Ce qui les attend (partie II), par François Leclerc

Billet invité.

CE QUI LES ATTEND

Au fil des péripéties de la crise, on ne compte plus les nombreux soupirs de soulagement poussés, dès que survient une période de détente succédant à l’un de ses nouveaux épisodes.

Le dernier rebondissement d’importance était européen et une accalmie est ensuite venue, en cours, qui a rendu moins pressante la mise en oeuvre d’un sauvetage improvisé. Amenant cependant les plus lucides à se demander où l’édifice va craquer la prochaine fois, de manière imprévisible comme à l’accoutumée.

C’est dans cette perspective que peuvent survenir des obstacles à Ce qui pourrait nous attendre. Suscitant des rejets collectifs et des confrontations, modifiant des rapports de force qui sans cela paraissent intangibles. Car la dynamique de la crise reste très forte et tout concourt à ce qu’elle perdure longtemps, puis à ce qu’elle se transpose aux plans politique et social, selon son propre rythme.

Lorsque l’on est sous un bombardement, on voudrait que les phases de silence qui se substituent au fracas, la terre arrêtant de trembler sous les pieds et les gravats de pleuvoir sur la tête, durent éternellement. Mais l’on ne peut s’empêcher de craindre la rupture de cette fragile trêve, en venant à savourer ces répits comme l’expression de la normalité, faute de mieux.

Nous ne vivons pas autre chose actuellement, constatant que la crise s’est installée dans une phase chronique, tout en n’excluant pas le retour inopiné de phases aigües , comme l’on vient d’en connaître une en Europe. Essayant depuis de détecter les bombes à retardement qui ont été posées.

Dans ce domaine, la crise du crédit hypothécaire a fait les choses en grand. Et l’on sait que, faute d’un redémarrage de ce marché – toujours annoncé et à chaque fois démenti – le système financier restera en péril. Cela n’en prend pas le chemin, si la croissance devait continuer à chuter.

Aux Etats-Unis, la Fed et l’Etat – via Fannie Mae et Freddie Mac – tiennent ce marché à bout de bras sans autre alternative que de poursuivre leur soutien financier. A ce sujet, on devrait assister à la rentrée à la sortie de terre de montages privés aussi farfelus que l’ont été en leur temps les tentatives de faire racheter les actifs toxiques, qui n’ont jamais vu le jour. Sans Fannie Mae et Freddie Mac, qui garantissent 96,5% des nouveaux prêts hypothécaires, le marché immobilier aurait disparu. Le portefeuille qu’elles garantissent est estimé à 5.000 milliards de dollars.

Les ordres de grandeur sont plus modestes en Espagne, où la crise immobilière a aussi fait ses ravages dans le système des Caisses d’épargne, que le gouvernement tente d’endiguer avec le soutien de la BCE. Mais pas à l’échelle du pays : 1.000 milliards d’euros de dettes liées à l’activité immobilière sont estimées détenues par le système bancaire national, selon un analyste de RBS.

Ces deux prochaines années ont été déjà annoncées comme des échéances vitales aux Etats-Unis, tant en ce qui concerne l’immobilier résidentiel que commercial. Il n’y a désormais pas d’autre chose à faire que de les attendre pour enregistrer ce qui va survenir si, comme probable, aucune embellie ne va miraculeusement les dissoudre dans l’air du temps.

Une deuxième bombe a depuis peu été localisée, cette fois-ci en Europe. Elle pourrait exploser si la crise de la dette publique, qui se manifeste par de fortes tensions sur les marchés obligataires, aboutissait à – sinon un éclatement de la zone euro – du moins à une restructuration négociée de la dette des pays les plus menacés. Car cela risque d’être à terme la seule solution afin de sortir de la spirale de l’endettement, accentuée par l’irrésistible augmentation de son coût, qui annihile les effets de la rigueur budgétaire. Les banques européennes en subiraient durement le contrecoup et ne pourraient probablement pas y faire face par elles-mêmes. Un cercle vicieux a été mis en place entre les banques et les Etats, la faiblesse des uns alimentant celle des autres. Cette bombe-là n’est pas prête d’être désamorcée non plus, ce n’est que partie remise.

Il a été aussi été décidé de gagner du temps, comme pour la première, ce que l’on fait quand on ne sait pas quoi faire d’autre.

Deux observations s’en suivent : la première est que, dans les deux cas, ces bombes menacent l’ensemble du système financier, quelque soit leur origine géographique. La traversée de l’Atlantique ne se fera pas dans le même sens, c’est tout. La seconde est que c’est l’Etat qui soutient le système financier privé aux Etats-Unis, tandis qu’en Europe ce sont les banques qui financent la dette publique, y trouvant leur avantage tant que la crise n’éclate pas. C’est un peu le monde à l’envers
!
Devant tant d’incertitude, une décision a été prise sous l’amicale insistance des marchés qui mènent la danse dans les deux domaines de la gestion de la crise et de la future régulation financière, étroitement liés et dépendants. Il faut prioritairement et sans attendre dégonfler la dette publique, afin de soulager de cette trop forte demande les marchés, afin qu’ensuite, lentement et à leur rythme, les établissements financiers puissent s’y présenter dans les meilleures conditions possibles.

L’objectif poursuivi étant d’éviter qu’ils aient à subir des taux qui lamineraient leurs marges et donc la reconstitution de leurs fonds propres. Or, une fois étiré le calendrier de reconstitution de ceux-ci, et précisé le ratio qui va permettre d’en fixer les montants, c’est sur cette accumulation que comptent avant tout les banques pour satisfaire à leurs obligations, car c’est financièrement le plus avantageux. Le pari n’est donc pas gagné.

Cette incertitude se confirme, si l’on observe la situation américaine. Les atermoiements dont la Fed fait preuve ces derniers temps quand à ses futurs choix stratégiques démontrent combien la conduite de la politique économique des Etats est faite de contradictions difficiles à trancher. Qu’expriment aussi le FMI et la BCE, franchement opposés – mais sans le dire – derrière leurs formules ciselées quand ils dissertent du savant mélange qui devrait être fait entre restrictions budgétaires et mesures de relance économique. Dans le cas des Etats-Unis, il est question de relancer l’économie, face au risque de récession, en s’appuyant sur l’achat d’obligations souveraines par la Fed – en application d’une autre relance, celle de la politique de création monétaire. La Bank of England est prête à s’engager sur le même chemin et semble n’en attendre que le signal donné par les cousins. A défaut d’un signal, une chose est en tout cas déjà visible, c’est la confusion qui règne dans ces instances suprêmes, exprimant une profonde indécision et, pour le coup, un grand manque de confiance

Entre deux maux, choisir le moindre. Il faut se rendre à une évidence, le rythme soutenu auquel est censée intervenir la réduction de la dette publique, qui n’a même pas été engagée aux Etats-Unis, est intenable et ne sera pas tenu. Non pas en raison de hautes considérations financières et économiques, mais à cause des conséquences sociales et politiques de la crise, dont les manifestations sont incertaines et redoutées, car incontrôlables une fois qu’elles ont démarré.

On mesure encore mal en Europe, en dépit du chômage important et des restrictions budgétaires sévères qui y ont été engagées, dont les effets ne se sont pas encore fait pleinement sentir, la profondeur de la crise sociale américaine au sein des classes moyennes. Dire que le rêve américain est brisé est une formule, dire que la vie de nombreuses familles, parents et enfants, est bouleversée n’en est pas une. Leur standard de vie est profondément atteint, la croyance mythique qu’ils partageaient dans la capacité de la société américaine – celle qu’ils représentaient – à toujours retomber sur ses pieds est abandonnée sur le bas-côté.

Le désendettement des Etats va en général être plus difficile et long que prévu, perturbant les calculs qui voulaient qu’il y soit procédé rapidement. Cela complique l’équation que les banques doivent résoudre, qui sont face à la nécessité de refinancer une importante partie de leurs dettes dans les deux années à venir.

Il va donc leur falloir aller sur les marchés avec un double handicap : être en forte concurrence avec les Etats, dont la signature des plus demandeurs reste très valorisée sur les marchés, proposer à ces derniers de nouveaux instruments financiers regardés avec une certaine distance : les titres hybrides (susceptibles d’être convertis en actions en cas de grosses bourrasque, ce qui implique de devenir actionnaire d’une banque en faillite). Deux circonstances qui ne peuvent que contribuer à faire monter les taux pour motiver les clients, et à réduire d’autant les marges opérationnelles des banques. Restreignant leur capacité à augmenter grâce à celles-ci leurs fonds propres. Tout est lié et ne s’enclenche pas comme souhaité.

Prenant les devants, mais ayant prévu de pouvoir revenir en arrière si le Comité de Bâle ne les acceptait pas comme éligibles dans le décompte des fonds propres, HSBC, UniCredit et Crédit Suisse viennent de se présenter avec succès sur ce marché, confirmant qu’ils craignent qu’il n’y en ait pas pour tout le monde, tout du moins aux conditions qu’ils ont obtenues.

Une autre conséquence va en résulter, aboutissant à une disparité de traitement entre les banques, selon qu’elles sont puissantes et fortes ou faibles et déjà en péril. On le voit aux Etats-Unis, si l’on considère le tissu des banques régionales en pleine crise, ou en Europe, quand une partie des banques continue de voir fermé son accès au marché, n’ayant d’autre ressource que de frapper au guichet de la BCE. A terme, ce sont des processus de concentration, déjà engagés, qui vont se poursuivre, ne pouvant qu’accroître les risques systémiques dont on a abandonné dans la pratique, par ailleurs, l’idée de les combattre.

Les Caisses d’épargne espagnoles ont effectué fin juin un road show destiné à convaincre les investisseurs de souscrire à leurs futures émissions. Il en a résulté qu’il leur serait nécessaire, afin d’y parvenir, de rendre leur offre plus attractive en augmentant sérieusement les taux. Le FMI, qui vient d’effectuer ses propres stress tests globaux des banques américaines a rendu son verdict : en cas de récession, les besoins de financement des banques seraient de 76 milliards de dollars, environ la moitié d’entre eux étant destinés aux banques régionales et aux petites banques, dont la capacité à les trouver sur les marchés reste à démontrer.

