L'actualité de la crise: interdit d'interdire ?, par François Leclerc

Billet invité.

INTERDIT D’INTERDIRE ?

En ces temps de célébration outrancière de l’adoption de la loi de régulation financière américaine, qui donne lieu à des envolées destinées à être vite oubliées, et qui laisse sur leur faim ceux qui ont un moment cru que, pour s’être fait une si grande frayeur, les Américains réagiraient de manière conséquente, une simple question s’impose.

Qu’est ce qui est le pire dans cette situation ? Que les portes du casino aient été laissées ouvertes, au prétexte de réglementer en chipotant son accès, ou bien que se poursuive la vaine quête du truc miraculeux qui contiendra un risque systémique que l’on ne sait toujours pas par quel bout pendre  ?

Car ce qui est frappant, dans ce paysage qui ne peut devenir que plus désolé, en dépit de toutes les fausses assurances qui s’épuisent les unes après les autres, c’est que l’on en revient toujours à la même étonnante approche restant à la surface des choses.

Jamais il ne s’agit de remédier aux origines du cataclysme, dont la recherche est tout simplement oubliée. L’objectif limité et inatteignable reste d’essayer de l’endiguer, le jour inconnu où il surviendra à nouveau, à l’endroit méconnu où il se manifestera, selon des mécanismes dont on sait par avance qu’ils seront déroutants, car imprévisibles. Car c’est tout ce qui a voulu être retenu.

Ce qui est étonnant (façon de parler), c’est que cette hésitante problématique – déjà en soi contestable pour s’attaquer aux causes et non aux effets – n’est pas jointe à la lancinante question sur laquelle butent les meilleurs de nos dirigeants : comment sortir de la crise actuelle ? Alors que l’une et l’autre appellent des solutions communes, auxquelles il est tourné le dos avec la plus farouche détermination. Ou la plus grande ingénuité, si l’on veut rester charitable.

Il n’est donc pas question d’interdire – ce mot du diable dans le monde de la finance – mais d’élever des digues, sans savoir ni quelle devra en être la hauteur, ni où elles pourront se fissurer et se disloquer sous la pression. En application de la théorie du bouchon, celui qui est sensé hermétiquement fermer la faille par laquelle se répandront irrésistiblement les produits toxiques de demain. A moins qu’avant même que cela puisse survenir un nouvel épisode de la crise vienne à nouveau menacer de tout mettre par terre.

Telle une coïncidence de l’histoire que nul auteur de fiction n’oserait inventer de crainte qu’elle ne détruise son histoire, cette théorie trouve une autre illustration avec le fameux entonnoir qui a pour objet d’éviter une pollution océanique majeure, que l’on compare par son ampleur et ses risques potentiels à l’excursion de Tchernobyl, il y a presque un quart de siècle. Les catastrophes sont guillerettes, si l’on en croit les mots qui servent à en parler.

A l’ère des grandes pandémies anxiogènes qui se succèdent, ou des dérèglements et des pénuries qui s’additionnent – le Sida et le diabète, le réchauffement de l’atmosphère et le partage de l’eau potable – le cancer financier est en train de tout supplanter. Avec lui, tout est contaminé puisqu’il est devenu l’arbitre incontesté devant lequel se prosternent les idolâtres en mal de sacrifices humains à grande échelle. Quelle marche arrière toute dans l’histoire !

Afin de calmer sa colère et autant que possible s’en prémunir, c’est à qui rivalisera d’invention et de créativité pour mieux concevoir ce bouchon, ce coussin comme certains préfèrent le désigner pour lui donner une apparence confortable, car il n’est rien de plus douillet pour une bonne assise. Depuis Bâle, qui est en passe d’acquérir une renommée hors d’un milieu qui s’en serait bien passé, les échos lointains de la mère des batailles nous parviennent.

Comme des chiffonniers, les plus grands financiers de la planète, banquiers centraux d’un côté et mégabanquiers privés de l’autre, unis par un sort commun autour d’une table que l’on devine ronde, poursuivent dans des enceintes préservées de toute intrusion démocratique leur discussion sur l’avenir du monde. Avec comme sujet unique les caractéristiques du bouchon qu’il va falloir poser, précautionneusement, par essais successifs. Afin de vérifier que son poids, qui fait l’objet de toutes les attentions, en sera supportable, tellement les structures qui sont destinées à en être munies sont fragiles et leurs propriétaires ne veulent pas être distraits de leurs occupations.

Afin de parfaire son design, les idées fusent. Hier, c’étaient les CoCos qui tenaient la corde. Ce sont des obligations contingentes convertibles destinées à connaître une étrange mutation. D’emprunt, elles devenaient automatiquement actions (renforçant les fonds propres), suivant un mécanisme restant à définir. C’est là que le bât blessait, car quel indicateur et quel indice devaient être choisis pour déclencher la mutation salvatrice prévue dans les comptes de l’établissement muni de ce nouvel instrument financier ?

Cette question renvoyait aux discussions, en cours à Bâle, sur ces mêmes comptes disparates et douteux, qu’elle alimente, butant également sur un fort délicat problème : comment se prémunir d’un danger dont on ne sait pas comment il va se manifester et les chemins qu’il va emprunter  ? La seule réponse possible était de frapper fort, mais elle est en train d’être remise en question. Avec les Cocos, en tout cas, on reculait pour mieux sauter.

Ue autre invention est alors venue à la rescousse, grâce à l’imagination fertile des megabanquiers. Continuant d’écarter l’idée inconvenante selon laquelle les actionnaires devraient faire face à leurs responsabilités (au nom précisément de leur responsabilité d’actionnaire), prenant en compte qu’il n’était pas de bonne politique de se reposer à nouveau sur les fonds publics (d’autant que ceux-ci ne donnent pas l’impression de pouvoir être une nouvelle fois mis à contribution, vu leur fâcheux état), ils ont sorti un nouveau gadget de leur poche.

Ce seraient toujours les créanciers qui seraient mis à contribution. Mais, à la différence des CoCos, qui s’appuyaient déjà sur cette idée, la mutation que les nouveaux titres financiers étudiés subiraient ne résulterait pas d’un processus automatique et décidé à l’avance – avec tous les pièges que cela comporte – mais ferait l’objet d’une décision du régulateur, le moment venu.

Dans un monde où les banques centrales vont également être en charge de la régulation financière, comme cela se présente aux Etats-Unis et au Royaume-Uni – les deux principaux centres financiers internationaux – ce sont elles qui appuieraient sur le fatidique bouton. En application de cette idée simple que le prêteur en dernier ressort serait naturellement le mieux placé et le mieux informé pour être le surveillant en chef. A condition qu’il voie venir le coup, font déjà remarquer certains esprits chagrins, qui font observer que ce n’a pas été le cas la dernière fois.

Voilà nos banques centrales, déjà en passe de voir considérablement s’élargir leurs missions – de jure après que cela ce soit instauré de facto – investies de l’équivalent du déclenchement de l’arme suprême, en possession de la petite valise qui ne les quittera jamais.

Jamais contentes, les megabanques font encore les difficiles. Elles ne voudraient pas que les investisseurs réclament, pour le prix de la mutation de leurs actifs qu’ils n’auraient pas décidé, ainsi que pour les risques que cela leur ferait encourir, une trop forte rémunération. Surenchérissant le coût du capital à l’arrivée et diminuant d’autant sa rentabilité, alors qu’elles doivent déjà se résigner à réduire leur voilure.

Ces mécanismes d’horloger sont donc si délicats que leur réglage en devient impossible. A l’image de ces sociétés de haute technologie qui présentent de fortes et paradoxales vulnérabilités pouvant les mettre brutalement à terre. Comme une bête fuite sur le circuit de refroidissement d’un réacteur, faisant disjoncter par une réaction en chaîne qui n’a rien de nucléaire tout le réseau d’alimentation électrique d’une région, ou même d’un pays. Ou un virus malin qui pourrait en le saturant planter tout un quelconque système informatique stratégique.

Témoin de la révolution d’Octobre en Russie, un Américain nommé John Reed écrivit alors « Dix jours qui ébranlèrent le monde », un ouvrage célèbre et peu clairvoyant qui lui valut, entre autre, des funérailles nationales à Moscou en 1920. Nous vivons un nouvel ébranlement, une bien plus grosse secousse cette fois-ci, ressentie dans le monde entier, dont les origines sont fort différentes mais plus préoccupantes. Dont la réplication n’étonnerait pas outre mesure.

Il ne s’agit plus de la fin d’un régime tsariste régnant sur une nation de paysans pauvres et attardés, qui n’a accouché que d’une monstruosité. Mais de l’implosion d’un système financier sophistiqué, au coeur même de ce que le monde pouvait revendiquer de plus accompli, dont l’acte de décès avait été prématurément signé en 1917. La suite n’est pas écrite.

L’idée, à laquelle beaucoup se raccrochent pour ne pas en venir à considérer l’impensable (ou l’indicible), selon laquelle ce système va finir par trouver en lui-même les ressources de se réformer, demande à être démontrée dans les faits. Le chemin qui y mènerait n’est pas encore trouvé. Le risque est que nous partagions son sort, tel un noyé qui se débat et coule son sauveteur.

Nous assistons à un triste détournement de l’inoubliable il est interdit d’interdire, tout à la fois libérateur, rageur et ironique quand il a été lancé en Europe, avec pour origine le grand élan et exemple de la jeunesse américaine face à la guerre du Vietnam.

Un autre bouchon que celui qui est laborieusement mis en place dans l’espoir de contenir le risque systémique devrait sauter : le système même qu’il tente de faire perdurer.

102 réponses sur “L'actualité de la crise: interdit d'interdire ?, par François Leclerc”

  1. « le cancer financier est en train de tout supplanter. Avec lui, tout est contaminé puisqu’il est devenu l’arbitre incontesté devant lequel se prosternent les idolâtres en mal de sacrifices humains à grande échelle. Quelle marche arrière toute dans l’histoire !  »

    Il serait délusoire d’imaginer que le « veau d’or » avait quitté l’histoire…Il a juste été contenu quelques decennies dans un enclos que quelques démiurges issus d’Hollywood ont largement ouvert.

    1. Le Golem de la finance ou quelque chose comme ça? Je pencherais plutôt pour la nuit des morts vivants de Romero! Ou un bon vieux Frankenstein. La scène d’aujourd’hui nous montrerait le pauvre docteur régulateur tentant pathétiquement d’enseigner les gestes de premiers secours à une créature largement décomposée et grouillante d’articots bien gras…

    1. Etes vous certain que ce slogan soit d’origine situationniste ?

      Je pense que c’est un slogan ‘libéré » de mai 68, ce mai 68 à double face dont une a apporté au capitalisme des éléments « culturels » libéraux libertaires qui ont « enrichi » notre époque.
      L’autre face étant ce que les situationnistes ont appelé « le mouvement des occupations » c’est à dire la plus grande grève générale sauvage de l’histoire.

    2. Qui l’a bombé le premier sur un mur  ? L’histoire ne l’a pas retenu, est-ce d’ailleurs important ?

      C’était dans l’air du temps en 1968, tout simplement, qui faisait aussi dire «Cours camarade, le vieux monde est derrière toi » ou « Soyez réalistes, demandez l’impossible ».

    3. Effectivement, le slogan est d’origine inconnue. Comme le dit F Leclerc, il est né de l’esprit du temps. Je me plaît néanmoins à l’imaginer de la main d’un Debord ou d’un Vaneigem plutôt que de celle d’un vulgaire Cohn-Bendit. A chacun ses petites mythologies .

