Billet invité.
LE MONDE SELON TRICHET
Rituellement organisé chaque année par la Fed de Kansas City, un symposium économique international vient de se tenir à Jackson Hole, une station touristique du Wyoming. Le thème prometteur de cette année en était La décennie à venir, sur lequel les principaux banquiers centraux étaient invités à plancher. Parmi eux, Jean-Claude Trichet.
S’attarder un moment sur sa communication, à l’occasion de laquelle le président de la BCE s’est efforcé de prendre de la hauteur de vue – se drapant dans l’éthique de la conviction et de la responsabilité de Max Weber – permet de mieux cerner le socle sur lequel repose son intransigeant credo.
Tout en regrettant de ne pas connaître les réactions des représentants de toutes les Fed régionales américaines présentes à la réunion, qui ont du se dire in petto que ces Français étaient décidément des doctrinaires arrogants et donneurs de leçons, dont ils ne pouvaient rien attendre pour résoudre leurs propres difficultés ! Car, dans la forme comme dans le fond, l’exposé de Trichet pour le moins s’opposait à celui de Bernanke.
Comme à son habitude, Jean-Claude Trichet s’est posé du haut de son magistère en gardien revendiqué de l’église, tout en préconisant à l’usage des autres l’humilité. Comme s’il prononçait en chaire un terrible prêche destiné à faire trembler.
Il est toutefois inutile de chercher dans son exposé de la crise une analyse de ses causes. Car il ne s’est pas attardé sur ce qu’il a intitulé « l’héritage » des décennies passées, sauf pour évoquer des « excès et des déséquilibres » dont nous ne saurons pas plus, si ce n’est qu’ils ont affecté « les ménages, les entreprises et les institutions financières ». Aboutissant à « l’accumulation des risques et l’augmentation de l’effet de levier » grâce à une « innovation financière » qu’il continue de présenter comme positive pour la qualifier ainsi. Tous ces non-dit et ces formules contournées parlent beaucoup.
Pas une seule fois n’a été prononcé lors de son intervention le terme de régulation financière, alors qu’il consacrait une longue tirade aux méfaits de la « répression financière » qui « faussent le rôle du système financier » et ralentissent donc la croissance économique, dont on connaît la récente contribution à celle-ci. Ainsi qu’à toute « réglementation financière excessive ». Revenir à un tel climat, a-t-il dit, « représenterait un renversement de la tendance politique des 40 dernières années en faveur de marchés de capitaux plus libres », à ce titre impensable. Pour préserver la foi, il ne faut pas dévier de sa doctrine.
Jean-Claude Trichet a préféré très rapidement passer au vif de son sujet, « la réduction du fardeau de la dette (publique) », l’objectif central et prioritaire qu’il assigne. Et dont il reconnaît que l’accroissement fulgurant est un effet de la crise : « la dette publique dans la zone euro a augmenté de plus de 20 points de pourcentage sur une période de quatre ans seulement, de 2007 à 2011. Les chiffres équivalents pour les États-Unis et le Japon représentent entre 35 et 45 points de pourcentage ».
Quel est son programme, afin de retrouver « la stabilité et la croissance », une fois posée la nécessité impérieuse de revenir sur cette dette ? « L’établissement de niveaux plus soutenables d’effet de levier, la réabsorption de l’excès de liquidités, la restructuration et le renforcement des bilans des banques, des ménages, des entreprises, des gouvernements et des banques centrales. » A remarquer la référence assez étonnante au « bilan » des ménages, qui ne détonne pas dans sa vision du monde !
Mais il y a dans son approche dette et dette : c’est en effet sur la dette publique qu’il convient de faire porter tous les efforts, après qu’elle a contribué à rendre provisoirement supportable la dette privée. Escamotant la poursuite de la crise financière, comme si de rien n’était.
Des trois options qu’il évoque afin d’y parvenir – le retour de l’inflation, le maintien de la dette ou la nécessité d’en sortir coûte que coûte – Jean-Claude Trichet évacue sans surprise les deux premières, repoussoirs dont il se sert pour justifier la troisième. Il avait préalablement exclu toute perspective de restructuration de dettes.
Faisant référence, à propos de la deuxième option, au danger des « décennies perdues » du Japon, et concluant à ce propos : « le principal défi macroéconomique pour les 10 prochaines années est de veiller à ce que celles-ci ne se transforment pas en une autre « décennie perdue », une phrase qui semble résumer plus qu’il ne veut bien l’admettre son appréciation des risques actuels.
Ce qui a conduit l’orateur, afin de ne pas être accusé de conduire par la politique qu’il préconise tout droit à cette situation, à prononcer des phrases très générales et alambiquées, tout à son affirmation que la réduction des déficits publics pourrait être une contribution à la croissance. « L’énorme défi pour les décideurs politiques dans les économies avancées – annonce-t-il – est donc de mettre en mouvement tout en se renforçant mutuellement un scénario positif de désendettement et de croissance forte et durable. » Il faudra attendre pour les détails, les banquiers centraux n’ayant pas encore la conduite de la politique économique dans leurs prérogatives.
S’il n’a pas été prolixe à propos des modalités de la relance de la croissance dans ces conditions, Jean-Claude Trichet n’a par contre pas été avare de précisions sur la manière de procéder pour aboutir au désendettement public. Le maintien pour une longue période de la contribution des banques centrales au désendettement privé étant visiblement hors sujet, après que son arrêt progressif a été prématurément annoncé par ses soins. Posant comme préalable, pour s’y arrêter, que « les entreprises et les ménages savent qu’ils auront finalement à supporter les conséquences des mesures douloureuses nécessaires pour réduire la dette. Tant que la manière et le partage des coûts de l’ajustement ne sera pas clarifié, les entreprises et les ménages retarderont leurs investissements et leurs décisions de consommation, ralentissant la reprise économique. »
Il a mieux ensuite explicité les conditions de ce partage : il passe comme chacun sait par des « réformes structurelles » et la réduction des « rigidités ». S’il est bien question, en général, de « réformes structurelles des marchés de produits, du travail et financiers. », il est uniquement expliqué que « les consolidations budgétaires destinées à la réduction des dépenses et la masse salariale sont susceptibles d’être plus efficaces que les consolidations fondées sur les hausses d’impôt », question de compétitivité.