Une autre inégalité de traitement va apparaître au grand jour entre banques américaines et européennes. Les premières trouvent à bas prix les financements qu’elles recherchent, ayant bien davantage titrisé leurs prêts et moins dans le besoin. Elles auraient déjà refinancé 200 milliards des 372 milliards de dollars de dette venant à échéance en 2010. Les européennes n’en auraient fait autant que pour environ 40 à 50% des 450 milliards d’euros de dette arrivant à échéance. D’ici à 2012, les banques européennes devraient refinancer 1.600 milliards d’euros de dettes. Cela permet de mesurer leur sensibilité à une augmentation des taux, d’autant que les liquidités de la BCE, qui ne sont désormais disponibles qu’à trois mois, ne répondent donc pas à ce besoin. Les grandes banques trouveront à se refinancer et pourront s’accommoder de taux élevés, mais les autres  ?

Le résultat final est que les banques, elles aussi, vont avoir besoin de plus de temps qu’elles ne l’escomptaient, pour se redonner une assise, si les bombes à retardement n’explosent pas entre temps. Le calendrier est de ce point de vue mal fichu, car celles-ci risquent de ne pas attendre sagement qu’il leur en soit donné la permission. Cette assise relative, de toute façon, reposera sur des accommodements comptables destinés à continuer de masquer des dévalorisations d’actifs auxquels ont ne peut pas procéder sans glisser dans un tobogan, laissant peu de marge pour le retour d’une confiance franche et massive.

La crise financière était américaine à son origine, elle s’est vite généralisée et plusieurs foyers tenaces existent désormais, aux Etats-Unis et en Europe. Ces points d’ancrage sont considérées à ce point instables que tout le monde marche sur des oeufs. Les agences de notation, par exemple, ont en choeur annoncé qu’elles n’envisageaient pas de dégrader les banques qui avaient échoué aux tests européens, ne se privant pourtant pas de le faire pour les Etats. La chronique de la crise a encore de beaux jours devant elle.

Un analyste utilisait dernièrement une image très parlante, pour évoquer les rapports entre l’économie réelle et la finance, évoquant « une queue qui remue un chien ». Considérant l’augmentation fulgurante de la part représentée par les services financiers dans la formation du PIB comme à l’origine de cette troublante innovation biologique que l’on ne sait plus remettre à l’endroit.

Au lieu de s’engager dans le resserrement de la spéculation financière par tous les moyens disponibles, taxes sur les transactions comme interdiction de certains instruments financiers – en application du principe selon lequel les paris sur les fluctuations des prix deviennent interdits – on prétend emprunter d’agréables chemins de traverse. Créant toutes les conditions pour que l’édifice péniblement maintenu sur ses bases s’écroule à nouveau.

A une crise de la dette, devenue privée et publique à la fois, rien n’a été trouvé de mieux comme parade que de créer de nouvelles dettes afin de refinancer les premières. C’est bien une réaction de banquier qui ne veut connaître du monde que le sien et veut faire marcher celui des autres à sa mesure. Le problème est qu’elle est à contretemps.

90 réponses sur “Ce qui les attend (partie II), par François Leclerc”

  1. Paul Jorion, La queue qui remue le chien. Métamorphose de la finance due à son informatisation, Techniques et Culture, N° 23-24, 1994 : 307-349

    François, 1994, ce n’est pas « dernièrement » !

  2. Quelles sont les banques qui n’ont toujours pas accès au marché et doivent se refinancer à la BCE ?

  3. Nous héritons aujourd’hui, de la fin d’une fonction positive, dont la crise financière n’est qu’un sous-ensemble du monde physique.
    Le comportement du Sapiens-Sapiens face aux partages des richesses -organisation des sociétés-est un facteur indépendant du monde physique.

    -rapport Meadows & al- 1972 –

    Nous avions 40 ans pour nous organiser, mais le cerveau humain n’est pas génétiquement développé pour cet ordre de grandeur !

    http://manicore.com/documentation/club_rome.html

    1. Je plaide pour une prise conscience de limites à la croissance car tant qu’elles ne sont pas reconnues, vouloir rendre notre civilisation durable (et donc juste) est vain car la croissance démographique réduira toujours à néant les gains faits par la baisse de la demande par capita (via l’efficacité énergétique et la conservation). Tant que cette vérité qui dérange restera taboue, on pourra faire ce que l’on veut, le tableau général ne pourra pas s’améliorer.

      Si les pays sous-développés et en développement sont ceux qui tirent la démographie vert le haut (bien que leur situation soit précaire) c’est surtout grâce à la production agricole industrielle des pays développés qui inonde le marché mondial de produits à bas prix grâce une énergie fossile que l’on utilise comme si elle ne viendrait jamais à manquer. Il est donc à craindre que les premières famines du XXIème siècles toucheront d’abord les pays qui dépendent fortement de la production agricole mondiale (cfr. Egypte pendant les émeutes de la faim) et de l’aide internationale, mais elle pourrait aussi toucher le monde entier si le marché du pétrole devait s’interrompre de manière brutale (géopolitique, guerre).

      Depuis 50.000 ans il y a eu 106 milliards d’humains sur Terre, dont 5% à 10% du total sont en vie pour le moment (cfr Science & vie). Voilà des chiffres qui parlent d’eux-mêmes.

    2. @Peak.Oil.2008
      J’en étais déjà informé depuis quelques mois, mais le monde en date du 29 juillet vient de publier une excellente synthèse sur les gaz de schistes (shale gas) « Les gaz de schistes seront-ils la grande énergie du futur ? »
      Qu’en pensez vous ?

      Je sais que les réserves de charbon couvriraient 100 ans de besoins mais …. et que cette (presque) nouvelle énergie est prometteuse en termes de ressources disponibles mais cependant polluante également.
      En tout état de cause elle devrait bouleverser les sratégies énergétiques, si ce n’est pas que de l’enfumage, ce qui ne semble pas être le cas.
      http://lemonde.fr/a-la-une/article/2010/07/29/les-gaz-de-schistes-seront-ils-la-grande-energie-du-futur_1393484_3208.html

    3. @Papiman. N’ayant pas accès au Monde je n’ai pas pu lire l’article indiqué mais il y a beaucoup d’articles sur le sujet, des plus optimistes, à d’autres bien moins optimistes. Il faut dire que c’est devenu le dernier truc à la mode chez les cornucopiens. J’espère bien sûr qu’ils en trouveront plein mais il semble que l’on ait surestimé le potentiel extractible de cette ressource, peut-être pour soulager la finance de l’angoisse grandissante au sujet des futures tensions entre l’offre et la demande en énergie fossiles sur le marché mondial.

      “On the whole, market traders and analysts do talk about the risk of demand outpacing supply” – Wall St and peak oil

      Il faut aussi remarquer que le gaz n’est pas le pétrole, il n’a pas sa transportabilité, il s’agit d’une énergie davantage régionale que mondiale même si on peut le liquéfier avec tous les risque que cela comprend et en perdant un pourcentage dans le processus. La pétrole c’est la transportabilité par excellence et donc ce qui a permis la mondialisation des marchés.

      J’ai l’impression que pour les gaz de schiste on se retrouve dans le même configuration que celles des bio-fuels il y a quelques années, on surestime le potentiel et les rendements, sans doute pour attirer les investissements.

      A quick look at shale gas: 100 years supply or… 7? Plus other energy dreams
      http://adropofrain.net/2010/07/a-quick-look-at-shale-gas-100-years-or-7/

      Wall St and peak oil
      http://blogs.ft.com/energy-source/2010/07/15/wall-st-and-peak-oil/

      Rachel Maddow – Peak Oil Dangers – Michael Klare
      http://www.youtube.com/watch?v=bS5UsEps_rI

    4. A Papiman :

      Comme dit JM Jancovici , l’energie caractérise un changement d’état (je chauffe, je refroidis, je déplace, je modifie la formule chimique ou la structure atomique).

      Donc dire que l’homme consomme de plus en plus d’énergie, ce n’est rien d’autre que dire, que l’homme modifie de plus en plus son environnement.

      Alors imaginons que vous Papiman, découvriez une source inépuisable d’énergie disponible sur l’ensemble du globe : Nous n’aurions pas le cul sorti des ronces pour autant :

      L’idée que l’homme ait un jour moins de possibilités d’agir sur cet environnement, me parait quand à moi, plutot une bonne nouvelle.

      A Peak Oil 2008

      La rareté est un formidable instrument, dont la finance saura faire un usage bénéfique (pour elle, cela s’entend).

      Si il est essentiel d’être conscient de la finitude des ressources, et de s’organiser en conséquence, la mise au pas de la finance est cependant encore plus prioritaire, puisqu’elle retournera dans son état actuel, toute action à son profit.

    5. Une Europe fédérale maintenant pour interdire la spéculation sur les matières premières, taxer le carbone et pas le travail !

    6. Il n’y a pas d’autre choix disponible pour la civilisation occidentale que de taxer la carbone et pas le travail.

    7. @Thomas. Bien d’accord si ce n’est que je pense que la finance a beaucoup à perdre et qu’elle en est ‘consciente’, elle tente donc le statut quo histoire de lancer un dernier round. Après son évaporation preque totale qui la vera s’aligner avec le réel et qui vera toutes les pyramides des ponzi s’effondrer, la finance se donnera peut-être les moyens de retrouver une nouvelle légitimité vis-à-vis de l’économie réelle. Je pense que la rupture est inévitable, et sans doute déjà dans les esprits des plus opportunistes.

      @PAD. Je vote pour mais quel temps précieux de perdu, c’est trop bête.

    8. @Peak.Oil.2008
      Merci à vous et aux autres pour vos précisions.
      Je vais relire Jancovici mais je me doutais de votre réponse.
      La première fois que j’avais été informé de ces « gas », c’était il y a quelques mois à partir d’un mail transmis par un collègue et signé IREF dont l’adage est « Pour la liberté économique et la concurrence fiscale ».
      En tous cas l’info du gas progresse, le Nouvel Obs en cause cette semaine (pas encore lu).
      Normal, le gaz a la propriété de remplir tout l’espace qui lui est dévolu et ne partira pas de sitot comme dirait Gaspard.

  4. ‘rien n’a été trouvé de mieux comme parade que de créer de nouvelles dettes afin de de refinancer les premières’.Mr Madoff est devenu le conseiller des grands argentiers.Ils ne pourront pas dire au TPI Financier qu’ils ne savaient pas.Memes solutions,memes fins.En prison!

  5. Où en est-on dans les effets du référendum islandais ?

    Dans la globalisation , le deuxième tiers du monde a bien rejoint le premier tiers monde . La dette du tiers monde ce n’est pas si vieux dans cette crise qui dure .

