L'actualité de la crise : A QUOI BON ? par François Leclerc

Billet invité

« A quoi bon ? » Telle est la réflexion que se fait un chroniqueur perplexe contemplant son clavier, sa revue de presse achevée, après avoir constaté combien sa moisson sombre dans la routine, ne lui donnant d’autre ressource que de se répéter.

Au terme de deux jours de réunion lundi et mardi dernier, pour vainement camoufler leurs désaccords, les ministres des finances européens déclaraient faute de mieux s’être mis d’accord sur le montant des aides que le futur fonds pourra mobiliser en 2013 – si tant est qu’ils parviennent à en définir les missions ! La mise au point des têtes de chapitre de leur pacte de compétitivité, condition préalable à des mesures financières plus immédiates, nécessite en effet une tournée européenne des popotes par Herman Van Rompuy, le président de l’Union européenne pour arriver à un compromis. Rendez-vous est donc pris pour le 11 mars prochain, date à laquelle il rapportera devant les chefs d’Etats et de gouvernement de la zone euro. En attendant, comme l’a déclaré Jean-Claude Juncker, chef de file de l’Eurogroup, « il n’y a accord sur rien tant qu’il n’y a pas d’accord sur tout ».

Cette nouvelle attente fait trépigner d’impatience certains pays qui s’en trouvent d’autant plus fragilisés, comme le Portugal, toujours au seuil de la zone des tempêtes. Tandis que tous les regards sont tournés vers Berlin, où la politique européenne se fait désormais, ou plutôt ne se fait pas. La renonciation à la candidature à la présidence de la BCE d’Axel Weber a porté un coup à une politique qui procède plus de la cuisine électorale intérieure que d’une vision de l’avenir de l’Allemagne et de l’Europe, renforçant le camp des partisans du refus de participer plus avant à un mécanisme européen de stabilisation financière : Axel Weber à la tête de la BCE était une garantie.

Dans la confusion ambiante, des rencontres européennes des partis de droite puis des socialistes vont avoir lieu. Le 4 mars à Helsinki pour les premiers, les 4 et 5 mars à Athènes pour les seconds. A défaut d’autre chose, ce sera l’occasion d’entendre des partis socialistes peu diserts sur la crise et les moyens d’y faire face, sauf quand ils sont au pouvoir et mènent sans états d’âme la danse.

Sur le front du marché obligataire, les émissions se succèdent avec des fortunes diverses, à des taux qui restent très élevés, mais la situation reste tendue et incertaine. D’aucuns n’hésitent cependant pas à saluer une victoire, précisément en raison de l’apparente accalmie qu’ils espèrent durable. « Pourvu que cela tienne ! » semble être la prière collective des dirigeants européens, puisqu’ils ne seraient pas prêts dans le cas contraire. Les marchés ne sont pas dupes mais n’ont pas intérêt à précipiter une nouvelle crise dont ils risqueraient de subir les contrecoups, comme ils y ont échappé de peu en Irlande. Cela permet aux Espagnols et aux Portugais de garder pour le moment le nez hors de l’eau, ce qui arrange tout le monde.

Les résultats économiques atteints au 4ème trimestre 2010 sont – comme on dit dans le langage châtié – préoccupants, la croissance étant famélique : +0,3 % pour la zone euro dans son ensemble, soit +0,4 % pour l’Allemagne et +0,3 % pour la France, +0,2 % pour l’Espagne et +0,1 % pour l’Italie, alors que la Grèce plonge dans la récession à -1,4 % et le Portugal s’y installe, à -0,3 %. Que l’on considère la zone euro ou l’Union européenne, la région est globalement dans une phase récessive, que les gouvernements préfèrent qualifier de croissance molle ou modérée.

Si l’on considère le chômage ou le pouvoir d’achat, des situations extrêmes sont relevées et s’étendent : l’Espagne a fini l’année 2010 avec un taux de chômage de 20,33 %. Celui des Britanniques, pour les 16-24 ans, est de 20,5 % : un jeune sur cinq est sans emploi. En Grèce, les revenus ont chuté de 9 % en 2010 sous l’effet des mesures d’austérité, alors que l’inflation s’est envolée de 4,7 %. Le panorama de la crise sociale s’élargit au fur et à mesure que sont mis en œuvre les plans d’austérité destinés à réduire les déficits publics. Sans autre issue que l’invocation d’un hypothétique et futur rebond, une fois que la compétitivité et la confiance des marchés seront revenues.

La situation de l’industrie bancaire est de son côté contrastée. Aux impressionnants résultats des uns – les banques françaises aujourd’hui jeudi – correspond le sauvetage laborieux des autres. De quoi se demander, s’il en était besoin, de quoi ils sont faits dans les deux cas et de continuer à attendre avec impatience des stress tests, dont il n’est plus actuellement question.

Après le cas des Cajas espagnoles, c’est au tour des Landesbanken allemandes d’être sur la sellette, à l’occasion de l’annonce du plan de restructuration de WestLB, qui préfigure à long terme la restructuration et la privatisation de l’ensemble de ces banques pour l’instant sous tutelle des régions.