S’il est nécessaire de réduire les leviers d’endettement (donc le crédit) et de comprimer les salaires – pour aller à l’essentiel – on comprend difficilement à quoi servira l’accroissement de la compétitivité, sauf à contribuer aux exportations. Car cette course à la compétitivité mènera dans ces conditions au rétrécissement des marchés intérieurs et à l’illusoire affrontement avec les pays à plus faibles salaires et coûts de production.
Tout à la logique du sauvetage à tout prix d’un système financier toujours à la dérive, vers quel monde de « stabilité et de croissance » prétend nous diriger l’idéologue Jean-Claude Trichet, affichant des certitudes d’un autre temps ?
hélas ! trois hélas !
d’Oedipe Roi
au double dip
rempli d’effrois
je reste coi ,
d’empire en proies
l’Histoire n’a pas de choix !
A peine croyable, ça va être de notre faute maintenant si la la croissance ne redémarre pas. Parce qu’on dépense pas assez …( comprendre par là, si vous avez un peu d’argent, dépensez-le, et si vous n’en avez pas, dépensez-le quand même !).
http://www.manicore.com/documentation/kikadissa.html
Excellent site ! Merci pour l’adresse.
Trichet, Bernanke et leurs fatwas…
On n’est plus dans le rationnel.
On est dans la théologie. Ces gens là ne sont ni des scientifiques, ni des administrateurs raisonnables. Ce sont des sortes d’ayatollahs, de grands prètres d’un Veau d’Or qui fulmineraient d’incompétence angoissée du haut de leur pyramide sacrificielle de populations à leur divinité.
Pitoyable. Combien de temps l’humanité va-t-elle encore supporter cette imposture?
Attention, car si elle n’est pas dénoncée par les gens de raison, charlatan pour charlatan, clericature pour cléricature, les prétendants à la Vérité se bousculent, des montagnes d’Asie au Tea Party hallucinogènes.
Quand ceux qui se prétendent détenteurs de la vérité « scientifique » sont à ce point discrédités, c’est la porte ouverte au retour en grâce de tous les obscurantismes, de tous les caporalismes bigots, et avec eux, de leurs buchers et lapidations.
Attali lui même, bravant l’accusation de complotisme(et c’est à saluer), lance l’alarme sur le risque de l’établissement d’une ploutocratie mondiale, d’une gouvernement censitaire planétaire. Est ce là l’avenir? Quelques milliers de doges décrétant le monde à leur convenance, assistés d’une nuée de caporaux cléricaux de tous ordres?
L’humanité, c’est une abstraction moi je ne vois que des humains, des individus qui tournent de plus en plus vite dans la roue de hamster que leur a confectionné le système. Ils sont trop aliénés, trop endettés, trop fatigués, trop centrés sur leur nombril, trop hypnotisés par le serpent médiatique et par la pub pour penser à se rebeller. Je ne vois qu’une masse de zombies qui courent toute la sainte journée: travailler, consommer tel est le réalité existentielle de la masse. Et encore quand il y a assez de travail. Alors la révolution n’y pensez pas trop, l’aliénation par contre a encore de beaux jours devant elle. Et puis la révolution, c’est faire un tour complet, ce dont nous avons besoin c’est d’un demi tour, ou à tout le moins un changement de direction, car la poursuite de cette fuite en avant nous conduit inexorablement dans le mur. Mais au risque de passer pour un pessimiste je ne crois pas que ce changement soit possible, l’inertie du système est telle, celle des esprits aussi, que nous allons aller à pleine vitesse dans le mur. Vouloir moraliser le capitalisme, c’est aussi vain que de vouloir apprivoiser un tigre. Mais à tout prendre j’ai plus de sympathie pour le tigre, que pour le prédateur capitaliste qui ne se contente pas de chasser ses proies pour survivre, mais pour satisfaire un besoin insatiable de puissance.
@ Joan
Qui parle de moraliser le capitalisme ?
à Joan,
votre résignation est désespérante. Avec de tels raisonnements, il est à craindre que le changement de modèle de société que nous attendons soit un pur rêve. Que préconisez-vous? Que nous continuions à subir sans rien dire, sans rien faire? Que nous nous effacions devant le Léviathan néolibéral et le laissions perdurer jusqu’à l’anéantissement total?
Au contraire, il est de notre devoir de réveiller toutes ses bonnes âmes endormies, et parfois il suffit d’un petit groupe bien organisé pour faire trembler sur ses bases tout un système. David n’a t-il pas eu raison de Goliath? Chaque jour, je tente de convaincre quelques personnes de l’impasse du système actuel. Suis-je entendu? Parfois oui, d’autres fois non, mais quoi qu’il en soit, je sème le doute dans leur esprit, un doute qui peut enclencher, à leur insu, un processus de réflexion et de remise en question. C’est l’effet papillon.
Arrêtons d’être résigné et fataliste. Usons de toutes les armes à notre disposition, à commencer par celle de la parole. Pensons en pessimiste et agissons en optimiste.
@ François Leclerc
Je pensais à certains hommes politiques, qui veulent nous faire croire que c’est possible…
Attali n’est pas un pape.
Il est autre.
Mais qui est-il ?
Tous ceux qui ne rêvent pas, éveillés, de renverser le capitalisme, veulent le conserver.
Les plus fous rêvent de le conserver en le réformant.
Nous en sommes tous là.
Nous sommes par rapport au capitalisme comme devant les accords de Munich.
@ Marlowe :
Ou comme l’éléphant devant la souris, terrorisé … et oubliant qu’il est un éléphant et que ce n’est qu’une minuscule souris.
@zébu: j’ai toujours cru que la peur de l’éléphant n’était pas gratuite et qu’il flippait à l’idée que la souris rentre dans sa trompe (et vienne lui bouffer le cerveau). Info ou intox?
Joan et autres,
Résister est une obligation et une motivation pour continuer à vivre.
« détenteurs de la vérité « scientifique » »
Si cela vous amuse, comme je l’ai fait en l’écrivant voici un article sur des « Incroyables vérités »
Complètement déjanté, je préviens.
🙂
@ Jean-Luc D.
Ce n’est pas du fatalisme, c’est de la lassitude, et sans doute de la fatigue. Tout ce que je veux dire c’est que le diagnostic dans divers domaines économique, écologique en particulier est fait depuis plusieurs années. Pour autant je ne vois pas, que quoi que ce soit change. Tout ce que je vois c’est que le système s’emballe et qu’il broie tout ce qui pourrait se mettre en travers de son chemin.
