Billet invité.
Les mâchoires de la tenaille étaient trop dangereusement serrées, il a finalement été nécessaire de les desserrer. Ce qui montre bien que « quand on veut, on peut ! ».
Contrairement à ce qui se profilait, les 17 sont donc parvenus à l’arraché à prendre trois décisions. La première correspond à une victoire de la BCE, qui a obtenu – comme elle ne cessait de le demander – que le fonds européen de stabilisation financière soit autorisé à acheter à sa place des obligations d’Etat sur le marché primaire (lors de leur émission). La seconde que les montants pouvant être mobilisés par le fonds pour des sauvetages ultérieurs passeront de 250 à 440 milliards d’euro, par le seul biais d’une augmentation des garanties des Etats qui le financent. La troisième, enfin, concerne la Grèce, qui a obtenu sa remise de peine, sous forme d’une baisse du taux d’intérêt de l’Union européenne et d’un rallongement de la durée de son prêt.
Les marchés, qui manifestaient leur grande nervosité, pourront avoir le sentiment qu’ils ont été entendus, et l’on verra lundi quelle détente effective il en résultera sur le marché obligataire ! La Grèce, qui était au bord de l’effondrement, a gagné un répit. Des moyens supplémentaires ont été accordés au fonds. Les dirigeants européens ont une nouvelle fois gagné in extremis du temps, car ils n’avaient en réalité plus les moyens de refuser de mettre la main au portefeuille. La BCE va pouvoir replier son éventaire et stopper ses achats d’obligations. Les Allemands régler entre eux leurs comptes. Toutes les autres questions restent posées.
Dans l’immédiat, celle de l’Irlande, qui a refusé le deal proposé et d’échanger une baisse du taux de son prêt contre une augmentation de celui de l’impôt sur les sociétés. Il faudra attendre le sommet de l’Union européenne des 24 et 25 mars pour qu’un compromis soit probablement trouvé. On ne sait pas ce que le Grecs ont pour leur part concédé.
Dans la nuit de vendredi à samedi, les dirigeants européens ont changé de nom le pacte qu’ils ont signé. Il n’est plus de compétitivité mais est devenu « le pacte de l’euro ». Une tentative de l’associer à la monnaie commune, moins suspecte de mauvaises intentions aux yeux du public que la compétitivité. Celles-ci demeurent néanmoins, même si leur formulation est nettement moins contraignante pour les Etats que celles de la version initiale du pacte présentée par les Allemands. L’intention demeure, si l’arme est émoussée, on verra à l’usage.
Le fragile édifice, qui a été un peu consolidé, va continuer d’être attentivement scruté, pour voir où de nouvelles lézardes apparaissent. D’une certaine manière, l’apparition de celles-ci viennent d’être anticipées par la décision d’accroître les disponibilités du fonds et également d’aligner le taux de ses futurs prêts sur celui du FMI, moins élevé, diminuant la hauteur de la barre à franchir en cas de sauvetage.
Ce dispositif renforcé et allégé continue d’éluder l’état du système bancaire, et repose toujours sur l’idée qu’il faut uniquement donner aux banques le temps de se renforcer, afin d’absorber ultérieurement l’impact de dévalorisations d’actifs qu’elles diffèrent. Les péripéties déjà entamées de la seconde vague des stress tests bancaires expriment on ne peut mieux cette stratégie des trois petits singes.
Un fragile mécanisme a donc été mis en place, qui repose sur une lente progressivité des mesures de renforcement des fonds propres des banques, une grande mansuétude quant à l’examen des bilans des banques, ainsi que l’absence de toute sérieuse mesure de régulation du casino. Mais comme le montre aujourd’hui de la manière la plus évidente l’exemple espagnol, ce calcul repose sur des hypothèses sujettes à caution.
Sur quoi, en effet, reposent les divergences importantes d’appréciation entre la Banque d’Espagne et les agences de notation à propos des besoins de financement du système bancaire espagnol ? Sur des prévisions de tenue du marché immobilier, avec leurs conséquences sur la dévalorisation à venir des actifs immobiliers. Or l’opacité continue de régner dans les calculs officiels, ce qui amène les experts à considérer comme peu crédibles les estimations qui en découlent.
On n’est plus dans le film catastrophe à court terme, mais l’on reste toujours sur le fil du rasoir. La seule chose que les dirigeants européens savent faire, c’est faire durer la crise plus longtemps dans l’espoir qu’elle se résolve par elle-même. Il semble bien que ce soit la commande qu’ils ont reçue.
Merci Francois pour ce beau compte rendu !
Je vous cite:
« On ne sait pas ce que le Grecs ont pour leur part concédé. »
Probablement:
_ liberaliser les qqes biens communs qui restent a ce pays
_ maintenir ses achats d’armes a la france
Il semble que les grecs doivent privatiser 50 milliards d’actifs qui vont faire la grande joie des investisseurs avides de biens bradés. C’est fou comme l’Europe applique à merveille les recettes du fmi…
oui, l’Europe (la france en 1er, avec ses gros sabots) vient en aide aux pays en difficulte.
«Plus le mensonge est gros, plus il passe.»
Goebbels avait raison …
Les Grecs ont concedé un paquet de privatisation de 50 milliards et un « programme immobilier »,dont on ignore tout. Je me demande si les Irlandais doivent simplement réfléchir (ils viennent d’etre élus et doivent se faire une idéee précise de la situation) ou si les raisons sont plus importantes. En tout cas, le niveau de taxation des entreprises dans d’autres pays de l’euro sont plus importants seulement en théorie, parce que avec tous les « boucliers » on doit être tout près de l’Irlande.
Oui avec les intérêts notionnels en Belgique de très grosses multinationales ne paient quasi aucun impôt.Idem en France avec un mécanisme dont j’ai oublié le nom.Quant à l’Irlande seules les PME paient cette fameuse corporate tax à son niveau officiel, il y a aussi des mécanismes qui permettent à Google,Facebook et bien d’autres de payer moins de 2 pct de taxe!!
Si les entreprises en Europe (surtout les grosses)payaient vraiment leur impôt sur les sociétés, il n’y aurait quasiment plus de soucis de dettes du tout.Cherchez l’erreur et la complicité?
http://trends.rnews.be/fr/economie/actualite/banque-et-finance/electrabel-ne-paie-que-0-04-d-impots-en-2009/article-1194873137519.htm
http://www.ptb.be/nieuws/artikel/dossier-exclusif-electrabel-ne-paie-que-004-dimpots.html
Et ce sont les mêmes grandes fortunes, responsables du déficit,
qui touchent intérêt sur l’argent prêté aux Etats.
Ajoutez que l’appropriation privée du capital n’apporte plus rien.
Conclusion: vivons notre siècle:
Répudiation de la dette !
Socialisation des grands moyens de production !
Mais c’est une révolution?
Disons prendre le bon sens, avec un bon coup de volant.
Mais oui, c’est bien ça, c’est le plus grand transfert de richesse jamais orchestré et à la vue de tout un chacun, mais combien s’en rendent compte que c’est à ce point dans les millions de moutons que forment les peuples ?
« Le Pacte de compétitivité ne sauvera pas l’euro ».
http://www.lesoir.be/actualite/economie/2011-03-11/le-pacte-de-competitivite-ne-sauvera-pas-l-euro-827542.php
@ dissy dit : 12 mars 2011 à 13:54
Ce que l’économiste français Christian Saint-Etienne dit « L’Europe du Nord a adopté un modèle de croissance centré sur l’industrie et les exportations, alors que l’Europe du Sud a choisi un modèle où la croissance est tirée par la consommation » mérite d’être traduit en langage de bon sens compréhensible par tout le monde.
Les uns, au nord ont décidé de s’enrichir en travaillant beaucoup et en consommant peu (en limitant la croissance des salaires) les autres au sud, ont décidé de bien vivre en travaillant moins et en consommant le plus possible (demandes d’augmentation du pouvoir d’achat)
Au résultat, le nord s’est enrichi et on lui fait confiance. Le sud s’est appauvri en vivant mieux dans l’instant grâce à l’endettement, sans voir plus loin que sa jouissance immédiate laquelle, comme chacun sait, ne dure jamais bien longtemps. Si le nord se retire de l’euro, l’euro sera dévalué et le sud aura droit à acheter tout plus cher hors de ses frontières, notamment son énergie.
