L'actualité de la crise: une ornière qui mène dans le décor, par François Leclerc

Billet invité.

UNE ORNIERE QUI MENE DANS LE DECOR

Au petit jeu des citations, il n’y a ce lundi que l’embarras du choix pour établir le palmarès des propos les moins conséquents.

Sans nul doute, le premier prix doit revenir à Christine Lagarde, une habituée de la compétition, qui a déclaré à propos du risque de contagion de la crise grecque en Europe : « je ne veux même pas y penser ». Elle se voulait catégorique et, soyons honnête, c’était vendredi dernier. « Je crois que le plan qui se met en marche, la procédure qui est engagée, c’est de nature à re-stabiliser une monnaie qui en a besoin » a-t-elle poursuivi pour élargir son propos.

A propos de la politique suivie par le gouvernement allemand, elle s’est contentée de faire preuve de sa transparence habituelle et de constater : « C’est un formalisme auquel les Allemands sont attachés, ils ont raison ».

Le président de l’Union européenne, Herman Van Rompuy, n’a pas été en reste et est monté sur la deuxième marche, depuis l’université de Kobe où il s’exprimait devant les étudiants japonais : « Mon impression est que, malgré le fait que nos problèmes soient loin d’être terminés, je suis convaincu que nous maintiendrons la stabilité de la zone euro ».

Mais si tous les regards sont naturellement tournés vers la Grèce et l’Europe, on aurait tort d’oublier le reste du monde occidental. Naoyuki Shinohara, directeur général adjoint du FMI, a mis en garde le Japon : « Même si les problèmes du Japon ne doivent pas être mis sur le même plan que la crise de la dette en Grèce, sa vulnérabilité budgétaire est en train de croître à des niveaux vraiment élevés ». Les agences de notation multiplient ces derniers temps les avertissements à propos de cette dette la plus importante du monde, que les commentateurs affectent encore de tenir pour négligeable au prétexte qu’elle est détenue à 95 % en interne. Ce qui n’affecte en rien le rythme rapide de sa détérioration et le besoin que commence à exprimer le gouvernement de se tourner vers les marchés extérieurs pour se financer.

A la sortie du G20 Finances de Washington, vendredi dernier, Timothy Geithner, secrétaire d’Etat au Trésor des Etats-Unis, déclarait être convaincu d’une reprise pour 2011, tirée par la demande privée, afin que le pays puisse commencer à réduire son déficit. Il se montrait toutefois plus optimiste que Ben Bernanke, président de la Fed, qui avait déclaré mi-avril devant le Congrès « la hausse de la demande finale [sera] suffisante pour assurer une reprise économique modérée dans les trimestres à venir », sans pronostiquer une date, estimant en réalité que la hausse du PIB serait lente et qu’en conséquence des choix difficiles devraient être faits pour réduire le déficit. Une toute autre hypothèse que celle qui est lancée par Tim Geithner, qui comme l’ont fait au début de la crise de la dette les Européens, pense financer sa réduction par la croissance plus que par des coupes budgétaires. L’histoire a tranché.

En Europe, sans surprise, les taux grecs à 10 ans atteignaient 9,385% à midi ce lundi, tandis que les taux portugais (5,141%), irlandais (4,872%) et espagnol (4,033%) se tendaient. Ce palmarès est en permanence mis à jour et prend de plus en plus l’allure d’une catastrophe annoncée. Elle préfigurera, si elle intervient, ce qui va également ne pas manquer de se passer au Japon et aux Etats-Unis, et va forcer les gouvernements à tenter de sortir de l’ornière dans laquelle ils se trouvent. A produire autre chose que des déclarations du type de celle qu’ils ont adopté dans le cadre de l’Assemblée générale du FMI, samedi dernier, où la plus ferme des résolutions a été adoptée en faveur de la réduction des déficits publics, qui apparaissent de plus en plus comme l’expression d’une situation sans issue.

La crise de la dette publique va dominer tout le reste et imposer de tenter de trouver des solutions inédites, car elle est trop importante pour que les anciennes recettes fonctionnent.

113 réponses sur “L'actualité de la crise: une ornière qui mène dans le décor, par François Leclerc”

  1. S’il n’y avait pas de risque de contagion, ne vaudrait-il pas mieux que la Grèce sorte de l’euro ? Rester dans l’€ va se faire au prix d’une déflation qui va les plomber pendant longtemps ( comme le Japon).
    S’ils sortent, la drachme sera dévaluée et le poids de la dette sera très important en raison de cette dévaluation. Mais avec une forte inflation pendant quelques années, le poids de la dette dans le PIB et le budget de l’Etat sera réduit.