    Eric Toussaint d’Annulation de la Dette du Tiers Monde , ADTM Belgique , auteur de La Finance contre les peuples (CADTM/Syllepse, Paris, 2004).écrivait en Septembre 1999 dans le Diplo

     » Au-delà des réductions en trompe-l’œil , briser la spirale infernale de la dette  »

    « La dette totale du tiers-monde (pays de l’Est non compris) s’élevait à environ 1 950 milliards de dollars en 1997. Le tiers-monde rembourse chaque année plus de 200 milliards de dollars. L’ensemble de toutes les aides publiques au développement (y compris les prêts remboursables à un taux inférieur à celui du marché) ne dépasse pas 45 milliards par an ces dernières années. L’Afrique subsaharienne dépense quatre fois plus pour rembourser sa dette que pour toutes ses dépenses de santé et d’éducation. Aux Etats-Unis, l’endettement des ménages atteint 5 500 milliards de dollars, et la dette publique dépasse 5 500 milliards de dollars. Les dettes publiques (exprimées en dollars) des quinze Etats membres de l’Union européenne dépassent 5 500 milliards de dollars. Par an, les dépenses militaires dans le monde s’élèvent à 780 milliards de dollars, celles de la publicité atteindraient 1 000 milliards de dollars (PNUD, 1998).

    Le 19 juin 1999, le groupe des sept pays les plus industrialisés, réuni à Cologne, a décidé l’annulation d’une partie de la dette des Etats les plus pauvres. Cette mesure en trompe-l’oeil ne met pas fin au scandale d’emprunts dont les pays du Sud ont déjà remboursé plus de quatre fois le capital. En effet, les conditions d’application de cette décision en réduisent considérablement la portée : au mieux, seuls 2 % de la dette totale du tiers-monde seront effacés.

    A l’intérieur de la campagne Jubilé 2000, des campagnes nationales, régionales et continentales ont radicalisé les objectifs initiaux. La coalition Jubilé 2000 de l’Afrique australe exige l’annulation totale et inconditionnelle de la dette extérieure des pays de la région, qui la dénoncent comme la dette de l’apartheid. Elle rejette également l’initiative de la BM et du FMI pour les pays pauvres et demande l’arrêt des politiques d’ajustement (déclaration de Johannesburg du 21 mars 1999). La campagne lancée en Amérique latine élargit la demande d’annulation de la dette extérieure à tous les pays du continent (alors que la plate-forme mondiale de Jubilé 2000 ne visait que les pays les plus pauvres) et va au-delà du terme « dette impayable » en ajoutant la nécessité d’annuler la dette immorale et illégitime (déclaration de Tegucigalpa du 27 janvier 1999). La campagne française rejette les plans d’ajustement structurel et propose en outre de « récupérer l’argent détourné à des fins personnelles et placé à l’étranger par certains dirigeants de pays endettés ».

    Les initiateurs de la campagne Jubilé 2000 (3) demandent l’annulation immédiate de la dette impayable des pays pauvres les plus endettés. Cette dernière s’élève à environ 300 milliards de dollars, soit plus ou moins 15 % de l’ensemble de la dette extérieure des pays du tiers-monde. Quelle partie est impayable ? Les initiateurs de la campagne avancent certains critères, mais au bout du compte les montants ne sont pas précisés. Ils n’exigent pas l’arrêt des programmes d’ajustement structurel. Bref, manifestement, le cahier de revendications de Jubilé 2000 n’est pas à la hauteur du problème. Néanmoins, pour la première fois depuis dix ans, cette campagne a relancé une réflexion et une action sur la problématique de la dette extérieure – dix-sept millions de signatures ont été remises au G 7 le 19 juin 1999, à Cologne. »

    Un référendum européen d’initiative populaire sur la dette donnerait quel résultat ?
    93% comme en Islande ?

    1. Bonjour,

      trés bien de rappeler la situation d’endettement du tiers monde, maintenant c’est à notre tour de passer à la moulinette, pris globalement ce ne serait que justice d’ailleurs, mais le probléme c’est que c’est toujours les mêmes qui se seront emplit les poches: la finance et leurs suppôts, la majorité des citoyens-payeurs n’ont jamais souhaités de tels désastres !

  6. M’enfin! L’endettement global ne pourra reculer dans aucun cas de figure, ni par la rigueur ni par la « relance ».
    En effet, parce que corollaire de la dette, sa soeur jumelle, ce sont les créances en face, peu importe qu’elle sont pourries ou non.
    Et ces créances, au besoin « monétisées », génèrent nominalement autant d’intérêts, et par le truchement des intérêts et des intérêts des intérêts qui s’ajoutent au capital prêté toujours et encore, il est absolument et mathématiquement impossible que l’endettement global recule d’une quelconque façon.
    C’es seulement quand les épargnants sont ruinés que les dettes reculeront, car cela dirait que les épargnants auraient payé pour les débiteurs.
    Et puisque cela est socialement explosif et engendrerait un sauve-qui-peut général, les banques centrale en rajouteront au pot et tous ceux qui peuvent tenteront de se mettre à l’abri en thésaurisant.
    Donc tous ces délires autour du désendettement est grotesque!
    L’autre solution, la vraie, la bonne, ce serait l’émission d’un signe monétaire nouveau, marqué par le temps, tout de suite, car cela maintiendrait la monnaie en circulation et stabiliserait l’activité économique. Et cela seul pourrait peu à peu réduire les dettes, car la rente du capital et la mécanique des intérêts composés et de la croissance exponentielle des avoir financiers auraient disparu.

    1. @ Johannes:

      Votre système m’intrigue, pourriez-vous en expliquer le principe ?

      Dans l’hypothèse d’une « monnaie fondante », est-il encore possible d’économiser (plafond ?) et combien de temps ? Celui qui, par exemple, économise assez de sous en quelques années pour ensuite vivre chichement dans une cabane mais à l’abri des contraintes d’un emploi pourrait-il encore le faire avec la « monnaie fondante » ?

      Cordialementao

    2. Vous décrivez dans son principe la machine à faire de la dette, dont le foyer doit toujours être alimenté. Il faut donc en fabriquer en permanence, remplacer de la dette par de la dette, ce que les financiers appellent la refinancer.

      Quand au remède, il en existe un autre que celui de la monnaie fondante: remplacer la machine qui réclame son combustible ! Ce qui revient à arrêter de considérer le capital comme une denrée rare et précieuse, car il n’est ni l’un ni l’autre, à tout bien considérer. Et à en faire faire une valeur suprême, ce qui est une drôle de religion.

    3. @ J.Finch,F.Leclerc…

      JF= »..car la rente du capital et la mécanique des intérêts composés et de la croissance exponentielle des avoir financiers auraient disparu. »

      donc , le capitalisme aussi (aurait disparu) , cette « maladie » qui consiste à prélever à titre « individuel (ou au titre de collections d’individus aux « intérêts » convergents) ) sur la circulation de l’économie
      FL= »…Quand au remède, il en existe un autre que celui de la monnaie fondante: remplacer la machine … »
      a mon avis , le SMT ne doit pas étre entendu comme un remède mais comme le SIGNE d’une nouvelle forme d’échange interhumain…

      le remède se situant dans un « retournement » radical de notre façon de considérer les relations humaines ,retournement impliquant avant tout un DIAGNOSTIC JUSTE avant de définir les « potions » à s’auto-infliger…

      FL= »…Ce qui revient à arrêter de considérer le capital comme …. une valeur suprême, ce qui est une drôle de religion…. » (bon , je caviarde , je sais…)

      il me semble que vos avis convergent , comme les regards peuvent converger vers un édifice à contempler , sous des angles différents selon sa manière d’y arriver….

      j’ai l’impression depuis plus d’un an et demi que je parcours ce site , de voir des trames s’ébaucher , sans jamais (pour l’instant) pouvoir aboutir à une synthèse utilisable…

      crdlmt

    4. @François

      D’accord. Mais qu’l soit si facile, à partir d’une chose si triviale et commune que le capital, d’instaurer la base d’un pouvoir économique, politique, idéologique, voire maintenant spirituel ou religieux, vous avouerez que c’est bougrement tentant, et même diablement tentateur (:) ).
      Et diablement difficile de s’en dépétrer.

  7. oui d’accord avec Johannes,
    les dettes sont tellement monstreuses qu’elles ne seront pas remboursées au final!
    la spirale est divergente car plus il faut rembourser, plus il faut emprunter
    tout cela s’arrètera par défaut de paiement
    la seule question pour tous ces preteurs est de savoir qui va s’effondrer en premier !
    et çà c’est une guerre

  8. Je pense que vous tournez en rond avec toujours le même scénario étroit.
    En fait, ceux qui endetté les pays l’ont fait pour qui et pour quoi ?
    Il y a eu collusion entre les intérêts de politiciens et les grands groupes de pression au détriment des gens qui entreprennent sans rien demander de conséquent pour exister et travailler !
    Votre exemple des professions médicales correspond encore une fois à une initiative socialiste. Les professions elles-mêmes se sont battues contre l’intervention de l’État. Ne le savez-vous pas ?

    J’ai, parfois, l’impression que certains voient systématiquement les choses à l’envers. On pourrait dire qu’à l’instar de ce que s’est passé dans le monde financier qui, donnant son avis sur lui-même, ne trouve rien d’autre à dire qu’il faut continuer ainsi de la même manière, les « économistes », qui étaient en phase avec le temps et qui bénéficiaient du système, trouvent encore qu’ils n’ont rien fait de mal.
    Ils ont, en fait, contribué à la déroute en cautionnant ce qui se passait et ils le confirment en disant qu’il n’y a plus de travail (comme celui qu’ils avaient et qui s’est avéré inutile ou basé sur du crédit).
    Pour rester au pouvoir, les politiciens ont ruiné les pays en empruntant pour acheter une prospérité à crédit et cette prospérité n’était, en fait, que celle d’emplois non rentables ! La création d’emplois selon le modèle des syndicats qui s’entendaient avec le patronat (tous deux décidés à vivre à court terme jusqu’à la retraite) a ruiné les États en garantissant une rente ruineuse à des activités non rentables.
    Si les indépendants se retournent contre l’État, c’est précisément parce que l’État a favorisé des activités non rentables dans des secteurs sans avenir !
    Quand on a dit : « Si les entreprises étaient gérées comme l’État, plus rien ne fonctionnerait », c’était vrai, mais cela correspondait à une sorte de socialisme garantissant une rente à sa clientèle propre au détriment des individus n’étant pas représentés par des groupes de pression.
    Il a été dit par des gens raisonnables : la « gauche » a atteint, en fait, tous ses objectifs » ! Cela s’est vérifié peu de temps avant que n’éclate la crise.
    Le résultat est un endettement massif qui a, je le répète, créé la prospérité du salarié à crédit, avec le résultat que l’on sait.
    C’est simple et clair. Si vous vous étouffez cette évidence, vous y arriverez aussi bien que les financiers spécialisés avec leurs raisonnements spécieux !
    Ceci dit, je partage la peine des salariés qui ont perdu leur emploi et qui se trouvent trop spécialisés pour recréer une autre activité ! En tant que profession libérale, je sais depuis le début de mes activités que la situation est toujours précaire. Apparemment, certains ne le vivaient pas ainsi. Il est donc impossible à un salarié de ressentir ce que vit un indépendant ou un indépendant vivant d’un nombre limité de gros clients. La précarité est, pour nous, une compagne de tous les jours.

