelles » reproche aux grecs d’avoir menti sur ses bilans pour rentrer dans l’euro, d’avoir trop emprunté, de ne pas tenir ses engagements récents, et de n’être pas capable d’une stabilité politique qui permette de leur faire confiance.

      Sauf que ce ne sont pas les grecs de la rue qui ont trafiqué les comptes, ce ne sont pas les grecs qui se sont accordés des crédits avec l’argent des banques étrangères, ce ne sont pas les grecs qui sont responsables de la récession qui diminue les recettes fiscales et rend les remboursements prévus impossibles à tenir, il ne faut pas s’étonner que les grecs ne soient pas demandeurs pour plusse d’austérité…

      Tout le monde « sait » que la Grèce fera faillite et quittera l’euro, suivie de l’Irlande et du Portugal, et de l’Espagne, il n’est même plus question de faire illusion, juste de durer encore un peu avant d’avouer la faillite du système.

      1. juste de durer encore un peu avant d’avouer la faillite du système.

        attendre que les possédants aient transformé leurs liquidités en « dur » : immobilier, or , diamants, …. ( j’aimerai bien connaitre qui achète à paris en ce moment ? )

        d’ailleurs quelle obscénité , ces publicités poussant les « pauvres » à vendre leur or !

        la demande en or explose ! les rcihes achètent l’or que les « pauvres » vendent …… ( gros raccourcis, mais ça pue )

  15. @ François Leclerc:
    A u fil du blog, un sentiment étrange m’envahit: celui de lire en temps réel l’histoire en train de se faire..dans mon esprit, c’est un peu confus, intuitif, et forcément flou…en bref, comme quand l’on regarde une émission documentaire historique, sur la crise de 29, l’avant guerre, « De Nuremberg à Nuremberg » , l’on est frappé par l’engrenage infernal, l’impuissance des gouvernements, la lâcheté, les erreurs de perception sur la montée des périls, la réalité de la situation et la vision qu’en ont les peuples désorientés par  » Le brouillard de la guerre », selon Clausewitz….

    D’erreurs en mensonges, d’atermoiements en dissimulations, l’heure de vérité s’approche à grands pas: ou bien nous avons tout un tas de braves gens aux manettes qui essayent de sauver les meubles et nous protéger ( pourquoi pas, mais je ne crois pas en un monde dirigé par des Bisounours ), ou bien ce qui se met en place ressemble furieusement à la « stratégie du choc » disséqué par Naomi Klein: rendre l’inacceptable inéluctable et profiter du désastre pour imposer ses vues aux populations abasourdies.

    Sans verser dans le complotisme, j’ai malheureusement le sentiment que nous en sommes là: derrière une communication convenue, du genre « sauver l’Euro » par exemple, se dessine une stratégie de mainmise de la finance sur le monde, l’appropriation des richesses par une infime minorité, et un talon de fer pour contraindre les populations.

    Et face à la barbarie, que faire d’autre, sinon prendre les armes ?

    1. Nous avons le même ressenti quant à toutes ces affaires, je me sentais seul errant entre paranoïa et inculture, vous me rassurez …merci.
      Je lis actuellement « grand bond en arrière » de S.Halimi qui me semble être un complément utile à « stratégie du choc ». 😉

      Votre dernière question me trotte dans la tête depuis quelque temps déjà…

    2. Cette analyse commence à être partagée par un certain nombre.
      Au train où vont les choses, il faut, au moins mentalement, se préparer au pire…

      Questions:
      1) Dans combien de temps? 1an, 3ans, 10 ans?
      2) Pour combien de temps? 10 ans, 30 ans, 100 ans?

    3. Tout angélisme mis à part, prendre les armes n’en reste pas moins une formule, car cela nous laisserait peu de chances !

      Il est certes frappant de voir comment, aux Etats-Unis par exemple, les mégabanques tentent de revenir sur les dispositions de la loi Dodd-Frank de régulation financière. Comment le système résiste envers et contre tout.

      De là à penser que nous assistons à l’application d’une stratégie du pourrissement, il y a toutefois un grand pas qui ne peut pas être franchi. L’histoire, comme vous le rappelez, foisonne d’enchaînements non maîtrisés et à l’issue incertaine.

      Les rapports de force sont plus complexes à établir. Tant qu’à adopter une image, on pourrait utiliser celle de l’apprenti sorcier.

      1. C’est bien la première fois que je ne suis pas d’accord avec toi François. Je respecte ton choix. Cette crise fait tâche d’huile. Les peuples ont tous les jours la « chance » de pouvoir reprendre les rênes, mais le résultat escompter n’est point là. Les objectifs des « dirigeants » sont autres. Il faut regarder plus loin, effectivement. Qui doit tomber et pourquoi ? Nous sommes pour l’instant très loin de sortir de ce système François et vous le savez.

        Grève générale mondiale !