    1. Oui, sauf que leur dette est libellée en euros… Après ils peuvent unilatéralement déclarer la convertibilité au ratio de 1 euro pour un drachme pendant 2 jours, le temps de passer à une dette en drachmes, mais ça ne va pas plaire! M’enfin, quitte à déplaire, autant que ce soit à leur avantage.
      Mais s’ils restent dans l’euro, l’avantage c’est que quand les autres bombes de dette public exploseront, on pourra dévaluer l’euro et relancer les exportations allemandes… 😉

  2. Vive les marches, vive les speculateurs et les CDS, CDO etc…..

    Septique il y a deux ans , une ouverture s’annonce pour l’or vers les sommets.

    J’avais dit adieu aux assurances vie gavaient de dette d’etats

  3. Je ne peux m’empêcher de faire un rapprochement avec la pratique qui voudrait que l’on ne décide des travaux sérieux sur un croisement dangereux, que lorsque le nombre de morts dépasse un seuil jugé comme insupportable. Combiens de pays vont devoir plonger, avant que l’on se décide à réformer sérieusement et sans doute de fond en comble le système financier international ???

  4. La situation de la Grèce s’aggrave sur les marchés financiers.

    En dépit des promesses d’aide du week-end, les marchés financiers ont encore fait monter d’un cran la pression sur la Grèce lundi, le coût du crédit réclamé à Athènes par des investisseurs de plus en plus méfiants s’emballant à nouveau.

    L’écart entre les bons allemands à dix ans, considérés comme une référence, et les bons grecs, ont battu un nouveau record lundi, à 6,32 %. Ce qui signifie que si les autorités grecques cherchent à se financer sur les marchés, elles auraient besoin pour obtenir des prêts d’offrir un taux d’intérêt avoisinant les 10 %. Soit trois fois plus que ce qui est actuellement réclamé à l’Allemagne.

    Et les valeurs grecques ont plongé, l’indice de référence de la bourse d’Athènes perdant 3 % à 1.802,44 points à la mi-journée.

    Le ministre des Finances grec George Papaconstantinou devait rendre compte lundi au parlement du résultat de ses consultations du week-end à Washington avec les dirigeants du FMI et de l’Union européenne sur l’aide réclamée par Athènes pays de la zone euro et au Fonds Monétaire International.

    En Grèce, les syndicats en lutte contre le plan de sauvetage et furieux des nouvelles mesures d’austérité qu’il devrait entraîner, multipliaient les mouvements de grève : lundi, les ferries étaient à quai au Pirée, bloqués par une grève des marins.

    Mardi 27 avril, les salariés des transports publics devaient cesser le travail pour six heures, alors que le principal syndicat de fonctionnaires prévoyait une grande manifestation dans la soirée.

    Tempsreel.nouvelobs

  5. Pas de commentaire immédiat à cet article fort intéressant, juste un grand merci pour ce blog vraiment indispensable que j’ai découvert récemment 😉
    Bonne continuation.

  6. Angela Merkel a cherché à couper court au débat qui enfle en Europe et en Allemagne en exprimant lundi sa confiance dans la capacité de la Grèce a mettre au point pour début mai un programme crédible d’économies, condition à ce que l’Allemagne accepte le plan de sauvetage européen. Elle a aussi affirmé que la sortie de la Grèce « n’était pas une option ».

    1. CE QUI VEUT DIRE ???? …. hitchcock n’aurait pas été mieux inspiré pour un drame à suspens !!

    2. Ce qui signifie qu’il faut gagner du temps jusqu’à l’election du 9 mai en Allemagne.
      Après tout ira mieux….

    3. Ce qui veut dire qu’il y a deux discours :
      Celui d’avant les élections et celui d’après.

      Comme l’attitude d’un service commercial :
      Avant d’avoir touché le chèque et après….

      Conclusion, nos édiles ne sont toujours pas en DEFCON 1 malgré le cyclone en cours.

  7. J’espère que vous aurez le temps-avant qu’il ne prenne la porte-d’inclure L.Summers dans votre
    hit-parade des inconséquents-irresponsables

    Par ailleurs l’analyse de W.Münchau ce matin ( qui fera plaisir à PJ ):

    ‘La Grèce est la crise des sub-primes européennes’ par W.Münchau / FT

    « Ceci va etre la semaine la plus importante dans les 11 ans d’histoire de l’union monétaire européenne. A sa fin, nous allons savoir si la crise fiscale grecque peut etre contenue ou si elle se métastasera à d’autres parties de l’eurozone.

    Vendredi,le FMI et le gouvernemment grec devraient etre parvenus à un accord. Il faut surveiller trois éléments: premièrement, et le plus important, la Grèce devra présenter un programme de transition expliquant clairement comment un important déficit de ses finances publiques peut se convertir en un excédent sans provoquer une récession économique (..). Ce qu’il m’a été donné d’entendre de la part d’économistes grecs est profondément décourageant.La plupart des propositions sont des vieilles ficelles de comptabilité, comme essayer d’ajouter les estimations de l’économie souterraine au chiffre officiel du P.I.B nominal. Ce que nous devrions espérer est un programme sur trois ans qui détaille les réductions de dépenses et les réformes structurelles.

