L'actualité de la crise: la nouvelle promesse du capitalisme financier, par François Leclerc

Billet invité.

LA NOUVELLE PROMESSE DU CAPITALISME FINANCIER

De rebondissements en rebondissements, la crise apparaît aujourd’hui sans fard dans son déroulement, qui se prolonge et permet d’en analyser la poursuite.

L’écroulement d’une montagne de crédits dans l’immobilier américain – financée en application d’une martingale étonnante de crédulité – a entraîné dans une impressionnante chute le système financier privé, en raison de l’enchevêtrement des engagements réciproques en son sein, contribuant à son opacité. Mettant ensuite à mal les finances des États qui sont intervenus – en socialisant la dette privée – pour l’endiguer et en combattre les effets.

L’ensemble alimente la poursuite d’une sourde crise financière combinée de la dette privée et publique, ainsi qu’une profonde crise économique et sociale chronique dans les pays occidentaux, les deux s’alimentant réciproquement. Les faits sont là, reste à en tirer les conséquences.

Avec le recul, il n’est pas abusif d’analyser la crise que connait le capitalisme financier comme étant en particulier celle d’un sévère blocage de la machine à faire de la dette, l’un de ses piliers. Une machine dont le champ d’action s’était considérablement élargi au fil des décennies, en raison de trois phénomènes.

En premier lieu, la nécessité d’alimenter la consommation, principal moteur de la croissance économique, alors que la distribution de la richesse née de l’accroissement de la productivité penchait résolument en faveur de la rente au détriment du revenu salarial, et qu’il fallait lui trouver un substitut.

En second, afin de répondre aux besoins de financement de pans entiers de l’appareil productif, résultant d’une insuffisance chronique de fonds propres, devenu dans l’incapacité de satisfaire aux exigences de rendement de capitaux préférant s’investir dans une activité financière nettement plus lucrative.

En dernier, pour financer les États engagés dans une politique générale de défiscalisation, afin de parachever l’édifice et de satisfaire le marché, ce Moloch des temps modernes.

Par un retournement de situation dont on voit les effets, les particuliers et les entreprises sont ainsi devenus – dans l’exercice de leur activité économique – non plus les bénéficiaires supposés de l’activité financière, mais leur vache à lait. L’encours de la dette sous toutes ses formes et pour tous ses destinataires augmentant considérablement, et avec elles les intérêts perçus par les investisseurs, les fameux marchés. Intérêts aussitôt réinvestis dans la spéculation financière.

L’histoire, toutefois, ne s’est pas arrêtée là. Une fois la demande créée par ce que l’on a dénommé la financiarisation de l’activité économique, il a fallu y répondre. Or les établissements financiers étaient soumis à des règles et des ratios prudentiels, plus ou moins clairement établis et bien respectés. Ils ont été résolument contournés, au mépris de toute prudence, afin que les engagements des établissements puissent dépasser les limites de ce que leurs fonds propres les autorisaient à prêter. Fonds propres qu’ils ont parallèlement accrus, en se tournant vers les marchés et non pas les actionnaires, grâce à de fragiles montages financiers.

Enfin, ils ont inventé la titrisation afin de sortir à grande échelle de leur bilan les prêts qu’ils avaient consentis. A une vitesse remarquable, ils ont monté un échafaudage de produits financiers structurés, hautement rentables, convaincus d’avoir annulé le risque, ou à défaut, de l’avoir évacué pour les plus malins. Dans ce contexte, les crédits ont pu gonfler, dans l’immédiat au profit de la masse des intérêts perçus. Améliorant d’autant plus le rendement de leurs fonds propres qu’ils s’étaient donnés les moyens de ne pas les accroître. La course aux rendements se poursuivait de plus belle, sans que rien ne paraisse pouvoir lui faire obstacle.

Où en sommes-nous aujourd’hui, alors que la chute est intervenue ? Les fonds propres – reconnait-on – ne vont plus pouvoir bénéficier des rendements d’avant, catalysant une fuite en avant financière qui va devoir en rabattre, tout en se poursuivant faute de régulation effective. Le marché de la titrisation est quant à lui globalement en panne, sauf lorsqu’il s’appuie sur des garanties d’État comme c’est le cas pour le crédit immobilier aux États-Unis (avec Fannie Mae et Freddie Mac). Les banques sont par ailleurs menacées par de nouvelles règles prudentielles (Bâle III), dont elles sont déjà parvenues à desserrer les contraintes, sans pouvoir toutefois totalement les empêcher.

Donc, la capacité du système bancaire à relancer la machine du crédit est limitée dans ce nouveau contexte, même si l’on tient compte des artifices divers déployés pour ne pas dévaloriser les actifs toxiques toujours détenus (quand il n’est pas parvenu à les mettre en pension auprès des banques centrales) et passer des tests d’effort complaisants. C’est pour cela qu’il annonce ne plus être en mesure de favoriser le redémarrage de l’économie, grâce au crédit, justifiant le pronostic par les économistes d’une croissance atone pour une longue période.

Soupeser la portée effective des tentatives de relance du marché de la titrisation va permettre d’estimer ce que le capitalisme financier va avoir de mieux à offrir dans la période à venir. Si l’on fait abstraction pour un temps des rebondissements à venir de la crise globale. Dégripper la machine à faire de la dette est en effet une nécessité, si l’on veut – dans le cadre de son fonctionnement actuel – sortir l’économie de son marasme et contenir les conséquences de sa panne en termes sociaux, lesquelles seront sinon destinées à s’approfondir.

Les réflexions engagées aux États-Unis à propos de l’avenir de Fannie Mae et Freddie Mac, ces deux colosses qui tiennent à bout de bras le gigantesque marché hypothécaire immobilier américain, n’ont pas d’autres objectifs. Comment relancer le business sur ce marché, y est-il formulé par des incorrigibles, alors que les investisseurs ne s’y précipitent pas, étant donné son manque total de transparence et l’importance des risques potentiels qu’il représente dans la conjoncture actuelle ? Comment se passer des garanties d’État ou en faire évoluer le mécanisme, ces douloureuses épines dans le pied du capitalisme libéral, indispensables d’un côté afin que l’édifice ne s’écroule pas à nouveau, obstacle de l’autre à la relance du business ?

Le débat vient à peine d’être lancé, à l’occasion d’une conférence organisée par le Trésor qui s’est tenue le 17 août à Washington. Une manifestation ressemblant à ces commissions que l’ont réunit quand on ne sait pas du tout quoi faire, à ceci près que le gouvernement s’est engagé à soumettre une loi au Congrès en janvier prochain. On croit comprendre que le processus – dont les modalités restent très floues, tout du moins publiquement – sera graduel et long.

L’idée pourrait être d’écrémer le meilleur du marché afin de le confier progressivement en gestion à des intérêts privés. Laissant l’État financer le reste, n’ayant pas d’autre issue que de continuer à financer les pertes de Fannie Mae et Freddie Mac, en étalant et repoussant les échéances afin de rendre plus indolore le coût de l’opération. Tout ce dispositif repose toutefois sur l’espoir que l’immobilier va commencer à se reprendre, à plus ou moins long terme, ce qui a déjà été beaucoup annoncé mais s’est à chaque fois révélé faux.

D’autres grands esprits préconisent des systèmes d’assurance reposant sur des montages financiers qui rappelent de fâcheux précédents et qui ont toutes les chances de rester dans les tiroirs.

Au Royaume-Uni, une réflexion sur la relance de la titrisation a également été engagée par les banques à l’instigation du gouvernement, dans un autre contexte, avec comme objectif de relancer le financement des PME. On reste circonspect.

Il va falloir, dans tous les cas et les pays, montrer patte blanche aux investisseurs et partager les risques avec les émetteurs de cette dette destinée à financer d’autres dettes, ce qui va diminuer l’intérêt financier de ces opérations, si toutefois il s’avère possible de réamorcer au moins symboliquement le processus, dans l’espoir d’enclencher un miraculeux cercle vertueux. Où la vertu va parfois se nicher ?

L’enjeu est stratégique, ce qui ne lui donne pas nécessairement une solution. Car les investisseurs vont y regarder à deux fois avant de s’engager à nouveau sur le marché de la titrisation. Ils vont demander une transparence que ne peuvent leur garantir les instruments financiers sophistiqués de ce même marché, conçus dans une optique diamétralement opposée. Non sans par ailleurs exiger des rendements plus élevés, un second facteur qui va contribuer à restreindre le volume de ces opérations futures.

A l’arrivée, le marché ne retrouvera pas sa dimension d’avant la crise, il ne permettra donc pas aux banques de financer les mêmes enveloppes de crédit. La machine à fabriquer de la dette ne retrouvera pas son rendement d’avant. D’autant que des ratios prudentiels plus restrictifs vont y faire partiellement obstacle et qu’il va être plus difficile de les contourner.

