L'actualité de la crise : DÉRISOIRE THÉÂTRE D'OMBRES, par François Leclerc

Billet invité.

Dans les transports collectifs, gain de cause est donné à ceux qui veulent que les fenêtres soient fermées. C’est à peu de choses près ce qui est en train de se passer en Europe, à une autre dimension. Afin de maintenir la cohésion ébranlée de leur coalition, les Allemands viennent d’obtenir que le minimum possible soit décidé à propos du fonds de stabilité financière (EFSF), dont l’augmentation des moyens était réclamée par beaucoup, dont la commission européenne.

Afin de pouvoir faire état de leur fermeté – politiquement payante, pense le gouvernement Allemand – il est dorénavant uniquement envisagé d’aménager l’enveloppe du fonds afin de pouvoir en utiliser plus que les 250 milliards d’euros effectivement disponibles pour des sauvetages, en raison de la nécessité de sur-garantir les emprunts du fonds afin d’obtenir la note AAA et le meilleur taux possible. C’était et cela reste pas suffisant, vu ce qui peut intervenir.

Tout le reste, l’augmentation de l’enveloppe du fonds, la possibilité pour lui d’acheter des obligations à la place de la BCE, ou la diminution des taux des aides financières… tout est renvoyé au mieux à plus tard, peut-être aux 23 et 24 mars, lors du prochain Conseil européen.

Les faucons allemands, emmenés par les dirigeants du FDP, assimilent en effet toute augmentation des moyens de l’EFSF à l’introduction par la porte de derrière des euro-obligations, dont ils ne veulent à aucun prix, pas plus que de toute implication financière allemande automatique dans un dispositif de leur point de vue laxiste et mettant l’Allemagne à contribution.

Avant de s’engager plus avant, les Allemands veulent obtenir des contreparties, dans le cadre d’un paquet de mesures qui comprendra en priorité de nouvelles dispositions contraignantes propres à imposer la rigueur, dont ils font la pierre cardinale de leur stratégie. Revient ainsi régulièrement à la surface l’inscription dans leur constitution de l’interdiction de faire un quelconque déficit public, présentée comme un modèle à généraliser. Rien de nouveau, direz-vous, sauf qu’ils gagnent progressivement à l’usure, faute de stratégie alternative construite. Dans l’immédiat, ils sont parvenus à contrer tous ceux qui voulaient que des mesures soient prises sans attendre.

Olli Rehn, commissaire européen aux affaires économiques, n’a ainsi pu que réaffirmer qu’« il est important que nous réalisions que nous avons toujours une crise qui continue sur les marchés obligataires. Nous ne pouvons nous permettre aucune confiance excessive dans cette situation, mais au contraire nous devons agir dès que possible afin de nous entendre sur un renforcement du EFSF, au sein d’un ensemble complet de mesures ».

Non seulement la politique qui prévaut est à courte vue, amenée à être une fois de plus révisée lors d’un rebondissement à venir de la crise, mais elle va entraîner un ajustement déflationniste, laissant l’Allemagne splendidement isolée dans la tour d’ivoire de sa croissance. Celle-ci allant diminuer, à en croire le dernier rapport de la Bundesbank qui prévoit un coup de frein, dont les effets se sont déjà fait sentir au dernier trimestre 2010. La croissance a certes été de 3,6% en 2010, en raison notamment d’un rattrapage, attendons la suite.

Dans un rapport qui vient d’être rendu public, la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (Cnuced) prévoit quant à elle « une récession à double creux en Europe en 2011, et une stagnation aux Etats-Unis et au Japon, qui pourrait même se transformer en récession ».

Le gouvernement français a choisi de tenter d’endiguer cette politique et d’élargir le paquet de mesures en question pour y introduire des éléments de coopération économique propres à détendre les contraintes qu’il cherche à minimiser. En fait de coopération économique, c’est plutôt à une convergence fiscale et sociale que l’on pourrait assister. Nicolas Sarkozy voulant s’en servir pour justifier sa réforme fiscale favorable aux hauts revenus et Angela Merkel pour unifier en Europe l’âge de la retraite à 67 ans. C’est plus simple, dit ainsi.

La BCE, qui espère toujours un élargissement des missions de l’EFSF afin de stopper ses achats obligataires, reste suspendue à la suite des négociations, dans lesquelles la succession de Jean-Claude Trichet prend une place de plus en plus grande. Sur la première question, le gouverneur de la banque centrale cypriote, Athanasios Orphanides, vient de mettre comme à l’accoutumée les pieds dans le plat, pour se rappeler au bon souvenir des gouvernements.

Au sujet de la seconde, on va assister à un grand classique, la succession allant servir de monnaie d’échange, un des exercices favoris des chefs d’Etat et de gouvernement, grâce auquel ils s’efforcent de montrer toute l’étendue de leur pouvoir et de leur habilité. Bien entendu, ils viennent de réaffirmer qu’il était tout à fait prématuré de l’évoquer…

Ayant consacré la semaine dernière 2,3 milliards d’euros à des achats obligataires sur le second marché, la BCE peut toutefois espérer lever le pied, vu l’étrange tournure que prennent les émissions obligataires européennes. On savait qu’un tir groupé était inévitable et l’on attendait cette épreuve de vérité, à peine rassurés par son premier épisode portugais et italien de la semaine dernière. Mais, depuis hier lundi, les gouvernement européens ont tenté de se soustraire au suspens des émissions en réalisant des emprunts syndiqués, dont le placement est confié à des banques. Les Espagnols s’y sont les premiers engagés, les Belges ont suivi (plus coutumiers du fait), les Portugais s’apprêtent à faire de même. La formule fait florès, signe que les temps sont difficiles.

