L'actualité de la crise : LE SCENARIO DE LEUR HORREUR, par François Leclerc

Billet invité

L’un des artisans les plus déterminés de l’opacité bancaire à la française, le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer, vient à son tour de lancer un terrible cri d’alarme. La perspective d’une restructuration de la dette grecque entraînant l’effondrement des banques grecques et de l’économie du pays serait selon lui « le scénario de l’horreur ». L’amenant à également écarter la solution d’un rééchelonnement, car « posant des problèmes juridiques très compliqués » dont nous ne saurons rien de plus, vu le risque qu’il soit assimilé à une restructuration.

Il fait donc sienne la détermination affichée de plusieurs hauts responsables de la BCE de cesser toute aide aux banques grecques en cas de restructuration. Une menace qu’il oublie de mentionner et que Jean-Claude Trichet, qui fait pour l’instant donner ses lieutenants, n’a pas encore avalisée. Impliquant de céder ou de jouer à la roulette russe : « la BCE ira-t-elle jusqu’au bout » ?

Herman Van Rompuy, le président de l’Union européenne, n’est pas moins catégorique, tout en l’exprimant selon son tempérament : « les risques de telles opérations sont grands par rapports aux avantages potentiels ».

Der Spiegel vient de lever un coin du voile sur la nature de ces risques, qui ne se limitent pas à de seuls dommages atteignant la Grèce, comme on peut s’en douter. L’Eurosystème, qui regroupe la BCE et l’ensemble des banques centrales de l’Union européenne, a en effet engrangé 480 milliards d’euros d’actifs mis en pension comme collatéraux. Peu d’informations sont disponibles à ce propos, mais le magazine allemand affirme que ces actifs ont été pour une part indéterminée surévalués à cette occasion, et que le risque qui y est attaché est insuffisamment provisionné. Il donne l’exemple des actifs mis en gage par Depfa, le propriétaire d’HRE en grande difficulté.

On comprend mieux, dans ces conditions, que de nombreuses banques européennes puissent affecter la sérénité à propos d’une décote de la dette souveraine grecque : elles se sont largement dessaisies de leurs actifs risqués – dont la dette grecque – et c’est la BCE qui joue les bad bank sans le dire. Ce qui explique aussi que ces dernières aient rencontré aussi peu d’intérêt, car elles étaient inutiles dans ces conditions.

La BCE est donc dans une position moins confortable qu’elle ne peut l’admettre, prise entre un besoin de recapitalisation résultant d’une restructuration de la dette grecque et le refus des États d’en financer le roulement. Il ne lui reste plus comme choix que de faire supporter tout le fardeau à la Grèce, ce à quoi elle s’emploie avec acharnement.

Comment pourrait-elle en effet assumer publiquement que ce qu’elle a avalisé pour les banques n’est pas admissible pour un État ? Que la tolérance est pour les uns, l’intransigeance pour les autres ? Il ne s’agit plus de son statut et de ce qu’il lui interdit.

Mais ceci était déjà connu. Une seconde leçon à la portée tout aussi désastreuse peut être tirée de la situation d’impasse actuelle (il y a des mots qui reviennent souvent ces temps-ci). L’addition des efforts de la BCE et des États n’est pas suffisante pour régler la note de la crise financière. Faut-il être capable de tirer toutes les conséquences de cette dérangeante constatation.

Le reconnaître n’étant pas pensable, on ne peut que poursuivre l’application d’une stratégie qui a déjà failli et que l’on tentera, au dernier moment, de sauver une fois encore par des mesures destinées à gagner un peu de temps.

Est-ce que cela signifie pour autant que les banques s’en sortent, puisqu’elles sont si bien protégées ? Les ministres des finances de 7 pays de l’Union européenne, dont la Grande-Bretagne, l’Espagne, la Suède et la Slovaquie, viennent d’écrire à la Commission et n’en semblent pas si convaincus. Ils manifestent leur crainte commune que les règles de Bâle III auxquelles les banques vont être assujetties ne soient « diluées » avant même de devoir être appliquées. Coup de pied de l’âne pour les banques des autres pays, cette lettre illustre à merveille les tensions qui parcourent ce petit monde et qui parfois émergent.

« Nous avons dit très clairement que nous refléterions le niveau d’ambition de Bâle et l’équilibre général qui y a été trouvé » a rétorqué en pesant soigneusement ses mots pour ne pas s’enfermer Chantal Hugues, porte-parole de Michel Barnier, commissaire européen chargé du marché intérieur et des services financiers. La Commission prépare en effet pour juillet une révision de sa directive sur les fonds propres.

Les agences ne contribuent pas à calmer les esprits, en continuant de distribuer des mauvaises notes, et pas seulement aux États. Dernières en date après les grecques, quatre banques italiennes viennent d’en faire les frais, Standard & Poor’s ayant baissé à « négative » la perspective de leur note. L’explication donnée est instructive : « nous dégraderons la note de ces banques en cas d’abaissement de la note souveraine de l’Italie, compte tenu que ces banques sont principalement actives sur le marché interne. » On ne peut mieux expliquer comment le sort des États et des banques sont étroitement liés, dette publique et dette privée inextricablement liées.

En Grèce, les experts de la Troïka jouent les prolongations en prolongeant d’une semaine leur mission dont l’objet initial était le déblocage d’une tranche de 12 milliards d’euros des prêts de l’Union européenne et du FMI, sans laquelle le pays sera immédiatement en situation de banqueroute. Il s’agit en réalité de gagner du temps et de ne pas polluer le G8 de cette fin de semaine avec ce dossier, et de permettre à Angela Merkel de tenter de retrouver ses esprits et de rassembler ses troupes.

Christine Lagarde n’a pas ouvert la porte à un compromis, en déclarant au journal autrichien Der Standard : « La Grèce doit fournir des résultats… Nous avons déjà donné à Athènes plus de temps,pour rembourser ses crédits dans la zone euro, c’est déjà une concession… Il est donc légitime que nous attendions que la Grèce fasse sa part du travail ».

Le gouvernement grec s’est donc mis à la tâche et étudie, afin de le présenter début juin au Parlement, un nouveau plan de retour sur le marché comprenant de nouvelles mesures d’austérité et un vaste programme de privatisations de 50 milliards d’euros. Des députés dissidents du PASOK (socialistes) ont ce mardi matin déployé une banderole accrochée aux colonnes du parlement et proclamant : « La Grèce n’est pas à vendre ».

D’autres réactions sont attendues mais celle des marchés n’a pas tardé : le taux grec des obligations à 10 ans dépassait dans la journée d’hier 17 %… Les taux des obligations espagnoles, italiennes, portugaises, irlandaises se tendaient également, le Financial Times reprenant l’image de la cordée d’alpinistes utilisée par un analyste financier pour expliquer comment le sort de tous les pays de la zone euro était lié. Ce qui est désormais craint, c’est la contagion qui résulterait d’un défaut grec sur sa dette, que les marchés considèrent comme inéluctable.

Les dirigeants européens n’y apportent pas de réponse, si ce n’est des incantations renouvelées, dont Herman Van Rompuy est l’un des spécialistes : « De nouvelles mesures ambitieuses et déterminées de la part du gouvernement grec sont la clé… Nous ne laisserons pas l’euro échouer… Il ne faut pas spéculer sur notre détermination ».

Les gouvernements européens sont pris dans leurs contradictions et dans l’incapacité de trouver une stratégie commune de remplacement. On sait ainsi que les Italiens et les Espagnols se sont battus contre tout projet de restructuration de la dette grecque, de peur que la tempête qui s’en suivrait ne les atteigne durement. Plus le temps passe, moins il est aisé de trouver un dénominateur commun.

En haut, on ne peut plus gouverner comme avant, en bas, on manifeste comme on peut et par tous les moyens un rejet qui prend parfois des formes paradoxales. C’est le cas lorsque des gouvernements réputés de gauche sont balayés au profit de l’opposition de droite, dont le programme est pourtant sans équivoque. « Ne nous trahis pas ! » avaient lancé à José Luis Zapatero dans la liesse d’il y a sept ans les jeunes Espagnols. « Personne ne nous représente » est devenu l’un des slogans favoris des indignados sur les places centrales des villes dans toute l’Espagne.

Quel gouvernement européen est-il aujourd’hui assuré de son avenir ? Depuis Silvio Berlusconi en passant par José Luis Zapatero, José Socrates, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy (pour ne pas parler de la Belgique), les principaux chefs d’État et de gouvernement sont en difficulté et sont menacés de ne pas voir renouvelé leur mandat, au cas où ils se représenteraient. Les équipes britannique et irlandaise ont déjà été remplacées. L’instabilité politique qui en résulte, à laquelle s’ajoute la désignation d’un tout nouveau président de la BCE et d’un futur directeur général du FMI, n’aide pas à rassurer les marchés. La raison en est qu’ils ne parviennent plus à jouer le rôle qui leur est assigné, à collectivement formuler une solution à une crise dont ils n’osent plus annoncer la fin et qu’ils ne font qu’approfondir.