Cette nouvelle donne va avoir un fort impact dans les sociétés occidentales. La baisse globale du niveau du crédit actuellement enregistrée n’est pas une affaire conjoncturelle mais structurelle. Tout comme le niveau de chômage qui s’est installé. La combinaison des deux va être lourde. Le niveau de vie et de consommation de larges couches de la société vont être affectés, alors que les rapports de force actuels ne permettent pas d’envisager d’obtenir une inversion de la distribution inégalitaire de la richesse qui s’est instaurée.

Cette évolution va modifier en profondeur la société, aboutissant à un délitement par le bas de ce que l’on appelle les classes moyennes, accentuant une précarisation déjà entamée. D’une manière d’autant plus puissante et spectaculaire que le crédit à la consommation jouait dans l’économie un rôle important, en premier lieu donc aux États-Unis et dans certains pays européens, comme le Royaume-Uni. Nous ne sommes qu’au début de la réalisation de cette promesse, qui ne nous est pas explicitement faite et a donc des chances d’être tenue.

Le modèle d’un capitalisme assurant une élévation globale du niveau de vie de la société, quoique fortement inégalitaire, ne va plus fonctionner comme avant. Les inégalités sociales vont dorénavant s’accroître plus fortement et toucher des couches sociales qui se croyaient hors d’atteinte. Le deal ne va plus être win-win (gagnant-gagnant).

Y faire face suppose de démonter des mécanismes en bout de course et d’adopter un point de vue radical. Car les marges de manœuvre permettant des aménagements se sont réduites, s’en tenir à un simple rejet n’étant pas non plus une réponse satisfaisante. Que reste-t-il alors de disponible ?

La cristallisation autour d’un autre modèle de société est la seule voie susceptible de rassembler, supposant des remises en questions auxquelles il est craint de procéder, par habitude ou peur de passer pour utopiste illusionné. Pourtant, il faudra bien se décider à sauter, même si le fossé est large et profond, car le conformisme est de moins en moins un refuge, même s’il est encore largement partagé.

90 réponses sur “L'actualité de la crise: la nouvelle promesse du capitalisme financier, par François Leclerc”

  1. Bonjour,

    C’est un peu frustrant de vous lire quand on n’y comprend pas grand chose. Je viens de visionner une partie de la vidéo Zeitgeist qui circule sur internet et j’avoue être intrigué. Mais pour me faire un avis plus éclairé je souhaiterai mieux comprendre comment fonctionne la tristement célèbre machine à faire des dettes.
    Auriez-vous un bon livre de vulgarisation à me proposer?

    Merci et merci encore pour votre travail

    David

    1. Voir « Le triomphe de la cupidité » de Joseph Stiglitz . Sur le diagnostic tout est clairement expliqué.
      Sur les solutions c’est beaucoup discutable

  2. Bonjour,
    Et oui,plus de refuge pour les »moutons »,soyez rassurés,il reste la « TONDEUSE »
    Merci,a vous ,avec vous,tout est clair et transparent………

  3. USA : les inscriptions au chômage au plus haut depuis novembre

    jeudi 19 août 2010, 15:02
    Les nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis sont montées à leur plus haut niveau depuis novembre lors de la semaine achevée le 14 août, selon des chiffres publiés jeudi par le département du Travail, montrant une inquiétante dégradation du marché de l’emploi. En données corrigées des variations saisonnières, les demandes d’allocations chômage ont atteint 500.000, pour la première fois depuis neuf mois, contre 488.000 la semaine précédente (chiffre révisé).

  4. En fait c’est simple : pourquoi le monde de la finance « prêterait-il » de l’argent aux gens, alors qu’il peut (la preuve en est donnée par cette crise) le garder pour lui, se le prêter à lui même, puisque c’est « lui » qui le crée en définitive, cet argent. Bon ok, il ne garde pas tout, mais ponctionne de plus en plus (on appelle ca « trappe à liquidité », moi j’appelle ça du détournement).

    Le rendement « normal » attendu par les investisseurs financiers est de 15%. Ca se voit qu’ils ne fabriquent rien de leurs mains ceux la !

    A cela s’ajoute 2 autres phénomènes : le papy boom et le système de retraite par capitalisation (qui sert d’alibi au fait d’être rentier de l’argent).

    Le dernier c’est le pic oil occidental (et mondial en moyenne) : http://europe.theoildrum.com/node/6859

    1. Le système de retraite par répartition ne se porte pas mieux en raison des facteurs conjugués que sont l’allongement de la durée de la vie et la réduction des cotisants (augmentation structurelle de la demande et réduction structurelle de l’offre).

    2. Tout cela s’entend bien sur « dans des conditions idéales de température et de pression », comme on dit en chimie, c’est à dire pour notre histoire :
      – qu’aucun va-t-en-guerre ne se laisse aller
      – que les conditions météos restent propices à des rendements agricoles moyens
      – que la terre ne se mette pas à trembler plus que d’habitude ici ou là
      ….etc etc

    3. Il nous reste probablement moins d’un an pour définir un nouveau système avec les outils que notre système (encore en l’état) a encore à nous offrir. Ce n’est pas quand les zones de non droit proliféreront que l’on sera en position pour discuter ‘Civilisation’ et ne parlons pas des impacts que les pénuries et les blackouts auront sur notre capacité à réagir.

      La normalité va bientôt être redéfinie et cela va réduire à néant la plupart de dogmes modernes
      – la croissance (croire que croître est toujours accessible et souhaitable)
      – l’abondance (croire qu’il y a toujours plus qu’assez)
      – le scientisme et le technicisme (croire que la science et la technique peuvent tout résoudre)
      – l’humanisme à deux balles (croire que l’homme s’en sort toujours car il est au-dessus de la nature)
      – le nihilisme à deux balles (se donner un air faussement détaché, et prétendre que rien ne compte)

    4. @ Peak.Oil 2008

      La machine à faire des dettes a pu fonctionner tant qu’il y avait de la croissance pétrolière, aujourd’hui nous sommes à un nouveau seuil de cette crise qui a commencé au début des années70.
      C’est à ce moment que la croissance pétrolière est tombée à 3% au lieu de 5à 10% comme dans les années 60.
      Je ne veux pas dire que le pétrole est la seule cause des déboirs de système financiers et l’analyse de François Leclerc est éclairante à ce sujet.
      La relance est impossible et il faut faire le grand saut.
      Une révolution? Non, cela ne changera rien, ces révolutionnaires ne seront pas plus réfléchis que ces hordes de consommateurs dans les grandes surfaces (il m’arrive d’en faire partie).
      Faire sauter le système? Que mettre à la place du vide laissé et quid des conséquences?
      Une guerre? Encore pire et puis la guerre 40 s’est réalisée avec une croissance pétrolière jamais égalée aujourd’hui nous n’en avons plus et qui pourra encore s’y risquer?
      La déplétion pétrolière va bientôt advenir, et c’est je pense l’élément principal déclencheur du changement qu’il faudra mettre en route.
      Nous n’aurons plus d’autres alternatives que de faire mieux avec moins.
      http://www.pauljorion.com/blog/?p=14768#comment-102341

  5. En fait le système financier ne tient que parce que les états acceptent de payer les pots cassés par une « upper class » d' »élites » irresponsables.

    Or l’Etat, c’est nous, c’est à dire les différentes composantes de ce qu’il est convenu d’appeller les classes moyennes. Il me semble donc que c’est à nous collectivement de prendre une décision.

    La question qui se pose est simple, et relativement binaire:
    Porter à bout de bras la sphère financière nous sera-t-il plus coûteux que la dynamiter?

    La réponse est moins évidente. Elle dépend principalement de la situation globale à date mais aussi et surtout de sa dynamique évolutive. Les très fortes réticences affichées à réguler les activités financières et à interdire celles qui sont trop risquées (les paris) pèseront d’un poids très lourd dans notre décision collective.

  6. « Il faudra bien se décider à sauter, même si le fossé est large et profond. »
    « Adopter un point de vue radical. »
    Que voulez-vous dire ?
    Quel est donc votre plan B ?
    Est-il si innomable ?

  7. @ François Leclerc,

    « La cristallisation autour d’un autre modèle de société est la seule voie susceptible de rassembler, supposant des remises en questions auxquelles il est craint de procéder, par habitude ou peur de passer pour utopiste illusionné. »
    =>
    Encore faudrait-il qu’il s’agisse d’un modèle viable et pérenne. Pourrait-on savoir à quel autre modèle vous faites allusion ? La curiosité n’est pas toujours un mauvais défaut, en particulier lorsqu’elle permet de réfléchir collectivement à un modèle appelé à s’appliquer à tous.

    Cordialement,

    1. Une simple question, pour y réfléchir ensemble: si la retraite par capitalisation est une loterie et la retraite par répartition en déséquilibre financier structurel, comment concevoir le financement de l’existence après le travail alors que l’on sort de plus en plus tôt du marché du travail et que l’espérance de vie s’allonge ?

    2. @ François Leclerc,

      Si vous faites allusion aux revenus pour tous ou en fonction de certains critères, cette question a déjà été pas mal débattue ici et elle comporte de sérieux écueils (voir commentaires sous B. Friot entre autres). J’ajoute que la question, en dernier lieu, relève du fait de savoir si la Société continuera sur le chemin de l’ultra centralisation et uniformisation, ou s’il y aura un retour à une gestion plus locale des hommes et des problèmes ; chaque système a ses avantages et ses inconvénients, aucun des deux n’est parfait.

