L'actualité de la crise : CHRYSLER FABRIQUE DE LA RÉDEMPTION, par François Leclerc

Billet invité.

Avant d’avoir pris du champ dans sa retraite Suisse de Rolle, Jean-Luc Godard était connu non seulement pour sa lecture boulimique des faits divers de la presse mais également pour son intérêt pour la création publicitaire, un genre méprisé. Il y voyait dans les deux cas une sorte de miroir du monde.

La dernière publicité de Chrysler, le constructeur automobile américain, lui aurait donné si nécessaire raison. Destinée à être diffusée durant la retransmission télévisée du Super Bowl – la finale du championnat de football américain – ce spot de deux minutes tente de prendre appui sur le déclin industriel de la ville de Detroit, la capitale de l’automobile que les Américains ont surnommé Motor City ou Motown, pour vendre le dernier né de la firme, la Chrysler 200.

« Ce sont les feux les plus chauds qui font l’acier le plus dur. Ajoutez-y le dur travail, la conviction et le savoir-faire qui habitent chacun d’entre nous depuis des générations. C’est ce que nous sommes. C’est notre histoire ». C’est en tout cas ce qu’affirme, sur le décor d’une ville dont le déclin industriel est filmé, une voix off que l’on comprend marquée par les épreuves de la vie.

La passion des Américains pour les records en matière d’argent est satisfaite par cette pub qui aurait coûté six millions de dollars, faisant d’elle la plus chère de l’histoire de la télévision, ce qui n’a pas manqué d’être rendu public à son avantage.

L’AFP a interviewé Jeremy Anwyl, un analyste du marché automobile américain, qui a déclaré : « Nous Américains, nous aimons ce message : on peut essayer de vaincre l’adversité. Les gens ont accroché, en pensant au pays et à la façon dont l’économie s’est relancée après sa débâcle ».

Le directeur général de Chrysler, Sergio Margionne, a résumé ainsi le brief qu’il avait donné aux réalisateurs de la pub  : « Ce qu’il y a d’exceptionnel avec ce pays, c’est qu’il a la capacité d’apprendre ».

On a fait beaucoup de cas ces derniers temps de sa renaissance. Le chômage a pourtant atteint au Michigan le taux officiel de 11,7%, contre 9% nationalement. L’industrie automobile américaine employait 1,3 million de salariés en 2000, ils ne sont plus que 700.000. Mais de cela, le spot ne parle pas.

Chrysler a été proche de la disparition et a dû effectuer un dépôt de bilan, recevoir des prêts du gouvernement, subir une restructuration financière et industrielle drastique, puis former une alliance avec Fiat pour survivre. Sa réussite d’aujourd’hui se traduit en profits, mais pas en embauches.

Destiné à vendre son dernier modèle, le spot se termine par la mention « Importé de Detroit ». Qu’importe si la firme a transféré au Mexique et au Canada une part importante de sa production ! Chrysler est aussi une machine à produire de l’idéologie, un produit destiné à vendre aux Américains la croyance en leur rédemption, surtout quand ils sont au fond du panier.

Enjoy America !

134 réponses sur “L'actualité de la crise : CHRYSLER FABRIQUE DE LA RÉDEMPTION, par François Leclerc”

  1. Dans la série Hypocrisie :
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/02/09/les-banques-britanniques-sauvegardent-leurs-bonus-en-promettant-de-preter-davantage_1477673_3214.html
    « Le gouvernement conservateur-libéral démocrate espère que cet accord calmera la polémique sur les bonus des banquiers, récurrente depuis la crise financière de 2008, mais qui a pris une ampleur particulière après l’annonce cet automne d’un plan de rigueur sans précédent destiné à combler le déficit public. »

    Conservateur-libéral démocrate populisto-socialiso-rémanento-capitaliste…
    Et ils fournissent l’eau, le gaz et l’électricité en prime. (time)

    1. YVAN
      coller copier
      Et ils fournissent l’eau, le gaz et l’électricité en prime. (time)

      oui,exact ,j’ai pas le détail mais il est admis que l’eau est additionnée de différents adjuvants comme le Lithium ,le Fluor et je ne sais plus car on sais pas tout.
      Le Gaz est additionner de manière à chauffer moins en consommant +..
      je sais ,j’ai aucuns liens .
      Pour le reste qu’on me jette la 7 èm bière

    2. Les banques vont peut-être investir dans la forêt pour participer à l’effort de relance de l’économie…

    3. « Les banques britanniques sauvegardent leurs bonus en promettant de prêter davantage.
      Le gouvernement conservateur-libéral démocrate espère que cet accord calmera la polémique sur les bonus des banquiers »

      Traduction:

      Les banques britanniques sauvegardent ce qu’ils ont volé à la société en promettant d’en voler encore plus.
      Le gouvernement conservateur-libéral démocrate espère que cette promesse de voler d’avantage calmera la polémique sur les vols précédents.

    4. De nouveau semble se faire ici le procès des instruments au service d’une fin décidément très noire !
      J’ai récemment abordé le sujet du « storytelling » que certains dépréciaient par principe plus qu’en connaissance de cause.
      Effectivement le film de Chrysler est prenant, la musique et les images sont fortes et créent une émotion. Beaucoup de talent au service de la mauvaise cause ? Sûrement, le modèle mis en avant ne semble guère respectueux de l’environnement …
      La rédemption n’est donc probablement pas au coin de la rue avec ces arguments-là. Pourtant la seule mesure sérieuse de cette communication est son impact pas les jugements moraux de certains d’ailleurs pas dans sa cible. Si la voiture se vend, ils auront eu raison sinon, il faudra tenter autre chose. Justement, voici une video d’un entrepreneur qui tente autre chose de bien plus en accord avec des valeurs plus respectueuses que celles présentées dans le film de Chrysler mais qui sait faire usage des outils à sa disposition.
      Ce n’est pas l’outil à raconter de belles histoires qu’il faut incriminer, nous avons tous besoins de belles histoires. Inventons plutôt de meilleures histoires !

    5. Chambaretaud.

      Vous passerez ce message à Bernard :
      http://www.pauljorion.com/blog/?p=21119#comment-147813

      Car habiller le profit sous une couverture de « bien » et dire que les milliardaires sont « philanthropiques », à d’autres, mais pas à moi. L’ écologie aussi est une bonne couverture..

      Cela rejoint d’ailleurs le discours des libéraux qui expliquent doctement que la pauvreté à reculer dans le monde grâce aux subprimes et autres titrisations.

    6. @yvan

      Non seulement à Bernard Mariette bien sûr que je réinvite mais également à au moins une société de micro-crédit pour faire référence à votre lien (si je ne me suis pas égaré). Beaucoup de bêtises ont été dites sur ce sujet-là aussi où les analyses sans être toujours fausses sont souvent bâclées et où l’amalgame tient lieu d’analyse.

      Mais au fait, quel message suis-je sensé leur faire passer ? Que vous n’y croyez pas ? Cela vous regarde mais c’est court. Je suis preneur de réalisations ou à défaut de propositions. Alors avez-vous un message ?

      Cette crise qui fait si peur à nombre de lecteurs ici n’est pas seulement le fait de quelques profiteurs financiers qui servent de boucs-émissaires commodes, elle est peut-être aussi le résultat d’une somme des démissions individuelles râleuses ou résignées.

      Peut-être va-t-il falloir que la mer monte encore un peu plus, que le chômage augmente encore un peu plus à Détroit comme dans la vallée de la Moselle pour que ceux qui ont intérêt à se bouger donnent enfin ce coup de talon qui leur permettra de remonter à la surface ?

      En attendant, si l’on ouvre les yeux, il existe une quantité d’initiatives prometteuses qui n’attendent pas d’être qualifiées de tel ou tel « isme » pour démontrer leur intérêt. Encore faut-il ouvrir les yeux et se départir de ses préjugés.

    7. Chamba.

      Juste deux choses :
      – je suis, manque de chance pour vous, justement un professionnel de l’anti-préjugé.
      Je juge uniquement sur le résultat.

      – VOUS n’avez toujours pas révélé le fond de votre message. Et là, oui, ça me fait un préjugé. Négatif car si l’on a quelque chose à cacher…

      Lancez-vous, mon gars, on vous attend tous ici. A moins que…

    8. @chambaretaud,

      Peut-être va-t-il falloir que la mer monte encore un peu plus, que le chômage augmente encore un peu plus à Détroit comme dans la vallée de la Moselle pour que ceux qui ont intérêt à se bouger donnent enfin ce coup de talon qui leur permettra de remonter à la surface ?.

      Mais bien sûr, car tout le monde le sait, un chômeur c’est quelqu’un qui n’a pas envie de se bouger.

      Encore faut-il ouvrir les yeux et se départir de ses préjugés.

      Un conseil judicieux que vous feriez bien d’appliquer.

