L'actualité de la crise : LA PART DU FEU, par François Leclerc

Billet invité

Une toute simple énumération des faits remplacera la plus accablante des analyses pour illustrer l’irrésistible déraillage qui est en train d’intervenir.

Au Bundestag, la révolte a éclaté au grand jour, un premier député de la CDU rejoignant les douze députés du FDP ayant déjà prévenu qu’ils voteraient contre le futur fonds de stabilité financière européen (MES). Deux à trois dizaines d’autres pourraient sauter le pas, selon les pointages, obligeant la chancelière à négocier avec son opposition pour faire adopter – mais après amendement – son propre plan. Le temps de la crispation est passé, celui du refus est arrivé.

En Finlande, la formation d’une coalition gouvernementale avec le parti des « Vrais Finlandais » (Perussuomalaiset) – en tout cas vrais vainqueurs des dernières élections – va reposer sur un difficile compromis, celui-ci ayant fait sa campagne sur le refus d’accroître la participation de la Finlande au fonds de stabilité financière, pouvant ainsi tout bloquer. Un grain de sable qui ne fait que rajouter une touche au grand repli sur l’égoïsme national alimenté par les populistes d’extrême droite, absurde refuge et dangereuse diversion.

Au Portugal, la Troïka des représentants de l’Union européenne, du FMI et de la BCE, s’efforce de trouver d’ici la mi-mai un terrain d’entente avec les deux principaux partis politiques – PS et PSD – sur lequel reposerait un plan d’austérité « ambitieux », c’est à dire s’annonçant très sévère dans le contexte politique européen actuel. Supposant également un accord entre les négociateurs sur le taux et la durée du prêt. Le tout devant être impérativement mené à son terme, alors que la crise grecque mûrit à toute vitesse, afin d’éviter un défaut portugais qui emballerait la machine. Les Portugais ne sont pas les seuls à avoir le couteau sous la gorge.

Ce qui conduit au passage à une étonnante constatation : plus les plans de sauvetage déjà en place – en Irlande et en Grèce – s’avèrent irréalistes et ne pas fonctionner, plus leurs artisans s’acharnent à rendre les suivants encore moins praticables en les durcissant encore ! Un aveuglement à mettre sur le compte de l’absence de plan de rechange et d’une incapacité, paraissant consubstantielle, à tout simplement en concevoir un.

Ainsi, le gouvernement grec s’engage dans une lourde épreuve de plus, avec la préparation en guise de va-tout d’un énorme plan de privatisation de 50 milliards d’euros, tandis qu’une nouvelle grève générale est annoncée pour le 11 mai prochain et que les réformes structurelles progressent moins vite que prévu (une manière indirecte de reconnaître qu’elles ne génèrent pas la croissance inscrite sur la feuille de route.)

Les Espagnols en sont pour leur part à invoquer un accident de parcours – qui, c’est juré, ne se renouvellera pas – pour justifier la forte hausse des taux obligataires que les marchés leur ont imposée à l’occasion d’émissions à 12 et 18 mois  : « Un pic de quelques points supplémentaires au moment d’une émission, sur l’ensemble de nos émissions, est sans grande importance » a plaidé Elena Salgado, la ministre de l’économie. Nier pour tenir, jusqu’au moment où tout cède !

L’un des gouverneurs de la BCE, Yves Mersch, en est venu à considérer comme étant un déni de démocratie les spéculations sur une restructuration de la dette grecque, car « Il existe dans les pays concernés des décisions parlementaires visant à respecter les programmes de réforme. Ne pas reconnaître à ces démocraties la volonté de remplir leurs obligations est un préjugé injuste. » Le même, tout aussi inspiré pour conjurer le mauvais sort qui pourrait atteindre l’Espagne, a fait valoir que celle-ci a un endettement public « beaucoup plus bas que la Grèce, l’Irlande, le Portugal et même l’Allemagne » ; le monde entier – sauf lui semble-t-il – au courant que le problème des Espagnols (entre autres) est en tout premier lieu leur gigantesque dette privée…

« Ils » auront beau dire et affirmer le contraire sur tous les tons, une restructuration de la dette publique est proche, à commencer par celle de la Grèce. La presse allemande ne s’y trompe pas, qui bruisse tous les jours de rumeurs à propos de discrètes évaluations qui seraient en cours au sein du gouvernement allemand, quand ce n’est pas de déclarations hétérodoxes et inopportunes.

En réalité, le monde financier s’apprête à absorber le choc de cette restructuration, dont les modalités vont être calculées afin qu’elle soit la plus supportable possible. En première ligne, les banques grecques devront être restructurées dans l’urgence. De leur côté, les banques allemandes affectent déjà publiquement de pouvoir supporter ce choc, exposées à hauteur de 16 milliards d’euros. Cela ne serait pas « la fin du monde » a lancé le président de la fédération des banques publiques (Landesbanken), car si celles-ci sont vérolées, c’est d’abord par des produits dérivés américains. Du haut de sa toute puissance, la Deutsche Bank ne pipe mot.

Les banques françaises, par la voix de Christine Lagarde (qui a faute de mieux essayé un « Il n’est pas question de parler de restructuration ! »), tentent encore d’échapper à l’inévitable qui va les frapper, exposées pour 8 milliards d’euros. Pour sa part, la BCE – dont l’exposition grecque est d’environ 200 milliards d’euros – est en mesure d’absorber ses propres pertes, quitte à envisager pour plus tard une recapitalisation aux frais de ses États membres.

La principale inconnue est, comme d’habitude, l’effet domino induit. Selon un double mécanisme : une réaction en chaîne dans le système bancaire – puisqu’elles se tiennent toutes par la barbichette – et une forte incitation à faire de même pour d’autres pays. Comment cela pourra-t-il en effet leur être refusé, vu le précédent qui s’annonce ? Voilà qui ne va pas simplifier les discussions en cours avec les Irlandais et les Portugais.