Les Espagnols sont ainsi parvenus à lever hier lundi 6 milliards d’euros à 10 ans, alors que 4 à 5 milliards étaient recherchés, la forte demande enregistrée ayant une bonne raison : un taux de 5,60% a été proposé par les banques en charge de la syndication.

Certes, d’autres émissions ont actuellement lieu sur le marché. Les Grecs, par exemple, essayent d’y reprendre pied, afin de se préparer à l’échéance de leur sauvetage. Mais leurs émissions sont à court terme, implicitement couvertes par les Européens, ce qui ne les empêche pas de donner lieu à la facturation de taux salés : 4,10% à trois mois. Les Irlandais ont annoncé vouloir en faire prochainement autant, pour la même raison. L’espoir fait vivre.

Toutes ces péripéties sont autant de bricolages et de rafistolages, sur un marché profondément perturbé, laissant les Etats européens les moins vaillants devant de grandes incertitudes pour financer leur dette. Même les taux allemands et français augmentaient aujourd’hui mardi, tandis que les taux portugais à 10 ans remontaient pour s’établir tout proche de 7%, et ceux de la Belgique atteignant 4,220%. Comme si le compte-rendu apaisant de la réunion des ministres des finances à Bruxelles, effectué par Jean-Claude Juncker, le chef de file de l’Eurogroup, n’avait pas suffit à rassurer. Il n’a en effet concédé que de « petites différences, mais qui ne sont pas dramatiques », et fait par contre état d’un « degré élevé de vues communes »….

D’inquiétante, la situation européenne deviendrait proprement loufoque, si elle prêtait à rire. Au chevet de la crise de la dette publique – dont ils ont fait le noeud de la crise européenne, et dont ils se servent pour à nouveau avancer les pions du système financier – les dirigeants européens ne parviennent qu’à révéler leur profonde incapacité collective à la régler. Pis, ils ignorent deux grands dangers montants qui se promènent juste sous le nez : l’inflation des prix à la consommation, qui grimpe au Royaume-Uni, et la bulle immobilière espagnole, qui donne de nouveaux signes d’éclatement.

L’Espagne multiplie les indices alarmants de détérioration de sa situation financière. On connaissait la grande fragilité du réseau des Cajas et leurs besoins estimés de financement, qui ne sont pas à portée de l’Etat. L’agence Fitch ayant abaissé d’un cran leur note d’ensemble, de « AA- » à « A+ » avec une « perspective négative », malgré les restructurations déjà réalisées. On savait aussi que si l’Etat avait replié sa voilure, les déficits des régions espagnoles ne sont toujours pas maîtrisés, venant d’amener José Luis Rodriguez Zapatero, le chef du gouvernement, a mettre en garde les dix-sept régions qui ne se privent pas d’émettre des obligations pour financer leurs déficits. Fin 2010, leur dette cumulée est de 107,6 milliards, en progression de 27,4% sur un an.

De surcroît, la Banque d’Espagne vient de rendre publique la croissance enregistrée du taux de défaut sur les créances détenues par les banques espagnoles. Il a atteint 5,68%, correspondant à un montant de 104,781 milliards d’euros de créances douteuses. Mi-décembre dernier, l’agence Moody’s avait estimé ces pertes à 176 milliards d’euros, sur lesquels les banques n’avaient reconnu que 88 milliards. Lentement, l’Espagne s’achemine vers la zone des tempêtes, les dénis et les adjurations n’y feront rien.

Au Royaume-Uni, une autre affaire prend mauvaise tournure. L’inflation des prix à la consommation continue de monter, créant – la croissance en berne, en dépit de la baisse de la livre sterling – toutes les conditions pour qu’une stagflation survienne. En décembre, l’inflation a atteint 3,7% sur l’année, en accélération brutale en fin d’année, tous les effets de la hausse des prix du pétrole et des matières premières ne s’étant pas fait encore sentir.

Comment, dans un pays qui connaît un tel plan d’austérité, comprendre l’augmentation de l’inflation ? N’entrant pas dans ces considérations, Jean-Claude Trichet a déjà clairement fait savoir que la BCE n’hésiterait pas utiliser son fusil à un coup et à relever ses taux, si une telle situation devait apparaître au sein de la zone euro. Insistant : même en cas de croissance molle. Il a ainsi justifié sa position : « Les taux d’intérêts de marché intègrent les niveaux d’inflation anticipés dans le futur, car les épargnants n’ont pas envie d’être remboursés en monnaie de singe ». Au lieu de se réfugier derrière les petits rentiers, il aurait pu dire les investisseurs financiers…

Le moteur de la crise européenne ne change pas. Elle progresse sous les effets de ses propres contradictions, les gouvernements donnant le spectacle d’un théâtre d’ombres sans prise sur les événements dont les acteurs s’agitent en pure perte.