On comprend qu’en dépit des finesses des montages juridiques et financiers, les impasses financières restent entières sans pour autant être reconnues, loin s’en faut. Ainsi, on ne voit pas comment le gouvernement espagnol pourra éviter de recapitaliser son réseau de caisses d’épargne, au-delà de l’appel aux capitaux privés en cours, ni comment le gouvernement allemand pourra esquiver le renflouement du réseau des Landesbanken, une fois leurs actifs toxiques transférés dans des bad banks pour les rendre privatisables. Les établissements espagnols ont financé leur bulle immobilière nationale, les allemands ont joué au casino à Wall Street : cela va se payer sur fonds publics.

Une autre comédie va être rejouée ce week-end, celle du G20 finances, avec aux manettes le gouvernement français si fécond en stratégies de communication. Les silhouettes ne correspondent pas à celles des modèles, mais Nicolas Sarkozy et Christine Lagarde vont à cette occasion faire un emprunt à Cervantes et charger les moulins à vent.

A l’occasion d’une conférence devant l’Institute of International Finance (le lobby international des mégabanques), la ministre de l’économie française a eu des phrases qui en disent long sur sa détermination : « Nous ne disons pas que la spéculation nourrit la hausse des prix. Peut-être que ça l’anticipe un peu, peut-être que ça l’accélère un peu, il y aura un débat à ce sujet, peut-être que ça n’a aucun effet, c’est aussi une éventualité ». Les spéculateurs en tremblent d’avance.

Emmenés par Michel Camdessus, ancien directeur général du FMI, dix-huit hauts fonctionnaires des banques centrales, du FMI et de la Banque des règlements internationaux – aucun n’étant encore en activité, à l’exception de la vice-présidente de la banque centrale chinoise – viennent de formuler un ensemble de propositions destinées à stabiliser et réformer le système monétaire international, deuxième grand axe de la présidence française du G20. Dans l’immédiat, la mesure phare propose d’adopter des « indicateurs d’alerte » – non identifiés – des déséquilibres économiques mondiaux. Résultant des discussions préparatoires en cours, une liste de ceux-ci pourrait être adoptée lors du G20 finances de ce week-end : solde des comptes courants, taux de change réels, réserves de change, déficit et endettement publics, épargne privée.

Il y a dans ce document intitulé « L’initiative de Port-Royal » – du nom des jardins surplombés par les locaux de la Banque de France où le groupe s’est réuni – d’intéressants constats sur la situation, qui font contraste avec la modestie revendiquée des propositions qu’il énonce. Il y est notamment fait référence à « l’essor incontrôlé de la liquidité mondiale » et à l’absence de « définitions et d’instruments de mesure communément admis de la liquidité mondiale », ce qui revient à reconnaître qu’on ne la connaît pas ! Corrélativement, sont aussi évoquées les vulnérabilités toujours présentes du secteur financier « liées entre autres au rôle du ‘système bancaire de l’ombre’ (shadow banking) ».

Mais à quoi donc cette réflexion et la réunion de ce week-end vont-elles pouvoir aboutir ? Les indicateurs adoptés ne seront pas dotés de seuils, car toute proposition de cette nature ouvrirait la porte à l’adoption de contraintes et ne pourrait donc être retenue. L’immobilisme va donc prévaloir.

Au bord de l’abîme, la gouvernance mondiale va faire un pas de plus en avant. Et la réforme du système international, l’une des clés de voûte de tout aggiornamento, va continuer à être repoussée aux calendes grecques, au nom d’une stratégie des tout petits pas qui serait la seule possible. En raison du veto absolu des Américains de ne serait-ce qu’envisager la perte par le dollar de son statut privilégié.

Tout comme l’Union européenne, le G20 est, quelle que soit sa configuration, paralysé. Mais le spectacle doit continuer et les acteurs rester en scène ! Ceux-ci sont en fait réduits au rang de spectateurs d’une situation sur laquelle ils ont peu de prise, tentant selon la phrase célèbre de feindre d’en être les organisateurs, ce mystère les dépassant.

55 réponses sur “L'actualité de la crise : A QUOI BON ? par François Leclerc”

  1. La « non-routine » nous vient du politique, pour une fois. Voici en lien le reportage d’un journaliste du New York Times à Bahrein. Il décrit comment la police de ce petit état réputé pour sa tolérance a réprimé une manifestation pacifique avec la plus extrême brutalité. Plusieurs morts parmi lesquels des retraités et une enfant , des médecins et ambulanciers battus, avec des événements étranges, un officier saoudien qui se mêle à la répression, des rumeurs de tanks saoudiens se joignant au carnage.

    http://www.nytimes.com/2011/02/18/opinion/18kristof.html?hp

  2. Comme vous dites : au bord de l’abime nous avons fait un pas en avant.

    Chômage au beau fixe, coton au plus haut de tous les temps, argent métal en brusque accélération (ici les shorts vont en prendre plein la gueule..), soulèvements au Magreb, alors qu’en France on apprend que 60% des sondés sont « pour » une révolution.. sans trop y croire cependant.