Et puis c’est sans doute le fait que je sois ce que l’on appelle un senior, que j’ai laissé derrière moi pas mal d’illusions. Place aux jeunes, mais j’ai l’impression que les jeunes ont assez de problèmes pour penser à soulever le couvercle. J’ai trois enfants et je vois combien ce n’est pas facile pour eux de se frayer un chemin dans cette jungle. Ce qui me frappe le plus c’est la difficulté qu’ils ont à faire des projets à long terme, c’est sans aucun doute lié à la difficulté à trouver un travail stable, et donc à avoir des relations stables. Voilà ce sont des choses comme cela qui m’empêchent d’être optimiste. Une société qui n’intègre plus ses jeunes me semble condamnée.
@ Moi, j’ai plus un neurone !
C’est la p’tite souris …
J’aime bien les métaphores religieuses du texte – J.C. Trichet en grand prêtre accomplissant le rituel d’une religion défunte. Comme disait un autre J.C tout aussi célèbre, il faut laisser les morts enterrer leurs morts.
Pas JC !! Héraclite ! Ca c’est du sérieux au moins… Pff l’Eglise aura décidément tout cherché à récupérer.
Merci Jeanne
Quand on m’avait cité la phrase, il m’avait été dit que ça venait du christianisme. Mais non c’est Héraclite l’obscur.
Je peux écouter et observer tous les discours, une constante domine, la rhétorique encore et toujours pour masquer, dissimuler, inverser la simple réalité, c’est la seule arme dont disposent encore les « castes » ou « cotteries » conservatrices et strériles qui s’accrochent bec et ongles à leurs sièges éjectables.
@ Papimam :
Je serais, eux, j’éviterais de m’y accrocher, à leur siège, éjectable.
M. Trichet est tout simplement un carriériste, plus allemand que les allemands eux mêmes. Il sait que son fauteuil à Francfort est convoité, alors il entreprend le rôle de médiateur entre la pensée orthodoxe germaine et les anglo-saxons … en pur perte manifestement:
« … Tout en regrettant de ne pas connaître les réactions des représentants de toutes les Fed régionales américaines présentes à la réunion, qui ont du se dire in petto que ces Français étaient décidément des doctrinaires arrogants et donneurs de leçons, dont ils ne pouvaient rien attendre pour résoudre leurs propres difficultés… »
M. Trichet ne veut pas comprendre une chose. C’est que si les allemands sont à tout jamais traumatisé par l’hyperinflation, les américains le sont eux par la grande dépression.
A ce petit jeu des comparaisons, le traumatisme historique des chinois c’est l’arrogance des impérialistes du XIX et XX siècle. Mais ça c’est une autre histoire, une histoire à la Tseu Hi.
En tout le cas, merci encore M. Leclerc pour ses billets-synthèses toujours très intéressants.
Le gouverneur de la BCE est inamovible et non renouvelable. Le mandat de JC Trichet se termine dans 18 mois ou 2 ans. Il ne s’agit pas de carriérisme mais d’obsession. Il répète la même chose depuis 30 ans.
La France contre les robots.
Trichet et les autres sont des robots.
Tant que la « finance » n’aura pas été mise au pas ou ses méfaits oubliés (une génération en général) les « ménages » garderont la peur d’un nouvel effondrement économique et donc un taux d’épargne élevé. Les « ménages » se contrefoutent de savoir qui vas payer les pot cassés car ils ont déjà la réponse. La consommation n’est pas sur le chemin de la renaissance…
PS : vous pouvez transmettre à mr Trichet.
@ Kerjean,
Pour poursuivre l’analogie : http://wp.me/pFwEb-AJ
Merci du lien. Comme quoi une idée commence à se généraliser qu’il n’y a pas un Saint Système incritiquable et auquel on devrait tout sacrifier. Hélas, nos sociaux-démocrates sont dans la résignation , si ce n’est, comme dirait Shakespeare « l’abjecte soumission ».
Dans la dernière interview de libération au sujet Monsieur Trichet, il laissait comprendre que le rôle de la BCE n’était pas d’aider ou même de solutionner la situation qui nous tourmente, mais juste de l’observer.
Du coup une phrase bien connue de tous semble lui convenir à merveille : « les chiens aboient, la caravane passe. »
Dites-moi si je m’égare?…
Jean-Claude Trichet :
Revenir à un tel climat, a-t-il dit, « représenterait un renversement de la tendance politique des 40 dernières années en faveur de marchés de capitaux plus libres », à ce titre impensable.
Les 40 dernières années ?
Jean-Claude Trichet parle des années 1970-2010 : « la tendance politique des 40 dernières années en faveur de marchés de capitaux plus libres ».
Mais pourquoi ne fait-il pas le bilan de ces « 40 dernières années en faveur de marchés de capitaux plus libres » ?
Le bilan est positif pour les détenteurs de capitaux : les riches se sont enrichis.
En revanche, le bilan de ces 40 dernières années est catastrophique pour les classes populaires et pour les classes moyennes.
Ma conclusion personnelle est la suivante : nous devrions voter pour des candidats en rupture avec cette politique.
Concrètement : nous savons qui a voté « oui » à tous les traités européens qui gravent dans le marbre la libre-circulation des capitaux.
Chapitre 4 du Traité de Rome (signé en 1957) :
Les capitaux
Article 67.
1. Les États membres suppriment progressivement entre eux, pendant la période de transition et dans la mesure nécessaire au bon fonctionnement du marché commun, les restrictions aux mouvements des capitaux appartenant à des personnes résidant dans les États membres, ainsi que les discriminations de traitement fondées sur la nationalité ou la résidence des parties, ou sur la localisation du placement.
CHAPITRE 4 du Traité de Lisbonne (signé en 2007) :
LES CAPITAUX ET LES PAIEMENTS
Article 63
(ex-article 56 TCE)
1. Dans le cadre des dispositions du présent chapitre, toutes les restrictions aux mouvements de
capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites.
Conclusion :
Ceux qui ont voté « oui » à tous les traités européens qui gravent dans le marbre la libre-circulation des capitaux doivent être virés.
En 2012, nous devrions voter pour des candidats républicains qui ont voté « non » à tous les traités européens qui gravent dans le marbre la libre-circulation des capitaux.
Il faut tout de même convenir que le genre discours de banquier central est généralement plutôt affligeant. Plate mise en scène d’un propos allusif soumise à l’exégèse des analystes financiers qui en font leur beurre, présentée – en vertu de la magie des mots et des intentions supposées – comme pouvant influer dramatiquement sur les marchés.
