L'actualité de la crise: le temps des expédients va venir, par François Leclerc

Billet invité.

LE TEMPS DES EXPÉDIENTS VA VENIR

Le monde financier n’est plus ce qu’il était. Il fait preuve désormais d’un alarmisme permanent, après s’être si longtemps réfugié derrière une impassibilité de façade. Voire une morgue sans égal dont la justification fait plus que jamais défaut. Un comble pour des financiers.

Un jour, c’est l’échéance du remboursement à la BCE de 442 milliards d’euros par les banques de la zone euro qui est fébrilement attendue, son dénouement n’apportant aucun soulagement sur le marché interbancaire qui continue depuis à se tendre.

Immédiatement après, ce sont les nouvelles du marché obligataire, où se présente l’Espagne dont la notation risque d’être dégradée par Moody’s, qui sont redoutées. Ainsi que l’annonce, sans attendre, du retour de la Grèce sur ce même marché plus tard dans le mois.

En toile de fond, les mauvais indices qui se multiplient aux Etats-Unis lui font surtout beaucoup douter de la reprise américaine, et craindre une prochaine récession qui, additionnée à celle qui est attendue en Europe, ne pardonnerait pas. Même en Chine, des indices font état d’une baisse de la production manufacturière.

Cela n’en finit plus.

Les Bourses subissent à répétition le contre-coup de cette angoisse qui se porte tour à tour sur tous les sujets qu’égrène l’actualité. Tout n’est désormais que mauvaises nouvelles, les moins mauvaises – hier montées en épingle – ne sont même plus retenues. La sacro-sainte confiance vient à manquer, non seulement dans les autres, mais aussi en soi-même, ce qui est encore plus grave. « Nous étions au bord de l’abîme et allons faire un grand pas en avant » aurait déclaré un jour un chef d’Etat ; cette envolée restée célèbre semble reprise par le choeur des lamentations des analystes financiers.

Dans la presse de référence, de distingués économistes américains rivalisent d’arguments afin de prédire ce qui attend leur économie : une double dip recession en forme de « W » pour les uns, très redoutée, ou bien un simple « L » pour les autres, qui ne présage rien de bon. Plus personne ne se hasarde, sauf depuis les tribunes et devant les micros, à promettre la relance. Tous s’accordent pour reconnaître que le chômage ne baissera pas. D’exécrables chiffres à ce propos sont au contraire attendus pour demain, alors que les indices du marché immobilier, résidentiel ou commercial, sont toujours aussi détestables. Sans que soit trouvé autre chose pour y faire face que des solutions d’attente onéreuses qui sont autant de palliatifs.

C’est dans ce sombre contexte que commencent à fleurir des rumeurs persistantes à propos d’un tournant que pourrait prendre la Fed. Un analyste de Royal Bank of Scotland vient ainsi de prévenir ses clients que celle-ci pourrait prochainement à nouveau s’engager dans une politique de création monétaire de grande envergure, avec pour objectif de faire face à la déflation qui menacerait les Etats-Unis. En achetant massivement de la dette américaine, afin de contenir le taux des obligations à 10 ans au-dessous de 2%. Avec comme seule limite, pour la taille de son bilan qui serait doublé pour l’occasion, la bagatelle de 5.000 milliards de dollars…

Dennis Lockhart (Atlanta), l’un des gouverneurs de la Fed, vient publiquement de reconnaître « qu’il est approprié de penser à ce que nous ferions dans un scénario déflationniste. A ce stade, il n’y a pas à ma connaissance de plan spécifique de prévu, mais une discussion sur cette question sera selon toute probabilité à l’ordre du jour ». Dans le langage des banquiers centraux, cela vaut quasiment accréditation de l’hypothèse précédente !

Avec un taux quasiment à zéro – dont il est annoncé qu’il va rester ainsi pendant une longue période – il ne reste en effet à la Fed pas de marge de manoeuvre pour stimuler l’économie, si ce n’est s’engager à nouveau dans une intervention massive sur le marché obligataire.

Traduisant les inquiétudes des investisseurs quant à la reprise mondiale, ce dernier marché connaît actuellement des sommets aux Etats-Unis, faisant baisser les taux des bons à 2 ans et 10 ans à des niveaux historiques. Un paradoxe, s’agissant d’une économie au chevet de laquelle les experts se pressent ; il est interprété comme la crainte caractérisée de la déflation.

Toutes choses étant égales par ailleurs, les bons du Trésor US sont encore considérés comme le meilleur refuge possible, c’est dire où les investisseurs en sont. Ce ne sont ni les nouvelles provenant d’Europe, ni même celles qui filtrent de Chine, qui peuvent en effet rassurer les marchés, suite à des sommets canadiens qui n’ont pas abouti à la définition d’une stratégie commune crédible.

Les investisseurs se replient donc où ils peuvent et l’on enregistre, ici ou là, des signes qui montrent que des expédients globaux sont recherchés, puisqu’aucune des recettes classiques ne fonctionne. La relance de la création monétaire, hier honnie, en est un dans ce contexte où le retour de l’inflation est tout sauf probable. Tout du moins aux Etats-Unis. Celle de restructurations ordonnées de la dette publique en serait un autre, en Europe.

Nous n’en sommes évidemment pas là. Il est en tout cas désormais enregistré et reconnu dans les couloirs que les grands réajustements monétaires, présentés hier comme solution miracle, vont être lents, limités et de peu d’effets.

Des points de vue et des études d’universitaires et de chercheurs commencent à être publiés sur le thème de la restructuration de la dette publique. La nécessité de disposer d’un mécanisme qui fait cruellement défaut dans l’architecture actuelle du système financier international est revendiquée. Car il est anticipé que beaucoup de pays, tôt ou tard, devront rééchelonner ou restructurer leur dette, à moins même qu’ils ne fassent défaut.

Or une telle situation est devenue de plus en plus complexe et lourde à gérer, en raison du nombre et de la variété des créanciers, qui n’ont pas les mêmes intérêts à faire valoir et défendre. Les délais qui seraient nécessaires pour mettre au point une hypothétique restructuration de l’ampleur de celles qui pourraient intervenir risqueraient d’être insupportables et le malade tué avant d’être guéri.

Des réflexions sont donc à nouveau engagées, alors que le souvenir des travaux et propositions effectués en 2002 au sein du FMI par Anne O. Krueger – que les Américains avaient vite enterrés – revient à la surface. La constitution d’un Tribunal international spécial était à l’époque proposée, le reste des mesures s’inspirant largement de la loi des faillites américaine (Chapter 11), qui permet à une entreprise de poursuivre son activité sous sa protection tant que la restructuration de sa dette n’est pas achevée. Le sujet a même été proposé, en pure perte jusqu’à maintenant, à la réflexion du G20.