    Deuxièment, le total du package de prets doit etre revu à la hausse, des 45 milliards annoncés jusqu’ici ( 30 milliards en provenance de l’UE, le reste via le FMI ).La contribution de l’UE se limite à une durée de douze mois, et je vois peu de chances que l’UE soit capable de l’accroitre maintenant ou dans un an. Axel Weber, le président de la Bundesbank, a, lui, estimé que la Grèce aura besoin d’environ 80 milliards pour traverser la période d’ajustement. Ce qui est à peu près correct.Ce qui nous avons besoin d’entendre est un engagement crédible et bien ciblé qui dépasse les 45 milliards d’euros. La Grèce aura besoin d’aide pendant au moins deux ans-pendant lesquels toutes les mesures de la politique de rigueur devront etre décidées, et mises en place.

    Troisièmement, nous devons observer la situation en Allemagne. Initialement, le gouvernement tenta d’inclurer l’amendement sur la Grèce dans le cadre d’un autre projet de loi, mais ceci rencontra des oppositions. Il y aura maintenant un processus législatif distinct.Certains parlementaires membres de la coalition de Mme Merkel ont déjà émis des doutes sur leur appui, y compris le chef de la délégation parlementaire de la CSU de Bavière, le parti frère de la CDU de Mme Merkel. Ils font valoir que la meilleure solution serait que la Grèce quitte l’Eurozone temporairement. D’un autre coté, ils ont le soutien d’une grande partie de l’establishment du pays.
    Leur argument est plein d’hypocrisie légaliste.Ceux qui l’argumentent prétendent etre particulièrement concernés par la clause de ‘no bail-out’ du Traité de Maastricht. Tout en ne voyant aucun problème à se faire les avocats d’une infraction aux lois européennes en proposant une sortie de la Grèce de l’Eurozone. De fait,la Grèce ne peut quitter l’Eurozone, sans quitter simultanément l’UE.

    Quelle que soit l’issue, est-il plus intéressant pour la Grèce de déclarer son insolvabilité à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Eurozone ? La Grèce se déclarera simplement en cessation de paiements, et ceci mettra plusieurs banques allemandes et françaises en danger, celles qui possèdent une grande partie de la dette souveraine et de la dette privée grecques.

    De ces trois points, nous aurons toute clarté sur les deux premiers à la fin de la semaine. Sur le troisième, la discussion continuera à trainer, Mme Merkel déterminée à différer la décision après le 9 Mai, la date des élections sénatoriales partielles dans le Land du Nordrhein-Westfalen.

    Je me suis souvent demandé pendant cette crise ce que cela demanderait pour que les leaders politiques européens se projettent au delà de l’issue du problème grec.Il y a tant de problèmes de coordination et de personnes convaincues de leur importance qui doivent etre consultées, la plupart
    sans une compréhension réelle des enjeux et ont de ce fait un faux sens des priorités. Dans un tel environnement, des accidents peuvent survenir. Jusqu’ici la politique de l’UE a contribué à l’aggravation de la crise. Nous aimerions pouvoir entendre un discours au moins à la hauteur de nos expectatives. Sinon la Grèce ira vers la cessation de paiements et la crise se propagera au Portugal et ailleurs
    De meme que les familles malheureuses sont malheureuses de façon distincte, le Portugal est différent de la Grèce.Le problème du Portugal n’est pas le secteur public.La dette du secteur public portugais est estimée atteindre selon l’UE 85 % de son P.I.B à la fin de l’année, ce qui est élevé, mais pas de façon exceptionnelle. Selon mes calculs, selon des chiffres de la Banque Mondiale,le ratio dette-PIB du Portugal, incluant la dette publique et la dette privée, atteint 233%, 74 % pour la dette publique et 159 % pour le secteur privé. La position nette en termes d’investissements internationaux est négative pour un montant qui atteint 100 % du montant du PIB, le montant représentant les actifs portugais à l’étranger comparé aux investissements étrangers au Portugal.

    Le déficit des finances publiques devrait rester juste en dessous de 10% du PIB.Il y a une crise sévère du secteur privé. Et, comme la Grèce ou l’Espagne, le Portugal a perdu entre 15 et 25 % de sa compétitivité pendant la première décennie de l’eurozone.

    Ce à quoi nous assistons ici en Europe est l’équivalent de la crise américaine des sub-primes. A moins que nous ne recevions des bonnes nouvelles d’Athènes d’ici vendredi, elle éclatera bientot.”

    1. « La Grèce devra présenter un programme de transition expliquant clairement comment un important déficit de ses finances publiques peut se convertir en un excédent sans provoquer une récession économique »

      Je pense que tous les économistes du monde seront intéressés par un tel; programme. D’ailleurs, si la Grèce produisait un tel document personne ne la croirait.

      De plus le « problème fiscal » grec (l’équilibre de ses comptes publics) n’est pas la question principale. Pour rembourser sa dette extérieure, ou simplement en payer les intérêts, la Grèce doit dégager un surplus considérable dans ses échanges commerciaux et de services. Or elle n’y est jamais arrivée.