Jean-Claude Trichet a ainsi commencé et conclu son intervention à Jackson Hole en spécifiant que ses propos ne pouvaient en aucune mesure être interprétés comme annonçant les décisions monétaires du prochain conseil des gouverneurs de jeudi prochain ! C’est dire leur impact et importance !
En réalité, il y a derrière ces propos toute une machinerie autrement plus décisive, qui essaye d’influer sur les marchés. On connaît les prises de pension et les programmes d’injection de liquidité, les achats d’obligations et valeurs, les interventions sur les marchés monétaires, les accords de coopération entre banques centrales, etc…
Mais ce monde-là est aussi hermétique que l’est la lecture du bilan d’une banque centrale.
Ce qui est étonnant est qu’à quelques exceptions près, rien ne filtre à son propos. Pis, qu’il ne semble être l’objet que de bien peu de curiosité. Entérinant le poids qu’auraient les mots distillés par les banquiers centraux, alors qu’ils ne sont que l’écume d’interventions financières permanentes sur les marchés.
La discrétion absolue serait la condition de l’efficacité: voici l’argument qui est seriné, quand il n’est pas expliqué, des mois et des années après, que rendre public des interventions des banques centrales en soutien à des banques serait désigner ces dernières à la spéculation…
Vous devriez vous interroger sur l’impacte qu’exercent certains lobbys et pressure groups sur le mental de ce Monsieur Trichet – vous y verriez plus clair.
Et pourquoi pas un nouveau détour des règles pour que les banques centrales puissent prêter aux particuliers à 1% d’intérèts???
Le jeu se révèle clair et limpide depuis quelques mois : Ce n’est pas « sauve qui peut » mais « sauve les banques privées »…
Pour preuve, pour palier le risque réel et avéré des prêts aux particuliers, les banques se récupèrent avec des prêts aux nations… Un plan beaucoup plus tranquille car, quoi qu’on dise, les gouvernements trouveront toujours les ressources, puissées dans la masse populaire, par les sacrifices sociaux et l’augmentation de l’imposition directe et indirecte… Et si ça ne suffit pas, il reste le patrimoine, toujours négiciable…
Notre société est devenue une dictature financière, savamment orchestrée avec la complicité des pouvoirs politiques, dont nous autres, « petit peuple », serons les sacrifiés…
Comment s’en sortir ???
Pour ma part, voilà près de deux ans que j’agis : Plus de crédit, plus de « carte bleue », des réglements en espèce en majorité… Vider le solde de mon compte en banque après paiement de prélèvements…
J’ai récemment appris que cette théorie « d’affamer la bête » avait été émise par Frédéric Lordon… Et sincèrement, sauf la résignation ou la guerre civile, je ne vois guère d’autres solutions…
Cordialement à toutes et tous…
Philippe MEONI
Bonjour,
oui et en plus s’arranger pour gagner au maximum sa croute au black, ainsi rien aux impôts pour rembourser la dette.
Cordialement
Tricher selon le monde.
En forme d’hymne:
http://www.youtube.com/watch?v=oncqJb-nzFI&feature=related
Bonjour à tous
Au vu de ses produits, le trou de Jackson semble, à posteriori,bien être le lieu approprié pour tenir ce genre de conclave!
Il me souvient des doctes sermons dissertant de l’ordre vrai, car révélé, du monde : les 7 sphères, l’empyrée, les hiérarchies angéliques etc… toutes choses bien réelles comparées aux illusions fallacieuses d’histrions tels que Galilée, Copernic, Kepler….
Allons bonnes gens dormez bien, dépensez, dépensez! enrichissez nous puis crevez sans nous déranger!
Cordiales salutations!
Bonjour François,
C’est toujours avec un réel intérêt que je décortique vos articles, néanmoins, cela fait maintenant 2 ans que l’on assiste au mariage impossible du couple maudit » désendettement-croissance » et que l’on glisse sans espoir de retour depuis.
Au delà de la pertinence de vos constats répétés, vos propres pistes de réflexion sur le » comment s’en sortir » ou » peut-on s’en sortir » m’intéressent beaucoup.
Bonjour !
Il n’y a pas d’autre issue que d’être radical, quand un système est en fin de vie, car il faut tout simplement le changer. Ce qui laisse entier la question de savoir comment tourner la page et écrire les suivantes. Ces chemins restent à parcourir, mais cela n’interdit pas de réfléchir parallèlement aux objectifs à poursuivre.
Au fil de la plume, selon sept têtes de chapitre et à grands traits :
1. Reconfiguration du système financier, à la suite d’une restructuration globale de la dette publique. Création de good banks reprenant les dépôts des banques en faillite, suivant des principes mutualistes, avec apport initial des Etats sous forme de dotation en capital.
Interdiction des paris sur les fluctuations des prix, taxe sur les transactions financières, fermeture des paradis fiscaux et fiscalisation des compagnies transnationales.
2. Convocation d’une conférence internationale chargée de redéfinir le système monétaire international et reprenant la proposition de bancor de Keynes.
3. Plans de relance économiques occidentaux ayant comme premier critère de favoriser l’emploi. Création d’un revenu minimum de base garanti pour tous. Fiscalisation accrue des revenus financiers et du patrimoine. Resserrement des échelles de salaire. Parité salariale entre les femmes et les hommes.
4. Réorientation du développement économique des pays émergents en faveur du marché intérieur. Création d’un revenu minimum. Réorganisation des relations commerciales et de la réglementation de l’OMC afin de préserver et développer les productions agricoles et artisanales locales et de réorienter la production industrielle vers la satisfaction des besoins propres.
5. Création d’une instance mondiale prioritairement chargée d’impulser et coordonner l’accès à l’eau potable, la santé publique, l’alimentation, l’instruction pour tous, dans le cadre d’un plan de préservation de l’environnement et en utilisant des technologies durables. Adoption et mise en pratique d’un plan global de réduction des besoins énergétiques et des émissions de CO2. Réduction coordonnée des crédits militaires, désarmement nucléaire, biologique et chimique.
6. Soutien à la création de structures participatives et d’auto-organisation dans tous les domaines de l’activité économique, sociale et culturelle, privée et publique.
7. Animation et instauration de relations non marchandes et création de produits et services en accès libre (exemple: le blog de Paul Jorion).
François Leclerc : vos analyses nous éclairent, elles sont indispensables. Il n’y a aucun doute sur ce point.