Hélas, cette réflexion se heurte à une douloureuse interrogation. Le système financier pourrait-il supporter une décote significative de la dette publique ? Ne risquerait-on pas de retomber sur le problème précédent et d’avoir à le secourir sur fonds publics ?

Le capitalisme financier semble avoir inventé le mouvement perpétuel… sauf qu’il n’existe pas !

94 réponses sur “L'actualité de la crise: le temps des expédients va venir, par François Leclerc”

  1. Bonsoir,
    Concernant la Chine, en quoi pourrait-elle être différente des autres ? Parce qu’elle s’appelle « La Chine » et qu’elle aurait une aura de mystère que les pays occidentaux n’auraient pas ? Du moment que leur système se base sur le fric, le salaire au mérite…etc en quoi est-elle différente des autres ? En quoi son sort serait-il plus enviable que les autres ? Les grèves qui s’y multiplient sont comme un pied de nez au communisme de façade qu’affiche ce gouvernement.
    Concernant le système financier en général, je constate que les taux interbancaires sont repartis à la hausse… crédit plus cher, dans la situation actuelle serait-ce la fin des haricots ?

    1. l’histoire de la chine est une constante opposition entre l’état central et les provinces. amha comme aux usa le risque d’implosion est réel, le maintien de l’ordre fera le reste.

      le mythe du péril jaune économique pour le monde financier c’est un peu le mythe de l’impact humain sur le réchauffement climatique des écolo, le grand satan quoi. chacun son grand satan.

    2. Oui, et qui sais combien de temps durera l’Empire Chinois.
      Ne risque t’il pas une implosion, comme l’Urss, suivi d’un morcellement en de multiples petits pays indépendants?

    3. parce que la chine est une dictature politique qui peut reprendre le controle des marchés.

      a l’inverse, les pays dits « occidentaux » sont des démocraties sous le joug de la dictature des marchés.

    4. Selon la Commission de Réglementation Bancaire Chinoise (CBRC), le bénéfice net des banques chinoises est de 668Mds de yuans (79,49Mds€) enregistrant une augmentation des dépôts bancaires de 27,7% en 2008-2009 et des crédits de 33%. En dépit de réelles zones d’ombres telles que des créances douteuses évaluées à 50,6Mds€ (sachant que 1552Mds€ de crédit en 2009 n’ont pas été encore pris en compte !), des crédits incertains faits aux gouvernements locaux et un environnement international instable, la montée en puissance de la Chine reste indéniable.

    5. vrai, mais l’Histore a montré que dès qu’un Empire devient trop grand, il finit par s’effondrer. A cause de la lourdeur de son administration, de son extrême lenteur à réagir à certaines situations.
      Ainsi l’Empire de Perse, de Rome, plus récemment l’Urss.
      Enfin, ça peut se produire dans quelques années, comme dans des dizaines d’années.

  2. « Or une telle situation est devenue de plus en plus complexe et lourde à gérer, en raison du nombre et de la variété des créanciers, qui n’ont pas les mêmes intérêts à faire valoir et défendre. Les délais qui seraient nécessaires pour mettre au point une hypothétique restructuration de l’ampleur de celles qui pourraient intervenir risqueraient d’être insupportables et le malade tué avant d’être guéri. »

    Non non. C’est voulu.
    Qu’ils assument, pour une fois.

  3. Et pourtant il va bien falloir y aller de gré ou de force. Je crois que c’est la force qui va s’imposer car il est trop tard pour le gré. Quand on pense qu’il aurait suffit de restructurer les subprimes au départ, que cela aurait coûté tellement moins cher que ce qui attend le monde bien pensant où les créanciers ne viennent jamais au secours des débiteurs. Quand je pense qu’il aurait suffit de plus de partage pour ne pas en arriver là.

    1. C’est quand il faut déployer des efforts gigantesques pour obtenir de médiocres résultats qu’on reconnait que l’usure est là. A l’issue de l’usure survient l’effondrement.

    2. la non réorganisation des sub prime semble indiquer après coup que le système n’était déjà plus contrôlé, si tenté qu’il le fusse.

  4. Restructuration ou dénonciation de la dette vis à vis des banksters: nous voici enfin dans les fins mots et mots de la fin.
    Mais il faudra, comme pour les autres bonnes idées pour remettre le monde à l’envers, affronter et mettre de côté les gouvernants et leurs larbins, payés justement pour défendre les capitalistes, classe obsolete de ceux qui « s’enrichissent en dormant ».
    En attendant, l’expérience de l’Equateur, qui après audit a dénoncé il y a déjà un an la majorité de sa dette:
    http://www.cadtm.org/Un-premier-resultat-de-l-audit-de

    1. @Charles A.
      C’est vraiment la seule partie de ce monde qui bouge dans le bon sens, et de plus, maintenant, les USA sont trop occupé avec le moyen orient pour y mettre un peu d’ordre. A suivre dans les 2 sens du mot (regarder comment ça évolue et imiter).

  5. coucou, me revoilà!
    j’étais occupé à travailler sur mon manuscrit qui sera publié prochainement!
    Je lis les billets de françois leclerc, et je constate que les plus sombres prédictions ne peuvent que se réaliser!
    La déflation à venir est une quasi-certitude, le japon la connaît depuis vingt ans!
    les nouvelles injections massives de liquidités viendront, simplement pour éviter un effondrement brutal!
    En attendant, aucune chance pour un rééquilibrage tant que les investisseurs peuvent toujours et encore se replier dans l’attente liquide!
    la perplexité des spécialistes est à son comble tent que l’on ne s’interroge pas sur le fonctionnement même de la monnaie thésaurisable dans des volumes dépassant largement les 90% des liquidités émises!
    Le ralentissement chinois, je le prédis depuis plus d’un an déjà, car leur production industrielle en croissance ne correspond tout simplement plus à ce que les consommateurs peuvent acheter;
    Les bulles de crédit chinoises sont tout aussi folles, sinon davantage, qu’ailleurs.
    la rigueur allemande? on ne peut que rigoler de cela, car, avant longtemps, dans moins d’un an, la BCE ouvrira à nouveau les vannes de la « monétisation », quoi qu’en puisse dire axel weber!
    Il suffirait, pourtant, que les banques centrales cessent d’émettre des signes monétaires thésaurisables pour que le problème soit résolu instantanément!

    1. C’est un fait certain seulement il vaudrait dans le même temps reclasser ceux qui en vivent de cette thésaurisation et ça fait pas mal de monde. Ensuite il faudrait empêcher aussi une autre forme de thésaurisation qui pourrait se manifester dans des biens réels cette fois.
      Je comprends vos idées sur la monnaie fondante mais il me semble que pour les mettre en pratique, il n’y a pas que cela à changer, il y a aussi notre société toute entière en même temps.
      La tâche est immense.