    9. « elle est peut-être aussi le résultat d’une somme des démissions individuelles râleuses ou résignées.  »

      La faute des autres…
      Soit, l’ultime argument des libéraux. Soit, ceux qui ont le pouvoir.

      Ca me fait penser à un économiste qui osait écrire que la crise était de la faute des CONsommateurs qui ne consommaient plus…

    10. Les histoires aident l’imaginaire humain à se construire .
      Mais quand l’imaginaire ne sert plus qu’à nier la réalité , il y a danger .

      En fait , la culture américaine intègre la foi comme une évidence .
      La manipulation consiste à jouer sur cette facette culturelle .

      EXTRAIT du super-livre de christophe Salmon
      « Storytelling, la machine à fabriquer des histoires et à formater les esprit »

      « vous croyez que les solutions émergent de votre judicieuse analyse de la réalité observable ». J’ai acquiescé et murmuré quelquechose sur les principes des Lumières et de l’empirisme. Il me coupa :  » ce n’est plus de cette manière que le monde marche réellement .Nous sommes un empire maintenant , poursuivit il , et, lorsque nous agissons, nous créons notre propre réalité. Et pendant que vous étudiez cette réalité, judicieusement comme vous le souhaitez, nous agissons à nouveau et nous créons d’autres réalités nouvelles , que vous pouvez étudier également , et c’est ainsi que les choses se passent .Nous sommes les acteurs de l’histoire (…) Et vous , vous tous , ils ne vous restent plus qu’à étudier ce que nous faisons »

      Ces propos tenus par un responsable politique américain ( sans doute Karl Rove) quelques mois avant la guerre en Irak … »

    11. @ Chris
      Pour les préjugés, on y travaille. Vous avez interprété à votre façon ma remarque sur le chômage cela se passe de polémique en vérité, mais que dire de la mer qui monte ? Est-ce un message politique pour vous ?
      Quand à se bouger, en effet, aujourd’hui est un jour faste merci ! Demain sera un autre jour.

      @yvan
      Si vous voulez, vous trouverez beaucoup de choses ici.
      Mon message est simple. Il y a peu de jubilation à se torturer comme le font beaucoup de gens. Pire, comme le dit Mathieu Ricard, se focaliser sur la crainte (souvent fondée) ou sur « l’intention cachée » et la « manipulation », c’est souvent manquer l’essentiel.
      Le petit jeu des apostrophes masquées sur un média anonyme ne peut que renforcer vos passions tristes comme aurait pu le dire Spinoza, mon gars !

    12. @ Yvan

      Commentez ce que vous voulez mais ne vous adressez pas à moi, cela ne correspond pas à ce que j’écris. Il n’y à pas de sens à poursuivre ce dialogue de sourds.

      Bonne continuation

    13. Chamba, au moins, je vous aurais fait avouer.

      En effet, il vaut mieux que vous arrêtiez ce débat. Il vous est néfaste.
      Et merci pour cette crise dont l’humanité se serait bien passée.

    14. @ béber

      Je vous ai répondu sur un autre fil mais on s’y perd, pour vous renvoyer sur qqs éléments rassemblés ici. Vous verrez comment C Salmon « raconte l’histoire.
      Le storytelling n’est rien d’autre qu’un outil publicitaire mais à la base se trouve le besoin de croire et de se « relier », étymologie souvent admise pour « religion ».
      Bonne soirée

    15. pour Mr Chambaretaud.
      Voici ce que vous transmettez.

      Cette crise qui fait si peur à nombre de lecteurs ici n’est pas seulement le fait de quelques profiteurs financiers qui servent de boucs-émissaires commodes, elle est peut-être aussi le résultat d’une somme des démissions individuelles râleuses ou résignées.

      a mon avis confondre causes (les profiteurs)et effets (les chômeurs)me semble irréaliste.

      Parler de démissions individuelles râleuses ou résignées est une INSULTE envers ceux qui ont servis les « profiteurs » même pas capable de leur inventer une soumission productive si ce n’est que les soumettre à ce genre de discours malsain..
      Bravo YVAN,de tout cœur avec vous

    16. @ chambaretaud

      Le livre de Salmon est passionnant . J’espère que vous l’avez lu , et j’espère que celui aura droit à sa conférence ;-).

      Ceci dit, les critiques ont deux facettes , elles sollicitent la responsabilité de qui l’émet , et l’intelligence de qui la reçoit .

      Que les choses soient claires,contrairement à une critique qui vous a touchée, les conférences genre TED n’ont rien d’un storytelling manipulatoire.
      Même Yvan ne pourra pas contredire qu’elles enrichissent celui qui veut bien partager un peu de la culture de l’autre :-).
      http://www.youtube.com/watch?v=Vz2AwivmuI4

      La question, en vérité, est plus au niveau du bain dans une culture unique , qui dés lors, transforme la culture en machine capable de formater les esprits .

      Car la culture unique produit le pire des préjugés , celui qui est inconscient.

    17. @béber

      Comme je le disais, c’est ici que mon attention a été attirée sur C Salmon. J’attends son bouquin. ce serait en effet drôle de l’inviter. Je souscris à ce que vous dites sur la monoculture.
      Pour ce qui est de TED, seule la forme est contraignante, le fond est vraiment libre. Mais il y a un monde entre apostropher qq’1 de façon anonyme comme ici et se présenter devant une audience physiquement présente et qui peut vous regarder dans le yeux.

      J’ai voulu témoigner ici du vécu d’un TED qui correspond à ce que vous dites d’une histoire qui fait grandir et en plus de ce qu’on y peut trouver ce que l’on n’y cherchait pas, c’est là qu’il faut se départir de ses préjugés.

      Quant à ceux qui me recommandent de bouger, je sais depuis aujourd’hui que notre édition de TED va avoir lieu ! Nous verrons bien alors ce qu’en penseront les participants.

      Merci de vos commentaires, cela rééquilibre !

      Bonne soirée

    18. Béber, je vais devoir t’engueuler.
      Tu vas donc rejoindre la foule de ceux qui ont déjà subit le même sort.

      Comment oses-tu écrire cela sur ton blog :
       » «  »Les prix en France sont aujourd’hui supérieurs de 50% par rapport à l’Allemagne », souligne Sylvain Jutteau, directeur gestion immobilière de Century21 France. En France, le loyer mensuel d’un appartement s’élève, en moyenne, à 585 euros, contre 442 euros en 2001. La crise, provoquant un gel de certains chantiers en 2009, a aggravé la situation. Le nombre de logements neufs a chuté de 30% à 333.000 en 2009, contre 465.000 en 2007. Un effondrement amplifié par les ventes massives des assureurs, qui se sont délestés d’un tiers de leur parc immobilier locatif au cours des quinze dernières années  »

      Je te rappelle que le délit de vérité coûte très cher, ces temps-ci. 😉

    19. @ Yvan le terrible .. .;-)

      Notre milieu social, notre vie , notre culture, nos humeurs du moment influencent nos propos .
      Parfois nous heurtons l’autre sans même nous rendre compte qu’il y a blessure .
      Par méconnaissance , et aussi parce que l’on ne peut pas tout connaitre.

      La petite baffe qui nous a parfois aidé à réagir est pour d’autre la baffe de trop .
      C’est pourquoi il est important de discerner les intentions , au delà des modes d’expressions.

      De ce que je crois comprendre, Chambaretaud évoque la crise du chômage qui touche certains à travers la notion de noyade et de coup de pied qui permet de remonter à la surface . L’image est positive , invite au dépassement .

      Mais est ce ainsi que les choses se passent dans la réalité?

      http://www.youtube.com/watch?v=IQCGYv_20tc&feature=related

    20. @regoris

      Que la mer monte ou que le chômage augmente sont des faits à peu près mesurables et objectifs. Se limiter à dénoncer la crise financière sans pouvoir y faire grand chose est ce qui me semble problématique ici. Point d’insulte ni à la mer, ni aux chômeurs. Vous semblez bien prompts à chercher des boucs émissaires. Mon propos est d’identifier ce qui, au coeur même de la « crise », est aussi opportunité. Signaux faibles. Mise en réseau… voilà mon idée.

      Ce ne sont ni les les « profiteurs », ni ceux qui sont aujourd’hui les mieux protégés qui ont intérêt à réagir, à innover à changer de cadre de pensée. Ce blog me semblait un bon endroit pour essayer. Se contenter de focaliser votre attention sur des constats probablement juste mais exclusivement négatifs ne fait guère avancer, ni grandir. Voilà toute l’étendue de mes « insultes ». Vos interprétations vous regardent.

      J’ai eu cette chance de côtoyer aussi bien des « profiteurs », des « politiques » que des « victimes » des phénomènes analysés ici sous un angle un peu trop spécifique à mon goût ainsi que de nombreux entrepreneurs. Ma conviction est que la grande majorité de toutes ces personnes serait prête à changer mais pas à se mettre en danger. Comment alors déclencher les changements ?