Mais vos 7 objectifs se cantonnent au domaine économique là où je crois que le problème est culturel. Autrement dit, changer les choses ne signifie pas changer seulement de système économique, enfin je vois la question ainsi.
@ François Leclerc
j’approuve à 100%. Cherchons maintenant le passage, le moyen de passer de notre système à celui que vous proposez.
Comme je ne crois pas que le monde puisse basculer d’un seul coup, les pays ou groupes de pays qui tenteront d’évoluer dans ce sens devront s’isoler temporairement ou du moins restreindre leur dépendance à l’égard du reste du monde le temps que tout le monde les suive.
Un certain protectionnisme, comparable à celui que la théorie économique admet pour protéger le démarrage des économies émergentes sera nécessaire. L’Europe devrait le faire mais les traités, surtout celui de Lisbonne l’interdit.
Il y a du pain sur la planche!
François,
Ca ressemble furieusement à un programme politique…Présidentiel.
Quel(le) candidat(e) va s’en emparer ?
à François Leclerc,
Une question : qui pour mettre en oeuvre de tels programmes ?
Et une autre : pourquoi les propriétaires accepteraient-ils de perdre ce qui est nommé « droit de propriété » ?
A la seconde de vos questions, l’histoire a déjà apporté la réponse. Pour la première, il est nécessaire d’improviser.
Bonjour François Leclerc
Bravo pour vos analyses et pour ce programme en 7 points de transformation du monde économique en un système d’échanges justes et utile a la société humaine.
@ Tous : Comme d autres commentateurs il me semble important de considérer plus largement la situation en incluant dans les propositions collectives qui s’expriment a travers ce blog, les dimensions/difficultés déterminantes dans l’évolution de la situation de la civilisation industrielle :
1- Pouvoir : les Lobbys, les banquiers et les hommes politiques actuellement détenteurs du pouvoir de décision formel et réel profitent au maximum des injustices/déséquilibres si bien analysés sur ce blog : ils n’ont aucun intérêt a ce genre de reforme/changement radical – ils vont donc s’y opposer le plus farouchement et sournoisement possible avec tous les moyens financiers, médiatiques dont ils disposent
ils représentent donc désormais des forces/groupes dangereux pour l’avenir de la majorité – endiguer leur action nuisible suppose des propositions de reformes politiques, législatives, réglementaires préalables/concomitantes aux reformes économiques. Il serait donc bon de continuer a creuser également la piste de la reforme politique (moyens de s’opposer a la dérive en cours)
2- Des Problèmes globaux, internationaux : Ni une charte ni une reforme ni même une révolution dans un seul pays ne saurait garantir l’évolution souhaitée du système a l’échelle mondiale qui est désormais la mesure en vigueur.
Comment pouvons nous trouver les moyens de pousser a des décisions internationales et non locales en faveur des reformes proposées dans ce blog et par toutes les organisation/sites qui soutiennent la même philosophie
quid de l’extension de la diffusion des idées/actions réformatrices a la majorité sous influence télévisuelle
3- L’abondance énergétique, nerf de la guerre de la civilisation industrielle, touche a sa fin: le défi majeur que représente la réduction imminente de l’énergie disponible entrainera un cataclysme économique, social et psychologique, dans un monde ne considérant le progrès et le succès qu’a l’aune de la multiplications des béquilles technologiques et de la réduction des efforts physiques.
Comment mener de reformes et une transformation profonde de la société basée sur des valeurs morales lorsque le tissu social et économique se délite et que chacun se concentre sur la satisfaction de ses besoins élémentaires (chauffage, déplacements, nourriture…)
La question de l’impact/efficacité des idées/actions discutées sur ce blog comme celui de la hiérarchisation des enjeux sont importants si l’on cherche au delà de l’honorable et fécond débat d’idée du BPJ a avoir une influence positive sur l’évolution de la société.
Le débat sur la charte a bien montre qu’il faut des moyens et de la reconnaissance pour mettre en œuvre des initiatives d’ampleur . Serait il souhaitable de collaborer avec d’autres groupes focalises sur les autres questions que j’ai soulevées ?
Le débat est ouvert !
Sans chercher à donner à mon discours un ton pessimiste, et encore moins défaitiste, je porterai la réflexion sur d’autres plans qui sont :
1 – Une population de 9 milliard d’âmes est censée peupler notre planète sous quelques décades… c’est à dire demain à l’échelle de l’humanité. La FAO considère qu’eut égard à l’évolution des techniques et de la technologie, des progrès de productivité interviendront qui permettront d’assurer la survie de cette population…. Je n’ai pas la même assurance.
Nous sommes actuellement à 6 milliards d’âmes. Il me semble pourtant avoir déjà entendu parler de révoltes de la faim, notamment en 2008, lors de la flambée des prix des matières premières! Cette année là, extraction faite de l’effet de levier lié au report des spéculateurs sur le marché des matières premières, l’humanité ne faisait-elle pas déjà face à la rareté de la ressource alimentaire? A mon sens oui. Apparemment, la FAO ne tient pas compte de l’aléa climatique et peut être d’autres facteurs encore, pourtant nécessaire à prendre en compte pour ne pas ruiner l’humanité (terme à ne pas prendre dans le sens financier).
Donc en résumé : Quel plan pour maitriser la démographie ???
Étant donné l’imminence de ce problème, n’est-ce pas la priorité n°1 ?
La solution à ce problème ne doit-elle pas servir de guide à un nouveau modèle de société ?
A mon sens, sans solution à problème, le modèle dont vous parlez sera très vite mis en défaut.
Mr Leclerc, votre modèle intègre t-il ce paramètre?
2 – Le « pick-de-tout »
On connais tous le pick-oil. Il y a aussi le pick-uranium, le pick gaz….. Comme toutes les matières existent sur notre planète en quantité finie, se pose donc le problème de la rupture des stocks, et bien avant, du pick (consommation supérieure à la découverte de nouvelles capacités). Or, de picks, nous en avons déjà franchis quelques-uns. La raréfaction des matières premières n’est plus une théorie, en particulier depuis 2008, avec la flambée des prix du pétrole, et du gaz en corollaire. (Heureusement, la crise est intervenue à temps !!! ;o( )
Mr Leclerc, votre nouveau modèle en tient-il compte?
3 – La Chine
Il est heureux que la Chine (avec d’autres pays) connaisse un développement de ses infrastructures et de son économie. Mais ce développement très rapide, participe largement à la déstabilisation de nos économies occidentales. Comment reconstruire sur des bases instables?