      2. @François Leclerc: quand j’écris « prendre les armes », ce n’est nullement de violence qu’il s’agit, mais bien de résister, d’une façon non violente et réfléchie au système qui nous opprime…Donc, si le pouvoir est au bout du fusil, comme le disait l’autre,…. autant le laisser au fond du placard!
        En bref, et puisqu’il s’agit de crise et que le complexe financiaro – militaire entend le régler à sa façon, c’est à dire au détriment des peuples qu’ils sont censés servir alors qu’ils se servent, j’emprunte à Patrick Lagadec quelques recettes pour dessiner les contours de ce qui pourrait être l’esquisse d’une stratégie déclinée en 4 actes:
        – De quoi s’agit -il vraiment? : passer de la croyance à la connaissance, détecter les signaux faibles et faire le tri entre la propagande et l’information
        – quels sont les pièges à éviter ? singer l’histoire ou inventer de nouvelles formes d’action, détecter des leviers cachés ?
        – quels sont les acteurs ? comment les fédérer ? quels réseaux à construire et avec quels fils directeurs ?
        – quelles initiatives prendre ? une fois les diagnostics posés collectivement, afin de jeter les bases d’un nouveau monde auquel les gens voudront appartenir ?
        Quand à la force de réflexion rapide ( FRR ) chère à l’ami Lagadec, je la trouve précisément sur ce blog!

        le document de référence est ici: http://www.patricklagadec.net/fr/pdf/PS112_p31_Lagadec-p.pdf

        Et merci à jiemo pour le bouquin à lire

      3. Alors Mr Leclerc peut être va t il falloir abandonné ce concept de rapport de force et le remplacer par rapport de défaut (le default systeme des machines) et même défaut de rapport.
        Le formatage et son alter ego le conformisme est si formidable que cette conspiration devient viral, elle s’emballe et certains groupes géo stratégiques banquent sur son développement a moyen et long termes incluant un arrière terme des fictions religieuses qui elles restent bien ancrées.

    4. Nul besoin de complotisme: chaque acteur met en oeuvre les stratégies adaptées à sa situation. La résultante, ce sont « les forces de l’histoire » telles qu’elles s’expriment régulièrement un peu en-dehors de ce qu’une trop myope rationnalité laissait prévoir.
      Lisez « la grâce de l’histoire » de Philippe Grasset et son site dedefensa.org pour en savoir plus à ce sujet… Sans doute Grasset ne se réclame pas du progressisme conventionnel mais de l’humanisme certainement. Et d’une sacrée expertise.

    5. Ne vous emballez pas. Le situation est plus complexe et moins manichéenne qu’on ne peut le lire sur ce blog… La théorie du complot, des méchants banquiers et des méchants hyper-riches, est certes en partie fondée mais elle a ses limites.

      Rappelez vous ceci: un peuple et un état qui s’endettent de manière déraisonnable, cela signifie aussi qu’ils ont vécu bien eu delà de leurs moyens. Le bon sens paysan jeté à la poubelle!

      Sous prétexte qu’une dépense peut être bonne, et rapporter de l’argent au final (investissement), certaines personnes et Etats (voir carrément certains peuples) ont décidé que « toute dépense est forcément bonne ». Dixit les Etats Unis D’Amérique!

      Ce qu’on remarque en fait c’est qu’une énorme majorité de gens ont profité de ce système pour vivre au dessus de leurs moyens, individuellement et collectivement. Certains plus que d’autres certes, mais quand même une énorme majorité. En France, c’est en partie pareil!

      La Dette était bonne, la Dette c’était avoir l’illusion d’être encore plus riche, et c’était surtout laisser les générations futures régler l’ardoise. Un jeu des chaises musicales à l’échelle de centaines de millions d’individus.

      Le Peuple s’est-il inquiété de voir la dette publique se creuser? Que nenni! Tout le monde s’en foutait! Après nous le déluge, philosophie très humaine! Les politiques se sont engouffrés dans la brèche.

      Un vrai concours international à qui dépenserait le plus que le voisin, la « croissance » étant liée à la « consommation ». Consommez consommez, vite vite! Et tout le monde l’a fait. Ce n’est pas l’américain de classe moyenne, bien dodu, avec ses deux hummers, ses 5 télés, sa piscine olympique et sa maison à 15 pièces qui irait se plaindre d’avoir « trop consommé ».

      Alors non, le problème n’est pas le « complot » d’une minorité ayant profité et précipité la gabegie générale. Le problème, c’est que le système financier, commercial et monétaire international n’incitait pas les gens et les Etats à appliquer le « bon sens paysan ». Je dépense ce que je gagne, je ne dépense d’avantage que pour des investissements très stratégiques, et non pas des biens de « con-sommation ».

      1. Il n’y a aucun complot, seulement la logique de l’accumulation capitaliste, menant aux crises.
        La classe capitaliste a toujours tenté de la faire payer ses crises par ceux qu’elle exploite,
        par tous les moyens, y compris des dictatures ou des guerres.
        Autant le savoir, et s’y préparer, par tous les moyens.
        A lire:
        par Daniel Munevar
        http://www.cadtm.org/Les-Etats-Unis-de-la-deregulation
        Les Etats-Unis de la dérégulation financière à la crise globale

      2. @Charles A.