      En comprenant ce qui change déjà ! Et en en racontant l’histoire !

      Les articles de qualité que j’ai lus ici simplifient les choses pour les besoins d’une analyse complexe mais débouchent sur une inquiétude stérile au mieux. Le chemin n’est parcouru qu’à moitié. Une autre approche serait ensuite de mettre en perspective une plus grande complexité encore pour parvenir à des solutions simples sans s’arrêter aux constats. Il faudrait sortir de la recherche de causalités trop simples et du débat qui tourne en rond. Voyez le débat sur le réchauffement climatique: chaque camp a argumenté et sur-simplifié et … la mer monte toujours. Pourtant, le Stockhom Resilience Centre en fait sa thèse: le système planétaire est résilient. Les solutions sont peut-être d’un autre ordre que seulement causales …

      G Soros et L. Santos, Dan Gilbert montrent que les crises financières notamment sont aussi le résultat de défauts de raisonnement provenant de structures mentales inadaptées parfois littéralement archaïques (je n’insulte ici que ces mammifères conçus pour s’adapter à des univers de rareté que nous sommes restés biologiquement et émotionnellement).

      Changer le système financier est une nécessité mais y parviendrons-nous en répétant indéfiniment les mêmes raisonnements ? Avant de vous précipiter sur la première association d’idée qui vous viendra en me lisant comme le feraient les journalistes du 20 heures, prenez le temps d’écouter ce que dit E Berlow ce jeune chercheur écologiste en systémique.

      Comme l’a compris Béber, donner le coup de talon au fond quand on coule est une image qu’utilisent certains psychothérapeutes mais que je détourne en l’appliquant à notre société vieillissante et craintive et non pour accabler les chômeurs.

      Cette crise qui est une facette limitée d’une transformation globale (désolé de paraître ultra-libéral de nouveau mais il faudra toute de même regarder les choses en face) qui touche certes le prix des biens et des services financiers est une crise du lien en général. De nombreux philosophes le disent comme M. Serres et d’autres. Vous en connaissez les facteurs accélérateurs technologiques par exemple. Je ne sais si l’on peut espérer en comprendre tous les mécanismes mais il est essentiel d’agir, c’est-à-dire dans notre société, d’entreprendre.

      Pour les analystes qui peuvent inspirer ces actions nouvelles, je suggère non pas d’abandonner les analyses techniques qui ont cours ici notamment mais de « lâcher-prise » en quelque sorte en acceptant en plus des mises en relations plus improbables, moins directes, moins causales entre diverses disciplines du savoir comme celles citées plus haut. C’est d’ailleurs pour cette raison que je me suis intéressé à Paul Jorion anthropologue-économiste-et ami de Brel !

      Que le ciel des idées vous tienne en joie !

    1. Où l’on peut voir qu’un artiste, même à succès, nous montre quelque chose du monde dans sa pleine réalité.
      Comme chacun qui y a vécu aux US peut l’avoir ressenti, l’énergie humaine, fusion des races, y brûle avec une autre dimension, dans un autre espace.
      Colombine, LA riots, système social catastrophique, 3 millions de personnes sous les verrous…. Amérique, société du vertige, du mensonge idéalisé, du romantisme mièvre de descendants de quakers coincés, de l’efficacité, du Dieu ET, des hispaniques, des extrêmes… tu es longtemps parvenue à nous vendre tes images truquées… mêmes celles de ton crépuscule.

    2. J’adore ce rythme rap en ce moment…ou R&B je n’y connais rien.

      Il a fait des choses avec RIhanna il me semble… il est l’ombre, elle est la lumière. Drôle de complétion. L’ombre aussi puissante que la lumière d’ailleurs.

      Love the way you Lie, sur youtube…

    3. A Lisztfr.

      Pour les musiciens d’aujourd’hui le rap n’est pas de la musique stricto sensu, plutôt une émergence fin 20e s, qui conjuge transe, peintures son, textes révoltes (ou autres) et surtout image.

      La musique est mangée par l’image depuis quelques décennies déjà. On « trempe » maintenant l’image avec de la musique. A l’origine on mettaits de l’image pour vendre, maintenant ils sont indissociables pour ceux qui créent.

      A mon humble avis

    4. @ Mike

      Euh… si, le rap peut-être considéré comme de la musique stricto-sensu par les musiciens. Encore faut-il voir de quel rap on parle. The Roots ou Steve Coleman and The Metrics par exemple, c’est de la musique, que l’on aime ou que l’on aime pas. L’utilisation de samples/échantillons retravaillés pour en faire un instrument dont on joue et créer un « lit » musical pour un MC, c’est de la création musicale.

      C’est le mouvement culturel « hip hop » qui conjugue des disciplines diverses à travers le grafiti, la break-dance, le rap et le DJing, et qui ne doit pas être assimilé stricto-sensu à de la musique, même si les puristes parlent volontiers de « real hip hop » pour distinguer la soupe pop commerciale servie par MTV et les majors des véritables artisans du rap.

    5. A J. ALexandre

      Steve Coleman est un musicien, jazzman dans la continuation de la tradition, absorbeur de tout ce que ses oreilles attrapent et restitué à sa sauce. Bien sûr tout ce qui est son est musique. Du coup le rap aussi. Mais cette expression est encore dans l’époque bénie où elle n’est pas (trop) récupérée par les écoles. N’importe quel gamin avec du taste et du savoir faire peut bricoler un machin d’enfer sur son portable. Pas besoin d’éducation dans une filière musicale traditionnelle. Ce que je voulais dire.

      La forêt autour de ma maison est une grande musicienne, et quand son pote le vent se pointe….

    6. Pas besoin d’éducation musicale pour produire de la soupe. Que la création de beats de qualité soit désormais à la portée de tout le monde est une lubie. Ce qui est vrai, c’est que tout le monde peut désormais produire quelque-chose qui fait « illusion » pour la majorité du grand public aux oreilles formatées par la radio et la télé, car les outils ont atteint un niveau de perfectionnement très avancé. A part le génie d’une poignée d’autodidactes isolés, l’essentiel des producteurs de talent ont une formation musicale solide.

      De par mes activités annexes, je fréquente les forums de compositeurs professionnels comme VI-Control.net, et très régulièrement on nous annonce la fin des haricots car tel ou tel nouvel instrument virtuel à base d’échantillons permettrait de remplacer musiciens et compositeurs, car il devient très facile de composer quelque-chose qui sonne « vrai » ou « authentique ». Les compositeurs professionnels rigolent, car rien ne remplace le talent.

    7. Absolument pas d’accord. De toute façon il y a, comme dans la vie, un déchet énorme.

      L’éducation formate comme chacun sait. A ma connaissance, pas un créateur intéressant ne sort d’un cursus « complets ».
      Une éducation rigoureuses dans un cadre fermé oui, mais pas ces longs cursus absurdes. Tenez : un individu qui en suit un jusqu’à la fin est déjà plombé par le système, la « Hiérarchie », les petits génies qui finissent dans les banques par exemple, les politiques.

      Vous avez une pensée élitiste, qui ne fait pas confiance au gens, probablement parce que le système est comme ça. Idem pour les auditeurs. On se raccroche au rassurant.

      L’éducation peut tout à fait reposer sur des bases simples, le plaisir… et un suivi affectueux.

      Les compositeurs professionels rigolent.

      Qui ça Jean-Michel Jarre ? Vous en connaissez beaucoup qui ne sont pas subventionnés ? Qui ne vivent pas travaillant dans les écoles ?

      « Les leçons ne servent généralement qu’à ceux qui les donnent. » Pierre Dac

      Mais n’est-ce pas ce que je suis en train de faire…..

    8. A ma connaissance, pas un créateur intéressant ne sort d’un cursus « complets ».

      Ca, c’est très présomptueux, car les exemples sont légion…

      Vous avez une pensée élitiste, qui ne fait pas confiance au gens, probablement parce que le système est comme ça. Idem pour les auditeurs. On se raccroche au rassurant.

      Elitiste certainement pas, puisque justement je suis compositeur et n’ai aucune formation musicale ! Raison pour laquelle je suis très bien placé pour identifier les limites à la créativité en l’absence d’une formation qui permet de maîtriser des fondamentaux qui « libérent » précisement la créativité en ne faisant pas de la technique un obstacle.

    9. @Julien : « formation qui permet de maîtriser des fondamentaux qui « libérent » précisement la créativité en ne faisant pas de la technique un obstacle. » : je vous donne mille fois raisons, c’est vrai dans tous les domaines.

    10. Des exemples, des exemples….

      Vous pensez que Stevie Wonder a fait un cursus, ou JS Bach, Prince… et des tas d’autres ?

      Une chose est sûre, nous n’avons pas le même goût.