    Pendant ce temps la bourse us monte sans désemparer, creusant le ciel du virtuel absurde…

    Espérons que des gens sérieux, solides et honnêtes, préparent, tant que faire se peut, la reconstruction à venir

    1. Bonsoir Mike

      Il n’y aura pas de reconstruction à venir il n’y aura qu’une lente et inexorable spoliation. Il vient d’être fortement recommandé aux greccs(BCE,UE et FMI) de vendre les plages,les terrains à fort potentiels touristiques et l’aéroport qui vat bien avec, le tout pour € 50 milliards sinon la tranche d’aide prévue ne sera pas versée.
      Il faut toujours frapper un ennemi à terre avant qu’il se relève.
      Je pense que les grecs vont se souvenir pendant très longtemps de la solidarité européenne. Pour ma part, je n’ai qu’un conseil à leur donner quitte à tout perdre, jouer à fond la carte chinoise et idem pour le Portugal et l’Espagne pour que cesse cette tartuferie d’union européenne en plus cela fera la nique aux intérêts anglo-américain qui achêtent tout avec des billets à peine secs.

    2. Vous avez peut-être raison Marc Riva, mais je pense que ça ira plus loin. J’espère ! devrai-je dire. Ce système est à reconstruire, on en a la preuve tous les jours. ces jours sa fragilité est énorme. Imaginez seuement qu’un des pays Européen – Irlande par exemple – décide de faire comme l’Islande.. en pareil cas on repartira comme avec Lehman Bros, mais en bien mieux, et cette fois le bail out sera difficile.

      Si on était au bistrot je parierai une pizza

    3. A quoi bon écrire quotidiennement Le réquisitoire de la bourgeoisie mondiale (inclus la bureaucratie chinoise), en flagrant déli de faillite technique (incapable de gérer sa pétaudière), politique (incapable de communiquer avec les peuples autrement qu’à dos de chameaux), morale ( s’enférant chaque jour un peu plus dans des boniments à la MAM ).

      Le systéme monétaire va exploser, et ma foi, la nature ayant horreur du vide, les peuples en révolutions ouvertes, se rechercheront des hommes de votre trempe M. leclerq. Nos futurs économistes en chef , qui nous permettront, nous prolétariat au delà des frontières, de leurs avis éclairés, de reconstruire un systéme économique et social, non plus tourné vers le profit individuel immédiat, mais vers la satisfaction des besoins sociaux de tous.

      Dans cet hommage rendu à ce blog, un grand merci au maître des lieux, sir P Jorion.

      C’est au visage des hommes, à la fatigue de leurs yeux, qu’on mesure leur engagement, le don désinterressé de leur personne pour une cause générale, la certitude que c’est dans les purins les plus infectes que naissent les plus roses … surtout les roses rouges !

      Encore un petit effort, citoyens du monde, si nous voulons devenir républicains, nous devons d’abord devenir des internationalistes.

      Les révolutions tunisienne et égyptienne montrent à la classe ouvrière comment il faut traiter les difficultés:

      Par la Grève Générale (c’est lorsque le prolétariat égyptien a commencé a se mobiliser dans tout le pays, que les militaires ont déposés Moubarak)

      Par la manifestation centrale devant les Palais présidentiels (c’est lorsque les jeunes ont quitté la place Tahrir, pour commencer à se diriger vers le Palais de Moubarak, que Obama et Cie ont pris peur)

      Par la mise en place partout de Comités Populaires et leur organisation de bas en haut vers un Conseil de la Révolution. La seule structure démocratique susceptible de donner à l’ensemble des populations spoliées un cadre politique qui leur permettront de faire face aux difficultés gigantesques qui arrivent.

      A quoi bon ?

      Une excellente chanson de Georges à mettre en ligne sur cet excellent blog:

      « Sans la nommer. »

      Histoire de nous mettre du beaume au coeur, et de poursuivre notre réquisitoire implacable contre les tenants d’un régime qui se termine.

    4. 60 pourcent de la population de ce que F. Zakaria appelle le Moyen-Orient (il ne précise pas s’il va jusqu’au Maroc, ni s’il englobe l’Iran) a moins de 30 ans.
      http://www.time.com/time/world/article/0,8599,2049804,00.html

      Donc, à moins de commencer spécifiquement à viser les seniors et à les entraîner vers un mouvement social (grève de la consommation…), je crois que Mike peut aller chercher les pizzas.

      Le seul pouvoir qui me paraît tenir tête aux politiques est celui des pirates informatiques, de plus en plus efficace ces derniers temps.

      Pour une alliance hackers-seniors, donc.

    5. « Europe, la trahison des élites », il faut relire ce livre de Raoul Marc Jennar, qui était paru
      lors de la campagne du référendum de 2005, sur le TCE.
      Nous sommes mal barrés au sens propre du terme, au sens où ceux qui tiennent la barre nous
      conduisent droit dans les récifs, et ne veulent absolument pas changer de cap.
      Dans ce cas il n’y a pas 36 solutions, soit on saute à l’eau individuellement au risque de se noyer ou de se faire manger par les requins, soit on s’unit dans un effort commun pour que prennent la barre des gens qui choisiront un cap plus conforme à l’intérêt des passagers … De toute façon je pense que ceux qui nous conduisent sur les récifs sauteront dans les chaloupes qu’ils ont déjà discrètement préparé avant le naufrage final.