  9. Quand je lis qu’il n’y a pas de travail pour tout le monde, je sursaute. J’ai une formation scientifique, biologique et médicale. Pensez-vous que la société vous doive quelque chose ? Les « droits de l’homme » ont été inventés pour que certains puissent se libérer du carcan où ils se trouvaient, notamment les financiers. Il n’y a pas d’obligation signalée de vous donner du travail. Vous y « avez droit », c’est tout et cela s’arrête là. Comme les autres ont la liberté de ne pas vous donner ce travail, vous continuez à y avoir droit, sans plus ! On a bien l’impression que vous raisonnez en termes de droits acquis. La société, en fait, ne vous doit rien. Et la Nature ne doit rien à la Société ! Comme disait Paul, certains vivent, en fait, un rêve religieux qui n’existait qu’à crédit. Votre rêve a engendré un monceau de dettes, voilà la vérité simple ! Il convient donc fonder le raisonnement non sur une doctrine, mais sur la réalité des choses. Désolé pour l’émotion probable que ce commentaire va susciter. Cela aurait été différent si on avait gardé le sens des obligations et du devoir, ce qui a été soigneusement évité par ceux qui ont rédigé, à leur avantage personnel ces fameux « droits » de l’homme. Une duperie, alors ? Probablement ! J’admets bien volontiers que ceci est plus facile à admettre quand on n’a jamais cru aux promesses fallacieuses de cette prise du pouvoir par les « révolutionnaires » !

    1. C’est peut être ça l’élement déclencheur d’une nouvelle ère dans l’histoire de l’humanité, rédiger une déclaration des devoirs de l’homme (envers les autres, envers la nature, envers les générations futures, …) ?

    2. Daniel:
      Pensez-vous sérieusement que cela pourrait marcher?
      Senec a raison. Un jeune diplômé ne peut exiger de la société de lui fournir un travail qui correspond à sa formation. C’est à lui de se faire une place, de profiter du fait qu’il a pu faire des études et surtout de les poursuivre jusqu’au bout; le diplôme peut lui servir comme ticket d’entrée, rien de plus.

    3. Personellement, je pense que si la société à laissé des jeunes suivrent des études (et les a financé), elle leur « doit » aussi un travail ensuite dans cette branche, OU, elle leur doit de les aider à assumer ensuite une évolution dans une autre branche.
      Ce que je veux dire par la, c’est que si la société était responsable de les avoir laissé choisir une voie ayant de fortes chances d’être inutile, cela responsabiliserait aussi la société pour leur éviter dès le début de suivre cette voie, et on éviterait ainsi beaucoup de vies gachées parcequ’un ado révait de faire un boulot sans pouvoir se rendre compte étant donné son manque d’expérience de la vie qu’il y avait beaucoup d’appelés mais peu d’élus.
      J’ai toujours trouvé anormal qu’on laisse autant de jeunes suivre des études de lettres alors que cela ne leur donnera aucun débouché, et que d’un autre coté des domaines porteurs n’accueillent pas assez d’étudiants parceque ce genre de profession a compris son intérêt d’entretenir la pénurie.
      Si la mauvaise orientation des jeunes avait des conséquences claires (le coût pour la société de leur offrir une nouvelle formation après les avoir laissés prendre une mauvaise formation initiale), on comprendrait ainsi que le devoir est plus efficace que le respecte de la liberté (la liberté de s’inscrire dans une voie de garage actuellement).

      Mais je ne parlais pas des devoirs de la société dans mon intervention, mais bien des devoirs des individus:
      – des devoirs des politiques à l’égard du peuple (rendre des comptes avant de pouvoir se représenter par exemple).
      – des devoirs des entrepreneurs aidés par l’état (aucune aide de l’état ne devrait être un « don », mais toujours un prêt remboursable, distribué pour aider à passer un cap difficile, mais devant ensuite être remboursé quand la situation s’est améliorée)
      – des devoirs des professions médicales (qui pour beaucoup trop d’entre eux pensent à leur porte monnaie avant de penser à leurs patients)
      – des devoirs des salariés « d’entreprises ne pouvant pas faire faillite » (donc qui abusent du droit de grêve car l’exercer ne menace jamais leur emploi, ils ont donc plus à y gagner qu’à perdre).
      – des devoirs des financiers (la, en fidèle lecteur de ce blog, vous connaissez toute la liste de leurs abus 🙂 )
      – des devoirs des immigrés (on pourrait sans doute en accueillir beaucoup plus si la notion d’intégration devenait un devoir dans les 2 sens).
      – etc (dont les devoirs vis à vis de la nature ou des générations futures comme je l’ai dit),

      La notion de droits de l’homme est trop restrictive, elle ne couvre qu’une partie des règles fondamentales dont nous avons besoin pour vivre tous ensemble harmonieusement, la notion de devoirs inscrit comme un élément fondateur (charte, déclaration, constitution; et pas juste comme des lois) lui apporterait une plus grande force.
      Je pense que les droits et les devoirs, ce sont les 2 faces de la pièce de la liberté (la liberté est un droit, mais elle à le devoir de s’arrêter ou commence la liberté des autres).

    4. La question n’est pas un travail doit-il suivre automatiquement le diplôme, mais comment dans une société où, pour des causes systémiques, il n’y a pas de travail pour tous, faire en sorte que lorsque l’on en a pas on puisse vivre, et je précise pas simplement survivre.

      Je crains que derrière votre postulat des droits et devoirs il n’y ait un postulat individualiste qui associe la réussite au mérite. Si l’on considère les choses au niveau individuel effectivement on constate que certains ne sont pas adaptés, ou ne se sont pas adaptés au marché du travail. Mais si l’on observe le phénomène dans sa globalité on observe que c’est le marché du travail lui-même qui pose problème en tant qu’y sont nécessaires simultanément aussi bien l’excès de travail pour certains que la pénurie de travail pour d’autres. IL y a donc bien un problème de justice plutôt qu’un problème de devoirs. OU alors je vous retourne votre assertion : Il y a des droits et devoirs mais pas là où vous le pensez : pourquoi n’y aurait-il pas aussi le devoir d’abandonner ce système où les devoirs de certains occultent les privilèges des autres.

      Votre conception individualiste vous empêche de considérer que tous les membres d’une société y contribuent d’une façon ou d’un autre, qu’ils aient beaucoup de travail, peu de travail ou même pas du tout.

      Quel principe doit selon vous prévaloir : le principe démocratique ou bien le principe exclusivement économique de l’économie de marché (capitaliste) ?
      Si c’est le principe démocratique, la question du droit au travail est tout à fait légitime. Je préciserais : la question du rapport que les individus entretiennent avec la société à travers le travail.

  10. A Johannes et Grizzly: mais si, cela sera remboursé… en « monnaie de singe », par inflation -le seul impôt qui ne se vote pas-, et c’est pour cette raison que l’inquiétude est si grande, actuellement, au moins du côté des financiers. Comme une grande majorité de gens n’ont pas été élevés « au biberon » à la finance, cela passera comme une lettre à la Poste, car ils ne raisonnent pas en valeur réelle (contrairement aux financiers). L’époque n’est vraiment pas -tant que le phénomène n’aura pas eu lieu-, à détenir de l’obligation… Du côté des dettes étatiques, c’est le seul moyen de diminuer l’emprise de la dette sur les politiques sans augmenter les risques sociaux. La question que je me pose? Elle est de nature politique: quelle va être l’attitude de l’Allemagne, lorsque la limite des « obligations » financières qu’elle s’est imposée à apporter, dans le cadre de la BCE, lors de la crise grecque (à ma connaissance: « pas un euro de plus que 140milliards ») -un « amuse-gueules » quant à ce qui qui attend les Européens avec par exemple l’Espagne, à court/moyen terme-, sera atteinte? A mon avis: sortie, dans la nuit (techniquement sans aucun soucis), de la zone Euro… LA bombe à retardement est là, à mon avis, au moins pour certains des gouvernements européens, dont la France fait partie. Et aura pour conséquence une baisse substantielle de l’euro restant, sans l’Allemagne (l’élément principal, et qui fait une bonne part de la crédibilité de l’euro, étant inflexible sur le fait de trop dépendre des financiers, contrairement à d’autres pays de la zone, comme l’Espagne, l’Italie ou la France, par exemple…), et donc une montée inflationniste… « imprévue »! Mais peut-être me trompè-je?… Quant aux Etats-Unis, n’oublions-pas qu’ils sont guerre depuis déjà un bon moment, et que cela -malgré la valeur de la poudre blanche afghane sur le marché…-, n’arrange apparamment pas vraiment leurs affaires… Cela ne m’étonnerait-pas que le grand gangnant -relatif!- de cette Grande Crise, soit, politiquement, la Russie (je n’ai pas dit l’URSS!), par un raprochement substantiel avec l’Allemagne.