Ah si seulement ma mère, servante de ferme à 13 ans et experte en économie avait pu faire entendre au sud, les consignes qu’elle donnait à ses enfants.
« Il faut travailler beaucoup et bien, et consommer le moins possible » c’est ce qu’ils ont fait au nord.
Comme à chaque fois, la voix du CAC40 se prend les pieds dans le Tapie et nous fait prendre les vessies pour des boussoles
Les hauts salaires, c’est dans le Nord, pas dans le Sud…
jducac dit « Les uns, au nord ont décidé de s’enrichir en travaillant beaucoup et en consommant peu (en limitant la croissance des salaires) les autres au sud, ont décidé de bien vivre en travaillant moins et en consommant le plus possible (demandes d’augmentation du pouvoir d’achat) »
–> S’enrichir en limitant la croissance des salaires. Je ne sais pas si c’est votre mère fille de ferme à 13 ans qui vous a appris cette forme de logique très particulière mais peut-être vous qui avez peut-être fait des études au delà du certif, êtes en mesure par vous-même de constater qu’il y a là une légere contradiction dans les termes ?
Je peux vous demander ce que vous faites dans la vie cher monsieur ?
Vous semblez porter aux nues le modèle économique de L’Europe du Nord et vouer aux gémonies celui de l’Europe du Sud.
Soit, admettons. Il conviendrait donc que tous les pays sur terre adoptent le modèle économque de L’Europe du Nord. Il restera cependant un petit problème à résoudre car comme le précise l’article « L’Europe du Nord a adopté un modèle de croissance centré sur l’industrie et les exportations ». Vers où donc vont exporter tous les pays dans votre monde idéal ? Vers Mars, la galaxie d’Andromède ? Ne voyez vous pas qu’à l’échelle mondiale, export et import s’équilibrent, que les exportations des uns vont toujours correspondre aux importations des autres ? Dit autrement, si un pays adopte un modèle qui nécessite d’exporter, ce modèle nécessite aussi que d’autres pays importent.
« Au résultat, le nord s’est enrichi ».
En fait, le nord a accumulé des créances sur les pays importateurs. Il est problable que ce soient des créances douteuses (version politiquement correcte). De plus, à quoi servirait d’enfoncer les autres pays importateurs alors que ces pays importent l’excédant de production des pays exportateurs.
@ Charles A. dit : 12 mars 2011 à 17:59
Sincèrement, si vous quittiez ce style polémiste de bas niveau, vous seriez moins ridicule quand manifestement vous racontez des sornettes.
Je maintiens, il y a eu un frein sur les augmentations salariales en Allemagne
http://blog.lefigaro.fr/berlin/2010/09/moderation-salariale-allemande-et-competitivite.html
En langage clair : le nord s’est enrichit car le sud a consommé les biens du nord achetés avec l’argent prêté par les épargnants japonais, chinois, les pétro-monarchies et toutes les fortunes de la planète bâties par captation des ressources naturelles et bien planquées dans les « paradis fiscaux ». Et le cirque a toutes les chances de continuer jusqu’à ce que les monnaies du nord (dollar ou euro) nous lâchent..Faut être un peu bas de plafond comme un nordiste pour croire que c’est un modèle pérenne.
@ Ken Avo dit : 12 mars 2011 à 18:51
Oui, cher Monsieur, on peut s’enrichir, sans que les salaires augmentent. Il suffit de dépenser moins que ce qu’on gagne. C’est ce que savaient les petites gens des générations précédant les baby boomers. Ces gens là avaient connu les crises des années 30 puis des années 40 et ont transmis des réflexes de prudence à leurs enfants. J’étais de ceux qui en ont bénéficié.
Il se trouve que leur discours n’a plus été audible après 68 à cause d’idées progressistes et plus modernes qui les ont invitées à se taire parce qu’elles étaient « trop vielles et dépassées ». Celui qui était aux commandes à cette époque en France et à qui on reconnait aujourd’hui des qualités de visionnaire et d’investisseur éclairé (nucléaire, défense, aéronautique, espace…) a été dégagé, par des électeurs plus avides à consommer qu’à investir.
Une fois éjectés du groupe des premiers de la classe Europe, ces avides de consommation (qui se disent pourtant écologistes) ne feront probablement pas leur mea culpa. Ils préfèreront manifester au lieu de réfléchir et retrouver le bon sens de leurs anciens, bien plus sages, tout en ayant passé beaucoup moins de temps en études.
Je suis retraité puisque vous souhaitez le savoir. Avant, voila ce que j’ai fait : http://www.pauljorion.com/blog/?p=2486#comment-21164
Je serais heureux si, à titre de réciprocité, vous m’éclairiez de façon semblable à votre sujet.
Un problème bien plus grave nous attend, que va -t-on devenir nous les Européens quand les pays exportateur de pétrole vont devenir importateur ?
Au lieu de se chamailler sur le pacte de compétitivité, on ferait bien mieux de se préparer à cette échéance innéluctable et trouver ensemble des solutions qui devront de toutes façons être adoptées par ces pays producteurs.
C’est amha, la seule solution pour avoir encore un mot à dire dans le concert des nations.
il y en a quand même qui y pense.
http://www.aspo9.be/home
Jducac,
Donc les Allemands se sont enrichis en augmentant pas ou peu les salaires. C’est donc ce que vous maintenez ? Vous pouvez expliquer cette étrangeté ? (deuxième demande)
« Je maintiens, il y a eu un frein sur les augmentations salariales en Allemagne »
Charles A. ne dit pas le contraire, mais met en évidence son incompatiblilité avec votre autre assertion : « le nord s’est enrichi » Assertion qui est fausse pour la grande majorité de la population. Comment peut-on s’enrichir alors qu’on gagne moins ?
@Bernique
Entièrement d’accord et le Nord a réaliser l’infrastucture de production avec de l’argent prêté par ces mêmes personnages.
Que ce soit la production ou la consommation, les deux remplissent la poche des riches.
Que tu bosses ou que tu consommes, tu crèves quand même.
Cela jducac a du mal à le comprendre.
jducac,
Mais encore faudrait-il pouvoir épargner mon cher monsieur !
Je pense cher monsieur que votre état de pensionné vous tient assez éloigné des réalités du monde tel que les jeunes générations les vivent.
Et si je souhaitais en savoir sur votre carrière d’ascensoriste social, un genre disparu depouis bien longtemps entres nombreuses choses qui vous ont visiblement échappées, c’était simplement parce que j’avais fait le pari que vous faisiez profession de clown, mon cher monsieur du CAC vu la teneur de vos propos.
jducac dit :
Voici ce que j’ai écrit pour corriger le propos made in CAC40:
Reste donc à la voix du CAC40 de démontrer que c’est l’inverse….
Cela coûte aux défenseurs du capitalisme agonisant,
mais il leur faudra d’autres arguments que « sornettes » pour défendre le capital.
Pour le camp du travail, pas besoin de sornettes;
l’appropriation privée des moyens de production a fait son temps.
De nécessaire, elle est devenue un obstacle politique, économique et écologique.
Il y a toujours une étrangeté facile à comprendre.
Que peut bien vouloir dire « les allemands se sont enrichis… » ?
La seule explication est : les patrons propriétaires-actionnaies allemands se sont enrichis.
Sinon, devenons tous Allemands.
Quand la nuit est tombée depuis quelques heures, le détective se demande comment, à moins d’être payé pour le faire, certains peuvent proférer des énormités en croyant qu’ils ont une chance d’être crédibles.
@ fujisan dit : 12 mars 2011 à 19:10 et 12 mars 2011 à 21:22
Pour exporter il faut puiser dans des ressources, dans des richesses.
Soit elles nous ont été données par la nature en mettant dans notre sous sol des richesses qui s’épuisent peu à peu, ce qui n’est en général plus le cas en Europe de l’ouest.
Soit nous savons grâce à notre intelligence, à notre travail et notre efficacité créer au moins autant de richesses que ce que nous consommons, ce qui permet d’équilibrer notre balance commerciale, ou même, si nous « travaillons beaucoup et bien, tout en consommant le moins possible » de faire de l’excédent et de nous enrichir globalement, même si nous avons encore des dettes.