    6. Joan dit : « ceux qui tiennent la barre nous conduisent droit dans les récifs, et ne veulent absolument pas changer de cap »

      C’est pire que ça, personne ne tient la barrre, il n’y a plus de gouvernail, juste l’intégrisme religieux du « dieu marché salvateur ». La pensée unique néolibérale de ces gens-là est une non-pensée intégrale.

    7. @ Jeanne

      Ce n’est pas tant de perdre mon pari qui me chagrine, mais plutôt l’effet lénifiant de votre pessimisme.

      Mais surtout, penser que ça va tenir en l’état, alors là vous méritez vraiment d’être mise en face de votre candeur.

    8. Aux Pays-Bas et en Allemagne, je constate que le Arbeit macht Frei a de beaux jours devant lui: travailler comme des esclaves et avoir la joie de consommer en solo dans son pavillon constituent un art de vivre (je fais référence aux posts qui disaient que le marché des BMW se porte à merveille en Bavière et à mon expérience perso).

      Je ne suis pas pessimiste, loin de là. Mais les lecteurs de ce blog étant dispersés de par le monde, où voulez-vous faire la manif ? 1) sur la toile virtuelle, donc besoin des hackers, 2) quelques endroits symboliques: Bruxelles, Wall Street, Francfort, Londres ?

    9. @Jeanne
      Encore mieux, une manif dans chaque pays européen, effectivement sur les places… financières, au même moment! Manifs synchrones & au mot d’ordre identique: « basta liberalism ». Puis dans un deuxième temps, un repli géographique vers sa capitale régionale, afin de pouvoir assurer une présence dans le temps plus gérable. Toujours avec le même et seul mot d’ordre.
      on dit quoi? vers le mois de Mai?
      Désolé, c’est un peu le problème avec les siestes, on dort peu mais on rêve beaucoup.
      A bientôt?

    10. Je ne crois pas que vous pouvez réunir assez de monde pour des manifs simultanées. Il faut trouver plutôt un financement pour amener des gens en bus et en train dans un seul endroit et coordonner avec par ex. une grosse manif à Bruxelles sur des sujets parallèles (forcément parallèles).
      Mais je vois dans le cas du moyen orient que les hackers ne font pas du tout leur boulot. Ils pourraient certainement interférer ces jours-ci et ne le font pas. Donc c’est un problème préliminaire à résoudre.

  3. Il n’y aura même pas d’accord sur une simple liste d’indicateurs au G20 finances de ce wek end. Mais ils parviendront à définir la date de la prochaine réunion…

  4. Et ça flippe en Irlande aussi

    Ce soir j’ai passé un moment à regarder CNBC. Bizarre feeling, comme si les mascottes du régime (BArtiromo et consort) ne croyaient plus à leur truc.

    Mais ce doit être un effet de mon pessimisme.

  5. Oui mais bon, le BRENT a 103$ et en hausse constante va vite balayer tout ça ! vite fait, bien fait.
    Si le rythme est maintenu, on a un BRENT a 200$ en fin d’année… je vous laisse imaginer les conséquences.

  6. Y’a comme une accélération :

    Voir aussi le link de mezza voce plus haut. Ici, hormi leur crainte de prendre un « haircut » avec l’Europe (omettant la situasse du déficit des US bien sûr) les gars de ce débat donnent l’impression de parler dans le vide (A quoi bon !) Ils se rendent parfaitement compte de ce qu’il est en train de se passer. Un grand cirque financier qui parle de chiffres, de spreads, etc… comme pour faire passer le temps en attendant le clash. Impressionnant.

    Heureusement qu’il reste Internet… et les jeunes

  7. Apparemment, pour le Portugal, c’est dans les starting blocks :
    « Le Portugal est en train de couler. Il ne tiendra pas le coup jusqu’à fin mars », a dit cette source. « C’est désormais intégré pas seulement par les marchés mais aussi par les ministres des Finances ».
    http://www.investir.fr/infos-conseils-boursiers/actus-des-marches/infos-marches/le-portugal-devra-demander-l-aide-de-l-ue-d-ici-avril-sce-323081.php
    Barroso a fait le déplacement à Lisbonne.

    « Le taux d’intérêt des obligations à cinq ans à quant à lui atteint un nouveau record historique, à 7,126%. »
    Selon moi, j’estime que lorsque les taux obligataires passent le cap des 7%, le pays concerné passe aussi les portes de fer du monde connu pour entrer dans le désert de la solitude, dont pour l’instant ni la Grèce ni l’Irlande ne sont revenus.

    J’avais indiqué que je serais étonné si le Portugal passait l’hiver. Mais que l’Espagne chuterait aussi en avril (un vil pari, tiens).
    Pas tout bon mais j’ai encore quelques semaines …

    1. Nos bricolos de l’euro ont déjà anticipé le bail out du Portugal, mais ça devient difficile à faire passer d’un point de vue Européen.

  8. « A quoi bon ? »
    A rien, évidemment. Mais, au moins, la chronique de « L’Actualité de la crise » nous aura permis – comme le dit si bien Thomas Mann à la fin de « La Montagne magique » – « de surmonter dans l’esprit ce à quoi nous ne survivrons sans doute pas dans la chair ».
    C’est ce qu’on appelle le plaisir de la connaissance.