Les marchés, quant à eux, semblent penser que plus l’on tardera, plus le résultat sera incertain et difficile à maîtriser. Dans l’espoir que la forme la plus brutale d’une restructuration – une décote sur le principal – pourra être évitée en s’y prenant à temps, et qu’il ne faudra consentir qu’une baisse de taux et un rééchelonnement des remboursements. Le gouvernement grec aurait en effet déjà discrètement demandé qu’une extension de la maturité de sa dette soit accordée, selon un membre du FMI non identifié et cité dans la presse grecque. Ce serait faire la part du feu.

Il a été déjà été lancé « moteur ! » sur le plateau de tournage, on attend désormais qu’il soit crié « action ! », à moins que les comédiens ne démarrent tous seuls.

A tout hasard, une majorité de députés européens du comité économique vient de demander à la Commission qu’elle étudie le lancement détaillé d’un programme d’euro-obligations, des députés démocrates-chrétiens ayant voté en faveur de cette résolution, y compris le leader du leur groupe parlementaire allemand. Car l’affaire du MES semble bien mal partie, découvrant un front déjà laissé fort démuni de moyens d’ici 2013.

Contraint et forcé, à nouveau dans l’improvisation, il va falloir faire contre mauvaise fortune bon coeur. Sans savoir où cela va conduire un système bancaire toujours fragile dans son ensemble, tout en espérant contenir ses pertes financières.

Mario Draghi, le président du Conseil de stabilité financière (CSF), prétendait décrire la semaine dernière ce système comme présentant seulement « des poches de faiblesse » à « résorber rapidement », reconnaissant que « risques souverains et bancaires sont étroitement entremêlés dans certains pays ». Cette vision se voulant rassurante et positive va subir l’épreuve du feu. Les stress tests des banques européennes, écartant de leur champ d’analyse le risque de défaut sur la dette souveraine, sont en attendant déjà dépassés avant même d’être terminés.

Cherchant à justifier le repli que tente la BCE sur des positions préparées à l’avance – la retraite, en terme militaire – son chef économiste, Jürgen Stark, a déclaré : « on ne doit pas attendre des autorités monétaires qu’elles résolvent des problèmes situés bien au-delà de leurs attributions officielles ». Chiche !

102 réponses sur “L'actualité de la crise : LA PART DU FEU, par François Leclerc”

  1. Portugal : taux des obligations à 2 ans : 10,452 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPT2YR:IND

    Portugal : taux des obligations à 3 ans : 10,804 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPT3YR:IND

    Portugal : taux des obligations à 5 ans : 11,127 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPT5YR:IND

    Portugal : taux des obligations à 10 ans : 9,266 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPT10YR:IND

    Grèce : taux des obligations à 2 ans : 21,998 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB2YR:IND

    Grèce : taux des obligations à 3 ans : 22,137 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB3YR:IND

    Grèce : taux des obligations à 5 ans : 16,507 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB5YR:IND

    Grèce : taux des obligations à 10 ans : 14,753 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB10YR:IND

      1. Comme si écrire sur l’état de l’économie pour prêter de l’argent imprimer par ceux qui volent a de l’importance??

    1. Selon des données de l’agence de notation S&P, les banques de Chypre seraient exposées à hauteur de 28 milliards d’euros à la dette de la grecque. Cette très forte exposition, qui s’explique naturellement par les forts liens entre la Grèce et la République de Chypre représenterait plus de 150% du PIB de l’île, alors que la taille du secteur bancaire représente un peu moins de dix fois le PIB du pays. Soit un niveau similaire à celui de l’Islande en 2008.
      http://celluledecrise.owni.fr/2011/04/21/crise-financiere-chypre/

      Avant l’Espagne et après le Portugal, un outsider se dévoile…

      1. T’ain!
        Pourvu que certains germaniques ne se cooptent pas, entre certains d’entre eux, pour acquérir l’intégralité de Chypre, tandis qu’il m’en souvient, ils parlaient de remises en propriétés d’îlots grecques!
        Bon Chypre, c’est en indivision.
        Doivent penser que des confettis, ça a plus d’allure….
        Et pas besoin de faire du social, en des confettis!

  2. Mario Draghi est l’exemple caricatural du gars compromis (ex vice président pour l’Europe de Goldman Sachs).

    A se demander si ça vaut encore la peine de tenir compte de ce qu’il dit. Prenez le contre-pied et vous aurez toutes les chances de tomber juste.

    1. Bonsoir
      Ça, pour moi (voire d’autres) c’est une vraie information… Mais, j’aimerai, avant d’être en accord avec vous, pouvoir vérifier VOTRE information!! Donc, j’ai besoin, comme Thomas (le sosie) de preuves!!!
      Car le reste de votre texte, est « cristal clear » !!!
      Chris

  3. Et pendant ce temps-là:

    Premier trimestre record pour Wells Fargo. La banque californienne a dégagé un bénéfice net de 3,6 milliards de dollars au premier trimestre, des profits jamais atteint à sa période de l’année. Cela représente une hausse de 51% sur un an.

    (« La Tribune » de ce jour)

  4. Comme toujours très bon billet !

    La 2eme vague de la crise est à notre porte et elle va faire plus mal que la première et pendant ce temps Sarkozy nous dit que la crise est passée ! Je suis sûr que les politiques savent pour la crise énergétique sinon ils ne seront pas allés apporter la « démocratie » comme ils disent en Irak et en Libye, mais est ce qu’ils savent que la crise est le signe que la civilisation industrielle et son système le capitalisme sont en train de mourir et que les convulsions du mourant vont devenir de plus en plus forte ?

    1. mais est ce qu’ils savent que la crise est le signe …

      Sans aucun doute, ils savent aussi qu’ils seront le plus longtemps possible du « bon » coté des armes, et ils jouerons jusqu’au bout, comme Gbagbo 😉

    2. « sinon ils ne seront pas allés apporter la « démocratie » comme ils disent en Irak et en Libye »
      et en Côte d’Ivoire aussi!

  5. Le défaut de paiement c’est bien la condition nécessaire à l’instauration d’une démocratie nouvelle sur les terres de la plus ancienne démocratie. Un bras d’honneur au FMI, à l’UE et au consensus de Washington en somme.

    Reste à savoir, une fois leurs créanciers abandonnés au sort qu’ils méritent, si les grecs trouveront une nouvelle voie pour éviter que les mêmes causes politiques entraînent les mêmes catastrophes économiques.