39 réponses sur “L'actualité de la crise : DÉRISOIRE THÉÂTRE D'OMBRES, par François Leclerc”

  1. Tricher n’est pas joué, arretons la partie.

    Son fusil à un coup, une  »pétoire » beaucoup de bruit et un grand souffle qui éteindra la faible lumière créatrice de votre théatre d’ombres.

    Sans ombres plus d’espoir. Les tricheurs de ce théatre financier devraient être déclarés perdant.

    Constation de mauvais usages interdisant leur classification dans la rubrique en bon père de famille, donc coupables. Verdict sans appel.

    1. Le 20 décembre 2010, Le président de la BCE a demandé aux gouvernements européens « d’assumer leurs responsabilités » face à la crise:
      « nous demandons aux gouvernements et autres institutions d’être à la hauteur de leurs propres responsabilités, cette responsabilité, les gouvernements européens doivent l’assumer individuellement pour que le poids des dépenses d’aujoud’hui ne reposent pas sur les enfants et les petits-enfants, mais aussi de façon collégiale par une bien meilleure gouvernance et par un fonds de stabilité financière capable d’assumer toutes ses responsabilités »

      ce sont donc, de l’aveu même du président de la BCE visiblement très inquiet, les prochaines générations qui sont à ce jour sacrifiées par les amis des banquiers qui gouvernent l’Europe..!

  2. Théâtre d’ombres pour tristes marionnettes…

    Comme à un spectacle de Guignol on voudrait leur dire « Attention, derrière toi!!! ».

    La volonté allemande d’imposer des règles de bonne gestion aux états impécunieux qui quémandent la signature protectrice de l’Allemagne vertueuse est légitime, mais la négociation actuelle est par trop déséquilibrée et risque d’obliger les « états paretnaires » à manger leurs chapeaux.

    C’est triste à dire, mais la position allemande est légitime, logique et bénéficie d’une meilleure image sur les marchés (ce qui est le plus important dans les circonstances atcuelles). Cependant, elle n’est pas raisonnable, car les autres pays de l’Union, la France ayant une position intermédiaire, n’ont que deux atouts peu crédibles (car les jouer provoquerait le chaos) dans cette discussion. Le premier tient au fait que l’conomie européenne soit un jeu coopératif et qu’un double dip toucherait inévitablement l’économie allemande. Le second est qu’une sortie de l’euros par des partenaires importants (Espagne, Italie, France) dégraderait les capacités exportatrices de l’Allemagne qui verrait sa devise (euro conservé seule ou mark rétabli) monter en flêche.

    Au total, soit les partenaires de l’Allemagne accepte le Diktat, mais un fort ressentiment s’installera, soit les atouts sont joués, et on ouvre la boîte de Pandore. Dans tous les cas, la situation semble compliquée, voire porteuse de sombres menances pour l’avenir.
    En attendant, the show must go on.

  3. Oups, j’allais oublier…

    Le noeud gordien doit être tranché car l’autre branche de l’alternative serait la restructuration de dettes souveraines, et là ce serait l’Armageddon pour les banques, et subséquemment, pour les économies. A moins que cela soit correctement réalisé (tiens, tiens, est-ce que cela pourraait avoir un lien avec les futurs stress test dont les résultats ne seront pas communiqués).

    En tout cas ce serait une magnifique occasion d’éponger les fonds propres des banques et justifier une nationalisation du secteur bancaire européen à moindre coût, avec des portefeuilles néttoyés. Compte tenu des liens historiques, il faudrait que les dirigeant politiques sentent l’amicale pression d’une pointe d’épée au creux des reins pour pousser le bouchon si loin.

    1. Exact, et la seule pointe de l’épée en Europe, contre la dictature du capital,
      c’est la même que celle contre la dictature en Tunisie:
      le peuple qui se soulève.

      Il faudra encore quelques années de prédation en Europe,
      car le capital n’est pas concentré en aussi peu de mains comme en Tunisie.

      Mais la compréhension avance:
      la crise n’est pas due à quelques banquiers « avides » et leurs politiciens complices,
      comme la télé essaye de nous vendre dans sa propagande UMPS.
      elle est la logique même de la dynamique de l’accumulation capitaliste.

      Patience, tenacité, rassemblons nous, organisons-nous vers l’unique sortie de bon sens:
      imposer la démocratie, pour mettre enfin la production au service de nos besoins.

  4. Bonjour,

    Oui toujours des sujets de préoccupation. Avez-vous vu ces derniers jours qu’il n’y a pas que la mer qui monte ? La bourse aussi, passant les 4000 points à Paris…
    Avez-vous un point de vue sur cette actualité-là aussi ?
    Bonne journée

  5. Bonjour Mr Leclerc,

    Merci pour vos articles qui sont toujours une bonne synthèse de la situation. J’aurai quelques questions à vous poser quand aux causes de cette situation de super rafistolages financiers. Tout d’abord quand aux responsabilités. Sans parler de la bascule Occident/Pays émergent qui sous-tend tout ceci, peut-on dire qu’elles sont portées, par ordre d’importance, par :

    – un système financier, principalement anglo saxon, qui, via des manips à la frontière de la légalité, à creusé d’un coup les detttes occidentales
    – les politiciens des derniers vingt ans qui ont laissé filer les dettes nationales
    – une certaine partie de la population qui n’aura pas hésité à s’endetter plus que de raison
    – les agences de notation, pilotés par la simple influence avide du marché ?

    et cette autre question

    – avec cette politique de taux bancaires bas pendant toutes ces années (ah ! le refinancement), n’est-on pas simplement en train de se préparer une nouvelle crise, pire que la précédente, lorsqu’ils remonteront. A l’instar de celle des subprimes ?