      Dans l’attitude des économistes qui se penchent sur son cas il y a un présupposé : si la demande intérieure fléchie l’économie se tournera vers l’export. Pour un allemand c’est une évidence. Mais la Grèce n’exporte que des olives et des raisins de Corinthe, et vit du tourisme. Comment peut-on imaginer que la demande pour ses produits explose au point d’augmenter de plusieurs dizaines de milliards le solde des échanges extérieurs grecs ?

      Il reste les avoirs des grecs riches logés à l’étranger et les trésors de ses armateurs. En les rapatriant ils sauveraient leur pays. On peut rêver….

  8. « Ils » finiront bien par comprendre, tous, que la seule solution qui ne lèsera personne est la prise en charge des intérêts des dettes publiques par la BCE et l’émission annuelle de monnaie centrale correspondante à un pourcentage de remboursement du capital de la dette.

    1. NON ça lèsera l’ensemble les citoyens européens en dévaluant leur monnaie. L’impact, par contre ne serait pas uniforme. Quant aux bénéficiaires, qui vous assure que cela ne sera pas les heureux bénéficiaires d’une nouvelle série de défiscalisation compétitive (crédit d’impôt recherche) ou autre (loi Scellier…)?

  9. Il n’y a tout simplement plus assez d’argent et le système économique mondial ne peut plus qu’imploser sous le poids des dettes. Affirmer cela il y a 2 ans provoquait des ricanements.

    Bientôt, il n’y aura plus que des débiteurs (Etats, collectivités locales, banques, entreprises, particuliers,…) et, pour la plupart, insolvables.
    La France va, de surcroît, être écrasée par la facture sociale directe (indemnisations, subsides) et indirecte (baisse des recettes fiscales) de la crise dans un pays qui tire, en outre, 6,5 % de son PIB du tourisme (avec les effets induits sur les professionnels concernés).

    Nos pathétiques marionnettes gouvernantes sont, elles, coincées entre leur fidélité au « mur de l’argent » et leur désir de pérenniser leur caste de privilégiés. Il ne faut pas demander à des marionnettes de se transformer en acteurs, alors n’attendez pas de solutions de leur part.

    Tout ce chemin en 2 ans « ça fait frémir, faudrait pouvoir dire stop » pour paraphraser Bashung. Mais c’est trop tard.

  10. Excluant qu’un défaut de la Grèce puisse être organisé, Christine Lagarde a martelé que « La restructuration (de la dette) est hors de question », tout en reconnaissant devant un public américain que « c’était un peu chaotique ». Nicolas Sarkozy et José Manuel Barroso se sont de leur côté efforcés de calmer le jeu.

    Les élections allemandes sont le 9 mai, la date d’échéance du refinancement grec le 19 du même mois. Ce créneau de tir pourra-t-il être attendu ? Les chefs d’Etat risquent fort de devoir se réunir sans l’attendre.

    1. Commençant à appréhender le vocabulaire lagardien, je pencherais plutôt pour une expression de type « c’était un peu acrobatique ».
      Pour rester dans le domaine du cirque … 🙂

    2. Dans ces conditions et si les taux continuent à grimper d’ici le mois prochain, est-il envisageable pour la Grèce d’en arriver à être obligée de sortir de l’Euro contre toute attente ?

      D’autant plus qu’on commence à entendre des voix au sein de l’UE, telles les sirènes tentant d’attirer Ulysse dans les abysses, qui clament aux autorités grecques que cela n’aurait rien de « honteux » à sortir momentanément de l’Euro.
      N’y a t-il pas une certaine hypocrisie de la part de certains dirigeants des pays de l’Eurozone qui semblent pousser gentiment la Grèce vers la porte tout en lui disant qu’ils ne souhaitent pas la voir sortir ?

    3. Plus les autorités nous rassurent que tel évènement ne va pas se produire, plus on peut tenir pour certain qu’il va se produire. Ce n’est pas qu’elles soient dans le déni, le mensonge ou l’hypocrisie, c’est simplement que c’est leur devoir de maintenir le navire à flot aussi longtemps que possible, même si on voit bien que les courants le conduisent tout droit sur les récifs.

  11. Bonjour,

    On peut lancer les paris :

    Qui l’emportera ? Les intérêts électoraux d’Angela Merkel qui lui dictent de dire non à l’aide de la Grèce ou les intérêts européens de cohésion, d’aide à la Grèce et de soutient de l’euro ?

    Je crois qu’on est à 50/50 et que le feuilleton n’est pas terminé 🙂

    De toute façon j’ai le sentiment que le bateau prends l’eau de toutes parts, demain c’est Goldman Sachs qui devra rendre des comptes… ça bouge dans le monde financier, on va forcément vers des changements importants car la dette de la Grèce n’est qu’un épisode du feuilleton dont j’imagine que Paul Jorion a déjà le script en main 🙂

    Amicalement

  12. « Quand c’est pas gai, faut pagayer » proverbe terrien 2010

    Vu de ma planète, les problèmes financiers actuels ressemblent aux courants d’un fleuve agité, sur lequel tenterait de flotter une embarcation chargée d’homo- fricus-fricus .