      Pendant que j’y suis et pour poursuivre dans l’idée que vous commenciez d’évoquer, Marlowe, il est intéressant de noter comment le capitalisme a été capable de récupérer la culture participative de mai 68 pour en faire une forme de domination nouvelle afin de réclamer toujours plus d’adhésion des salariés à l’entreprise. Injonctions à l’autonomie, à la participation et à l’authenticité sont intervenues comme de nouvelles modalités de sujétion imposées aux travailleurs.
      Le monde du travail, autrefois vécu et ressenti comme espace de lutte est devenu pas à pas et pernicieusement comme morcelé et privé de sens, de substance. C’est à partir de là que les identités collectives ont commencé d’être brisées. Aujourd’hui, on peut véritablement constater l’atomisation des travailleurs.
      Quant à tous ces ex-pseudo-révolutionnaires désormais aux affaires, passés du col mao au rotary, je préfère encore me taire.

  2. Le chanatge des banquiers marche : la loi est selon ses pourfendeurs un  » job killers ». En gros, soit on les laisse s’en foutre plein les poches en prenant un maximum de risques susceptibles de couler tout le monde, soit ils restreignent les crédits à l’économie.

    Comme le dit Lordon, il faut penser à déprivatiser les banques.

    Une question sur les Cocos :
    Si j’ai bien compris : un emprunt devient une obligation après une décision. Mais qu’est-ce que cela change concrètement ?

    L’emprunt E est entré dans la catégorie Passif (les ressources=le côté du bilan qui finance les emplois=l’actif) du bilan de la banque. En le transformant en obligation O, il ne me semble pas possible, d’une point de vue logique et comptable, de le transformer en actif, i.e, en emploi.

    Le pouvoir de création monétaire des banques, si je ne me trompe pas, consiste à autoriser les banques à ne pas avoir 100% de contrepartie sur les prêts qu’elles octroient. Si E devient O, alors il ne peut y avoir de renforcement des fonds propres propres ( qui figurent à l’actif) pour la simple et bonne raison que les emplois de l’actifs sont censés alimenter des flux de revenus, à l’instar des machines qui entrent dans le processus de production et grâce auxquelles sont dégagés des revenus. Les emplois de l’actif ne peuvent générer des dettes ou alors on considère que E, devenu O, est une immobilisation soulise à déprécéciation …

    Où est l’arnaque ? Est-ce de l’alchimie ?

    1. http://www.pauljorion.com/blog/?p=4900

      « Les Cocos, pour reprendre cette sympathique appellation, sont des obligations d’un type particulier, inventées par la défunte Merrill Lynch, dont le fonctionnement est le suivant. Au départ ce sont des obligations, émises par des établissements financiers et souscrites par des investisseurs, mais elles peuvent être ensuite converties en actions de l’établissement émetteur. Originellement à une date prédéterminée, dans leur version modernisée à l’occasion d’un événement prédéfini. Par exemple, une dépréciation d’actifs entraînant un besoin d’augmentation des fonds propres, afin de répondre à l’exigence d’observance d’un ratio réglementaire donné ! »

    2. Bonjour,

      Entre autres différences : une dette/emprunt a pour contrepartie le paiement d’un intérêt, une action a pour contrepartie le versement (ou pas) d’un dividende.

  3. The UMichigan consumer confidence index dropped from from 76, the best number since January 2008, to 66.5, the lowest since August 2009, on expectation of 74.5. The expectations component came in at 60.6 versus expectations of 68.5, the lowest since March 2009, while the conditions index showed a reading of 75.5 versus expectations of 84.0, lowest since November 2009. The 1 Year inflation expectation rose modestly from 2.8 to 2.9. Altogether another economic data disaster.

    http://www.zerohedge.com/article/university-michigan-consumer-sentiment-plunges-one-year-low-665-versus-expectation-745-previ

  4. La note française dégradée par une agence chinoise.
    Les USA le japon et la GB aussi!!!

    Par Hayat Gazzane
    15/07/2010 | Mise à jour : 15:24 Réactions (70)

    L’agence de notation Dagong Global Credit Rating est la première à abaisser la note de la France de trois rangs à AA-. Le Royaume-Uni et les Etats-Unis sont aussi concernés par les dégradations.

    Utiliser des méthodes «qui ne seront pas affectées par les idéologies» et rétablir «une vision juste, objective et raisonnable», selon les mots du premier ministre Hu Jintao. Ce sont les motivations premières ayant poussé l’agence chinoise Dagong Global Credit Rating à passer des notations d’entreprises à celles des dettes souveraines des Etats. Dans son rapport, le résultat est sans appel pour la France. L’Hexagone, qui sent déjà son triple A menacé, se voit officiellement dégradé par Dagong de trois rangs à AA- avec des perspectives négatives. Une première. Jusqu’ici, aucune des trois majors des agences – Fitch, Moody’s et Standard and Poor’s – n’avait osé franchir ce pas.

    La France n’est pas la seule à être dégradée. L’agence de notation chinoise abaisse également la note du Royaume-Uni et du Japon à AA-, c’est à dire de trois rangs comme pour la France. «La situation fiscale de ces pays s’est détériorée de façon significative avec la crise», explique le rapport de Dagong.

    De leurs côtés, Les Etats-Unis perdent leur triple A et tombe à AA avec des perspectives négatives.

    Les pays concernés par des problèmes de dettes souveraines sont aussi abaissés. La Grèce est placée à BB avec des perspectives stables. L’Espagne tombe à A tandis que le Portugal, l’Italie et, plus surprenant, la Belgique, tombent à A- avec pour tous les trois des perspectives négatives.

    La Chine comme l’Allemagne

    Pour la Chine, l’agence nationale délivre un AA+, plaçant le pays au même rang que l’Allemagne, le Canada et la Hollande, avec des perspectives stables.

    Pour le reste, Dagong suit l’avis de «ses collègues» américaines en octroyant un triple A à la Norvège, au Danemark, à l’Australie, au Luxembourg, à la Suisse, à Singapour et à la Nouvelle Zélande. Ces pays ont, d’après Dagong, «une économie forte et un puissant avantage compétitif. Dans un contexte de reprise, ils disposent de perspectives de croissances solides», note le rapport.

    «Impartial»

    Dagong profite de cette publication pour épingler le monopole du système de notation détenu par les trois américaines. «La cause de la crise financière mondiale et de la crise de la dette en Europe provient de ce que le système actuel de notation international ne prend pas suffisamment en compte la capacité de remboursement des Etats», aurait ainsi déclaré le président de Dagong, Guan Jianzhong, en présentant le rapport.

    Dagong explique que son but est de «corriger les défauts» du système actuel et offrir un «contrepoids » aux agences occidentales. Sûre de ses conclusions, l’agence rappelle qu’elle est «responsable, prête à révéler les risques de crédit et à donner un conseil impartial et professionnel aux investisseurs».

    1. J’estime que c’est la meilleure nouvelle de la semaine, un rééquilibrage sans précédent est en cours.
      Les élèves notent leurs anciens maîtres.

      Et il ne suffira pas de quelques diners à nos « élites » nationales pour expliquer pourquoi ils ont bradés nos intérêts et nos actifs depuis trente ans pour conforter leur situation aux détriments de l’intérêt général.

      Les chaises à porteurs conservent leur intérêt tant qu’il y a des porteurs.

      Le vent qui se lève n’est pas de 1968, n’est pas de 1929, mais de 1793.

    2. « Impartial », c’est beaucoup dire.
      Que la France (et l’affaire tibétaine, que les Chinois n’ont pas digérée) se retrouve au même niveau que le Royaume-Uni (et son « lit de nitroglycérine »), compte tenu de leur dette privée respective, en dit long sur cette méthodologie « qui ne serait pas affectée par les idéologies ».
      Par nature, une agence de notation est idéologique. Les Anglo-Saxons ont les leurs (3), les Chinois ont la leur (1), on attend avec impatience l’européenne… qui nous annoncera évidemment d’autres résultats…

    3. Et notre confondant de bêtise de ministre de l’agriculture ( accompagnant notre « courageux Fillon » à Pékin avec sa Rigueur en bandoulière ) qui juge nécessaire de se répandre en Chine aux micros des radios françaises sur le caractère tout à fait disproportionné voire mensonger de la note de Dagong pour une France courageusement attelée au joug de la rigueur et déterminée à tracer droit et profond le sillon glorieux du désendettement! Doivent pas pleurer les sino-machins… Par contre ya quelques conseillers com qu’il ferait beau voir lourder sans indemnités!

    4. alors là merci cédric, c’est une des nouvelles économiques des plus hilarantes que j’ai du lire.

      [Utiliser des méthodes «qui ne seront pas affectées par les idéologies» et rétablir «une vision juste, objective et raisonnable», selon les mots du premier ministre Hu Jintao.]

      c’est du grand tragi-comique, ces chinois nous rafraichissent, merci à eux.

      ils doivent en être réduit à ça. devant la bêtise ambiante ici en europe comme vous le dites vigneron il doit y avoir des réunions où ça rigole sévère… et parfois jaune à mon avis, car les enjeux sont ce qu’ils sont tout de même.

      –> je note le peu de commentaires sur une pareille nouvelle, c’est fou cet aplatventrisme, c’est toujours les mêmes intervenants qui assument.

  5. On nous bassine à tout propos avec le sacro-saint « principe de précaution. Que ne l’applique-t-on pas au monde de la finance ?

    PS: non, je ne suis pas un émule de C. A.

  6. Le Comité de Bâle s’efforce de tenir les délais afin d’être prêt pour le G20 de novembre prochain, tandis que ses interlocuteurs banquiers tentent de gagner du temps.

    Guido Ravoet, secrétaire général de la Fédération Européenne des Banques, vient de proposer que « seules les propositions totalement évaluées (ayant fait l’objet d’un accord faut-il lire) et considérées comme mûres soient proposées à l’adoption du G20 de novembre à Séoul ».

    Il est en effet craint que le Comité, après avoir accepté de rallonger les délais d’implémentation des nouvelles règles, refuse de les adoucir plus avant.

    Le Comité vient de lancer une nouvelle consultation sur les coussins (ou plutôt matelas) que les banques devraient constituer à sa demande, en cas de boom du crédit (on en est loin).

    Une prochaine consultation est annoncée à propos des CoCos.

    D’une manière générale, il apparaît que les points de vue restent éloignés.

  7. On arrivera bien à mettre en place un bouchon pour contenir le système.
    La majesté de ce bouchon sera à l’égale des quadrilliards de neurones que l’on aura cramés à le concevoir.

    Lorsque des fuites seront constatées, ce sera le système à incriminer.
    Ce bouchon sera trop beau pour n’être qu’un simple moyen de protection du système. Ce sera le système, devenu un moyen de protection du bouchon, qui aura failli.

    Pour le reformuler autrement, ce n’est pas la finance ou le capitalisme qui ont échoués, c’est l’univers qui n’a pas été à leur hauteur.