Cette crise politique n’est pas de celles qu’un simple changement de majorité, dans un sens ou dans un autre, est capable de régler.

145 réponses sur “L'actualité de la crise : LE SCENARIO DE LEUR HORREUR, par François Leclerc”

  1. François Leclerc, votre inventivité à associer les mots et les faits donne à vos descriptions cette impression heurtée ou déséquilibré mais magique d’un homme qui marche. Et quelle constance! Bravo.

    1. Remarquable de plus sur la quantité d’infos et la qualité de l’analyse.
      A ce propos, rappelons à ceux, rares ici, qui ne connaitraient pas…
      que François fait sans doute une allusion (clin d’oeil amusé…) aux trois conditions qui,
      réunies simultanément, font une situation révolutionnaire, selon Lénine:
      – en bas, ils ne veulent plus être gouvernés comme avant
      – en haut, ils ne peuvent plus gouverner comme avant
      – la classe moyenne hésite entre les deux camps.
      (C’est l’esprit, pas le temps de chercher la lettre)

      François a mentionné explicitement les deux premières conditions.
      Pour la troisième conditions, il faudra encore au moins quelques mois ou plutôt années d’agonie du capitalisme.
      Ne perdons pas de temps pour préparer les échéances….

  2. Pourquoi ne pas intégrer toutes ces dettes dans l’euro , dévaluer et repartir sur d’autres bases avant l’effondrement du système ? Quelle autre monnaie actuellement pourrait en tirer profit ?

    Bs.

    1. L’euro est une illusion irréelle; il n’a pas plus de référentiel que le dollar ou des unités s’engouffrant dans un trou noir

      1. @ Cécile dit : 25 mai 2011 à 00:11

        Il faut compter autrement, mais comment alors, et qui …. ???

        A mon avis ce devrait être l’énergie, c’est-à-dire le kWh ou la Tep. Voyez ce que les énergies fossiles nous apportent comme confort de vie : http://www.manicore.com/documentation/esclaves.html

        Le coût de la vie- même si la vie devenait de moins en moins matérielle – c’est son coût global en énergie. La base physique de la vie, son alimentation –en nourriture et autres- c’est l’énergie. Si les organismes vivants n’ont plus suffisamment d’énergie pour entretenir et perpétuer la vie, ils disparaissent au profit de ceux qui en consomment moins.

        Voyez-vous dans quelle situation se trouvent les occidentaux qui sont les plus grands consommateurs par tête et qui n’ont plus beaucoup de non renouvelables dans leur sous-sol ?

        La crise est économique, monétaire et sociale mais, sa cause racine est ENERGETIQUE.

      2. A la question « De quoi souffres tu? » cette réponse, plus que jamais d’actualité, de René Char « De l’irréel intact dans le réel dévasté »

      3. à JDucac
        Le Kw/h me semble opportun pour le calcul de W, soit le travail (rapport énergie/temps),
        mais perso, je pense qu’il faudrait poursuivre ( je trouve encore très insuffisant … )

      4. KW/H ?
        Il y a là un débat sérieux …..le nb de Kwh est une indication , certe mais ce qui caracterise votre « niveau de vie » ce sont les KW disponibles par individu , (ou esclaves) on peut avoir 3 bagnoles , on ne les conduira pas simultanément ..le nb de robots , d’eclairage , de pieces a chauffer , de piscine (babrication +entretien se peuvent calculer en KW , ainsi que certains services publiques autoroutes , trains, poubelles… sans oublier les « miles » qui font que la pluspart des blaireaux voyagent gratos a nos frais et rayent le ciel de traits obscènes .

      5. @jducac
        Ben oui, le kwh ou l’énergie
        Et travailler beaucoup et consommer peu
        Et puis travail famille patrie
        Et vive l’industrie…. système indéboulonnable.
        Faut aller travailler qu’il disait.
        Admettons!!!
        Si le système industriel est indéboulonnable c’est qu’il est généralisable à l’ensemble de la planète, alors un petit calcul.
        Admettons 5 litres d’essence pour aller travailler par « blaireaux » (comme dit kercoz), admettons aussi que sur terre 4 millards d’individus sont succeptibles d’aller bosser en usine cela fait 20 millards de litres d’essence par jour, à 200litres le baril cela fait 100 000 000 barils par jour.
        La production journalière est de 85 000 000 millions de baril de pérole par jour;
        Chercher l’erreur ….ou l’horreur!!!

      6. @cecile

        Le Kw/h me semble opportun
        mais perso, je pense qu’il faudrait poursuivre ( je trouve encore très insuffisant … )

        Je pense qu’il faut parler en terme d’évolution et remplacer la rente financière par la rente énergétique autrement dit investir nos petites zéconomies pour réaliser des économies d’énergie qu’ on pourra de nouveau investir pour réaliser d’autres zéconomies d’énergie et ainsi de suite.

      7. @ Cécile dit :25 mai 2011 à 19:21
        Merci d’avoir apporté un tout petit petit petit + en répondant sur ce sujet de l’énergie. Je le pressens comme un sujet très important depuis 2007

        @ kercoz dit : 25 mai 2011 à 19:43

        KW/H ? Il y a là un débat sérieux …..le nb de Kwh est une indication

        Certainement, en plus le problème de l’énergie est lié aux monnaies, à la monnaie $ en particulier.

        @ michel lambotte dit : 25 mai 2011 à 21:41

        Et vive l’industrie…. système indéboulonnable. Faut aller travailler qu’il disait.

        Voici quelques données sur le sujet :
        Quand j’ai commencé mon apprentissage dans l’une des plus grandes industries de Poitou il y a 62 ans, je faisais 16 Km par jour en vélo pour m’y rendre.(4 fois 4)
        Il y avait un monsieur qui lui faisait 20 Km par jour. L’hiver, les jours de neige où il ne pouvait rouler il faisait le chemin à pied. Comme carburant il avait 3 litres de gros rouge dans sa musette, soit 6 litres par jour.
        A l’époque la retraite était à 65 ans. Les caisses de retraites et de sécurité sociale n’étaient pas en déficit. Il est vrai que le Monsieur en question ne les a probablement pas beaucoup sollicitées, si toutefois il est arrivé à la retraite.
        La semaine de travail était de 45 heures et il y avait 3 semaines de congés payés
        En 1900 un vélo coûtait environ 4 mois de salaire.
        En 53 j’ai eu mon premier vélomoteur en le payant avec un mois de salaire d’ouvrier en début de carrière.
        Michel Lambotte mettez tout ça en équation avant de chercher l’erreur.
        Ah j’allais oublier. Il y avait aussi une usine de fabrication de vélos (marque SUTTER) pas loin de la grande manufacture

    2. @Cecile

      >Il faut compter autrement, mais comment alors, et qui …. ???

      Tant que ce n’est pas en millisieverts…

  3. Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse.

    Ils ne manqueraient pas un peu de culture nos génies de la finance ?

  4. La classe politique atteint ses limites et les grands hommes s’apprêtent à sortir du bois !

  5. L’endettement grec est devenu structurel : il progresse plus vite que les ressources tirées de la compression du budget. Cette dernière ayant bien sûr un effet dépressif sur l’activité et donc sur les ressources de ce budget. C’est probablement la compression très volontariste des dépenses budgétaires qui a rendu l’accroissement de la dette grecque inévitable (en d’autres temps pour d’autres pays c’est l’érosion des ressources via une fiscalité très orientée qui a eu ce même effet). Problème structurel donc pour lequel les cessions d’actif annoncées (50 MiE ?) ne sont pas une solution (trop long et trop incertain). Plus de choix possible : défaut ou restructuration. Les prises en pension au sein de l’Eurosystème ne sont telles pas supposées faites sur des durées courtes ?. Le bilan de la BCE n’est certes pas très lisible sans un mode d’emploi. Si des pertes devaient être constatées dans le bilan de la BCE ce sont les Etats qui devraient recapitaliser la BCE. Ils vont donc emprunter ce qui est nécessaire afin de répondre à cette obligation, transférant ainsi la dette de la BCE (qui est celle des banques commerciales en dernier ressort) aux contribuables de chacun des Etats partie prenante à l’Eurosystème. Pas à tous les contribuables. A ceux qui ne peuvent échapper à l’impôt.

    1. Le bilan de la BCE n’est certes pas très lisible sans un mode d’emploi.

      Je cherche le bilan, mais je ne trouve que le mot Transparence sur le site de la BCE.
      Pouvez-vous nous informer de liens qui pointent sur le bilan et son mode d’emploi ?
      Je suis preneur. merci.