    2.  » Les bulles de crédit chinoises sont tout aussi folles, sinon davantage, qu’ailleurs. »

      Pourvu que vous ayez tort,

    3. @ liervol et J.F.,

      Oui, la tâche est immense, attelons nous y dès à présent, et sans perdre de temps. Tout (c’est-à-dire toutes les institutions humaines) est à faire et à repenser, ce qui est très intéressant et motivant.

      Cordialement

    4. Je ne pense pas qu’il ait tord sur « les bubulles » en Asie, elles sont à la mesure du gigantisme du pays.
      On va l’avoir notre krakatoa financier.

    5. « Il suffirait, pourtant, que les banques centrales cessent d’émettre des signes monétaires thésaurisables pour que le problème soit résolu instantanément! »

      Je comprend pas cette phrase…
      merci d’avance
      Bien cordialement

    6. @Johannes Finckh
      « coucou, me revoilà! j’étais occupé à travailler sur mon manuscrit qui sera publié prochainement! »

      est ce indiscret de vous demander le théme de votre manuscrit ?

  6. Cet échange dettes publiques/dettes privées est le signe d’une singularité dialectique du capitalisme financier, qui n’arrive plus ni à se sursumer, ni à exporter ses contradictions dans un territoire vierge.

    Nous pourrions le sauver en développant un nouveau stade de l’ Idée/fiction où nous sommes plongés. Encore moins de transparence, moins de contrôle. Il faudrait encore parvenir à rendre valorisable des créances qui ont fait défaut. Puisque c’est absurde pour le sens commun, tâchons de mettre au point un empilement de nouveaux concepts et des myriades de nouveaux experts pour les scander et les faire accepter. Une sortie par le « haut » serait alors possible.

    Une première piste serait de revenir sur le caractère immuable et inaltérable de la propriété privée. Quand Paul Jorion développe dans son billet précédent qu’un tiers du parc immobilier américain appartient encore aux ménages, c’est un tiers de trop, qui manque aux banques et à notre fiction. La propriété privée devrait être réservée au secteur financier.

    Autorisons les paris sur les prix dans le passé.

    Ajoutons aux banques le droit de valider ou bloquer les choix professionnels de ses débiteurs afin de minimiser les risques de défaut. Ce que les banques imposent aux états, il n’y aucune raisons qu’elles ne le puissent aussi l’imposer aux particuliers.

    D’autres idées sont certainement à explorer, la relecture de Jonathan Swift m’est, à cet égard, très utile.

    1. Whaouuuuuuuuuuu !!!! la bonne idée de roman de science fiction que vous tenez là, j’ai encore le cerveau dans les brumes du matin mais je reviendrais rajouter des idées, si d’autres veulent bien s’y joindre avec un peu de créativité la liste en main, on peut sans nulle doute en faire une courte nouvelle à publier ici.

      « Je rêve d’un confesseur idéal, à qui tout dire, tout avouer, je rêve d’un saint blasé. »
      De l’inconvénient d’être né (1973)
      Cioran

    2. Le problème , c’est que les banques ont déja validé les sub-primes , les CDS, le flash-trading, la liste des faillites de la FDIC, le Zimbabwé, l’Islande, les retraites des employés d’Enron, les taux d’emprunt des PIGS, la fuite des impots des gros contribuables, les spéculations sur les variations de prix………etc .Le seul qualificatif que je leur reconnais est celui de  » développement spéculatif durable « .

    3. Déjà, il y a le « life settlement », cédez votre assurance vie à un autre qui en aura les bénéfices plus vous mourrez tôt, ça cela n’existe pas ici en Europe.

    4. Effectivement, voilà un moment que me trotte dans la tête l’idée de pondre une série de nouvelles grotesques, sur le monde financier.
      Mais je me heurte à plusieurs obstacles:
      1/j’en reste à des considérations trop ésotériques pour toucher quelqu’un qui ignore ce monde-là.
      et surtout
      2/la réalité commence à dépasser la fiction, le sujet se développe tout seul et le matériel grotesque qu’elle nous apporte quotidiennement se suffit désormais à lui-même, en effet 🙂

    5. @ Charles F

      Je voudrais néanmoins vous encourager : la démonstration par l’absurde est une grande figure du raisonnement  ! Il suffirait de prendre des exemples dans l’expérience la plus communément partagée, comme vous l’avez fait.

      A quand, dans les mégapoles émergentes horriblement polluées par la multitude des voitures low cost des nouvelles classes moyennes qui les règlent péniblement à tempérament, les distributeurs de doses d’air vivifiant des montagnes payées comptant par les vrais riches ?

    1. @ stefgrece,

      « Nos élites!! il faudrait leurs trouver un autre nom……nos maitres , peut être? »
      =>
      « Zélites » convient bien : élites propres à défendre les intérêts particuliers de la finance et du grand capital.

    1. Si on peut aider : je vous donne un exemple : la rigueur
      Et bien jouons là à fond la rigueur, vous allez voir comme celle ci va se retourner contre eux.
      Arrêtons de consommer, d’investir ect … et je ne vous donne pas un an pour que tout s’écroule.
      Le capitalisme c’est comme le vélo, vous cessez de pédaler vous tombez.

  7. Le système financier se remettra très bien de la réduction de la dette publique.

    N’oublions pas qu’il a déjà fait faillite. Il n’y a d’ores et déjà plus vraiment de système financier à sauver.

    Et puis ils ont tellement l’habitude de faire de l’argent avec rien, qu’ils ne tarderont pas à se refaire une santé.

    L’essentiel dans cette période chahutée est de savoir entretenir ses amis en toute discrétion.

  8. Il y a déjà un an l’expert indépendant des Nations Unies sur la dette encourageait tous les pays à mener un audit sur la dette externe.
    http://www.cadtm.org/Entretien-avec-l-Expert

    Si vous passez par là:
    « A qui profite la dette ? » , Grande-Synthe (59), le 11 juillet à 19h
    débat et rencontre avec Eric Toussaint, Président du CADTM, Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde

    1. J’ai bien peur qu’un jour ou l’autre l’humanité traverse une plus grave crise que celle de 1929 ou de mémoire d’homme, peut-être bien même que nous en sommes plus très loin à travers tant d’autres indices supplémentaires, ce n’est pas parce que j’adore beaucoup précher le catastrophisme mais juste comme une éventualité possible dans l’histoire de l’homme, surtout lorsque l’humanité traverse parfois de trops longues périodes de prospérité et de réussite caractérisé de plus.

      Et même si nous ne savons pas encore ou nous irons et à quoi ressemblera l’humanité à venir, le mieux serait quand même je pense de mieux préparer les gens à cette éventualité, je crois même que la majorité des êtres de ce monde n’est pas du préparé à cela bien malheureusement.