      Personnellement, à part le retour à une économie locale, fermeture des paradis fiscaux, et retour à une monnaie qui ait un sens matériel, je ne vois pas très bien d’issues. Ce qui devra par nécessité s’accompagner d’une revalorisation des métiers manuels ainsi que de l’artisanat (étant donné que les chinois ont l’air très heureux de s’occuper de l’industrie) ; ce virage nous permettrait peut-être d’entreprendre la réhabilitation de notre environnement (d’un mal, la Crise économique structurelle, sortirait un bien)… Mais il faudrait encore résoudre le grave problème de ce qui est devenu l’industrie alimentaire : le « poulet Tricatel » généralisé accompagné de la très grave dégradation de la qualité des sols et des aliments.
      Ceci dit sans avoir vraiment réfléchi, juste des intuitions mises bout à bout.

      Au plaisir de vous lire,

      Cordialement,

    3. Par une retraite à 60 ans mondialisé pour tous et prise en charge par la collectivité mondiale sans aucune cotisation ni aucune capitalisation, simplement par le droit pour tout être humain à partir d’un certain âge à un revenu sans avoir à travailler, un revenu suffisant pour qu’il puisse manger se loger se vétir et s’offrir quelques loisirs. Si nous étions évolués nous en serions déjà là au lieu de compter sur l’épargne à travers les cotisations ou les placements, vous savez l’épargne à bien considérer c’est vraiment une relique barbare dans ce cas.

    4. @ VB

      Vous allez plus vite que la musique ! Poser un problème n’implique pas d’avoir sa solution.

      Mais il est vrai que je suis pour déconnecter le revenu de base des citoyens de leur activité salariale, ou de leurs revenus patrimoniaux. Pour discuter ensuite de l’un comme de l’autre sur cette nouvelle base.

      Quant à l’échelle de la réflexion – et des solutions qui en résulteraient – je ne crois pas que le repli sur des bases locales ait un sens autre que purement spéculatif.

    5. Une réflexion brute de fonderie :
      Chaque homme valide doit travailler dans son existence à peu de choses près ou au minimum pour ce qu’il consomme durant sa vie ici bas. Tout bénéficiaire d’une allocation minimum devrait fournir selon les besoins, un travail d’intérêt collectif, tout travail doit être rémunéré de manière mesurée, sans excès, le capital ne doit pas être rémunéré ou si peu.

    6. @ François Leclerc,

      « déconnecter le revenu de base des citoyens de leur activité salariale, ou de leurs revenus patrimoniaux. »
      =>
      Evidemment, cette approche est séduisante, ce sont les mécanismes de mises en œuvres qui peuvent s’avérer redoutables. Par ailleurs, on ne compte plus les lois (issues de bonnes intentions) dont à moyen terme les effets pervers s’avèrent beaucoup plus importants que les effets primaires recherchés. Aussi, il faudrait beaucoup réfléchir aux différents écueils et tenter d’y trouver un maximum de parades, sans oublier de prendre en compte la nature humaine qui ne se satisfait pas de l’égalitarisme.

      Évidemment, vu l’ampleur des problèmes à résoudre, les solutions locales peuvent paraitre impossibles, et pourtant, il y a des quantités d’exemples dans l’histoire où l’impensable s’est produit sans qu’aucune volonté humaine ou animale n’y puisse quoique ce soit. Par exemple, la raréfaction des ressources pétrolières pourrait nous rendre au local plus vite et plus surement que l’on pourrait croire. Mais vous avez raison, en l’état actuel de la situation, le local s’apparente à de la spéculation.

      Nous faisons aussi face à de redoutables problèmes de qualité de notre environnement, il ne faudra pas oublier ce paramètre dans la solution à préconiser pour demain.

      Bonne soirée,

      Cordialement,

    7. Bonsoir,

      notre gros probléme face à la crise ce n’est pas d’avoir la solution dans la tête, c’est d’avoir le chemin qui méne nos sociétés à ces solutions, en évitant les guerres les révolutions si possible.

      cordialement

    8. @ François Leclerc,

      « ’on sort de plus en plus tôt du marché du travail et que l’espérance de vie s’allonge »
      =>
      sans compter que de plus en plus de monde ont du mal à y rentrer sur ce fameux marché (un de plus) et que d’autres n’y rentrent jamais vraiment ; ce qui milite aussi pour votre revenu par tête sans autre considération.

      Cordialement,

  8. « Le deal ne va plus être win – win ».
    On a l’impression que les sociétés accidentales commencent à se figer, à devenir une société de dominants – dominés, un peu comme au 19e siécle. On n’observe aucun signe d’une révolte, du mécontement exprimé oui, mais pas de sécousses. En Californie, il existe une commune où vingt pourcent des habitants sont devenus des sans-abris en peu de temps. La Grèce va très mal, la population s’angoisse à cause des mesures d’austerité et des conséquences de la crise sur l’emploi et puvoir d’achat, le gouvernement craint un « automne chaud »; le gouv. anglais veut réduire les contributions de l’état à un stricte minimum, et cétera. Ca va mal partout, sauf en Allemagne, mais l’embellie est sursitaire: le pays est dépendent de la conjoncture dans les pays émergents. En contemplant tout ca, on voit qu’il n’y a pas de changement en vue, en tout cas pas en bien, les marchés financiers ont pris les gouvernements en tenaille et on voit mal comment il peut y avoir une issue.

    1. Piotr:
      Intéressant, peut-être un phénomène freudien (alros que je ne suis pas freudien). « Accidentées » pourquoi pas, ca rejoint la réalité, non?

  9. Enfin, un billet de haut vol et ne parlant pas que des problèmes bancaires, mais aussi de l’économie réelle. A quand, Monsieur, vos commentaires sur le mondialisme, pas financier, mais économique, sur la production délocalisée, son commerce et ses vices?

  10. Merci pour l’effort de clarté, c’est pédagogique et agréable à lire.

    @ François Leclerc
    J’ai une question: pourquoi le ‘retour en arrière’ est-il impossible? Si je me mets à la place des nantis qui bénéfici(ai)ent du système actuel(récent) et ont le pouvoir d’influer sur les décisions politiques, il est logique de vouloir revenir avant la crise et d’être un peu moins gourmand pour éviter de retomber dans le marasme actuel. Disons, 10% de rendement à la place de 15/20%, c’est encore confortable, non? Pensez-vous que les nantis soient à ce point cupides, ou à ce point stupides pour rendre cela impossible? Ou qu’ils n’en ont pas les moyens?

    1. La baisse des rendements ne résulte pas d’un choix des nantis, mais de la crise financière elle-même: un coup d’arrêt a été donné par le système financier lui-même, qui a implosé. Reprendre strictement sur le même mode, en dépit d’une régulation qui ne fait qu’effleurer les problèmes, est difficilement concevable.

      Mais la question est ailleurs, qui est superbement ignorée: quelles sont les causes de la bulle financière qui a été explosée ? Comment y remédier ?

      Si la distribution inégale de la richesse en est à l’origine, comme c’est établi par certains économistes, on comprend que cette question ne soit pas abordée…

    2. Oui Monsieur Leclerc, on ne peut pas aborder un sujet qui fâche, la distribution des produits de la croissance ces dernières années toujours plus concentrée, le recours à l’endettement massif pour dissimuler tout cela jusqu’au KRACH…
      En fait beaucoup de richesses actuelles sont fictives comme beaucoup de pauvretés actuelles ne devraient pas être, je veux dire par là que c’est la misère des uns qui a fait la trop grande richesse des autres, un servage salarial et rien de nouveau sous le soleil, un retour aux anciens régimes, c’est pour cela que cela a explosé, ils en auraient voulu moins ceux qui en avaient déjà trop, nous n’en serions pas là…
      Je prends un exemple en France, cela sert à quoi de rembourser 30 millions d’euros à Liliane Bettecourt, elle s’ennuie déjà tellement avec tout ce qu’elle a ???
      Comme a dit son avocat quand vous avez une vie tellement ennuyeuse vous avez envie de devenir une vieille dame indigne.

      Non décidément , l’espèce humaine est folle…

    3. « Quelles sont les causes de la bulle financière.. »
      Comme vous savez il y a différentes explications qui circulent et chaque partie semble avoir la sienne. Quand j’étais aux USA au début de cette décennie, j’ai eu l’impression que l’argent pas cher était une manoeuvre bien méditée pour inciter les gens à dépenser, dans le seul but de faire augmenter le chiffre d’affaires de l’industrie et du commerce, ainsi que celui des organismes financiers. C’était apparemment une tactique, donc un coup calculé, avec la complicité du gouvernement. Autrement dit, enrichir les uns en demandant aux autres de prendre des risques financiers inconsidérables, d’autant plus que l’on savait qu’un certaine catégorie de gens ne pourrait jamais rembourser. Mais personne ne se posait se genre de question, « après nous le déluge ». Je trouve cela à la limite du comportement criminel, ou carrément criminel selon les cas.