    1. Vos arguments me semblent bons.
      Cependant, monnaie de singe ou pas, il faudrait que cette inflation annoncée (et redoutée par les financiers) débouche sur une forte période de reprise économique, et cela ne serait faisable que si les salaires augmentent plus que l’inflation, afin que les consommateurs achètent réellement davantage.
      Or, qui dit inflation dit augmentation conséquente des taux d’intérêt, moyennant quoi c’est surtout la rente du capital qui augmente pour compenser la baisse en valeur du capital en raison de l’inflation.
      Si l’inflation peut éventuellement désendetter l’état, le tout serait payé par les petits épargnants qui ne peuvent se refaire suffisamment vite.
      Ceci dit, les capacités de production étant ce qu’elles sont (énormes), une relance inflationniste déboucherait néanmoins sur sur une guerre des prix, car il faudra bien écouler la surproduction.
      Il me semble, dans le contexte actuel, qu’une relance inflationniste ne suffirait en aucune façon pour engendrer une reprise bien solide, tout simplement en raison des phénomènes de saturation des marchés dans les pays développés.
      En tout cas, cette possible inflation n’entamera certainement pas substantiellement la rente du capital qui drainera invariablement et avec une croissance de l’ordre de 3% annuels (minimum) une part croissante des richesses produites dans les poches des rentiers. Le problème, dans la situation actuelle, c’est que les surplus, inflationnistes ou non, sont exclusivement utilisés pour des coups spéculatifs qui accroîtront encore les concentrations des richesses.
      Quant à l’Allemagne, elle n’a évidemment pas les moyens de sa politique de rigueur, car elle est presque aussi lourdement endettée que les autres avec un secteur bancaire très exposé aux USA notamment.
      L’éclatement de l’euro: c’est bien possible et sans doute une pas si mauvaise étape, mais cela ne résoudrait pas véritablement le problème des écarts de richesse.
      pour s’attaquer à ces écarts de richesse, il faut, comme je le rappelle dans chacune de mes interventions, trouver le moyen d’en finir radicalement avec la rente du capital.
      Et cela n’est possible qu’en changeant le mode d’émission de la monnaie.
      Un signe monétaire marqué par le temps (SMT) rendrait cette monnaie immédiatement disponible totalement (plus de problèmes de réserve et de refinancement). De plus, elle rendrait impossible les velléités spéculatives, car le positionnement liquide des acteurs, étape indispensable pour la réussite d’un coup spéculatif, comporterait des risques largement dissuasifs pour cela.
      Si la question vous intéresse, envoyez-moi un mail, et je vous enverrai un texte qui explique mieux tout cela: johannes.finckh@wanadoo.fr

  11. Ce que je vais vous dire n’est que de l’hypothèse (cela démontre quand même le fonctionnement des marchés des matières premières), l’orientation du marché est déterminée par l’information et même si nos agences (occidentales) ne peuvent se permettre de se tromper (sans repercussions politiques en cas d’erreur trop visible), il est apparu une bizarrerie au mois de juillet.

    > Alors que tous les pays annonçaient une baisse de rendement de 20% début juillet, un seul pays et non des moindres la russie annonçait toujours +20% en même temps dans les négoces le mot d’ordre était clair les fondamentaux (humour d’analyste qui ne comprend rien) étaient toujours là à cause des Russes, donc cher paysan client garantissez votre prix de revien (et votre ferme) vendez, il y a eu donc énormément de lots de blé achetables à 120€ la récolte était au 3/4 faite partout et surprise, la Russie annonce au 14 juillet -20% résultat des cours qui s’envolent de 30 € en quelques jours et un marché qui prend le chemin de 2007 trés rapidement (des cours entrenus à 250€ là ou la réalité aurait du le stopper à 180), mais il y a moins de stock d’ou un potentiel d’au moins 180, c’est à dire au moins 50% de marges sur un mois (et peut-être plus aujourd’hui mais par rapport aux infos de l’époque c’était un minimum) c’est pas mal je suis peut-être cynique mais je ne serais pas surpris que les personnnes travaillant à l’estimation des récoltes russes aient reçu une prime spéciale, pour retenir une info et en même temps qui peut blamer la Russie, tout le monde sait que la fonction publique n’a pas de moyen pour fonctionner comme les occidentaux.

    > Il y a une autre info que je vous ai dévoilé le remplacement des maïs grains en maïs fourrage, une agence (inconnue mais je ne me souviens plus du nom, même si ça ma fait penser à l’ouverture de la banque chinoise agricole, dont le marché a déjà salué une arrrivé en bourse exceptionnelle cette semaine), m’a appelé vendredi soir puis ce matin et cet aprés midi, car je ne répondais pas (c’est la première fois qu’on m’appelle pour ce type de sondage le weekend ) et m’a demandé ma surface en maïs grain et forcement je lui ai dit zéro, pour l’instant en maïs grain l’info est tout va bien aux états unis même si les stocks sont justes. Une fois l’étude finie on pourrait estimer le risque lundi, acheter des lots de maïs grain sur le dispo 160€, (banque, fond) et lacher l’info mardi (une récolte Européenne trés tendue) et vendre mercredi autour des 200€ sans trop de soucis, ce serait une opération somme toute classique avec une rentabilité intéressante pour du court terme.

    Il faut aussi préciser que la confiance a un rôle dans l’accélération, il faut avoir confiance au marché (c’est de l’ordre de la foi) rester optimiste (y à des stocks), ce faisant on a sous estimé l’impact météo (le weather market aurait du permettre au prix de monter graduellement) et beaucoup de petits paysans ont vendu quasiment à perte, les farmers vont commencer à vendre avec des marges bonnes, la finance va bien spéculer, vous avez dit injustice, non économie de marché, quand on souhaite la loi de la jungle, c’est qu’on est le lion.

    > Je suis surement parano, mais je ne crois pas en la concurrence non faussée.
    >

    1. Merci de cet éclairage dans votre domaine, qui me semble malheureusement peu inspiré par la paranoïa.

      Plus ça va , plus je suis convaincu que rien n’est réformable, le système dans, son ensemble, est trop vérolé de partout.
      Qqs pistes maintes fois rabattues ,mais…….
      1) se désenvouter du système actuel, (ce n’est pas le plus simple, processus en cours pour ce qui me concerne)
      2) envisager (ou plus), pour ceux d’entre nous qui ont pu se permettre certains excès, une sobriété plus grande
      3) laisser pourrir le système autant que faire se peut, et construire une société « à coté », s’engager dans quelque chose de « propre » qui permette de vivre ( ah! le rêve de la pureté qui peut être si dangereux par ailleurs) et connecter toutes les associations , personnes, entreprises qui travaillent dans cet esprit.

      Cordialement à tous

    2. @hema, je ne peux pas m’exclure du système, car j’ai trop d’endettement, je suis trop gros pour imaginer une vente directe et de toutes manières mes produits ne sont pas vendables sans transformation(lait céréale viande bœuf, pomme à cidre) donc sans investissement. Et je préfère garder mon énergie a bien faire ce que je fais, déjà parce que j’ai trop de boulot et deuxièmement parce que j’aurai plus vite fait de perdre de l’argent en suivant moins bien mon troupeau.
      mes solutions sont pragmatiques premièrement comprendre pourquoi on en est là et pour moi, ça commence par l’élitisme et la construction des échanges mondiaux et Européens sans possibilité pour les peuples de sanctionner (on vote pas pour le meilleur, mais on peut virer les pires), l’OMC le FMI ou la commission Européenne. Deuxièmement de faire la promotion de l’apli qui est une association qui mélange révolte et intelligence un peu comme ce blog. Mais c’est vrai qu’il vaut mieux commencer par se changer soi, même s’il n’est pas raisonnable d’être optimiste avec conviction, espérer changer le monde c’est déjà ça (comme dirai Souchon)

  12. Décidément, les articles, les analystes et les lecteurs glissent de constats d’échecs en prévisions de défaites.

    L’exposition simple et claire des problèmes politiques généraux, dans le premier article en donne la clé : crise de la démocratie représentative.

    Les dirigeants ne savent plus que répondre par l’autisme, la guerre et la repression que ce soit en France ou aux USA.
    L’absence manifeste de l’ONU qui devrait aborder et régler un problème mondial affectant tous les pays, celui de la crise économique de 2008, comme l’invisibilité du Parlement Européen dans le processu de décision s d’étapes locales pour juguler la faillite financière menaçant, manifeste amplement la maladie grave de notre système de représentation.

    Une espèce de dérive dictatoriale, il faut bien le dire, ou sont sacrifiés ceux qui n’ont pas de pouvoir et pas assez d’autonomie pour s’écarter des pièges médiatiques. Tout se passe comme si les instances les plus hautes jugeaient qu’elles maintiendront leur pouvoir quoiqu’ils nous en coûte, tout en étant consciente que le système a besoin d’une purge pour redonner du cash, pour un temps puisqu’il est structurellement vicié.

    Peu importera donc la montée du chomage US – Paul Craig Roberts le donne à 20%, je crois bien – ou français ou grec, ou autre. Les dirigeants pensent en termes de destruction-création, purge.

    Quelle meilleure purge que la guerre ?…Madame Tina l’avait en son temps excellement mis en pratique.

    Une guerre localisée ?…Pas mal pour refaire démarrer l’encéphalogramme et dissuader tous les candidats à un autre monde, ou même à un autre capitalisme….

    Une guerre mondiale serait quand même l’idéal pour redonner de l’air vraiment. 30 nouvelles glorieuses années. Ca laisse du temps pour un flower power, un mai 68, bref pour en finir vraiment avec le capitalisme.

    1. L’hypothèse de la guerre est d’autant moins à exclure qu’elle existe déjà à grande échelle, en Irak et en Afghanistan.

      La situation d’autres pays qui ne la connaissent pas formellement – le Mexique ou le Pakistan, par exemple – nous amène à en réviser notre vision et à l’élargir.

      Enfin, les tambours n’arrêtent pas de battre à propos de l’Iran, annonciateurs de ce qui pourrait vous donner raison. Dans un contexte régional explosif où tout se conjugue et s’imbrique.

      Il est vrai que nous y sommes suspendus.

  13. Je ne sais pas ce qui les (nous) attend. Je ne crois tout simplement pas à la passivité des classes moyennes ni aux USA ni en Europe et surtout pas en France.

    1. En effet, tous ceux qui ne sont pas habitués depuis plusieurs générations à la privation prendront très mal l’effondrement de leur niveau de vie.

      Se déclenchera alors l’instinct de conservation.

  14. Mes parents ont connu les trente glorieuses, j’ai vécu les trente piteuses, je laisse les trente calamiteuses à mes enfants.
    Dites-moi, pourquoi tout ça a-t-il si mal tourné ?

  15. Si l’on admet que nous ne vivons pas une crise conjoncturelle (quelque chose a dévié de son cours normal et la remettant dans son cours habituel tout rentre dans l’ordre) mais une crise de civilisation (la civilisation européenne dite occidentale et son rejeton étasunien), nous pouvons supposer que nous sommes installés dans une crise de longue durée, voire de très longue durée. La « crise » devient quelque chose de quotidien, de « normal », le paysage mental de référence auquel nous nous raccrochons désormais. La durée de cette crise devient si extensible qu’on a peine à encore utiliser le terme de « crise ». Mais quel autre nom utiliser ? S’il fallait la dater, elle a débuté dans les années 70 et 80. La crise de 2008 n’a jamais été qu’un des jalons de cette crise et non « la » crise. Les points de bifurcation sont à rechercher dans la démographie, la manière dont la psyché occidentale à figé et intériorisé son rapport au monde, les modes de répartition de la richesse, et non dans les déclarations de B. Bernanke ou les évolutions du Dow (la quincaillerie financière et bancaire qui change de jour en jour…).