    Merci d’éclairer ma lanterne et de me recadrer si vous en avez le temps…. et le désir

    1. Qu’y a-t-il de sous-jacent aux contestations que vous énumérez ? Des comportements ou un système ?

      Quel est le moteur de ce que certains considèrent être un dérèglement et d’autres une logique ?

      Vous parlez de la dette, publique et privée, mais pour quelles raisons celle-ci a-t-elle pris de telles proportions ? Comment la résorber et ne pas la reproduire ?

      En y furetant, vous trouverez j’espère sur le blog de très nombreux éléments de réponse, déjà traités !

    2. Merci pour votre retour

      Pourquoi contestations ? Je ne prétend pas trouver une vérité qui n’existe pas, mais avoir votre sentiment. Le système montre ses limites depuis un bon moment (par manque de vraie régulation surtout, il me semble) et les comportements y sont pour partie non ?

      Moteur central, l’avidité de l’homme pour moi. Mais les 4 points sont autant de moteurs.

      La dette publique par stupidité des politiques qui préfèrent rester au pouvoir plutôt qu’être de bon gestionnaires. La dette privée parce que le pousse à jouir mercantile est irrésistible pour beaucoup et que les prêteurs ne sont pas regardants.

      Grâce au web, et à ce blog, j’ai dégotté plein d’éclairages et, comme tout le monde je me fais ma religion.

      Je suis simplement intérressé d’avoir votre avis d’être humain consommateur, peut-être qu’au delà des explications techniques et solidement étayées sur une situation qui change tout le temps, est-il aussi éclairant de sentir un peu plus l' »homme » derrière la démonstration.

      Sans vouloir vous offenser.

    3. C’était un lapsus, je voulais dire constatations !

      Quand à la nature avide de l’homme (et de la femme ?) comme explication centrale, j’ai pour être franc quelques sérieux doutes sur cette explication.

    4. L’avidité de l’être humain ?
      Quand on n’a pas le courage et l’honnêteté spirituelle de reconnaître qu’on est prisonnier de structures qui nous dépassent, on invente le péché personnel…

    5. Quant à la nature avide de l’homme (et de la femme ?) comme explication centrale, j’ai pour être franc quelques sérieux doutes sur cette explication.

      oui, c’est extraordinaire cette façon de renvoyer le problème gravissime généré par les oligarques-spéculateurs- multinationales qui ne pensent plus qu’à l’accumulation …au prix et mépris de la majeure partie de la population = risque vital pour beaucoup ( ils nous font régulièrement le coup de l’omelette et des oeufs …se gardant bien de se mettre à la place des oeufs , mais glapissent si on fait mine de mettre une limite à leur goût du lucre ) : il s’agit donc de résister à la propagande,
      et de remettre ce qu’il convient à sa place : la juste mesure .
      En vérité, la majeure partie de la population ( celle qui a encore un cerveau, malgré la TV bas de gamme ) n’envie pas les richissimes .
      En particulier, en france, où un certain « Art de vivre » a toujours été privilégié ( ceci, depuis, au moins, Montaigne =) je précise, pour les adorateurs du CAC 40, qu’il s’agit du philosophe et non du « think Tank » du MEDEF ! =) devrait être attaqué en justice pour vol caractérisé du nom hautement honorable de cet Homme !
      … »« Quand je danse, je danse; quand je dors, je dors; voire et quand je me promène solitairement en un beau verger, si mes pensées se sont entretenues des occurrences étrangères quelque partie du temps, quelque autre partie je les ramène à la promenade, au verger, à la douceur de cette solitude et à moi. (…) Nous sommes de grands fous: « Il a passé sa vie en oisiveté, disons-nous; je n’ai rien fait d’aujourd’hui. – Quoi, n’avez-vous pas vécu? C’est non seulement la fondamentale, mais la plus illustre de vos occupations. – Si on m’eût mis au propre des grands maniements, j’eusse montré ce que je savais faire. – Avez-vous su méditer et manier votre vie? Vous avez fait la plus grande besogne de toutes. Notre grand et glorieux chef-d’oeuvre, c’est de vivre à propos. »
      http://audioblogfle.canalblog.com/tag/Montaigne%20Audio%20Vie%20Oeuvre

  6. « Dérisoire théâtre d’ombres » : excellente description de la situation dans l’Union Européenne. Mais que voulait-on ?

    Que voulait-on ?

    On voulait que des Etats très différents, avec des structures économiques différentes, avec des objectifs différents, avec des traumatismes historiques différents, avec des priorités politiques différentes, avec des cultures différentes, avec des mentalités différentes, avec des langues différentes, etc, etc, … on voulait que ces Etats aient UNE politique unique ?

    C’est ça que l’on voulait ?