Nous accumulons ainsi de la richesse. Cette richesse est une ressource qui permet de voir venir et qui, si l’on a besoin d’emprunter, nous permet de le faire à de meilleures conditions.
C’est ce qu’a fait l’Europe du nord qui ne commerce pas qu’avec l’Europe du sud, dès lors qu’il y a encore sur la planète, des pays qui exportent des richesses qu’ils ont héritées (énergies fossiles, minerais) ou des richesses qu’ils créent et peuvent vendre grâce à des prix compétitifs.
Il y a dans les pays émergents de grandes ressources naturelles mais aussi beaucoup de main d’œuvre bon marché qui représentent de grandes richesses pour ces pays, à condition qu’elles ne consomment pas tout ce quelles peuvent produire. Il n’est donc pas besoin d’aller sur Mars.
Ce qui handicape les pays développés c’est que leurs habitants ont pris l’habitude de consommer beaucoup alors qu’ils ont épuisé les ressources naturelles auxquelles ils pouvaient accéder à bon compte.
Ils vont devoir se serrer la ceinture, les pays très endettés encore plus que les autres.
Ah bon, c’est le but de l’existence selon vous accumuler des sous, travailler à produire n’importe quoi pourvu que cela se vende, magistral la bêtise humaine…
@ Ken Avo @ Charles A
Vous me donnez l’impression de raisonner en ramenant tout à votre petite personne individualiste. N’avez-vous pas conscience d’appartenir à un pays, une nation, une Europe. N’arrivez-vous pas à pendre mentalement un peu de hauteur pour mieux appréhender les problèmes ?
Bien évidemment à l’intérieur de chaque communauté, il y a des situations sociales inégales, comme depuis toujours et très certainement pour toujours.
N’arrivez vous pas à dire «nous », les allemands, les français, les européens ? Tout de suite vous être gênés parce que dans le «nous » il y a des riches et des pauvres et que vous préférez les séparer, les diviser, ce qui les affaiblit tous et principalement les plus faibles.
Vous préférez cela alors que partout sur la planète, le réflexe d’appartenance se développe quand les temps deviennent durs ?
Quand l’Allemagne s’enrichit, ça n’est pas chaque allemand pris individuellement qui s’enrichi. Il y en a qui se sont appauvris, mais leur pauvreté sera moins difficile à vivre qu’en Grèce qui, lorsqu’elle emprunte, doit payer plus cher.
La situation sociale de chacun dépend de la situation, plus globale, de l’entité territoriale à laquelle il appartient, il faut être capable de le comprendre. C’est notamment là que réside la venue du bon sens qui permet de s’élever au lieu de s’enfoncer
@ jducac
Rassurez vous, il existe encore de gens pour partager votre « bon sens »: et certains sont jeunes (moi, par exemple). Finalement, ce que vous êtes en train de dire et qui est absolument vrai, c’est:
– Qu’il faut travailler pour pouvoir acheter/consommer. La société actuelle d' »Envie » et de « consommation » pousse les jeunes a tout vouloir, tout de suite, sans attendre et en travaillant le moins possible (demain, tous rentiers, chômeurs, manageurs ou traders! Et vive les prêts à la con-sommation!)
– Qu’il est mal de consommer d’avantage qu’on ne produit/vend. Car cela signifie s’endetter, donc devenir l’esclave d’un autre. Donc s’appauvrir encore plus à cause des « intérêts » à rembourser. L’investissement productif est à considérer à part, ici on parle bien de con-sommation. Les balances commerciales des pays ne devraient jamais être déficitaires, car au final une balance déficitaire a de grandes chances de signifier qu’on appauvrit le pays et les générations futures.
– Qu’il est sage de faire quelques réserves pour les temps difficiles. Ces réserves peuvent prendre la forme d’Investissement nationaux: autoroutes, réseaux de transport, bâtiments publics, infrastructures durables. Mais aussi de l’or, des métaux rares ou utiles, uranium, etc…
Alors bon, vos détracteurs sur ce blog vous ont signalé que les salaires avaient peu progressé en Allemagne. Pour moi c’est un problème complètement différent: la stagnation des salaires peut signifier une mauvaise répartition des richesses dans le pays, un accaparement des richesses par les plus riches. Mais corriger cela ne remet pas en question les points mentionnés ci-dessus. Et quant au « il faut bien des pays pour consommer », vous avez déjà très bien répondu…
@ jducac
Vous ne répondez pas à mes questions.
SVP épargnez-nous vos leçons de morale à sens unique, assorties qui plus est d’une haîne viscérale pour ceux qui ne partagent pas votre «idéal» d’une vie «réussie». Benjamin Franklin sort de ce corps 😉 :
«
Songe que le temps, c’est de l’argent ; celui qui pourrait gagner dix shillings par jour grâce à son travail et passe la moitié de la journée à vagabonder ou à traîner dans son lit ne doit pas compter qu’il n’a dépensé que six pence pour son agrément personnel : ce sont cinq shillings supplémentaires qu’il a dépensés ou plutôt dilapidés.
Songe que le crédit, c’est de l’argent. Si quelqu’un laisse chez moi son argent alors qu’il doit lui être rendu, il me fait cadeau des intérêts ou de tout ce que je peux acquérir pendant cet intervalle. On arrive à des sommes considérables quand un homme a un crédit important et en fait bon usage.
Songe que l’argent est de nature productive et prolifique. L’argent peut engendrer l’argent, ces rejetons peuvent en engendrer davantage encore et ainsi de suite. Cinq shillings qui travaillent en donnent six, puis sept shillings trois pence et ainsi de suite jusqu’à cent livres sterling. Plus la somme est importante, plus l’argent rapporte, si bien que l’intérêt croît sans cesse davantage. Tuer une truie, c’est éliminer toute sa descendance jusqu’à la millième génération. Assassiner une pièce de cinq shillings, c’est tuer de manière criminelle tout ce qu’on aurait pu produire avec ces cinq shillings: des colonnes entières de livres sterling.
Songe que les bons payeurs sont maîtres de toutes les bourses, comme le dit le proverbe. Celui qui est connu pour payer ponctuellement et au jour dit peut emprunter en tous temps ce que ses amis ne dépensent pas.
Ce qui peut être d’une grande utilité. Outre l’ardeur à la besogne et la tempérance, rien ne contribue mieux à l’ascension d’un jeune homme dans le monde que la ponctualité et l’honnêteté dans toutes ses affaires. Ne garde donc jamais l’argent que tu as emprunté une heure de plus que tu ne l’as promis, afin d’éviter que le courroux de ton ami ne te ferme à jamais les cordons de sa bourse.
Il faut prêter attention aux actes les plus insignifiants qui influent sur le crédit d’un homme. Si ton créancier t’entend frapper des coups de marteau à cinq heures du matin ou à huit heures du soir, il repoussera de six mois ton échéance; mais s’il te voit à la table de billard ou entend ta voix à la taverne à l’heure où tu devrais être au travail, il te réclamera son argent dès le lendemain matin et voudra être remboursé avant que tu n’aies réuni la somme.
Cela montre en outre que tu as la mémoire de tes dettes; tu apparais à la fois comme un homme honnête et comme un homme consciencieux, et ton crédit augmente.