    11. On va arrêter là Mike, parce que vous commencer à raconter n’importe quoi.
      1/ Vous ne connaissez rien de mes goûts musicaux. Pour ce qui concerne Stevie Wonder ou JS Bach, il va falloir vous lever tôt pour m’apprendre quelque chose.

      2/ Vous prenez des exemples idiots de musiciens et compositeurs qui ont précisement reçu des formations musicales qui leur ont permis de transcender leur art. Wonder en devenant un des multi-instrumentistes les plus complets. Bach, issu d’une famille de musiciens, a suivi l’enseignement de plusieurs professeurs. John L. Nelson a formé Prince : c’était son père et il a co-écrit une grande partie des titres de Prince.

      On arrête les frais ?

    12. @ iGor milhit

      Apollo Brown est un des futurs grands, il a un sens musical très développé, ce qui s’entend immédiatement dans les choix de samples utilisés.

      J Dilla était juste génial. Et on précise tout de suite pour Mike que le papa de James Dewitt Yancey était bassiste de jazz et sa maman chanteuse d’opéra, et que Dilla était batteur, en plus d’une base fertile puisqu’il avait l’oreille absolue.

    13. Julien…

      Vous appelez ça des cursus !!!

      C’en était pas, juste un rapport de maître à élève, je te montre, tu te démerdes, et je t’accompagne… learning by doing

      Renseignez-vous sur l’éducation musicale d’Eminem. Et revisitez deux secondes notre dialogue, pour en voir la continuité et la cohérence.

      Parlons-nous des mêmes mots, avec des sens similaires ?

    14. Julien,

      L’oreille absolue s’apprend, si si…. elle n’est pas synonyme de talent non plu, loin s’en faut….

      Mais bon j’arrête de vous embêter pour un moment, je dois m’en aller.

      Merci pour votre feedback, qui permet toujours de préciser des petits trucs, en tout cas en ce qui me concerne.

    15. @ Mike

      Ah bon, on peut « apprendre » l’oreille absolue ?!? A part 3 zinzins sur le net qui ont plumé quelques rigolos qui aiment avaler des couleuvres, je ne vois pas bien qui se targue d’enseigner aujourd’hui l’oreille absolue. Même la Julliard School est revenue de cette lubie quand les meilleurs spécialistes ont conclu qu’une oreille absolue active était une aptitude rare et très inégalement distribuée, point à la ligne.

      On peut travailler son oreille musicale, jusqu’à un certain degré. On ne peut pas apprendre l’oreille absolue, qui n’est certes pas synonyme de talent, mais pour qui l’utilise de façon adéquate apporte un plus non négligeable.

      Pour le reste, vous parlez de cursus, je parle de formation musicale, vous y mettez ce que vous voulez dedans, je vois à qui j’ai affaire et donc cela ne m’intéresse plus.

    16. Oui, non, en effet, Mike.
      L’oreille absolue n’est pas majoritaire chez les aveugles. Loin de là. D’où, c’est une chose innée.

      Comme quoi, le cerveau est une chose bien plus extraordinaire que nous ne le pensons.
      Et qui, comme la maitrise du climat, par exemple, poussera de plus en plus l’humain a se prendre pour un dieu. Accélérant ainsi sa déchéance.

      Maintenant, entrer dans le débat très difficile de l’inné et de l’acquis est aussi délicat que d’entrer dans le débat que je viens de faire ce week-end avec un ami sur la « prédestination »…
      On s’est partagé un tube d’aspirine en fin de soirée et pas seulement à cause de l’apéro.
      Un doute m’habite : nos épouses doivent nous trouver barbants. D’ici qu’elles préfèrent qu’on aime le foot…

    17. Mon cher Julien,

      C’est pas que j’aime tant que ça avoir raison mais ça commence a y ressembler.

      Cette histoires d’oreille absolue je pourrai vous en parler des heures. Il existe plusieurs méthodes pour l’acquérir, c’est du travail, oui oui.. après c’est une question de vitesse de corrélation par l’oreille relative. Chez les russes, après la puberté, on apprend à se baser sur la plus basse note chantée et on reconstruit ensuite, bref il faut un point fixe. Beaucoup ont une oreille « absolue » comme moi, simplement parce qu’on a un acouphène, qui se trouve être une fréquence qui ne change pas (pour moi autour des 12 000 herz , une reconstruction tonale est ensuite facile.. la tonalité étant en elle même une tricherie, par parenthèse.) Mon gd-père avait l’oreille absolue, pas eu le temps de lui demander comment il faisait..
      Et puis il y a les chinois et les viets, les seuls parlant une langue tonale, on trouve plus de gens avec l’oreille absolue en leur sein. Le fait d’avoir des quarts de ton dans l »intonation les y aide. Ils sont SENSIBILISéS à la chose….. mais bon j’arrête là, je deviens brise-burne.

      Des heures je vous dis..

    18. beaucoup de gents on des dons musicaux ou autres.
      Mais cela ne SUFFIT pas,voila ce que voulait dire je sais plus qui.

      Canaliser,sublimer,des efforts pour comme une pierre précieuse la mettre en valeur,voila .

      Si simplement avoir l’oreille est suffisant pour certains,je doute ..
      amicalement
      rego

  2. Ce n’est ni plus ni moins que de la propagande. Est-ce que cela peut engendrer autre chose qu’un énième gain de temps ?

  3. Ce qu’il y a d’exceptionnel avec ce pays, c’est qu’il a la capacité d’apprendre

    Qu’ont-ils appris depuis le début de la crise au juste?

  4. Cette pub est quand même très crépusculaire… voire inquiétante. Le poing d’acier me rappelle les cariatides de pierre de l’avenue Marszalkowska, à Varsovie, l’art communiste. … le reste donne l’impression d’une fin de règne comme Berlin en 45. Froid, vide, désespéré… hallucinant. La salle d’opéra est vide, les spectateurs sont partis, il reste le minimum ! C’est une pub ou un avis de décès ?

    1. Ci-gît le remue-méninges d’une imagination grotesque dans une gueule simiesque. Fin. Imaginez maintenant.

    2. ces publicitaires ne seraient-ils pas des « extrème-optimistes »?

      Ils sautent de la falaise sans parachute croyant qu’ils ont des ailes!

      Le plus dur n’est pas la chute, mais l’attérissage.

    3. Si Chrysler cherche à renégocier le prêt concédé par les gouvernements Américain et Canadien (qui lui a couté la bagatelle de $1.2 milliard en intérêts, transformant un profit opérationnel de $600 millions en une perte séche de $600 million), il vaut mieux qu’ils fassent une pub authentiquement désespérée.

      D’autant plus quand on sait que Marchionne est pris dans une polémique pour avoir qualifié les taux d’intérêts qu’il considère exorbitants de « shyster rates » (expression antisémite).

      Vendre des voitures n’est peut être pas l’objectif premier de cette publicité…

    4. Je me demande bien où vous allez pêcher ce « désespoir » ! Opéra vide ? Vous n’êtes jamais rentré dans une église vide pour vous y recueillir, pour y trouver le silence ? Et habité d’un chœur de gospel, cet opéra, c’est donc vous qui faites le vide. Non, cette pub est tout simplement vulgaire, parce qu’elle cherche à se rehausser par des emprunts de clichés culturels : l’opéra et son chœur donc, (où l’on entre pour y trouver la beauté, « keep Detroit beautiful »), la patineuse au style classique, les ouvriers mis en peinture qui font penser à Van Gogh et ses prisonniers, etc. Vulgaire parce qu’elle veut faire croire que l’excellence de leur bagnole est du même ordre que l’excellence culturelle, alors qu’elles sont antithétiques.