    4. C’était criminel et surtout pas responsable ! C’est ce que j’ai appelé la prospérité pour tous À CRÉDIT !
      Après avoir cru ces prometteurs de beaux jours et avoir voté pour eux, il vous est demandé maintenant de rembourser, alors qu’une crise supplémentaire est arrivée, avec des emprunts supplémentaires à rembourser. Non seulement la promesse était du vent, mais encore elle a tourné à la faillite du système.
      Vous savez ce que j’ai entendu dire d’un collègue, dont on savait qu’il avait eu
      des « problèmes » : « Monsieur, vous avez joué, vous avez perdu, c’est tout ! » C’était la réponse qu’il avait cru bon de donner aux coopérateurs lésés. La faillite avait surpris tous les coopérateurs sauf l’initiateur du système ! Cynique, non ? De petits aventuriers financiers, il y en a toujours eu. Maintenant, on en a eu de très gros : « too big to fail » !

    1. « La gravité et l’imminence des bouleversements incitent à penser que le temps d’une transition douce par des solutions graduelles est loin derrière nous, lorsque des scientifiques ont commencé à sonner l’alarme au sujet des folies financières, de la dérive de l’effet de serre et du pic pétrolier. Cependant, nous pouvons encore construire une décroissance prospère. Si vous pensez qu’une telle réorientation de civilisation est difficile en période de récession économique, imaginez à quel point ce le sera plus tard, après la dislocation du système financier, la raréfaction de l’énergie disponible et les perturbations liées au changement climatique. »

      Une prospérité sans expansion matérielle c’est ce qui nous reste à faire, et tous les moyens sont bons pour y arriver.

    2. @ michel lambotte dit : 19 août 2010 à 20:14

      « Une prospérité sans expansion matérielle c’est ce qui nous reste à faire, et tous les moyens sont bons pour y arriver. » dites-vous.

      Avec de l’énergie et des métaux de plus en plus rares et donc de plus chers à acquérir quand on n’en a pas, il ne reste plus qu’à nous activer pour travailler sur l’immatériel. Y apporter des transformations demande moins d’énergie que sur le matériel. Attention toutefois, l’esprit des hommes n’est pas très malléable et cela nécessite beaucoup de travail intellectuel, de quoi créer beaucoup d’emplois.
      Mais surtout pas dans l’enseignement tel qu’il est en France où, depuis qu’il suffit de travailler moins pour avoir plus, notre enseignement est devenu comme le système financier. Il est en train de s’effondrer par suite d’une tricherie généralisée visant à faire croire à une richesse là où ne règne que la tromperie, les diplômes ne représentant plus leur valeur d’antan et se révélant aussi trompeurs que des produits titrisés difficiles à fourguer sur le marché…du travail, ce qui est dramatique.
      Selon Y de Kerdrel (le Figaro du 17/08/2010) « 60% de nos enfants entrant en sixième ne savent pas diviser 60 par 4. La moitié des élèves de première ne savent pas que 7×8 font 56. De la même manière, 15% des nouveaux lycéens ne sont pas autonomes en français. C’est-à-dire que s’ils parviennent à lire, ils ne comprennent pas ce qu’ils ânonnent. L’enquête Pisa réalisée au sein des pays de l’OCDE classait la France au 12ème rang sur 26 en 2000 pour le niveau de lecture des enfants. En 2006, la place de la France à chuté à la 17ème place… »

      Avec de tels résultats, sans même tenir compte des coûts puisque la dépense intérieure d’éducation est passée en unités constantes de 71 milliards d’€uros en 1980 à près de 130 milliards en 2008 avec un nombre d’élèves en baisse, une entreprise soumise à la concurrence internationale aurait été rayée de la carte.
      L’éducation nationale est une entreprise dont le « capital » est la propriété de tous les français, qui ne perçoivent pas de dividendes pourtant.

      Il y a des leçons d’économies à dispenser dans ce petit monde qui se sent protégé mais inconscient de ce que les performances et le niveau de vie d’un pays dépend aussi des performances de ses services d’Etats et en premier lieu de son système éducatif.

    3. Concernant l’article sur Yves Cochet.
      Penser que les grands acteurs du système se sont trompés me semble puéril. Vous vous faites des illusions sur leurs intentions. Leur but n’est pas d’enrichir la société. Il s’agit seulement pour eux d’un métier comme un autre. Ils ne se sont pas trompés pour eux. Leur avenir, ils l’ont assuré tandis que pour ce qui concerne les électeurs ou les clients, c’était comme toujours un risque à assumer ! Ces gens, qu’ils soient politiciens ou banquiers, n’ont pas d’obligation de résultat. Ils ne vous doivent donc rien, légalement ! La loi vous protège, qu’ils disaient mais pas tout le monde à la fois ni tout le monde de la même manière ! De l’intérêt d’être du côté de ceux qui rédigent les lois et qui les adaptent en fonction de l’évolution du système. Toujours du bon côté !
      Et contrairement à 1789, il n’y a personne à exécuter ni à dévaliser ! Il fallait y penser plus tôt !

    4. @ jducac
      Merci de m’avoir répondu

      Vous dites ceci:
      « il ne reste plus qu’à nous activer pour travailler sur l’immatériel. Y apporter des transformations demande moins d’énergie que sur le matériel. Attention toutefois, l’esprit des hommes n’est pas très malléable et cela nécessite beaucoup de travail intellectuel, de quoi créer beaucoup d’emplois. »

      D’abord qu’est ce que l’immatériel?
      Vous voulez créer des emplois dans l’immatériel? Je ne vois pas comment, pour moi l’immatériel est la négation du salariat qu’il soit ouvrier ou indépendant, c’est même la négation du marché.
      Il faut aller au delà, je vous conseil de lire « La Troisième Vague » du Futurologue Alvin Toffler
      Quand le prosommateur sortira de l’ombre et sera reconnu, c’est l’immatériel qui deviendra la norme.
      Nous pouvons si nous le voulons consommer 10x moins d’énergie sans perdre de notre bien être et nous n’avons pas besoin de plus de matiére première que ce que nous en avons dans nos déchets. Il reste juste le problème de l’énergie, mais dans une économie relocalisée à base de prosommation, les énergies renouvelables sont suffisantes car leur EROEI devient plus grand que 1.
      A vous de me dire si mon esprit est malléable ou non. Mais au fait, faut-il qu’il soit malléable ou simplement ouvert?

      « La moitié des élèves de première ne savent pas que 7×8 font 56. De la même manière, 15% des nouveaux lycéens ne sont pas autonomes en français. C’est-à-dire que s’ils parviennent à lire, ils ne comprennent pas ce qu’ils ânonnent. »
      C’est la réplique exacte de notre socièté depuis des décennies, les gens mettent un pied devant l’autre sans savoir où ils vont ni dans quel monde ils vivent.
      Si on veut les intéresser à la lecture il faut d’abord les intéresser au monde dans lequel ils vivent et aux problèmes auquels ils devront faire face, et surtout leur apprendre à apprendre.
      Leur apprendre à mettre de l’ordre dans le flot d’informations qu’ils reçoivent et les relativiser, encore faudrait-il que nous en soyons capable nous-mêmes ce qui est loin d’être le cas.
      Comme le dit très bien Alvin Toffler, l’illetré de demain ne sera pas celui qui ne saura pas lire mais celui qui n’aura pas appris à apprendre.

      « Avec de tels résultats, sans même tenir compte des coûts puisque la dépense intérieure d’éducation est passée en unités constantes de 71 milliards d’€uros en 1980 à près de 130 milliards en 2008 avec un nombre d’élèves en baisse, une entreprise soumise à la concurrence internationale aurait été rayée de la carte. »
      Pendant le même temps la dette a été multipliée par 10 et forcément les fortunes aussi.
      Si tous ces moyens au lieu d’être épargnés ou servis à la spéculation avaient été investis dans l’économie d’énergie et dans la relocalisation, nous n’en serions pas là.
      Je connais pas le cas de la France mais en Belgique beaucoup d’écoles sont obligées de réaliser des fancy-fair ou d’autres manifestations pour donner un plus à leurs élèves.
      Mettez vous aussi à la place des enseignants qui doivent enseigner un métier à leur éléves tout en sachant très bien que l’issue est le chômage.
      Je connais aussi des professeurs qui doivent aller de leur poche pour que leur atelier puisse fonctionner.
      C’est à nous de construire ensemble les bases d’un monde nouveau et leur enseigner.

      Bien cordialement

    5. @ michel lambotte dit : 20 août 2010 à 19:49

      Vous me questionnez sur ce que je mets derrière « l’immatériel » et je vous en remercie.

      Pour moi, c’est ce qui ne fait pas appel à de la matière, ne fait pas usage de matériaux. Tout ce qui relève des activités intellectuelles, spirituelles, artistiques, de conception, de création, d’enseignement, d’expertise, de conseil, de transmission et développement des savoirs, des idées etc… et qui ne nécessite pas de transformation de matières (ou alors très peu) ni de dépense d’énergie (ou très peu) pour être fourni aux utilisateurs.
      C’est ce qui ne met en action ni les travailleurs manuels (dont je suis issu), ni de forts tonnages de matières et d’énergie fossile. Il ne me semble pas utile de viser l’élimination du salariat ni du marché et je leur vois encore une très longue vie, tant que nous saurons maintenir en état de fonctionnement des collectivités civilisées.