  8. C’est énervant de lire on ne peu pas faire ceci car cela va diminuer l’emploi.
    Jamais on ne se pose la question de l’utilité des emplois, si nous vivions dans un état totalitaire entretenant une grande quantité de tortionnaires je suis sur que certaine voix s’élèverais contre l’abolition de la torture en prétextant les pertes d’emplois (Les tortionnaires, les médecins, les infirmières les pompe funèbres …).
    Bien sur le système économique soit fonctionner, bien sur le système doit assurer la (sur)vie de chacun mais cela doit il passer par l’emploi ? Il vaut mieux un monde contenant des individus inutile qu’un monde contenant des individus nuisible. La question principale est comment aborder la finitude des ressources avec une population en croissance exponentielle. C’est probablement le plus grand défi de l’humanité et il demandera des bouleversements dans l’organisation.
    Le capitalisme est mort non pas à cause d’une crise, pas à cause de (dé)réglementation, le capitalisme est mort car il fut un système très efficace pour accompagner la croissance exponentielle de l’homme dans l’exploitation de son milieu naturel. Il ne fonctionnera pas face (ou alors de manière inhumaine) dans un monde contraint de diminuer son activité par la diminution d’énergie ajoutée au système (peak oil).
    Le seul moyen de continuer de faire semblant un certain temps est de dévaluer l’unité comptable afin de faire naitre des « profits ». L’autre moyen serai une diminution rapide et importante de la population humaine ce qui retarderai la confrontation à la finitude des ressources….

    1. En 1977, je me trouvais en post-doc à la School of Medicine à UCLA, et mon patron, Emil Smith, me dit un jour ceci:
      « la production d’antibiotiques, la production d’engrais azotés et l’accroissement de la population humaine suivent strictement la même loi mathématique (une exponentielle) ».
      Et Emil d’ajouter :
      « les antibiotiques et les engrais perdront l’humanité ».
      Il aurait fallu ajouter les vaccins pour être complet.
      Il est raisonnable de penser que dans une cinquantaine d’années, l’humanité aura déjà commencé à décliner.

    2. @henry : « les antibiotiques et les engrais perdront l’humanité » : effectivement, c’était la fin de la régulation naturelle et le début des problèmes artificiels…

    3. @ henry 38

      Toutes les tendances du capitalisme sont exponentiels, mais face au lois de la nature toutes ces exponentielles se transformeront en courbe de Gauss et ce sera la fin du capitalisme.
      La première partie de la courbe de Gauss n’est pas une exponentiel?
      Est ce la diminution volontaire de la population qui va arranger le problème de l’épuisement des ressources ou est- ce le contraire, je pencherais volontier sur la deuxième possibilité.

    4. @ Philippe

      Il faut une alternative à l’emploi et c’est la prosommation
      Cela fait bien la dixième fois que je cite ce lien (qui passe à chaque fois) sans avoir un commentaire , c’est à croire qu’ils n’ont jamais rien réalisé de leur dix doigts.
      En ce qui me concerne je n’étais pas trop Légo mais bien Mécano

    5. @crapaud rouge

      C’est de l’humour j’espère… Les points de suspension vous sauvent! Sinon je me tapais mes tapas de grenouille surcuites…

    6. @ michel lambotte

      Ah, vous aimez que vos dix doigts servent, vous aussi.
      Ca fait travailler le cerveau et lui fait prendre soin de quelque chose.
      Et comme le dit le lien, ce soin est général (logiciel libre, etc. « les dix doigts » dans un sens + général).

      J’y associe les mots « cura » « otium », voire « philia » en poussant un peu. « Otium » contraire de « neg-otium », le négoce qui réclame l’accélération de la circulation et la fin prématurée du « soin ».
      J’en ai trouvé mon pesant de cacaouhouètes, de ces concepts, chez B. Stiegler. Et j’aime plus que les cacahouètes.
      Je reconnais un côté jargonnant à Stiegler (surtout dans son oeuvre centrale, Mécréance et Discrédits, pleine d’émaraudes pourtant), qui le rend moins accessible.

      Dans le lien « intello » avec « main » , je conseille aussi, avec guère plus d’écho que vous, Richard Sennett, « Ce que fait la Main ». « La culture du nouveau capitalisme », le précédent de Sennett est bien, mais assez laborieusement traduit, hélas.

      Il me semble qu’à leur façon, pas si éloignée de l’approche de Jorion, ces gens ont retracé la raison d’être profonde d’une activité humaine, et c’est ce qu’on rencontre quand même derrière l’argent, ou bien quand on se demande quelles sont les absurdités de l’argent et qu’on se trouve à penser « production de richesse », sans savoir ce que c’est, sans savoir que c’est la mise en oeuvre de savoir-faire et savoir-vire et leur tissage dans une communauté ouverte (je n’en suis pas à vouloir restaurer les maitres de Jurande, quand même, ni les corporations de sinistre mémoire vichyste).
      Ces choses là ont en plus le bon goût de canaliser ce qu’on peut appeler l’énergie libidinale, c’est pas plus mal, ça limite les revenus des psychanalystes.
      Ceci dit, l’artisanat et sa perfection technique mènent aussi à des impasses ou des « empoisonnements », comme le montre Sennett pour les cas de Stradivarius ou de Cellini (celui de Florence et de la salière en or).
      Et pour faire vivre 300 artisans, même si leurs heures de travail sont bien remplies, il faut bien arriver à produire leur nourriture, leurs vêtements, leurs égouts, etc. sans y employer mille personnes aujourd’hui.

      Hélas, nous sommes devant des limites un brin plus graves…

    7. @ Michel Lambotte

      J’étais très mécano également, le légo m’ennuyait !

      Quant notre organisation économique aura pris acte de taxer l’énergie et pas le travail, alors le mécano sera de retour 🙂

    8. Bonjour Philippe, je m’appelle Fab et j’ai déjà posé la question de l’utilité de l’emploi 🙂 ! Bernard Friot aussi. C’est, mine de rien, ce qui est la base de notre société, de notre vie en société. C’est con mais c’est ainsi. Rassurons-nous, ça ne va pas durer : après le détricotage de l’économie par les experts, on va bien finir par se rendre compte que ça fait un moment que l’on regarde le doigt et qu’il va falloir passer aux choses sérieuses, s’il en est.

    9. Question prosommation, je suis tombé dans la marmite quand j’étais petit.
      Annecdote:
      Je fait partie d’une fratrie de 8 enfants, mes parents étaient des agriculteurs laitiers avec une toute petite ferme.
      Durand les longues soirées d’hiver nous jouions à des jeux de société notamment mon grand frère adorait le monopoly, à chaque fois après 20 minutes j’étais étamé.
      Après quelques essais infructueux j’ai jeté le gant en trouvant ce jeux stupide et je suis allé jouer avec mon mécano, là, vu mon caractère assez turbulent, je foutais une paix royale à tout le monde.
      Je ne remercierai jamais assez mes parents de m’avoir payé un tel jeu surtout qu’avec 8 enfants ce n’était pas facile tous les jours.
      Ceci dit, c’était un très bon investissement car plus tard j’ai pu réparer des tas de choses à la ferme, c’est cela la prosommation.

      @timiota

      Merci pour votre commentaire , il va falloir l’examiner en profondeur. Effectivement, pris dans le sens de la prosommation le » manuel » est complémentaire de l' »intelect »
      Ceci dit, il y a une différence fondamentale entre l’artisanat et la prosommation, dans l’artisanat, vous travailler pour quelqu’un d’autre qui vous rémunère, dans la prosommation, vous travailler pour vous même ou pour un groupe sans rémunération, mais le fait de le réaliser vous même est en soit un revenu. A ce titre j’ai rénové ma propre maison moi même à 75% avec mes enfants et mon épouse, si vous ajouté à cela tout ce que sait faire mon épouse, cette prosommation constitue un salaire à part entière.(elle ne travaille pas…. oups pardon, elle ne va pas travailler)
      Maintenant si on combine le développement durable et cette prosommation, on a les ingrédients pour s’en sortir pour autant qu’on veuille bien aider ce système.

      @PAD

      Tout à fait d’accord avec ce transfert de charge, mais à mes yeux, ce ne sera pas suffisant. J’en parle d’ailleurs dans mon site http://users.cybernet.be/Michel.Lambotte/autre.html

      C’est pas tout cela faut que j’aille chez le coiffeur et puis travailler chez mon fils, prosommation oblige.

    10. @ Michel Lambotte

      Le monde singe notre civilisation jusqu’au sac vuitton et la machine outil … Changeons notre comportement en Europe Fédérale et le monde nous singera à nouveau !
      D’autres vous diront que la réduction de la population mondiale reste l’option…Pour commencer Inde contre Pakistan avec une réduction de 10 à 15 % …

  9. Bonjour Mr Leclerc,

    Après quelques jours de repos bien mérité je me sens de nouveau poussé à venir poster quelques lignes avec mes petites ailes.

    Votre texte manifestant toujours autant de lucidité sur les choses en cours.

    C’est à trop voir les êtres sous leur vraie lumière qu’un jour ou l’autre nous prend l’envie de les oublier. La lucidité est un exil construit, une porte de secours, le vestiaire de l’intelligence. C’en est aussi une maladie qui nous mène à la solitude. [Léo Ferré]

    On me reproche le goût de la solitude. Je suis plus accoutumé à mes défauts qu’à ceux d’autrui. [Chamfort]

    Les gens qui ne peuvent pas supporter la solitude sont précisément les moins agréables.[Albert Guinon]

    C’est dans les villes les plus peuplées ( de gens bien comme il faut ) que l’on peut trouver la plus grande solitude (de vue). [Jean Racine]

    Le rôle de l’historien n’est pas de prévoir l’avenir mais de rétablir la lucidité à l’égard des processus en cours, grâce à sa pratique de la distance temporelle. [Alain Corbin]

    L’histoire exige de la clarté, de la lucidité, de la patience mais aussi du style et de l’imagination. Du lyrisme en somme. [Georges Duby]

    St Jean a sans doute vu toute l’histoire du commerce mondial se déroulait du début jusqu’à la fin comme un grand film catastrophe difficile d’en saisir symboliquement toutes les nuances.

    C’est la LUCIDITE, la fautive, elle met les poètes en lambeaux, elle qui vous apprend un jour que le père Noël n’existe pas. Elle qui vous bouffe l’enfance, l’espoir, la vie, la joie. [Pierre Perret]

    Sans doute aussi notre trop grande LUcidité actuelle temporelle qui nous prive parfois la liberté de pouvoir déjà bénéficer à l’avance d’une meilleure joie future.

    Pourquoi vouloir changer les choses alors que je peux déjà me transporter en esprit sur la montagne ou au bord de la plage.

    L’homme âgé sécrète la lucidité comme une vésicule malade trop de bile. [Jean Davray]

    La lucidité est le pire outil qui soit pour construire le bonheur. [Marcel Godin]

    L’humour est la forme la plus saine de la lucidité. [Jacques Brel]

    La lucidité complète, c’est le néant. [Emil Michel Cioran]

    Petits insectes que nous sommes, comment pourrions-nous arrêter le train fou, les hommes de notre temps ont mis un monde un système, une matrice, qui ne leur permet même plus de penser autrement leur vie d’homme en société, et ils appellent cela la liberté, la raison saine.

    Qui plus est, pas tous les jours très reposant de jouer le rôle du prophète, pourquoi Jérémie et pas un autre, vous savez quoi j’ai même poussé un grand éclat de rire à la lecture de votre texte, non pas bien sur envers vous Mr L mais envers tous les premiers de ce monde.

    Nous sommes tous en fait des N°6 et chaque fois c’est toujours un autre N°2 qui prend la place pour mieux diriger jusqu’au bout les gens du village, notre folle civilisation actuelle courant tout droit sans doute à un plus grand échec visible de l’homme sur terre.

    Quel pied !

    1. Bonsoir !

      Les quelques jours de repos bien mérités, ont été profitables…d’après ce que je lis !
      Tant mieux !