    Lorsque le défaut de paiement sera imminent, les rats devraient quitter le navire, comme en Argentine il n’y a pas si longtemps; à commencer par les grosses fortunes cherchant quelque abri à l’étranger. À surveiller donc.
    En espérant que les dominos finissent par les rattraper.
    Et qu’une série de répudiations de dettes constitue le plus grand piège à rats de l’histoire!

    1. la beauté de l’ange n’a pas de nom ..
      Michel Simon avec Panache et l’inoubliable …(mort jeune)
      merci pour nous sensibiliser,c’est vrais que Mr Jorion et d’autres ici partagent ..
      Un moment avec vous
      merci
      IDLE

  6. Si je comprends bien, aller se faire voir chez les grecs ne vaudra bientôt plus un… Kopeck !

    – Ne dois pas au riche, ne prête pas au pauvre (proverbe portugais, tout s’explique !)
    – Dieu ne paie pas ses dettes en argent (proverbe irlandais) Un peu prétentieux pour un irlandais endetté.

    Les espagnols sont plus durs en proverbe :
    – On doit mille fois plus estimer une dent qu’un diamant
    C’est sûr quand la gêne s’installe, mieux vaut être équipé de bonnes ratiches

    Quant aux américains, ils ont la palme du cynisme, c’était un peu prévisible :
    – La loi a été faite pour le riche et le châtiment pour le pauvre
    – Dieu doit aimer les pauvres, autrement il n’en aurait pas créé autant (Abraham Lincoln)

    1. Dans la foulée :

      – Le monde est à ceux qui ont des ouvriers qui se lèvent tôt.

      – Dieu donne du pain, à ceux qui n’ont pas de dent.

  7. Les politiciens grecs pourraient entrer, par la grande porte dans l’histoire, en donnant une leçon de démocratie au monde et à Europe fille d’ Agénor.
    Ils pourraient organiser un référendum comme les Islandais.
    Que risque la Grèce, sa flotte marchande- dont personne ne parle d’ailleurs – reste sous pavillons de complaisance, les ruines tant visitées seront toujours là – pourquoi ne pas en ajouter une de plus, la bourse d’Athènes -, le soleil généreux et ses magnifiques plages ne feront qu’attirer de nombreux touristes ayant peur des instabilités du monde arabe et les réserves de pétrole en mer Egée sont stratégiques.
    Un peu de courage pour rappeler qui a inventé la démocratie !

    1. Aux politiciens de se transformer en Prométhée qui apporta aux hommes la part du feu 🙂 contre l’avis des Dieux – de la finance –

      1. Il n’y a qu’un seul DIEU inventer heureux d’agoniser ,il est sur les billets de banques ..

    2. Faudrait envoyer ce mail à Papandreou! Et, par la meme occasion, m’expliquer pourquoi les pays endettés jusqu’au coup ne se décident pas à agir de la sorte? Qu’est ce qui empeche d’agir dans ce sens?

      1. Rien dans le principe, Coeur.

        Beaucoup dans la pratique : leur dépendance des économies étrangères pour leur propre autosuffisance.

        Le côté pervers du système actuel est l’extrême interdépendance des économies,
        Disons que certaines sont plus dépendantes que d’autres, comme par hasard celles qui auraient le plus besoin de « s’affranchir ». De là à faire le lien avec l’esclavage (dans sa forme moderne), il n’y a qu’un saut sémantique.

      2. voter sert à rien..
        si vous avez une autre idée??

        J’ai été en Pologne et aussi en Grèce ,on voyage bcp …,des gens partout cette connaissance du sourire dans le détail du regard est une raison d’espérer ,pas ce papier jamais recycler et qui n’a pas d’odeur parait ‘il ??

  8. « Ce qui conduit au passage à une étonnante constatation : plus les plans de sauvetage déjà en place – en Irlande et en Grèce – s’avèrent irréalistes et ne pas fonctionner, plus leurs artisans s’acharnent à rendre les suivants encore moins praticables en les durcissant encore ! Un aveuglement à mettre sur le compte de l’absence de plan de rechange et d’une incapacité, paraissant consubstantielle, à tout simplement en concevoir un. »
    Et si il ne s’agissait pas d’aveuglement, mais au contraire de continuer à démanteler les Etats en privatisant à tout va .EX « la préparation en guise de va-tout d’un énorme plan de privatisation de 50 milliards d’euros« .
    Et les grecs pourraient peut-être demander aux guadeloupéens comment on arrive à obtenir ce qu’on veut ( dans leur cas en passant par dessus les syndicats et en organisant une grève illimitée ).

      1. Je suis absolument d’accord! Je ne vois pas pourquoi ils ignoreraient ce que nous savons. Ce n’est pas de l’aveuglement, c’est volontaire. Malgré tout le repect et l’admiration que j’ai de vos analyses, je trouve, M. Leclerc, que vous sousestimez grandement la capacité des dirigeants à comprendre. Comme si leurs intentions étaient toujours bonnes (pourquoi ce serait le cas, ce n’est qu’un préjugé favorable non-fondé), et que tout ça les dépassait, ce qui explique pourquoi ils s’obstinent à foncer dans un cul de sac… Mais justement! Un cul de sac pour qui? Pour le peuple, pas les possédants! Ce cul de sac mène à la privatisation tout azimut, le démantèlement complet des états de droit, de la souveraineté des peuples. À dieu droit de vote. Les parcs publics, les réserves fauniques, les systèmes de santé, les rues et les trottoirs seront privés! La richesse se concentre toujours plus… mais que feront les mégariches avec cet argent? Acheter ce qui est public! Tiens, aujourd’hui, je vais aller m’acheter une île Grecque, se dit un milliardaire…

    1. Le capital, étant transnational, cherche à détruire ce qui reste des nations et des souverainetés du passé.

    1. Mais cette attitude ne risque t-elle pas d’ouvrir la boîte de Pandore ?

      Mais que reste t-il dans cette boîte, après que Pandore l’eut ouverte malgré l’interdiction de Zeus libérant ainsi tous les maux des hommes, L’ espérance !