      Merci de me signaler Alvin Toffler. Je n’ai rien lu de lui et veut bien admettre qu’il a, comme beaucoup d’autres, des idées pertinentes sur ce que pourrait être notre futur. Grâce à lui et à vous, j’ai un peu plus réfléchi à ce mot nouveau le prosommateur et en l’état actuel de mes connaissances et de mon expérience, je n’appelle pas à son essor car cela accélèrerait la baisse de la productivité globale et donc la baisse du niveau de vie, ce qui me fait craindre la venue accélérée de désordres et de chaos, dont tout le monde souffrirait, les plus faibles pas moins que les autres.

      Concernant, les performances du système éducatif français, je vois que vous n’embrayez pas sur le sujet et donnez plutôt l’impression de l’esquiver en le déviant sur les questions de la dette et d’épargne.
      Sachez que je n’ai rien contre les travailleurs salariés de ce secteur, bien au contraire. Ce qui me gène, c’est la baisse d’efficacité du système qui voit d’un côté, sa production baisser en qualité et corrélativement, des coûts associés à son fonctionnement, augmenter. Ce qui m’interroge c’est le fait que ce soit « une entreprise » dont « le capital » est détenu par la collectivité nationale, chaque citoyen détenant une part de capital étant de fait, capitaliste sans droit à dividende.

      D’ailleurs, comment pourrait-il percevoir des dividendes au vu des résultats.
      Cette « entreprise » qui n’est pas ponctionnée par ses « actionnaires » devrait être très prospère, or c’est l’inverse.

      Ça ne semble pas être une question de gouvernance puisque selon la plupart des observateurs, le syndicat majoritaire des enseignants concernés y est très largement influent, au point que certains évoquent une cogestion avec l’administration permanente, sous le regard quasi impuissant de gouvernements successifs incapables de prendre la main.

      Mais cela ne servirait à rien d’ergoter sur « l’entreprise » dès lors que les clients utilisateurs seraient satisfaits. Or ce n’est pas du tout le cas lorsqu’ils voient la dégringolade dans les classements et le peu d’utilité des diplômes obtenus pour entrer dans le monde du travail.

      Regardons si vous le voulez bien, le schéma dans lequel nous nous trouvons. Les citoyens, propriétaires des moyens de production sont, moyennant le concours de travailleurs (professeurs) salariés, les producteurs de l’enseignement. Les clients de cette entreprise sont ces mêmes citoyens qui utilisent ce service pour permettre à leurs enfants d’accéder à la vie active et de devenir autonomes.

      Je pense que vous identifiez ces citoyens comme des prosommateurs si j’ai bien compris le terme.

      Le point faible du système, c’est qu’il n’y a pas de concurrence et ce faisant, il y a perte de compétitivité résultant d’une moindre exigence dans la qualité, les coûts et les délais d’obtention du produit recherché. Or les pays ou les groupes de pays sont nécessairement en concurrence sur notre planète au sein de laquelle, de plus, la répartition des richesses n’est pas égalitaire. En outre, les efforts (le mal qu’on se donne, les sacrifices auxquels on consent) des uns et des autres pour compenser leurs handicaps particuliers sont loin d’être égaux.

      En disant cela, j’ai bien conscience que, si vous n’avez pas été confronté à une expérience vécue avec responsabilité dans une activité placée en concurrence, ou si vous n’avez pas suivi de cours d’économie non politiquement orientés, vous risquez de ne pas me suivre dans mon raisonnement. C’est donc une bonne occasion d’énoncer vos contre arguments afin que nous nous comprenions mieux.
      Je n’ai pas répondu sur votre question incidente en rapport avec la dette et l’épargne ni sur les autres, mais y répondrai volontiers lorsque nous aurons progressé dans l’idée d’un rapprochement de nos visions sur le sujet que je viens de développer.

      Bien cordialement.

  11. « …Le niveau de vie et de consommation de larges couches de la société vont être affectés, alors que les rapports de force actuels ne permettent pas d’envisager d’obtenir une inversion de la distribution inégalitaire de la richesse qui s’est instaurée… »

    Ca on en reparlera, et peut-être même dès cet automne ! Il n’est pas vrai d’affirmer que le rapport de force entre classes et franchement défavorable au prolétariat et à la petite bourgeoisie. Les classes travailleuses sont l’arme au pied.

    Certes ces deux classes sont systématiquement trahies par ceux qui sont censés les représenter, mais cela ne veux pas dire qu’elles sont à genous. Globalement, elles sont encore dans l’illusion que finalement on vit un mauvais réve, et que tout va s’arranger. Mais à présent, au fur et à mesure que la Crise va venir les déranger dans leur vie, ces deux classes vont peu à peu se mobiliser et devenir un vrai cauchemard pour les gouvernements bourgeois.

    Nous pourrions alors très bien assister à une « inversion » de la répartition de la richesse entre le Capital et le Travail.

    1. Personnellement je n’y crois pas une seconde.

      – L’écoeurement est encore loin, c’est pas mûr.
      – Comme dit JF Khan les révoltes ne portent pas d’idées, elles sont générées par une contrainte de trop, une goutte qui fait déborder le vase.
      – Dans l’état actuel du débat, une révolte aboutirait à une pochette surprise.

    2. « ces deux classes vont peu à peu se mobiliser et devenir un vrai cauchemard pour les gouvernements bourgeois. » : je crois plutôt que ce sont les « gouvernements bourgeois » qui vont devenir un cauchemar pour les prolos et les classes moyennes…

    3. Vous retardez et vous vivez dans le rêve. Ce que vous envisagez est déjà fait en Afrique, ou ailleurs, et cela engendre seulement le désordre. Rien d’autre. Il n’y a plus de forteresses à prendre ! Vous allez regretter l’ancien régime qui était plus clair et net que le pouvoir actuel sournois et insaisissable.

  12. Les cycles que vous décrivez sont pour une bonne partie le résultat de presque deux décennies de
    dérégulation, l’ ‘inventivité financière’ et de l’ aveuglement’ des régulateurs, le nouveau chef de la Banque Centrale d’Irlande faisant remarquer récemment que le sauvetage de la banque Anglo-English représente l’équivalent d’entre 15 et 16% du PIB.,,,

    La tonalité récente des discours des banques centrales est qu’il faut ‘réamorcer’ l’activité de crédit, alors que la réalité ne fait que souligner leurs efforts pour ‘reflotter’ le capitalisme financier et ses banques ‘zombies’ ( les historiens ou anthropologues du 22 e siècle auront quelques surprises en examinant l’écart entre les sommes investies aux Etats-Unis pour le secteur financier et le montant du ‘stimulus plan’) via QE, repos, achat de MBS, obligations souveraines toute la boite à outils ‘ultra-secrète’, la ‘black box’ complètement déconnectée de l’économie réelle, au point que la Federal Reserve ne publie plus les chiffres de M3 ( 5000 économistes en service )

    Quand aux banques, entre leurs manipulations de ‘comptabilité créative’ aux Etats-Unis ( William Black en vidéo explicant la stupidité de la stratégie utilisée pour dissimuler leurs pertes: http://www.ritholtz.com/blog/2010/08/u-s-using-really-stupid-strategy-to-hide-bank-losses/ ), les administrations successives ont clairement considéré que ce qui est bon pour les banques est bon pour l’économie, résultats à la mesure du raisonnement…

    Quant à l’ Europe, une marche de retard dans la manipulation, amha on aurait envie de dire qu’elles sont assises sur un trébuchet, ce qui peut etre douloureux,si l’on considère qu’entre leurs besoins de refinancement et ses couts ( 2 trillions d’euros d’ici fin 2012 ), les difficultés de refinancement à court du marché interbancaire ex-BCE, la ‘crise’ et la critique des capitaux propres hybrides ( W.Múnchau considère que le système bancaire allemand, passé maitre, selon lui, dans les ‘hybrides’, est insolvable,au sens large du terme ) et les évolutions en cours vers Bale III, les perspectives de moyen-terme ne sont pas encourageantes ni pour leurs dirigeants ni pour leurs actionnaires…

    L’on comprend mieux les propos tenus par l’ ancien PDG d’ABN-AMRO, explicant il y a quelques semaines, la banque devant etre ‘dénationalisée’ èn 2012, et ‘bridée’ de fait par la Commission Européenne qu’elle ne vaudrait pas plus que les 20 mds d’euros que le gouvernement néerlandais y a injecté pour la ‘sauver’. Pour la sécurité des déposants et des gouvernements, on aurait envie de dire, au vu des ratios de levier de certaines banques allemandes ou française, qu il faudrait presque envisager d’introduire l’équivalent du Glass-Stegall Act en Europe, pour éviter les ‘risques d’incendie’ en cas de krach ou une autre façon d’isoler les ‘silos’ nocifs ou toxiques du capitalisme financier, ou du casino financier, et de réenvisager ensuite l’activité traditionnelle de ‘narrow banking’ selon l’expression de John Kay.