    Et aussi, on voulait que ces Etats aient UNE monnaie unique ?

    Mais ce n’est pas possible.

    Ce n’est pas possible, malheureusement.

    Tant que nos dirigeants européens ne veulent pas voir cette triste réalité, ils continueront à enchaîner les réunions, les discussions, les négociations, les conversations, les déclarations, les résolutions, les conseils de ceci, les conseils de cela, ils continueront à créer les fonds d’aide, les fonds de secours, les fonds de sauvetage, les fonds de stabilisation, les nouvelles institutions, les nouveaux mécanismes, les nouvelles usines à gaz, mais toutes ces foutaises ne règleront pas le problème.

    « Dérisoire théâtre d’ombres ».

    En quatre mots, François Leclerc a tout dit.

    1. @BA,

      vous continuez à nous bassiner avec vos propos anti-Euro, comme si la monnaie unique était la source de tous nos maux et nous met dans l’incapacité de les résoudre, alors que tout indique que c’est l’occident dans sa globalité, loin de partager une monnaie unique, qui est en proie à cette crise et semble incapable de trouver des solutions.

    2. @BA,

      relisez bien le billet de François Leclerc vous noterez qu’il parle aussi du Royaume Uni. Mais non, pour vous, ce « dérisoire théatre d’ombres » ne semble concerner que la monnaie unique….

    3. Non, ce que je disais, c’est qu’il n’y a pas de sentiment de solidarité à l’intérieur de l’Union Européenne. Et qu’à partir de là, le naufrage de l’Union Européenne continuera.

      C’est tout. Mais ce n’est pas grave. De toute façon, tous ceux qui le disent depuis 1992 sont inaudibles. Depuis 1992, nous prêchons dans le désert. Ce n’est pas grave. Nous avons l’habitude.

      Alors, continuons.

    4. Bonjour BA
      Amha une monnaie transnationale comme l’euro n’est pas une mauvaise chose, il faut simplement que comme n’importe quelle entreprise, un Etat puisse se mettre en faillite pour repartir sur de nouvelles bases et tant pis pour les créanciers puisque c’était le risque à courir pour eux (sinon pourquoi payer un intérêt). Par contre il faut des fonds spéciaux à l’échelle européenne pour préserver les dépôts bancaires de la population et mettre en place des outils pour éviter le risque systémique.
      Plus tard une monnaie transnationale mondiale serait aussi une bonne chose à condition que celle ci soit gérée sérieusement et de manière indépendante. Pour la répartition de la richesse ce n’est qu’un problème de volonté politique et il faudra le résoudre pour que cette monnaie transnationale mondiale si un jour elle existe puisse durer dans le temps.

    5. 1- Concernant l’Allemagne :

      Berlin rejette à nouveau l’idée d’un « euro-bond ».

      BERLIN (Reuters) – Le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble a réaffirmé que la zone euro ne devait pas émettre d’obligations souveraines pour contenir les prochaines crises et assure que l’euro prouvera sa stabilité.

      « Le niveau de rendement plus élevé exprimé dans les spreads est à la fois un encouragement et une sanction (pour avoir une politique budgétaire stable) », a déclaré Wolfgang Shäuble dans un article publié dans le journal allemand Tagesspiegel.

      Il a ajouté que l’échec de la Grèce et de l’Irlande pour rembourser leur dette était un signe montrant que le système marchait.

      « C’est pourquoi ce mécanisme ne devrait pas être abandonné via la mise en commun du niveau de rendement, y compris sous la forme d’une obligation souveraine européenne », a-t-il dit.

      L’Allemagne est déterminée à saper l’idée d’un « euro-bond », une proposition portée par Jean-Claude Juncker, le président de l’Eurogroupe des ministres des finances, dans le but d’intensifier l’intégration budgétaire.

      2- Concernant le Royaume-Uni :

      Euro : Cameron oppose une fin de non-recevoir à Fillon.

      Londres ne souhaite ni rejoindre la zone euro, ni se laisser entraîner dans un nouveau mécanisme de soutien à la monnaie unique.

      « Une zone euro forte est dans l’intérêt de la Grande-Bretagne, nous voulons que les pays de la zone euro surmontent leurs problèmes et nous serons des partenaires utiles », a assuré David Cameron au cours d’une conférence de presse commune avec François Fillon à Londres.

      « Mais soyons clairs : nous n’avons pas l’intention de rejoindre la zone euro et nous n’avons aucune intention d’être entraînés dans un nouveau mécanisme ou de nouvelles procédures, ni d’abandonner de nouveaux pouvoirs », a ajouté le Premier ministre britannique.