  5. Etrange … ça sent la fin d’Empire. Ce qui est frappant c’est que ça commence avec des sculptures néoclassiques aux relents totalitaires. Un poing fermé sculptural, symbole de puissance, mais bizarrement avec l’avant-bras tranché, une fresque sociale à la gloire du labeur prolétarien US pour en arriver à la voiture de Batman. On ne sait si cette grosse bagnole ( ils n’ont décidément rien compris par rapport à la crise écologique ) est le symbole du patron capitaliste ou bien celle de Satan arrivant dans la ville déserte & sinistrée. On est étonné quand un jeune skater sort de la voiture visiblement très dépité. Quelle est celle salle vide où un chœur chante pour un public absent ? Pourquoi le jeune type a rendez-vous là dans une salle de concert pour vendre une énième bagnole ? Les clients ne semblent pas être au rendez-vous. Le mec s’est trompé de concessionnaire et le consommateur culturel s’est barré depuis longtemps. Vient -il pour la répétition avant la générale ? Pense t-il rejoindre le chœur implorant avant la révolution démocratique américaine qui balayera toute une civilisation du gâchis économique & humain ?  » Les clichés sont fatigués  » , tel pourrait être en substance le message de cette pauvre campagne de communication poussive. Un record dans son financement ? 6 millions de dollars pour ça ? Et bien moi je connais des vidéastes plus talentueux qui auraient fait mieux pour un smic ! Toujours aussi à côté de la plaque ces étazuniens… Ils ne veulent rien lâcher de leur démesure de consommation inepte et s’imaginent toujours être les rois du pétrole. Paradoxalement ça sent  » le peak oil  » à plein nez ce film et la bagnole semble plutôt être couleur de mazout qu’autre chose. La petite mouette qui en sort a vraiment l’air malheureuse. Elle est blanche et ne marche pas dans la rue. A croire que les Afro-américains ne peuvent pas se payer de Chrysler puisqu’on les voit, eux, se déplacer à pieds ou faire la circulation – Même bien sapés, ils n’ont pas assez de tunes pour s’en payer une. Seule le fils à papa à plume d’oiseau blessé, a encore le permis de conduire. Même le cliché discriminatoire semble éculé. Je remarque qu’ il n’ y a pas de sang sur le siège avant . Pourtant les guerres US du pétrole ont fait déjà plus d’ un million de victimes civiles. Mais tout ça c’est trop loin, c’est dans les pays chauds. Détroit n’y est pour rien.

    1. Si le cachet de Eminem s’élève à 5,5 millions, ce serait compréhensible…

      …enfin, point de vue « prix du machin ».

    2. 6 millions de dollars pour ça ? Et bien moi je connais des vidéastes plus talentueux qui auraient fait mieux pour un smic ! Toujours aussi à côté de la plaque ces étazuniens…

      6 millions de dollar n’est bien evidemment pas le coût de production de cette pub.

      Fox, qui diffuse le superbowl prend entre 2,8 et 3,5 million pour un spot de 30 secondes. Cette pub durant 2 minutes il n’est pas étonnant qu’elle ait couté au moins 6 million rien qu’en droits de diffusion.

  6. C etait alors dans une « Oldsmobile » ; dans le film « A bout de souffle « , de Godard donc: (Belmondo )« Il croit qu’il va me doubler celui-là avec sa Frégate à la con… Comme disait le vieux père Bugatti, les voitures sont faites pour rouler et pas pour s’arrêter » .

    Fiat lux, et lux fit.
    Après les photons et l ondulatoire ; le crépusculaire Motown et l avenir de ses tôles ondulées ! 🙁

  7. Décidément… Après Dieu qui rate une marche, voici la rédemption à la chaîne ! Les Américains seraient-ils plus proches que nous du paradis ? Ca pourrait expliquer pourquoi on se sent plus proche de l’enfer partout ailleurs.

  8. C’est un détail : Sergio Marchionne, qui nous vient de FIAT, et qui accessoirement fait aussi partie du Conseil d’administration de l’UBS.

    Pour le reste c’est bien ricain: le spectacle doit continuer, même s’il en devient sordide.

  9. Pétrole : l’Arabie Saoudite n’aurait plus rien sous le pied.

    WikiLeaks cables : Saudi Arabia cannot pump enough oil to keep a lid on prices.

    US diplomat convinced by Saudi expert that reserves of world’s biggest oil exporter have been overstated by nearly 40%.

    The US fears that Saudi Arabia, the world’s largest crude oil exporter, may not have enough reserves to prevent oil prices escalating, confidential cables from its embassy in Riyadh show.

    The cables, released by WikiLeaks, urge Washington to take seriously a warning from a senior Saudi government oil executive that the kingdom’s crude oil reserves may have been overstated by as much as 300bn barrels – nearly 40%.

    Article original en langue anglaise :

    http://www.guardian.co.uk/business/2011/feb/08/saudi-oil-reserves-overstated-wikileaks

    Info signalée par le site auxinfosdunain.blogspot.com

    1. Cela confirmerait que nous avons 10 ans de consommation mondiale (300 milliards de barils) en moins et qu’un Shutdown non anticipé se rapproche dangereusement. Attendons-nous à d’autres révélations fracassantes mettant en lumière les réserves toxiques.

      Je propose que l’on mette notre société à l’épreuve via des stress tests dignes d’intérêt. Pas du pétrole pendant un semaine sauf pour les structures vitales et puis le grand débriefing. On aurait beaucoup à apprendre de ce genre d’initiative et cela aurait le mérite de permettre à tout le monde de s’impliquer dans la réflexion sur son avenir, et peut-être de redonner un souffle à la démocratie.

    2. Pas du pétrole pendant un semaine sauf pour les structures vitales et puis le grand débriefing.

      oui, ça, c’est une excellente idée !
      mais, structures vitales = pompiers et SAMU …

      et, certainement pas voitures de course, et voitures officielles …
      à pied, les sinistres, mieux encore en metro, au milieu des gueux !

  10. On dirait que le message vient de l’au-delà. Ou parlant de ce qu’étaient les américains.
    Etrange.
    Comme si le spectacle tournait encore, un manège à vide, aucun spectateur.

    On est loin, très loin, de la rage d’un ‘Born in the USA’, alors même que les américains sortaient tout juste de la guerre du Vietnam.
    Avec cette capacité phénoménale, artistiquement (que n’a pas eu par exemple la culture française après la guerre d’Algérie) à ouvrir les plaies et à les faire suinter à gros flots, pour faire jaillir le pus.
    Et purifier au fer rouge.

    En quelque sorte, cette Amérique est morte. C’est triste.

    Mais quel fuc…. morceau.

  11. Pour revenir à l’analogie entre la fin de l’empire soviétique et la fin de l’empire américain, ce spot de pub transpire bien la propagande.

  12. Excellent. C’est un peu leur débat à eux sur l’identité nationale (écouter à ce propos ce qu’en pense Michel Serres : http://www.youtube.com/watch?v=Lgi9TDElF68) !

    Alors que nous, on a largement dépassé ce stade ! La preuve : on se demande aujourd’hui si on prend les mêmes et on recommence, ou si on prend les mêmes et on recommence ! Il nous faut une lune pour que nous puissions contempler le doigt.

    Bonne journée

    1. Décalage :

      J’ai entendu Serre dire : « Si le ridicule tuait, les USA se seraient effondrés sur eux-mêmes depuis longtemps »

      Juste histoire de faire antithèse à ce clip

    2. @Fab
      Sincèrement, je préfèrerait qu’on prenne les mêmes et qu’on recommence, même si, je dois l’avouer, prendre les mêmes et recommencer m’attire aussi…mais un peu moins…quoi que…

  13. Citation de Zébu

    « Avec cette capacité phénoménale, artistiquement (que n’a pas eu par exemple la culture française après la guerre d’Algérie) .. »

    Et le déserteur de Boris Vian ???? Je suis sûr qu’en cherchant bien on trouvera sous la censure de l’époque quelques perles, peut-être moins Rock mais tout aussi indignées.

    Bonne journée à tous

    1. Bien l’un des rares …
      Quand à la production cinématographique, en comparaison de celle concernant le Vietnam, pas de comparaison possible (en dehors de ‘l’ovni’ « La Bataille d’Alger »).

    2. Quand à la production cinématographique, en comparaison de celle concernant le Vietnam, pas de comparaison possible (en dehors de ‘l’ovni’ « La Bataille d’Alger »).

      C’est vrai ! sans aucun doute !

      Mais, quelle leçon en ont-ils tirée ? Il faut se souvenir qu’il y avait une forte opposition de la population américaine à la guerre du Vietnam ! manifestations, protest song …musiciens et intellectuels engagés …que c’était peu après la lutte pour les Droits Civiques !
      Strictement rien à voir avec la population actuelle !
      Il faut cesser de voir les USA avec les yeux de Chimène !
      Regardez comment population et Congrès ont réagi lors de la décision de la Guerre d’Irack !
      Aveuglement; perte du sens critique, perte de la liberté même de la presse démocrate …
      Les consuméristes forcenés sont devenus des totons mus par d’obscures forces ( tea party ) à ce jour…et aucune remise en question de leur système !
      Je me demande bien qui sont les plus archaiques actuellement !

  14. Chrysler porte quand même une « vraie » belle histoire à l’américaine : celle de sa faillite en 1978 et l’arrivée aux commandes de Lee Iacocca. Le salaire de ce dernier fut fixé à 1 dollar symbolique, mais il bénéficia des premières stock-options de l’Histoire. Ayant redressé la firme, Iacocca devint très riche. Et adulé. Depuis lors, la distribution de stock-options se fait avec moins de discernement…

  15. Pour ceux qui ne s’en seraient pas encore aperçu, j’adore les paradoxes. Celui-ci est particulièrement savoureux: Comment une firme en dépôt de bilan peut-elle se permettre de financer le spot de pub le plus cher de l’histoire de la télévision sans se faire éviscérer dans la seconde qui suit par ses créanciers?