    2. @20100

      Trouverez rien de clair sur le site de la BCE (et presque tout en angliche).
      WIKI : petit résumé de la crise obligataire version BCE à fin avril 2011 :

      Le jeudi 6 mai 2010, Jean-Claude Trichet annonce que lors du Conseil des gouverneurs de la Banque Centrale européenne, il n’a pas été question de de la possibilité d’achat de titre d’Etat. Le vendredi 7 mai selon le Financial Times, quarante sept grandes banques européennes auraient supplié la Banque centrale européenne d’être « un acheteur de dernier recours ». Le 10 mai 2010, à la suite de l’annonce d’un plan conjoint Union européenne/FMI de 750 milliards d’Euro, la BCE décide de permettre aux banques centrales de la zone d’acheter de la dette publique et de la dette privée sur les marchés secondaires. Pour Jean-Claude Trichet tout comme lors de la faillite de Lehman Brothers « les marchés ne fonctionnaient plus »
      La décision, saluée (même s’ils la jugent insuffisante) par les adversaires des politiques monétaristes, reste controversée et a été prise après mise en minorité du camp allemand. Elle comporte deux ruptures avec les règles tacites de l’institution : 1) elle n’a pas été prise par consensus, 2) un des partenaires n’a pas hésité à faire part publiquement des divergences. Axel Weber patron de la Bundesbank adresse deux objections : « les achats d’emprunts d’État comportent des risques importants pour les politiques de stabilité des prix » et sont donc en rupture avec le mandat de la BCE, il faut « tirer un trait de séparation clair entre les responsabilités de la politique monétaire et de la politique des finances ». Concernant ce dernier point, selon le Spiegel du 31/05/2010, la Bundesbank se demanderait si cette décision n’a pas été prise pour permettre aux banques française de se défaire des obligations grecques,
      Début décembre 2010, la BCE qui a acheté pour 72 milliards d’obligations d’Etat demande une augmentation de capital27. Le 16 décembre le Conseil des gouverneurs décide d’augmenter de 5 milliards d’Euro le capital de la BCE pour le porter à 10.76 milliards en plusieurs étapes s’étalant jusqu’à la fin de l’année 2012
      En avril 2011, la Banque centrale Européenne détient « 80 milliards de titres des Etats grecs,irlandais et portugais ». Pour se dégager de ce risque, elle a plaidé pour que le Fonds européen de stabilité financière puisse acheter de la dette secondaire et donc la décharger de ce fardeau. Par ailleurs, la BCE finance pour 500 milliards les banques dont « 40 miliards pour le Portugal, 60 milliards pour l’Espagne, 100 pour la Grèce et 130 pour l’Irlande »29. Pour Jean-Paul Betbèze, cette situation contraint la BCE et la « piège ».

    3. @20100

      C’est au niveau du groupe Eurosystème (les 16 BC + la BCE) qu’il faut apprécier le soutien des BC aux banques commerciales. La BCE édite un bilan hebdomadaire de la « situation financière consolidée de l’Eurosystème ». Par exemple :

      http://www.ecb.int/press/pr/wfs/2011/html/fs110524.fr.html

      Extrait bilan Eurosystème 20/05/2011.

      5 Concours en euros à des établissements de crédit de la zone euro liés aux opérations de politique monétaire. 432 Mi
      5.1 Opérations principales de refinancement 119 Mi
      5.2 Opérations de refinancement à plus long terme 313 Mi

      1. @ando

        La BCE est seule prêteuse aux banques grecques ou irlandaises (avec le bail out du gvt irlandais en plus pour ces dernières) et sans doute pour la plus grande partie des banques portugaises ainsi que certaines espagnoles, Cf au dessus, en avril 2011, la BCE soutenait « exceptionellement » le système bancaire de ces seuls 4 pays à hauteur de 330 milliards.
        Ah non, soyons juste ! Ya le Credit Agricole qui soutient sa filiale grecque Emporiki… Faut dire qu’il y est engagé pour plus de 30 milliards chez Emporiki, ce brave CA. Peut faire un effort. Mais si ça tombe le bins… Devront appeler à l’aide un peu plus loin que les Caisses Régionales pleines aux as, ce coup ci, à la Caisse Nationale…

    1. donc si je comprends bien c’est les agences de notation qui ont le vrai pouvoir sur le monde entier ?

    2. Quel monde délicieux. Le rating de la Grande-Bretagne dégradée par une agence de notation chinoise de A+ à AA- avec perspective négative.

      « BEIJING, May 24 (Xinhua) — China’s first domestic rating agency, Dagong Global Credit Rating Co. Ltd., on Tuesday downgraded the local and foreign currency long-term sovereign credit rating of the United Kingdom by one level to A+ from previous AA- with « negative » outlook. The Chinese rating agency said the downgrade reflected the UK’s deteriorating debt repayment capability ».

      http://news.xinhuanet.com/english2010/china/2011-05/24/c_13891200.htm

  6. Si la BCE est de fait,en partie, une « bad bank », que peut-elle faire de ces actifs toxiques ?

    Quel est le risque pour une grande banque centrale, de posséder plein d’actifs toxiques ?

    1. La BCE est juridiquement propriétaire de ces actifs, en dépit de ce que l’expression « pris en pension » pourrait faire croire à tort.

      Si elle les cède, c’est au prix du marché secondaire (elle enregistre alors une perte), si elle les garde jusqu’à maturité (s’agissant d’obligations), elle se fait rembourser si l’émetteur en est capable.

      La BCE est faiblement capitalisée par rapport à son total de bilan et risque de se trouver très vite dans l’obligation de procéder à une recapitalisation. Elle se tournera alors vers les Etats, ses actionnaires. Cela pourrait représenter des montants très importants.

      Le bilan de la BCE est particulièrement opaque et ne donne pas d’information sur ses actifs en pension ainsi que sur leur traitement comptable.

      1. @ François
        Pas opaque à 100 %. Peut-on dire que certains savent un peu….
        Si c’est le cas, cette disymétrie doit autoriser certains « initiés » à se faire des c…en or!
        Je me gourre ?

    2. Autrement, dans la logique actuelle, on peut envisager une BCGalactique ou les terriens feront un dépôt des actifs toxiques !

    1. Zont la pétoche aux pépètes à leur pépère.

      Il me semble nécessaire aujourd’hui d’oser nommer la bêtise qui s’empare de ceux à qui le capitalisme fait endosser la responsabilité d’avoir à maintenir l’ordre public. Et cela alors que – et ces responsables « le savent bien, mais quand même… » – lui-même ne cesse de poursuivre, en toute irresponsabilité, la création de nouvelles sources de profit. Il ne s’agit pas d’accuser, comme c’est le cas lorsque l’on dénonce complicité ou corruption. De telles accusations suscitent en effet l’idée que, si on se débarrassait de ces vendus, tout irait bien – une idée qui toujours favorise ceux qui se présentent comme porteurs de salut, voix du peuple, de la nation… ou de la race. Et elles ne font que renforcer le sens qu’ont « nos » responsables de la nécessité de leur mission – leur conviction que ceux qui les accusent « ne comprennent pas ». Ceux et celles que la bêtise a capturés ne méritent ni accusations ni indignation. En fait ils ne méritent rien, car c’est ce sous l’emprise de quoi ils sont qui importe. Et cette emprise, elle est sensible à tous les niveaux de responsabilité, et elle les connecte tous, y compris ceux qui sont étrangers aux intérêts directs du capitalisme contemporain. Et notamment ceux qui ont été capturés par le refrain pédagogique « que feriez-vous à notre place ?» et se sentent « nos » responsables par procuration.

      Isabelle Stengers, Au temps des catastrophes – Résister à la barbarie qui vient, Ed. La découverte, Coll. Les empêcheurs de penser en rond (2009)

  7. Est-ce-que les propositions ( ou même une seule , fin des paris sur la fluctuation des prix par ex . ) émises au cours des dernières semaines ( par vous-même , P. Jorion et d’autres … ) pourraient , si elles étaient appliquées rapidement , changer quoi que ce soit à la situation grecque ?

  8. Edifiant !
    Lu à l’instant sur le site de Boursorama :
    « Restez plus que jamais à l’écart des obligations d’Etat des pays développés, elles ne sont plus fiables. Ne croyez pas non plus que les CDS permettront de sauver la face puisque personne ne parviendra à les payer. Misez plutôt sur les obligations des pays émergents. »

    voir la page : http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=dc5ad3a78f8242e9b4f373b7812b06ac

    Quand même la presse officielle, avec sa froideur caractéristique, se met à tenir le même discours que le blog de Paul Jorion…

    1. Ce texte est un extrait d’un article de MoneyWeek, à tendance ultralibérale mais qui penche pour des stratégies contrariennes (vendre quand la bourse monte et inversement).
      Leur discours est assez constant depuis plusieurs années.
      On est quand même assez loin du discours de la presse « officielle » qui promeut systématiquement le statuquo.

      Ceci dit, j’observe effectivement, depuis quelques mois, une convergence des termes employés pour vilipender le système social dominant, les « élites », utilisés par la pensée altermondialiste d’un coté et par la pensée nationaliste de l’autre.

      1. Merci de vos précisions Laurent, je n’avais pas fait la distinction entre MoneyWeek et Boursorama vu que j’avais trouvé l’article sur le site Boursorama. J’ignorais aussi la stratégie « contrarienne » de MoneyWeek (« contrarienne » : je viens d’apprendre un nouveau mot ! ).