    Peut-etre Adair Turner ( qui rappelle dans un texte récent éclairant que le secteur financier représentait 500% du PIB au Royaume-Uni en 2007 What do banks do ? ) et le Financial Stability Board auront-ils voix au chapitre en Europe, face aux petitesses et à l’ étroitessse de vue des institutions européennes ‘compétentes’ en la matière.

    1. Erratum: hier les cloches du Comité de Bale ont ‘validé’ les ‘cocos sous certaines conditions.

      Je profite de cette correction pour (re) signaler pour les intéressés d’une publication téléchargeable, ‘The future of finance’, à l’initiative de la London School of Economics: http://www.futureoffinance.org.uk/

  13. Mon sieur Leclerc:

    C’est beau de faire de belles analyses, certes justes, mais quelles sont vois solutions ?
    Ils seraient intéressant de vous lire

  14. chacun espère et craint une explosion , à probleme financier réponse financière.
    Dette France 1750 Md en révolving , mise en amortissable 20 ans = 8 € par heure de travail , par français actif pour 15 € de salaire horaire moyen , aucun n’acceptera cette situation d’esclavage , une heure pour moi , une heure pour la dette , c’est pourtant ce qui se passe .
    Méthode : annuler la dette à l’africaine et envoyer paitre les préteurs.
    C’est exactement ce qui va se passer avec +- de modalités.

    1. La première chose à faire est de raisonner en terme de dette nette, et non pas brute. Les Etats ont patrimoine à mettre à l’actif !

    2. Encore aujourd’hui en France il existe des banques qui prêtent sur 5, 10 ans à des taux autour de 20%.
      Lagarde meurt mais ne se rend pas. S’ils craignent les risques, nos amis banquiers pourraient au moins arrêter la perception des intérêts dès que le capital est remboursé, pas difficile non ?
      Un simple décret et le tour est joué. Cherche député de gauche pour faire la propal et la passer en catimini à minuit sonnantes.

    3. Pour bien saisir les implications politiques économiques et sociales de la dette publique à travers une approche historique, je ne saurais trop recommander les textes de Jean Yves Grenier, historien de l’économie (ou économiste historien?), chercheur et professeur à l’EHESS et à polytechnique.
      Un exemple de ses textes sur les dettes d’État dans cette introduction :

      http://www.comite-histoire.minefi.gouv.fr/finances_publiques/etat_fin_publ/la_dette_publique_da/downloadFile/attachedFile_1/Introduction.pdf?nocache=1149086044.07

  15. « La machine à faire de la dette,(…) la titrisation, (…)en panne.  »

    Celle-ci n’a-t-elle jamais fonctionné, dans la mesure ou le but de cette manœuvre est de diluer le risque? La remettre en route, ne s’agit-il pas uniquement d’enrichir les joueurs de la finance une nouvelle fois?

    « La cristallisation autour d’un autre modèle de société est la seule voie susceptible de rassembler, supposant des remises en questions auxquelles il est craint de procéder, par habitude ou peur de passer pour utopiste illusionné. Pourtant, il faudra bien se décider à sauter, même si le fossé est large et profond, car le conformisme est de moins en moins un refuge, même s’il est encore largement partagé »

    Que proposez vous?

    1. @ Glissade et Antoine

      Je n’ai pas de programme que je pourrais sortir de ma poche ! Je ressens par contre la nécessité d’une élaboration collective, qui à mon sens fait largement défaut.

      En proposant une méthode : partir d’une description de la société à laquelle il faudrait parvenir, pour ensuite définir les transitions qui pourraient y mener. Afin de dégager une vision d’ensemble qui rompt sans complexe avec ce qui a fait son temps, sans hésiter à rebâtir sur d’autres fondations, car c’est de cela qu’il s’agit.

      Et de disposer d’un ensemble de mesures concrètes à prendre sans tarder, qui auraient vocation à préfigurer cet avenir et dont la faisabilité serait étudiée.

      Parmi les premières têtes de chapitre, selon moi, la fiscalité – outil privilégié de redistribution financière – figurerait en bonne place. Ainsi que l’instauration d’un revenu de base à vie à tous les citoyens, afin de déconnecter celui-ci du travail ou du revenu du patrimoine.

    2. @ François Leclerc

      Comment voyez vous l’outil fiscal comme insitant vers cette nouvelle socièté?

      Vous dites également:
      « Je ressens par contre la nécessité d’une élaboration collective, qui à mon sens fait largement défaut. »

      Nous la ressentons à tous les niveaux, mais je pense qu’une volonté est en train de se dégager pour élaborer des projets collectifs de toutes sortes.
      L’associatif n’a jamais été aussi florrissant qu’à l’heure actuelle et je pense que l’économie sociale loin d’être la panacée constitue un avant goût de ce qu’il faudrait entreprendre.

    3. Il n’y a que le dos au mur qu’on avance, actuellement le mur n’est pas encore touché même si on s’en rapproche.

      De plus, l’ignorance est grande, trouvez vous normal que des tomates genre marque Saveol donc industrielles se vendent à 2.88 le Kilo en pleine saison, je dis se vendent parce qu’il y a des gens pour en acheter, parce que si les gens n’étaient pas si ignorants ils refuseraient un prix pareil et donc ne feraient pas d’achat de ces tomates.

      En plein mois d’août, les tomates, c’est comme les moustiques… ça devrait se trouver à 3 francs le KILO pas à 3 euros….

    4. A vous lire, ainsi qu’à lire Paul Jorion, j’ai le sentiment que vous êtes dans le vrai.

      Je vous suis, lorsque vous estimez que l’outil fiscal est un recours pour pallier dans l’urgence aux déséquilibres, et je suis également d’avis de libérer la vie de la notion de patrimoine. Tout ceci est un vaste travail qu’il faudrait mettre en oeuvre dès maintenant.

      Malheureusement, aujourd’hui, la quête d’un nouveau mode de pensée prête encore au sourire pour la majorité. Après tout, je vous écris confortablement installé dans mon salon, repu…Pour avoir lu les posts suivants, l’un d’entre eux souligne le fait que c’est au dernier moment qu’un sursaut collectif peut arriver…La bouteille à moitié pleine suffit pour rendre les jours encore supportables.

      Une prise de conscience intelectuelle, suffira-t-elle à changer le cours des choses… Ne faudrait-il pas penser à des moyens d’actions autres que ceux de la sphère médiatique des personnes « cultivées » ?

      Paul Jorion, un vendredi chez un ami, souriait du ronron de la campagne…

    5. Trouvé ( et approuvé ) chez Henning Mankell :
      Nous n’avons jamais disposé d’autant de ressources pour rendre le monde vivable pour un nombre toujours croissant d’êtres humains . Au lieu de cela , nous compromettons notre conscience , notre intelligence , nos ressources matèrielles en laissant se développer une misère effroyable . Nous avons depuis longtemps démissionné de nos responsabilités en nous en remettant à des institutions supra-nationales , dont la politique revient le plus souvent à sacrifier la souffrance des hommes sur l’autel de l’orthodoxie libérale .
      Chacun doit organiser son propre mouvement de résistance . On ne peut pas attendre que les autres soient prêts . Ce monde affreux exige l’engagement de chacun . Quand la maison brûle , personne ne demande d’où vient l’eau . Il faut éteindre l’incendie .

    6. @ François Leclerc,

      « Parmi les premières têtes de chapitre, selon moi, la fiscalité – outil privilégié de redistribution financière – figurerait en bonne place. »
      =>
      Oui, un peu, et non, beaucoup, car la fiscalité ne peut intervenir que dans un second temps, c’est-à-dire après avoir validé le modèle de société que l’on entend défendre.
      De façon pragmatique, vous ne pourrez rien de très efficient sur la fiscalité tant que les principaux moyens financiers échappent aux Etats (sont visés évidemment les Paradis fiscaux).

      Cordialement,

    7. La première chose à faire est bien entendu de réglementer la fiscalité des compagnies transnationales, qui pratiquent à très grande échelle l’évasion fiscale. La redistribution viendra ensuite.

    8. @ François Leclerc,

      Et bien, il y a du boulot, croyez moi : autant se mettre à l’œuvre immédiatement avec des gens de bonnes volonté et sachant de quoi ils parlent (ce qui ne coure pas non plus les rues, puisque, par hypothèse une très grande partie de ces gens là sont dans et profitent à fond du système tel qu’il est aujourd’hui).
      1ère étape : chercher les compétences (très long, difficile et ingrat : ne surtout pas se tromper sur les personnes)
      2ème étape : se mettre au travail avec ces compétences
      3ème étape (peut-être pas la plus difficile) : faire accepter le projet politiquement et le transformer en normes.

      Voilà, nous avançons.