    1. Bonsoir,

      … sans omettre la joie d’être un pauvre de France.
      et si Monsieur Leclerc ,  » l’intellectuel « , homme qui par définition ne se situe dans l’action et le réel, arrêterait sa réflexion, effectivement alors, à quoi bon ?

  9. Sans trop y croire, pourtant il me semble que si je vais place de la République demain avec une pancarte… il suffit d’une étincelle.

    Le pire c’est que le sentiment d’absurdité empiète sur ma vie privée. C’est un peu normal qu’on est pris d’un léger vertige sur le pont d’un Titanic… mais oui, c’est un peu comme en 1914, lorsqu’on rencontre quelqu’un on sent qu’on a en face de soit un rescapé. Surpris d’être encore là, cela évoque la « passagèreté » comme dirait S. Agacynski. La fragilité.

    Mère est devenue fragile comme le givre sur les tuiles du toit… a dit un poète Chinois.

    Apparemment la Bavière exulte pourtant. Les BM se vendent bien.

    1. Une étincelle suffirait.
      Je le crois également.
      En tout cas, il y a un slogan qui irait bien sur cette improbable pancarte.
      Un peu d’humour. Pour aller au-delà de l’absurde. Pour magnifier notre impuissance. L’amener à ce point d’ébullition où le mot d’esprit libère.
      Invoquons le pouvoir du crâne ancestral de Rabelais !
      N’a-t-on pas dit que la France est le seul pays du monde où le ridicule pouvait tuer ?

      http://www.telerama.fr/monde/dites-degage-moubarak-et-pas-casse-toi-pauvre-con,65830.php

  10. Rien d’étonnant a une croissance famélique si les déficits budgétaires sont coupés.
    La dépense égale le revenu!

    La reforme dont vous parlez est un peu étrange et n’est certainement pas la clé de voute de la reforme du système.
    La régulation des marchés et la mise en liquidation des banques sont certainement plus urgentes.
    Ensuite, rien n’empêche la Chine de décrocher sa monnaie du dollar et d’utiliser l’euro a la place! Ou plus simplement, laisser sa monnaie flotter et l’utiliser dans ses transactions internationales.
    Je ne crois pas que le Japon, le Canada ou l’Australie seront intéressés non plus, ces pays sont souverains dans leur monnaie, qui ne sont pas accrochée au dollar, et ils ne vont certainement pas commencer a le faire avec le SDR.
    Cela réintroduirai le risque de faillite, c’est pourquoi cela ne se produira pas.

    La spéculation n’est pas lié a la quantité de liquidité, ni même au taux d’intérêt faible.
    La dérégulation est le problème.

    THE FIGHT AGAINST CREDIT CONTRACTION

    « Malgré des prix plus élevés, il y a moins de liquidité dans le système. »

  11. François,

    « A QUOI BON ? » : « ce mystère les dépassant », il ne faut surtout pas oublier que ce sont des hommes comme les autres, et que du fait qu’ils se voient au sommet de la pyramide il leur est probablement plus difficile de réaliser, de verbaliser, que l’agencement sur lequel ils reposent n’est pas le leur. Sauf bien sûr à dire que ce soient des cons.

    1. PS : (Pour rire) : Ai, Hi, Ki, Sy et Bi (c’est pour montrer la peur qu’ils peuvent encore provoquer !) sont sur une bateau. Le bateau coule. Qui reste ?

  12. Zoellick s’inquiète pour la stabilité de l’Asie centrale
    http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/afp_00322648.htm
    « (…) « Je suis inquiet de voir que la hausse des prix de l’alimentation s’ajoute aux pressions et pourrait

    aggraver la fragilité qui est déjà là et toujours là à chaque fois qu’on a des révolutions ou des transitions

    « , a-t-il considéré.
    – ils ne savent décidément pas crever en silence, disparaitre dans des statistiques. vous allez voir un jour de ces riches propriétaires des réserves naturelles investir dans un service de parcage protecteur des pauvres, emballer les pauvres dans le droit à la dignité. le social va se faire ethno. Sponsors, milliardaires philantropes, politiciens, curés de tous pays unissez-vous !

    Nous avons trouvé un chômeur qui ne veut pas bosser. http://cgtchomeursrebelles56.blogspot.com/

    1. Rien de bon à attendre des « assis ».

      Des révolutions à venir…Après le Sud le Nord?

      Le dernier dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev a vertement critiqué, mercredi 16 février, une Russie aux élites « dépravées » où la vie politique se résume à une « imitation », disant avoir « honte » de son pays près de vingt ans après la fin de la perestroïka qu’il avait lancée.

    2. à écouter aussi : là-bas si j’y suis, ce jour, vendredi 18 février, Denis Robert.( puis, sur là-bas.org) : au coeur du sujet …régulation de la finance.

      « La Cour de cassation a annulé les trois condamnations prononcées par la cour
      d’appel de Paris pour diffamation à l’encontre de Denis Robert, le 16 octobre 2008 »

      … »Après avoir mené pendant dix ans un combat juridique aussi âpre que financièrement ruineux et psychologiquement éprouvant contre la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream, notre confrère vient de remporter une victoire éclatante.

      Les magistrats de la Cour de cassation, dans trois arrêts, ont consacré la liberté d’expression et d’enquête de tout journaliste sérieux.