        Ce qui me surprend dans la rédaction de cette conclusion de MoneyWeek, c’est le style « définitif » de leur analyse : les obligations d’Etat des pays développés ne sont PLUS fiables et PERSONNE ne parviendra à payer les CDS. J’interprète ça comme un bilan définitif et sans appel de la situation de ce marché des obligations, une manière définitive d’exprimer qu’il est vermoulu.

        Mais sûrement que cette lecture est due au fait que n’ai-je pas l’habitude de ce genre d’analyse (ça n’est pas mon métier) : peut-être que MoneyWeek est capable d’écrire ceci aujourd’hui et dans quelques temps écrira que les obligations d’Etat des pays développés sont REDEVENUES fiables et que les CDS ne présentent dès lors plus de danger de solvabilité.

        Qui plus est, ni MoneyWeek ni Boursorama ne sont, sauf erreur de ma part, altermondialistes ou nationalistes.

        Cordialement,
        Maxime.

  9. Le rôle de la BCE n’est-il pas de prendre en pension des titres contre des prêts de trésorerie? En cas de décote sur ces dites valeurs n’est-ce pas la banque emprunteuse qui garde le risque?

      1. Les Fougerêts à en grande partie raison.

        A la différence d’un achat ferme, un prise en pension, même si elle s’accompagne effectivement d’un transfert de propriétés, est assortie d’une clause de rachat à échéance fixée et à prix fixé.
        En conséquence c’est bien la banque commerciale qui conserve le risque. Ceci ne veut pas dire pour autant que la BCE opère totalement sans risque lors des prises en pension: si la banque n’est pas en mesure de procéder au rachat préconclu, dépose le bilan, et que ses actifs ne suffisent à recouvrer sa dette la BCE peut effectivement y enregistrer une perte.

        Mais l’essentiel est ailleurs : la BCE a procédé à de nombreux achats fermes de dette grecque sur le marché secondaire, elle ne s’est pas limitée à des prises en pension.

      2. C’est effectivement le cadre général. Il serait intéressant d’en savoir plus sur les conditions concrètes de réalisation de ces opérations.

      3. @ François,

        Bonjour,

        Ne s’agit-il pas du mécanisme décrit par J.Attali dans « la crise et après »?

        La possibilité faite à chaque banque centrale d’émettre des euros adossées sur des titres, même « privés », y compris -surtout sans doute- les plus « toxiques ».

        Qualité et quantité des titres ainsi « traités », enfin, mis en pension, laissés de fait à la libre appréciation de chaque banque centrale…

        Sur ces « opérations », peu de notes, ou de….chiffres…pardon de heurter la sensibilité des monarques de la finance spéculative avec ce mot.

        La centralité de la banque serait elle en train de démontrer par la pratique que son trône ne vaut guère plus que son bilan…dans toute l’essence du terme?

      4. Je vais revenir sur la logique dans laquelle la BCE est enchaînée, expression de l’aboutissement actuel de la crise financière.

  10. La crise – leur crise avant tout – est une comédie burlesque où ces comédiens se refilent la patate chaude.
    Ils sont tous habillés en Lapin Blanc… Ils sont pathétiques, ridicules et irresponsables.
    Les lecteurs de ce blog, comme ces comédiens-là, savent très bien dans quelle direction la troupe de saltimbanques (…) nous dirige… Et ils restent aveugles, muets, sourds.
    Ou bien planquent-ils leur pognon, en espérant plus tard le manger ?
    Ou bien feront-ils disparaitre ces dettes en la substituant par de la monnaie 100% électronique ???

  11. De Combien de M.euros sont « mouillés » les banques francaises sur la dette Grecque ..10 ou 12 ? …ça ne serait pas ça l’ horreur ? …faire payer les banques ou le contribuable ? cruel dilemme !

      1. @Martine
        Et si les collectivités locales font massivement défaut, comment ça va chez DEXIA ?

  12. @ F Leclerc
    Un fait me parait troublant : la Grèce a pu « lever » quelques miettes récemment à court terme à des taux usuraires (25 % si j’ai bien lu), je ne comprend pas quelle signification trouver au fait que les taux à long terme sont moins élevés, car, en général c’est le cas de figure inverse que l’on observe.
    Ne serait-ce pas l’imminence d’une banqueroute pure et simple de ce pays ?

    1. Cela signifie en effet que l’accès au marché est fermé, puisque le risque est quasiment nul pour ces échéances courtes. Il faut voir aussi qu’il n’y a aucune demande pour les échéances longues. La BCE, enfin, a cessé ses achats.

      1. Ce qui veut bien dire que la banqueroute de la Grèce est pour demain soir ou après-demain matin ?

      2. Au secours Angéla? Angéla? Angéla??? Nein? Nein? Ja, mais…
        Nicolas? Nicolas??? Viens voir!

    2. @henry38 et Francois

      25% !!! N’importe quoi ! Comme d’hab ! des taux à moins de 4,9 % pour du 6 mois et des demandes trois fois supérieures à l’offre…Yabon le six mois grec.
      latribune.fr, Le mardi 10 mai 2011, à 15h 58
      Nouveau plan de sauvetage, augmentation des prêts, restructuration de la dette grecque… Bien que le marché bruisse de milles rumeurs sur la gravité de la situation des finances publiques grecques, Athènes a malgré tout placé ce mardi sans difficulté 1,625 milliard d’euros d’obligations à 6 mois auprès des investisseurs.

      Toujours très soutenue, la demande a totalisé plus de trois fois le 1,25 milliard d’euros initialement proposé, a annoncé l’agence de la dette publique (PDMA), tandis que le taux d’emprunt s’est établi à 4,88%. Bien que le sentiment de marché de soit nettement dégradé depuis la dernière émission équivalente, réalisée le 8 mars dernier, les conditions de financement à court terme d’Athènes n’ont finalement que peu évoluées. Début mars, le pays avait en effet placé 1,625 milliard d’euros à 6 mois à 4,75%, et la demande totalisaient environ trois fois l’offre.

      (latribune.fr, Le mardi 10 mai 2011, à 15h 58)

  13. Pour essayer de comprendre le problème des états endettés et imaginer une solution je raisonne par rapport aux ménages en situation de surendettement.
    Quelle est la bonne solution pour un tel ménage ?
    Lui permettre de repartir sur un bon pied.
    Comment :
    . reprendre le reliquat de sa dette : montant emprunté – montant remboursé + prime de risque réaliste (faible) et donc ne rembourser que cela aux préteurs.
    . lui établir un nouvel échéancier réaliste par rapport à ses possibilités de remboursement et à un taux non usurier (3 à 5%), pourquoi ne pas y intégrer une réserve de crédit « au cas où ».
    . lui interdire de faire un nouvel emprunt sauf sous contrôle d’une autorité compétente.
    Dégagé de ses préoccupations financières ce ménage devrait retrouver son dynamisme dans son travail sous réserve qu’il en ait.
    Pourquoi l’Europe ne serait elle pas capable de sortir de ses cadres figés ?
    Il faudra aussi un jour mettre à contributions tous ces heureux élus qui ont perçus des plus values excessives sans en payer le prix en travail ou innovation, je pense à certains rentiers adipeux.

    1. En France, saisie par une assistante sociale, et seulement dans certains cas, la commission de surendettement décide, sans consulter les créanciers, même les tout petits créanciers qu’elle place dans une situation difficile, d’effacer purement et simplement les dettes des personnes surendettées

    2. Quand un ménage est surendetté, il s’efforce surtout de travailler plus….pour gagner plus. Curieusement les mesures d’austérité prises par nos gouvernements aboutissent à une augmentation du chômage; donc quand un pays s’efforce de rembourser ses dettes il commence par moins travailler… Cherchez l’erreur.

      L’erreur est d’ailleurs connue et documentée : les plans d’austérité ne donnent les résultats escomptés QUE si ils sont accompagnés de dévaluation et si les marchés extérieurs sont dynamiques (l’export remplace la demande intérieure). Comparez avec la situation de la Grèce, l’Irlande, le Portugal…

      @Mianne : la commission de surendettement consulte tous les créanciers et les invite à s’exprimer au besoin par écrit. Puis elle décide… . les créanciers mécontents peuvent faire appel mais le font peu car ils n’y ont pas intérêt.

    3. Ne pas tenir compte des dettes des états, serait encore mieux, non mais c’est quoi ce 21 ème siècle de radins et d’économie d’un côté et de gaspillage à tout va de l’autre car il faut produire consommer et jeter….
      Copie à revoir, penser autrement, il vous faut sortir des schémas tout fait qui n’ont que la valeur qu’on veut bien leur donner.

  14. La défiance perdure. La course aux obligations sécurisées se renforce.

    « L’année 2011 sera donc celle des covered bonds. Les analystes tablent sur un volume d’émissions entre 175 et 200 milliards d’euros de produits benchmarks. « Nous prévoyons un montant de 250 milliards d’émissions toutes tailles confondues », indique Badr El Moutawakil »stratégiste à Natixis.

    http://www.agefi.fr/search/default2.aspx?search=B%C3%A2le%20III&id_article=1171822&page=2&themes=&societes=&personnes=&publications=&tri=

    1. En fait, A partir du moment où son taux court terme d’un pays est supérieure à son cours long terme, cela signifierai (toujours?) qu’il y a un gros risque (certitude?) de non remboursement de ses dettes. Est-ce toujours vrai ?