    Par ailleurs, ce genre de chiffres me laissent toujours aussi dubitatif: Il serait intéressant de décomposer dans le détail un tel budget pour tenter de voir quelle est la part de valeur ajoutée réelle d’une telle production, et quelles sont les parts de spéculation ou d’accaparement.

    Une réplique du film Independance Day (de Rolland Emmerich) pour illustrer l’idée qui m’anime:

    Vous ne croyez quand même pas qu’ils dépensent 50 mille dollars pour un marteau

    En effet sans même invoquer la grosse artillerie financière que suppose la diffusion d’un spot de pub pendant le superbowl, qui à elle-seule illustre sans doute parfaitement la maladie spéculative de notre époque, j’ai par ailleurs dans l’idée que la plupart des chaînes de productions sont contaminées par ce travers, plus particulièrement dans les métiers d’art où, plus que nulle part ailleurs, la valeur d’un produit est foncièrement et irrémédiablement subjective. Ne serait-ce que le différentiel entre les coût de productions des équipements utilisés et leur prix à l’achat aurait sans doute de quoi laisser songeur… L’art de la comptabilité d’entreprise, ou comment jongler avec des taux de marge des plus modestes aux plus extravagants…

    1. Dans la série médias consternants, je viens d’entendre la fin d’émission de Giordanno sur France Inter ce matin… Quel feu d’artifices! Une émission sur le micro-crédit, avec l’aimable participation d’un représentant de l’ADIE

      Durant les 5 dernières minutes, un festival surréaliste parvient à mes oreilles: Le dernier auditeur à pouvoir intervenir par téléphone dans l’émission rappelle les conditions tout à fait drastiques faites aux clients de ce genre d’établissement (ce qui est bien naturel pour une clientèle qui présente tous les symptômes du syndrome subprime), et son interlocuteur de lui répondre le plus tranquillement du monde que c’est bien normal, puisque l’ADIE emprunte elle-même son argent à des banques, et qu’un défaut de son client la mettrait en délicatesse avec son débiteur…

      Sonnette d’alarme n°1: On apprend ainsi que cet organisme de micro-crédit, nouveau né post-apocalyptique de la Grande Crise, en ignore les plus élémentaires enseignements, et choisit ainsi d’incarner un maillon supplémentaire dans la chaîne déjà trop longue des défaillances potentielles… Les visionnaires garderont pour leur part à l’esprit que les termes de nano-crédit et de pico-crédit ne sont pas encore usités, ce qui laisse encore de belles perspectives d’innovations en la matière…

      Quelques formules de politesses plus tard, la conclusion de la présentatrice, prodigieuse:

      Et bien Mr, je crois que vous avez su nous convaincre ce matin qu’un capitalisme à visage humain était possible…

      et son vis-à-vis de fanfaronner:

      Oui, répondre à ce genre d’objection était simple…

      Tu m’étonnes…

      Sonnette d’alarme n°2: La présentatrice de l’émission se présente ainsi sous le visage d’une défense presque militante du capitalisme à visage humain, cette tarte à la crème qu’on ne croyait possible que dans les interventions d’une paternaliste bienveillance d’un Jducac en terre païenne

      Dangereux, car cette émission se montre parfois sous un aspect bien plus critique pour ne pas dire plus pertinent de la société de consommation, si bien qu’on aurait été tenté de la considérer pour une prescriptrice valable. Que nenni, ce n’est pas encore grâce à cette émission là qu’on pourra retrouver une confiance assurée dans nos médias…

      (NDLA: Tous les termes en italiques sont à lire sur le mode de l’ironie aigre).

    2. @ Dissonance :
      « nouveau né post-apocalyptique de la Grande Crise ». Pas vraiment. L’ADIE a été créée en 1989.
      Elle pratique des taux d’intérêts à la limite de l’usuraire (10%), qu’elle légitime par le fait qu’elle emprunte aux banques et qu’elle a des frais.
      Sauf que d’autres IMF pratiquent d’autres taux, bien moindres …
      Dans les pays du sud, la réponse est que le taux (parfois équivalent à 20% mensuel) est … inférieur au taux d’intérêt journalier des usuraires !
      C’est sûr, il y a toujours pire.
      http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/01/11/microcredit-miracle-ou-desastre-par-esther-duflo_1290110_3232.html
      Ceci dit, il ne faut pas se leurrer : toutes ont des partenariats avec des banques (ou en sont même issues, comme Parcours Confiance avec Caisse d’Epargne).
      Sauf sans doute les caisses municipales de solidarités ou les CCAs en direct.

      Décidément, difficile d’éviter les banques, même et surtout dans le micro-crédit.

      PS : une autre possibilité. Le micro-crédit ‘direct’, de particulier à particulier (‘P2P’). Cf. babyloan, qui vient d’ailleurs d’avoir le droit d’intervenir en France, en partenariat avec … l’ADIE.
      Eh oui.

    3. Dissonance.
      Oui, MAIS…

      TOI, tu as la pertinence de voir la perversité du message publicitaire. Mais combien sont comme toi..??
      J’ai eu, jadis, un cours sur les contrats de franchise. Incroyable. Le piège à alouettes est une aimable plaisanterie à coté.

      ET, il y a tout de même de l’espoir, malgré tout.
      Dans un sondage il y a environ 6 mois, les Français ont jugé que les commerciaux n’aidaient en RIEN dans un achat. Bien au contraire.
      Il y a donc un esprit critique qui se développe et qui oblige le monde financier a être encore plus pernicieux.
      Sauf que la trop grosse manipulation a ses limites. Ca se constate tous les jours.
      Et tous les psychologues du monde connaissent le phénomène.

      Pour l’ADIE, je me suis retrouvé à discuter avec un de leur « conseiller ». Le pauvre gars est devenu pâle lorsque je lui ai dit que son taux devait être renégocié…
      Et est devenu vert lorsque je lui ai dit que s’il fallait un cautionnement, je pouvais tout autant emprunter à cette personne.

    4. @Zébu

      Je me demandais qui allait me corriger 🙂

      Quel dommage qu’un système d’édition des commentaires ne soit pas encore implanté sur ce blog, j’aurai volontiers corrigé cette coquille dès que je m’en suis aperçu. D’ailleurs pour le lecteur pointilleux j’ai cru en voir une ou deux autres dans ces deux commentaires… Je ne devais pas avoir les yeux en face des trous quand je les ai écrits 🙂

      Sur le fond on en revient à ce qu’on a déjà dit il y a un petit bout de temps: Dans la mesure ou l’économie est un réseau fermé, l’exigence éthique est un leurre. Au totalitarisme(*) a-moral de l’économie actuelle on ne peut opposer qu’un autre totalitarisme, moral celui-là.

      (*) Totalitarisme dans le sens où le système ne peut être moral « par endroits »: Soit il l’est totalement, soit il ne l’est pas du tout, du fait d’un mécanisme de contamination de proche en proche: Lorsque j’ai évoqué cette idée la dernière fois, j’ai pris l’exemple d’une association pacifiste contractant un prêt auprès d’une banque dont l’un des actionnaires est une entreprise d’armement. Il me semble toujours valide.

    5. Et est devenu vert lorsque je lui ai dit que s’il fallait un cautionnement, je pouvais tout autant emprunter à cette personne.

      Alors là, excellent !!
      Trés bonne idée !

  16. 6 000 000 de dollars une pub pareille c’est en fait sa seule publicité et la seule chose intéressante (si l’on peut dire ) qu’on peut voir dans ce film pompier esthétisant l’horreur économique. Mais l’essentiel de ces millions sont certainement passés en salaire de la vedette.

  17. Magnifique!

    Un subtil mélange de stakhanovisme et de méritocratie recyclée par l’ultime ange rebelle -corrompu par l’argent et la propagande à laquelle son existence participe- capable d’incarné le rêve américain ou l’american way of life; mais au service de la promotion d’un nouveau produit: le cauchemar américain, l’american way of death, « et c’est ce que nous faisons » , et ils en sont fiers, et cela pourrait presque faire des jaloux.

    Pour prolonger cette logique et vendre le monde de demain, je propose la création d’un clip mêlant la sueur et la mort des esclaves qui bâtissent Dubaï au luxe de palaces vertigineux et vides appartenant aux « élus », aux « héros » du modèle dominant tels que Beckham ou Ben Ali.

  18. Le soleil se couche aux US quand il se lève au Moyen-Orient.
    Mais les US rebondiront, ils en ont la volonté et surtout le terreau : La Valeur du travail … et oui, le soleil se lève toujours et toujours le lendemain !

    1. Tu trouves aussi, Etienne. Ca me rassure. 😉

      Mais c’est aussi un peu cela qui fait leur force : même en cas de crise économique mondiale, il faut trouver des arguments publicitaires prouvant que c’est de la faute des autres.