    A défaut de pouvoir penser autre chose que ce qui existe (ici le capitalisme et ses tares bien documentées) on en vient à espérer que ce sont les événements eux-mêmes qui dessineront la figure de ce qui est supposé venir « après. Avec le risque que la situation nouvelle qui naîtra de cette « crise » soit pire encore que celle qui existait « avant ». Si les choses ne cessent de s’équilibrer à chaque instant, elles ne le font en général pour le meilleur que parce qu’un projet politique global a favorisé l’apparition de ce meilleur. Ici, la difficulté provient de l’échelle du problème : crise de civilisation et non crise politique locale. Un projet politique global se définit dans un cadre, or ici c’est le cadre qu’il faut définir car le cadre ancien s’effondre lentement. Je ne vois nulle part aucun projet politique qui soit à la mesure d’une crise de civilisation. Est-ce même possible ?

    Ensuite, l’espoir non formulé d’une cassure soudaine (ex : la défaillance d’un Etat dans le service de sa dette, un effet domino de défaillances bancaires, des troubles sociaux graves, etc…), à la fois craint et espéré, n’est jamais que celui que, cette cassure se produisant, tout rentre dans l’ordre (mais ce peut être aussi la tendance latente au plaisir de la destruction type léniniste, la joie mauvaise de voir disparaître ce qui ne nous convient pas). C’est l’effet « purge ». C’est une forme de superstition bien partagée. On peut aussi vouloir la cassure, le tsunami économico-financier, pour contraindre, enfin, le système à changer. On en revient alors au cas précédent.

    Que ce soit pour de bonnes ou de mauvaises raisons, la plus grande partie des sociétés occidentales refuse les remises en question qu’implique « la crise ». Le refus est loin de se limiter au cénacle des patrons des grandes banques qui interviennent sur les marchés pour leur compte propre. Ce refus fournit un aliment supplémentaire à la crise (surtout, que rien ne change). La crise se nourrit aussi de cette peur.

    Ce qui fait l’unité de la notion de civilisation c’est la cohérence qui existe entre le rapport de l’individu au monde (sa famille, ses amis, les choses, ses valeurs, tout ce qui le lie à autre chose qu’à lui-même) et la traduction de ce rapport individuel au niveau collectif. Puisque c’est d’une crise de civilisation dont on parle, c’est d’une remise en question des rapports de l’individu occidental au monde qu’il s’agit.

    1. Il tombe sous le sens, comme on dit, que s’il est aussi difficile de formuler une alternative à la crise dans laquelle nous nous installons, sans même savoir non seulement sa durée mais également son étendue, c’est que les reconsidérations qu’il faut opérer sont de taille.

      Là-dessus, un large sentiment d’accord se répand. Le petit problème suivant est qu’elles sont par avance si impressionnantes qu’elles semblent utopiques, ou en tout cas impossible à mettre en oeuvre. L’obstacle, lui aussi, est de taille. Car il ne résulte pas uniquement des résistances qui seraient rencontrées – supposées vives – mais également de la puissance du sentiment qu’il est impossible d’y parvenir. Une expression de l’aliénation, diraient les philosophes.

      Nous n’en sommes plus à des aménagements, c’est cela qui condamne par avance tous les projets d’amélioration et de réforme à la marge. Comme typiquement le sont ceux du seul des partis politiques qui, nous parlons de la France, peut prétendre accéder au pouvoir prochainement muni de ce programme. Cela n’indique pas pour autant le chemin à suivre ! La gauche de la gauche, en dépit de ses efforts, n’est toujours pas résolument engagée dans une réflexion à propos de la seule question qu’elle devrait prioritairement se poser : c’est quoi la société alternative pour laquelle nous combattons  ?

      Le seul parti qu’il est possible de prendre est d’attendre de la dynamique de cette crise. Ce qui incite à essayer d’en écrire un scénario occidental. Elle serait faite, d’un côté, de la poursuite de dérapages financiers à répétition, dont la maîtrise n’est pas garantie, de l’autre d’une accentuation de la crise économique et sociale, qui reste pour l’instant encore mesurée mais va monter. Avec une traduction politique incertaine.

      Sur quoi est-il possible de jouer, afin de ne pas rester un spectateur passif  ? Sur l’émergence de l’idée qu’une alternative est non seulement nécessaire mais possible. En s’appuyant sur de premières mesures à prendre, simples, claires, évidentes pour tous. Non pas un catalogue, mais un plan d’action précis. Dont la crédibilité repose sur la faisabilité, tout en s’insérant dans une perspective à plus long terme, donnée comme objectif qui ne craint pas d’être radical. Car c’est paradoxalement l’une des conditions de sa crédibilité, une fois le plan d’action rendu public.

      Comment contribuer à cette émergence  ? C’est la question qui suit….

    2. François a mille fois raison

      Cela n’indique pas pour autant le chemin à suivre ! La gauche de la gauche, en dépit de ses efforts, n’est toujours pas résolument engagée dans une réflexion à propos de la seule question qu’elle devrait prioritairement se poser : c’est quoi la société alternative pour laquelle nous combattons ?

      C’est bien la première question, mais je n’en dirai pas plus pour l’instant, car laissons lui la primeure, puisque j’imagine que ce sera un peu le prochain billet.
      Après le projet, la deuxième question, c’est comment arracher le pouvoir au capital. Là aussi, de nombreuses illusions sur la nature de classe de l’Etat, donc théorisations sur la révolution par les urnes devront être surmontées.

    3. @François,

      Je souscris entièrement à votre post, mais pour la réponse à la « question d’après »:

      Seriez vous prêt, avec notre aide, à écrire un plan d’action détaillé (opératif dans le contexte actuel) sur un thème critique et non marginal? (ça je suis sûr que vous en êtes capable)

      Pourriez vous l’inscrire (toujours avec nous) dans une perspective faisant sens pour la grande majorité de l’humanité.
      Et là (entre; les décroissant(iste)s, les scientologues compulsifs, les rapaces de tout poil (ou plutôt, de toutes plumes), la droite, la gauche (la gauche de quoi d’ailleurs ?) et l’immense armée des péquins moyens qui ont fort peu de moyens permettant de changer le cours des choses (ou qui pensent avoir fort peu de moyens, pour ceux qui ont la chance de penser) comment pourrait on procéder?

      Cordialement,

    4. Etablir une liste de revendications de transition (vers une autre société) pourrait être un exercice collectif. En complément à l’inventaire de demain, dont la vocation est de décrire le point d’arrivée.

  16. Bonjour,

    Puisque l’on parle de (et l’on vit une) crise de civilisation, serait-il possible de parler d’autre chose, s’agissant de politique, que de « gauche » et de « droite » ; il semble que l’avenir verra par nécessité naitre un référentiel politique qui n’aura probablement rien à voir avec les critères que nous accordons aujourd’hui à « la droite » et à la « gauche » ; qui, d’ailleurs ont beaucoup évolués et continuent à évoluer dans le temps, mais aussi dans l’espace.
    Parler de « droite » ou de « gauche » a tendance non seulement à crisper la situation actuelle en la projetant dans l’avenir mais également tend, au vu du chemin à parcourir, à discréditer le discours qui prétend s’intéresser à demain.

    Cordialement,

    1. Lu et approuvé, et si le demaintistes pouvait être la bonne formule, ou tout autre à cogiter!!!!!

    2. Effectivement, la gauche respectueuse s’étant vendue au capital,
      il vaut mieux parler directement de ce qui structure la société,
      et est à l’origine de la crise: la séparation entre le capital et le travail.

      La racine des crises, comme des inégalités, de l’impérialisme,
      ou de la destruction de l’environnement, c’est fondamentalement cette séparation.

      La condition de la conquête de la démocratie tant attendue, pour ne pas tomber dans la barbarie,
      c’est la fin de la dictature du capital, le contrôle démocratique du capital, c’est à dire des biens de production.

  17. Je suis toujours un peu surpris de la minimisation constante de 2 éléments :

    – l’épuisement des ressources, aggravé par la montée des économies dites émergentes.
    – La stérilité d’un dogme capitaliste reposant sur une croissance exponentielle (précisément pour rembourser des dettes qui augmentent sans cesse en raison des taux d’intérêts).

    Aujourd’hui, il semble que nous touchions au terme du processus :

    – Au tarissement de la croissance les Etats ont répondu par un endettement exponentiel.
    – Du fait de la baisse de leurs revenus, les ménages ont fait de même.

    Cela ressemble plus à la fin d’un paradigme qu’à un incident de parcours. La fin de la croissance signifie donc immanquablement la fin du capitalisme.

    1. @ jean-yves dit : 1 août 2010 à 17:14

      « La fin de la croissance signifie donc immanquablement la fin du capitalisme. » dites-vous.

      Etes-vous bien certain que la fin de la croissance entraîne « immanquablement » la fin du capitalisme tel qu’on en donne la définition ici par exemple : http://fr.wikipedia.org/wiki/Capitalisme?

      Il me semble que beaucoup de personnes, notamment ici, ont une vision tellement négative du capitalisme qu’elles souhaitent sa disparition sans même se donner la peine de faire le bilan de ses apports positifs à la société. Certes le capitalisme entraîne des effets indésirables qu’il faut réduire, voire même éliminer si possible, mais selon moi c’est lui qui est à la base du développement de l’humanité.
      Alors il est probablement irresponsable de vouloir sa fin.
      J’ai montré ici comment on peut concevoir son processus de base: http://www.pauljorion.com/blog/?p=13534#comment-95198

      Je pense que ce qui est le plus «immanquable » lorsque la croissance devient incertaine, c’est la fin ou au moins la réduction drastique de l’endettement, ce qui ralenti le développement et la croissance sans pour autant amener à la fin du capitalisme.

      D’ailleurs si les hommes n’avaient jamais inventé les dettes et les activités bancaires, le développement aurait été bien moindre, et les ressources naturelles n’auraient pas été dilapidées aussi vite.

    2. à JDUCAC
      Vous avez raison : le trait est grossi. Il s’agissait, bien sûr, d’une certaine forme de capitalisme, celui dont nous nous accommodons, impliquant une certaine redistribution des richesses et la démocratie.
      Quant à détester un système qui n’a pour seule vertu que de reproduire la vie sauvage, quelle affaire. La vie sauvage, il ne nous appartient pas de l’apprécier ou pas, mais de la changer.