      Pour le reste:
      On nous ressort le:  » il est interdit d’interdire ! »???
      Vous nous l’écrivez même , Mr LECLERC …
      Alors ??? Ben Alors …. ???
      A LA BONNE HEURE !
      Accompagnons les, imprégnons nous de cet adage, vivons le intensément, ensemble, avec nos frères banquiers, possédants et autres…. Renforcons, soutenons, aidons ceux qui imposent cet adage !!! Prenons part, tous unis, comme un immense agrégat, à la construction de cet agrégat.
      Nous DEVONS accompagner ce mouvement, l’accélérer … pour nous même !!
      Il est notre salut ! Il est notre meilleure fenêtre d’opportunité, avant celle qui emergera de BÄLE n°X.
      Nous pouvons, en plébiscitant, en accompagnant cette loi de régulation financière américaine, en exigant des accords de bâle N°X, qu’ils ménagent plus encore, le secteur financier. Nous devons nuire à toute action entreprise par une personne physique et morale, visant à enfreindre l’accroissement des prérogatives et fonctionnement du secteur de la finance et des possédants, car elles retarderaient l’avènement de l’inéluctable.
      Pour ma part, je me donne comme objectif, d’ouvrir un compte courant, dans 10 établissements financiers différents et la contraction de 20 cartes à la consommation, sans oublier 5 crédits à la consommation; et ce, d’ici le 15 aout. En ce jour béni, je pourrai constater une élévation miraculeuse ( ?) du nombre de mes cartes ( ben oui … réveil !!!! les fanas des pommes chips… c’est has been !!!!) et une présence corporelle parfaitement ressentie du poids de mon portefeuille ( ou porte cartes, faut voir !!!! mais bon… faudra que je souscrive une 21 ème carte de consommation auprès de … LVMH): Béni soit ce jour !!!! Moi la solanacée, qui espérait, tant, tout en désespérant de ne jamais la voir …je la vois, à présent : LA VIERGE !
      C’est l’ ASSOMPTION !!! OUIIIIIII!!!
      DRIIING !!!! DRIIIINNG!!!! DRIIIING!!!
      – « Allôwwww…fmmfmfmmm… ???? »
      – Allo !!! C’est bernanke à l’appareil! Ou êtes – vous ???? Nous commençons dans 3 minutes …
      – ouiiiii!!! Mr BERNANKEeee! Je suis dans l’ascenseur n° XA2 RB456 vs45/12, de chez ASSOMP…
      – A tout de suite!!! » CLANG!!!!
      – » Yvonne Marmande!!! Oualalala ! lève toi, ma chérie !! Je suis à la bourre!!!! Je suis censé m’élever via le modèle XA2 …. rognongnon…. jusqu’à la salle de réunion…. en présence de mr BERNANKeeee… dans 30 sec … alors que je suis à 30 min de la porte du mur de la rue, de l’immeuble ou a lieu la réunion !!!! Et Appelle moi SAN MARZANO !!!! Qu’il lâche sa grappe, et me conduise avec MERCEDES!!! Et appelle moi SAINT PIERRE, car j’ai 2 ou 3 p’tites question à lui poser au sujet de la VIERGE !!!!

    2. Ca me rappelle l’interview de Cohn-Bendit dans laquelle il disait que finalement Sarkozy se posait assez bien en héritier de 68 (nonobstant ses critiques) dans le genre « jouir sans entraves » !

  10. Comme d’habitude, François offre un billet ouvert à riches interprétations.
    Voici rapidement la mienne: il annonce des jours qui ébranleront le monde et plus sérieusement que 1917 (Révolution Russe).

    La raison de cet ébranlement ?

    Le système résiste à toute réglementation qui mérite ce nom. Donc les politiciens ne peuvent que mettre un simple bouchon de liège sur un vin en effervescence. Il sont payés pour la représentation. Il faut bien qu’ils jouent une partition…Mais le bouchon ne tiendra pas.

    Pourquoi plus sérieusement que la Révolution Russe ?

    Cette révolution fut le fruit de la guerre interimpérialiste 14-18, de l’archaisme du régime, d’un début de concentration de la classe ouvrière, et de l’intelligence et capacité des révolutionnaires à construire un parti à la hauteur de la tâche.

    Mais trahie par la majorité des socialistes dans le monde, assiégée par l’impérialisme (même De Gaulle jeune officier l’a combattue, en Pologne), elle ne fut pas internationale. Au contraire, se replia en contre-révolution sur un seul pays, un seul parti, puis, logiquement, un seul chef.

    Les imitations par la suite, jusqu’à la caricature de l’actuelle Corée du Nord, ont donné tout loisir de mettre au rencart ce deuxième prototype de la révolution socialiste (si l’on considère La Commune comme le premier).

    Ces précisions permettent peut-être de comprendre que l’ébranlement qui vient sera beaucoup plus profond. La nécessité de faire sauter non pas le bouchon, mais le système, s’impose non pas dans un pays arriéré, mais sur l’essentiel du globe, particulièremeent dans les plus développés, à même de mettre en œuvre un projet démocratique de production et échange pour les besoins, pas l’accumulation folle des profits.

    Ultime commentaire personnel : la crise des années 30, elle aussi internationale, faute de partis à la hauteur, ou plombés sur le modèle stalinien, a abouti au pire désastre, à un point que personne n’avait même imaginé. L’oportunité d’une révolution plus que socialiste, de civilisation, est immense. Le risque d’un effondrement suivi d’une barbarie inimaginable est tout aussi grand.

    PS. Une des vertus appréciées de ce blog étant l’effort pour signaler sources et textes, voici où l’on trouve la version originale du livre-reportage de John Reed
    http://www.marxists.org/archive/reed/1919/10days/10days/
    J’ai cherché sur ce même site très riche, mais n’ai pas trouvé la version en français.

    1. J’appartiens au parti de ceux qui pensent que la terrible réussite de Lénine, qui a bâti un pouvoir avec un parti unique fortement hiérarchisé, a, dès le début de la révolution russe, produit la terreur qui a accompagné les années du développement des pays dits « socialistes « ou dits « communistes », en Russie, en Chine, à Cuba et ailleurs.

      Pour le reste je suis plutôt de votre avis et j’ajoute que le vieux Marx pourrait dire de notre époque qu’elle est condamnée parcequ’elle ne peut plus développer les forces productives et que la classe au pouvoir ne peut plus accumuler du capital réel.

    2. @marlowe

      A Cuba aprés la victoire castriste de 59 et durant les années soixante: 5 000 exécutions pour Hugh Thomas, Cuba, or, the pursuit of freedom, 1971, 1988 ; entre 7000 et 10 000 personnes exécutées d’après Charles Ronsac (dir.), Le livre noir du communisme, Robert Laffont, 2000, ISBN 2-221-08861-1, p.768.

      Pour mémoire 360 000 esclaves débarqués à La havane entre 1820 et 1860, alors que la traite était officiellement abolie, et 200 000 morts seulement durant la dernière guerre d’indépendance entre 1895 et 1898, soit un habitant sur huit…

    3. @Marlowe, quand on fait la comptabilité des morts, par exemple pour Cuba il y a eu alors lieu de passer au crédit les pertes qui n’ont pas eu lieu, qu’il s’agisse de mortalité infantile ou d’augmentation d’espérance de vie, que je ne vais pas chiffrer mais qui doivent largement compenser les pertes évoquées par Vigneron dans le petit livre noir. Autre exemple pour le passage de l’URSS à la Russie, il faut aussi tenir compte de la baisse advenue de la natalité mais aussi de la formidable baisse de l’espérance de vie. Donc si l’espérance de vie passe de 70 ans à 60 ans, on obtient un mort entier pour 1/7ème de 7 vivants chaque année. À la louche pour 300 Millions d’ha, avec une espérance à 70 ans on obtient 4285714 morts par an et avec 60 ans 5000000 par an. Donc avec cette différence annuelle au bout de 70 ans le passage au capitalisme aura tué 5000000-4285714= 714286 par an X 70 ans = 50 millions de personnes à quoi il faut ajouter tous ceux qui n’auront pas eu l’inconvénient d’être nés. La diminution de moitié du nombre d’enfants par couple avec la fin de l’URSS aura donc condamné à non-être un nombre d’enfants que je vous laisse cette fois calculer. Dans les statistiques, on parle toujours d’espérance de vie, sans se préoccuper si c’est de vie de con d’une part et d’autre part en dissimulant la non-espérance de vie. Si un démographe veut bien corriger ma comptabilité de cimetières niveau CM2…

      Quand aux bouchons dont parle François Leclerc, est ce que la finance aurait plagié la triple bouteille de Klein. Le trou final sous l’œil du FMI.
      http://www.roumazeilles.net/news/en/wordpress/wp-content/uploads/2008/09/3-klein-bottles-alan-bennett.jpg

    4. Le régime monstrueux fondé par Lénine fut le meilleur ennemi du capitalisme, un épouvantail idéal, prétexte à toutes les politiques répressives de la guerre froide, tant en Occident que dans les dictatures ‘alliées’. C’est le régime soviétique qui, par ses attrocités, a enterré l’espoir d’une société plus juste!

      Quant à la Russie d’avant 1914, elle était loin d’être arriérée comme la propagande bolchevique s’est ensuite employée avec succès à le faire croire, et était au contraire lancée dans un prodigieux mouvement de développement; processus brisé par la Grande Guerre puis par un coup d’Etat maquillé en soulèvement populaire.

      Non, vraiment, quelle idée les Allemands eurent-ils de le laisser passer en wagon plombé!

    5. @ Amsterdamois

      Le débat sur Lénine et le léninisme n’est pas nouveau : il a commencé de son vivant, car s’il l’a emporté contre ses adversaires politiques, il a été souvent très contesté avant qu’il en ait été fait une idole par Staline. Aujourd’hui, c’est d’un intérêt surtout historique à mon sens.

      Méfiez-vous toutefois de vos arguments, il a été montré, par exemple, que les militaires américains – et d’autres cercles – surestimaient volontairement la puissance de l’URSS pour mieux faire valoir leurs intérêts.Faire porter au seul régime soviétique, quoi qu’on pense par ailleurs de celui-ci, la responsabilité de la guerre froide est une thèse nouvelle et intéressante…

      Je vous renvoie toutefois aux nombreux travaux d’historiens de tous bords sur le lancement de la guerre froide, alors que la seconde guerre mondiale n’était pas encore terminée.

      Parmi les débats qui ont opposé les Bolcheviks à l’époque se trouvait en bonne place la possibilité – ou non – de faire la révolution dans un pays qui n’était pas spécialement « capitaliste avancé », en contradiction avec les analyse de Karl Marx.

      Car, contrairement ce que vous affirmez rapidement, la Russie de l’époque était bien un pays encore essentiellement rural, de moujiks. La classe ouvrière Russe existait mais n’avait rien de comparable avec l’Allemande, qui avait porté tous les espoirs déçus des révolutionnaires.

      Léon Trotski considéra ensuite que l’avènement du stalinisme et de ce qu’il considéra être la dégénérescence de la révolution – au sein de laquelle il joua un rôle important – résultait de l’instauration d’un régime ouvrier et paysan dans un seul pays, qui plus est peu développé.

      Quant à savoir si la révolution de 1917 était un coup d’Etat ou un soulèvement populaire (vous pensez que c’est le premier cas), vous allez aussi trop vite en besogne pour les besoins de votre démonstration. Il y a eu une véritable guerre civile, avec de nombreux épisodes, sur laquelle il n’est pas possible de revenir en quelques phrases.