    Crise de la Grèce = baisse de la valeur euro
    Baisse de la valeur euro = hausse potentielle des exportations européennes
    Mais…
    Euro fragilisé = dollar toujours monnaie de référence unique
    Dollar toujours monnaie de référence unique = déficit américain financé

    Mais…
    Euro sur-fragilisé = effet domino
    Effet domino = ?

    http://www.investir.fr/infos-conseils-boursiers/actus-des-marches/infos-marches/l-euro-et-d-autres-devises-menaces-par-les-craintes-sur-la-grece-246349.php

    http://blogs.lexpress.fr/attali/2010/04/le-deshonneur-et-la-guerre.php

  13. Deux nouveaux proverbes à l’usage du jour : Quand le batiment va, la bulle va. Nous sommes tous des grecs qui s’ignorent.

  14. Lundi 26 avril 2010 :

    Les taux grecs à 10 ans ont atteint un nouveau record lundi en dépassant le seuil de 9 %, entraînant dans leur sillage les rendements des autres pays fragiles de la zone euro, le Portugal en tête.

    A 18H00, les taux longs grecs étaient à 9,388 %, contre 8,680 % vendredi soir, après avoir atteint leur plus haut niveau depuis l’entrée du pays dans la zone euro, à 9,401 %.

    Le différentiel avec le Bund allemand à 10 ans qui sert de référence sur le marché s’élevait à 634 points de base, contre 561 vendredi soir.

    Les taux grecs à 2 ans, de leur côté, s’établissaient à 12,96 %, contre 10 % vendredi, signe d’une forte défiance à court terme sur la solvabilité du pays et sa capacité à réduire drastiquement ses déficits.

    Autre signe de défiance : les CDS grecs sont montés au-dessus des 700 points, un niveau record, ce qui fait de la Grèce un pays considéré comme aussi risqué que l’Argentine ou le Venezuela.

    Parallèlement, les rendements des pays périphériques (les moins sûrs de la zone euro) se sont fortement tendus, faisant craindre une contagion de la crise à d’autres pays de la zone euro.

    Or, plus le coût de la dette de ces pays se renchérit, plus cela freine le rétablissement de leurs finances publiques.

    Les taux à 10 ans du Portugal – la deuxième cible du marché après la Grèce – ont dépassé les 5 %, pour s’établir à 5,197 %, contre 4,958 % vendredi soir. Les taux à 2 ans ont atteint eux 3,639 %, contre 2,937 % vendredi soir.

    En Espagne, les taux à 10 ans étaient à 4,057 %, contre 3,890 % vendredi, et ceux à 2 ans à 1,872 %, contre 1,696 % vendredi soir.

    Enfin, concernant l’Irlande, les taux à 10 ans ont grimpé à 4,907 %, contre 4,777 % vendredi, et les taux courts à 2,994 %, contre 2,344 %.

    Romandie

  15. Des news de NBG :
    http://marches.lefigaro.fr/stocks/valeurs.html?ID_NOTATION=1959658

    Doooooooohhh !!!

    -30,56% en un mois.

    Si l’aide tarde encore de deux semaines, la cotation de NBG va prendre -30% pendant ce temps si ça continue (et je ne vois pas en quoi cela cesserait, vu le bor..l ambiant).
    La côte de l’action est passée sous la barre des 11€, avant de se rétablir in fine juste au-dessus, flirtant avec les plus bas de la cotation de l’action depuis fin 2008.

    Question 1 : à la fin de la semaine, à quelle côte sera l’action qui représente 35% des valeurs bancaires et 12,73% de l’ensemble des cotations de l’Athex ?
    Question 2 : combien de temps peut résister NBG à cette ‘pression’ ? Une semaine ? Un mois ?
    Question 3 : combien de temps Lehman Brothers a résisté avant la faillite ?

  16. La crise de la dette publique va dominer tout le reste et imposer de tenter de trouver des solutions inédites, car elle est trop importante pour que les anciennes recettes fonctionnent.

    Après avoir réussi l’exploit de faire exploser la dette , et dans le droit fil des politiques dites d’austérité , les gouvernements peuvent (on en est plus à ça près) stopper net la machine des services publics, céder les parts dans les entreprises ainsi que le patrimoine des Etats.
    Il y a foule au portillon pour l’ouverture des soldes 🙂

    1. Et là, tu verras qu’il y en aura du cash. Comme par magie.
      Sinon, pourquoi tu ne post plus chez JF?

  17. Une hypothèse à ne pas négliger serait la volonté de l’Allemagne de délibérément laisser la crise grecque enflée jusque un certain point. Point qui n’aurait pas grand chose à voir avec les prochaines élections allemandes. Mais plutôt à une parité Euro/Dollar satisfaisante pour l’Allemagne.