      Le Point

    6. Par contre il faut des fonds spéciaux à l’échelle européenne pour préserver les dépôts bancaires de la population et mettre en place des outils pour éviter le risque systémique.

      avec séparation des banques de dépots et banques d’affaire, dans chaque pays ( nationalisation des banques de dépots, à l’échelon national …)
      meilleure ( ce n’est pas difficile : un choix politique ) répartition …impôts sur le revenu en fonction des revenus précisément (hauts revenus fortement imposés ) …suppression des niches journalistiques ( sauf pour le précariat )par ex. …=) tout cela servant aux infrastructures, recherches et innovation, agriculture locale, pour ce qui est produit de haute nécessité en fonction des habitudes locales, en privilégiant l’assainissement ( remise à l’étude de la microbiologie des sols ) de la terre …aide au bio …; interdiction faite aux multinationales de « carotter » et sonder les sols d’un pays en vue de gros travaux polluants les nappes phréatiques et détruisant ainsi des régions entières en vue de gros dividendes pour des fonds de pension extérieurs – sans proposer un referendum à la population du pays concerné …tout ceci retardant l’urgence de financer une recherche d’énergie nouvelles et propres.
      Pour les fonds spéciaux européens, imposer les fonctionnaires des grandes structures trans et, ou internationales, intervenant sur cette zone. =) privilégier l’usage de ces fonds pour établir des services publics européens : santé, chemins de fer …

  7. Certains en France, effectivement, ont, moelleusement lovés dans les plis les plus profonds de leur inconscient, des phantasmes de germanité qui ont fâcheusement tendance à émerger dans les discours les plus officiels qui soient. Exemple:

    «Je peux accepter les distorsions de concurrence avec la Chine et avec l’Inde, pas avec l’Allemagne. (…) Et je ne le dis pas simplement parce que je suis en Allemagne, euh, je suis en Alsace»

    Auteur : M. Nicolas Sarkozy, Président de la République Française.
    Circonstances : Vœux présidentiels au monde rural à Truchtersheim (Bas-Rhin) ce mardi 18 janvier.

    Vidéo : http://dai.ly/fYgQy7

    Annexe : http://www.agri-info.eu/francais/t_wages.php#de :

    Allemagne :
    Dans les dernières années, l’agriculture a été marqué par le développement d’une récession économique. Seule une augmentation de salaire annuel de 1,6 % environ (du 1.5.2002 au 31.12.2007) a pu être négociée. IG BAU s’inquiète des groupes de bas salaires, dont font partie également les travailleurs saisonniers. Il existe dans ce domaine des différences régionales de salaires, par exemple dans l’agriculture : de 4,46 €/h en Saxe à 6,39 €/h en Mecklenbourg-Poméranie occidentale.

  8. M. Leclerc, je suis avec attention vos épisodes de la série  » la crise en Europe  »

    Selon vous les Allemands considèrent qu’ils n’ont pas à cautionner d’une certaine manière les emprunts des autres pays de l’union, cautionner signifiant bien évidemment qu’en cas de défaillance de l’emprunteur principal, la caution est actionnée et assume…

    A plusieurs reprises vous avez donné en partie votre opinion, vous considérez, je crois, qu’il y aura à un moment ou un autre restructuration des dettes obligataires publiques et donc pour les banques immanquablement une chute brutale, ceci surtout lorsque l’on voit les effets de leviers utilisés par les banques françaises : Coef de 30

    Il me semble alors logique de dire qu’il est normal que l’Allemagne rechigne à signer finalement un chèque pour les autres pays européens …

    Je n’ai bien évidemment pas vos connaissances, juste que je m’étonne sur votre insistance à montrer l’incapacité de l’Europe a s’entendre, même si je sais qu’entrer dans un autre registre est sans doute difficile.

    J’ai souvent dit que j’admirai ce que les dirigeants Allemands ont fait, pas d’effets de manches diplomatiques comme nous le faisons en France, mais une gestion de leur pays…

    Juste apporter par mes quelques mots un compliment à cette Allemagne…

    Que dire des présidents qui nous ont gouvernés, actuellement le coût du travail en France est de 31 contre 29 aux Allemands, la balance commerciale de la France est déficitaire quasiment avec tous les autres pays Européens, juste une exception ; la Grèce…

    Nous ne sommes plus le 1er exportateur agricole mais le 3ème, Allemagne et Pays Bas devant, nos agriculteurs ne peuvent plus lutter contre les Allemands, Renault fabrique moins en France que les Allemands, notre population augmente de 0.6% par an, cela contribue à la croissance et pas le cas en Allemagne, notre système de sécurité social est virtuellement en Faillite, les grandes entreprises françaises ne payent pratiquement pas d’impôts…leur nombre se réduit d’année en année..

    Je ne vais pas continuer cette liste apocalyptique, juste dire que bcp d’entrepreneurs de mes amis ne trouvent pas de personnel qualifié, suis havrais… comment des Allemands pourraient-ils s’engager dans une Europe avec une France qui marche sur la tête …

    M. Leclerc vous avez raison sur tout, sauf que ce me semble l’Allemagne a de très bonnes raisons de ne pas nous suivre dans la folie de nos politiques de faire du vent et de ne pas gérer notre pays..

    PS : je parle de la France parce que je connais, il semblerait que pour l’Italie ou l’Espagne il y ait aussi bcp à dire, bien évidemment l’Allemagne a bien profité de cette situation mais ils ne nous ont pas pris en traite…

    1. Toute lecture de la crise qui repose avant tout sur des considérations nationales est à mon sens vouée à passer à côté de l’essentiel.

      Nous vivons en Europe, dans une Union dont les origines de départ sont économiques  : la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier (CECA). Qui plus est dans la zone euro, avec une monnaie unique pour à ce jour 17 pays. C’est en premier lieu à cette échelle qu’il est nécessaire d’analyser la crise, car c’est à celle-ci que des solutions peuvent exister. Pas au niveau d’un pays ou d’un autre, fut-il l’Allemagne. Le repli n’est pas une solution, ce qui ne vaut en rien absolution pour l’Europe qui a été construite.