      1. @bqlou

        Si les taux court terme sont supérieurs aux long-terme, de façon générale, ça veut surtout dire que les banques, assurances et tout le système financier est mort à très brève échéance, par refinancement impossible. Sur les obligations d’États, c’est toujours loin d’être le cas.,C’est bien pour ça que la Grêce peut continuer à financer les salaires de ses fonctionnaires en émettant de la dette à 6 mois tous les mois, à 4,88% pour le mois de mai.

      2. Merci pour vos explications (et d’avoir différencié l’Etat des autres organisations) 🙂

  15. eh bien, il se produit ce qui doit se produire!
    Si la BCE ne cède pas, la crise systémique partira de la Grèce et débouchera sur une crise déflationniste majeure dans toute la zone euro, une crise déflationniste rappelant celle entre 1929 et 1932! Baise des prix: de l’orde de 30% ou plus. Avec, à la clé, une faillite de tous les états, y compris l’Allemagne, bien sûr.
    Deux solution existent:
    1) Un « QE » européen de la part de la BCE qui doit acheter les dettes souveraines, autrement dit, elle devra faire ce qu’elle affirme ne pas voulir faire…
    ou alors, une alternative élégante et sans qu’il y ait besoin de restructurer quopi que ce soit:
    2) Emission d’un SMT comme je le propose depuis longtemps déjà, car cela suffira pour maintenir la monnaie en circulation et interdira toute déflation – la solvabilité des insolvables redeviendra réaliste!

  16. En haut, on ne peut plus gouverner comme avant, en bas, on manifeste comme on peut et par tous les moyens un rejet qui prend parfois des formes paradoxales. ..« Personne ne nous représente » est devenu l’un des slogans favoris des indignados sur les places centrales des villes dans toute l’Espagne.

    Des rassemblements identiques se préparent dans les grandes villes de France.
    Vive l’Europe remise sur ses pieds…
    http://www.npa2009.org/content/communiqu%C3%A9-du-npa-avec-les-indign%C3%A9s-espagnols-pr%C3%A9carit%C3%A9-aust%C3%A9rit%C3%A9-basta

    1. Tiens, Paradis.
      Juste histoire de remuer le couteau dans la plèbe.

      http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/05/25/peut-on-recuperer-l-argent-des-dictateurs-dechus_1526951_3232.html

      « Les trois principales difficultés : recenser, agir en justice, restituer L’incertitude sur l’étendue des fortunes est grande, celle des Ben Ali serait dispersée entre l’Argentine, Dubaï, Malte et la France et seuls les biens les plus facilement identifiables sont recensés. Certaines places off shore du Moyen Orient sont peu coopératives. Certaines juridictions anglo-saxonnes (comme le Delaware aux Etats-Unis) cachent l’identité des actionnaires de fondations. L’Union européenne qui a fait des efforts, reste encore aujourd’hui l’espace économique qui contient le plus de paradis fiscaux en son sein. La quinzaine de voies de recours administratifs et judiciaires du Liechtenstein pour freiner les investigations, l’absence de convention signée de Monaco avec l’Italie, les différentes places financières relevant de Londres (City, Iles anglo-normandes, Gibraltar…), les obstacles sont nombreux ! »

      Le souci d’aller fouiller dans l’ « opaque » est que tu tombes sur les circuits de toute la racaille qui veut frauder en toute « légalité »….
      D’où la différence entre richesse officielle et officieuse.
      Et ça permet de comprendre pourquoi les US ont menacé les dirigeants chinois de révéler le contenu de leurs comptes discrets..
      Ils sont au courant par SWIFT.

      1. J’espère que tout le monde a relevé ça :
        « La France aura certainement à cœur de lever le voile sur toutes les activités de la famille Ben Ali-Trabelsi dans notre pays. »

        Ben tiens…

        A 2% de récupération de « mal acquis », j’ai tout intérêt à être pourri au maximum…

    2. Oui, et la fin de la guerre et aussi supprimer les maladies, la pauvreté également…ce serait vraiment bien dites donc!

    3. Les paradis fiscaux sont in-tou-ch-ables. Mais qu’est ce que vous croyez ? Pouvez vous citer le principal paradis fiscal sur cette planète ? C’est le Royaume Unis, alors vous pouvez allez chasser les mouches aux Caïmans…si ça vous chante.

      Sucrez les paradis fiscaux ? Vous n’y pensez pas…personne n’a ce pouvoir (souveraineté nationale). Et, de toute façon, ceux qui pourrait avoir le commencement d’un début d’influence sur ce sujet sont ceux qui en bénéficient le plus.

      Game over

  17. C’est effectivement le cadre général. Il serait intéressant d’en savoir plus sur les conditions concrètes de réalisation de ces opérations.

    Je ne suis pas certain de ce que vous entendez par conditions concrètes.
    Les conventions régissant ces opérations dépendent du pays où se situe la contre-partie;
    plus spécifiquement :

    pour les contreparties situées en France, la «convention-cadre AFB relative aux opérations de pension livrée»; pour les contreparties situées en Allemagne, le Rahmenvertrag für echte Pensionsgeschäfte»; pour les contre-parties situées hors de France et d’Allemagne et non immatriculées aux États-Unis, le «PSA/ISMA Global MasterRepurchase Agreement» et pour les contreparties immatriculées aux États-Unis, le «The Bond Market Association Master Repurchase Agreement».

    (voir http://www.ecb.int/ecb/legal/pdf/fr_ecb_2000_1.pdf)

    1. En l’occurrence, comment savoir si ces conventions cadre ont été appliquées ou si des clauses dérogatoires n’ont pas été utilisées ?

  18. LE SCENARIO DE LEUR HORREUR,

    Où celui de leur médiocrité nous écrasant sous le poids de leur insignifiance. Qu’ils sont petits les puissants, nos pathétiques magiciens d’Oz. Les yeux plus gros que leurs compétences somme toute humaine.

  19. Si je compernd bien,tout est affaire de toxicite.La BCE aurait elle les memes problemes que Tepco avec ses dechets?

  20. A propos des dettes publiques :

    Parmi les 17 Etats membres de la zone euro, quels sont les Etats les plus endettés ?
    Réponse :

    1- Grèce : la dette publique est de 328 milliards d’euros, soit 142,8 % du PIB.

    2- Italie : la dette publique est de 1843 milliards d’euros, soit 119 % du PIB.

    3- Belgique : la dette publique est de 341 milliards d’euros, soit 96,8 % du PIB.

    4- Irlande : la dette publique est de 148 milliards d’euros, soit 96,2 % du PIB.

    5- Portugal : la dette publique est de 160 milliards d’euros, soit 93 % du PIB.

    6- Allemagne : la dette publique est de 2079 milliards d’euros, soit 83,2 % du PIB.

    7- France : la dette publique est de 1591 milliards d’euros, soit 81,7 % du PIB.

  21. la dette française , c’est la faute des assurés vie , qu’ils retirent leurs dépôts et la dette baissera toute seule.

  22. 27/5/2011 = 9-9 , il faut s’attendre à un systeme monétaire tout neuf à Deauville.

  23. Bal tragique à Francfort-sur-le Main: 1 mort

    La BCE est la banque centrale en charge de la monnaie unique européenne, l’euro. Sa mission principale consiste à maintenir la stabilité des prix au sein de la zone euro et, par conséquent, à préserver le pouvoir d’achat de l’euro. La zone euro comprend les 17 pays de l’Union européenne qui ont introduit l’euro depuis 1999.

    1. Dommage que la traduction en Grec, de cette martiale profession de foi, n’ait pu apparaître dans mon message précédent:
      Η ΕΚΤ είναι η κεντρική τράπεζα για το ενιαίο νόμισμα της Ευρώπης, το ευρώ. Το βασικό καθήκον της ΕΚΤ είναι η διατήρηση της αγοραστικής δύναμης του ευρώ και, επομένως, η διατήρηση της σταθερότητας των τιμών στη ζώνη του ευρώ. Η ζώνη του ευρώ αποτελείται από τις 16 χώρες της Ευρωπαϊκής Ένωσης που έχουν υιοθετήσει το ευρώ από το 1999 και ύστερα.

  24. Bal tragique à Francfort-sur-le Main: 1 mort

    Η ΕΚΤ είναι η κεντρική τράπεζα για το ενιαίο νόμισμα της Ευρώπης, το ευρώ. Το βασικό καθήκον της ΕΚΤ είναι η διατήρηση της αγοραστικής δύναμης του ευρώ και, επομένως, η διατήρηση της σταθερότητας των τιμών στη ζώνη του ευρώ. Η ζώνη του ευρώ αποτελείται από τις 16 χώρες της Ευρωπαϊκής Ένωσης που έχουν υιοθετήσει το ευρώ από το 1999 και ύστερα.