    Il faut noter que l’affaire grecque commence à sérieusement inquiéter les américains. Et ce ne sont ni Lagarde, ni Merkel qui ne cherchent vraiment à calmer les marchés.

    1. Si tel est le cas cela prouvera une chose : c’est que même dans ce domaine l’UE ne sert à rien.
      Chacun joue sa partie pour les intérêts investis dans son pays.
      En espérant en récupérer d’autres au détriment des voisins.
      La Grèce n’est que le début.
      La masse ne devrait pas s’y tromper elle n’est là que pour jouer la variable d’ajustement.

  18. Au chapitre des inconséquents, vous lirez avec grand plaisir les conclusions de la réunion de printemps FMI-Banque Mondiale:

    « une démarche cohérente pour réformer le secteur financier » Bulletin du FMI en ligne 24 avril 2010

     Il convient de s’attaquer ensemble aux problèmes qui subsistent

     Il faut encore renforcer la réglementation et le contrôle du secteur financier

     Le chômage, la hausse de l’endettement public et les flux de capitaux demeurent des
    risques

    Le comité directeur du FMI préconise une démarche concertée et cohérente pour
    réformer le système financier international et ainsi soutenir la reprise de l’économie
    mondiale. »

    La réforme, pour ainsi dire, aux calendes grecques, lol

    http://www.imf.org/external/french/pubs/ft/survey/so/2010/pol042410bf.pdf

  19. Je n’imaginais pas que la communauté « financière » internationale nous mènerait si rapidement au pied du précipice. Nous y sommes, et les politiques ne comprennent toujours pas quels dangers menacent les nations. C’est affligeant !
    La bonne nouvelle est que le petit jeu de faire croire que tout va bien et est sous contrôle tire à sa fin. De vraies décisions vont devoir êtres prises. Inflation ? Déflation ? ou faillite globale (i.e. éfondrement) ?…

    1. J’avait d’abord utilisé au pied du mur, puis j’ai pensé que le bord du précipice était une meilleure image. Il est resté la contraction des deux :-/ !!

  20. Les dettes publiques de la Grèce, du Portugal, de l’Espagne dont on parle ne sont qu’un feu de paille.

    Le véritable seisme viendra viendra probablement à partir du 6 mai ou cet été, lorsqu’on parlera de la dette de l’Angleterre et des USA

    C’est à ce moment que les choses sérieuses commenceront. La deuxième partie de l’année 2010 risque d’être mouvementée et en 2011 le cataclysme ? :

    http://www.europe2020.org/spip.php?article637&lang=fr

  21.  » […] et va forcer les gouvernements à tenter de sortir de l’ornière dans laquelle ils se trouvent ».

    A ce stade, il n’y a guère de solution. Du reste, personne dans l’appareil politique n’est capable d’en proposer au-delà du Yakafaukon. Le défaut sur la dette n’est pas un problème en soi, c’est même plutôt le début d’une solution puisqu’il marque la fin d’une illusion et donc l’ouverture à davantage de réalisme. Le seuil de douleur, au-delà duquel une remise en question devient une nécessité vitale, n’est pas encore atteint. Le problème prendra une véritable nouvelle dimension quand il faudra transférer la charge de la dette publique dans les patrimoines privés.

  22. Le dilemme d’Angela Merkel est le suivant : soit je demande à mon pays de débourser les quelques milliards d’Euros pour la Grèce et je perds les élections régionales du 9 mai , soit je dit niet et les grecs n’ont qu’à se faire …..Et dans les deux cas elle perd. Car si elle paye ,elle sait que les autres pays du club med et d’ailleurs vont aussi avoir besoin des Marks ,pardon des Euros allemands, et là ça risque de coincer très fort soit elle ne paye pas et certaines banques allemandes vont en payer le prix fort. ça commence à sentir le pâté.

  23. Des ornières,des oeillères et des peaux de banane.C’est plus un rally ,c’est du stock-car.

  24. décidément bien paumé ce monde de décideur, je me demande s’ils arrivent à émerger parfois de leur nuit sous somnifère, je me demandais depuis un moment c’est quoi ce jeu, qui arrive à des situation que la règle ne prévoit pas, il y avait entre deux de quoi penser à des cartes cachées, mais quand elles s’abattront, insignifiantes, le butin ira fructifier à Lisbonne, aux Bermudes, aux île Maurice, Caïman, Chypre, Luxembourg, Rome… sans doute Michael Bloomberg maire de New York pourrait nous dire, ce type qui posa avec les pompiers, et dont la fondation détient 400 millions de dollars dans des paradis fiscaux offshores… lui même qui mettait il y a peu Obama en garde contre une réforme de la finance…
    ajoutons à cela la désertification, le grondement et le panache de Katla (« les trois éruptions de l’Eyjafjöll ont toujours été suivies par celle de Katla, la mitraille contre une mosquée à Istres, etc etc… j’ai bien peur que le fil rouge que j’effiloche conduise une flamme sur une trainée de poudre…

  25. Je commence à trouver désagréable les accusations proférées contre l’Allemagne.

    Je ne veux pas défendre le gouvernement allemand, mais je voudrais rappeler que l’Allemagne est elle-aussi surendettée.