      Il est des combats d’arrière-garde qui sont aussi beaux que le baroud d’honneur.
      Notes, quand le combat atteint l’arrière-garde, c’est que ça sent mauvais, un peu, quelque part…

      Je fais dans le cartésien, ces temps-ci 🙂
      Certainement une envie de retrouver certaines valeurs vraies, peut-être.
      Comme dit Béber : va sovair…

  19. En France 2 décrets préparant le terrain de l’exploitation (notez: gaz naturel)

    5 janvier 2010
    JP Morgan Markets Limited (JPMML) pourra exercer l’activité de fourniture de gaz naturel
    http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=3F48C6B8F18D8D400D75D5026408069A.tpdjo07v_1?cidTexte=JORFTEXT000021747111&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id

    19 janvier 2010
    Goldman Sachs International (GSI) pourra exercer l’activité de fourniture de gaz naturel
    http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000021755734

    Depuis 2 ou 3 ans j’ai vu des balafres apparaitre dans les coins naturels où j’avais l’habitude de me balader,
    comme le sud du Luberon (Grambois), le nord d’Aix en Provence (Les Milles, Rognes, Saint Cannat), le nord de Montpellier, etc.
    Je me demandais alors, pourquoi on installait des tuyaux métalliques jaunes comme cela un peu partout dans la campagne!
    Voilà la réponse: gazoduc basse pression pas pour de la distribution mais pour relier des puits de production.

    1. Qui sont les traitres qui ont autorisé cela ?
      Le sous-vers-rien, un sinistre de l’environnement, mais encore ?

      Qui nous vend à la découpe ?

  20. Ah ! Toujours essayer de faire mieux pour profiter mieux !
    Après les « super », « hyper », « giga » à beaucoup de sauces, voici bientôt sur vos écrans et sur votre lieu de travail le nouvel objectif des profiteurs: l’hyper – compétitivité. Morfler plus pour claboter plus. Je vomie ces politiques.

    1. Ecoeurant. Et le mot est faible.
      C’est malgré tout dans la droite ligne du maquillage qui nous a déjà été servi sur les paradis fiscaux.
      Cela va faire monter un peu plus la pression des Britanniques. Seul aspect positif.

    2. En complément au lien transmis par Sarkobandit :
      Iles Turques et Caïques – 02.06.2010 :
      « (…) les économies des Îles (…) Turques et Caïques sont parmi les plus florissantes (…) du monde, et le niveau de vie par habitant y est extrêmement élevé, grâce au secteur tertiaire et aux activités financières.
      (…) ces îles sont très proches des Etats-Unis, non seulement par la géographie, mais aussi du fait de la « dollarisation » de leurs économies.
      Ces signatures
      [lutte contre les paradis fiscaux] ont permis aux (…) Îles Turques et Caïques de quitter la liste grise de l’OCDE et d’intégrer la liste blanche des Etats coopératifs.
      (…) Il est vrai que la France est présente au travers de ses établissements bancaires dans ces îles. »
      http://www.assemblee-nationale.fr/13/rapports/r2569.asp

  21. Mr Jorion , merci beaucoup pour cette video (publicité) stupéfiante surtout venant le la part des constructeur americains………….

    en la visionnant j’ai eté frappé par l’atmosphere que la pub dégage…..

    -Pauvreté , Saleté , tristesse , tout est froid et délabré ……….. comme Lisztfr a magnifiquement résumé

    Cette pub est quand même très crépusculaire… voire inquiétante. Le poing d’acier me rappelle les cariatides de pierre de l’avenue Marszalkowska, à Varsovie, l’art communiste. … le reste donne l’impression d’une fin de règne comme Berlin en 45. Froid, vide, désespéré… hallucinant. La salle d’opéra est vide, les spectateurs sont partis, il reste le minimum ! C’est une pub ou un avis de décès ?

    Ca signifie que les americains ont presque tout perdu………

    La pub joue leur derniere carte qui est la FIERTE

    quand on a tout perdu ils ne nous reste plus que la fierté…………

    c’est le message le la pub……..

    1. Je ne l’avais pas remarqué, et je crois comme vous que la prise en compte de l’activité financière dans le calcul du PIB et de la croissance accrédite l’idée d’une reprise dont on ne sait plus ce qu’elle veut dire. Ce que l’on appelle désormais la croissance sans emploi !

      Mais la recherche d’un indice parfait de la mesure de l’activité économique me semble toute aussi vaine. Le BDI en est l’exemple. Non pas qu’il soit faux en soi, mais en raison des pièges de son interprétation.

    2. Je suis d’accord avec vous : il faut être prudent dans l’interprétation. Mais il a trois ans, le BDI était tout de même à près de 12000 points.

    3. François on ne comprend pas ce que « reprise » veut dire de la même façon selon qu’on est Christine Lagarde ou chaussette .

  22. La rédemption peut aller plus loin encore:

    « Avec l’apparition d’une nouvelle technique de forage, les Etats-Unis pourraient inverser la tendance de ces 23 dernières années qui ont vu décliner la production de pétrole sur le territoire américain.

    Les compagnies pétrolières sont en train d’investir des milliards de dollars pour obtenir les droits d’exploiter de nouvelles sources de pétrole à travers les Etats-Unis. D’ici 2015, les analystes estiment que les nouvelles exploitations pourraient être en mesure de fournir jusqu’à deux millions de barils par jour, soit plus que la production actuelle du Golfe du Mexique. Elles permettraient de fournir de 20 à 40% des besoins énergétiques du pays.

    C’est la nouvelle méthode de forage qui vient d’être développée qui permettrait de tels résultats. Et c’est cette même méthode qui fait actuellement réagir les écologistes en France. Il s’agit de forages horizontaux à travers la pierre. De l’eau, à très haute pression additionnée de sable et de produits chimiques injectés dans le trou réalisé, permet de briser la roche et de capter le gaz qui s’y trouve emprisonné.

    Il était jusqu’ici impossible de récupérer par la même méthode le pétrole lui aussi présent dans les sols. Mais les compagnies, en utilisant différents produits chimiques et d’autres procédés, devraient être en mesure de récupérer le précieux or noir. Avec cette découverte, les zones de forage devraient se développer un peu partout sur le territoire américain dans les 18 prochains mois.

    Les Etats-Unis ne semblent pour le moment pas aussi préoccupés que la France des conséquences environnementales désastreuses de cette industrie. L’Agence de protection environnementale avait déjà statué en 2004 sur ce type de forages en les jugeant conformes indique l’Associated Press.

    Outre le gaspillage phénoménal d’une eau qui se fait de plus en plus rare sur la planète, les nappes phréatiques se retrouvent polluées et l’eau devient absolument impossible à utiliser à cause des produits chimiques employés.« 

    1. Des tentatives de la dernière chance fleurissent au quatre coin du globe (comprenez ce que vous voulez). On en arrive même à rêver que la banquise disparaîsse le plus vite possible, banquise qui est précisément menacée par notre conosmmation excessive d’hydrocarbures. En cherchant on pourrait presque y trouver de la cohérence. Il est pas beau l’animal fou ?

  23. Le billet me semble confondre rédemption et renaissance , le Christ et le Sphynx .

    Ou en tous cas , le Christ qui se sacrifie pour  » racheter » l’humanité , avec l’humanité qui peut renaître à travers lui par le baptême ou la confession.

    La dernière Chrysler n’a pas franchement une tête d’hostie .

    Il faudra aux USA passer par une autre forme de purgatoire pour échapper à l’enfer .

    Seul Dieu est amour et son fils n’aimait pas trop les marchands .

    La femme ausi est amour , tant qu’elle ne tombe pas amoureuse de sa carte bleue .

    1. N’ayant pas suivi les cours de catéchisme sur les bancs de la communale, ni plus tard de ceux de théologie à la catho, je m’en suis tenu à une définition très élémentaire de la rédemption mettant l’accent sur l’aspect divin du mystère du salut de l’homme.

    2. Juan, excuses-moi de te demander pardon, mais l’histoire de chasser les marchands du temple fut tout de même une sacré opération publicitaire.
      Dans la série manipulation de foule, on a certainement jamais fait aussi bien depuis 2010 ans.
      Coté fric, je parle. Pour les autres aspects style « âme », là, on dépasse l’entendement.
      Comme disait mon défunt beau-père:  » on doit être vachement bien bien là-bas car personne n’est jamais revenu. »

      Pardon Jérémie.