      Puisque vous êtes amsterdamois, si l’on en juge votre pseudo, il y a un excellent Institut international d’histoire sociale dans la ville, où vous trouverez sans peine les meilleurs ouvrages sur ces sujets  !

    6. Amsterdamois 17 juillet 2010 à 20:03
      « Le régime monstrueux fondé par Lénine fut le meilleur ennemi du capitalisme »

      La suite de votre phrase m’incline à croire que vous avez voulu écrire :
      « Le régime monstrueux fondé par Lénine fut le meilleur ami du capitalisme ».
      Mais ce n’est pas ce que vous avez écrit.

      Êtes vous d’accord là-dessus ?

    7. @hamster à noix

      Félicitations estomaquées pour votre magistral résumé de 80 années de guerre froide en dix lignes renversantes! On perçoit nettement les longues années passées dans les sombres et lugubres archives secrètes de la CIA, du FBI, du Pentagone, de la Maison Blanche, du KGB, du NKVD, de la STASI, du Kremlin, de tous les think-tanks semi-démoniaques, de Lénine, Marx, Trotsky, Staline, Béria, Roosevelt, Kennedy, Reagan, Kissinger, Wolfovitz, Rockfeller et Jean Paul II…

      Nez en moins, n’avez vous pas le sentiment, sinon l’irréfutable preuve historique qui vous autoriserait à l’envisager, tout à votre proverbiale intransigeance historiographique, que nous, bienheureux peuples de l’Ouest, avons un peu tiré profit pendant 30 années dites glorieuses de la menace idéologique qui masqua de plus en plus mal les souffrances de ces peuples de l’Est sous le joug du totalitarisme communiste honni?
      Bref, que ces souffrances communistes nous ont offert trois décennies d’hyper-capitalisme modéré, tendance keynésienne?

      Reconnaissez leur au moins ce mérite. Merci pour eux…

    8. Ah, mais cher Mr Leclerc, je ne fait pas porter sur l’Union Soviétique le seul poids de la guerre froide! Ne me faites point dire ce que je n’ai pas dis. Ce jeu se fit bien à deux. Seulement, un régime moins répressif, disons un ‘socialisme à visage humain’, sans goulag, n’eut point été un épouvantail aussi facile pour les propagandistes de l’ordre capitaliste Américain. Les caractéristiques sinistres de l’adversaire leur facilitait grandement la tâche.

      D’autre part, par coup d’Etat, j’entend le fait que les Bolcheviques aient pris le pouvoir par la force, sans s’appuyer sur un soutien majoritaire, Ce qui ne veut pas dire qu’ils ne disposaient pas de nombreux partisans. La guerre civile Espagnole a aussi d’abord commencé par un coup d’Etat, avant de devenir ligne(s) de front(s).

      Enfin, pour ce qui est de la Russie « d’avant », relisez-moi, je n’ai pas dis qu’elle avait un stade de développement comparable à celle de l’Allemagne, et nullement affirmé qu’elle n’était plus un pays à dominante agraire. J’ai simplement dis qu’elle connaissais dans les années d’avant-guerre un essor industriel et urbain rapide [qui se retrouvait aussi dans un accroissement massif du taux d’alphabetisme, par exemple]; processus qui permet de supposer que sans le cataclysme de 1914-1918, elle eût atteint en quelques décennies un degré de développement honorable. Je n’ai pas dis que cette Russie tsariste était un pays moderne, développé, mais simplement que le qualificatif « arriéré » appelait de sérieuses nuances, parce qu’il a été utilisé à l’envi par la propagande soviétique pour justifier sa raison d’être, et par là ses violences.

      Bon, sinon, je reconnais avoir pris un ton véhément, avoir quelque peu grossis le trait, sans apporter les nuances du spécialiste – mon domaine, c’est l’Antiquité – mais je réagissais à ce qui me semblait pencher chez Carles A. vers une certaine tentative [notez ma prudence!] de dédouannement du régime fondé par Lénine :
      « Mais trahie par la majorité des socialistes dans le monde, assiégée par l’impérialisme (même De Gaulle jeune officier l’a combattue, en Pologne), elle ne fut pas internationale. Au contraire, se replia en contre-révolution sur un seul pays, un seul parti, puis, logiquement, un seul chef. »
      Comme si la dynamique de violence totalitaire fut seulement imposée par l’aggression impérialiste, et ne résultait pas aussi, dès le berceau, de la logique même du régime théorétisé et instauré par le camarade Oulianov.

    9. @ rosebud1871
      C’est à dessein que j’ai écrit « le meilleur ennemi du capitalisme ». Ça s’appelle de l’ironie, et c’est vrai que j’aurai pu le qualifier tout autant de meilleur ami, ou de complice objectif, en ce que le régime soviétique, par sa présence même, par le dévoyement de l’idéal de justice sociale qu’il affichait, par le goulag, fut un repoussoir, un obstacle à la construction d’une société socialiste dans les pays développés d’Occident… et rendait par conséquent un immense service au système qu’il prétendait combattre!

    10. @Vigneron
      Mais tout à fait! Je ne dis pas le contraire!

      La menace du communisme nous a offert en Occident les 30 Glorieuses d’un capitalisme modéré, keynésien. Car le système ne pouvait se permettre n’importe quoi face à la concurrence. Du moins pour les populations d’Occident, dont il ne fallait pas mettre l’adhésion en danger. Tout comme, pour citer un exemple moins connu, les pays d’Europe centrale et Baltes firent une réforme agraire qui réduisit considérablement les grands domaines aristocratiques dans les années 20, afin justement de couper l’herbe sous les pieds du voisin ‘rouge’ : quoi de meilleur rempart qu’une classe paysanne de petits propriétaire?
      Ce que l’on a pu vérifier a contrario à partir des années 80, avec le délitement, puis l’effondrement dudis système rival : à partir de 1989, les idéologues du libéralisme ne se sentirent plus de limites…

    11. @ Amsterdamois,

      Je ne vous ai fait dire que ce que vous avez écrit, libre à vous ensuite d’y revenir et d’arrondir les angles de vos propos initiaux pour esquiver mes remarques.

    12. Amsterdamois 17 juillet 2010 à 23:35

      À découvrir votre IRONie, c’est l’anglais iron qui s’impose à moi pour me mener à STAL…
      En tant que spécialiste de l’antiquité, je trouve que vous allez un peu vite en besogne à déjà intégrer dans votre champ d’activité la défunte URSS et ce qu’on appelait son camp dit socialiste.
      Récemment à Gori on a déboulonné la statue (de nuit en catimini) du plus connu géorgien.
      Le même jour des fidèles de Michael Jackson ont célébré le premier anniversaire de sa mort.
      Quoi de commun au-delà de la coïncidence de date entre ces deux évènements sinon que dans les deux cas il y a eu un fan club.
      J’ai vu récemment le film de Wajda sur Katyn or j’ai longtemps admis l’information soviétique sur ce sujet. Ce qui m’importe plus que le constat passif d’être trompé par des propagandistes, c’est plutôt l’option active de m’être trompé, voire de m’être laissé tromper. Le cocu ou l’amoureux, c’est bien connu, sont parfois les derniers à prendre conscience de ce qui leur arrive. Il existe des ressorts puissants à ne pas vouloir savoir, tout à faits personnels même si ça peut s’additionner et forger une collection.
      Ce que je lis plus haut de vous sur l’expérience soviétique est le consensus ordinaire rabâché avant même la dissolution. Ligne à ligne ces poncifs sont fragiles mais je ne vais m’engager à vous le démontrer ce serait trop long. En historien vous avez tout de même pu remarquer qu’à chaque fois qu’il était question pour des privilégiés de cesser de l’être et bien ils rechignaient à laisser tomber !
      Dernier exemple, le Honduras : la faute à Lénine ?
      Vous avez certainement comme spécialiste de l’antiquité pris connaissance du dernier Sandra Boehringer et de la méthode de constructionnisme social pour lire autrement les anciens. Le même genre de difficulté existe à nous extraire de nos catégories western d’appréhension pour faire une histoire qui ne soit ni caricaturale ni propagandiste du phénomène socialiste du 20ème siècle.

  11. Tout devient si machinal et automatique de nos jours peut-être que nous devrions pas toujours rechercher à faire référence aux mêmes personnes ayant écrits de si bons livres sur le capital.

    L’autre jour le vent a soufflé encore très fort dans ma ville et d’autres dégats des eaux en plus,
    Dame Nature ne semble guère mieux apprécier les nombreux petits enfants supplémentaires du socialisme dans le monde.

    Plus je lutte comme Karl Marx envers le capitalisme, et plus je donne toujours autant d’importance et de pouvoir aux gens du capitalisme sur mon esprit et comme dans la vie de beaucoup, telle est aussi la meilleure voie que je préfère suivre en société faute de mieux.

    Et oui je n’ai plus du tout la même vertu sociale afin d’avoir à mieux vous signaler sources et textes, plus constructifs en matière de bien et de changement.

    Vivement alors que le capitalisme s’écroule pour mieux nous donner raison sur la chose suivante,
    il n’y a bien sur que le capital qui cause beaucoup de mal à l’homme, telle est encore la même pensée de Karl Marx qui guide mes pas et mes réfléxions dans la vie, seul le capital m’oppresse.

  12. Cher M. Leclerc,
    je tiens à vous faire part du grand plaisir que j’ai à lire depuis longtemps vos contributions extrêmement fouillées et professionnelles, agrémentées d’un style remarquable.
    Tous mes remerciements pour votre apport régulier !

  13. Comment empêcher que les Européens du Nord achètent des maison en Europe du Sud à leurs propres tarifs (ceux de leurs salaires, de leurs prix, etc.) ? Les Japonais ont beaucoup acheté dans le quartier de l’Opéra à Paris dans les années 80 selon le même principe: leur monnaie était plus forte et ils avaient des facilités de crédit. Aujourd’hui aux Pays-bas les 3/4 des vacanciers en partance ou de retour que je rencontre connaissent quelqu’un qui a une maison en France (toujours grâce à des crédits incitatifs d’accession à la propriété). Mais les salaires aux Pays-bas ont toujours eu une petite avance sur ceux des Francais, et idem si on compare avec le salaire des Britanniques, qui est aussi supérieur. Comment légiférer créativement ?

    1. @ Jeanne,

      « Légiférer créativement » …c’est joli, ça a un petit côté « loi douce », un petit air « new-age ». Je comprends peut-être pourquoi vous utilisez ce terme, Jeanne.
      Si on suit votre raisonnement, qui met en comparaison les différences de pouvoirs d’achat nationaux, la première solution qui vient à l’esprit est l’instauration de la préférence nationale en matière immobilière, une solution radicale.

      La question que vous vous posez n’est d’ailleurs pas tant celle de la nationalité des acheteurs (quoique que celle-ci puisse poser des problèmes sociaux en cas de forte concentration d’acheteurs exogènes), que celle de l’enchérissement que provoque le pouvoir d’achat des plus riches lorsqu’ils arrivent sur le marché.
      On cite souvent le cas du sud-ouest de la France, où l’arrivée d’acheteurs plus fortunés venants d’Angleterre ou des Pays-Bas, a rendu les prix si élevés que beaucoup de gens du pays ne peuvent plus acheter les maisons de leurs propres villages.
      J’ai connu le même phénomène dans une ville de la première couronne parisienne. Des propriétaires parisiens, après avoir réalisé leur bien (peut-être avec des acheteurs japonais!), se retrouvaient avec des moyens que les habitants de cette ville soudain très prisée n’avaient pas. Assez rapidement les prix ont grimpés en flèche et les anciens habitants locataires, dont j’étais, ont du s’exiler plus loin, remplacés par ces néo-habitants fortunés.