      1. désolé PAD je ne vois l’histoire de cette façon ,Pandore vida sa boite avec tous les maux que les dieux avait mis a l’intérieur sur les hommes, mais de façon irrégulière (tous n’avez pas le même maux ) par contre un seul resta dans la boite au centre de la maison ,comme ils dissent .Et celui là était destiné à nous tous » l’espérance » et c’était la vengeance de Zeus parce que Prométhée avait volé le feu
        l’espérance que rien n’arrivera à ce château de sable construit en bord de mer ,ou l’on y manipule le feu du XXI Siècle
        Au plaisir de philosopher PAD

    1. @Sylvain
      Merci pour ce cours de rattrapage, ça aide à bien comprendre le rôle du Petit Actionnaire dans le système, et par la-même, la position assez constante de notre ami viticulteur du Sud-Ouest.

      1. A 0’40 il parle de la transformation radicale qui ne se fait pas « par appartement » mais « d’un bloc », il y a une « cohérence systémique ». Ça conduit, dit-il encore, à un point de vue holiste, à définir un « plan d’ensemble ». En même temps, il s’inquiète, à juste titre, parce qu’un plan d’ensemble « ça tombe du haut ». Je me demande si je ne vais pas déserter le blog de Jorion pour celui de Lordon… 🙂

  9. Les gens vont ils découvrir et je ne dis pas redécouvrir ce qu’est une NATION ? Un paradoxe résultant d’une attaque des paradis artificiels de la finance.

  10. Je crois que nous sommes à un moment clé, où tout le monde se regarde « en chien de faïence », se demandant qui sera le premier à annoncer qu’il ne paierait pas ses dettes.
    A partir de cette annonce, les autres vont s’empresser de faire de même et … la suite sera « rock’n roll » pour tout le monde.

    Je pense que nous vivons (encore) une époque de l’histoire de l’humanité dont les livres d’histoire parleront dans des siècles ou millénaires.

    Nous sommes chanceux, non?

    1. Vais me faire sortir,pas grave..

      ouch
      Je pense que nous vivons (encore) une époque de l’histoire de l’humanité dont les livres d’histoire parleront dans des siècles ou millénaires…

      raconte ton histoire ce seras plus important à mon avis..

      1. à regoris,

        Mon pote, vous êtes vachement optimiste : des livres ! dans des siècles ou des millénaires !

      2. à arkao

        Il est certain que le passé est encore perceptible et lisible dans notre présent.
        La question est de savoir si notre présent et notre avenir à court terme seront le passé de quelqu’un.
        L’histoire peut finir.

    2. Malheureusement pour nous.. on va très vite savoir si le XXIe siècle va suivre le chemin du XXe siècle.

      Je pense que la 2eme vague de la crise qui se prépare conjuguée à la montée des extrêmes en politique n’annonce rien de bon.

      Je vous dirais bien, il faut se méfier, car on c’est comment ses extrêmes ont accédé au pouvoir, mais pourtant on a recrée les conditions qui ont permis à ses extrêmes de montée.

      Mon cotée très pessimiste me dit qu’on n’a pas intérêt de vouloir sortir de cette crise par les mêmes moyens que la crise des années 1930, car cette fois si l’abondance des énergies fossiles ne seront plus la pour pouvoir reconstruire..

      1. Alain.
        « on n’a pas intérêt de vouloir sortir de cette crise par les mêmes moyens que la crise des années 1930, »

        C’est à dire. Explique comment…??
        Car je te signale que tout est verrouillé et que 2 milliards d’humains en moins donneraient autant de pétrole en plus pour les autres.
        Cynique…??? Non, réaliste.

      2. En effet, je n’ai pas de solution à proposer, mais si cette guerre devrait venir son résultat serait toute autre que la seconde guerre mondiale, elle accélérait même énormément la chute en avant.

      3. à yvan,

        Cynique, réaliste ou encore optimiste ?
        Deux milliards d’humains à disparaître.
        Il en est qui pensent que c’est 80% de la population mondiale qui est devenue non-rentable.

      4. juste pour dire que prévoir des enfants n’est pas une bonne idée ..
        Je partage tout ce qui est dis ,me sens bien avec vous..
        Dommage quand même, ..

      5. Je ne vois toujours pas les SA et les SS dans nos rues, les extrêmes ne sont plus ce qu’ils étaient, z’ont été délocalisés eux aussi, les inquiets s’inquiètent de ne rien voir et les cherchent désespérément là où ils ne sont pas.
        Une piste, quel état à un gouvernement démocratique d’extrême droite ?

      6. @ égalité et désintégration

        Moi je ne vois surtout pas les conditions pour l’instant pour que de t’elle milice arpente nos rues. Je vous signale que le nazisme et ses milices sont apparu dans un contexte ou l’Allemagne est entré dans une grave crise économique, plus que dans d’autres pays de l’époque et avec des troubles politiques très fort, ce qui me semble n’est pas encore le cas chez nous. Dans les années 1930, il y avait aussi des extrêmes dans les pays comme la France ou l’Angleterre et est-ce que vous avez vu la trace de milice la bas ?

  11. Bonsoir
    moi j’ai déjà trouvé ma réponse à ce type de problème via les » ricains » (qui en général ont de 6 mois à un an d’avance sur nous… et des fois plus===> élection 2012 chez nous!!!)
    donc : d’abord…
    http://www.commondreams.org/view/2011/04/20-5
    puis….
    http://www.commondreams.org/view/2011/04/20
    Ce qui rejoint les paroles de Paul (faisant référence à Adam Smith) qui mettait en garde contre le fait qu’il ne fallait, à aucun prix, laissez les marchands et leurs avocats s’approchaient du pouvoir de faire les lois, sous peine de voir ceux-ci édicter des lois à leur avantage et sur le dos du peuple!!!
    Chris

  12. le terme d’effet mosaïque ne serait pas plus approprié ?

    des secteurs entiers d’économie sont touchés mais pas tous , certains pays à des degrés divers ..ça ressemble à une translocation de génes pendant une méiose !