      Certes, la dimension nationale des problème n’en continue pas moins d’exister, mais ce n’est pas faire profession de foi que de dire qu’elle n’est pas adéquate pour appréhender le monde en crise que nous connaissons. Et pour en envisager une issue favorable.

      Quand aux restructurations de dette, publique comme privée, le partage de leur charge ne doit pas non plus se concevoir en fonction des frontières. De ce point de vue, d’ailleurs, les Allemands seraient amenés à supporter le poids de la défaillance de leurs propres banques, qui sont parmi globalement les plus grandes malades en Europe. L’enjeu est autre, il est de redimensionner et de remettre à sa place un système financier dont on voit désormais les effets.

      Quel système  ? Le capitalisme financier. Par quel moyen et mécanismes  ? Une remise à plat de l’activité financière et une restructuration mondiale de la dette, qui passe par une réforme du système monétaire international. Sommes-en nous proches  ? Non.

  9. « Comment, dans un pays qui connaît un tel plan d’austérité, comprendre l’augmentation de l’inflation ? »

    La réponse est simple (je me suis demandé si vous n’écriviez qu’une question rhétorique) : l’inflation est due à l’austérité ! Je m’explique. Augmentez les taxes, les vendeurs vont voir tendance à augmenter les prix (comme les abonnements internet en France), ceux qui avaient des revenus précaires et/ou fiables diminuent leurs achats, mais le calcul de l’inflation fait disparaître l’effet de volume au profit de l’effet de prix, si on perd des économies d’échelles et qu’on produit beaucoup moins à plus cher, l’IPC dit « il y a inflation » sans plus comprendre. L’austérité est malthusienne, et la raréfaction est inflationniste…

    Si je divague complètement à votre goût, n’hésitez pas à me le dire, mais je crois tenir l’essentiel de l’explication avec ça.

  10. Mr Leclerc dit:

    Afin de pouvoir faire état de leur fermeté – politiquement payante, pense le gouvernement Allemand – il est dorénavant uniquement…etc…

    C’est bien là tout le problème, nos dirigeants sont de simples humains.
    Le suicide politique ne les tente pas du tout.
    Alors, ils se protègent en reconduisant le statu-quo.
    On appelle ça « la démocratie »…comme aurait dit le bon Churchill.
    Souhaitons que cette démocratie, en dépit de ses imperfections, soit encore longtemps notre cadre quotidien.

  11. Les sous ne sont plus dans les Etats, les sous ne sont plus dans nos banques occidentales, les sous ne sont pas auprès de 95% de la population en occident.

    Depuis 10 ans au moins les banques occidentales ne travaillent plus grâce à du capital stable mais uniquement sur des flux financiers. La différence est en terme de paysan comme d’avoir une source dans son lopin de terre ou simplement une rivière qui y passe. La riviere peut être aisément détournée, la source (en prinicpe la source si elle est bien gérée) ne se tarira pas de sitôt.

    Donc les sous ne sont presque plus en occident et se retrouvent ailleurs (en Chine nous dit-on), pourtant plus de 90% de la population chinoise, vit misérablement.

    De fait la concentration des richesses est l’apanage d’une infime partie de la population mondiale.
    Vous voulez des sous pas chers…?

    Alors il faut avoir le courage d’aller les chercher là où ils sont.

    Faut faire la guerre aux riches.
    Ils sont bien armés et protégés mais les pauvres sont nombreux… peut être pas encore assez pauvres et surtout pas assez courageux.

  12. @BA
    « Non, ce que je disais, c’est qu’il n’y a pas de sentiment de solidarité à l’intérieur de l’Union Européenne. Et qu’à partir de là, le naufrage de l’Union Européenne continuera »… La solidarité est la petite soeur ou la cousine de la fraternité et vous posez le doigts sur l’étrangeté de cette Union Européenne désincarnée de toutes solidarité entre ces frères membres…Le seul reflet de leur unité se matérialise uniquement sur le principe morale des techniques très élaborées d’une économie à l’agonie…La question est de savoir si nous avons à défendre l’Union européenne en désespérés, en continuant à faire le geste du lutteur, sans aucune attente d’une heureuse issue, ou si nous devons continuer à réfléchir et travailler sans relâche, à maintenir et à promouvoir ce qui en fait sa valeur?
    Le sang-froid et la réflexion s’imposent.

    1. Remarquez dissy ne ne l’avait pas rêvé mais j’y avait déjà songé à l’effet désastreux des délocalisations du traitements de l’information (via la téléphonie…Allô…Allô Tunis… Tunis…Allô)… »Rit-Cochet…! »

  13. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni c’est à dire Wall-Street et la City ne veulent en aucune manière d’une réforme du système monétaire internationale..Sarkozy et Fillon ont été renvoyés dans leur coin…
    (mais l’oligarchie financière, ou plutôt le cartel bancaire prépare l’imposition de SA manière de voir…et pour y arriver va utiliser l’arme alimentaire..!).