      J’évoque la préférence nationale en matière immobilière comme une solution radicale, mais j’avais eu l’occasion de m’entretenir avec le maire de cette commune, et il ne m’avait pas caché qu’il avait mis en place un système de « préférence communale », afin de tenter de juguler la bulle immobilière dont étaient victimes ces concitoyens. La préemption au prix des Domaines et la revente aux locataires résidents en dessous du prix du marché était une de ses armes. Hélas, face à la vague immobilière qui déferlait, il a fallut arrêter ce système qui menaçait les finances de la ville. Le marché a pu reprendre ses droits. Les acheteurs aisés ont alors eu les coudées franches. Et aux élections municipales suivantes ils étaient assez nombreux pour élire un nouveau maire, qui leur convenait beaucoup mieux. Pour pouvoir se présenter à cette élection locale, ce nouveau maire, responsable politique national parachuté de nulle part, avait acquis trois ans avant le scrutin, dans la rue la plus calme du quartier le plus recherché, un joli pavillon …au prix du marché.

      Je veux compléter vos questions, Jeanne, par ces deux-là, qui n’en font qu’une:
      Quels sont les systèmes à mettre en place pour que le marché ne domine pas la vie de la cité? Comment faire pour que le pouvoir de l’argent ne bouleverse pas les communautés de vie établies sous d’autres critères?
      Toujours ces mêmes questions, auxquelles Paul Jorion et d’autres tentent d’apporter des débuts de résolutions. Des questions qui pourraient trouver leurs réponses dans une Constitution pour l’économie.

      A propos de cette Constitution pour l’économie, Paul Jorion a écrit ceci: « lorsque la démocratie s’est mise en place, elle s’est arrêtée au bord de l’économie, laissant celle-ci dans un état de nature ».
      Tout comme on a réussi, peu ou prou, à démocratiser les rapports de force politiques, il est possible de démocratiser les rapports de force économiques. Nous sommes pour l’instant en pleine féodalité. La loi du plus riche, qu’importe sa nationalité, règne en maître.

    2. Comme dit PAD assez régulièrement :

      Taxez l’énergie fortement, ce qui induit :

      – Maintien une partie conséquente de la dépense « énergie  » dans le pays, que l’on peu affecter à l’adaptation des modes de vies à une baisse (certaine) de l’énergie dispo par habitant.

      – Relocalisation générale, des biens des personnes et des services. (et donc, fini la maison secondaire au Maroc, parce que c’est pas cher)

      Notez en passant que c’est exactement ce qui s’est produit lorsque les retraites par capitalisation des anglais sont parties en fumée : ils avaient acheté une maison en france, dans le Bergeracois, ou la Dordogne, qu’ils rejoignaient en vol low-cost pour le week-end et on du abandonner leur petit paradis en urgence. Tout ce qui repose sur une grande mobilité pas chère ne tiens pas debout.

    3. @Thomas
      J’ai pas les derniers chiffres, mais je ne crois pas que l’exode des Britanniques du sud-ouest soit toujours d’actualité.
      Il y a eu un net tassement après le crash de 2008 et la chute de la livre sur les achats immobiliers et quelques cas de départs ou reventes de biens, mais la présence britannique en particulier sur le bergeracois, le pays de Duras ou l’Albret et la Guyenne en général n’est sûrement pas remise en cause.
      Des tarifs Easy Jet à partir de 15 ou 20 euros entre Bergerac et Heathrow restent attrayants pour les résidents secondaires, la parité euro livre s’est rééquilibrée et plus globalement, comme chante le petit Charles, la misère serait moins pénible au soleil…

    4. Merci pour vos réponses, qui m’aident à y voir plus clair. Mais justement je n’ai jamais pensé que la « préférence nationale » soit une idée recevable (à quel degré, sur combien d’années détermine-t-on un « local » dans des régions aussi en mouvement que les états européens ?). En revanche le fait que quelqu’un soit « résident » d’un pays ou d’une région pourrait donner un avantage à l’accession à la propriété, ou alors le fait que la personne travaille et paye des impôts dans ce pays, et on pourrait « gagner des points » à l’ancienneté. Ou alors comme la Green card, une obligation de résider un certain nombre de mois par an. On m’avait expliqué il y a quelques années que les pêcheurs à Belle-Ile pouvait se louer une petite maison, mais à condition de déguerpir pendant les vacances de Paques, d’été, de Noêl… sympa… qu’en est-il aujourd’hui ?
      Je ne comprends pas cette phrase : « -Relocalisation générale, des biens des personnes et des services », ce serait gentil de m’expliquer mieux.

  14. Psychanalyse, expertise, démocratie, réforme bancaire.

    Il me semble que l’une des raisons pour lesquelles la psychanalyse ne marche pas bien, ou pas très bien serait que l’on se décharge, ou se désaisit, de ses problèmes certes insurmontables, au profit d’un « expert ». Comme notre société est infestée d’experts, qui ne peuvent dénoncer leur propre nocivité, ce doit être un dilletante comme moi qui s’y colle.

    L’expertise en psychologie aussi secourable soit elle, évite au sujet d’avoir à penser sa situation. Dès que ça devient trop terrible, il y a une sorte d’appel au secours et de récrimination qui s’enclenche, et l’expert est chargé de « penser » à la place du sujet… plus ou moins. En fait l’empathie de l’expert ne peut pas remplacer le travail de saisie du sujet de lui même, si l’on veut, qui est un travail dans la sensation infra-langagière, esthétique, existentielle … Voici les aléa de la cure.

    En ce qui concerne le social, c’est pareil : Les experts, le règne des experts empêche la démocratie de se déployer car il clôture le débat au profit des seuls initiés, et exclu le reste des citoyens. Faire appel aux experts est crypto fasciste, tout simplement, je le dis tel que je le pense. Les experts chargés de penser à la place du peuple sont un déni de démocratie, une abolition de la démocratie.

    Or en ce qui concerne la réforme des banques, on a fait appel aux experts. Les peuples ont-ils eu leur mot à dire, y-a t-il eu un sondage ? non ! même pas de sondage, vous remarquerez comme les sondeurs sont intelligents à ne pas poser les mauvaises questions, du genre faut-il nationaliser les banques, que faire avec les banques, etc ! Et même des débats entre députés, représentants du peuples, rien ne filtre; Un paquet de mesures est adopté, livré tel quel..; C’est du fascisme, dans la forme, ni plus ni moins. Dans la méthode, c’est du fascisme, et ça, partout.

    Il faut se méfier de ceux que l’on installe soit-même dans la fonction de penser, car on prend vite l’habitude de leur abandonner cette fonction et de n’être plus qu’un légume ! Non, ce n’est pas normal d’écouter des gens dispenser la bonne parole, instaurer des débats, se poser en guides, produire des références, s’agiter, s’invectiver. Ils ne savent rien, ils prennent l’impertinence de poser comme savants, ils endossent des habits dont personne leur accorde l’autorité, ils assument une fonction dont ils vous privent, ils vont se coucher le soir avec un « ouf » de soulagement : On a encore réussit à éteindre tout débat, étouffer toute parole, bailloner toute vraie parole, – ils se confient à nous, ils ne pensent que ce que nous distillons comme débats tout faits et faux problèmes, on maitrise l’agenda, on a des tonnes de story telling à raconter encore, vive nous, les gens ne pensent que ce que nous voulons ! Voilà leur objectifs.

    Ils savent très bien que faire semblant de penser est important et assumer cette fonction lobotomise le reste de la population.

    Le danger du sujet supposé savoir….

    1. Lisztfr, Il ne saurait y avoir d’expert en psychanalyse, comme il existe des experts en psychiatrie et psychologie dument enregistrés auprès des autorités.

    2. Les experts : économie.

      Grâce à eux, la société de consommation, qui conchie notre humanisme ainsi que notre planète, a encore de beaux de jours devant elle. Mettre en avant l’aspect économique de la crise de civilisation, c’est laisser accroire à l’homme qu’existe une solution au sein de ce système.

      – « Monsieur Gandhi, que pensez-vous de la société occidentale ? »
      – « Oh ! Je pense que ce serait une bonne idée ! »

      « Je cherchais de grands hommes, et je n’ai trouvé que des hommes singeant leur idéal.  » (Nietzsche)

    3. C’est parce que la vitesse de la lumiere est superieure a celle du son que tant de gens paraissent brillant avant d’avoir l’air con …

    4. En tant que prosommateur je dirai ceci:

      Je n’ai besoin de personne pour savoir ce que je dois penser, mais j’ai besoin de tous pour construire ma pensée.

    5. Bonjour !
      @ LISZTFR:

      Votre réflexion est intéressante!
      Une autre personne que vous, pour des motifs ( entre autres) semblables à ceux que vous décrivez, s’est exprimé à ce sujet, il y a quelques jours .
      Il s’agit du Gal Mc CHRYSTAL . Avec les conséquences que l’on connaît ( médiatiquement parlant).
      En revanche, en se promenant sur certains sites de stratégie, on se rend compte que ses déclarations sont , en partie, empruntes de vos réflexions … les PPTM ( Powerpoint man), les modélisations à la « self licking ice cream »de cette catégorie d’experts, ces illusions « positives » complètement déconnectées et volontairement déconnectées de la réalité ( plébiscitées par des gouvernants ayant perdu leurs facultés de réflexion et de raisonnement, et relayés par les médias pour des motivations identiques), sans oublier les whizz kids ( qui t’assurent chiffres et graphiques en main, que t’es une personne correcte, équilibrée, que la victoire est proche, que tout va redevenir comme avant ( avant quoi? avant ma 1ère communion? Surement pas !) ratios et histogramme à l’appui.
      Effectivement….Les experts cloturent le débat… Mais ça bouge !
      Pour ne citer qu’un exemple, et dans le domaine militaire, qui plus est aux USA, la dernière session 2010 de l’exercice UNIFIED QUEST, ( voir le Numéro de mai de la revue FOREIGN PÖLICY), la démarche du général MARTY, en supprimant le PPT, d’emblée ( Une révolution en soi, au pays du logiciel MICROSOFT, UNE « INNOVATION » au sein de l’institution à ce niveau hiérarchique, composés d’un % écrasant « d’experts »! Résultats: Un cadre de parole libéré de PPT, a permis et encouragé une conversation  » en roue libre », au cours de laquelle de jeunes colonels et des civils (pentagone) ont apporté la contradiction à des généraux 3 et 4 étoiles, le tout au travers de discussions étonnament franches.
      Je suis certain que certains avaient oublié leurs couches… et se sont oubliés!

  15. Jeanne ,je vous rappelle que Paul est ,si j’ai bien compris un européen du Nord.De là ,à lui interdire l’accès à la propriété ?