      Cordialement,

    9. @VB

      « la fiscalité ne peut intervenir que dans un second temps, c’est-à-dire après avoir validé le modèle de société que l’on entend défendre. »

      A mon sens, nous devons avancer sur tous les fronts en même temps.
      Il me semble que cela va s’apparenter plus à un réseau qu’à une hiéarchie ou qu’à un amat de spécialités sans rapport les unes avec les autres.
      Comme vous le souhaitez et moi aussi le retour au local ne pourra à mon sens se réaliser que dans une société en réseau.
      Les ingénieurs et les techniciens apportant les expertises technologiques, les économistes apportant leurs éclairages sur la sitution financière, les littéraires et les artistes leur sensibilités etc…
      Je pense comme vous le dites, nous avançons

  16. La presse mainstream reconnait enfin que la reprise n’a en fait jamais existé…que les stats étaient ‘manipulées’ (au mieux)

    des économistes de BNP Paribas CIB. Ils ont dévoilé le matin même des prévisions de croissance en forte baisse pour les Etats-Unis. Ils prévoient une croissance limitée à 1,5% au second semestre 2010, contre 2% prévu auparavant. Pour 2011, ils ont abaissé d’un point entier, de 3,1 à 2,1% la progression de l’activité. «Cela ne suffira pas à maintenir le taux de chômage au niveau actuel», ajoutent-ils, s’attendant à une remontée de ce chiffre de 9,5% à 9,8% à la fin de l’année.

    A l’origine de ces anticipations en berne, le constat d’une moindre croissance passée. « Les récentes révisions des chiffres du produit intérieur brut , fin juillet, décrivent une récession et une reprise bien pires que celles imaginées jusqu’à présent», expliquent-ils dans une note. «La reprise n’a donc pas perdu en vigueur, elle n’en a simplement jamais eu.»

    http://www.jdf.com/indices/2010/08/19/02003-20100819ARTJDF00035-mauvais-augures-pour-leconomie-americaine.php

    1. Mais qui a pu croire à la reprise ????

      Il ne peut y avoir de reprise sans annulation de dettes, sans transfert de richesse dans l’autre sens c’est à dire des nantis des ces dernières années vers les autres les spoliés, sauf à refaire encore une couche de crédit mais le système bancaire me semble sur ce plan bloqué entre crédit crunch et intérêt à jouer uniquement la spéculation pour compte propre alors… Niet..

      Personnellement, si je regarde ce que j’ai consommé cette année par rapport à 2000, pour comparer sur 10 ans, eh bien ce n’est plus une récession, c’est une dépression, parce que j’ai consommé Nada, même les soldes je n’ai rien acheté sauf des bricoles à 2 euros maximum le pantalon, rien le néant.

  17. Cette fois c’est cuit…Je sens que cette rentrée va être fatale. Tout est à l’arrêt, la menace de mouvements sociaux se fait de plus en plus certaine, les chinois racontent des bobards sur leur économie dont ils vendent les joujoux à on ne sait qui…Tout est bien trop calme te quand on voit les gesticulations du gouvernement autour des roms, on ne peut être que très très inquiet. Courage les amis, abreuvons nous de comédies et advienne que pourra…

    1. Nous sommes dans l’oeil du cyclone.
      J’ignore si la rentrée sera chaude ou bouillante mais la situation est explosive partout.
      Il n’est pas à exclure qu’elle dégénère aux USA, pays dans lequel les armes à feu sont légion.
      Quant à la manifestation du 07 Septembre … un p’tit tour et puis s’en va.
      Il faudra bien plus qu’une simple journée.
      Je crains que le salariat ne finisse ko car – sauf erreur de ma part – il est très désuni et n’a pas mesuré la gravité de la situation et des enjeux.

  18. @François Leclerc dit : 19 août 2010 à 19:27

    «Description de la société à laquelle il faudrait parvenir» C’est le choix entre des travaux déjà réalisés ? Des Etats Généraux, une Constituante, on sait faire depuis longtemps.

    « Définition des transitions qui pourraient y mener» Ça c’est plus coton, surtout à expliquer avec un contexte qui change.

    «La fiscalité – outil privilégié de redistribution financière» «revenu de base à vie à tous les citoyens» Tout est prêt à gauche et même au-delà.

    Pourquoi ça ne serait pas réalisable, surtout si le vieux monde est à genoux ?
    Cependant, comme on ne fera pas cela dans notre pré carré, que deviennent les européens ?

    1. Problème: je n’arrive pas à envoyer ma réponse à baillergeau. Pourtant, le serveur m’indique, lorsque je réitère la manipulation que mon billet fait doublon.

  19. A chaque « rentrée » (le Français reste un écolier à vie !), on entend le même refrain… et il ne se passe jamais rien d’important.

  20. Nous voici bientôt face au mur. Comme prévu. Soit une majorité au fait de la situation met la barre à gauche toute pour les besoins vitaux des êtres humains ainsi que pour la biodiversité. Soit une majorité de poules mouillées laisse une minorité de pourris écraser une grande mapar différents moyens leurs

  21. Nous voici bientôt face au mur. Comme prévu. Soit une majorité au fait de la situation met la barre à gauche toute pour les besoins vitaux des êtres humains ainsi que pour la biodiversité. Soit une majorité de poules mouillées laisse une minorité de pourris écraser une grande majorité par différents moyens que nous connaissons déjà.
    Il n’est plus temps de s’abstenir.
    Que celles et ceux qui ont des c… reveillent ceux qui dorment !
    Nous avons rendez-vous avec l’Histoire !
    En avant la création !

    1. A propos d’anatomie, il vaudrait mieux avoir un cerveau… qu’on puisse au moins partager quelque chose avec nos compagnes…

  22. Et la Belgique (coeur de l’Europe et siège des institutions) est au bord du gouffre….tout un symbole

    1. L’expression capitalisme financier est loin de faire l’unanimité. Elle est largement utilisée dans un sens péjoratif pour désigner un système économique capitaliste qui serait déconnecté de «l’économie réelle» et où l’importance accordée à l’actionnaire serait largement excessive.Apparu sous la plume d’auteurs marxiens ou institutionnalistes comme Thorstein Veblen, elle est quasi-uniquement employée actuellement par ceux qui s’opposent de manière générale au capitalisme pour dénoncer les marchés boursiers, les banques ou ceux qu’ils définissent comme des « spéculateurs ».

      Elle vous plait celle là? OUI? J’en étais à peine certain…

      C’est pas de moi mais de Pierre Vernimmen, grand défenseur de « l’industrie financière » s’il en fût, et personnage central du capitalisme financier français récent, tant par son enseignement à HEC, que par sa « vulgarisation » livresque et maintenant webesque et son activité auprès de Paribas …

      Pierre Vernimmen (1946-1996) est un économiste français, diplômé de l’École des hautes études commerciales de Paris (1968)[1] et de la Harvard Business School (International Teaching Program)[1]. Il a enseigné au Groupe HEC dès 1968[1], devenant à 23 ans le premier coordinateur de l’équipe fondatrice du département de finance d’HEC. Il y développa les enseignements de finance d’entreprise et s’imposa très vite dans la finance par ses percées conceptuelles. Il élabora de nombreux cas, recruta et forma des enseignants, développa de nouveaux enseignements en finance d’entreprise, sa matière de prédilection, mais également en gestion bancaire, et collabora à plusieurs cours dans le domaine des marchés de capitaux. Après avoir convaincu le département Ressources Humaines de Paribas de former ses cadres à HEC, il rejoint lui-même Paribas en 1973[1], où il effectuera toute sa carrière, tout d’abord au département industriel (prises de participations) puis dans le département « conseil » (fusions-acquisitions), qu’il crée et dirige de 1993 à son décès fin 1996. Pierre Vernimmen a ainsi été l’artisan de nombreux rapprochements d’entreprises (Louis Vuitton et Moët Hennessy par exemple), de tours de table (M6, Virgin Megastore…) et de financement de films (les Nuits fauves, Cyrano de Bergerac…).

      Parallèlement, Pierre Vernimmen publia son ouvrage, Finance d’entreprise, en langue française, vendu à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires et dont les douze éditions en vingt-quatre ans témoignent de son succès. Pascal Quiry et Yann Le Fur, eux-mêmes professeurs de finance à HEC et banquiers d’affaires, poursuivent aujourd’hui l’œuvre entreprise par Pierre Vernimmen.

      Le site Internet lié à l’ouvrage constitue par ailleurs un outil, complémentaire à celui-ci. Outre les lettres mensuelles, le site propose graphiques, statistiques, corrigés d’exercice et un glossaire. Wiki

      http://www.vernimmen.net/html/divers/plan_du_livre.html

  23. La quantité de normes qui contraignent tout nos activités, brident toute possibilité d’expérimentation de solutions nouvelles et , en tout, nous obligent à n’être que des consommateurs de produits certifiés.