      Le Syndicat National des Journaliste (SNJ), première organisation de la profession, a plaisir à rendre grâce également à ces magistrats qui viennent de confirmer, dans le droit fil de l’article 10 de la Convention européenne des Droits de l’homme et des décisions de la Cour européennes des Droits de l’homme, le principe de tout citoyen à être complètement informé par des journalistes qui travaillent sérieusement.

      Ces décisions revêtent une signification hautement symbolique puisqu’elles permettent à Denis Robert de s’inscrire dans la tradition des Albert Londres qui entendent « porter le fer dans la plaie » quoi qu’il puisse leur en coûter… »

  13. Quels décalages entre la propagande ou l’info super light des médias et ce qui se dit sur ce blog et d’autres forums. Je pourrais en rire mais ça me fait réfléchir et c’est déjà bien.
    Merci à tous

  14. « [Le taux de chômage] des Britanniques, pour les 16-24 ans, est de 20,5 % : un jeune sur cinq est sans emploi. »

    Bernard Friot nous rappelle (de mémoire) « Nous sommes très vulnérables aux bobards démographiques. »

    Il s’agit, bien évidemment d’un jeune ACTIF sur cinq qui est sans emploi. Hors environs 70% des jeunes de 16-24 ans sont aux études, ils ne sont pas sur le marché de l’emploi, ne sont pas comptés pour le taux de chômage. Seuls les jeunes qui ne sont plus aux études comptent pour les taux de chômage. Faites le compte : 20,5% de chômage pour environ 30% des 16-24 ans actifs, cela fait environ 6% de jeunes au chômage. Ces jeunes qui ont arrêté les études sont par ailleurs peu qualifiés, plus précaires.

    1. Selon l’Office of National Statistics (ONS), 965.000 jeunes de 16-24 ans sont sans emploi au Royaume-Uni.

      Cela représente 20,5% des jeunes de cette tranche d’âge qui sont sur le marché du travail.

  15. A quoi bon ou vainement ?

    A quoi bon faire la chronique de l’effondrement d’un système ?
    Cette chronique, essentiellement d’ordre (du désordre) financier, servira aux historiens si les historiens existeront encore dans un proche avenir.

    Si nous devons considérer que certaines hypothèses, telles les brutales modifications du climat, évoquées dès 2004 dans un rapport sur le changement climatique, rapport adressé au Pentagone et qui n’est pas resté secret, devaient se révéler justes, il serait bien vain de continuer la chronique de l’effondrement du seul point de vue économique/financier.

    Une traduction est disponible aux excellentes éditions Allia ou sur Internet :

    http://paxhumana.info/IMG/pdf/rapportpentagone_climat-2.pdf

  16. La perle rare

    A l’occasion d’une conférence devant l’Institute of International Finance (le lobby international des mégabanques), la ministre de l’économie française a eu des phrases qui en disent long sur sa détermination : « Nous ne disons pas que la spéculation nourrit la hausse des prix. Peut-être que ça l’anticipe un peu, peut-être que ça l’accélère un peu, il y aura un débat à ce sujet, peut-être que ça n’a aucun effet, c’est aussi une éventualité ». Les spéculateurs en tremblent d’avance.

    Oui à quoi bon aller aussi au coiffeur Mme Lagarde, pas une pour rattraper l’autre dans leur permanente, ils en finiront bien un jour par faire le rapprochement entre les choses de plus
    en plus graves qui se produisent un peu partout dans le monde, on l’espère encore pour eux.
    surtout que l’inflation sur les matières premières n’est pas prêt non plus de s’arrêter comme ça avec de telles personnes complétements irresponsables à la tête des nations occidentales

    Piètres élites de ce monde qui se mettent de plus en plus le monde à dos,

  17. A quoi bon !

    Effectivement, il est parfois désespérant de crier dans le désert…nonobstant le fait que nous sommes un certain nombre, autour de ce blog, grâce à Paul et à François, à avoir ouvert un œil critique sur ce qui se passe, nous ne serons jamais assez nombreux pour peser sur le débat public et contraindre nos politiques à agir autrement qu’ils ne le font. Alors, à quoi bon écrire encore la chronique d’une mort annoncée ?

    Si une nouvelle crise majeure se dessine sous nos yeux, nous savons tous que personne ne peut prévoir le moment où le basculement aura lieu, ni si cela se passera insidieusement ou frappera comme un coup de tonnerre. Il faut reconnaître que nous ne sommes pas des devins, nous ne formulons que des conjectures plus ou moins probables et que seul le temps historique nous rendra raison ou tort.

    Car à bien y regarder, les dettes publiques insoutenables, les pays en faillite, les restructurations de dette d’un état, la spéculation sur les matières premières, n’ont pas été inventés après 2008… cela existait bien avant et le système capitaliste a toujours révélé un don d’ubiquité remarquable et une plasticité à toute épreuve. Sauf à considérer que la crise à venir est la « der des der », encore faut-il énoncer pourquoi, il faut toujours envisager que ce système, aussi dangereux, aussi corrompu, aussi destructeur soit-il, peut très bien continuer encore longtemps, n’en déplaise aux partisans de l’apocalypse.