      Pour ce qui est des bienfaits du capitalisme, dont seuls quelques occidentaux ont profité temporairement aux dépends de tous les autres, demandons aux animaux ou aux mineurs chinois ce qu’ils en pensent.

      Il n’empêche que l’évolution du système n’est pas sans me rappeler ces jeux de simulation économique sur PC.
      Au début, la carte est inexplorée et les richesses abondantes. A la fin, le joueur a tellement d’immeubles et d’infrastructures à entretenir, tant de citoyens à protéger et satisfaire, tant de désastres naturels de plus en plus coûteux à affronter, … que ses ressources deviennent insuffisantes et qu’il n’a plus la possibilité de se rabattre sur celles d’une carte désormais finie (finitude).
      D’ailleurs, il existe une possibilité de triche par l’usage de codes qui permettent une dotation financière initiale beaucoup plus conséquente, voire illimitée. Mais, même là, on butte immanquablement sur l’équation des ressources.

      Ces jeux ont toujours interpellé l’homo economicus qui sommeille en chacun de nous.

    3. Il y a un petit livre extrêmement intéressant de Braudel sur le capitalisme. Braudel est un historien de la seconde moitié du 20ème. Il oppose deux capitalisme, celui de l’artisan local confronté à la concurence, avec l’entreprise qui s’est arrangé pour avoir un monopole par la taille, des accords privilégiés ou autres. Braudel dénonce avec vigueur les seconds qui peuvent avoir une accumulation de richesses, et un poids sur la société incompatibles avec les vertus du capitalisme.

      Pour ceux qui pensent qu’on est au bout du système parce que les gens vont se révolter, deux bémols :
      – le « renard libre dans un poulailler libre » contrôle les médias (rappelez vous l’hystérie d’une partie de la population au moment de la grippe A) et donc manipule ceux qui ont des désirs de révolte.
      – nous sommes en majorité prêts à endurer beaucoup pour que nos enfants vivent mieux, une grande partie de la population ne bougera pas. J’étais aux USA il y a quelques années au moment d’une grêve dure d’employés de Wall Mart : il ne protestaient pas parce que leurs salaires étaient dérisoires, ou leurs horaires négligeaient la vie privée. Ils ont arrêté quand Wall Mart a décidé de supprimer la mutuelle pour baisser ses coûts, et là ça avait un impact sur la santé des enfants.

      Je pense que le système va durer encore quelques années, mais je suis d’accord qu’en parallèle il va falloir inventer un système basé sur la solidarité au détriment de l’individualisme

  18. Cher François Leclerc,

    Très intéressante, votre dernière réponse à Boukovsky.
    Il me semble que ma proposition du SMT serait quelque chose de simple à mettre en oeuvre.
    Quant aux résistances que cette idée rencontre, elle provient surtout de la mauvaise foi des économistes qui eux ne veulent décidément pas comprendre!
    La résistance est donc là surtout intellectuelle avant d’être politique.

  19. à JDUCAC, sur la dette.

    Mais la dette et le prêt avec intérêt sont le cœur du système ! Ce que vous décrivez en fin de message n’est pas le capitalisme.

    1. @ jean-yves dit : 2 août 2010 à 10:06
      Dans votre post du 1er août 2010 à 17:14, vous dites que la fin de la croissance signifie « immanquablement » la fin du capitalisme, ce que je mets très fortement en doute.

      Je pensais vous en avoir fait la démonstration en disant en substance, ce sera la fin ou la réduction drastique de l’endettement et des pratiques bancaires, mais pas la fin du capitalisme, ce dont je me félicite pour l’avenir de l’humanité et son développement futur.

      En effet, le capitalisme qui existe depuis que l’homme est homme n’a jamais eu besoin de l’endettement pour exister par contre il est né de la pratique de l’épargne comme j’ai voulu le montrer avec cette robinsonnade.

      Etes-vous d’accord ?

  20. Les Subprimes, origine ou symptôme de la crise économique que nous connaissons ? Pas besoin de vous dire quel est mon point de vue !

    « But you thought subprime mortgages were responsible for the financial crisis? Subprime and over-leverage in general was the financial transmission mechanism that derailed the global economy. However, rising gas prices helped push indebted consumers and businesses beyond their threshold for debt capacity and consumption. For example, as gas prices rose, personal economic tradeoffs between travel, discretionary spending and housing became necessary. Those who drove to work were forced to spend more on gas, so they crimped in other areas.

    Research suggests that residential areas where residents had the longest commutes were the first areas to witness declines in property values. This is probably one of the best demonstrations of the link between higher energy costs and asset prices. Proponents of Peak Oil Theory expect oil prices to continue to drag on the economy into the indefinite future – the magnitude of drag depends on the sensitivity of the economy to exogenous shocks and the size of the exogenous shock. Consequently, opinions on the economic impact and timing of peak oil vary. Some predict a gradual economic deceleration, while others predict a hard crash and GDP declines of over 20%. »

    http://www.planbeconomics.com/2010/08/01/4630/

    1. « Research suggests that residential areas where residents had the longest commutes were the first areas to witness declines in property values. »

      Ceux qui passent le plus de temps dans leur bagnole aux États-Unis habitent les cités-dortoirs en-dehors des villes, où les maisons valent deux à trois fois moins cher que dans les grandes villes. C’est à eux qu’on vendait les crédits subprime. Ce sont les mêmes : les pauvres.

    2. Comme tout le monde ne peut pas habiter un dernier étage, tout le monde ne peut pas habiter le centre ville (cf les prix de l’immobilier en centre Paris)
      Donc, comment faire une « sélection » (de ceux qui peuvent habiter le centre ville et dans ceux ci de ceux qui peuvent avoir le dernier étage, toujours plus agréables) si ce n’est par l’argent ?

    3. wikipedia dit :
      « La crise des subprimes s’est déclenchée au deuxième semestre 2006 avec le krach des prêts immobiliers (hypothécaires) à risque aux États-Unis (les subprimes), que les emprunteurs, souvent de conditions modestes, n’étaient plus capables de rembourser. Révélée en février 2007 par l’annonce d’importantes provisions passées par la banque HSBC, elle s’est transformée en crise ouverte lorsque les adjudications périodiques n’ont pas trouvé preneurs en juillet 2007. »

      Comment expliquer un déclenchement de la crise au deuxième semestre 2006 par une flambée des prix du pétrole ? Au deuxième semestre 2006 ? Ca ne tient pas la route ! Que la flambée des prix des MP ait aggarvé la situation mi 2008, oui. Mais comme le prouve une enquête du FBI (je crois), la flambée des prix des MP à l’été 2008 est le résultat de la spéculation : les zinzins se sont retirés des crédits immobiliers pour se réfugier sur les MP.

    4. Sujet sensible : La tension sur les ressources à l’origine de la crise économique actuelle ???.

      Si on s’amuse à regarder le prix réel de l’énergie (KW / Heure de Smic) il n’a fait que baisser depuis trente ans (et depuis cent trente ans également) mais il semble que cette baissen tende à diminuer actuellement.

      Parallèlement, notre dépendance à l’énergie augmente et ce qui diminue finalement, c’est donc ce que l’on appelle l’élasticité. En français : si le prix du KW / heure de smic se mettait bientot à remonter, des pans entiers d’activité seraient aussitot condamnés.

      Honnêtement, je ne suis pas assez pointu pour argumenter finement là-dessus. Mais notre hote Paul Jorion me parait très catégorique lorsqu’il dit que subprime et peak oil sont sans rapport.

      Il y a du pétrole dans toute action humaine sur terre, et nous sommes après 140 années de production croissante arrivés sur le plateau ondulé qui précède la baisse : tout le monde est d’accord là-dessus.

      La part de PIB consacrée à l’énergie augmente, c’est un fait. Vous a-t-on dit au dépends de quoi ?

      Modéliser tout cela me parait aussi inaccessible que le climat terrestre, et si on peut ressentir des choses, en croire d’autres, faire des calculs sur des troisièmes, affirmer catégoriquement ceci ou cela me semble aventureux (à moins de réduire le champ de l’étude à un aspect particulier du problème)

    5. La question est de savoir si le passage de la facture pétrolière des USA de 45 milliards de dollars en 1998 à 400 milliards de dollars à 2008 a contribué à mettre a mal l’économie des USA. Je le pense.

      Comment le pétrole va faire éclater la bulle immobilière (2008)
      http://carfree.free.fr/index.php/2008/07/15/comment-le-petrole-va-faire-eclater-la-bulle-immobiliere/

      Sinon que dire des ventes des SUV au USA ?
      Il semble que ce marché emblématique aurait entamé son déclin avant l’effondrement du crédit.
      http://climateprogress.org/wp-content/uploads/2008/07/cibc-suv.jpg

    6. J’ai déjà eu l’occasion de corriger votre graphique bloqué en 2008, au sommet de la spéculation pétrolière, par un autre mis à jour où la tendance à la hausse du prix du baril que vous mettiez en avant s’inversait complètement. Cette spéculation a été longuement expliquée ici sur ce blog à l’époque. Mais vous revenez constamment à la charge avec des textes datant de 2008, vous renvoyez encore ici à deux articles de 2008. J’ai évoqué à propos d’un autre commentateur l’« imperméabilité aux faits ». Nous sommes en 2010 : remettez-vous à lire !

    7. Comme a dit un cheik arabe: « L’âge de pierre s’est terminé mais pas par faute de cailloux. Avec le pétrole, ce sera la même chose. »

    8. -Rising powers shrinking planet- Michael T. Klare
      Pour les lecteurs intéressés par le sujet de la géopolitique énergétique …

    9. Moi

      Cette phrase n’a pas de sens, sauf si vous êtes prêt à confondre un diamant et une pomme.

      Le pétrole c’est le steak et la salade dans votre assiette, vos week end ici ou là, votre temps passé sur internet, l’élastique de votre caleçon et j’en passe.

      L’idée qu’il existe un autre moyen de faire tout ça n’est évidente que pour votre Cheik

    10. @Thomas: « L’idée qu’il existe un autre moyen de faire tout ça n’est évidente que pour votre Cheik »

      Et qui vous parle de faire tout ça par un autre moyen? La différence entre les âges historiques c’est précisément qu’on ne fait pas la même chose.