Pour autant que je sache, les véritables arbitres du monde financier sont les chinois. A coup de milliards ils déstabilisent le Japon, maintiennent le dollar, valorise l’euro…..
Quand la Chine revalorisera t-elle le Yuan ?
Quand la Chine revalorisera t-elle les salaires de ses concitoyens ?
Le nœud de nos problèmes à court terme est pourtant bien là?
Comment redresser rapidement nos économies, redonner de l’emploi à nos concitoyens, tant que ces efforts de rééquilibrages ne sont pas pratiqués par la Chine ?
Mr Leclerc, de cela vous ne parlez pas !
4 – Les finances
Quoique particulièrement injuste et créateur de déséquilibres au sein même de nos sociétés, je classe le problème de la finance en quatrième position des priorités à traiter.
Vos nombreuses propositions vont dans le sens d’un rééquilibrage. Elles résonnent de plus en plus positivement aux oreilles de la classe moyenne, notamment depuis qu’elle se sent affectée par la « crise durable ». Mr Leclerc, j’aimerai partager ces quelques réflexions à la lecture de votre programme.
POINT 1
Mettre en place des dispositifs fiscaux lourd contre la spéculation ? Oui, afin de favoriser les revenus du capital. C’est la lutte de l’utile contre le futile. Le capital favorise l’emploi, quand la finance le détruit.
Détruire tous les paradis fiscaux ? Je suis pour.
Taxer les entreprises transnationales ? Je suis d’accord. Je rajoute qu’il faudrait faire bénéficier l’ONU des produits correspondants, pour la mise en œuvre de programme de lutte contre la pauvreté.
Création de good bank ? A mon sens pas la peine.
Faire participer l’État au capital des good bank ? Surtout pas, car l’État n’en a pas les moyens, donc on alourdit la dette.
POINT 2
Mise en place du bancor ? Oh que oui !!!
POINT 3
Plan de relance? Surtout pas, l’État n’en a pas les moyens.
Salaire mini pour tous? C’est un choix politique dont je ne suis pas convaincu de l’efficacité à long terme. Ce choix pose la question de ce qu’est le « mini ». Or pour la plupart, le mini est placé très haut, et pour d’autres très bas. Ce choix pose forcément le problème de l’assistanat, qui malgré son caractère humaniste de surface, n’en est pas moins la perversion d’une société basée sur la valeur «travail».
Fiscalisation accrue des revenus financiers ? oui
Fiscalisation accrue du patrimoine ? non. Vous travaillez aussi pour vos enfants. Pourquoi leur reprendre ce que vous leur avez légué après une vie de labeur et de peine. (Ils seront bien assez grand pour dilapider l’héritage tout seul ;o) )
Resserrement des échelles de salaires ? Se concentrer sur l’arrêt de la spéculation devrait aboutir à la réalisation de cet objectif.
POINT 4
Création d’un marché intérieur ? On ne créé pas un marché intérieur, on créé des besoins. Autrement dit, si par leur mode de vie, les besoins des citoyens sont faibles, pas de marché intérieur. Créé un marché intérieur me paraît vicieux car il implique d’imposer un mode de vie, ce qui n’est pas conforme à mes valeurs.
Création d’un revenu minimum ? Appliquer à des pays émergents, ce principe est désastreux. Car c’est justement le travail qui a permis à des millions de gens de ces pays de sortir de la pauvreté. Malheureusement le salaire minimum a sa contrepartie : le chômage qui n’est autre que le retour organisé vers la pauvreté. L’apparition d’un salaire minimum jettera des millions de gens de ces pays au chômage, par la mise en place systématique et incontournable de la recherche de la productivité.
Préserver et développer les productions agricoles ? Oui
Préserver et développer les productions artisanales ? Non
POINT 5, 6 et 7
N’appelle pas de remarques de ma part. Je pense que l’on s’écarte des fondamentaux.
Merci pour votre réponse.
Je me permet de relayer cette demande d’aide.
L’identification de l « adversaires » et de ses « réseaux » est à mon sens le premier pas à franchir.
Numérisons les lobbyistes de l’Assemblée avec Transparence International France.
Après nous être intéressés à l’activité des députés, au règlement des parlements ou encore au fond et à la forme des débats en séance publique, pourquoi ne pas nous pencher maintenant sur un autre aspect essentiel du fonctionnement parlementaire : le lobbying ? L’idée s’est concrétisée lors d’une rencontre avec des responsables de Transparence International France. Forts de leur expertise sur la question, nous avons décidé de nous associer pour mener une étude à partir des données publiquement accessibles : les rapports parlementaires. Aidés d’un nouveau membre, nous avons traité tous les rapports de la législature depuis 2007 et en avons extrait plus de 15 000 noms. Pour pouvoir tirer des éléments statistiques de ces données, il faut identifier les organismes que ces personnes représentent. Pour ce faire, nous avons développé une application de crowdsourcing. Vous avez un peu de temps et la question vous intrigue autant que nous ? (…)
http://www.regardscitoyens.org/numerisons-les-lobbyistes-de-lassemblee-avec-transparence-international-france/
Pierre,
Initiative de d’jeuns informaticiens très intéressante.
Le travail de repérage des lobbystes est achevé depuis le 16/08.
Les résultats de l’analyse seront publiés en septembre.
TIF !!
Et nous sommes les « Tondu » !!!
« Vers quel monde de « stabilité et de croissance » prétend nous diriger l’idéologue Jean-Claude Trichet, affichant des certitudes d’un autre temps ? »
Volontairement ou pas , vers un ko économique justifiant une certaine forme d’autorité…
http://vazimonga.over-blog.com/article-calendrier-politique-2010-septembre-56162157.html
Rien de nouveau en effet. Béotien de l’économie, j’ai lu « le grand bond en arrière » de Serge Halimi, pas une ligne à modifier. La prescription de nos supers banquiers, c’est que si le médicament tue le malade, c’est qu’il n’en a pas pris assez.
Bravo et merci pour cet éclairage sur ce ‘discours programme’, qui, faut-il ajouter, comporte
d’autres perles: « ‘étant donné l’ampleur de la dette publique accumulée, la consolidation fiscale devra être ambitieuse. Afin de parvenir à un objectif de ratio dette / PIB de 60%, les gouvernements de l’euro-zone nécessiteront une ‘baisse cumulée’d’environ 30%. ». Demain ?