    1. Pas sûr du tout qu’ils y arrivent, ça peut péter en une demi seconde, le système est tellement fragile (il suffira qu’un pays ou une grosse banque fasse défaut pour que les dominos s’enclenchent. Partout, à tous les niveaux les plus voyants, ils colmatent, recapitalisent, soutiennent… emplâtres sur des budgets truqués) qu’on ne voit guère comment ils pourront tenir le manche. Seule chose certaine, quoi qu’il arrive, y’aura de la casse. Ce sont les US et l’UK qui ont, au finish, le plus à perdre dans cette affaire, en tout cas pour ce qui sera le jugement de l’histoire.

      Petit digression sur le même thème, sous forme de question : quand ça a cassé en 2008, le pétrole n’était pas loin des 150 dollars le baril. A combien sera-t’il au prochain meltdown. ?
      Parce que quand même, les replâtrages européens parraissent dérisoire quand on a une vague idée du vrai pouvoir derrière : complexe militaro industriel US et son obsession du pétrole, ses banques outils… et les agences de notations qui orientent le jeu. Les politiques ne sont que des marionnettes, enfumées par des banquiers pilotés par les tenant du vrai pouvoir.

      Le Prince ne change jamais : morceler pour dominer

  14. M. Leclerc, merci pour votre réponse…

    Ma réflexion porte sur l’incompatibilité entre une décision commune sur l’Euro compte tenu des différences économiques et des intérêts séparés des pays composant l’union.

    C’est sur ces incompatibilité, ces intérêts divergents des états que réside la force de la finance.

    Je suis d’accord qu’il faut trouver une autre manière de faire fonctionner la finance, mais tant que les intérêts individuels seront pris en considération, aucune solution ne pourra aboutir…

    Voilà pour que l’Europe trouve une solution, encore faudrait-il supprimer ces différences qui créent l’incompatibilité, la fameuse gouvernance commune…

    En prenant comme référence, les différences importantes entre la France et l’Allemagne qui sont décisionnaires, je tente de démontrer qu’il n’y a pas de compromis possible permettant de trouver une solution réaliste…

    En d’autres termes le principal obstacle actuel au développement de la zone européenne est la différence des politiques économiques de la France et de l’Allemagne; actuellement rien dans la politique menée par notre président ou dans les propositions du PS ne montre un début de réalisme économique dans notre pays permettant d’envisager de réduire notre différentiel de coût avec l’Allemagne…

    Voilà nous avons des visions différentes, vous pensez que l’on peut trouver une solution à la crise en contrôlant la finance, quant à moi je considère que c’est l’économie qui est la grande malade de notre planète…ce à travers les différentiels de coûts des pays, bien évidemment c’est la puissance de la Chine qui a accéléré cette crise, de toutes manières elle aurait eu lieu…

    Il nous faudrait sans doute aujourd’hui d’autres grands économistes qui démontreraient que faire entrer brutalement un concurrent dont la taille est similaire au marché dans lequel il s’installe détruit immanquablement le marché, ou de manière imagée, on ne peut partager un gâteau entre deux fois plus de convives sans réduire la taille des parts..bien évidemment on le peut si la taille du gâteau augmente à la même vitesse et c’est là que l’effet Chinois est imparable …. nous avons encaissé le Japon puis la Corée, la Chine est trop grosse et ce qui se passe en Europe n’en est qu’un des effets indirects..

    1. Je n’oppose pas finance et économie et considère le système appelé capitalisme financier comme un tout.

      En son sein, il existe des contradictions, notamment nationales, certes. Encore que les grandes entreprises sont aujourd’hui transnationales, par leurs marchés, leurs lieux de production et leur capital. Par ailleurs, les économies Allemande et Française, quoique parfois rivales, sont très interconnectées, leurs sorts réciproques largement liés.

      Adopter comme critère d’analyse les différentiels de coût entre les pays (ou les régions), c’est prendre une photographie d’un seul aspect de leur situation. Ceux-ci ne sont que le levier du basculement du monde que nous constatons, dont le moteur est l’activité financière. Les pays émergents représentent pour celle-ci un nouvel Eldorado, auquel elle a contribué en favorisant la désindustrialisation des pays avancés.

  15. Merci encore une fois de votre réponse,

    Pour ma part, je pense que la finance est le moyen qui a permis aux nations qui se désindustrialisaient de compenser cette perte de richesse produite par l’utilisation du crédit par vagues de plus en plus importantes, imposant une croissance de la finance qui nous conduit où nous sommes…

    Juste cela, par contre je reconnais que la finance aujourd’hui accroit la vitesse de la désindustrialisation et participe donc activement à la crise…

    C’est je crois ce mélange industrie-commerce-finance qui induit les réactions si molles des décideurs politiques, même si les lobbys et avantages en dessous de table participent à cela…

    Juste cela qui m’interpelle M. Leclerc, vous n’attachez ce me semble pas assez d’importance au lien de la création de richesse et de l’industrie, pour ma part la finance est le moyen de créer de la richesse pour les pays en mal de désindustrialisation…

    Aucune polémique pour ma part, juste essayer de vous faire comprendre mon ressenti…

    En d’autres termes pour moi et tant que l’on ne fait rien contre la désindustrialisation, la crise continuera a sévir avec de plus en plus d’acuité… sans espoir de solution.

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