        Ce n’est pas « une classe » qui est responsable de tout. Allez chercher dans les livres de psychologies des foules le principe du « bouc émissaire », vous comprendrez…

        Creusez plutôt du coté de la nature humaine. « Supprimez » la « classe » dont vous parlez, et une nouvelle aussi égoïste (voire pire) prendra immédiatement et inévitablement sa place. Cela marche comme ça chez les animaux, et l’homme ne peut pas raisonnablement se prétendre si différent d’eux. Cherchez dans les livres d’histoire pour avoir des preuves de tout ceci.

        Quand au « système » capitaliste, ce n’est qu’un « système »: l’accuser de tous les maux n’est pas raisonnable, c’est comme si vous accusiez la voiture d’avoir écrasé le piéton, au lieu d’accuser son conducteur. Installer un limiteur de vitesse obligatoire, et un système pour punir sévèrement les contrevenants, et votre voiture tuera infiniment moins de piétons. C’est pareil pour le « système capitaliste ». Fixez un montant maximal et absolu de richesse par famille, faites ne sorte que l’Etat soit juste assez fort pour contrer le secteur et intérêts privé, ne faites du commerce et des échanges qu’avec les pays qui appliquent très rigoureusement ce même modèle. Et le capitalisme tournerait alors correctement, et améliorerait la qualité de vie d’une immense majorité de gens.

        Comme d’habitude sur ce blog, les lecteurs veulent systématiquement jeter le bébé avec l’eau du bain. Dommage…

  16. La check-list du Monde du 16/6 fournit plusieurs liens utiles dont ces 3 :
    AP – La crise financière européenne, historique
    http://hosted.ap.org/specials/interactives/_business/greece_imf/index.html?SITE=AP

    La Libre Belgique – Infographi animée
    http://www.lalibre.be/flashactu/view_anim.php?url=http%3A%2F%2Fflashactu.saipm.com%2Fie_addpatch.php%3Furl%3Dhttp%253A%252F%252Fflashactu.saipm.com%252Ffrancais%252Fanimation%252FGreeceDebtFR1506%252Findex1.html

    Annual GDP growth – percentage change from previous year
    http://www.bbc.co.uk/news/business-13361934

  17. Jeudi 16 juin 2011 :

    Portugal, Irlande, Grèce : les CDS de ces trois Etats en faillite battent des records historiques :

    Irlande : CDS à 5 ans : 804 469 dollars pour un prêt de 10 millions de dollars.

    Portugal : CDS à 5 ans : 809 417 dollars pour un prêt de 10 millions de dollars.

    Grèce : CDS à 5 ans : 2 073 088 dollars pour un prêt de 10 millions de dollars. Record historique battu.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=CGGB1U5:IND

    Portugal, Irlande, Grèce : les taux des obligations de ces trois Etats en faillite battent des records historiques :

    Portugal : taux des obligations à 2 ans : 13,074 %.

    Portugal : taux des obligations à 10 ans : 10,870 %.

    Irlande : taux des obligations à 2 ans : 12,952 %.

    Irlande : taux des obligations à 10 ans : 11,553 %.

    Grèce : taux des obligations à 2 ans : 29,691 %.

    Grèce : taux des obligations à 10 ans : 17,947 %.

    1. Bonjour BA,
      Bonjour Messieurs les modérateurs,

      Serait-il possible de disposer sur ce blog d’une sorte d’onglet avec ce genre et d’indices sous forme de tableaux journaliers, histoire de voir leur évolution en permanence ? Une sorte de tableau de bord, quoi.

      Pour ma part, j’attends chaque jour avec impatience leur publication par BA.
      C’est un peu mon snif, ma dose quotidienne.

      Merci.

      1. @ Moi,

        Bonjour,

        Par le haut, collectif, en hommes de bien réel, matériellement ancrés au sol, en amour de sa vie comme celle des autres.

        Par le bas, dans le…en « loup », en « chien », en « renard », nos pratiques animalières spécifiques?

        Chacun sa triade, sa divinité personnelle…

        Ecouter l’artiste en deux-sous

        Têtes Raides – Expulsez-moi (Live)
        http://www.youtube.com/watch?v=xBOq12Bgydw&feature=relmfu