      C’est peut-être aussi en cela que les gens du système se sont beaucoup fourvoyés au fil du temps.

  9. J’ai entendu ce matin les commentaires sur la rigueur au Royaume unis, ils sont fous ces bretons dirait Obélix, Marguerite ne leur a pas suffit voilà qu’ils remettent ça, il parait qu’au bout du compte après les destructions d’emplois viendront dans 3 à 5 ans les créations d’emplois : ma question est dans quel secteur tombé du ciel entre temps ???
    A moins que bien entendu en 5 ans, ils ne viennent concurrencer l’allemagne sur ses terres,
    parce que c’est bien joli ces moins de déficits mais ceux là étaient aussi une énorme source de chiffre d’affaire pour la finance et les assurances mondiales.
    On peut imaginer qu’ils vont construire des usines vides le temps que remettre en place les protectionnismes à l’encontre du modèle totalement adulé jusqu’à présent…

    1. Thatcher a été élue en 1979 avec 44% des voix (son meilleur score) – et 75% de participation.
      Cameron est au pouvoir avec 36% des voix (65% de participation) et gouverne avec les libéraux-démocrates (22% des voix) qui avalisent tout en échange d’un référendum sur le système électoral.
      Autrement dit, il n’y a jamais eu d’adhésion majoritaire aux idées Tories au Royaume-Uni.
      Ce qu’il faut bien voir, en revanche, c’est la manière dont les dirigeants du Labour se sont convertis totalement au néolibéralisme: les mesures que prend le nouveau gouvernement (faire payer les pots cassés de la crise financière aux pauvres et classes moyennes), le Labour les aurait prises tôt ou tard s’il était resté au pouvoir – en dépit de sa rhétorique travailliste.
      Le néolibéralisme n’est pas une idéologie de droite: c’est un ordre social imposé par les élites sur le reste de la société.

    2. J’ai même entendu sur les ondes que l’Angleterre allait davantage profité de la crise afin de pouvoir mieux diffuser les « saines » valeurs libérales au reste du monde.

      Enfin chacun fait ce qu’il peut à l’antenne afin de pouvoir mieux rassurer les marchés et les agences de notation en premier, la grande course à l’échalote.

    3. Les services financiers sont le principal produit d’appel du Royaume-Uni. Autrement dit, ils vont tout faire pour protéger ce secteur, en le régulant a minima – dans l’espoir que les autres régulent pour récupérer les fonds en mal d’investissement. Par exemple, quand le gouvernement allemand interdit en Allemagne les ventes à découvert à nu, les banques allemandes continuent à le faire à Londres…
      On parle beaucoup du couple franco-allemand, mais pas assez du ménage à trois Allemagne-France-Royaume-Uni: l’Angleterre, c’est l’amant dans le placard. C’est à la fois un bouc émissaire bien pratique pour les gouvernements continentaux (sur le mode: « On voudrait aller plus loin sur l’Europe sociale mais les Anglais sont contre, snif »…), et un partenaire très apprécié car il verrouille le système et autorise à faire chez lui ce qu’on n’ose plus faire chez soi.

    4. et en France, que vient de decider notre gouvernement dans le cadre de la reforme des retraites , indispensable pour satisfaire les agences de notation ?
      Des economies massives sur le train de vie de l’état et la chasse aux 74 milliards de niches fiscales.
      on est pressé de voir ça !

      1er resultat :
      – suppression de 100 000 fonctionnaires = 3 milliards d’economie sur le train de vie de l’etat
      – niche fiscale maintenue-TVA à 5,5 des restaurateurs = 3 milliards de perte séche pour le budget

      bilan des courses : operation nulle.
      pour 100 000 emplois detruits dans le service public , on a fait un cadeau clienteliste a un lobby qui n’a cree que 5000 emplois sur les 40 000 promis. soit la somme astronomique de 600 000 euros par emploi crée.

      c’est ça l’ideologie !

    5. Je ne défends pas les restaurateurs, je défends la mathématique :

      3 milliards d’économie de fonctionnaires ok mais face à seulement 1.2 milliards de recettes en moins car 50 000 emplois c’est 50 000 x 3000 (charges comprises qui ne sont pas à la charge de l’état)
      c’est à dire 150 000 000 x 12 = 1.8 milliards + la consommation de ces gens qui ont un emploi à rajouter.

      Donc il y a bien un gain pour les charges de l’Etat.
      Le gain se trouve dans les 50 000 qui ne sont pas au chômage et qui cotisent,

      sinon vous devriez compter 3 milliards pour les fonctionnaires à la charge de l’état, plus
      50000 au chômage à la charge de la collectivité soit au minimum : 1.000.000.000 d’euros
      car en plus ils ne consommeraient rien

      Donc il n’y a pas de vérité absolue tout dépend d’où on observe la scène.

    6. @liervol dit :
      2 juillet 2010 à 14:22
      Je ne défends pas les restaurateurs, je défends la mathématique :

      manisfestement, nous n’avons pas appris les memes mathematiques

    7. « manisfestement, nous n’avons pas appris les memes mathematiques »
      Excellent, Clémence.

      Mais vous aurez toujours un brave qui osera vous dire : « j’ai sauvé des emplois! »

      Faites une recherche sur : AGCS. Vous saurez à qui profite le crime.

    8. http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/07/01/deux-ans-d-exclusion-preconises-pour-l-auteure-d-un-roman-critique-sur-l-administration_1381826_3224.html

      C’est aussi ça la fonction publique, ne me dites pas qu’ils sont débordés

      Je veux bien défendre l’état providence mais pas ses salariés en général, des exceptions il y en a mais il y a aussi tout le reste.

      J’ai demandé l’an dernier un renseignement aux impôts pour un remboursement, après avoir vu x interlocuteurs sur place, c’était impossible
      Il a fallu une lettre recommandée pour avoir gain de cause et le dit remboursement.
      Ne me dites pas qu’ils ne s’en foutent pas !!! Il est où le service qu’on est en droit d’attendre.

      Idem pour les profs en général, il est vrai que je suis contre d’en supprimer, mais j’aimerais aussi plus de volonté et de pédagogie de leur part, on est loin du compte.
      Les bons professeurs se comptent dans un lycée sur les doigts des deux mains.