  16.  » Depuis Bâle, qui est en passe d’acquérir une renommée hors d’un milieu qui s’en serait bien passé, les échos lointains de la mère des batailles nous parviennent. Comme des chiffonniers, les plus grands financiers de la planète, banquiers centraux d’un côté et mégabanquiers privés de l’autre, unis par un sort commun autour d’une table que l’on devine ronde, poursuivent dans des enceintes préservées de toute intrusion démocratique leur discussion sur l’avenir du monde.  »

    Élie dit aux prophètes de Baal : « Choisissez-vous un taureau et mettez-vous à l’ouvrage les premiers, car vous êtes les plus nombreux, les plus malins ; invoquez donc le nom de votre dieu, mais ne mettez pas le feu. » Ils prirent le taureau qu’il leur avait donné, se mirent à l’ouvrage et invoquèrent le nom du Baal, depuis le matin jusqu’à midi, en disant : « Baal, Baal, réponds-nous ! » Mais il n’y eut ni voix ni réponse. Et ils dansèrent auprès de l’autel ou du totem qu’on avait fait.

    Alors à midi, Élie se moqua d’eux et dit : « Criez plus fort, plus fort, Baal ne vous répond toujours pas ? (toujours pas de croissance ? de meilleure rosée ? ) c’est votre dieu : il a des préoccupations sans doute, il a dû s’absenter, il a du chemin à faire ; peut-être qu’il dort et il faut qu’il se réveille. »

    Ils crièrent alors plus fort et, selon leur coutume se tailladèrent à coups d’épées et de lances, jusqu’à être tout ruisselants de sang, ( sacrifions même davantage de jeunes gens pour Baal ).
    Et quand midi fut passé, ils vaticinèrent jusqu’à l’heure de l’offrande. Mais il n’y eut ni voix, ni réponse, ni aucune réaction.

    Il est vrai que c’est encore le temps des vacances et des jeux d’enfant en Bourse.

    1. Si la description rapportée se rapportait à des événements réels et non à une fable démonstrative, les prêtres de Yahweh n’auraient pas obtenu de résultats meilleurs.
      Quel est de nos jours l’intérêt de citer cet archaïque recueil de propagande, sinon pour le folklore coloré qu’il nous offre?

  17. Témoin de la révolution d’Octobre en Russie, un Américain nommé John Reed écrivit alors « Dix jours qui ébranlèrent le monde », un ouvrage célèbre et peu clairvoyant qui lui valut, entre autre, des funérailles nationales à Moscou en 1920.

    Je pense sérieusement que les sièges sociaux de nos grandes banques mondiales et que les tombes de leur dirigeants et des grands fauves du milieu, les Buffet, Soros, Paulson, Pébereau, Bébéar et consorts seront classés parmi les lieux de culte et de pèlerinage dans les vingt ans qui viennent!

    Ils seront désignés par l’historiographie officielle comme ayant été ceux qui, par la grâce de leur obstination sans faille à accélérer le cours dérégulé du fleuve financier, puis à dénier toute utilité au renforcement des berges et à la construction de tout barrage, auront hâté au delà de toute espérance la survenue inéluctable de l’effondrement global de tous les piliers du Capitalisme. Citoyens libres chantons ensemble! Gloire à ces héroïques « malgré nous »! Vie éternelle et radieuse aux involontaires anges noirs de la chute finale! Ugh!

    1. Z’ont qu’à redécouvrir l’Amérique! Ou inviter quelque Émir à s’installer! Nous, on en prendrait bien un peu de l’Émir, disons jusqu’à.. euh..Poitiers? Franchement je vois que ça…

  18. Toujours aussi brillant Monsieur Leclerc !

    Interdit d’interdire ! Une notion anglo-saxonne qui trouve moins d’échos culturels dans notre Europe que je veux fédérale, taxant l’énergie mais pas le travail !

    Une Europe réduisant son addiction énergétique par une taxe carbone européenne capable de financer nos dettes et d’investir sur ses citoyens sur fond d’une globalisation qui lamine notre civilisation.

    Zeus se changea en taureau pour échapper au regard de sa femme Héra car il était tombé amoureux d’une belle jeune fille, Europe.
    De cette union naquirent Minos, Sarpéon et Rhadamanthe.
    Zeus fit cadeau à Europe d’une lance qui ne ratait jamais sa cible, d’un chien et d’un homme de bronze…

    1. Quelle que soit l’origine du nom du sous continent européen et en admettant que notre Europe soit celle qui fut enlevée par Zeus , qui sait quel fut son destin?
      Cette jeune fille mourut-elle dans d’atroces souffrances financières ou demeure-t-elle immortelle et impavide sous les coups de boutoir de l’histoire?

  19. Le capitalisme financier américain est prédateur, et, avec la complicité tacite d’un gouvernement corporatiste, après en avoir obtenu 5 trillions de $ entre bail-out et mise à disposition de liquidités a mis une armée ( le cout du lobbying financier américain estimé sur un blog à 3 milliards de $ ) pour aboutir à une ‘législation’, qui a de très rares exceptions, ne résout aucun des problèmes du ‘risque systémique’. Il était intéressant de lire les propos de Mme Janet Yellen lors de son audition devant le Sénat dans le cadre de sa nomination comme vice-présidente de la FED, la seule du coté de l’Adminstration- avec Elizabeth Warren, nommée par l’administration précédente – à reconnaitre explicitement les erreurs du régulateur « absent » ( malgré ses 5000 employés )
    Obama nominees express support of Fed’s expanded duties

    Intéressant aussi les propos de Mr Strauss-Kahn sur la suite des ‘évènements’: Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, s’est dit vendredi « pas très optimiste » sur la coordination internationale de la réglementation financière.

    Après la crise « tout le monde a dit qu’il fallait réformer la réglementation financière », a rappelé M. Strauss-Kahn dans un entretien à la chaîne d’information France 24, qui doit être diffusé vendredi soir. Et « la réforme se fait attendre », a-t-il ajouté, la jugeant « très compliquée ».

    « Certains pays vont dans un sens, certains pays vont dans un autre sens », a-t-il poursuivi, soulignant que les réformes proposées par les Européens et les Américains n’étaient pas forcément mauvaises mais « pas obligatoirement compatibles », ce qui pourrait être à l’origine de « crises futures ».

    « La coordination de la réglementation financière est très importante et honnêtement, je ne suis pas très optimiste », a indiqué M. Strauss-Kahn.

    « La crise est clairement venue d’une mauvaise réglementation », a-t-il rappelé.

    1. Il faut dire que Mr DeSK bien avant de conquérir le FMI s’était équipé d’un bèlier à défoncer les portes ouvertes.
      Entre autres …

    2. @Tartar: Vous avez tout à fait raison, son verbiage n’est guère différent de celui
      de son collègue des Nations-Unies. Cependant, il a été confié à cette institution, pour des raisons
      qui ont perdu progressivement le peu de leur validité initiale, et au Financial Stability Board un mandat ? une mission ? dans le cadre de la recherche de la stabilité financière par les instances du G-vain

    3. Le fait que D$K annonce le risque d’une « nouvelle » crise est un signe important, qui confirme l’opinion majoritaire des économistes, rappelée par Paul dans sa video de vendredi. La « réforme » Obama ne tient pas la route. Et rien à attendre des promesses tonitruante de Sarko et autres européens.

      Par contre, ce qui est drôle, c’est D$K faisant de la dérégulation ou absence de régulation la cause de la crise!cr
      1) il a fait partie des architectes, avec tous les autres « socialistes », de ce démontage
      2) la dérèglementation a retardé, et amplifié la crise, en gonflant la demande avec des dettes croissantes, mais elle n’est pas à l’origine des crises régulières du capitalisme.
      D$K, a tout moment, est bien un éléphant pilier du système.

  20. michel lambotte dit :
    16 juillet 2010 à 21:40
    @ Philippe

    Il faut une alternative à l’emploi et c’est la prosommation
    Cela fait bien la dixième fois que je cite ce lien (qui passe à chaque fois) sans avoir un commentaire , c’est à croire qu’ils n’ont jamais rien réalisé de leur dix doigts.
    En ce qui me concerne je n’étais pas trop Légo mais bien Mécano
    —————-
    Si je peut partager ma propre expérience

    Certes, autodidacte à 100%, je me suis pratiquement tout conçus et « inventé » et dans le temps = des vetements de d’activité, chaine hi-fi, en pasant même par les prothèses dentaires, à un point très poussé , donc ( y compris des concepts, methodes, etc) +> dans le mur et « totalement sur le graviers ».
    Certes l’admiration de ceux qui savent et ont vu ( au passage echec de ce sytème partagé, vu que je ne faisait pas « secrets » ), l’avenirs ? hélas je n’y crois pas un instant.).

    et un comble, pour les intellos je passe pour un « paysan », et les autres  » con d’être intelligent », ou  » gauchiste » ( je l’ai jamais été), ou anarcho-libéral de droite structuré ( si, si); ou  » assoifé de l’or ( pas vrai , Paul ?)
    mes deux cents d’analyse du pourquoi  » à coté de la plaque » =
    – Cette démarche est incompatible avec les  » slogans » ( alors faudrait denier le fait que les cerveaux disponibles ont été rempli par la pub et le reste, le « pli » est pris)

    – « crise systémique » nous sommes de plus en plus des « opérateurs » cf Les opérateurs humains (1971, The human operators) de ELLISON Harlan et VAN VOGT

    et je vais pas  » faire plaisir » d’un coté ( occident) nous somme trop « opératisés », de l’autre ce sera  » pourquoi nous faire revenir a la machine à coudre, nous voulons être « opérateurs » .

    et enlevez les « artistes » « créatifs » (pour le concret on connais, et sans fustiger), et les juristes, informaticiens, et cie.
    Reste-t-il suffisament de personnes « aptes » pour la « prosomation » , j’en doute fort, à l’heure du  » washing » tout azimut et de toute les couleurs ( green…).
    Ha si pour un reportage sur Arte… ça fera saliver les bo-bos
    et des manifs montre de tous ceux qui vont se retrouver – con comme jambon – s’apercevant que leur job ne produisait rien d’utile, d’intelligent, juste du pédalage et de la consommation.
    Et les armes… inutiles d’en parler, elles ne seront jamais de ce « coté » ( et on est plus a l’époque des gourdins)

    désolé d’être… Cynique.

    « Utopiquement » je serais partisant de cela, d’un non-croissance ( un peu malthusienne) qui utilise les outils du délire entropique pour – enfin – faire acte d’intelligence humaine – la résistance à l’entropie, pour l’instant, malgré l’orgeuil de notre « génie » , cela n’a été que suivisme et soumission à l’entropie.

    ha… j’ai oublié les religions et autres ( mais non, elles reprennent pas du poil de la « bête » y compris celle du « marché » , par phénomène de  » chant du cygne » si vous voulez et rester dans le ton du blog…

  21. Vous avez parfaitement raison ZardoZ.

    Je me rappelle en 2008, après le crash de septembre, personne ne pouvait imaginer que rien ne serait fait. Ils avaient eu tellement peur, ils allaient réagir….

    On a vu la réaction.

    Aujourd’hui, on commence à voir ou tout cela était destiné à nous mener: le dégraissage général.

    A chaque fois qu’on parle d’actions organisées dans un but précis, on vous jette la théorie du complot à la face. Il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

    La dépopulation est une théorie qui existe depuis le début du 20eme siècle et qui nous vient des élites dirigeantes de l’empire britannique. Selon cette théorie, pour que les profits soient optimaux, la population doit être drastiquement limitée au nécessaire pour la production.

    Le fait, par exemple, de spéculer sur les matières premières alimentaires nous a déjà valu des émeutes de la faim dans des dizaines de pays en 2008. Bien entendu, rien n’est fait pour interdire cette spéculation.

    Le monde des possédants n’a pas besoin de la surpopulation, les pauvres ne sont pas des clients, c’est une charge. Quand on raisonne en termes de bilan comptable, le choix est vite fait.