    La BCE est la banque centrale en charge de la monnaie unique européenne, l’euro. Sa mission principale consiste à maintenir la stabilité des prix au sein de la zone euro et, par conséquent, à préserver le pouvoir d’achat de l’euro. La zone euro comprend les 17 pays de l’Union européenne qui ont introduit l’euro depuis 1999.

  25. L’horreur serait que les états découvrent qu’ils peuvent se passer de la BCE.
    Rappelez-vous, il n’y a pas si longtemps les banquiers étaient aux ordres du gouvernement.
    Finalement avant de dévaluer, il faut peut être nationaliser.

    Quand les ports grecs auront été rachetés par les chinois, la Grèce s’en portera t elle mieux ?

  26. « Cette crise politique n’est pas de celles qu’un simple changement de majorité, dans un sens ou dans un autre, est capable de régler. »

    Quelle crise ? Du côté des Merkel, Trichet et autres il n’y a aucune crise. Ils foncent avec toujours le même discours et les mêmes objectifs.

    Il n’y a aucune chance pour que nos maîtres sévères changent. Ils sont les golem des banques, de la finance, et peut-être tenus de manière inavouable, comme la récente affaire de corruption de députés européens importants peut le laisser craindre.

    De plus, « crise politique » suggère, comme le souhaite désespérément François Leclerc, que ces gens sont mûs par l’intérêt général, mais momentanément aveuglés. Leur persistance dans la faute et le déni oblige malheureusement à ouvrir les yeux.

    1. Il est déraisonnable de faire la même chose, toujours et toujours, et d’en espérer des résultats différents

    2. si, ils changeront, car leur position est intenable!
      On n’a jamais vu payer les insolvables et ceux qui y sont poussés. Autrement dit, ce sont bien les créanciers qui subiront des réajustements assez violents!
      « Horreur », disent-ils (Noyer), mais il est évident que cela est tout à fait supportable. Petit détail: qui est créancier?
      Réponse: Tous ceux qui ont un compte d’épargne, vous et moi, etc.
      Car les banques ont bien placé (« à l’insu de notre plein gré »!) notre argent épargné dans des placements plus ou moins risqués, y compris en dette souveraine – pour satisfaire les rendements espérés des épargnants!
      Eh bien il s’agit d’organiser une restructuration « ordonnée », si cela est encore possible!

      1. La réalité, la raison commandent non pas de « restructurer », comme on s’efforce de le défendre ici, un peu à la manière d’un Hollande défendant les errements du PS parce qu’il est un parti « de gouvernement », après la défaite de Jospin et plus tard, pour permettre en définitive aux rapaces banquiers d’être payés. Non, l’intérêt général, comme la désignation des coupables initiaux – les banques – commande d’effacer ces dettes et de nationaliser les banques, avant de karchériser le cancer de nos société, les rentiers, les vrais, les investisseurs institutionnels et autres gros spéculateurs particuliers..

  27. Avec le défaut de la Grèce le système de l’euro atteint ses limites. Nous sommes à bout touchant de sa fin. Les USA sont ravis.

    1. Les USA sont ravis ? Oui, pendant que ses agences de notation se déchaînent contre les pays européens pour détourner l’attention de la dette abyssale, impossible à rembourser, de ce pays . Mais cela ne peut pas durer .

  28. Une petite explication:

    si je suis bien: une partie de la dette grecque à été rachetée par la BCE aux banques (notamment française).
    Compte tenu que la Grèce ne pourra jamais rembourser cette dette, la détention de celle-ci par la BCE équivaut à détenir du………vent,
    Il va donc arriver un moment où, il faudra restructurer, soit quasiment annuler cette dette
    et là, c’est chaque contribuable européen qui compensera les pertes de la BCE.

    Autrement dit, une fois de plus les banques se seront débarrassées de leur actifs pourris en les faisant payés par vous et moi.

    Ais-je bien compris le scénario?

    1. Quels contribuables européens ?
      Tous ceux qui ont déjà perdu leur emploi, qui n’en retrouvent pas et qui n’ont plus rien à perdre, sauf un RSA de 370 euros, survivent déjà par des petits boulots, des activités et des commerces au noir, toute une économie parallèle dont l’Etat et les banques ne voient pas la couleur . Leur nombre s’accroît à une vitesse vertigineuse. Quand cette économie parallèle prendra le pas sur l’autre–on n’en est pas loin, il suffit de discuter avec les habitants des cités–il y aura plus de ménages non imposables que de contribuables payant l’impôt . Disparition achevée des classes moyennes, disparition de l’économie contrôlable et il ne faut pas plus compter sur les riches qu’avant pour ne pas se soustraire à l’impôt par tous les moyens qui leur sont offerts .

      Alors quels contribuables européens solvables restera-t-il pour payer et avec quel argent qu’ils n’ont pas en banque ?

    2. Bon résumé.
      C’est cela le capitalisme agonisant.

      Cela a commencé par un déplacement de 10 % en moyenne OCDE de la valeur ajouté du travail vers les oisifs (détenteurs du capital).

      Evidemment, cela a conduit à suraccumulation, surproduction et donc explosion du crédit
      pour écouler la marchandise. Sinon, le profit ne se réalise pas.

      Maintenant, le capital boursoufflé ne sait plus où investir et exploiter plus largement le travail.
      Il spécule sur tout,

      Et quand la bulle de crédit va éclater, tout en perdant son sang, il va envoyer ses flics,
      huissiers, inspecteurs et juges pour pomper le votre.

      Le capitalisme agonise.
      L’euthanasie est un geste de bonté et de bon sens

  29. Préparez-vous, collègues, ça arrive :
    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/economie/20110525.OBS3854/les-prix-alimentaires-en-augmentation-depuis-mi-avril.html
    «  »Etant donné l’ampleur des promotions » pratiquées par les grandes surfaces depuis le début de l’année, « le risque d’une flambée générale est réel », ajoute-t-il. Car la promotion, est une « vieille ficelle », qui « permet de casser le repère prix chez le consommateur » pour afficher quinze jours après « un nouveau prix de référence revu à la hausse ». »

    1. @yvan

      L’inflation bullaire sur les matières premières,agricoles et autres, elle est derrière nous. Place à la chute à venir, sur ces marchés spéculatifs là comme sur les autres, immobilier, or, bourse, obligations,etc.
      La sècheresse sur une partie de l’Europe occidentale ou les retards de semis ou tornades chez les okies aux US changeront rien à la déflation à venir sur les prix agricoles Ça baisse et c’est pas fini.
      Net repli des cours hier soir sur les céréales, blé et maïs, essentiellement sur considérations techniques et sous l’influence, une nouvelle fois, des financiers. Seul le complexe soja affichait une tendance positive. On constatait du roll de position en maïs et des ventes liées à l’estimation optimiste de production de maïs en Chine estimée par le CNCOIC à 181.5 millions de tonnes.

      La société Goldman Sachs donne de nouveau un avis négatif sur l’évolution des cours des matières premières agricoles, en mettant toutefois en avant la possibilité de risques climatiques….
      http://www.agritel.com/agritel

      Si en plus on a de mauvaises nouvelles sur la croisance chinoise ou l’évolution de ses différentes bulles financières (immobilier, crédits déversés de façon colossale après 2008) alors là…

      1. Hhmm… Vigneron.
        D’après mes souvenirs de 1929, une récession n’entraine pas déflation au niveau mondial.
        Alors qu’elle le fait au niveau bocal.

        Imagine un pauvre fond de pension qui doit trouver une rentabilité maximale alors que son marché baisse en volume….

      2. D’ailleurs, ne te mets pas à cultiver du café.
        Même si au Brésil il était brulé dans les locomotives, là, maintenant, on va avoir un vache de mal à le faire.

      3. Avez-vous remarqué depuis 2009, dans les cités, l’augmentation du nombre de pots de pieds de tomates sur les balcons, de plants de courgettes et d’aubergines qui pendent, à cueillir depuis le balcon du voisin du dessous . Cette verdure sympathique est peut-être moins colorée que les géraniums mais démontre au moins l’instinct de survie de ceux qui n’ont pas ou qui n’ont plus les moyens d’acheter des légumes frais.

    1. Heeu… Julien.

      Contrairement à mon habitude, et comme c’est à double sens, je te précise qu’ici, c’est au sens propre.

      Ouais, notes, même quand j’écris ça, ça ne sauve pas les apparences…
      Bon, y’a rien à sauver, alors. 🙁

    2. Quelqu’un pourrait-il me dire ce qui a « poussé » l’oligarchie chinoise à accepter Lagarde…???

      1. @yvan

        Et keske tu veux qu’elle fasse d’autre ? La politique de la chaise vide ? Claquer la porte du FMI ? Faire les gros yeux ?
        La chine est un gros Nain Jaune de 1,3 milliards d’êtres en voie de développement hasardeux, point.
        Et de toutes façons, si tu vas pas à Lagarde, c’est Lagarde qui vient à toi, mon pékin ! 🙂

      2. C’est pas faux.

        Mais ça nous remet les demandes de la Chine multilatéraliste officielle sous une optique de comédia del arte…

      3. La communauté internationale est d’accord: n’importe qui, tant que ce n’est plus un homme…

      4. Les chinois habitent de l’autre côté de la terre.
        Le riz pousse à l’envers par là-bas.

        C’est pourquoi ils acceptent la croissance négative à la mode de La Hagarde.
        (Oui je sais c’est pas correct du point vue antipodes, mais bof).