Garde-toi de considérer comme ta propriété tout ce que tu possèdes et de vivre en conséquence. Beaucoup de débiteurs tombent dans cette illusion. Pour éviter cela, tiens précisément le compte de tes dépenses et de tes revenus. Si tu te donnes la peine d’être attentif aux détails, tu en tireras avantage: tu découvriras que l’accumulation de minuscules dépenses représente une grosse somme et tu constateras ce que tu aurais pu économiser et ce que tu pourras économiser à l’avenir…
Pour six livres par an, tu peux avoir l’usage de cent livres, à condition d’être connu comme un homme avisé et honnête. Celui qui dépense inutilement un sou par jour dépense inutilement six livres par an : c’est le prix de l’usage de cent livres. Celui qui perd chaque jour une partie de son temps d’une valeur équivalente à un sou (même s’il ne s’agit que de quelques minutes) perd jour après jour le privilège de faire usage de cent livres par an. Celui qui perd inutilement son temps pour une valeur de cinq shillings perd cinq shillings et pourrait aussi bien jeter cinq shillings par la fenêtre. Celui qui perd cinq shillings ne perd pas seulement cette somme, mais tout ce qu’il aurait pu gagner en l’utilisant pour son travail — ce qui représentera une somme tout à fait conséquente quand le jeune homme aura atteint un certain âge. »
C’est Benjamin Franklin (1) qui prêche en ces termes – que Ferdinand Kürnberger conspue dans un spirituel et mordant « portrait de la civilisation américaine » en y voyant à tort une profession de foi yankee. Nul ne contestera que c’est l’« esprit du capitalisme » qui s’exprime de façon caractéristique dans ce texte ; on ne prétendra pas davantage que tout ce que l’on peut associer à cet « esprit » s’y trouve contenu. Attardons-nous un instant encore sur ce pas sage, dont la philosophie est ainsi résumée par Kürnberger et son héros « fatigué de l’Amérique » : « On fait du suif avec le bétail, de l’argent avec les hommes. » Le trait frappant de cette « philosophie du pingre », c’est qu’elle présente comme un idéal le crédit de l’homme honnête et surtout qu’elle affirme que chacun est en devoir de s’intéresser à l’augmentation de son capital, censée être une fin en soi. En effet, Franklin ne prêche pas seulement ici une technique de vie, mais une « éthique » spécifique: ce n’est pas seulement s’égarer que de ne pas la respecter, mais manquer à ses devoirs. C’est là l’essentiel. Franklin n’enseigne pas seulement la « bonne gestion des affaires » – comme tant d’autres – : c’est un ethos qui s’exprime ici, et c’est à ce titre qu’il nous intéresse.
1. Le passage final est tiré de Necessary Hints ta Those that would be Rich (écrit en 1736), le reste de Advice to a Young Tradesman (1748), in : Works, éd. Sparks, vol. II, p. 87.
Max Weber, L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme (1904-1905)
@ liervol dit : 13 mars 2011 à 09:01
Pensez-vous que la bêtise ne concerne que les autres ? Croyez-vous qu’il suffise de dénaturer leurs propos pour se grandir et dissimuler la sienne ?
Jducac nous dit
Merci pour ce concentré de la propagande bourgeoise.
Pourquoi ce sont toujours les défenseurs du capital qui nient l’existence des classes sociales ?
Cela rappelle les discours du Maréchal.
C’est du JduCAC 40 au carré!
@ fujisan dit : 12 mars 2011 à 21:22
Exact, je n’ai pas répondu à toutes vos questions. Je le fais maintenant pour celle–ci :
Quand je dis le nord s’est enrichi, je veux dire la zone nord de l’Europe, je ne dis pas que, par exemple, chaque allemand s’est enrichi. Ce qui compte, ce que suivent les prêteurs ou ceux qui apprécient, évaluent, estiment l’évolution d’un pays pour le placer sur l’échelle de classement mondial des grandes nations ou des grandes zones économiques, c’est le sens de son évolution globale.
Pour l’évolution individuelle se sont les banques et organismes prêteurs aux entreprises et aux particuliers qui font cette analyse et ce classement pour décider des prêts qu’elles peuvent accorder compte tenu notamment des ressources des emprunteurs potentiels. J’imagine même que ces banques tiennent compte aussi de ce que la conjoncture nationale ou mondiale peut avoir comme incidence sur l’évolution des revenus ou des patrimoines individuels pour déterminer ce que Paul Jorion appelle la prime de risque attachée à chaque catégorie d’emprunteur.
Quand je me suis adressé à Ken Avo et Charles A ici : http://www.pauljorion.com/blog/?p=21884#comment-156779
J’aurais dû m’adresser à vous aussi, car il me semble que vous avez les mêmes difficultés à vous élever mentalement en oubliant votre situation sociale réelle pour vous placer dans une situation virtuelle supérieure afin de mieux saisir comment fonctionne le monde.
Je ne vous oblige pas à le faire, c’est une info que je vous livre gratuitement. C’est un don qui ne vaut peut-être pas grand-chose pour ceux qui ont fait de longues études et qui ont certainement un nom savant à donner à cette façon de changer de niveau mentalement.
C’est efficace pour raisonner de façon synthétique sur des ensembles qui regroupent un grand nombre d’individus et que l’on traite à leur tour comme s’il s’agissait d’individus.
Même en gagnant moins on peut s’enrichir individuellement ou globalement quand, grosso modo, on consomme moins que ce que l’on produit. Ceci n’est pas une assertion fausse à moins que vous prouviez le contraire.
Enrichissement = Production – Consommation
Quand on augmente les salaires des non capitalistes ou des anti capitalistes, c’est augmenter la consommation.
G ne déclare pas autre chose ici : http://www.pauljorion.com/blog/?p=21884#comment-156787
Rien ne vous oblige à me lire, ni à me répondre. Seriez-vous de cette veine de personnes qui n’admettent pas que tout le monde puisse s’exprimer s’ils ne sont pas dans la « ligne d’un parti » qu’elles voudraient unique ?
Cela ne me gêne pas de rencontrer des personnes qui ne sont pas de mon avis, au contraire, c’est l’occasion de s’enrichir mutuellement en échangeant des arguments.
Où voyez-vous de la haine chez-moi ? Je m’efforce de rester courtois ce qui n’est pas le cas de tout le monde.
Quant à la morale, ne croyez-vous pas que vous devriez vous interroger si ses valeurs vous gênent ?
Je crois que c’est l’esprit de ceux qui savent voir comment marche le monde. Je crois même que cet esprit a gagné tous les pays communistes, sauf la Corée du nord, qui ont compris que le capital, c’est capital, et qu’on n’a pas lieu de rougir en disant cela.
Bien cordialement.
@ G
Excusez moi si j’ai sabré dans votre texte, mais cela s’y prêtait tellement bien, que je n’ai pas pu y résister.
Je suis entièrement d’accord avec vous.
Mais à quoi est du l’accaparement des richesses par les plus riches?
Cela tombe sous le sens: l’intérêt financier et la spéculation, et on arrive à un système où le dettes des uns sont les fortunes des autres ou quelque chose d’approchant.
Donc on ne peut rien y faire si on ne supprime pas ces deux points.
Donc d’accord avec l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix
J’ajouterai un deuxième point: le remplacement de l’intérêt financier par l’intérêt énergétique
au lieu de faire fructifier l’argent il faut faire furctifier l’investissement qui pourra réaliser plus avec moins d’énergie, cette énergie économisée pourra être réinvestie.
Je reste persuadé que le passage par la case paupérisation de la classe moyenne est une nécessité pour qu’ils réagissent et qu’ils deviennet actifs dans le développement de l’intérêt énergétique.
Je pense que mes propos ne remettent pas en question les trois points que vous avez citez.
Ceci dit, je suis aussi obstiné que jducac, mais il me semble sans prétention, que je cherche la porte de sortie en essayant de penser hors du cadre qui m’est imposé.
Néanmoins, j’aime bien jducac, ses posts nous permettent d’affuter nos arguments, si ce n’était le cas, il n’y aurait pas autant de monde à lui répondre. Un peu de modestie les gars.
Il n’y a semble-t-il heureusement qu’un partisan du parti unique ici:
la voix du CAC40, défenseur du parti du capital et ses serviteurs…
@ jducac dit :
« il me semble que vous avez les mêmes difficultés à vous élever mentalement en oubliant votre situation sociale réelle pour vous placer dans une situation virtuelle supérieure afin de mieux saisir comment fonctionne le monde. »
Je vous retourne votre compliment car vous semblez « avoir des difficultés » à vous élever au niveau de la planète terre toute entière (qui je vous le rappelle est de dimensions finies, d’où ma référence à Mars).
Vous ne répondez pas à cette question:
« Ne voyez vous pas qu’à l’échelle mondiale, export et import s’équilibrent, que les exportations des uns vont toujours correspondre aux importations des autres ? »
Réponse : [ OUI ] [ NON ] (biffer la mention inutile)
NB Il ne s’agit pas de production et consommation, mais d’importations et d’exportations.
@jducac
Comment pouvez vous avoir cette prétention que les autres ont des difficultés de s’élever mentalement, qu’en savez-vous?