    1. Un peu simpliste.
      Répudier les dettes, c’est très beau. Mais à votre avis, que se passera t il lorsque le pays concerné cherchera a s’endetter ?
      Exproprier les expropriateurs, c’est moral. Mais l’histoire donne raison au fort, pas au faible. Ceux qui seront réellement expropriés seront les « petits » prêteurs. Les gros, les institutions financières récupèreront toujours leur argent. La raison de fond est liée à mon premier point.
      Le socialisme, tel qu’il existe est actuellement est paradoxal: il consiste à prendre ce qui nous appartient pas pour le redistribuer. Or tous ceux qui ont beaucoup ont déjà quitté le territoire d’application de la loi fiscale. La mécanique ne s’équilibre pas, et nous finissons avec un pays sur-endetté.
      La démocratie, oui, oui et encore oui.

  13. Contraint et forcé, à nouveau dans l’improvisation, il va falloir faire contre mauvaise fortune bon coeur. Sans savoir où cela va conduire un système bancaire toujours fragile dans son ensemble, tout en espérant contenir ses pertes financières.

    Lorsqu’on lit les évènements jour après jour, dans le seul cadre de la finance européenne, c’est effectivement ce qui saute aux yeux.

    Mais lorsqu’on regarde en panoramique, on peut se dire que l’improvisation n’en n’est pas forcément une si le but n’est pas de contenir les pertes financières.

    Si par exemple on part de l’hypothèse où le but à atteindre serait :

    -> la refonte du système financier d’abord européen,
    -> dans un contexte géopolitique où les nations seraient avalées dans une entité européenne supra nationale

    la situation des banques actuelles n’aurait plus vraiment d’importance.

    L’important serait de :

    -> privatiser le maximum de biens nationaux
    -> réduire à néant ce qui reste des états
    -> désagréger le peu de maillage social qui a pu résister

    afin de globaliser l’ensemble.

    Tant de choses sont désormais uniformisées entre les pays, qu’on peut évoquer cette hypothèse le plus naturellement possible.

    1. Très juste, Edith.
      Et vois aussi le revers de la médaille.

      Si un pays décide de « faire autrement » et que cela fonctionne, les autres peuples n’en seront que plus enclin à imiter.

      Et c’est d’ailleurs le but des US qui ont toujours tout fait (et surtout les embargos) pour empêcher que les « non-alignés » ne s’en sortent.
      Quitte à aller leur chercher le pétrole s’ils menaçaient de le vendre en Euros.

      1. Yvan,

        Je t’avais répondu, mais je ne sais pas si j’ai bien « envoyé » le message, parce qu’il n’est pas apparu.

        Donc je fais plus court :

        Le but des US.
        C’est là que mon raisonnement coince …

        Comment s’assurer de la dépendance de l’Europe à leur égard :

        -> avec une instance supra nationale Européenne ou
        -> avec une Europe désorganisée et des pays « indépendants » et pourquoi pas des régions qui scinderaient ces pays (comme en Belgique actuellement, le Kossovo il y a quelques temps etc.)

        Là, je ne sais pas.

  14. Spiegel du 21 mars 2011, interview du chef de l’institut du climat à Potsdam.

    Les réacteurs japonais étaient conçus pour résister à un séisme de 8,2, et non de 8,9, etc. L’échelle est ouvert vers le haut, sans parler du tsunami. Ce qui est à blâmer est la logique folle de notre management du risque. On se prémuni du danger seulement dans la mesure où cela se calcule économiquement …

    Tout le modèle de consommation qu’il s’agisse du japon ou de l’Allemagne, repose sur l’énergie à bas prix et l’augmentation de la plu value… Nous brûlons chaque année autant de pétrole qu’il s’en est synthétisé en 5,3 millions d’années ! Nous pillons à la fois le passé à l’avenir pour la surabondance du présent – c’est la dictature de l’immédiat.

    Il faut arrêter de se cacher les choses qui font vraiment mal à notre société qu’ il s’agisse des déchets atomiques, ou de la perspective que la Terre se réchauffera entre 6 et 8 degré jusqu’en 2200, si l’on continue comme avant. Nous ne pouvons décider d’une technologie que lorsque nous aurons pris en considération la perspective des dommages maximum qui pourraient en résulter.

    Nous devons décider une fois pour toute de laisser à nos descendant autre chose que des dangers atomiques et un changement climatique. Cela implique une emphatie par dela le temps et l’espace… pour promouvoir cela, les droits des générations futures devraient être ancrés dans le Constitution…

    H J Schellnhuber

      1. « Nous ne croyons pas ce que nous savons » certainement, c’est l’une des formes du déni.

        Il faut donc cesser de croire, en quoi que ce soit, et que notre savoir devienne un pouvoir.

      1. ail ,çà fait mal de se cogner..

        « La réalité, c’est quand on se cogne »

        savoir que nous ne savons rien est l’avenir de ceux qui passent par hasard ..

  15. Il me semble que l’exposition des banques Françaises à la dette souveraine de la Grèce est au niveau de 84 milliards d’euros et non de 8 milliards.

    1. @hermes

      En mai 2010, la Banque des Règlements Internationaux estimait l’exposition des banques françaises à la dette grecque globale à hauteur de 57,5 milliards €, loin devant la pauvre Allemagne (45 Mrds) ou la miséreuse Angleterre (11Mrds). Mais cette exposition est essentiellement constituée de créances privées (aux alentours de 85% du total). Je suppose que les engagements du Crédit Agricole dans la banque Emporiki (26 Mrds € sur ses 29,5 Mrds d’exposition totale à la dette grecque déclarés par lui même en 2010) sont compris dans le chiffre de la BRI.
      À noter évidemment que l’exposition des sociétés d’assurance françaises non détenues par des banques françaises n’est pas prise en compte dans ce total.
      La BRI estimait le montant global des créances en Grèce des banques européennes à 142 Mrds € sur un total de 177 Mrds pour les banques mondiales.

      1. En tous cas si c’est huit milliards, ça ne semble pas léthal pour les banques en question. 84, par contre…

  16. Un grain de sable qui ne fait que rajouter une touche au grand repli sur l’égoïsme national alimenté par les populistes d’extrême droite, absurde refuge et dangereuse diversion.

    Certes… Mais si l’offre politique modérée ne convient aux électeurs, faut-il changer les électeurs ou élargir le choix?