  18. Remugles sur l’Europe.

    Un fumet nauséabond flotte sur l’Europe, les pays de la périphérie surnommés PIIGS par
    les pays du centre sont attaqués depuis plusieurs mois par la spéculation internationale, la Grèce est au bord de la crise de nerfs et de la banqueroute. Qu’entend-t-on dans les médias des pays du centre et en Allemagne en particulier ? On entend que les grecs sont des fainéants et des fraudeurs, qu’ils méritent bien les tours de vis à répétition qui leur sont imposés. Les grecs sont-ils vraiment fainéant et fraudeurs et les allemands laborieux et rigoureux ?
    Puisque ces remugles, remontent des temps anciens, allons faire un tour dans le passé. La Grèce a eu son heure de gloire dans l’Antiquité, l’Italie aussi, or aujourd’hui ces pays sont dans une situation nettement moins avantageuse.
    On ne peux admettre que l’explication soit dans la nature même des peuples en question, c’est une approche xénophobe, voire raciste. Comportement que l’on retrouve à l’intérieur des pays européens même.
    En Italie le Nord toise le Sud avec condescendance, en France le Nord a tendance à faire de même avec le Sud, Au Royaume-Uni les anglais font de même avec les Ecossais, en Espagne les Castillans avec les Catalans etc … L’explication est plutôt historique, des centres se sont constitués en Europe après moult guerres et batailles. Ces centres ont étendu après des siècles de conflits leur emprise sur les territoires de ce qui allait devenir les Etats-Nations.
    L ‘Europe contemporaine est née sur les ruines de l’Empire Romain, balayé par le déferlement de vagues successives de tribus germaniques: Lombards en Italie du Nord, Francs en Gaule du nord, Wisigoths en Espagne, Angles et Saxons en Grande Bretagne.
    Les Francs ont d’ailleurs donné leur nom à la France et ont annexé le Sud de la Gaule(1), qui avant cette annexion avait une économie florissante, une culture raffinée, une société empreinte d’esprit de tolérance et autant sinon plus tournée vers l’autre côté des Pyrénées et des Alpes, que vers les brumes du Nord de la Loire. Le Royaume de Naples a eu aussi en son temps son âge d’or. Mais après avoir été vaincues par les armes, ces régions ont vu leurs ressources et leurs populations soumises aux intérêts des centres vainqueurs, qui se sont imposés de facto comme centres hégémoniques.
    Là réside l’origine des disparités économiques entre les centres et les périphéries. Les anglais ont fait de même avec l’Irlande, qui elle a fini par devenir indépendante; les Castillans n’ont pas réussi a empêcher la transformation du comté du Portugal, en royaume en 1143, par contre ils ont réussi à conserver le comté de Catalogne. Ces centres des futurs Etats-Nations sont ensuite devenus des empires maritimes et ont reproduit ce schémas sur les territoires conquis outre-mer.
    L’épisode le plus fameux étant la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, suivie d’une colonisation sans pitié des territoires jusque là occupés par les amérindiens et le développement d’un capitalisme basé sur l’esclavage des peuples africains échangés dans le cadre du sinistre commerce triangulaire.
    Seule l’Allemagne n’a pu se tailler un empire maritime, mais elle a essayé de s’en constituer un continental au dépend des slaves en particulier, cela nous a valu deux guerres mondiales catastrophiques: le nouvel « ordre » économique entre pays ou régions, c’est presque toujours la guerre qui les a déterminés. C’est ainsi qu’après ces deux suicides européens du premier début du 20ième siècle, ce sont les Etats-Unis(2) qui sont devenus le centre d’un nouvel Empire: l’Empire du Dollar et aujourd’hui de la Dette. Cependant l’UE – périphérie elle même de l’Empire US – a un centre issu des rapports de force historiques en Europe: l’Allemagne; et ce centre est en train de plonger sa périphérie dans de très grandes difficultés, par la politique de déflation compétitive qu’il applique depuis plusieurs années à l’ombre du parapluie que constitue l’euro. D’autant plus que cet euro a fait – un temps – croire aux pays de la périphérie qu’ils étaient plus riches, qu’ils ne l’étaient réellement. Ce qui a incité leurs populations à s’endetter au delà du raisonnable, avec la bénédiction des pays du centre qui en bénéficiaient pour leurs exportations.
    Devant les coups de boutoir de la finance internationale ce centre essaye aujourd’hui de se sauver au dépends de sa périphérie et l’hypercentre US au dépends de sa propre périphérie: l’Europe elle-même.
    Les nouvelles hordes barbares, ce ne sont pas la chevalerie teutonique ou franque, ce sont les agences de notation, Standard&Poor’s, Fitch, Moody’s, les fonds spéculatifs, les Banques d’affaires et l’orthodoxie ordo/néo-libérale de la BCE, du Conseil européen et du FMI. Ces hordes s’attaquent aujourd’hui à la Grèce, berceau de la Démocratie: tout un symbole.
    La situation économique d’un peuple n’est pas liée à son caractère intrinsèque, mais plutôt au résultat des rapports de force qui se sont établis au cours du temps entre ce peuple et d’autres: souvent par la guerre. C’est ce qui explique que chaque Etat dépense sans compter pour les armements, et en particulier l’hypercentre actuel que sont les USA.
    Tout le reste n’est que racisme, et xénophobie. Pour paraphraser un des derniers empereurs américain Billus Clinton: « It’s the History stupid!!! »

    (1) à ce propos comme l’a écrit Fernand Braudel dans « L’identité de la France »: « Toulouse, un Paris qui n’aura pas réussi ? » Peut-être, mais après la bataille de Vouillé en 507 et celle de Muret plus tard en 1213 lors de la croisade des albigeois, le centre a définitivement basculé au Nord de la Loire.
    Dans l’époque contemporaine, le gaz de Lacq n’a pas servi a développer le Sud, mais a été acheminé vers le Nord, maintenant que le gisement est épuisé, il est question de l’utiliser pour stocker des déchets nucléaires.
    (2) Les futurs USA ont d’abord été une extension coloniale de l’Europe, qui s’est ensuite émancipée de sa tutelle européenne. Finalement par un retour des choses dont l’histoire a le secret, ils ont imposé leur modèle capitaliste matérialiste basé sur l’argent roi (et dieu) à cette même Europe. Aujourd’hui la mère Europe et la fille Amérique sont dans une mauvaise passe du fait de la montée en puissance de l’Empire du Milieu en particulier, mais aussi de ce qu’il faut bien appeler leur propre désarment moral.