    9. @clemence Daerdenne, liervol
      TVA resto, halte au feu.
      Depuis le temps qu’on dénonce cette mesure électorale et déjà promise par J. Chirac pour les mêmes raisons.
      Le bon sens cornebleu, manger au resto c’est pas un produit de première nécessité, avoir les restaurateurs avec soi oui, car ils sont en contact avec beaucoup d’électeurs (ça fait tache d’huile comme d’autres). C’est pour ça que c’est une mesure « légitime sur le fond » dixit C. Lagarde.
      Les chiffres commentés sont publiés dans le Monde du 1er juillet et font l’objet de l’édito.
      « Dans la restauration, une TVA réduite indigeste »
      http://lemonde.fr/idees/article/2010/06/30/dans-la-restauration-une-tva-reduite-indigeste_1381031_3232.html
      Coût : 2,35 MA baisse des prix 1,3% et pas 3% comme attendu, 1/3 des restaurateurs n’ont pas réduits leurs prix, emplois créés supplémentaires : 6.000 (21.000 – 15.000 comme toutes les autres années). Arithmétique élémentaire, vous pouvez calculer le coût à l’emploi maintenant !
      Le jeune François Baroin était bien naïf de vouloir sortir son gros rabot, il a été rappelé à l’ordre, édito :
      http://lemonde.fr/idees/article/2010/06/30/les-restaurateurs-dispenses-de-regime-minceur_1380959_3232.html

      Dans une de mes fermes auberges préférées, rustique mais néanmoins très réglo, les prix de tous les produits de la carte ont été rabotés, sans exception.
      Et comme j’aime le dire en plaisantant à peine, on réduit la TVA en France et chez nos voisins de la Forêt Noire les prix baissent !

      Mais ce n’est plus le moment de rire, surtout après les témoignages entendus hier matin à une des dernières matinales du regretté Nicolas Demorand, sur F Inter au sujet des hôpitaux :
      http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/septdix/index.php?id=93258
      Dire et ne pas faire, faire et ne rien dire.
      Et c’est noir bonnet, bonnet noir et d’âne pour l’enseignement aussi

    10. TVA resto suite.
      Dans l’édito du Monde :
      « Tant pis si les chiffres sont cruels : la suppression annoncée de 100.000 postes de fonctionnaires d’ici à 2013 fera économiser 3 Ma d’euros à l’Etat soit le coût ANNUEL du cadeau fait aux restaurateurs »
      Rendez-vous pour le débat des présidentielles en 2012 propose le tout nouveau promu F. Baroin qui a été taclé par C Lagarde alors qu’il disait « très, très grosse niche fiscale », tout est relatif en ce bas monde.
      Ah les chiffres, ça cause mieux que certains mots pour règler nos maux.

  10. Le monde n’est plus ce qu’il était.

    La « démocratie », c’est à dire la « liberté dictatoriale du marché », était parfaite mais fragile.
    Aujourd’hui, elle est toujours parfaite mais très malade.
    Le catastrophisme est la nouvelle idéologie qui nous affirme que tout va de plus en plus mal et que ça s’accélère.
    Il devient donc de plus en plus urgent de prendre des mesures pour corriger tous ces excès et guérir le malade (la saignée est un mode de traitement)
    Pourtant l’histoire nous apprend qu’il y a des maladies dont on ne guérit pas.

    Pendant des décennies le capitalisme a dansé, et fait danser à tous, un tango infernal sous le forme du couple croissance/dette.
    Beaucoup croyaient, ou voulaient faire croire, que le meneur était la croissance.
    Tous découvrent aujourd’hui, horrifiés, que le meneur était la dette.

    1. Ce couple dette croissance etait de toute facon une illusion : il faut parler de pillage des ressources. Ce n’est que parce qu’elles etaient abondantes et faciles a exploiter ces resources
      que la minorite occidentale riche expansioniste et sans scrupules s’est mise a croire au PereNoel et a la crossance infinie , depuis on a enrobe cela dans une vision acidulee illusoire : l’economie de l’intelligence et des services… (ah oui et vous faites comment sans les petites mains asiatiques et toute l’energie consacree au monde virtuel?)
      Sans agriculture, eau et energie notre monde n’est que chateau de sable. Or maintenant que ces ressources ne suffisent plus a tous en meme temps les problemes surgissent et le systeme ne fonctionne plus. Les premiers craquement apparaissent mais chacun ert le system tout entier resistent … au lieu de se mobiliser a la transformation de nos societes.
      Cela est su depuis les annees 70 avec les debats des mouvements ecologistes et le rapport du MIT pour le club de rome, mais comme d’habitude tant que le ciel ne nous est pas tombe sur la tete on ne prend pas les mesures qui s’imposent…
      Il nous faut un changement radical de gouvernance et d’orientation de la societe, un veritable effort de guerre est necessaire (tel que l’a decrit le rapport stern pour le changement climatique de 2005)

      Le rapport du club de Rome http://www.manicore.com/documentation/club_rome.html
      Le syndrome de l’Ile de Paques http://www.peakoilandhumanity.com/FR_table_des_matieres.htm
      XXIe siecle l’ere du declin des ressources (livre de R.Heinberg) http://www.youtube.com/watch?v=ybRz91eimTg

    2. Pourquoi le communisme n’a jamais existé réellement ? Parce qu’il partait du concept erroné
      rousseau-iste que l’homme est naturellement bon, généreux et partageux. Comme ce n’était pas le cas, toutes les expériences communistes ont sombré dans la dictature. Pour être complet il faut dire aussi que ces pays étaient cernés par un monde capitaliste, qui n’avait en tête qu’une idée leur faire la peau.
      Maintenant que le péril rouge est écarté, pourquoi le libéralisme est-il en train de nous amener dans le mur ? parce qu’il part des concepts erronés que l’homme est naturellement responsable et conscient de la portée globale de ses actes, et de l’idée que la somme des égoïsmes individuels doit globalement conduire à un état optimal de la répartition de la richesse dans la société. Mais aussi parcequ’ il ignore le fait que les ressources physiques, sur l’exploitation desquelles est basée notre richesse, sont limitées. Il faut reconnaître que sur ce dernier point, les régimes collectivistes qui pratiquaient le productivisme d ‘Etat ne s’embarrassaient pas, non plu,s des conséquences que leur politique pouvait avoir sur l’environnement.
      C’est pour cela que la seule issue pacifique à la Crise est basée sur une coopération internationale renforcée, sur la reconnaissance que seule une économie mixte, combinant des secteurs privés et publics complémentaires est viable. Seule une économie régulée dans le sens de l’intérêt général est acceptable, cette régulation devant prendre en compte le fait que les ressources sur lesquelles nous construisons notre richesse sont limitées, et que l’on ne peut impunément faire n’importe quoi, du moment que c’est scientifiquement et techniquement possible, et que certains peuvent en tirer profit. Le grand défi de ce siècle est la mise en place d’une telle régulation à l’échelle mondiale, de la façon la moins violente possible. Et en finir avec des idéologies qui nient le réel !