    Yves Mersch … fait valoir que celle-ci (l’Espagne) a un endettement public « beaucoup plus bas que la Grèce, l’Irlande, le Portugal et même l’Allemagne » ; le monde entier – sauf lui semble-t-il – au courant que le problème des Espagnols (entre autres) est en tout premier lieu leur gigantesque dette privée…

    il faut l’excuser du fait de sa fonction, il ne peut pas tout savoir et il faut bien qu’il mente un peu, c’est dans son contrat.

    Christine Lagarde (qui a faute de mieux essayé un « Il n’est pas question de parler de restructuration ! »)

    Dans le sien aussi car qui peut croire que personne ne pense et ne parle d’un craquage de la Grèce? Ce serait sucidaire de ne pas y penser et d’en discuter.
    Et comme on s’aperçoit, pour ceux qui en doutaient, que les politiques nous mentet, on revient au premier paragraphe de mon post.

    BCE sur des positions préparées à l’avance – la retraite, en terme militaire – son chef économiste, Jürgen Stark, a déclaré : « on ne doit pas attendre des autorités monétaires qu’elles résolvent des problèmes situés bien au-delà de leurs attributions officielles ». Chiche !

    Un chiche! qui pourrait sonner le glas de la BCE, du moins sous sa forme actuelle? Une BcE, qui se prend un peu trop pour le centre du monde alors qu’il ne s’agit que d’une assemblée de protection des rentiers, née d’une décision politique commune, or il n’y a plus beaucoup de volonté de travailler ensemble.

  17. Le feu qui côtoie la cécité, la gravité le geste aérien d un danseur orphique?
    Blanches eaux? L’odeur du feu ,faut laisser Thomas -l obscur- faire! Mémoire et littératerre ..un petit pas au delà?!

    …  » C’ était une métamorphose pleine d’atroces périls. Il y avait soudain dans les résonances, les accords et les harmonies une tendre révolte qui ne leur permettait pas seulement de devenir couleurs complémentaires et nuances, mais qui amenait, création aussi difficile que celle d’Adam, à l’état d’homme. Tout ce qu’il y avait de beauté disponible dans le rouge mêlé au violet, dans des lignes travaillées pendant deux ans par un peintre qu’on pouvait prendre pour le Titien et pendant quatre cent quarante-six ans par un destin hermétique, devenait beauté simple de femme. Les formes inimitables de la lumière sans soleil et de l’ombre, ombre qui était exactement le contraire de l’ absence de clarté, cessaient de ressembler à des essences profondes créées par Dieu, l’éther, le protoplasme, et se dégradaient jusqu’à devenir l’incarnat d’une chair magnifique. A la place des abstractions qu’on rencontre rarement dans le monde, la forme pure, le nombre pythagoricien, se constituait le contour d’un nez,capable de flair,capable de mensonge comme tous les nez. Des yeux tombaient ces écailles de diamant grâce auxquelles saint Paul humaniste pouvait voir les œuvres d’Apelle, ces peaux précieuses qui font la cécité et le regard des statues. La lumière intérieure qui dans un tableau semblable et peut- être identique au chef d’œuvre du Titien, avait été jusqu’à présent donnée à la jeune femme royalement peinte pour considérer les idées et, à la rigueur, l’art, lui servait maintenant à regarder dans son miroir Irène. Là on aurait dû se montrer une Mère goethéenne toute gonflée d’éléments, on voyait une courtisane rebondie devant sa table de parfums. Et ce qui pouvait faire naître une tragique impression d’inquiétude, ce qui donnait le sentiment d’assister à un crime obscur et incompréhensible, c’est que cette lente transmutation semblait prête à se poursuivre sans qu’on pût en prévoir le terme. Le visage, né d’une condensation extrêmement coûteuse où mille genres de beautés, mille rêves avaient été sacrifiés, changeait à son tour insensiblement. Irène discernait sur cette tête qui n’était pas entièrement visible les présages d’une sorte de mort. Avec des yeux ouverts dont les paupières paraissaient battre, avec un regard qui devenait mobile, la jeune femme peinte agonisait debout, approchant de la mort des tableaux qui est de devenir criants de vie. Agonie sans consolation, sans contre-partie, où la mourante n’avait même pas l’espoir de recueillir, après sa mort, pendant quelques instants un titre d’éternelle beauté.  »
    Maurice Blanchot (Thomas l’obscur ).

  18. En 1920, à l’issue du traité de Versailles, les alliés disaient « l’Allemagne paiera !!! ». On a vu où cela a mené. Et l’Allemagne n’a pas payé !
    L’histoire s’adapte : « La Grèce, l’Irlande, le Portugal etc… paieront ».

    1. L’Allemagne n’a pas payé, car elle a dévalué exprès pour ne pas avoir à payer, avec le support en arrière-garde des Américains qui leur donnaient de l’argent et refusaient de signer tout traité obligeant l’Allemagne à nous rembourser. Juste qu’après un moment, ça a dérapé.

      Je n’aime pas cette version officielle un peu trop répandue qui prétend que Versaille est l’origine de tout les problèmes. Versaille était justifié. Il y avait des comptes à rendre. C’est les Américains qui ont de trop foutu la merde dans les relations Européennes. En cela, la situation se rapproche d’aujourd’hui.

      1. Cette version officielle est malgré tout approuvée par Keynes lui-même. Il a claqué la porte des négociations devant l’insitance des alliés à vouloir faire payer à tout prix l’Allemagne. L’histoire a montré qu’il avait raison.
        Je ne remets nullement en cause le fait que l’Allemagne devait rendre des comptes…

      2. Versaille était justifié. Il y avait des comptes à rendre.

        Sans doute, mais peut-être pas 132 milliards de marks-or… Ça ferait combien aujourd’hui, compte tenu du fait que l’économie de l’époque était loin d’être aussi sophistiquée que maintenant ? Pour la petite histoire : en 1932, le moratoire Hoover a annulé les réparations, mais les Allemands ont dû remboursé jusqu’au bout les emprunts effectués à ce titre, à savoir jusqu’au 3 octobre 2010 selon Slate.fr, soit près d’un siècle plus tard. (Lire ici.)