    Aussi convient-il de se poser les bonnes questions : souhaitons-nous vraiment l’effondrement global du système ? Quels sentiments nourrissons-nous envers cette perspective ? Le système actuel peut-il perdurer ? peut-il être transformer auquel cas, pouvons-nous le réformer ? Le chaos économique et social est-il préférable à la perpétuation du système actuel ?

    Une chose me paraît cependant certaine, c’est que nous n’avons pas, nous n’avons plus de système de rechange, où celui-ci est tellement embryonnaire que son avènement risque fort d’être repoussé aux calendes grecques.
    Alors la déliquescence du système actuel risque d’être longue, très longue.
    C’est une mauvaise nouvelle pour nous tous, car les douleurs vont être nombreuses, mais c’est une chance pour ce blog, qui a encore de beaux jours devant lui.

    Amicalement

    Kézaco

    1. « …une chance pour ce blog… » ?

      C’est Nietzsche, je crois, qui a écrit en substance  » Qui vit de combattre un ennemi s’attache à le garder en vie »

    2. Le chaos économique et social est-il préférable à la perpétuation du système actuel ?

      n’est-ce pas un monde chaotique qu’a produit la haute finance dévoyée ? pour le plus grand bien de quelques uns ….

  18. Me vient à l’esprit une expérience, faite avec une grenouille et un bassin d’eau, dans le cadre d’un cours de biologie lorsque j’étais étudiant au secondaire, il y a plusieurs années. (Nous n’avons pas réalisé l’expérience mais visionné le film d’une équipe de chercheurs.) Le tout se déroule en deux étapes.

    Étape 1- La grenouille est lancée dans un bassin d’eau portée à une température qui lui serait létale. L’instinct de survie active les réflexes du batracien qui en une fraction de seconde s’éjecte du bassin, ayant pris contact avec la surface de l’eau que du bout des pattes; il en sort un peu échaudé, mais vivant.

    Étape 2- La grenouille est placée dans le bassin à température modérée. Le bassin étant équipé d’un élément chauffant, la température est augmentée graduellement et de façon régulière jusqu’au point d’ébullition. De façon étonnante le sujet encaisse jusqu’à sa mort cette variation de température qui fait basculer son environnement au départ viable en un milieu mortel, sans même réagir.

    J’ai deux questions .

    Quelqu’un ici peut-il valider ce que je raconte pour lui-même en avoir eu connaissances?
    Et sommes-nous, en tant que sociétés, comme les grenouilles…le consentement volontaire tenant lieu d’eau bouillante ?

    Merci de vos réponses.

    1. Je crois que nous serions tous d’accord par exemple sur le fait de supprimer du jour au lendemain la sécurité sociale provoquerait quelque désordre alors qu’un grignotage progressif mais tout aussi définitif, comme celui qui nous est imposé passera sans problème .

      Il y a aussi des petites expériences comme les propos de M. Dassault qui propose la suppression de toutes les aides sociales, pour tâter le terrain et voir si les grenouilles sont prêtes pour la suite des réjouissances !

  19. « A quoi bon? »
    François Leclerc, je vous comprends. Vous êtes las, presque désabusé de devoir toujours traduire cette tragique farce au coeur des ténèbres. Votre désarroi nous touche tous. Je ne sais que dire pour soulager tant de désespoir… Peut-être… oui, cela devrait panser vos blessures, et vous distraire de cette chronique de maréchaux, « Douce France », vous savez la chanteuse de l’Elysée, son prochain CD. Cela vous ferait-il plaisir?

  20. > Analyses et témoignages > Economie > ‘C’est parfaitement possible pour un pays de refuser de payer sa (…)
    ‘C’est parfaitement possible pour un pays de refuser de payer sa dette’
    Eric Toussaint
    envoyer l’article par mail envoyer par mail

    17 février 2011
    Article en PDF : Enregistrer au format PDF
    Le Comité pour l’annulation de la dette du Tiers monde invite les gouvernements africains à suivre l’exemple de certains pays de l’Amérique du Sud qui ont refusé de payer la dette illégitime, réclamée aux pays en développement. De l’avis de Eric Toussaint, ‘c’est parfaitement possible pour un pays de refuser de payer sa dette’. Et les exemples sont légion dans le monde.

    Equateur, Argentine, Paraguay. Voilà autant de pays qui ont refusé de payer leurs dettes à la Banque mondiale, au Fmi, au Club de Paris et aux banquiers. C’est le Belge Eric Toussaint, le président du Comité pour l’annulation de la dette du Tiers monde (Cadtm) qui l’a révélé, hier, au cours d’une conférence de presse à l’Ucad dans le cadre du Forum social mondial. ‘Si je vous donne tous ces exemples, c’est pour vous montrer que c’est parfaitement possible pour un pays de refuser de payer sa dette. Et que contrairement à ce qu’on fait passer comme message, cela ne produit pas le chaos. L’Argentine connaît un taux de croissance de plus de 8 % depuis 2003. L’Equateur connaît un taux de croissance de 3 à 4 %. Ces pays n’ont pas connu le chaos. Bien au contraire, ils ont enregistré une amélioration des salaires, des pensions et des conditions de vie des populations’, soutient Eric Toussaint qui a participé à l’audit de la dette de ces pays.