    1. Vous devriez tout de même davantage vous pencher sur le modèle jacobin français. Il y a une centralisation qui garantit une cohésion et une certaine égalité malgré tout. Ce modèle a encore à nous dire et à nous montrer…

      1. Ce que je dis c’est que les centres ont très souvent soumis les périphéries par la force et la terreur. Pour autant une fois l’hégémonie du centre établie, il est évident qu’il n’apporte pas que des désavantages à ses périphéries. D’autant plus que s’il veut se renforcer en tant que centre sur la durée, il doit faire quelques compromis avec ces dites zones périphériques.
        C’est dailleurs ce qui donne lieu à des discussions sans fin sur les bienfaits et le méfaits de la colonisation. Tout n’est ni tout blanc, ni tout noir. Mais ce que je veux montrer, c’est que la force précède la loi, dans les rapports entre peuples.
        Ce que je dénonce c’est l’esprit colonialiste primaire. L’autre soir j’ai vu une émission sur la 3, qui traitait de la spéculation sur les produits alimentaires. On entendait au Brésil un très grand propriétaire terrien, qui se plaignait que les indiens Guaranis (premiers occupants de ces territoires soit dit en passant), étaient assistés et paresseux car ils vivaient de la redistribution des fruits du travail des colons comme lui, qui « suaient sang et eau » pour produire un maximum sur ces terres. Mais que feriez vous si on vous volait vos terre, et si on détruisait votre culture et votre mode de vie ? La vrai question sous jacente est: « Qu’est-ce qui justifie que certains peuples se considèrent comme supérieurs aux autres ? » In fine rien, si ce n’est la force et la brutalité. C’est ce que nous enseigne l’histoire.
        Vous parlez des Jacobins, justement ils évoquent une période particulièrement violente de notre histoire nationale.

      2. @Joan

        Une période violente oui, pour la première forme de jacobinisme, bien moins pour son renouveau piloté par le CNR après la guerre. En tout état de cause, le jacobinisme a engendré une stabilité peu commune dont les causes peuvent être analysées et dont une est notamment la continuité territoriale (maillage de services publics). Aujourd’hui, malgré la casse systématique de ce modèle, peu d’Etats affichent une cohésion et une solidarité intérieures aussi forte. Ce n’est pas la même chose en Espagne par exemple où la Castille et la Catalogne rivalisent de mesquineries quand il s’agit de s’entraider.

    2. Quelques approximations et stéréotypes dans cet article :
      En France ce serait l’Ile de France (et surtout les Hauts de Seine, voir les notes d’O Godechot) plutôt que le Nord (en déclin avec toute l’industrie d’ailleurs)qui regarderait le sud (et en fait presque tout le pays) avec condescendance;
      En Espagne ce serait plutôt la Catalogne opulente et arrogante qui mépriserait tout ce qui est au Sud (tragique erreur de la gauche d’avoir soutenu les revendications régionalistes)
      A l’échelle du Continent, quid des dirigeants Allemands ?

      1. Les approximations sont inévitables dans un article somme toute assez court par rapport au sujet, mais je suis d’accord le centre chez nous c’est l’Ile de France et Paris. Pour ce qui est de France du Nord et du Sud, j’entends les terres de langue d’Oïl où l’influence du parlé franc a donné naissance au français et les terres de langue d’Oc, langue proche du Catalan plus latine.
        Quant à la Catalogne économiquement elle pèse lourd en Espagne et a donc tendance à se considérer comme les américains de l’Espagne c’est sûr.
        Pour autant à l’issue de la Guerre Civile les forces centrales franquistes qui ont prévalu ont imposé leur joug à cette région, cela ne peut être contesté.

    3. l’Empire Romain, balayé par le déferlement de vagues successives de tribus germaniques

      Relation de cause à effet un peu abusive. Au moment des grandes invasions de la fin du IVe siècle, l’Empire n’était déjà plus que l’ombre de lui même après plus d’un siècle et demi de crise.

  19. exact!
    Je ne vois vraiment pas comment des défauts pourront être évités!
    Et le la BCE bloque, comme vous l’exposez clairment, les conséquences seront un crédit crunch qui entraînera toute l’Europe, et, ensuite, le monde entier!
    Et après?
    Il faudra, sans doute, que la BCE viole ses statuts et ses principes quand même!
    Si elle ne le fait pas, nous basculerons dans une déflation comme après la crise de 1929!

    1. « nous basculerons dans une déflation comme après la crise de 1929! »

      Correction : utiliser le présent et non le futur. Tous ces plans d’austérité sont de fait des politiques déflationistes, comme après 1929 (Hoover, Brüning, Laval…). On ne change pas de politique qui rate ! Ils ne font que gagner du temps, mais il faudra bien un jour admettre que pour sortir du sur-endettement généralisé, il faudra réduire la dette d’une manière ou d’une autre. Par dogmatisme et couardise, les sorciers aux commandes nous mènent droit à une faillite chaotique généralisée. Mais on peut espérer une résolution négociée, une solution politique où les enjeux sont réellement exposés et débattus démocratiquement. Un peu de courage, messieurs qu’on nomme grands, vous qui pônez la transparence, dites la vérité, pour changer.