Il faudrait ajouter à votre remarque que le gouverneur d’une banque centrale ne se trompe jamais ou n’admet jamais ses erreurs (cf. Bernanke ). Il n’y a pas besoin d’être spécialiste pour pointer sur la part de responsabilité de la BCE dans ce processus, la part de la ‘pompe’, particulièrement pour les pays de la ‘périphérie’. Mais bon, comme un curé belge, il reprend son ‘missel’…
Quand on apprend par ailleurs, via El Pais, que l’absence de majorité parlementaire pour le vote du budget 2011 qui incorpore 7,7% de réductions de dépenses pourrait forcer à des élections anticipées en Espagne, cette ligne ‘irre-verrante’ ( une expression forgée par le physician David Böhm, de ‘irre-verration’, la croyance en une vérité au delà de ses propres limities ) ne laisee pas d’être préoccupante,
En contre-point, il faudrait mentionner aussi, puisque ce ‘bulletin de santé’ en offre l’occasion, les calculs de Willem Buiter sur les gains de la BCE, sur l’ émission de billets de 200 et 500 euros-les billets de 500 euros représentant 38% des euro-billets en circulation-, 50 mds d’euros de gain pour la BCE, 80 mds d’euros en 2008, soit plus que son capital social ( 76 mds d’euros ).
Les voies du ‘seigneuriage’sont ainsi bien connues des vrais gangsters et des autres assidus de la chapelle du ‘capitalisme sans copyright’..
Ce qui est particulièrement intéressant, c’est que ‘Mr Euro’ risque, fort bientôt, d’etre confronté
à la déflation et/ ou une restucturation de dette souveraine Jacques Delpla, de ce coté de l Atlantique, ayant averti des risques du couple dette-déflation, Jacques Depla qui propose tout dernièrement une agence européenne de la dette, une proposition plus réaliste que celles de Mr ‘Neuro’
Les leçons de la crise grecque
La création d’obligations européennes gérées par une agence renvoie inévitablement à la poursuite de la construction européenne. Pas uniquement de son volet de politique économique, mais également de son volet social, qui n’a jamais été véritablement abordé.
Cela suppose également l’organisation de solidarité internes allant au-delà des fonds structurels, ce qui implique une refonte du budget communautaire et probablement la création d’une fiscalité européenne.
Il faudrait pour le tout une volonté politique qui fait défaut et que souligne bien la désignation et reconduction de l’actuel président de la commission.
Vous avez tout à fait raison François, mais on pourrait parfaitement envisager que le SPV
soit employé à cette fin, Delpla et son compère proposant une version ‘actualisée’.
Vous connaissez ma position, vous avez souligné avec raisonn les obstacles. Maintenant, ‘l’Europe à deux vitesses’, est ‘devenue’ un facteur structurel et de facto un facteur politique, certains présents à Jackson Hole, estimant, par exemple que l’Espagne en avait pour dix ans.
Vous avex dénoncé précédemment ‘le noeud coulant’ de Moody’s, à titre personnel la dégradation de la note de l’Irlande par S& P, sur des critères fallacieux, m’a stupefait. Une chose est claire: ce n’est pas avec les potions de Mgr Trichet que les réformes structurelles de ces pays s’ accompliront, et cette inaction a des conséquences sociales et politiques croissantes, donc il faut un ‘decking’pour ces pays, pour faire face au ‘de-leveraging’requis. Quant à l’actuel Président de la Commission, il brille par son silence…Peut-etre ‘Mme Euro’ reconsidérera-t-elle sa position…
A Wall Street, rien n’a changé
De nombreux banquiers américains et éditorialistes du Wall Street Journal se comportent comme si la crise financière n’était jamais arrivée.
http://www.slate.fr/story/26533/wall-street-rien-change-crise
par Eliot Spitzer (Ancien gouverneur de l’État de New York).
Le malheur est profond.
Je triche
tu triches
il/elle triche
nous trichons
vous trichez
ils/elles trichent
Le malheur tient bon.
@ François Leclerc :
« Comme à son habitude, Jean-Claude Trichet s’est posé du haut de son magistère en gardien revendiqué de l’église, tout en préconisant à l’usage des autres l’humilité. Comme s’il prononçait en chaire un terrible prêche destiné à faire trembler. »
Vos paroles m’ont fait penser à quelqu’un mais j’ai mis du temps à trouver : Dominique de Guzmán (Saint Dominique).
Il fonda l’ordre des … prêcheurs (Dominicains), en 1216. Son ordre sera mobilisé quelques années après sa mort pour animer la très connue ‘inquisition’ …
A la même époque, Innocent III fut un des papes les plus emblématiques de la théocratie papale et s’affronta (ainsi que ses successeurs) au pouvoir temporel des princes et surtout de l’Empereur, sans compter la croisade des albigeois.
Je vois bien Jean-Claude Trichet en prêcheur en chef des banques centrales, discourant de l’impérieuse nécessité de l’orthodoxie économique, face à la gabegie des états, soumis au pouvoir des banques centrales (et des banques tout court) …
En plein moyen-âge et en pleine théocratie bancaire !!
PS : en 1338, Louis IV décide qu’il tient son mandat de ses électeurs et non du pape. A partir de là, les princes électeurs ne font plus que les empereurs, ils représentent aussi véritablement le Saint Empire Germanique. Ce fut le début de la fin de la théorie de la théocratie papale.
En 1356, la ‘Bulle d’or’ définit, jusqu’à la fin de l’Empire, les règles de l’élection de l’Empereur. Cette bulle d’or fut faite à … Francfort sur le Main.
Ce ne serait pas le siège de la BCE par hasard ?
Vivement qu’une autre ‘bulle d’or’ vienne mettre fin à cette théocratie d’un genre nouveau …
C’est vrai cette religion est vraiment abouti, pas de Dieu, pas de paradis, pas de pardon, pas d’idéal humain, juste une règle moins d’état, ils ont mêmes valider qu’un même produit l’était quel soit le niveau de vie du pays fabricant, ce qui pour valider cette hypothèse sous entend niveler le niveau de vie à sa moyenne mondial, ce qui n’est pas beaucoup…
Semaine d’Action Globale contre la Dette et les IFI
Brisons les chaînes, transformons le système !
http://www.cadtm.org/Brisons-les-chaines-transformons
Les conclusions:
Stop à l’endettement pour répondre aux crises provoquées par les créanciers,
Annulation inconditionnelle et répudiation de toutes les dettes financières illégitimes,
Restitution et réparations pour les dettes écologiques, climatiques, économiques, sociales et historiques dues par les gouvernements et entreprises du Nord aux peuples du Sud,
Respect du droit souverain des pays de répudier ou interrompre le service de la dette afin de pouvoir respecter leurs obligations en matière de droits humains et droits de la nature,
Des solutions équitables, participatives et transformationnelles face aux crises économique, climatique, énergétique et alimentaire,
Sortir la Banque Mondiale et les banques régionales de développement du financement climatique,
Mettre un terme aux pratiques néfastes des fonds vautours, qui s’enrichissent aux dépens des pays appauvris et de l’annulation de la dette.