    1. Pour moi la solution serait de changer sans tarder le même vocabulaire du monde des affaires.

    2. Juste une question : qui possède les moyens de production dans votre schéma de restructuration équitable ? des propriétaires ou la collectivité ? et si c’est la collectivité, sous quelle forme ?

      marlowe@orange.fr

    3. @marlowe

      sous la forme d’une caste administrative… mais aux valeurs capitalistes, le privilège des vainqueurs!

      la symbiose ultime, le dépassement des oppositions dans la Réalité de l’exercice du Pouvoir, on est fidèle à l’empire ou l’on est contre et l’on survie avant de disparaitre (g.w bush).

      ça dépasse le cadre de l’économie et des moyens de la production, il n’est même plus nécessaire de conquérir le globe, le rayonnement culturel devrait faire le reste.

      ensuite, c’est du jérémie si je puis dire, ou de l’écologisme: toute évolution devrait se faire par l’empire et/ou contre lui ce qui revient au même, la naissance d’une conscience mondialisée au-delà des ambivalences anciennes, un nouveau paradigme mondial.

  11. Lundi 10 mai 2010, les Etats européens et le FMI annonçaient qu’ils mettaient 750 milliards d’euros sur la table.

    750 milliards d’euros !

    Selon eux, c’était pour stabiliser l’euro, rassurer les marchés internationaux, et donc pour faire baisser les taux d’intérêt que doivent payer les Etats d’Europe du sud et l’Irlande.

    Cette annonce tonitruante a aussitôt fonctionné : lundi 10 mai 2010, les taux d’intérêt des Etats d’Europe du sud et de l’Irlande se sont effondrés.

    Mais ensuite ?

    Ensuite, les investisseurs internationaux ont compris que ces 750 milliards d’euros n’existaient pas. Ce plan complètement pipeau consistait en ceci : les Etats européens, déjà surendettés, devraient s’endetter encore plus pour pouvoir aider d’autres Etats européens en faillite.

    Conséquence : depuis le 12 mai 2010, les taux d’intérêt sont repartis à la hausse. Les taux d’intérêt deviennent exorbitants.

    Dernier exemple en date : l’Espagne.

    – Emprunt à 30 ans :

    Jeudi 18 mars 2010 : l’Espagne a lancé un emprunt à 30 ans. Elle a dû payer un taux d’intérêt de 4,768 %. Trois mois plus tard, jeudi 17 juin 2010, l’Espagne a de nouveau lancé un emprunt à 30 ans. Elle a dû payer un taux d’intérêt de … 5,937 % !

    – Emprunt à 10 ans :

    En mars 2010, l’Espagne devait payer un taux d’intérêt de 3,8 %. Jeudi 17 juin 2010, l’Espagne a dû payer un taux d’intérêt de … 4,911 % !

    – Emprunt à 5 ans :

    En mars 2010, l’Espagne devait payer un taux d’intérêt de 2,62 %. Trois mois plus tard, le jeudi 1er juillet 2010, l’Espagne a dû payer un taux d’intérêt de … 3,657 % !

    – Emprunt à 3 ans :

    Mardi 13 avril 2010 : l’Espagne a lancé un emprunt à 3 ans. Elle a dû payer un taux d’intérêt de 2,04 %. Deux mois plus tard, jeudi 10 juin 2010, l’Espagne a de nouveau lancé un emprunt à 3 ans. Elle a dû payer un taux d’intérêt de … 3,39 % !

    Plus les jours passent, plus l’Espagne se surendette.

    La situation de l’Espagne est intenable.

    L’Espagne fonce vers le défaut de paiement.

    1.  » Plus les jours passent, plus l’Espagne se surendette. La situation de l’Espagne est intenable. L’Espagne fonce vers le défaut de paiement. »

      On ne peut pas toujours fermer les yeux sur certaines pratiques,

      Avoir le coeur fermer, tout ce qui frappe de plus en plus l’humanité finira tôt ou tard par me surprendre et me toucher brutalement moi et les miens dans mon pays.

  12. Bonjour,

    « Ainsi que l’annonce, sans attendre, du retour de la Grèce sur ce même marché plus tard dans le mois. »
    Je ne comprends pas, je pensais que la Grèce n’avait pas a emprunter aux marches, mais plutôt aux pays membre de l’EU et au FMI ?

  13.  » Le monde financier n’est plus ce qu’il était. »

    Il est vrai que depuis la grande crise le monde financier a beaucoup évolué dans les comportements, la preuve les choses vont plus beaucoup plus vite dans notre temps.

     » Voire une morgue sans égal dont la justification fait plus que jamais défaut. Un comble pour des financiers. »

    Quelle civilisation était comparable à la notre, ne sommes-nous pas devenus au fil du temps les seuls maîtres du monde, qui donc sont au-dessus de nous et de nos richesses ? Les choses que désirent notre Ame resteront donc toujours à nos cotés; et toutes les choses délicates et magnifiques nous suivront même jusqu’au bout. Comme à la grande époque des Pharaons.

     » les nouvelles du marché obligataire, où se présente l’Espagne dont la notation risque d’être dégradée par Moody’s, qui sont redoutées. Ainsi que l’annonce, sans attendre, du retour de la Grèce sur ce même marché plus tard dans le mois.  »

    Dans une guerre il faut toujours mieux prendre les devants comme pour l’agenda du monde, avoir mieux par exemple la main sur le révolver comme autrefois avec la belle époque du Farwest et du génocide indien c’est forcément toujours celui qui dégaine le plus vite qui à raison en premier.

     » En toile de fond, les mauvais indices qui se multiplient aux Etats-Unis lui font surtout beaucoup douter de la reprise américaine, et craindre une prochaine récession qui, additionnée à celle qui est attendue en Europe, ne pardonnerait pas. »

    C’est parce que nous n’allons pas encore assez  » intégralement  » dans ces valeurs.

     » Même en Chine, des indices font état d’une baisse de la production manufacturière.  »

    Cela ne m’étonne pas et encore tout n’est pas dit officiellement.

     » Les Bourses subissent à répétition le contre-coup de cette angoisse qui se porte tour à tour sur tous les sujets qu’égrène l’actualité.  »

    Personnellement je pense que cette grande marée noire ne suit plus guère le bon fil de l’histoire,
    vite dépéchons-nous de trouver de meilleurs scénaristes et acteurs de la politique pour sauver le monde.

     » Tout n’est désormais que mauvaises nouvelles, les moins mauvaises – hier montées en épingle – ne sont même plus retenues.  »

    Ils pleureront et seront davantage dans le deuil, et se diront même de plus en plus : Mais Pourquoi ? Pourquoi le mauvais sort s’acharne de plus en plus sur notre folle civilisation ?