  24. Coincidemment, alors que Edmund Phelps dénonce l’incurie de l’équipe économique de HBO, J. Stiglitz appelle lui aussi à un changement de paradigme-détails à venir, réflexion esquissée depuis « Freefall », son dernier ouvrage

    « Changer de paradigme n’est pas facile. Trop ont investi dans des faux modèles..Il y aura des efforts héroiques pour ajouter des complexités et des raffinements au paradigme standard.Les modèles en résultant seront une amélioration et les poiltiques basées sur eux pourraient faire mieux, mais ils sont aussi plus susceptibles d’échouer. Rien de moins qu’un changement de paradigme est nécessaire…Ce qui est en jeu est plus la crédibilité de notre profession d’économiste ou des faiseurs de politiques qui s’appuient sur leurs idées: c’est la stabilité et la prospérite de nos économies. »

  25. @ baillergeau

    Quant à la description de la société à laquelle il faudrait parvenir, le recours à des états généraux, ou à des constituantes, le retour aux « droits de l’homme », en effet, force est de constater que ça serait vain.

    La solution pourrait être de partir ex nihilo, et fonder un nouveau mode de pensée. Puiser dans l’art, dans l’oeuvre de grands esprits, sans jamais se référer à l’état actuel des relations sociales. Pourquoi pas se référer à La République de Platon, utopie où foisonnent de puissantes idées…

    Se détourner de la notion de « confort » qui ne serait plus une fin en soi, mais un moyen.

    Partager la « pénibilité du travail » tant les tâches ingrates ne doivent pas être le lot de certaines personnes. Car pourquoi certains auraient droit à une plus grande espérance de vie que d’autres?

    Quant au travail, le fondamental doit concerner tout le monde: le logement, la nourriture, la santé.
    Petite remarque pour la santé: je trouve ça honteux qu’on soit obligé de payer pour apprendre les gestes de premiers secours.

    Remettre les disciplines « nobles » au centre de la vie: le sport, la lettre, la musique, les mathématiques, l’artisanat, qui permettent l’éveil des sens et de l’esprit.

    Et se rappeler quotidiennement à l’Humilité (pour ne pas dire la Piété), source de respect et d’égalité.

    Si cela prend, et que ça porte ses fruits, les autres suivront, comme ils ont suivi Paulson et son plan à 2 francs, ou 700 000.000.

    Pour la transition, il faudra bien canaliser le déséquilibre créé par la crise, donc le recours aux impôts. Problème: ça ne peut se faire sans grincement de dents, ou pire, car derrière cette méthode, il s’agit de prendre à ceux qui ont, et qui l’ont sans forcément avoir eu le sentiment d’avoir mal agi.

  26. J’ai une question de logique par rapport à cet imbroglio économico-dramatique :

    Partant du principe que la priorité d’un état devrait être de défendre ses habitants « sans distinction de classe » (alors qu’il semble évident que la classe fait aujourd’hui toute la différence !) que se passerait-il si on « remettait les compteurs à zéro dans l’intérêt général » ?

    Pour illustrer cette question je me risque à quelques exemples dont je me doute que les effets seraient très différents mais dont je suis certain de ne pas mesurer les impacts :

    Que se passerait-il si l’on décidait « comme ça ex nihilo » de quelques mesures simples comme :

    Côté des personnes physiques :

    – Suppression des dettes hypothécaires existantes

    ou d’autres mesures du type :

    Côté banque et finances :

    – Interdiction des placements à découvert
    – Le marché des denrées alimentaires est réservé aux producteurs et aux consommateurs
    – Obligation des banques de « compenser » leurs dettes et leurs créances entre elles dans une seule et unique chambre de compensation.
    – Interdiction de titriser des dettes.
    – Interdiction d’être installer dans ou d’échanger avec les paradis fiscaux

    Mais aussi d’autres mesures comme :

    Côté état :

    – Taxation des transactions financières (au niveau de la chambre de compensation unique).
    – heu peut-être aussi au passage l’interdiction de breveté le vivant… mais ça c’est encore un autre problème !

    Cela ne « soulagerait-il » pas le système ? Cela ne serait-il pas largement avantageux pour la plus grande partie de l’humanité ? Les nantis d’aujourd’hui seraient-ils vraiment « victimes » de tous ces possibles ?

    D’avance merci pour vos lumières

    Cordialement

    1. « – Interdiction des placements à découvert
      – Le marché des denrées alimentaires est réservé aux producteurs et aux consommateurs
      – Obligation des banques de « compenser » leurs dettes et leurs créances entre elles dans une seule et unique chambre de compensation.
      – Interdiction de titriser des dettes.
      – Interdiction d’être installer dans ou d’échanger avec les paradis fiscaux
      Mais aussi d’autres mesures comme :
      Côté état :
      – Taxation des transactions financières (au niveau de la chambre de compensation unique).
      – heu peut-être aussi au passage l’interdiction de breveté le vivant… mais ça c’est encore un autre problème ! »

      =>

      Un panel intéressant de solutions : les effets de ces solutions aboutiraient, à mon sens quasi immanquablement, au retour au « local » dont je parlais plus haut.
      Mais, de toutes les façons, je pense qu’à terme le « local » est la seule voie possible (ceci dit sans aucun parti pris idéologique, juste en mettant en corrélation les faits et ce que je sais du politique et de l’histoire). Je pense, mais je peux me tromper, que le « local » est écrit, pour nous, occidentaux : quels que soient les chemins empruntés, on y arrive au bout du compte (tous les chemins mènent à Rome). D’ailleurs, ce ne serait surement pas un drame en soi.

      Cordialement,

    2. Bonjour,

      tout ça doit passer par la case « protectionnisme » car comment prendre de telles mesures locales ou en rêvant Européenne avec un cadre économique mondialisé où bien des denrées agricole ou industrielles sont produites grace,malgrés ou à cause de nous.

      Il est temps de faire un choix entre les avantages et les inconvénients du protectionnisme et faire un vrais bilan afin de choisir en connaissance de cause.

      Cordialement

    3. « Le marché des denrées alimentaires est réservé aux producteurs et aux consommateurs »
      =>
      Ajoutons le marché de l’énergie pour faire bonne mesure (en référence à certains décrets récents de la République qui ont bien heureusement été relayés sur ce blog).

  27. « toucher des classes sociales qui se croyaient hors d’atteinte », bien vu,la se niche l’espoir démocratique d’une alternance qui ne pourra pas etre celle d’une gauche conformiste ou d’une droite ultra-conservatrice .

  28. Les banques, toujours elles, ne font que compliquer l’affaire. Ainsi, dans le cadre d’un plan définitif de sauvetage de Fannie Mae et Freddie Mac, plan qui ne sera arrêté qu’en janvier prochain – si tout se déroule comme prévu, ce qui est peu probable – elles voudraient que tout reste comme avant que que ces deux institutions assurent aussi bien leurs contrats que ceux détenus par les banques, si nécessaire avec l’argent du contribuable.

    Mais en approfondissant la chose, on s’aperçoit que la réticence des banques est due aux produits structurés en circulation. On sait que la grande majorité des contrats hypothécaires ont été titrisés sous la forme de MBS (Mortgage backed Securities, obligations adossées aux hypothèques). Puis ces MBS ont à leur tour fait l’objet de CDO (Collateralised Debt Obligation, obligations adossées à une autre forme de créance, dans le cas présent des MBS). Pas mal de ces CDO ont à leur tour servi d’adossement à d’autres CDO. Et ainsi de suite. La particularité de ces titres est que leur amortissement dépend du remboursement des contrats hypothécaires sous-jacents.

    Or, si le gouvernement américain veut faciliter la privatisation des contrats existants – en favorisant leur remplacement par de nouveaux, à de meilleurs conditions – il en stopperait l’amortissement, affectant directement celui des ABS et CDO qui en dépendent. Car depuis que la crise sévit, les banques qui ont enfanté ces monstruosités se sont rendu compte que leurs modèles mathématiques destinés à valoriser ces produits ne sont pas fiables. Dès lors, les banques ne savent plus comment valoriser leurs propres produits, leur boussole est brisée.

    Au lieu de poursuivre dans les ténèbres, elles souhaitent que d’autres assument leurs risques. Ban Ki-moon parlait récemment d’un lent tsunami face aux inondations au Pakistan. Il me semble qu’il en est de même avec le secteur bancaire.

  29. Globalement, les occidentaux ont encore, en majorité, beaucoup plus à perdre qu’à gagner dans des mouvements de masse. Se révolter, c’est parier sur le chaos ; les gens ne sont pas si fous. Et puis, nous vivons dans une société cruelle mais pacifiée (anesthésiée ?). Or, la révolution c’est généralement violent ; ce n’est pas une affaire de joyeux consommateurs.

    L’histoire nous enseigne aussi qu’il faut de considérables forces pour mettre en mouvement des révolutions ou des changements de régime (en France : famine en 1789, guerres perdues et invasions pour nos deux Naboléons, enlisement à Alger,…). On est loin du compte.

    Pourtant, l’écroulement des fondamentaux d’un régime montre aussi qu’il entraîne souvent sa disparition. Quid alors d’un paradigme planétaire comme le capitalisme ?

    Les écueils devant nous sont si nombreux et si hauts, la mer si agitée que bien malin celui qui saura lire l’avenir. D’autant que la bête (donnée morte fin 2007) a du ressort.
    En attendant, en Afrique, on crève.

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