    D’après le FMI, la dette publique de l’Allemagne sera de 91,4 % du PIB en 2014.

    Alors arrêtons de faire croire que l’Allemagne roule sur l’or, et qu’elle est égoïste en ne voulant pas prêter à la Grèce.

    Mettons-nous à la place des Allemands : il faudrait que l’Allemagne se surendette encore plus, pour prêter à la Grèce 8,4 milliards d’euros à fonds perdus.

    L’Allemagne ne VEUT pas prêter à la Grèce.

    Et même si l’Allemagne voulait, l’Allemagne ne POURRAIT pas prêter à la Grèce.

    Non seulement l’Allemagne est surendettée, mais en plus les communes allemandes elles-mêmes sont surendettées.

    L’Allemagne a le plus grand mal à régler ses propres problèmes économiques et financiers, alors comment voulez-vous qu’elle prête 8,4 milliards d’euros à la Grèce (qui est bien incapable de rembourser quoi que ce soit) ?

    Lisez cet article daté du 2 février 2010 :

    Allemagne : de nombreuses communes au bord de la ruine.

    Les communes allemandes ont une nouvelle fois tiré la sonnette d’alarme sur leur situation financière désespérée mardi, et prévenu qu’un certain nombre d’entre elles étaient « au bord de la ruine ».

    La fédération allemande des communes table sur un déficit cumulé de 12 milliards d’euros cette année, le plus élevé de l’après-guerre.

    La crise économique et financière a sérieusement amputé leurs revenus, dont la taxe professionnelle, proportionnelle aux bénéfices des entreprises, représente le plus gros. Les recettes fiscales de la taxe professionnelle ont chuté de plus de 18 % sur un an en 2009.

    En parallèle les dépenses des communes, auxquelles incombe notamment une partie de l’indemnisation des chômeurs, ont augmenté.

    Et cette tendance devrait nettement s’aggraver cette année alors que le marché du travail allemand, pour le moment relativement épargné par la crise, va se dégrader.

    « Nous allons devoir faire face à la deuxième vague de la crise », a prévenu Petra Roth, présidente de la fédération et maire de la capitale financière du pays, Francfort (ouest), lors d’une conférence de presse.

    Les Echos

    1. La question de savoir si les Etats étaient trop endettés (et ils l’était déjà selon les critères de Maastricht) ne s’est pas posé quand il a fallu sortir des sommes bien supérieures pour renflouer les banques ou financer les conséquences de la crise. Le refus de l’Allemagne est malsain car il est électoraliste et idéologique. De plus, il favorise clairement le rôle des marchés financiers alors qu’une aide franche leur aurait coupé l’herbe sous le pied…

    2. J’aurais dû citer l’origine de mon post, un article de François intitulé L’actualité de la crise: l’austérité comme unique stratégie.

      En l’occurrence, c’est la BCE qui l’a prise, en laissant à penser que les obligations de l’Etat grec ne seraient prochainement plus prises en pension (en raison de leur note dégradée et de l’arrêt de certaines mesures d’assouplissement provisoires). Une décision beaucoup plus politique que financière a donc été prise, qui avait pour objectif de donner la main aux marchés, afin qu’ils fassent ce que l’on pouvait raisonnablement attendre d’eux (si l’on peut dire). Qu’ils engagent une spéculation amenant le gouvernement grec à capituler et à prendre à son compte une politique d’austérité. En vue de non seulement rétablir les comptes grecs, mais surtout de montrer l’exemple à toute l’Europe. Ce coup de billard avait pour objectif de susciter une pression imparable, si la zone euro tardait à intervenir (ce qu’elle a fait), et à faire jouer un mécanisme pour s’appuyer dessus comme d’un levier.

    3. Le refus de l’Allemagne n’est pas malsain : il est dicté par la réalité.

      La réalité de l’Allemagne aujourd’hui :

      – la dette publique explose ; l’Etat allemand aura en 2014 une dette de 91,4 % du PIB,

      – un grand nombre de communes allemandes sont ruinées,

      – les dépenses publiques vont exploser dans les années qui viennent en Allemagne : vieillissement de la population, augmentation des dépenses de santé, augmentation du prix du pétrole et du gaz naturel, fin de l’énergie abondante et pas chère, etc.

      – l’Etat a décidé de payer les deux tiers du salaire des Allemands qui doivent rester chez eux en chômage partiel : cela permet à l’Etat de faire baisser artificiellement les chiffres du chômage, mais ça coûte une fortune,

      – etc.

      La conclusion pour l’Allemagne s’impose : essayons déjà d’éviter les émeutes en Allemagne, et essayons déjà de régler les problèmes gigantesques en Allemagne.