    3. La femme ausi est amour , tant qu’elle ne tombe pas amoureuse de sa carte bleue .

      Tout ce qu’elle désirait en fait c’est que ma carte bleue puisse mieux la protéger, hélas la crise dans le monde prenait de plus en plus une telle ampleur, que personne ne pouvait alors plus vraiment appeler cela de l’amour, tout ce qu’elle désirait en fait c’était les plaisirs que l’argent pouvait encore leur procurer, moi bien sur je ne comptais plus trop alors pour elle, encore plus à travers ses nouvelles copines de travail, qui n’en pensaient pas moins qu’elle gagnait-il au moins suffisamment d’argent pour te mériter, pour te rendre réellement heureuse dans la vie, non bien sur que non avec moi elle n’aurait jamais pu monter en fait au septième ciel gratuitement.

      Fille chanceuse garçon malchanceux, ce n’était pas vraiment ma malchance dans les affaires qu’elle recherchait mais bien plus les frissons qu’un autre banquier fortuné et bien peu scrupuleux pouvait encore lui apporter au quotidien et avec son argent, avec bien peu d’argent on ne peut bien sur établir de meilleurs rapports de confiance et de sécurité, faut vivre alors avec son temps ou avec la bourse, si je recevais quand même de temps en temps une petite carte postale venant des paradis fiscaux comme pour les chiens, fallait voir aussi la belle mère, et après on vient me dire que je n’ai vraiment aucune raison de m’en lamenter.

    4. @Jérémie :

      Je compatis . Je n’ai pas eu à souffrir ce martyr quant à moi , car j’ai épousé une auvergnate qui est mon Jducac personnel .

      @ François Leclerc :

      Mes propres études théologiques se sont arrêtées lors de ma première communion . Ou plutôt un an après , lors de ce que l’on appelait le renouvellement . Il fallait se confesser , et à la grande stupéfaction du brave père , j’ai confessé que je ne m’étais jamais confessé , ce qui parait-il était une première pour un ancien premier communiant ; il était assez futé pour en rigoler ; je n’ai plus revu un prêtre depuis , mais beaucoup de mes amis ( ou ex conquêtes , mais c’est bien loin ) qui m’affirmaient qu’on « me donnerait le bon dieu sans confession  » , ne croyaient pas si bien dire . On m’avait donné le bon dieu sans confession .

      Mais jamais de Chrysler .

    5. Vous avez de l’avance, je ne suis même pas arrivé au baptême !

      Tant pis, car

      … »on ira tous au paradis, même moi

      et tous les voleurs
      …tous les bandits … »

      Mince, il va falloir s’infuser les banksters !
      Sans moi !

  24. Complètement en dehors du sujet, et vu la situation au Royaume-« Uni », l’Ecosse devrait faire sécession dans l’année qui vient.

  25. La toute première image le dit : nous pénétrons dans un lieu. Nous y entrons maladroitement. Les images tremblent, la contrée n’est guère hospitalière. Âpre avant tout. Mais nous y sommes entraînés. Nous ne traversons pas le lieu, nous y tournons, les yeux levés comme ceux d’un enfant étourdi dans un puissant manège. Les yeux d’un visiteur impatient et maladroit : plans cut, zooms, bougés, flous, mises au point… Ce sont des images volées.
    La virée se déroule sur plusieurs heures. Nous ne traversons pas le lieu de part en part, mais allons vers son centre – une origine – et traversons du temps : nous revenons sur l’histoire, une histoire douloureuse ayant laissé des traces. Nous passons ainsi du jour à la nuit, caméra en contre-plongée, jamais à hauteur d’homme, ou presque : nous visitons une ville à elle seule un monument. Nous ne voyons pas de gens y vivre. Et cependant quelqu’un est là : le conducteur à nos côtés, que nous voyons peu à peu apparaître. Et le voyant apparaître, nous comprenons que tout à l’heure nous voyions à travers les yeux d’un autre. Ou plutôt que nous allions de l’un à l’autre : de l’intériorité (celle du personnage) à l’extériorité (celle de la ville). Ce que nous voyions dehors, nous aurions pu le voir dedans, dans ce personnage emportant avec lui ce qu’est la ville qui l’a façonné. C’est là où le film touche au fantastique : il y a un jeu double d’inclusion/exclusion faisant de celui qui conduit le visiteur d’une ville qui l’habite : une ville hantée par celui qu’elle hante. Et c’est ce que nous montrent tour à tour les autres personnages : ils ne sont que des silhouettes, apparitions dans une ville fantôme. Leur tenue vestimentaire en témoigne : soit anachronique, soit uniformisée, elle fait d’eux des silhouettes attachées à leur rôle. Ces gens ne sont pas eux. C’est ce qui donne aussi cet air désespéré : c’est un environnement sans corps réel, sans chair. On y voit des statues, on y voit des peintures, on y voit des pantins accoutrés prompts à baisser la tête. Ces personnages-là, tout juste entrevus, tiennent un rôle. Ils ne tiennent que par lui. Tous attendent.
    C’est ce qui fait de ce film qu’il dit ce que l’Amérique a toujours dit : que tout est à refaire. On n’est voué qu’à renaître : on avait pu penser glisser dans un enfer, un néant, une scène vide. Croiser des formes humaines figées, spectrales, des âmes errantes, dépossédées de leur corps, perdues dans un temps qui n’est pas le leur. Ces formes humaines, pourtant, ne sont pas mortes, elles sont suspensives, en attente de renaître : on n’est pas en enfer, on est au purgatoire.
    Et c’est à la fin le sens de ce regard caméra, le doigt pointé vers soi devant ce chœur d’une béatitude emmurée. Là, dans le saint des saints, nous ne tournoyons plus, nous nous arrêtons à notre tour, bouche bée. Cet ange, Eminem, qui nous aura pris avec lui, a pour nous un message : nous sommes au plus près du Démiurge, il reste une chance ultime, il nous faut miser ce va-tout d’un nouveau départ car le nouveau monde est désormais celui de sa reconquête à venir. Et de sa renaissance.

    1. Hé ben dis donc, qu’est qu’ils gambergent les publicistes américains! Du coup, ça vaut bien les 6 briques.

    2. Hum,

      Pour tout le règne du commerce mondial nous en avons bien perdus le temps de l’être, comme d’une meilleure qualité de vie. Mon pauvre enfant, ma pauvre mère, mon pauvre frère sachez que dans les derniers jours tout coûtera de plus en plus cher pour les gens qui ne penseront qu’à cela matin, midi et soir, il y aura alors des temps de plus en plus difficiles, inévitables, insupportables ou il sera même demandé davantage de choses aussi bien en Egypte comme partout ailleurs, pour des choses encore et encore bien plus dures à supporter pour le simple commun des mortels, hélas ils avaient beau y faire à plusieurs les choses ne s’arrangeaient guère mieux, car les gens n’étaient plus vraiment eux-mêmes jouant bien tous un même rôle, c’était en fait le grand spectacle dramatique du monde. Qui fait vraiment la réalité d’une société, de l’histoire, toujours la télévision, la réalité virtuelle, le commerce, l’argent, l’économie, la bourse, les marchés, le bourreau ou la victime, l’amour ou la haine, la justice ou l’injustice, l’aveuglement ou la conscience de la femme enceinte qui s’éveille peu à peu dans les larmes avec un enfant dans les bras, mais pourquoi tant de malheur depuis quand cela dure le tout règne des pharaons de l’Egypte et des demi-dieux ?

      Et si malgré leurs vaines prières de plus envers des idôles et des Faux Dieux de plus les bonnes récoltes n’allaient pas du tout revenir de sitôt à l’image. Qu’à cela ne tienne jouons davantage alors à changer plus rapidement le climat sur terre, et si c’était bientôt les sept plaies de l’Egypte qui allaient bientôt s’abattre sur le monde qui comprend encore les diverses mises en garde d’antan.

      Je n’ai jamais cru d’ailleurs que les choses se termineraient toujours bien pour l’Amérique, l’histoire de l’homme ce n’est pas non plus que des mêmes films de propagande pour la seule gloire première des marchands d’un monde.

      C’est pourquoi leur parole passera d’abord mais pas la votre.

  26. Bonsoir M. Jorion,

    Je me demandais si vous ne pourriez pas nous expliquer pourquoi les bourses semblent vouloir fusionner ; est-ce pour éviter la fission ?

    1. J’admire toutes ces élites mondiales s’imaginant pouvoir toujours jusqu’au bout contrôler les choses et planifier l’agenda du monde et des êtres selon leur seul bon vouloir marchand, pourtant je vois bien dans ma vie qu’on ne peut pas toujours exiger du climat et des choses
      du ciel ou de la terre qu’elles répondent continuellement à nos premières attentes de réussite, car sinon qu’en deviendrait-il principalement du langage et de la mentalité des êtres dans un tel monde qui n’avance plus vraiment en fait si tout cela devait perdurer sans cesse ? C’est important aussi d’enseigner aux hommes le lâcher-prise, que l’histoire puisse également prendre par exemple un autre cours, malheureusement cela ne fait pas encore parti de l’éducation première des élites de notre monde, dans leur continuel désir de contrôler et de posséder principalement l’esprit du monde.

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