Lorsque vous vous adressez à fujisan, vous vous adressez à quelqu’un qui, à quelque nuances près, partage les mêmes idées que moi, nous sommes tous les deux des objecteurs de croissance . Au passage, je le remercie de ce texe éclairant concernant Benjamin Franklin
Permettez moi quand même de vous dire que si nous sommes devenu des objecteurs de croissance, c’est que nous avons compris que les limites humaines et planétaires sont atteintes par le capitalisme.
Cessez dons de réfléchir pour les autres, nous sommes grand assez pour réfléchir tout seul cependant, nous avons besoin de tous (y compris vous) pour construire notre pensée ce qui n’est pas la même chose.
Je relève ceci dans le texe indiqué par fujisan
C’est possible à condition d’avoir accès à des ressources planétaires infinies. C’était le cas du temps de Benjamin Franklin, aujourd’hui cela ne l’est plus.
Lorsque vous vous adressez à Chales A. et qu’il vous pose une question, je voudrais connaître comme lui votre réponse.
jducac dit :
« Quand on augmente les salaires des non capitalistes ou des anti capitalistes, c’est augmenter la consommation. »
J’avais laissé passer ce monceau de (auto-censuré).
Si je vous suis, il faut baisser tous les les salaires (voire restaurer la servitude), ainsi ces salauds de pauvres n’auront pas la bêtise de consommer pour vivre, et ainsi la richesse sera d’autant plus grande. Merveilleux programme !
@ Charles A
Je ne connais pas votre relation avec le monde du travail, mais que mettez-vous dans le camp du travail?
La plupart des travailleurs sont à milles lieu de connaître ce qui se dit sur ce blog.
Certains m’ont posé la question de savoir ce qu’est la croissance et pourquoi nous en avons besoin, c’est tout dire.
Ils ne connaissent rien de ce qu’est le fonctionnement de notre société sinon à travers les masse média classiques et quand à des projets sociaux et écologiques pour le futur ils n’y pensent même pas.
On les enrégimente, on ne leur apprend pas à se prendre en charge à réfléchir par eux-mêmes.
Lorsque vous dites que l’idée de l’appropriation privée des moyens de production a fait son temps dans le camp du travail, je reste sceptique.
Peut-être le passage par la case paupérisation leur sera salutaire.
Pas besoin de blog pour comprendre que ceux qui travaillent ont du se battre
et doivent le faire encore plus dans la crise,
quand les capitalistes propiros de l’outil de travail, eux, gagnent des millions en dormant…
Les premiers sont indispensables à la survie de tous.
Les seconds ont été les instruments de l’accumulation et la concentration de l’outil de travail
Facile de comprendre qu’ils n’ont plus aucune utilité sociale,
pas plus que l’aristocratie à la fin de la féodalité.
La seule question posée, c’est, comme face à la monarchie,
s’unir et utiliser tous les moyens nécessaires.
@ fujisan dit : 13 mars 2011 à 16:08
Où vous ai-je dit le contraire ?
Cela n’est pas ce à quoi je voulais amener à réfléchir. C’est sur l’enrichissement ou l’appauvrissement des pays, régions, nations.
Prenons l’exemple d’un pays de 100 habitants, aucune production, mais disposant d’un stock de 1O kg d’or dont il consomme 1kg par an pour nourrir sa population en important. Chaque année il s’appauvri.
S’il emprunte, en se disant comme cela je vais pouvoir vivre plus longtemps. En fait il vivra moins longtemps libre car son créancier, rapidement, lui prouvera qu’il ne peut pas rembourser son emprunt et il s’emparera du reste de l’or et des habitants qu’il utilisera en esclaves.
Bien sûr, les pays du sud de l’Europe ne sont pas dans une situation identique. Mais, à qui vendront-ils des séjours de vacances s’il y a rapidement pénurie de pétrole empêchant les européens du nord de continuer à faire du tourisme vers le sud de l’Europe et en Tunisie (comme c’est bizarre) ?
La valeur des contreparties qu’ils représentent pour leurs créanciers ne peut que diminuer ce qui justifie d’autant plus d’augmenter la prime de risque qu’évoque souvent Paul Jorion. Nous en sommes là. C’est pour cela que je regrette beaucoup qu’on n’ait pas choisi ma mère, servante de ……………., pour enseigner l’économie à nos dirigeants.
Ah, s’ils avaient tenu compte du rapport Meadows, et s’ils ne s’étaient pas couverts de dettes à ce point, leurs administrés seraient en moins mauvaise situation, mais ils ne peuvent rien dire puisqu’ils les ont élus démocratiquement.
@ michel lambotte dit : 13 mars 2011 à 16:26
Vous prenez la mouche inutilement, je crois. Mon appel à prendre de la hauteur se justifie par le fait que quand je parle d’enrichissement du pays on me répond:
« le nord s’est enrichi » Assertion qui est fausse pour la grande majorité de la population »
Quand on dit cela c’est bien qu’on est mentalement restés au niveau des individus, alors que j’appelle à raisonner au niveau supérieur. C’est d’ailleurs ce qui se fait quand on ne fait pas payer les même taux d’emprunt aux pays.
Qui vous a dit que j’y suis opposé ? Au passage, pouvez-vous me dire quelle unité vous proposez pour mesurer la croissance ?
Les règles du capitalisme s’appliqueront toujours, même si il y a décroissance. Le capital restera capital. Par contre beaucoup d’activités financières souffriront.
Je ne réponds pas forcément aux questions discourtoises. Quelle est cette question ?
@ jducac dit : « Où vous ai-je dit le contraire ? »
Nous avançons.
Donc, puisque vous reconnaissez que les exportations des uns font les importations des autres, vous reconnaissez ipso facto que les pays qui ont une économie qui « repose sur les exportations », ont une économie qui repose sur les importations d’autres pays, qui eux-mêmes qui sont dans l’impossibilité d’adopter le même modèle économique qui « repose sur les exportations » (sinon tous les pays devraient être exportateurs, ce qui est physiquement impossible).
Et donc vous devez admettre la contradiction dans les termes selon vos propres critères : les pays qui ont une économie qui « repose sur les exportations » que vous qualifiez de vertueux empèchent les pays importateurs d’être vertueux alors que vous leur reprochez de ne pas « voir plus loin que sa jouissance immédiate », d’être « avides » et autres noms d’oiseaux. Vous ne pouvez encenser la « vertu » des uns alors que cette prétendue vertu impose le prétendu « vice » aux autres.
@ jducac
PS Je n’ai rien inventé, mais n’ai fait que reprendre l’argumentation de Mme Lagarde & Martin Wolf repris par Paul Jorion.
@ G. dit : 13 mars 2011 à 10:15
Merci de m’avoir apporté votre soutien sur ces questions essentielles. Votre synthèse était utile pour recadrer le sujet et ramener l’économie à ses mécanismes de base.
C’est réconfortant de constater que le bon sens économique existe encore chez certaines personnes jeunes, comme vous, capables de le faire valoir.
A cet égard il serait très intéressant d’examiner pourquoi il s’est transmis chez-vous et pas chez la plupart des autres jeunes. C’est vous qui êtes le mieux placé pour faire une telle analyse de votre cas. Si vous y arrivez, n’hésitez pas à nous en faire part, cela pourrait être utile aux autres, y compris à ceux qui ne partage pas votre bon sens.
Je suis personnellement convaincu que beaucoup se sont fait une idée fausse de la façon dont fonctionne fondamentalement l’économie. Ils sont partis de ce qu’on leur a dit ou appris ou voulu leur faire croire et, avant d’ en avoir fait une analyse critique personnelle suffisamment approfondie, pour bien l’assimiler et se l’approprier, ils ont enkysté cette idée fausse au plus profond de leur conviction.
En fait, ils se sont un peu comportés en « emprunteurs » d’idées auprès de ceux qui avaient un intérêt à les placer pour en retirer une rente.
Au lieu d’être de purs emprunteurs, ils auraient peut-être mieux fait d’aborder la chose en
« travaillant beaucoup et bien » pour se construire leur capital personnel de bon sens. S’ils avaient construits leur propre richesse qu’est le bon sens, à l’aide de leur travail de raisonnement et de réflexion critique, ils seraient mieux en mesure de se défendre quand ils de sentent déstabilisés.