     » La sacro-sainte confiance vient à manquer, non seulement dans les autres, mais aussi en soi-même, ce qui est encore plus grave.  »

    Est-il vraiment bien sage de vouloir continuellement faire reposer le monde sur tout cela ?

     » Plus personne ne se hasarde, sauf depuis les tribunes et devant les micros, à promettre la relance.  »

    Sans doute les premières prémices d’autre chose, consistant toujours à promettre la relance à l’image, à quand surtout la prochaine condition de plus pour le monde ?

     » Tous s’accordent pour reconnaître que le chômage ne baissera pas.  »

    Sauf pour les plus attachés à ce système on ne change pas comme ça du jour au lendemain de femme, encore plus si le charme et la séduction sont toujours efficaces, vite d’autres liftings.

     » D’exécrables chiffres à ce propos sont au contraire attendus pour demain, alors que les indices du marché immobilier, résidentiel ou commercial, sont toujours aussi détestables.  »

    Et plus cela baisse et plus je me déleste en premier des choses les plus lourdes à porter, cacher.

     » Sans que soit trouvé autre chose pour y faire face que des solutions d’attente onéreuses qui sont autant de palliatifs.  »

    A mais ça c’est pas mon problème, moi je pense surtout à sauver d’abord mon or et mes intérêts.

     » Les bons du Trésor US sont encore considérés comme le meilleur refuge possible, c’est dire où les investisseurs en sont. »

    Les plus grands renards du globe ont toujours de meilleurs refuges et informations que les autres. On fabrique même de nos jours des téléphones ultra-sophistiqués, voire même carrément impossible au décriptage, n’est pas étonnant alors de voir pareillement un tel monde intouchable à l’antenne.

     » Ce ne sont ni les nouvelles provenant d’Europe, ni même celles qui filtrent de Chine, qui peuvent en effet rassurer les marchés, suite à des sommets canadiens qui n’ont pas abouti à la définition d’une stratégie commune crédible.  »

    En espérant que les filtres de la Chine et de ce régime bien anti-religieux et spirituel toujours tenir le plus longtemps possible pour les dirigeants du monde.

     » Les investisseurs se replient donc où ils peuvent et l’on enregistre, ici ou là, des signes qui montrent que des expédients globaux sont recherchés, puisqu’aucune des recettes classiques ne fonctionne.  »

    Ce n’est que justice bien rendu et encore ils n’ont pas encore tout vus de leurs méfaits.

     » Hélas, cette réflexion se heurte à une douloureuse interrogation. Le système financier pourrait-il supporter une décote significative de la dette publique ? Ne risquerait-on pas de retomber sur le problème précédent et d’avoir à le secourir sur fonds publics ?  »

    Vous êtes décidément beaucoup trop lucide sur la situation mon cher Monsieur,

     » Le capitalisme financier semble avoir inventé le mouvement perpétuel… sauf qu’il n’existe pas !  »

    Pourvu que le prochain système de remplacement mis à la hate et dans la peur n’en finisse pas
    lui aussi par suivre le même chemin de l’erreur.

  14. La commission invite les Etats membres à boycotter Goldman Sachs.

    • jeudi 1er juillet … les premières conclusions de la commission spéciale du Parlement européen sur « la crise financière économique et sociale » … et ses 217 recommandations. Parmi les dispositions les plus polémiques (…) figure la plus courte : « la commission invite les Etats membres à boycotter Goldman Sachs ».

    • Loin de se vouloir une simple provocation, cette disposition invite les députés de l’Union à réfléchir à la partie inégale qui se joue entre les régulateurs et les institutions financières, dont le jeu trouble est à nouveau apparu avec l’éclatement de la crise grecque. Pour Pervenche Berès, Goldman n’est pas seulement « too big to fail » mais avant tout « too big to exist ». La situation de la banque lui permet d’avoir une vision des marchés unique, dont ne disposent même pas les régulateurs censés la surveiller.

    • Ce déséquilibre sous-tend d’ailleurs l’ensemble du rapport qui dénonce les moyens engagés par le lobbying de l’industrie financière : 4 milliards de dollars dépensés pour développer sa stratégie d’influence auprès du Congrès des Etats-Unis au cours des 10 ans qui ont précédé la crise.

  15. Quand j’étais en course de physique il y a quelques années (hélas) de cela, notre professeur nous parlait de l’effet EMT, il s’agit de l’explosion d’une bombe atomique à très haute altitude qui aurait la propriété de détruire toutes les connections sur terre sans détruire la vie.
    Un gros RESET en somme.

  16. Petite précision :

    « Nous étions au bord de l’abîme et allons faire un grand pas en avant » aurait déclaré un jour un chef d’Etat

    Est-ce parce que nous avons une telle confiance dans la capacité de nos hommes politiques à proférer des absurdités que cette citation fut attribuée tour à tour à Boumédiène, à Pompidou, à Sékou-Touré et bien d’autres ?
    En fait, il semble que ce soit simplement une trouvaille de l’humoriste Pierre Daninos (1913-2005), que l’on trouve généralement sous la forme suivante :
    « Nous étions au bord de l’abîme, mais depuis, nous avons fait un grand pas en avant »

  17. Etonnant: la recherche Natexis propose d’accroitre de manière autoritaire les salaires de 20% et de donner la consigne à la BCE de laisser l’euro se déprécier de 20%.Par ailleurs, ils ont du lire P.Jorion et affirment que l’excès d’épargne des entreprises au dela des investissements nécessaires constitue un partage anormal des revenus au détriment des salariés.Quelle découverte !

    1. C’étaient de très bonnes idées il y a quarante ans à condition de décider de la production d’une manière démocratique, au vrai sens du terme c’est à dire suivant le principe indiscutable que la souveraineté appartient à l’ensemble des citoyens.
      Aujourd’hui, c’est beaucoup trop tard.

    2. oui, soit l’empire, soit la guerre civile aux usa, les propositions de natexis vont clairement dans le sens de la deuxième hypothèse. si une guerre civile entre impériaux et fédéralistes devait survenir le monde entier risque de s’en mêler.

  18. la Chine, le nouvel eldorado; comme le Japon, en juin 1998, tous les analystes (journal des Finances en tête) conseillait d’acheter des japonaises, et pendant l’été, « Pschitt », d’un seul coup, le système bancaire japonais n’était pas sain, et le Nikkei à 20000, 9200 aujourd’hui ! (j’avais des warrants sur le Nikkéi….no comment….)

    Donc, quand j’entends les analyses dithyrambiques sur la Chine, je ne sais pas pourquoi, ça me gratouille ou ça me chatouille ????

    Comme on dit: « quand qq chose est trop beau pour être vrai, c’est que c’est trop beau pour être vrai. »

    1. Bon, le ‘C’ ne vous dit rien, mais il vous reste le choix entre le ‘B’, le ‘R’ et le ‘I’… !
      Achetez, nom de Dieu, mais achetez … si vous avez des c…LLES !