  21. Franchement je me demande ou sont les allumés qui continuent à acheter des dettes titrisées…
    En général ce sont les bad banks, qui existent toujours bien entendu! Meme en France de manière occulte. C’est l’Alpha et l’Oméga de la pseudo relance.
    Faut-il rappeler que le désordre des dettes d’Etat provient de l’endettement destinés à alimenter les band banks? (Ex Soffin en Allemagne…) Freddie Mac Et Fanny Mae sont quasi nationalisés…Seul l’Etat Fédéral leur font encore confinace, et pour cause…
    Mais qui croit encore aux dettes titrisées? Les parieurs? Qui croit a cette arnaque que sont les CDS et les CDO dés leur création? Les joueurs de casino? Les amateurs de roulette russe?
    A moins que certains croient encore que les Etats vont rembourser ad eternam leurs dettes de casino. (Le fanatisme religieux néolibéral).
    C’est à hurler de rire de parler de d’obligations hybrides qui se transformeraient en action! Plus Madoff impossible! C’est du charlatanisme le plus pur. Mais qui va acheter ces zinzins délirants?
    Les bad banks? Le contribuable cannibalisé quoi…
    Bien entendu on oublie la simplicité meme, si la BCE finançait directement les Etats, plus besoin de marché…Les banques en faillites? Et alors? Il suffit d’en créer de nouvelles. On dira que cela dévalurait l’euro: Meme pas! Le marché de la dette européenne n’existant plus, cela attaquerait le dollar et le yuan (Pas de demande=plongée): Donc, pourqoi s’affoler?
    On nous mets ça dans le crane, c’est de la propagande.

  22. « Ceux qui passent le plus de temps dans leur bagnole aux États-Unis habitent les cités-dortoirs en-dehors des villes, où les maisons valent deux à trois fois moins cher que dans les grandes villes. C’est à eux qu’on vendait les crédits subprime. Ce sont les mêmes : les pauvres. »

    Parce que pour la masse de la population on n’arrive pas à faire la « révolution » du travail qui serait adapaté à la situation (télétravail/ transport en commun massif ET efficace) etc… les moyens techniques moderne (informatique/robotisation) n’ont pas été pris en compte par la société (mais pour le patronat de la mondialisation, si).

    « En français : si le prix du KW / heure de smic se mettait bientôt à remonter, des pans entiers d’activité seraient aussitôt condamnés. »

    Exactement ce qui explique la « mondialisation de la production » faire baisser les cout de production dans les pays socialement avantageux pour le patronat.

    J’adore voire des collègue me démontrer les bienfaits de la mondialisation et de la civilisation tel qu’elle est aujourd’hui et contrecarré cette bonne humeurs de façade malsaine qui cache une destruction systématique de ce qui fait encore une société cohérente… exemple: pas plus tard qu’il y a une heure un ami qui me dit contant d’avoir un prêt de 125K€ sur 25 ans a 3,75% pour un 3 pièces à 2H00 de transport de son travail avec mensualité tout comprise de 700€/mois qui fait qu’au final son bien de 125K€ lui aura couter 213K€ soit une marge net de 88K€ pour le couple « banque/investisseur/préteur » et la rémunération du « risque », comment peut on encore s’endetter sur 25 ans au vu de ce qui arrive devant nous ?

    Notre crise de civilisation est terrible, ma croyance en l’avenir faible… j’essaie de rester réaliste. quand est ce que nous en finirons avec les reliques barbares (religions / argent ?)

    1. J’ai lu sur un blog (j’ai oublié lequel …) une idée intéressante sur le thème de la décroissance.

      En 1960 le français marchait en moyenne 7 km par jour, aujourd’hui 300 m par jour.
      Ce gain de temps et de fatigue est apporté par la voiture essentiellement (1H1/2 par jour ?).
      Or que nous coûte une voiture ? On peut raisonnablement dire 450€ par mois tout compris. Combien met-on de temps pour gagner ces 450€ nets d’impôts ? 2H, 3H par jour pour les salaires standards ?

      On arrive à une réponse absurde pour un petit salaire, il vaut mieux se passer de voiture et travailler moins d’heures. Par extension, si on ajoute l’appartement au tarif que vous annoncez donc acheté sur 25ans avec les commissions que vous relevez justement …

      C’est peut-être une des voies à explorer, effectuer un arbitrage temps / coût par rapport à tout cet environnement qui est la corde avec laquelle nous nous pendons volontairement, et rechercher de la valeur et du sens dans nos rapports avec les autres

    2. exactement, si le patronat devait payer les heures de transport parce que considéré comme prise pour l’entreprise, les transport en commun et/ou le télétravail exploserai vite…

      Je ne met que 30 min pour aller travailler donc dans une journée je ne « perds » que 1H00 tous les jours pour aller travailler. mais sur un mois de travail cela fait quand même 21H00 non payé/payable soit pas loin de 3 journée de travail, juste pour avoir le droit d’aller travailler.

      J’imagine pour les gens qui ont 2H00 voir 3H00 par jour de transport où est leur vie avec tout cela ?
      Rajoutons ce que je décrivais plus haut avec le « crédit sur 25 ans » pour un T3 à 2H00 de transport du lieu de travail ? rajoutons la pression des heures sup faites sous pression parce que l’entreprise ne va pas, rajoutons le fait qu’aujourd’hui nous sommes bien incapable de dire ou nous serons dans 10 ans vis avis du travail?

      Il y a de quoi avoir quelque belle révolution dans ce domaine pour « rationaliser » notre perception du travail en 2010, surtout avec une retraite à taux plein à 67 ans ….

  23. (« à moins de réduire le champ de l’étude à un aspect particulier du problème) »…
    Bonne idée, imaginons la situation sous un angle de navigation loxodromique et des flux orthodromique de la distance à parcourir, et essayons d’analyser les scénarios possibles.

  24. « Le désendettement des Etats va en général être plus difficile et long que prévu » : oui, et quand les effets de cette politique vont commencer à se faire sentir, l’on risque fort de constater que l’échéance du but recule au lieu de se rapprocher. Tout simplement parce qu’il faut travailler pour produire de quoi rembourser, alors que le marché du travail ira en se rétrécissant.

    1. Si vous pensez une seconde que les pays vont rembourser leurs dettes publiques (le « capital »), quelle naïveté!
      Et pour ma part, je trouverais tout a fait juste que nous ne le fassions pas… les « capitalistes » et les rentiers ont déjà été remboursés par les intérêts versés (en France plus de 1300 Milliards d’euros depuis 1978 d’après certains, et le plus fort c’est que ca continu à hauteur de 120 millions par jour, dont 2/3 partent à l’étranger… que ne fais t-on pas avec de tels moyens qui nous échappent!)

    2. @Louis : la question n’est pas de savoir si l’on va « réussir » à les rembourser, ces satanées dettes, mais si l’on va simplement entreprendre le remboursement. Et la réponse est oui, malheureusement, ça va se passer comme pour les pays du tiers monde qui ont été, (et sont sans doute encore, je n’en sais trop rien), lessivés pour ça.

    3. @Crapaud rouge
      Les pays dont vous parlez n’avaient pas la puissance des pays européens… si « on » ne paye pas la dette détenue par les banques et les fonds de pension luxembourgeois (j’aurais pu prendre n’importe quel pays), vous pensez qu’ils vont envoyer les chars.. et pour récupérer quoi ? des chiffres sur un compte bancaire?
      Un État a toujours la possibilité d’envoyer promener ses créanciers; ce n’est qu’un problème de volonté politique et collective.
      D’autant plus que comme la France (situation très différente dans d’autres pays où la dette est détenue principalement par les résidents) 2/3 de la dette est détenue par des étrangers..

      Mais c’est l’ultime solution: il est beaucoup plus « fin » de monétiser la dette au fur et à mesure des échéances, puis de taxer les revenus du capital…

    4. Que se passerait il dans le cas ou par exemple la France fait défaut sur la dette massivement?

      début de scénario de science-fiction:

      Admettons que nous ne sommes pas une puissance nucléaire

      On commencera par un moratoire pour remettre en route le remboursement de la dette avec une bonne grosse vague de laminage d’acquis sociaux pour rassurer les détenteur de dette, puis une mise sous tutelle du FMI et de l’Eurogroupe, si les pays nous prêtant de l’argent estime que nous ne pourront pas rembourser raisonnablement notre dette, une saisie sur avoir à l’étranger (entreprise, stock etc…). Bref une situation qui nous conduirait probablement sur une pente guerrière poussé par un peuple a bout de souffle et cherchant à s’émanciper de la dette détenue par des pays « amis » et des « investisseurs » étranger.
      Mais heureusement nous possédons l’arme atomique qui nous garantie une certaine sécurité dans le domaine. a moins que…

      fin du scénario

      tout ceci pour dire que la dette publique est une affaire dangereuse que se soit sur le plan interne qu’externe… qui paye commande… qui rembourse s’émancipe … gérer c’est prévoir
      Et nunc reges, intelligite… erudimini, qui judicatis terram!

  25. @Crapaud rouge
    je rajoute: c’est vous qui suggérez  » la question n’est pas de savoir si l’on va « réussir » à les rembourser, « … pour ma part, je pense que ce serait une connerie sans nom de seulement essayer.
    Comme c’st actuellement une connerie sans nom d’accepter de payer chaque jour 120 ou 130 millions d’euros d’intérêts.

    1. …C’est ce qu’on appelle roulez à fond la caisse sans la caisse…Mieux vaut oubliez l’idée de rembourser ces sommes folles d’intérêts cumulés pour le moins de façon inconséquente.

  26. – Il paraît que l’Euro faible et pétrole cher creusent le déficit commercial … sans blague …
    c’est quand que l’on se réveille !

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/08/06/euro-faible-et-petrole-cher-creusent-le-deficit-commercial_1396173_3234.html#ens_id=1170028

    Pour info nous remontons au 82$ le baril, nous rentrons à nouveau dans le zone de destruction de la demande qui peut prendre la forme de la destruction du pouvoir d’achat et/ou la destruction de l’activité économique. En tous cas plus le pétrole monte et plus la solvabilité baisse.

    – Pour ceux qui veulent comprendre le lien entre Peak Oil et crise actuelle, je vous conseille vivement l’interview en anglais de Michael Ruppert qui suit.

    http://www.financialsense.com/financial-sense-newshour/in-depth/michael-c-ruppert/confronting-collapse

    – Gail the Actuary relativise le lien entre peak oil et crise systémique car celui-ci n’est pas linéaire. Il est vrai que l’on ne peut pas créer un simple lien de cause à effet (comme j’ai tendance à le faire) entre les événements que nous analysons tant il y a de nombreux paramètres qui interfèrent les uns avec les autres. Feedback et contre Feedback brouillent les pistes.

    Peak Oil: How Supply Crunch Can Lead to Lower Prices (for a while!)
    http://www.theoildrum.com/node/6814

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