Lors d’échanges comme celui-ci, le fait que certains en viennent à être discourtois, voire-même agressifs, révèle non seulement la fragilité de leurs positions, mais aussi leur malaise face à la possibilité d’assurer leur propre défense. Alors, ils pensent n’avoir d’autres recours que de s’en remettre à ce qu’ont dit ou disent des grands noms qui n’entreront pas dans le débat. Il n’empêche que le kyste est là et qu’il deviendra de plus en plus gênant.
Quand apparaîtra de manière évidente que les communautés qui s’en sortent le mieux sont celles qui travaillent beaucoup et bien tout en consommant le moins possible, les emprunteurs d’idées toutes faites mesureront l’imprudence de leur démarche tout comme ceux qui ont recours à l’endettement.
Souhaitons qu’ils ne découvrent pas trop tard qu’écologie et capital, loin d’être incompatibles ont tout lieu d’être également considérés pour mieux assurer l’avenir de l’humanité.
@ fujisan dit : 13 mars 2011 à 16:34
Avec retard, vous avez accroché sur cette formulation, qu’à dessein, j’ai voulue provocante.
C’est pourtant tout à fait logique d’écrire cela.
Les non capitalistes ou les anticapitalistes sont contre le capital, contre la capitalisation, contre l’économie, au sens où l’entendait ma mère, servante de ferme……Pour elle, «économie » voulait d’abord dire ne pas dépenser, ne pas consommer, épargner. C’est d’ailleurs très curieux de constater comme le sens premier des mots était resté bien présent, bien perçu, pas dénaturé, dans l’esprit des petites gens qui n’avaient pas fait d’études. Je l’ai déjà fait remarquer au sujet du mot CAPTAL auquel beaucoup veulent donner une connotation mauvaise, chargée de malfaisance, méprisable, détestable, alors qu’il véhicule fondamentalement des valeurs positives.
D’ailleurs dans un dictionnaire on constate que le premier sens d’économie est EPARGNE : http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/economie/ . ça n’est qu’au troisième sens que l’on en arrive à : « Activités de production, de distribution et de consommation des richesses, des biens dans une société »
Au passage, vous constaterez, qu’à ce stade, on ne parle pas d’exportations qui, dans le processus économique, intervient à un niveau inférieur. D’où l’importance à toujours chercher à appréhender les choses au plus haut niveau, au plus près du cap, de la tête. En fait auprès du fond des choses, de leur fondement.
Revenons au pouvoir d’achat. Que voulez-vous qu’ils en fassent, les non capitalistes ou les anticapitalistes, si ce n’est le dépenser pour consommer ?
D’ailleurs vous-même, en diffusant votre petite musique dans cette file-même, ne visez à rien d’autre.
Ne soyez donc pas surpris si les pays dans lesquels l’anticapitalisme est diffusé, soient les pays qui se vident de leur capital, qui s’autodétruisent par une consommation qui dépasse la production de richesse. Ceux qui assèchent leur pays ne sont pas les capitalistes, mais tous les autres qui sont bien plus nombreux qu’avant parce qu’alors il y avait un grand nombre de petites gens qui avaient un esprit capitaliste. C’est ce qui fait la force des pays qui l’ont compris.
La Chine, pourtant placée sous un parti unique communiste l’a bien compris. L’Allemagne aussi.
Très bien cet article, très clair.
>jducac : vous avez raison, il faut mettre les coupables de légèreté et d’imprévoyance en prison, tous les ministres depuis 30 ans, les fonctionnaires complices, les patrons de grands groupes, même les petits commerçants, et jusqu’aux retraités qui en ont profité aussi.
Par contre je ne sais pas si ça aidera à sortir du pétrin?
Blague à part, ce n’est pas aux allemands, ni à vous, ni à moi, de décider qui avait raison ou tort de mener telle ou telle politique.
L’essentiel de la responsabilité, à mes yeux, est à attribuer aux politiques qui ont pour principal mobile de se faire apprécier en vue d’être réélus, quitte à plomber le futur.
Quelques remarques sur ce débat :
@jducac:
-des qualités de visionnaire et d’investisseur éclairé (nucléaire, défense…). Comme quoi la vision éclairée de nos jours c’est parfois sujet à caution. Certes ça nous a peut être rendu « riche » collectivement, mais combien de sang sur les mains ?
– sur la notion de capital, vous associez (et ce n’est pas une erreur de mon point de vue) la notion d’épargne. Moi aussi j’ai mangé de la vache enragée et je ne suis pas âgé. Cependant comment expliquer que des « capitalistes néolibéraux » ne cessent de nous expliquer qu’épargner c’est « mal » et qu’il faut « consommer ». Votre définition du capitalisme n’est elle pas en train d’être dévoyée par les tenants même de cette idéologie (car c’est bien une idéologie, pas une science).
– vous vendez du « travaillez + pour gagner plus que ce qu’on dépense », c’est a mon avis faire abstraction de deux phénomènes:
– La mondialisation: Le travail ne se crée pas de manière spontanée, les trente glorieuses sont finies et le chômage de masse frappe des gens diplômés,compétents, travailleurs. On passera sur cet oubli vu votre statut professionnel qui ne vous expose pas à ce nouvel aléa.
– La problématique de répartition des richesses: La fameuse répartition 1/3 salaire 1/3 actionnariat 1/3 reinvestissement est mort depuis les années 90. Actuellement c’est 2/3 actionnariat et les miettes pour le reste. L’ascension sociale par le travail est morte et même la droite française doit le reconnaitre. Les riches du futur ne seront que les fils des riches du passé.
D’un point de vue global, vous êtes comme un certain nombre de votre génération sujet à la dérive droitière. En gros, j’ai réussi même si ma mère était une servante, donc si la génération actuelle n’y arrive pas c’est qu’elle ne le veut pas. Hé, non ! désolé de vous réveiller… le monde a changé !! Il est devenu plus violent, et la classe moyenne qui auparavant s’établissait pays par pays est en train d’être supplantée par une classe moyenne supra-nationale et numériquement bien moins nombreuse. Ce qui produit un déclassement de plus en plus violent des « gagne petit ». Les recettes d’économie de votre mère ne sont pas ineptes mais elle ne sont plus des solutions dans le monde actuel car l’évolution sociale s’est figée. En europe, le capital ne s’acquiert plus, il se transmet.
Je ne suis pas contre une certaine critique de la génération 68arde, qui a bien souvent privilégié (et continue de le faire mais cela commence à être mal vu) la jouissance immédiate pour son propre profit que le développement humain de la société dans son ensemble. Ce qu’elle a commis de plus grave a mon goût a été de se dessaisir de la chose politique une fois les avantages individuels acquis aux profits de professionnels de la politique, classe souvent corrompue par leurs interêts propres et qui n’oeuvre pas pour le bien commun.
dernier point :
« le nord s’est enrichi » Assertion qui est fausse pour la grande majorité de la population »
Quand on dit cela c’est bien qu’on est mentalement restés au niveau des individus, alors que j’appelle à raisonner au niveau supérieur.
Oui c’est exactement ce que font nos politiques actuels, et ce qu’ a montré avec talent une fameuse émission de « chirac face aux francais ».
(je résume):
– Comment ça, ça va pas ? on a le 5 eme pib mondial, des domaines de compétitivité de pointe, on exporte notre savoir faire….
– Allez dire ça à mes fins de mois.
Si la richesse globale n’a aucun écho sur la prospérité individuelle de la majorité c’est :
1) qu’elle est captée par une faible population qui se cache derrière le PIB pour paupériser la population.
2) Qu’elle n’a aucun sens. L’objectif d’une société est la possibilité du bonheur, si la richesse ne fait pas le bonheur, la pauvreté contribue au malheur.
@ step dit : 14 mars 2011 à 16:24
Vous donnez l’impression de n’être satisfait de rien. Que préconisez-vous donc, comme slogan simple ?
Le mien, qui n’a rien de révolutionnaire est « Travailler beaucoup et bien, tout en consommant le moins possible ».
Si vous dites à un employeur, quel qu’il soit, que c’est votre règle de conduite et le démontrez dans vos actes, vous êtes assuré de susciter un vif intérêt chez lui et vous devriez être payé en retour sans être obligé de vous engager dans une lutte de classes. Bien évidemment, si on vous a appris, depuis la plus tendre enfance, à haïr les patrons je conçois que cela vous soit difficile.