      « S’il y a bien une chose que l’expérience et l’histoire nous ont enseigné, c’est que ni les peuples ni leurs gouvernements n’ont jamais rien appris de l’histoire. Je ne parle même pas d’avoir agi en fonction de ses leçons. »
      G. W. F. Hegel, La raison dans l’histoire

    2. Il faudra, sans doute, que la BCE viole ses statuts et ses principes quand même!

      Ne serait il pas plus logique que se soient les gouvernements des états membres de l’Euro qui, à travers leurs banques centrales nationales sont les actionnaires de la BCE, en définissent de nouveaux?

      Un de ces principes est que la BCE doit délivrer une inflation stable de 2% par an dans l’ensemble de la zone Euro. Or ce chiffre est peut être bon pour l’Allemagne le benelux et la France (et encore, j’en doute!) mais certainement pas pour l’Italie, l’Espagne, la Grèce, le Portugal et l’Irlande.

      Les actionnaires d’une entreprise peuvent et doivent à tout moment définir de nouveaux statuts et principes s’ils jugent qu’ils ne sont plus adaptés.

      Avec l’ECB, c’est la paralysie la plus totale, tout ça parce que ceux qui nous gouvernent sont des dinosaures et des pollyanna (tout va bien Mme la marquise).

      1. effectivement, la « participation volonataire » des banques privées au festival grec s’appelle: provisions pour pertes, et le tarissement des crédits menace!

  20. « le financement de la dette grecque sera dans l’immédiat garanti jusqu’en septembre ».
    N’est-ce pas un concourt, eu-us, à qui craquera le dernier ?

  21. Pas de panique, il ne s’agit que d’argent papier virtuel.

    Remettons les choses dans l’ordre :

    1) Le pouvoir politique européen qui représente 500 Millions d’habitants
    doit reprendre le contrôle de la BCE.
    ( la BCE a une utilité tant qu’elle est au service de l’Europe et de ses habitants.)

    2) La BCE doit reprendre le contrôle effectif des établissement financiers qui agissent dans l’espace économique européen.
    – c’était son rôle premier, le contrôle de l’inflation passe par le contrôle de la quantité de monnaie disponible-
    – N’est pas banquier qui veut. Faire commerce d’argent nécessite un minimum d’engagements réciproques, certaines qualités éthiques et le sens de l’intérêt général.

    3) Enfin les transactions de marché doivent être effectués dans des établissements dument habilités et non dans d’obscures salles de jeux informatiques bunkérisées où la traçabilité des opérations effectuées et l’identification des intervenants n’est pas assurée. (L’image des salles de jeux flottantes sur le Mississipi me parait appropriée.)

    Il suffit d’un week-end pour prendre les mesures qui s’imposent et remettre au pas l’ensemble des intervenants sans effusion de sang.
    – effectuer les changements de personnels nécessaires à la tête des institutions concernées.
    – écarter les acteurs indélicats (liste noire/liste blanche)
    – taxer de manière dissuasive les transactions considérées comme nuisibles pour l’efficience du marché (sic), de manière à permettre un retour rapide vers des pratiques vertueuses (sic).

    Le problème étant le même en Europe, aux Etats-Unis, au Japon et désormais en Chine (mais oui). On peut quand même espérer qu’il reste un leader politique charismatique et inspiré qui se lancera dans cette ultime bataille.

    Il suffit de montrer l’exemple, de rester maître chez soi, le reste suivra.

    Et même le marché s’adaptera soyez sans crainte.

    A lundi… peut-être.

  22. OLA , DANGER.
    Il ne vient plus des banques,bce,gouvernements,europe.
    Il vient de la rue.
    Si révolte , révolution , refus de la stabilité.
    Plus personne ne paiera , plus de crédit , plus de fmi , plus d’eurogroupe.
    D’un coup tout s’arrête.
    C’est ce qui vient de se passer avec le report après l’été.
    Ceux qui veulent gagner avec les CDS seraient ils initiateurs de la révolte ?
    Les révoltés seraient ils l’instrument des spéculateurs ?
    Ce blog serait il l’instrument des spéculateurs ?
    Taisez vous les murs ont des oreilles…………..

    1. @ Bertrand,

      Bonjour,

      L’extravagante enflure de la finance
      Un pari sur l’avenir de l’instant présent?
      Hors frontière..toutes frontières perméabilisées
      L’hospitalité du genre humain sort de la loi du chiffre?

      CDS qui nous séparent une fois déshabillées avec amour seraient donc vertueuses compagnes?

      Les espions vont tourner au désarroi total, au mètre de l’influence secrète
      Que reste-t-il à gagner par-delà les dettes?