      3. Bon écoutez, je veux bien admettre que Keynes était très intelligent et qu’il avait passablement la classe, mais ce n’était pas non plus un prophète, et ce pourquoi il faudrait arrêter de le prendre pour cela. Il a critiqué Versailles car il a été à la délégation pour Versailles et il a vu les négociations. Il a très bien compris les travers qui ont eût lieu, et a supposé que le traité serait une « humiliation » telle pour les Allemands qu’ils tournerons mal.

        Plus lucide encore, fût Jacques Bainville, qui avait aussi prévu la suite. Lui, disait tout simplement que le traité de Versailles était, trop dur pour ce qu’il était, trop laxiste pour ce qui était. Pour lui, les obligations économiques étaient absurdement trop dures quand les obligations militaires étaient trop détendues, la France n’ayant rien prévu pour exiger son respect, et les États-Unis protégeant l’Allemagne et refusant de signer le traité (donc de jure pas concerné). Il avait déjà décrit la manière dont les Allemands relanceraient la guerre, en reconquérant la Rhénanie notamment, avec une très grande lucidité, et la manière dont nous ne pourrions rien faire. Il avait raison.

        132 milliards de marks-or, déjà, ça n’avait pas la même valeur qu’aujourd’hui. C’était l’équivalent estimé des dégâts causés par la guerre. Maintenant, en me permettant de prendre parti cette fois, j’ai envie de vous dire que l’Allemagne était à cette époque riche comme crésus, qu’elle avait mené l’effort de guerre quasiment à elle toute seule sans broncher tandis que, elle, n’a pas vu le quart de son territoire occupé et dévasté pendant quatre ans contrairement à nous, où les réparations étaient gigantesques, alors que l’Allemagne fût très peu touchée car nous avions à peine eût le temps de pénétrer leur frontières. L’Allemagne était intacte, nous étions franchement épuisés. L’Allemagne avait toute son industrie intacte, nous le nord-est (Centre industriel de la France) était dévasté et le monde agricole (premier commerce Français à l’époque) mortifié par les pertes de guerres.

        Alors vous m’expliquerez en quoi il n’est pas justifié, ne serais-ce qu’en prenant en compte la relative aisance de l’Allemagne au niveau économique et matériel après la guerre, et ce malgré la violence du conflit, qu’elle n’ait pas eût à payer son dû ? Il faut arrêter de prendre Clemenceau pour le bourreau de Versailles, il était porté par toute une opinion Française réchauffée, et encore a-t-il déçu car cela n’avait été, pour certains, pas assez dur compte tenu des difficultés endurées par les soldats Français. Devinez à qui il s’est cogné pour les négociations de paix.

        Pour ce qui est du remboursement des emprunt contracté, tu oublie de dire (Mais ton lien le dit) que le traité exigeant le remboursement des emprunt ne fût signé que bien plus tard, après la seconde guerre mondiale, et qu’elle ne prenait effet qu’après la réunification de l’Allemagne. En deux mot, le remboursement de ces emprunts furent contracté dans les vingt dernières années. Est-ce une Allemagne agonisante et à genoux que nous voyons aujourd’hui ? Je ne pense pas. Par contre ton lien agréer justement ce que j’ai précédemment dit : Cette merde a été causé non pas par le traité, mais par l’ingérence Américaine dans les affaires Européennes. Elle n’avait ni à refuser les clauses du traité, ni à aider les Allemands en sous-main en leur donnant de l’argent et en fermant les yeux quand ils faisaient des bras d’honneur à l’Europe; qui quand à eux, n’avaient pas à tricher en dévaluant faussement leur monnaie juste pour ne pas payer. En résultat, quand la crise est arrivé, leur monnaie a VRAIMENT explosé.

    2. Pour info, 132 milliards de mark-or correspondent aujourd’hui à 1748 milliards d’euros.
      1 mark valait en 1873 jusqu’à la première guerre mondiale 0.3982g d’or fin. Le cours de l’or actuel est de 33,27 euros/gramme.
      A titre de comparaison, la totalité des états européens sont à eux-seuls largement au-dessus de cette valeur. Cela laisse songeur.

  19. même les états empruntent des crédits crunch….!en effet pour ne jamais rembourser!l’euro+dollars :fini…….retour à l’or+ragent pour bientôt!

  20. Chute des ventes de logements en Espagne après la fin des aides fiscales. Et selon The Economist les dettes du secteur immobilier espagnol auprès des banques seraient de 323 Mds € (31% du PIB). 40 % des entreprises de ce secteur seraient déjà en faillite et devraient 136 Mds €.

    http://www.cotizalia.com/vivienda/2011/refinanciacion-deuda-sequia-inmobiliarias-vivienda-bancos-20110422-67652.html

    Pour ceux qui veulent s’acheter un appart dans une plage espagnole avec des rabais de jusqu’à 463 000 € !:

    http://www.idealista.com/news/archivo/2011/04/12/0314394-pisos-de-bancos-con-descuento

    (www.idealista.com est le meilleur site espagnol sur le marché des logements)

    Selon le Banco de España, la dette des familles espagnoles a augmenté de 1,10% en 2010 et est de 957 Mds € (96 % du PIB).

    http://www.expansion.com/2011/04/20/economia/1303330346.html?a=d9869b2e0ea0ad25af7ae257b707d8ad&t=1303369587

  21. Banqueroute ???
    Que de temps perdu !

    A force de suivre les bons plans de dominique, de nicolas, de hermann, de jean-claude et des autres pour éviter le chaos
    On arrive où ? au chaos.

    Rien de changé me direz vous,
    Et bien si, juste une petite chose sans importance,
    Ceux qui vont prendre le chaos sur la tête ne sont pas les mêmes qu’au début de l’histoire.

    Tournez manège, ce n’est vraiment pas de chance pour vous.

    Ce qui compte dans la fable, c’est la morale.
    Il n’est peut être pas trop tard pour changer la fin de l’histoire…

    1. Bémol : Hermann van Rompuy n’a jamais rien proposé. Comme on dit en Guadeloupe, il est « juste là ». Et c’est d’ailleurs pour cela qu’on l’y a mis. Et il a embrassé avec le talent et le charisme qu’on lui connait les responsabilités et le costume pour donner sa pleine mesure à ce poste.