    2. @blake,

      va s’y vends :)) j’achéterais aprés :)) pourquoi se précipiter alors qu’il est si facile d’être patient ?

    3. En plus c’est les vacances; croit tu qu’il ont l’inttention de laisser des positions ouvertes pendants les vancances ? 🙂 😉 🙂 😉

  19. Il me semblait bien, après tout ce temps et toutes ces incroyables
    péripéties, qu’en matière d’expédients, nous n’en étions qu’aux hors-d’oeuvres.

    Le fond du miracle bientôt révélé à tous ?

  20. @Charles F
    Vive la doublepensée .Orwell pas mort…
    il a dit: l’essentiel n’est pas de rester en vie, mais de rester humain.

  21. Pour bientôt :

    « Pour favoriser la concurrence entre voyants et mal-voyants la Commission de Bruxelles a décrété que seuls les mal-voyants possédants un certificat médical qui démontre une perte de vision de 80% minimum dans chaque oeil peuvent contribuer aux discussions en ligne qui analysent les faits sociaux, politiques et économiques. »

  22. Symptomatique du débat en cours aux Etats-Unis, P.Krugman, qui s’est fait ‘démonter’en Allemagne
    la semaine dernière, nous donne l’une des clés de sa problématique en citant le nouveau directeur du Congressional Budget office: « Comme Douglas Elmendorf l’a dit récemment:’Il n’y pas de contradiction intrinsèque entre la mise à disposition de stimulus fiscal aujourd’hui, alors que le taux de chomage est haut, et que de nombreuses usines et bureaux sont sous-utlisés aujourd’hui, et imposer la contraction fiscale dans quelques années, quand la production et l’emploi seront proches de leur potentiel.’.. »
    The myths of austerity

  23. concernant bruxelles de toute façon ils jouent leur jobs, donc dans se cas il feront tout pour sauvegarder leur jobs et sauvegarder l’europe. Ca c’est le coté logique du fonctionnaire d’état :).

    Concernant la grande difference entre US et Europe elle consiste au fait qu’aux US ont peut faire faillite en europe ont est responsable des dettes. Il est donc compréhensible que les interet soit divergeant. Les americains pouvant faire faillite s’engagerais a ne pas rembourser leurs dettes tandis qu’en europe faillite ou pas il faut rembourser. Dans le cas des US les banques feront tout pour éviter de pousser les gens aux defaut de paiement alors qu’en europe les restructuration financière et banquaire sont possible les dettes étant si ont puis dire garanti d’être remboursé.

    M’enfin pour améliorer la situation, les états pourraient deja annuler les dettes bilatérales, si les US doivent X a l’europe et que l’europe doit X au US, personne ne doit rien a personne.

    M’nfin il ne faut pas oublier que dans toute crise il y a aussi des opportunité a saisirn des affaires a faires. Les plus faibles devant vendre ou mourir, il y a tout de même de gros interet en jeux et de gros gains a faire. C’est surement pour cela qu’ils laissent faire chacun y trouvant quelques part un interet. M’enfin se ne sont que des interet personnel et non des interet commun, le G8 et G20 en est la preuve.

  24. « Avec comme seule limite, pour la taille de son bilan qui serait doublé pour l’occasion, la bagatelle de 5.000 milliards de dollars… » : et dans 1 an ce sera 500.000 milliards, pourquoi pas ? S’ils pérennisent la solution provisoire qui consiste à boucher les trous en déclarant qu’ils sont bouchés, la valeur du dollar passera à la valeur 0 comme les cheveux de Marie-Antoinette sont devenus blancs.

  25. Et si on faisait un arrêt sur image, et que l’on supprimait/annulait de facto TOUT remboursement de toute dette de tous pays ou agent économique, façon « Reset », « game over ».
    On annule tout et on repart de zéro, avec une nouvelle monnaie…….

  26. Dans « Le Monde » d’aujourd’hui, vendredi 2 juillet :
    1/ Une notice nécrologique sur l’entrepreneur suisse Nicolas Hayek dans laquelle on peut lire les citations suivantes
    « les hedge funds qu ne se sont jamais engagés en faveur d’une autre cause que l’argent » et
    « les banquiers crétins et malhonnêtes ». ( page 22)

    2/ Un article de Marc Roche à Londres dans lequel il raconte le saga d’un trader anglais ivre qui , de retour d’un weekend golf particulièrement bien arrosé, a fait monter dans la nuit du 29 au 30 juin le prix du baril (réel) de Brent de 2€50 en prenant des positions nues sur le prix du baril ‘papier’ pour un montant de 7,215 M €. (page 13).

  27. @tous

    Retenez bien cette remarquable formule que nous a délivré E.Quilgars un peu plus haut:
    « Le néolibéralisme n’est pas une idéologie de droite : c’est un ordre social imposé par les élites sur le reste de la société. »

    Nous le savions déjà bien sûr mais énoncé d’une façon aussi limpide, simple et percutante nous avons la délicieuse sensation de le savoir encore plus! 😉
    Merci Monsieur!

  28. Bonjour,

    pas l’impression d’être hors sujet :

    je demande ici dés à présent à la BCE de bien vouloir réfléchir à m’accorder un micro prêt à taux « bancaire » (soit quasi gratuitement ) afin de financer mon auto entreprise en temps de déflation post cataclysme .

    Merci par avance.

    Cordialement

    1. J’ai tenté l’an dernier en passant par Bâle d’obtenir un petit milliard à la BRI, un de plus un de moins sans succès, FM Banier a eu plus de succès avec Liliane. Je n’ai pas su faire RIRE la BRI, moi sniff…

      Et pourtant en dehors des tragiques conséquences de la situation, il y a tout de même de quoi en rire : tant de diplômes, tant d’experts, tant mentionné le mot élite de la nation, pour en arriver là et voir l’un d’eux pleurer des larmes de crocodiles au procès Kerviel pour 5 milliards quand il y en a bien plus en actifs bidons qui ne sont pas du fait de Kerviel mais bien des choix de la direction, il y a de quoi en mourir de rire.

    2. Monsieur Babypouf,

      Suite à votre demande d’un microcrédit, vous êtes prié de vous adresser au guichet 234 de la BCE. Ce guichet créé spécialement pour les gens de votre espèce est ouvert le 29 avril de chaque année. L’adresse se trouve paragraphe 3, page 345 du livre « Le Château ». Attention, ce guichet ne sera ouvert que pour votre passage, et fermera immédiatement après.
      Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de notre soutien incommensurable lors des épreuves qui vous attendent.

      pour La BCE …
      Jean-Claude

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