J’ai déjà traité de ce sujet ici : http://www.pauljorion.com/blog/?p=9807#comment-70123
Oui les problèmes auxquels sont confrontées les générations actuelles sont différents de ceux affrontés par celles qui les ont précédées. C’est comme cela depuis toujours. Chaque génération est bien contrainte de prendre le monde tel qu’il est, et, grâce à son génie et à ses efforts, d’apporter sa contribution pour faire progresser la communauté humaine dans laquelle les hasards de la vie l’on placé.
@jducac:
Content de rien peut être, mais au moins pas ravi de la crèche. Je n’ai pas de slogan (simple/simpliste) à opposer, si j’avais des solutions évidentes, je n’essayerais pas de m’instruire sur les forums.
1 énorme contre-vérité dans votre dernière réponse :
Je bosse actuellement, et je peux vous garantir que dans la plupart des boites que j’ai faite (6), le patron ne s’intéresse pas à la morale qu’on développe. Actuellement, la ou je suis les heures sup sont niées (elles n’existent pas…), les textes de lois (pourtant clairs (salaires min…)) sont contournés (on enlève les pauses …) de manière plus que tendancieuse etc… Je suis désolé pour vous, je n’aime pas les patrons actuels pas parce qu’il sont des patrons, mais parce que les seules choses qui les intéressent semblent être :
– leur propre paye et de manière générale leur survie (et là je peux vous garantir qu’on la sent bien, la lute des classes).
– le dividende qu’ils vont pouvoir verser donc les moyens de comprimer la « charge » salariale.
Si après vous redéfinissez le patron comme un porteur de projet dont l’objectif est de développer des « produits » à valeur ajoutée pour les gens tout en assurant une vie sociale interne au groupe qui l’aide agréable (et plus encore pour lui même, cela va de soit), ils méritent toute mon estime… malheureusement depuis 20 ans ce n’est plus ce que l’on produit, on a droit à des « costs killers labélisés grandes écoles de commerces » qui découvrent l’aspect social des entreprises après quelques suicides (et encore ceux qui arrivent à avoir un regard critique sur eux même, pas si fréquent car pas enseigné dans les grandes écoles visiblement).
Une déclaration de ravi qui heurte mon cynisme (désolé c’est ce que l’on développe quand on se fait dire que les heures sup, les heures de nuit etc pour rattraper des projets foireux, c’est de la récup éventuellement, pas de sous, sachant que la récup c’est à négocier entre collègue avec un quota max d’une journée par semaine (vive les saines relations entre collègues…)).
« Chaque génération est bien contrainte de prendre le monde tel qu’il est, et, grâce à son génie et à ses efforts, d’apporter sa contribution pour faire progresser la communauté humaine ».
Oui… application de ce principe aux 30 dernières années : On vise à court terme pour des bénéfs immédiat, le génie c’est pour ceux qui arrivent après. On a fait des immenses progrès technologiques c’est indéniable, mais la technologie n’est rien sans la main qui s’en sert . D’un point de vue sociétal, actuellement on a un joli munich (1935) politique de dirigeants à la télévision, et un état qui ment sur la santé à venir de sa propre population ( je sais ce que je dis, je connais personnellement un expert en sureté nucléaire).
Je sais me satisfaire de ce qui est bon et bien, me réjouir de nouvelles quand elles sont bonnes, mais je ne suis pas aveuglé au point d’être fasciné par la société actuelle. Il est parfois dur, parfois injuste d’être évalué par ceux qui suivent mais je ne suis pas sûr d’être un cas isolé pour ce qui est de la vision de la société léguée.
L’actualité et son flot de catastrophes qui ne sont imprévisibles que pour les autruches nous rappelle à l’ordre.
Saurons nous en tenir compte ?
Ce qui n’est pas dit explicitement mais qui est quand même remarquable c’est que la Grèce a fait défaut avec la bénédiction discrète, un tantinet forcée mais tout de même, de l’UE. Un rééchelonnement de la dette grecque envers la BCE, surtout avec des intérêts moins élevés, est la première barricade qui saute malgré le crédo « aucune perte, pour personne, il faut TOUT rembourser! ». L’Irlande est bien placée pour faire sauter la seconde barrière en obtenant la même chose envers la BCE. Pourquoi la Grèce et pas l’Irlande?
On peut dire que la BCE est là pour ça, éponger les dettes en imprimant des billets, autant que nécessaire, mais justement, elle vient de filer en laissant le problème au fond de secours, qui lui n’a pas de ressources infinies. Suffisante pour le Portugal, disons.
Mais après?
Après il reste d’autres barrières, de rééchelonnement en dépréciation de dettes de tel et tel sorte de créancier, mais surtout le contribuable européen moins les allemands auquel on vendra la nécessité de se serrer la ceinture pour conserver l’Euro, et derrière lui ceux qui décident.
Alors que c’est l’Euro le problème, ou plutôt sa gestion par manque de répartition.
L’euro n’est pas un problème pour les riches, il ne l’est que pour les pauvres.
Il a rendu les riches plus riches et il va contribuer à rendre les pauvres plus pauvres, vous ne voyez donc pas quel merveilleux instrument !!!!
Lundi 14 mars, pour voir si les dirigeants européens ont réussi à gagner du temps, nous pourrons comparer les taux des trois Etats à l’agonie.
– Portugal :
Portugal : taux des obligations à 2 ans : 6,520 %.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPT2YR:IND
Portugal : taux des obligations à 10 ans : 7,601 %.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPT10YR:IND
– Irlande :
Irlande : taux des obligations à 2 ans : 8,650 %.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GIGB2YR:IND
Irlande : taux des obligations à 10 ans : 9,648 %.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GIGB10YR:IND
– Grèce :
Grèce : taux des obligations à 2 ans : 17,081 %.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB2YR:IND
Grèce : taux des obligations à 10 ans : 12,814 %.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB10YR:IND
Lundi soir, si tous ces taux sont en baisse, cela signifiera que les dirigeants européens ont obtenu un répit.
Si ces taux sont en hausse, cela signifiera que les investisseurs internationaux ne sont pas dupes.
En fait juste à temps pour le 10 ans italien qui allait passer le niveau symbolique des 5% :
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GBTPGR10:IND
La « surprise » pourrait bien venir de ce coté là.
Les mesures consistent en effet à rassurer les marchés et à repousser les échéances; solution de problèmes: nul. Merkel est assez inhibée, politiquement parlant, car il y aura des élections cette année en Allemagne. Les créanciers privés ne seront pas chargés, il n’y aura pas, pour l’instant, de restructuration des dettes, jugée par L’Allemagne comme trop risquée (pauvres banques).
En d’autres termes: le contribuable se coltinera le résultat final.
Encore un WE de perdu par conséquent. Pas pour la BCE, pas pour la Grèce, pas pour l’Irlande, pas pour les marchés… Perdu pour qui, alors ? Pour le contribuable, sans doute.
Dites-moi, les posteurs « seniors »… Vous qui avez connu ces temps pénibles : lorsque la France affronta les conflits de 14-18 et 39-45, avait-elle des dettes ? Et si oui, pendant, et/ou à leur issue, en a-t-elle assuré et/ou, repris le règlement ? Les a-t-elle apurées ?
Cela a l’air d’être collant, une dette, non ?…
sud83
J’ai travaillé la question que vous soulevez sur mon blog. Vous y touverez, je l’espère, des réponses.
http://www.lacrisedesannees2010.com/article-banque-centrale-et-tresor-une-tres-instructive-histoire–partie-1-65310831.html
http://www.lacrisedesannees2010.com/article-banque-centrale-et-tresor-une-tres-instructive-histoire–partie-2-66141430.html
http://www.lacrisedesannees2010.com/article-banque-centrale-et-tresor-une-tres-instructive-histoire—conclusions-66786166.html
L’Allemagne, à qui les vainqueurs ont imputé les coûts de la première guerre mondiale, s’est libéré de sa dette datant du Contrat de Versailles (les titres ont été privatisés entretemps) l’année dernière, en payant la dernière échánce.
Les cas de répudiation de la dette, partielle ou totale, abondent.
Comme le prix, c’est un rapport de force.