    Je rappelle à ceux qui doutent que nos parents et grands parents citaient régulièrement une phrase oubliée aujourd’hui qui servait à équarrir la bête: Une bonne guerre et tout sera réglé.

    Quelqu’un connait il une meilleure méthode de dépopulation? Non? C’est probablement pourquoi elle est toujours d’actualité.

    1. Roland, le son de votre cor résonne, à juste raison à mon goût, dans le désert de votre cirque de Roncevaux virtuel… Le Zardoz en question a semble t-il disparu du champ de bataille avec ses sarazins exterminateurs!
      Le blog a douloureusement perdu un grand comique. RIP…

    2. Vigneron, va expliquer à un néandertal qu’il y a l’espace et qu’on peut voler….
      C’est idem à notre époque, va faire comprendre à une personne comme toi qu’il y a un autre systeme que le capitalisme ou le communisme, sans parler du fascisme ou du nazisme.
      Qu’il y a d’autres niveaux de conscience et que nous ne sommes pas au bout de la chaine? Qu’il y a une élite qui nous « éduque » d’une certaine manière, que les recherches sont soigneusement orientées afin de ne pas aider à développer l’harmonie sur cette Terre.
      Je ne te blame pas, mais à part la TV et la presse, je pense que tu ne lis pas autre chose, et surtout tu n’expérimentes pas dans le corps. Pour ma part je ne suis pas obnubilé par la forme et le mensonge, mais pas le fond et la vraie nature des choses. Tant que le Peuple regardera la forme et tout ce qui peut nous distraire, alors il ne sera jamais libéré du joug des puissances occultes. Pour cela il faut dans un 1er temps émettre l’idée qu’il y a un parti pris volontaire de nos élites, cherchant à nous écraser comme une poignée d’insectes. Nous ne sommes pour eux que du bétail, pas de différence de traitement avec tout ce qui existe dans la nature, il faut juste un peu et jouer sur notre émotionnel… La seule façon de changer le Monde, il faut se changer soi même et s’élever en conscience. Mais pas beaucoup de courageux à l’arrivée….

    3. « Vigneron, va expliquer à un néandertal qu’il y a l’espace et qu’on peut voler…. »

      Et le néandertal revendiqué et contemporain de mes comparables pitoyables contemporains que je suis ne se lasse pas de contempler le prototype.01 de l’Hommo sapiens sapiens extra sapiens que tu es léviter gravement en éclaireur de la nouvelle conscience humaine au dessus de la misérable troupe obtusément obscurcie de ses ex-congénères!

      Si la gravité venait à subitement faire subir ses effets vulgaires sur ton corps éthéré, préviens moi que je me sorte de dessous…

      M’en va relire Nietsche, doit y avoir un bug dans le potage…

    4. @ ZardoZ,

      Vous réussissez parfaitement à donner raison à Vigneron. Cependant, je vous trouve moins drôle cette fois-ci. Vous avez perdu l’emphase prophétique et hallucinée qui avait fait notre joie dans votre post précédent (même Piotr en avait presque perdu son sens aigu de la répartie). Ceci dit je crois que nous sommes très nombreux ici à préférer l’humour de Vigneron, à goûter avec infiniment plus de plaisir son vin d’ici, plutôt que votre au-delà Hollywoodien, vers la conscience duquel nous ne savons pas nous élever.

  22. Jean Claude Trichet était l’invité de Fr. C ce matin :

    La BCE assure la stabilité des prix, gage de croissance… Le plus frappant est l’assurance de ce monsieur, son discours extrêmement bien rodé, la doctrine claire, limpide et raisonnable. tant qu’on reste à la surface.

    Qui pourrait contester que la stabilité des prix est une bonne chose, puisqu’elle assure la croissance ? Oui mais dans un premier temps, l’objectif de la stabilité des prix est en opposition avec celui de la croissance. Stabilité veut dire inflation limité; Cette stabilité s’obtient en augmentant les taux d’intérêt, limitant le crédit, la facilité du crédit et réduisant la croissance.

    Au coeur même des phrases bien rodées de mr Trichet se loge l’aporie inexplicité bien sûr, d’objectifs contradictoires et donc de la confusion et du mensonge. Un cathéchisme populaire, tandis que les docteurs de l’église se réservent le droit de discuter sur les vrais problèmes, une confiscation du savoir, une propagande.

    1. Surtout « croissance » de quoi ?
      Croissance du contrôle démocratique sur ce qu’on produit, pour qui, comment ?
      Ou croissance de tout ce qui produit du profit, à l’initative du capital, dans le déni croissant de la démocratie ?
      Assez Trichet!

  23. Stress-tests réussis pour Dexia et KBC

    Mis en ligne le 17/07/2010 à 07h20

    Le gouvernement belge ne devra pas élaborer de plan de sauvetage pour ses banques, KBC et Dexia ayant tous deux réussi les tests des superviseurs européens réunis au sein du Comité européen des Contrôleurs bancaires (CEBS), rapporte samedi L’Echo. Ces tests, visant à vérifier la résistance des banques aux retournements économiques, comportaient deux scénarios: un « important » et un « sévère » retournement économique, avec une forte hausse des taux obligatoires dans certains pays de l’eurozone. Aucun de ces scénarios ne prend cependant en compte la possibilité de voir un gouvernement dans l’incapacité de rembourser la totalité de sa dette. Dexia et KBC devraient s’en sortir sans casse, d’après L’Echo. Les deux banques seraient en effet suffisamment capitalisées pour faire face à d’éventuelles tempêtes. Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, et le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, soutiennent que toutes les grandes banques ont réussi ces tests de résistance. (CHN)

    © BELGA
    BRUXELLES 17/07 (BELGA)

    1. Super! Ya pu qu’à sabrer le champ avec DSK et Juncker!
      Euuuh…, d’abord on va leur faire signer en bas de la page, aux banquiers, avec un p’tit paraphe sur toutes les pages, qu’ils n’auront PLUS JAMAIS BESOIN D’AIDE DES ÉTATS, et que si par malheur, on s’état trompés, on NATIONALISE GRATIS!

    2. Le meilleur pour la fin de l’article de l’Echo

      Petit à petit, les langues se délient sur le sujet. Le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn et le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, soutiennent que toutes les grandes banques ont réussi ces tests de résistance. Seules quelques caisses d’épargne espagnoles et allemandes pourraient nécessiter des capitaux additionnels.

      C’était courru d’avance, comme les stress tests US en leur temps. Tout va bien Mme la Marquise.

  24. Dans le creux de la reprise

    Nouriel Roubini

    2010-07-16

    NEW YORK – L’économie mondiale, maintenue artificiellement depuis la récession de 2008-2009 à grands renforts de rachats financiers et de mesures fiscales et monétaires, est cette année vouée à un fort ralentissement tandis que l’effet de ces mesures s’estompe. Pis encore, les principaux excès qui ont contribué à la crise – trop de dettes et trop d’effet de levier dans le secteur privé (foyers, banques et autres institutions financières, voire davantage encore du côté des entreprises) – n’ont pas été traités.

    http://www.project-syndicate.org//commentary/roubini27/French

  25. A souvarine, à propos de « il est interdit d’interdire ».

    Vous avez surement le droit « d’imaginer » que Debord (et il n’est pas possible d’écrire « Debord ou un autre ») aurait pu créer ce slogan ou l’utiliser, mais il se trouve que si vous connaissiez Debord, non pas personnellement, mais sa vie et que vous soyez respectueux de sa vie et de ses écrits, vous ne le feriez pas.
    Imaginez donc ce que quiconque pourrait dire de vous « en imaginant » ce que vous êtes ou ce que vous pourriez avoir dit.

    Debord a souvent écrit à propos des « forts commandements » qui ont déterminé ses actes et donné un sens à sa vie.
    Je persiste à dire que celui que ce vous imaginez qu’il aurait pu dire n’en fait pas partie.

    Si vous persistez dans votre affirmation sans preuve, je serais obligé de croire que vous êtes un menteur.

    Si je me trompe, détrompez moi.

    1. @Marlowe

      A la réflexion, je dois reconnaître que vous avez raison. Debord n’a jamais eu l’illusion d’estimer que l’on pouvait vivre et penser en dehors de toute contraintes (celles qui s’imposent à nous et celles que l’on s’impose). Il n’a donc pas pu être l’auteur du slogan susdit. Je me trompai donc.
      Je vous l’ai déjà dit ailleurs, je n’ai votre sens de la dialectique et je peux parfois parler et écrire inconséquemment. Ca ne me dérange pas, je suis habitué.

      Ma question « la finance serait-elle situationniste » n’était rien de plus qu’une boutade et n’avait donc rien d’une tentative de « récupération ». Pour être franc, je m’attendais à ce que vous la saisissiez au vol. Mais apparemment, il y a pour vous certains sujets avec lesquels on ne plaisante pas.

      Par ailleurs,si on se trompe par irréflexion et avec sincérité, est-on un menteur? Non. C’est tout au plus de l’idiotie ou de l’aveuglement. Vous qui aimez la précision, choisissez mieux vos mots.

      « Il est vrai que j’ai goûté des plaisirs peu connus des gens qui ont obéi aux malheureuses lois de cette époque. Il est vrai aussi que j’ai exactement observé plusieurs devoirs dont ils n’ont même pas idée.  » Car de notre vie, énonçait rudement en son temps la Règle du temple, vous ne voyez que l’écorce qui est par-dehors… mais vous ne savez pas les forts commandements qui sont dedans » » Panégyrique

      Et si vous voulez tout savoir, j’ai découvert Debord (et les situationnistes) peu de temps après sa mort. Il compta beaucoup pour moi durant plusieurs années de ma jeunesse et j’ai, je crois, assez bien connu sa vie et son oeuvre. Sa pensée, inséparable de l’existence qui fut la la sienne, fut celle d’un refus lucide,absolu et sans compromis de l’aliénation capitaliste. Cette radicalité m’est apparue progressivement comme intenable dans un monde où la falsification prenait pouvoir sur tout. J’ai donc opté pour le compromis. Pensez-en ce que vous voulez, ça n’a, au fond, aucune importance.
      Aujourd’hui, je continue de lire Debord, de loin en loin, mais sans vraiment saisir comment il pourrait prendre place au sein des luttes d’aujourd’hui. D’ailleurs, parmi ceux qui conteste le mode de domination actuel, qui le cite encore?
      De toute façon, l’histoire de l’IS est une histoire finie.Son moment historique est passé. Quiconque se revendique situationniste aujourd’hui est un imposteur (n’y voyez pas une attaque personnelle, je ne vous connais pas. C’est juste une remarque d’ordre général).

      « Je ne suis pas plus situationniste qu’un autre. J’ai été situationniste pendant tout le temps qu’a duré l’IS, et je m’en félicite. J’écrivais en 1960, dans le numéro 4 de la revue ‘internationale situationniste:  » Il n’y a pas de ‘situationnisme’. Je ne suis moi-même situationniste que du fait de ma participation, en ce moment et dans certaines conditions, à une communauté pratiquement groupée en vue d’une tâche, qu’elle saura ou ne saura pas faire. » ( Je pense depuis 1968 que, pour l’essentiel, elle a su.) » Considérations sur l’assassinat de Gérard Lebovici

      Débat clos en ce qui me concerne.

  26. « se poursuive la vaine quête du truc miraculeux qui contiendra un risque systémique que l’on ne sait toujours pas par quel bout pendre ?  »

    Qui est « on » ?

    Je ne me sens pas concerné.

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