      5. Mais non, les chinois ne poussent pas Lagrde, c’est un mensonge. Les BRIC veulent quelqu’
        un de chez eux, ça a été annoncé.

    1. La Belgique devient malgré elle un magnifique laboratoire! Et si, finalement, l’absence de gouvernement faisait le plus grand bien…

      1. Nous n’avons pas une abscence totale de gouvernement et il est clair que les affaires courantes sont élargies.
        Vu la situation communautaire en Belgique, les médias fichent la paix à ce gouvernement et se concentrent sur la formation du suivant dans une configuration qui me semble inextricable vu la présence de séparatistes.
        Vu à travers un prisme politique, il me semble que cette situation peut faire penser au capitalisme à l’agonie.

  30. Bonjour
    Comme non financier qui ne comprend que .. peu, je n’ai que deux « credo » (donc vision religieuse au sens large) à la lecture de toutes ces informations financières.
    première loi : Toynbee et sa vieille analyse..
    « –       ….les membres de la société sont unis par un commun accord sur l’organisation et les buts sociaux ; les relations individuelles et  politiques sont stables et acceptées, la  disposition du pouvoir révèle diverses possibilités de contribuer au bien-être de la société. Par opposition les périodes « critiques » sont marquées par l’écroulement du consensus et par la désintégration de la société en fragments dissidents et hostiles les uns vis à vis des autres. Le statut est remis en question, les relations s’enveniment et, dans la lutte qui s’ensuit pour le pouvoir, les qualités respectives des classes en conflit et des individus sont oubliés…….une civilisation qui se désintègre est le théâtre de deux intrigues différentes qui se jouent côte à côte.  Tandis que la minorité dominante répète sans changement et inlassablement sa propre défaite, de nouveaux défis appellent inlassablement de nouvelles réponses créatrices de la part des minorités …. » A. TOYNBEE « a study of History »
    deuxième loi : Einstein  » On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré »
    Vous mélangez les deux (au rythme musical qui vous convient)… …. et après???.. … … à vous de voir où sont vos espérances (vos rêves???) individuelles!!!
    Chris

  31. Austérité : vers un possible référendum en Grèce

    Selon le Premier ministre George Papandréou, le gouvernement grec est toujours à la recherche d’un consensus national sur les mesures d’austérité. La presse grecque évoque la possibilité d’un référendum, une chance pour la population de refuser les nouvelles mesures réclamées par l’Union européenne et le FMI.

    « Dans cette période critique nous avons besoin d’un consensus national. Je suis ouvert à toutes les bonnes idées, toutes les propositions réalistes », a dit Papandréou à la presse à l’issue d’un entretien avec le président Karolos Papoulias. L’opposition a rejeté mardi les nouvelles mesures d’austérité et les privatisations annoncées par le gouvernement pour répondre aux demandes de marchés. Les trésoriers de l’Union européenne réclament un large consensus politique sur l’austérité avant d’accorder un nouveau prêt de 60 milliards d’euros.

    Le journal de centre gauche Ta Nea écrit qu’un référendum portant sur de nouvelles mesures d’austérité sera envisagé uniquement si l’UE, le FMI et la Banque centrale européenne débloquent ces fonds.

    La possibilité d’un référendum rappelle forcément le cas islandais, un rejet franc et net, porté notamment par la chanteuse Björk qui s’exclamait : « On s’en fout de votre aide ! On n’en veut pas et on n’en peut plus ! Vos créances pourries, vous vous les gardez ! On reprend nos billes et on se débrouille tout seuls ! »

    1. A ce propos, j’ai perdu le fils. Ils ont voté deux fois contre payer la fête des rentiers, mais depuis, que se passe-t-il ?

    2. bien dit par Björk! C’est ce que les islandais ont fait, et ils s’en tirent bien!
      Si j’étais dirigeant grec, je décrèterais un moratoire de deux ans et émettrais une nouvelle monnaie nationale.
      Et, puisque l’économie grecque se rétablira dans ce scénario inévitablement et solidement (sans dettes à court terme!), je proposerais une reprise des remboursements en drachmes convertibles dans deux ans – avec une forte decote évidemment!
      Une telle « horreur » (pour Noyer!) serait salvatrice!

  32. Ce qui me frappe en lisant l’excellent billet de M Leclerc, c’est le « mystère » entourant les opérations de « rachat » et de « mises en dépôt » de la BCE. Et cela fait bien depuis 2008 que ça dure, 3 ans qu’on se doute bien que la BCE joue le rôle d’une bad bank. J’ai le souvenir de journalistes économiques mainstream incapables d’expliquer clairement ou se gardant de le faire la nature de ces opérations. J’ai le souvenir de la BCE se refusant à publier ou communiquer sur les montants et la provenance des titres. Entre le moment de l’opération et son « acknowledgement » dans les médias il peut se passer des mois de constipation douloureuse ( en référence à une expression alsacienne recommandant de  » ne pas chier à travers une passoire »). C’est le cas en ce moment pour la restructuration inéluctable de la dette grecque.
    Pour résumer : ce qu’on n’a pas encore nommé n’existe pas.

  33. Déclaration du procureur Luis Moreno-Ocampo à propos de la Libye
    par Luis Moreno-Ocampo (Procureur de la Cour Pénale Internationale)
    Le 16 mai devant le Tribunal de CPI à La Haye :

    Merci de votre présence ici aujourd’hui.

    Il y a moins de trois mois, le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies a demandé, à l’unanimité de ses membres, au Bureau du Procureur (le « Bureau ») de la Cour pénale internationale d’intervenir en ouvrant une enquête impartiale à propos des crimes commis en Libye. Aujourd’hui, le Bureau a présenté aux juges de la Cour pénale internationale les éléments de preuve qu’il a recueillis et leur a demandé de procéder à la délivrance de mandats d’arrêt.

    Les éléments de preuve rassemblés montrent que Mouammar Kadhafi a personnellement ordonné les attaques qui ont été dirigées contre des civils libyens non armés. Ses forces ont attaqué des civils libyens dans leurs foyers et dans des lieux publics, réprimé des manifestations en tirant à balles réelles sur la foule, utilisé des armes lourdes contre des personnes qui participaient à des cortèges funèbres et positionné des tireurs isolés pour tuer des personnes qui quittaient la mosquée après la prière.

    Les éléments de preuve disponibles attestent que des actes de persécution se poursuivent à l’heure où je vous parle, dans les zones sous le contrôle de Kadhafi, dont les hommes préparent des listes de dissidents présumés qui sont actuellement arrêtés, emprisonnés, torturés et font l’objet de disparitions forcées.

    La majorité des victimes sont des Libyens mais les attaques généralisées et systématiques dont ils font l’objet touchent l’ensemble de la communauté internationale. Les crimes commis sont des crimes contre l’humanité. C’est pourquoi la Ligue des États arabes et l’Union africaine étaient préoccupés par la situation et que le Conseil de sécurité a estimé que l’intervention de la Cour pénale internationale était nécessaire. La situation en Libye reflète également les changements qui ont eu lieu dans la région toute ent

  34. Déclaration du procureur Luis Moreno-Ocampo à propos de la Libye
    par Luis Moreno-Ocampo (Procureur de la Cour Pénale Internationale)
    Le 16 mai devant le Tribunal de CPI à La Haye :

    Merci de votre présence ici aujourd’hui.

    Il y a moins de trois mois, le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies a demandé, à l’unanimité de ses membres, au Bureau du Procureur (le « Bureau ») de la Cour pénale internationale d’intervenir en ouvrant une enquête impartiale à propos des crimes commis en Libye. Aujourd’hui, le Bureau a présenté aux juges de la Cour pénale internationale les éléments de preuve qu’il a recueillis et leur a demandé de procéder à la délivrance de mandats d’arrêt.

    Les éléments de preuve rassemblés montrent que Mouammar Kadhafi a personnellement ordonné les attaques qui ont été dirigées contre des civils libyens non armés. Ses forces ont attaqué des civils libyens dans leurs foyers et dans des lieux publics, réprimé des manifestations en tirant à balles réelles sur la foule, utilisé des armes lourdes contre des personnes qui participaient à des cortèges funèbres et positionné des tireurs isolés pour tuer des personnes qui quittaient la mosquée après la prière.

    Les éléments de preuve disponibles attestent que des actes de persécution se poursuivent à l’heure où je vous parle, dans les zones sous le contrôle de Kadhafi, dont les hommes préparent des listes de dissidents présumés qui sont actuellement arrêtés, emprisonnés, torturés et font l’objet de disparitions forcées.