      Le monde actuel est fini, et il le sait
      L’instinct de survie, va pouvoir s’exprimer?
      En chair et sans bosses

      C’est trop drôle
      Le « mal » absolu et incontrôlable incarné en finance
      Devant se métamorphoser en « bien » totalement particulier
      Sous peine de suicide collectif et pire à la clé pour les sûrs-vivants

      Olala ça va se retrouver dans les chaumières, souquez ferme haillons d’infortune

  23. Grèce : un défaut de paiement de plus en plus probable.

    Le chef de l’Etat et la chancelière allemande se rencontrent ce vendredi. La crainte d’une contagion d’un éventuel défaut grec, de plus en plus probable, entraîne d’autres pays de la zone euro dans la tourmente.

    Le report d’un accord sur un nouveau plan de soutien à la Grèce accroît encore les craintes d’un défaut de paiement sur la dette grecque et relance les inquiétudes d’une contagion à d’autres pays. Oli Rehn, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, semble désormais convaincu qu’un défaut de paiement est inévitable.

    De même, Alan Greenspan estime qu’un défaut de paiement est «quasiment certain», dans une interview à Bloomberg. L’ancien président de la Réserve fédérale américaine ajoute que la crise de la dette en Grèce peut faire retomber les Etats-Unis en récession. De quoi expliquer les encouragements du porte-parole de la Maison Blanche hier, soulignant qu’«il est important que le gouvernement grec continue» ses efforts de réforme.

    Un défaut pourrait générer d’importantes pertes pour les banques et créer les conditions d’une panique bancaire similaire à celle de la crise financière de 2008. La France et la Banque centrale européenne préviennent également des risques d’embrasement de la zone euro en cas de rééchelonnement de la dette grecque qui suppose un engagement des banques européennes. Ainsi, Nicolas Sarkozy rencontre Angela Merkel ce vendredi pour la convaincre de faire un geste en faveur d’Athènes.

    Les craintes d’une contagion de l’accablante situation économique de la Grèce pénalisent déjà d’autres pays de la zone euro. Alors que les taux grecs ont atteint un nouveau record hier, le taux de ses obligations à deux ans a grimpé au-delà de 30%, les obligations de l’Etat espagnol s’établissaient elles aussi à des sommets.

    Le coût d’emprunt en Espagne s’est envolé à un niveau inédit depuis onze ans et Madrid a ainsi été contrainte de limiter le montant de son émission de dette. En Irlande et au Portugal, les coûts de l’assurance contre un défaut, mesurés par les CDS (Credit Defaut Swaps), se sont également envolés.

    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/06/17/04016-20110617ARTFIG00307-grece-un-defaut-de-paiement-de-plus-en-plus-probable.php

  24. Bonjour,

    face à  » l’Ultime  » chacun, forcé, rassemble ses talents pour accueillir l’événement. Si parfois il est préferable de reculer pour mieux sauter, il est difficile d’imaginer que ce temps passé depuis les débuts des crises de la dette des états ai servis à quelque chose… plusieurs années déjà !

    Est ce que la crise politique grecque qui devrait avoir lieu va siffler la fin de la partie et annoncer le retour définitif des joueurs banquiers et assureurs dans leurs pays pour y compter leurs billes. Il est trés compréhensible que au delà d’un certains point le créantier n’a plus aucune légitimité à réclamer un retour sur son investissement, les taux usuraires sont atteint pour ces pays depuis belle lurette sans choquer les « politiques ».

    Il est révoltant que tant d’interêts privé puissent influer sur la destiné de tout un peuple, théoriquemnt souverain.

    Franchement l’idée politique d’une Europe des peuples même restreinte est la seulle chose qui pourrait nous sortir de l’orniére.

    Le dévelloppement de la crise à venir sera à suivre avec le calendrier des élections à venir … esperons que les elections au Portugal et en Espagne furent que des contre exemples.

    cordialement

  25. Vive les Grecs!

    Grèce
    La démocratie de nouveau dans la place

    La démocratie de nouveau dans la place

    Des citoyens qui débattent et dénoncent l’injustice

    Les médias grecs et étrangers ont largement couvert les affrontements entre jeunes et forces de police anti-émeute qui ont laissé un épais nuage de gaz lacrymogène flotter au-dessus de la capitale grecque après plusieurs grandes manifestations. Menées à l’instigation des partis de gauche et de plusieurs syndicats, ces manifestations ont éclipsé la vague de protestation anti-rigueur qui déferlait sur le reste de l’Europe. Le climat de peur inlassablement entretenu par les médias, les experts et les élites intellectuelles de l’establishment ont réussi à distiller un sentiment de crainte et de culpabilité au sein d’une majorité de la population, et ainsi à affaiblir la résistance.

    Il y a trois semaines, la donne a pourtant changé. Une foule hétéroclite d’hommes et de femmes en colère – tout âge, idéologie et professions confondus – a commencé à se réunir sur la place Syntagma située au cœur d’Athènes, en face du Parlement, ainsi qu’autour de la Tour blanche à Thessalonique et dans les lieux publics d’autres grandes villes. Ces rassemblements quotidiens, attirant jusqu’à plus de 100 000 participants, se sont déroulés de manière pacifique, sous l’œil des forces de police.