    Ce qui lui fait dire que cela peut inspirer les pays africains à qui on réclame une ‘dette illégitime et illégale’. Parmi toutes ces expériences, sources d’inspiration en Amérique latine, le plus intéressant, c’est l’Equateur où le Cadtm a directement participé à l’audit de la dette. ‘Un nouveau président a été élu fin 2006 qui s’appelle Raphaël Corréa à la tête d’un processus qu’il appelle lui-même révolution citoyenne. Immédiatement il s’est engagé à faire l’audit de l’endettement de l’équateur de 1976 à 2006 par une commission de dix-huit experts en dette dont moi-même. Après quatorze mois de travaux, après avoir épluché des dizaines de milliers de dossiers et des centaines de contrats, nous avons soumis nos recommandations au gouvernement. Et après avoir identifié que 80 % de la dette publique de l’Equateur était de la dette illégitime, et sur la base de nos recommandations, le gouvernement a unilatéralement décidé de suspendre le paiement de la dette sous forme de bons’, renseigne Toussaint.

    Il s’agit, dit-il, des titres de la dette publique vendus sous forme de bons sur les marchés financiers, en particulier à Wall Street. Des bons qui venaient à échéance entre 2012 et 2030 pour un montant de 3 230 millions de dollars. ‘Il y a eu donc un acte souverain unilatéral de suspension du paiement de la dette. Du coup, les détenteurs de ces titres de la dette, qui étaient des banquiers nord-américains, se sont mis à les vendre sur le marché à 20 % de leur valeur. Finalement, le gouvernement équatorien est arrivé à racheter 91 % des titres pour un coup total de 900 millions de dollars. Ce qui fait une économie, si on calcule le stock de capital racheté à bas prix et les intérêts qui ne sont pas payés jusqu’en 2030, d’où un bénéfice de plus de 7000 millions de dollars. Ce qui a permis au gouvernement très concrètement de faire passer dans le budget de l’Etat le service de la dette qui était de 32 % à 15 % et de faire passer les dépenses sociales qui représentaient 12% à 25% du budget. Donc, il y a une inversion des priorités’, informe-t-il.

    Eric Toussaint révèle que ‘l’Equateur, et vous n’en avez pas entendu parler, a expulsé le représentant permanent de la Banque mondiale. Parce que la Banque mondiale ne veut pas qu’on sache qu’on peut expulser ses représentants. L’Equateur a mis dehors le Fmi qui avait ses locaux au sein de la banque centrale. L’Equateur a quitté le tribunal de la banque mondiale qui est le Centre international de règlement des différends. Ce que la Bolivie a fait, deux ans auparavant. Donc nous pensons que cet exemple, qui s’est passé en Equateur, peut parfaitement se passer dans la majorité des pays en Afrique. Cela devrait être reproductible en Grèce, par exemple, qui est confronté à une crise terrible de la dette’.

    Le temps des audits de la dette

    Autre exemple servi lors de cette conférence : l’Argentine. D’après Toussaint, ce pays a suspendu en 2001 le paiement de la dette, justement après un mouvement social un peu comparable à celui de la Tunisie de janvier 2011. ‘L’Argentine a suspendu le remboursement de 1000 milliards de remboursement de titres de la dette de décembre 2001 à mars 2005. L’Argentine a également suspendu les remboursements de la dette au Club de Paris qui est un des principaux créanciers des pays d’Afrique subsaharienne avec le Fmi et la Bm… L’Argentine a suspendu le paiement de sa dette à l’égard du Club de Paris pour un montant de 6 milliards de dollars de 2001 jusqu’à aujourd’hui. Il n’y a aucun journaliste qui a entendu parler de cela. Parce que le Club de Paris ne veut pas qu’on sache ailleurs dans le monde qu’on peut refuser de le payer. Le Club de Paris ne dit rien et fait tout pour que cela ne se sache pas. Après dix ans de non paiement, l’Argentine dit qu’on peut recommencer à dialoguer avec le Club de Paris, mais le Fmi n’en fera pas partie. Le Club de Paris a accepté ; alors que d’habitude, il exige la présence du Fmi’, fait-il remarquer.

    Le dernier exemple qu’Eric Toussaint a donné, c’est le Paraguay qui a répudié sa dette à l’égard des banquiers suisses en 2005. ‘La Suisse n’est pas contente et a porté plainte contre le Paraguay qui a dit : « on s’en fout de ces condamnations. Mieux que cela, nous allons déposer une plante à la Haye contre la Suisse qui protège ses banquiers suisses. » « Et la Suisse ne dit rien non plus », ajoute-t-il. Avant de souligner qu’il donne cet exemple, pour qu’on sache qu’il y a d’autres sources d’inspiration pour d’autres gouvernements. ‘Les gouvernements sous la pression des mouvements sociaux doivent lancer des audits de la dette. Et prendre des mesures unilatérales de non-paiement de la dette’, commente Toussaint. Il pense que la Tunisie pourrait suivre l’exemple ‘si on a un gouvernement dont sont absents les représentants du Rcd, un gouvernement réellement en rapport avec les mouvements sociaux pourra mettre en place une commission d’audit de la dette et à l’issue des résultats décider la suspension du paiement’.

    Source : Walf
    Club de Paris – Dette – Equateur – FMI

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