En voici trois très récents:
http://www.cadtm.org/Eric-Toussaint-president-du-Comite,6429
Dans cet accord, je ne vois qu’un gagnant; la BCE et un grand perdant » in fine »: le contribuable.Car si les garanties jouent, il faudra bien abonder.Bref, aucun problème réglé
François,
Vous parlez de « stratégie des trois petits singes« , trois petits singes que vous mettez en italique mais pas dans la boîte à tags ?
Fait !
Merci.
Qu’entendez-vous par « stratégie des trois petits singes » ?
Ne rien voir, ne rien dire, ne rien entendre !
http://fr.wikipedia.org/wiki/Singes_de_la_sagesse
Z’êtes sûr ? Votre lien donne trois lectures possibles, et une illustration qui montre deux singes aux yeux ouverts, deux aux oreilles ouvertes, et deux à la bouche ouverte… si vous considérez qu’il s’agit du même singe il faut admettre qu’il a ses orifices ouverts les deux-tiers du temps, ou des fois.
Étonnant non !?
BONDS EUROPE/Détente des taux des pays fragiles, regain de confiance
Paris (awp/afp) – Les rendements des pays les plus fragiles de la zone euro se détendaient nettement lundi, signe d’un regain de confiance des marchés après les mesures prises par la zone euro qui ont éloigné le spectre d’une crise de la dette souveraine.
Vers 18H00, les taux des pays européens les plus fragiles se détendaient: les rendements sur dix ans de l’Espagne s’inscrivaient à 5,256% contre 5,414% vendredi soir, ceux du Portugal à 7,347% contre 7,479% et ceux de l’Italie à 4,778% contre 4,859%.
Les spreads (écarts de taux) avec le Bund allemand qui mesurent la prime de risque exigée par les investisseurs pour prêter à ces pays se réduisaient également.
La Grèce a été la grande gagnante du sommet européen de Bruxelles. Les Européens ont en effet accepté de réduire les taux des prêts accordés à Athènes et ont allongé ses délais de remboursement. Cette amélioration des conditions financières s’est reflétée sur les taux des emprunts grecs à 10 ans qui se détendaient à 12,304% contre 12,660% vendredi soir.
En revanche les Européens ont été moins généreux pour l’Irlande. Les taux irlandais à 10 ans ne baissaient d’ailleurs pas et flirtaient avec les 9,5% à 9,494% contre 9,352% vendredi.
De manière générale, les marchés ont bien réagi aux mesures annoncées par les Européens qui ont rassuré les investisseurs en s’engageant sur un mécanisme d’aide qui éloigne les risques d’une crise de la dette souveraine.
« La situation s’est nettement améliorée grâce aux mesures prises à Bruxelles et la Grèce a été la grande gagnante », ont souligné les experts de BNP Paribas.
« Les Européens ont envoyé un message fort soulignant que la question d’une restructuration de la dette grecque n’était pas sur la table, du moins pas avant mi-2013 », ont-ils ajouté.
Les dirigeants de la zone euro ont décidé d’augmenter à 440 milliards d’euros les ressources effectives de leur Fonds de secours financier, et de l’autoriser à racheter de la dette publique. Le mécanisme permanent de crise qui lui succèdera à partir de mi-2013 sera pour sa part doté de 500 milliards d’euros.
« Une bonne surprise pour les marchés. Les décisions de l’Union monétaire vont indiscutablement dans le sens d’une amélioration de la situation », a indiqué Cyril Regnat, stratégiste obligataire chez Natixis.
Pour les pays notés triple A de la zone euro, France et Allemagne notamment, les rendements restaient stables.
Les obligations profitaient également des incertitudes économiques qui pèsent sur les marchés actions après le séisme au Japon et les risques de catastrophes nucléaire.
@ Charles A
D’accord, mais d’abord je pense qu’il faut avoir un ou des objectifs.
Même si les symptômes sont les mêmes, la situation est différente en ce qui concerne l’occident, nous avons atteint un niveau de vie qui n’est plus supportable par la planète et cet élément doit être intégré aux objectifs pour lesquels nous devons nous battre.
La plupart des travailleurs ne sont pas conscient que c’est cet élément qui est primordial dans les objectifs qu’ils faut défendre, et qu’il pourrait devenir une arme redoutable face à cette oligarchie.
Ils se considèrent toujours comme au 19 eme siècle, c’est à dire le fait d’aller travailler pour gagner sa vie en faisant tourner l’outil propriétaire du capitalisme, qui lui s’en fout éperdument pourvu que cela lui rapporte des intérêts.
Cet état de fait a engendrer la société de consommation qui n’est pas reniée par les travailleurs au contraire, tant qu’on n’est pas dans les difficultés on râle un peu mais on continue à aller en vacances.
Je pense également qu’entre ceux qui ont encore du travail et les chômeurs il y a des tensions perceptibles, les premiers accusant les autres de vivre à leurs crochets.
Je ne pense pas que la solidarité puisse encore être au rendez vous dans le cadre des luttes sociales d’antan.
Il nous faut bifurquer vers une autre solidarité en tenant compte de l’élément de la limitation planétaire.
Par exemple le fait d’aller travailler ne sera plus d’actualité lorsqu’il y aura une déplétion pétrolière de 2% par an, il faudra inventer une autre manière de répondre aux besoins.
Vous savez comme moi qu’il faut de plus en plus de connaissances pour produire des richesses, elles sont généralement détenues par les ingénieurs et les techniciens, les médecins, les chirurgiens etc…les travailleurs en détiennent aussi une partie grâce à leur savoir faire.
Ces connaissances font partie à mes yeux des outils de travail du système de créations des richesses.
Ma question, ne pourrait-on pas dévier ces outils de travail vers un autre système de création des richesses qui serait engendrer et gérer par les travailleurs eux-mêmes.
Ne serait-ce pas là un des moyens nécessaires que vous réclamez?
@ michel lambotte dit : 14 mars 2011 à 20:15
Je suis d’accord, mais il faut quitter le terrain des oppositions, celui de la lutte des classes.
Cela me semble stérile et totalement dépassé quand le sort de tous est en danger, avec la mort comme stade ultime, où tout le monde est à égalité avec tous les autres. (pour ceux qui ne croient pas à une vie après la mort)
L’occident a un urgent besoin de reconstituer son socle de valeurs morales qui soudait nos sociétés il y a encore 50 ou 60 ans alors que les inégalités existaient pourtant. Avec un tel bagage moral on pouvait être heureux en étant pauvre tout en sachant que d’autres disposaient de beaucoup plus de moyens. Avec mes parents, j’ai vécu pauvre et heureux de longues années dans une telle situation d’inégalité.
Quand je vois certains, sur ce blog ou ailleurs, inciter à la jalousie et à la haine, je me dis qu’on ne se dirige pas vers ce à quoi vous aspirez : la SOLIDARITE qui n’impose pas l’égalité. La fraternité est une bonne voie pour l’atteindre il suffit de s’élever par la pensée pour voir que nos destins sont liés par le passé et par le futur, ce qui rend dérisoire les oppositions dans le présent.
PS Vous m’avez demandé de répondre à vos questions, ce que j’ai fait. Par contre, je crois que vous n’avez pas répondu aux miennes ici:
http://www.pauljorion.com/blog/?p=21884#comment-157173
Effectivement, je ne vous ai pas répondu à votre question
Tout simplement la croissance de la consommation de matière première et énergie par habitant.
C’est de cela que nous dépendons je pense!
La croissance de la consommation d’énergie et de matière première est la condition d’exsistence du capitalisme, sans elle plus d’accumulation de richesses.
Je ne le pense pas, mais il me semble que nous devons constituer un socle de nouvelles valeurs morales en relation avec la finitude de la terre et des autres peuples, ce qui est tout à fait différent des valeurs du passé.
Je ne rencontre pas cela dans les posts des autres blogueurs, nous cherchons avec nos capacités, notre vécu, des solutions à la crise générale qui nous secoue surtout depuis jeudi.
Ne pensez vous pas que c’est vous qui vous sentez agressé.
Personnellement, j’essaye de rester le plus courtois possible.
C’est un préssupposé que je ne peux suivre, comment pouvez vous en être certain, alors que l’existence du capitalisme est attelée à la croissance.
Pour certain, c’est déjà la décroissance et la crise du capitalisme n’arrange pas leurs problèmes.
Lorsque la déplétion pétrolière de 2% par an sera présente, je pense que la crise du capitalisme va s’aggraver.