    Se baptisant « les indignés », ces citoyens ont entrepris de dénoncer l’injuste paupérisation des travailleurs grecs, la perte de souveraineté qui a transformé leur pays en chasse gardée des banquiers et la déliquescence de la démocratie. Ensemble, ils exigent le départ des élites politiques corrompues qui ont dirigé le pays pendant près de trente ans et l’ont conduit au bord de l’abîme. Les partis et slogans politiques ne sont pas les bienvenus parmi eux.

    Des milliers de personnes se réunissent chaque jour sur la place Syntagma pour discuter des mesures à prendre. Le parallèle avec l’antique agora athénienne – qui se situait à quelques centaines de mètres – est frappant. Les participants souhaitant prendre la parole reçoivent un numéro leur permettant d’accéder à la tribune par tirage au sort, reprenant ainsi la méthode aléatoire par laquelle bon nombre de charges étaient distribuées dans la cité antique. Les orateurs ne disposent que de deux minutes, ce afin de permettre au plus grand nombre de s’exprimer.

    Le système fonctionne de manière efficace et sans les interruptions intempestives qui caractérisent la plupart des débats publics. Les sujets de discussion sont variés et vont de questions d’organisation aux nouvelles formes de résistance en passant par la solidarité internationale et les alternatives possibles aux mesures les plus injustes. Aucun sujet n’est écarté. Chaque semaine, des économistes, des avocats et des penseurs de la vie politique sont invités à participer à des débats organisés pour présenter des solutions à la crise.
    Jamais nous n’avons été aussi proches de la démocratie

    Voilà la démocratie en action. Chômeurs et professeurs d’université ont autant de temps pour présenter des idées qui seront discutées avec autant de vigueur et soumises à un vote avant d’être adoptées. Les indignés ont repris la place Syntagma des mains des marchands pour la transformer en véritable lieu public d’échange. Les soirées habituellement passées devant la télé sont devenues le temps de se rassembler pour discuter ensemble du bien commun. Si la démocratie désigne le pouvoir du « demos », c’est-à-dire de ceux qui n’ont ni rang, ni fortune ou compétence particulière les destinant au pouvoir, alors jamais nous n’avons été aussi proches de la démocratie depuis longtemps.

    Les débats de haut niveau qui se déroulent sur la place Syntagma contredisent cette idée répandue selon laquelle les questions de politique publique sont trop techniques pour les citoyens ordinaires et doivent être laissées aux spécialistes. Athènes redécouvre un des principes fondateurs de l’agora, à savoir que le demos a plus de bon sens que n’importe quel dirigeant. Le mouvement des indignés nous montre que la démocratie parlementaire doit être complétée par une version plus directe, un rappel qui tombe à pic alors que le principe de la représentation politique est de plus en plus contesté dans toute l’Europe.

  26. Les agences de notation utilisaient, jusqu’à présent, l’arme de la notation contre les dettes publiques (sauf lorsque la situation des grosses banques US l’exigeait); à présent elles disposent d’ armes supplémentaires : la menace , les effets d’annonce …
    Il convient de ne pas oublier de toujours rappeler qu’il ne s’agit pas d’institutions neutres mais qu’elles ont un comportement stratégique aux service d’intérêts particuliers.

  27. Aux dernières nouvelles, Nicolas et Angela sont arrivés à un accord sur la question grecque: c’est la BCE, c’est à dire au final le contribuable européen qui supportera le coût de l’opération de sauvetage….les banques et autres institutions privées, du genre compagnies d’assurance, n’apportant qu’une contribution « volontaire » et marginale…
    du coup, réaction de nos banquiers: HA HA ha ha ha !!! champagne pour les fats cats
    réaction des marchés: jetez un coup d’oeil au CAC de ce jour, l’envol durant et après la conférence de presse de nos deux héros  » qui sauvent la Grèce » ( tu parles…)
    Cela dit, pas un mot vers la jeunesse sacrifiée des pays périphériques dont l’avenir est bien sombre: Grèce, Portugal, Irlande, etc etc…nos deux héros n’écoutent que les tambours de bronze des marchés!
    grand bien leur en fasse! aux prochaine échéances électorales, ils seront balayés!

    1. C’est lamentable…La presse imbécile ( aux ordres, c’est idem) titre, tenez-vous bien:
      « La France et l’Allemagne font front commun »…

      Contre qui, quoi? on n’en saura pas plus…
      Il est vaguement question de « ne pas abandonner la Grèce »…
      Ah, si…à la fin, cette pauvre A.Merkel se laisse aller: « Plus vite nous aurons une solution, mieux ce sera ».
      Le marché, évidemment, applaudit à tout rompre….

      Qu’est-ce qu’ils doivent se marrer, nos dirigeants !…

  28. Merkel et Sarkozy ont trouvé un commun accord susceptible de duper le public et notamment le contribuable:
    les banques concernées « pourront » participer à l’aide (versements contributifs) pour la Grèce. Cela veut dire, puisqu’on fera appel au volontariat, que pratiquement aucune banque se portera volontaire, ou seulement dans une mesure mineure, réduite à un geste. On va donc privatiser la dette en épargnant les banques.

  29. Combien te tours supplmentaires de rotative pour que la « Planche à billets » nous crachent de la « monnaie de singe ».?

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