Stop aux prêts irresponsables pour financer des projets destructeurs ou pour soutenir des gouvernements illégitimes,
Créer de nouvelles institutions financières et une architecture financière régionale et mondiale, qui fassent passer les peuples et la planète avant les profits et la puissance des entreprises,
Arrêt de la militarisation et de la criminalisation de la contestation sociale.
Cela me rappelle une « convention » (sorte de grand messe annuelle où les salariés se doivent de boire la bonne parole de la direction) organisée il y a quelques années dans mon entreprise. Avait été diffusée une vidéo où son éminence J-C Trichet faisait l’apologie du Changement.
Servant au final à justifier les prochaines réorganisations ou la réduction nécessaire des frais généraux.
Je me suis demandé alors quelle pouvait être la relation particulière qu’entretenait mon PDG avec Trichet pour que ce dernier nous fasse l’honneur de nous délivrer un message personnel : mêmes banc d’école ou même practice de golf ?
Force est de constater aujourd’hui que Trichet ne sait pas allier l’acte à la parole.
Pour ces gens là, comme dirait Brel, le changement, c’est changer tout en pire.
Erreur ! Je me suis trompé sur l’auteur de l’apologie du changement dans la video en question. Ça m’a fait tilt quand j’ai entendu ce matin sa voix sur RFI. Il s’agissait en fait de Pascal Lamy. Certes plus ancré à gauche, mais travaillant pour un monde plus libéral. Alors, bonnet blanc et blanc bonnet entre Trichet et Lamy ?
Au passage, il me semble que l’on parle ici relativement peu souvent de l’OMC. Pourtant acteur majeur de la mondialisation financière.
D’après les propos que vous rapportez de J C Trichet, on peut constater que c’est toujours le même haut fonctionnaire qui pérore avec suffisance et incompétence comme quand il fût au début des années 90 le président du CECEI, institution censée contrôler le système bancaire français si bien qu’il n’ a rien vu voir venir du scandale du Crédit Lyonnais !!! De même après il pérorait toujours pour commenter la baisse d’1/10 iè de points des taux d’intérêts français alors exorbitants pour déjà s’aligner sur l’Allemagne et ses taux d’intérêts forts pour payer sa réunification.
Je pense que la crise actuelle est que les Politiques se sont défaussés sur des Hauts Fonctionnaires comme lui, faits pour être des exécutants et non des décideurs, et la multiplication d’autorité et commissions dites indépendantes soi-disant plus neutre et plus bienfaisante que les politiques, et une pseudo main invisible censée réguler « naturellement et spontanément le marché » cela est une fable dont les peuples paient le prix fort!!!!
Tenez, on en parle dans Le Monde :
http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/08/30/la-bce-face-au-grand-ecart-de-croissance-en-zone-euro_1404228_3234.html#ens_id=1268560
« La question est de savoir si les divergences vont persister, en particulier entre Berlin et Paris. Pour de nombreux économistes, une grande partie de la croissance allemande dépend des exportations, et pourrait s’atténuer en cas de ralentissement aux Etats-Unis et dans les pays émergents. »
Si le dollar chute, l’euro augmentera en parallèle et le modèle d’exportation en prendra un coup et l’Allemagne avec. La ‘reconfiguration’ de l’UE dont vous avez parlé risque d’arriver plus tôt que prévue …
Concernant l’inflation, on fait dire ce que l’on veut aux faits, selon ses besoins :
http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/08/16/zone-euro-l-inflation-repart-a-la-hausse-sur-fond-de-reprise_1399516_3234.html#ens_id=1268560
« A défaut d’être une bonne nouvelle pour le consommateur, l’inflation demeure un marqueur relativement fiable de la reprise de l’activité économique. »
Et pas d’augmentation des prix des produits, non ?
Sinon, on y reparle aussi de l’Irlande (cet ex-bon élève du FMI et de l’UE), avec une ‘belle vision’ idéologique (« En réalité, il est indispensable que Dublin donne un tour de vis supplémentaire à sa politique budgétaire. ») mais aussi de la Hongrie (ce pays populiste qui a osé dire non aux prêts et à la restructuration du FMI) :
« Mais le gouvernement a-t-il les moyens de ses ambitions ? Bizarrement, son coup d’éclat avec le FMI n’a pas provoqué la panique des investisseurs. »
Bizarre, vous avez dit bizarre ?
« Selon l’analyste, les marchés restent calmes, car ils sont persuadés que les négociations finiront par reprendre avec le FMI. En octobre, sans doute, quand les élections locales seront passées et que le gouvernement abandonnera sa rhétorique populiste. »
Quant à la rhétorique du Monde, elle, elle n’a pas changé : « Sainte BCE, priez pour nous ! »
@ François Leclerc,
Bonjour,
« discours » de Mélenchon (et des autres partis-fin des universités d’été) hier sur LCP, en forme, un petit poil démago, mais parle de révolution républicaine, passant par les urnes.
Un des rares a sembler croire « vraiment » ce qu’il dit, pas de pincettes et « solutions » radicales clairement exposées.
Pour finir, il conclut par le « osons » de Saint-Just…Attali, Robespierre, Saint-Just, Mélenchon, Jorion et Leclerc, la nouvelle « division » des lumières?
http://www.lcpan.fr/Melenchon-appelle-au-rassemblement-06501.html
Après avoir visionné les différents discours de clôture des universités politiques, je recommande, sans aucune réserve et à l’instar de Jérôme, celui de Jean-Luc Mélenchon. Le seul qui propose d’être « le parti de la radicalité concrète » en remettant l’humain et le collectif au centre de ses préoccupations, et tout cela avec humour, sincérité et une colère éloquente. Ca change de la langue de bois.
http://www.dailymotion.com/video/xemfni_jean-luc-melenchon-au-remue-meninge_news