      1. Dans la langue créole on dit aussi:

        « Twa ti cochon té ka jwé domino, yon pété, tout volé  » pour désigner le chat dans la cour de récré, mais c’est curieusement adapté à la situation! ;-))

        Traduction: 3 petits cochons jouaient aux dominos,l’un a pété et ils se sont tous envolés!

      2. il est « juste là ». Et c’est d’ailleurs pour cela qu’on l’y a mis.

        Trouveriez pas ça bizarre ces personnes, juste là; c’est pour cela qu’on les y a mis …
        sourire de la vacuité, vénérable de l’immobilisme et j’ai pas d’idées, mais c’est pour ça que je suis aux affaires estrangères (j’avais trouvé autre chose, mais vraiment pas gentil)

        Me demande si je ne vais pas postuler, pour être juste là : avec 300 000 euros mensuels, s’il le faut, je pourrais faire faire un lifting, et acheter une garde-robe « bourgeoise » …pour le reste, tant pis : après tout, est-ce qu’ils sont franchement beaux ? on peut pas dire ! ( surtout, c’est l’absence de lueurs dans le regard qui fait un peu peur …)
        Donc, je peux postuler! Je serai sage; je ne dirai rien ! promis, juré, craché « croix de bois, croix de fer, si je meurs, j’vais en enfer! »
        où faut-il envoyer son CV ?
        Réponse attendue . Merci ! Veuillez recevoir …bla bla bla ….

  22. Irlande : taux des obligations à 2 ans : 10,792 %.

    Irlande : taux des obligations à 3 ans : 11,722 %.

    Irlande : taux des obligations à 5 ans : 11,298 %.

    Irlande : taux des obligations à 10 ans : 10,210 %.

    Portugal : taux des obligations à 2 ans : 11,100 %.

    Portugal : taux des obligations à 3 ans : 11,234 %.

    Portugal : taux des obligations à 5 ans : 11,357 %.

    Portugal : taux des obligations à 10 ans : 9,520 %.

    Grèce : taux des obligations à 2 ans : 22,385 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB2YR:IND

    Grèce : taux des obligations à 3 ans : 22,346 %.

    Grèce : taux des obligations à 5 ans : 16,723 %.

    Grèce : taux des obligations à 10 ans : 14,795 %.

  23. Merci pour cet article factuel.

    Il aurait été judicieux d’expliquer brièverment ce que l’on entend par «restructurer la dette», afin de l mettre car ce n’est peut être pas évident pour le néophyte même si la mention de «pertes» estimées pour telle ou telle banque devrait lui mettre la puce à l’oreille.

  24. « Faut pas payer« …..de Dario FO….pour ceux qui ont eu la chance de la voir récemment……!!
    Le problème de la cascade inévitable dès le premier défaut de paiement ne sera pas pour les « riches » ( ils ont /-ou transféré du cash ailleurs , /-ou acheté de l’immobilier type ultra°luxe ou type cage°à°lapins , /-ou acheté de l’or en temps opportun )…..non plus pour les « pauvres » (leur seule provisoire revanche) qui n’avaient pas grand chose à perdre…..mais bien pour les « normaux » , les plus nombreux ,qui ont enchaîné diplôme,boulot , dodo ,et qui ont géré leur vie « en bon père de famille » ,déposant une épargne de précaution en Ass°Vie ou en livrets d’épargne banals rémunérés en moyenne au taux d’inflation + 1 ou 2 points de pourcentage……………prenant part , sans le savoir vu la NON-séparation « mafiamment » organisée des banques en « banques d’éparne & d’investissement dans l’économie réelle » vs « banques d’affaires » , à l’alimentation réelle du système financier prédateur qui va les engloutir ou , à tout le moins les appauvrir significativement.
    Solution(s?) pour ces braves………..Suggestions réalistes bienvenues…..

      1. Ils sont morts mais ils ne le savent pas
        Cela me rappelle un film américain, le sixième sens je crois.

        Mais qui sommes nous pour voir les morts ?

        De toute manière les morts ne peuvent pas entendre nos voix.

      2. Cette intervention de Frédéric Lordon date de juin 2010, çà date .. et depuis, ce sorcier de la formule léchée a disparu de la circulation, comme une abdication à la lutte dont il s’était porté pourtant comme un leader !

      3. En effet, « Bible ».

        Mais une fois que l’on a dit CA :
        http://www.dailymotion.com/video/xfa8ah_economistes-atterres-frederic-lordo_news

        Que veux-tu que l’on dise de PLUS..?????????????????????

        Tiens, pour ta « gouverne », saches que ce livre qui porte le même nom que ton pseudo a tellement été retravaillé pour rester assez général style horoscope que l’on se demande à qui profite le (crime) troisième testament.

        Le manipulatoire des Logues a aussi ses limites. Tout comme toi.

  25. Les plans de sauvetage ne fonctionnent pas ? Ca dépend de quel objectif vous parlez. S’il s’agissait d’éviter à tout prix de restructurer les dettes souveraines, alors ce sera peut-être effectivement un échec.
    Mais c’est n’est qu’un objectif parmi d’autres. Un autre objectif important (administrer une cure de rigueur aux finances publiques, plus de transparence, et imposer des réformes structurelles économiques difficiles) est pour le moment un succès relatif en Grèce.

    S’il y avait eu restructuration d’emblée au lieu d’un plan de sauvetage, comme vous semblez suggérer :
    – il y aurait eu une panique généralisée immédiate dans les marchés de la dette qui aurait également entrainé l’Espagne et l’Italie (plus loin que ce ne fut le cas) ; or pour le moment les marchés différencient encore les titres espagnols et italiens des trois déjà tombés (pour preuve, l’euro suit la même trajectoire que les taux sur obligations espagnoles à 10 ans depuis plusieurs mois, et les spreads de taux sur bunds ont à peine changé).
    – cela n’aurait pas changé l’incapacité politique des pays européens à imposer des mesures d’austérité pour mettre leur dette sur une trajectoire soutenable
    – la restructuration aurait été désordonnée puisque ni les banques privées, ni les banques centrales, ni les gouvernements n’auraient eu le temps de se préparer à cette éventualité

    Maintenant au boulot !

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