    La majorité des victimes sont des Libyens mais les attaques généralisées et systématiques dont ils font l’objet touchent l’ensemble de la communauté internationale. Les crimes commis sont des crimes contre l’humanité. C’est pourquoi la Ligue des États arabes et l’Union africaine étaient préoccupés par la situation et que le Conseil de sécurité a estimé que l’intervention de la Cour pénale internationale était nécessaire. La situation en Libye reflète également les changements qui ont eu lieu dans la région toute entière. La coopération des Etats de la région a été indispensable pour l’enquête, de même que la contribution des citoyens qui ont joué un rôle fondamental dans l’assistance aux victimes libyennes et à faire en sorte que leur histoires parviennent à la Cour.

    Le Bureau a identifié, sur la base des éléments de preuve qu’il a rassemblés, les personnes qui portent la responsabilité pénale la plus lourde.

    Les éléments de preuve recueillis par le Bureau attestent que Kadhafi s’appuie sur son entourage immédiat pour mettre en œuvre des garde-fous visant à supprimer systématiquement toute remise en cause de son autorité. Son deuxième fils, Saïf Al Islam, exerce les fonctions de Premier ministre dans les faits et AL-Sanousi, son beau-frère, est son bras droit et le chef du renseignement militaire.

    Le Bureau a recueilli des éléments de preuve directs attestant que Mouammar Kadhafi a lui-même donné des ordres, que Saïf Al Islam a organisé le recrutement de mercenaires et qu’Al Sanousi a participé aux attaques lancées contre des manifestants. En outre, le Bureau dispose d’informations selon lesquelles tous les trois ont tenu des réunions dont le but était de planifier ces opérations.

    Mouammar Kadhafi a commis ces crimes dans le but de préserver son pouvoir absolu. En tant que Guide de la Révolution, il jouit d’un pouvoir absolu conformément à la loi libyenne ; ses ordres ont force obligatoire, même pour le Congrès ; s’opposer à lui, l’insulter ou remettre en cause son autorité est considéré comme un crime.

    Sur la base des éléments de preuve en sa possession, l’Accusation a déposé une requête à la Chambre préliminaire I aux fins de la délivrance de mandats d’arrêt contre Mouammar Mohammed Abu Minyar Kadhafi, Saïf Al-Islam Kadhafi et Abdullah Al-Sanousi.

    Il appartient désormais aux juges de se prononcer. Ils peuvent faire droit à la requête, la rejeter ou demander au Bureau du Procureur de rassembler davantage d’éléments de preuve.

    Entre-temps, le Bureau du Procureur poursuivra ses enquêtes : nous nous intéresserons en premier lieu aux allégations de viols commis en Libye. Aucune impunité ne sera tolérée pour les crimes à caractère sexiste commis dans le pays. En second lieu, il conviendra d’enquêter à propos des attaques dont ont fait l’objet des Africains sub-sahariens considérés à tort comme des mercenaires. En troisième lieu, nous prévoyons d’enquêter à propos des allégations de crimes de guerre qui auraient été commis par les différentes parties au cours du conflit armé qui a éclaté vers la fin du mois de février. Le Bureau reste en contact avec la commission d’enquête internationale constituée par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU qui présentera son rapport au Conseil début juin.

    Le Bureau ne sollicite pas l’intervention des forces internationales pour exécuter les mandats d’arrêt. Si la Cour délivre effectivement ces mandats et que les trois personnes qui en font l’objet demeurent en Libye, il incombera en premier lieu aux autorités libyennes de les arrêter. La Libye, en tant que membre de l’Organisation des Nations Unies, se trouve dans l’obligation de se conformer à la Résolution 1970 du Conseil de sécurité.

    Lorsque le moment sera venu, l’exécution des mandats d’arrêt sera le moyen le plus efficace d’assurer la protection des civils qui font l’objet d’attaques en Libye et ailleurs. Comme dans toutes les autres affaires pénales, elle aura un effet dissuasif sur d’autres dirigeants qui envisageraient de recourir à la violence pour accéder au pouvoir ou s’y maintenir.
    Merci de votre attention.

    Hier Juppé annonçait l’utilisation e’hélicoptères de combat « pour se rapprocher du terrain des combats » (12 hélicoptères), ainsi que la GB. Aujourd’hui la Russie par la voix de son ministre des affaires étrangères Lavrof annonce qu’elle est pas contente de la tournure des événements et trouve que l’action de l’Otan et des Nations engagées dans le conflit libyen outrepassent le mandat de l’ONU défini par la résolution 1973.
    Rappel des art 4 et 8 de la résolution définissant les objectifs militaires :

    –  4  Autorise les États Membres qui ont adressé au Secrétaire général une notification à cet effet et agissent à titre national ou dans le cadre d’organismes ou d’arrangements régionaux et en coopération avec le Secrétaire général, à prendre toutes mesures nécessaires, nonobstant le paragraphe 9 de la résolution 1970 (2011), pour protéger les populations et les zones civiles menacées d’attaque en Jamahiriya arabe libyenne, y compris Benghazi, tout en excluant le déploiement d’une force d’occupation étrangère sous quelque forme que ce soit et sur n’importe quelle partie du territoire libyen, et prie les États Membres concernés d’informer immédiatement le Secrétaire général des mesures qu’ils auront prises en vertu des pouvoirs qu’ils tirent du présent paragraphe et qui seront immédiatement portées à l’attention du Conseil de Sécurité;

    – 8 Autorise les États Membres qui ont adressé aux Secrétaires généraux de l’Organisation des Nations Unies et de la Ligue des États arabes une notification à cet effet, agissant à titre national ou dans le cadre d’organismes ou d’arrangements régionaux, à prendre au besoin toutes mesures nécessaires pour faire respecter l’interdiction de vol imposée au paragraphe 6 ci-dessus et faire en sorte que des aéronefs ne puissent être utilisés pour des attaques aériennes contre la population civile et demande aux États concernés, en coopération avec la Ligue des États arabes, de procéder en étroite coordination avec le Secrétaire général s’agissant des mesures qu’ils prennent pour appliquer cette interdiction, notamment en créant un mécanisme approprié de mise en œuvre des dispositions des paragraphes 6 et 7 ci-dessus;

    Pour la version intégrale de la 1973 :
    http://www.bruxelles2.eu/textes-internationaux/resolution-onu-1973-libye-17-mars-2011

    1. Nous n’avions rien à faire en Libye sinon pourquoi ne sommes nous pas en Syrie en Arabie Saoudite en Iran ect………..
      Surtout qu’en Libye le peuple n’était pas malheureux.

  35. Sur la CPI

    Les 114 Etats partis
    http://www.icc-cpi.int/Menus/ASP/states+parties/

    Eléments factuels
    La Cour pénale internationale
    • Est une Cour pénale internationale permanente créée en 1998 après des
    négociations de plusieurs années auxquelles tous les États ont participé
    • Est régie par le traité appelé « Statut de Rome », qui est entré en vigueur
    le 1er juillet 2002
    • Est compétente à l’égard de quatre crimes : le génocide, les crimes contre
    l’humanité, les crimes de guerre et le crime d’agression
    • N’est compétente qu’à l’égard des personnes ayant commis un crime
    ou ayant donné pour ordre d’exécuter un crime (responsabilité pénale individuelle)
    • Ne poursuit que les personnes les plus responsables
    • Ne poursuit pas les États et les personnes morales
    • N’est compétente qu’à l’égard de crimes individuels commis après le 1er juillet 2002
    • Enquête et poursuit les crimes commis :
    ◊ sur le territoire d’un État Partie ou
    ◊ par un ressortissant d’un État Partie
    • Peut également enquêter et poursuivre :
    ◊ lorsqu’un État qui n’est pas un État Partie renvoie une situation à la CPI
    ou
    ◊ lorsque le Conseil de sécurité des Nations Unies renvoie une situation à la CPI
    • N’enquête et ne poursuit que lorsque un État n’en a pas la capacité ou
    la volonté
    http://www.icc-cpi.int/iccdocs/asp_docs/Publications/ASP-Factsheet-2011-Feb-v3-web-FRA.pdf

  36. Rien ne se crée rien ne se perd tout se transforme …En toute logique le principe doit pouvoir s’appliquer aussi aux titres de marché , aux .bilans de banques et à la valeur des actifs réels .
    Aux USA ces dépréciations sur les titres s’e sont effecivement traduites par une dévalorisation des actifs de leur économie ( banques, entreprises) et par une chutte des valeurs immobilieres (à l’origine de la crise des subprimes).Les pendules ont été remises à l’heure.Dans le cas de la Grèce , il faut rappeler que les critères de convergence n’étaient pas respectés lors de son adhésion à l UE .Il semble que l’augmentation de la dette grecque ne se soit pas accompagnée de création d’actifs tangibles comme aux USA mais plutôt de création d’emploi public et de bien être à la population.Dans ce cas il n y a plus d’actifs tangibles pour supporter la dépréciation , sauf à mettre les biens publics dans la balance.

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