      L’Allemagne est elle-même surendettée, l’Allemagne est elle-même dans une situation de crise dévastatrice, donc l’Allemagne ne peut pas prêter 8,4 milliards d’euros à la Grèce.

      D’autant plus qu’elle sait que la Grèce ne pourra jamais les lui rembourser.

    4. @ Crapaud Rouge :
      Punaise !! Les batraciens ont une mémoire d’éléphant !!
      🙂

      Salutaire rappel. Les ‘chiens’ ont été lâchés. Trichet est responsable (‘mais pas coupable’).
      Ceci dit, cela n’aurait pas pu continuer très longtemps comme ça non plus …

    5. Je confirme. J’habite près de la frontière allemande. Pendant deux décennies (1990/2000), les Allemands ont fait littéralement la razzia sur toutes les ventes immobilières qui se faisaient dans ma commune et dans toutes celles limitrophes de la frontière. Il en a résulté une explosion du prix de l’immobilier. Aujourd’hui, quantité de biens ne trouvent plus d’acquéreurs. Il semblerait que même pour les Allemands, il soit devenu difficile de vivre « wie Gott in Frankreich ».

    6. La critique principale qui est faite à l’Allemagne c’est sa politique macro-économique basée sur la modération salariale et la relance/croissance/? par l’exportation. C’est une stratégie qui ne peut marcher que *contre* les autres. C’est donc fondamentalement anti-européen.

      Pour ce qui est de l’aide à la Grèce, ben, l’Allemagne est dans la même situation que tous les autres pays européens, sans doute en un peu moins pire. C’est une décision politique à prendre, qui est compliquée en Allemagne par les élections prochaines. Je ne pense pas qu’il y ait grand-chose de plus à dire.

    7. @BA: « Le refus de l’Allemagne n’est pas malsain : il est dicté par la réalité » : sauf que l’Allemagne oublie qu’exiger de la Grèce qu’elle se plie à une « saine » politique d’austérité au lieu de faire comme les autres, (s’endetter davantage), c’est l’envoyer au casse-pipe. Dans un système qui marche depuis 30 ans sur l’endettement, une politique « saine » revient à nier « la réalité ». Le mot « sain » ne veut plus rien dire ! Etait-il « sain » de déréguler les marchés, de soumettre les finances publiques à leurs lois, de permettre aux capitaux de déguerpir pour aller se poser où bon leur semble, de les laisser se planquer dans des « paradis », d’échapper systématiquement au fisc ? Et c’est quoi, in fine, ces quelques milliards d’euros eu égard aux montagnes de dettes qui se dressent partout ? L’Allemagne a créé un point faible dans la coque du bateau, une fissure ridicule, mais la pression va se charger de l’agrandir. C’est d’autant plus regrettable de sa part que personne ne l’avait contrainte à accepter la Grèce dans l’euro.

    8. @Nicks

      …alors qu’une aide franche leur aurait coupé l’herbe sous le pied…

      Si seulement cela pouvait être vrai! La totalité des états qui financeront la Grèce au prorata de leur participation à la BCE est en déficit. Pour leur dette la situation est encore pire. Où croyez vous qu’ils vont donc trouver les sommes nécessaires pour aider la Grèce puis les autres pays? Sur les marchés financiers bien entendu.

      Ces derniers ne manqueront pas de dégrader à terme la notation de ces pays. Ce processus est déjà amorcé alors même qu’aucune aide n’a été versée à la Grèce, sur la seule base de leur endettement propre. Toutes les agences de notation ont déjà averti les pays concernés que le maintient de leur endettement conduira à terme à une dégradation de leur note. Or de toute évidence, on va vers un accroissement de cette dette et non une diminution (sans tenir compte de la Grèce et des autres pays).

      Comme je l’ai déjà indiqué dans des posts précédents, le problème dépasse de très loin celui de la seule Grèce et même des pays de la liste PIGS. Nous sommes entrés dans une spirale infernale. Les effets de cette spirale se feront sentir à long terme pour des pays comme la France et l’Allemagne, à court terme pour les pays de la liste PIGS et à très court terme pour la Grèce.

      En clair, l’aide à la Grèce dans les conditions proposées ne règle rien sur le fond. La dette de la Grèce augmentera suite à cette aide. Elle permet juste de donner un temps de répit aux grecs et par voie de conséquence aux autres.

      Les politiques n’en demandent pas plus… Repousser les échéances et diluer les problèmes dans le temps voilà les maîtres mots, ou devrais-je dire les maîtres maux. Ce pattern managérial classique, cela fait 40 ans qu’on nous le sert à tout bout de champs en France! Aucun problème n’est jamais réglé. Combien de temps cela pourra tenir? Je dois avouer que je n’en sais rien… En tout cas je ne vois pas comment cela peut tenir…

  26. Une idée de billet à venir ?

    « Ce que nous n’avions pas prévu… »

    (juste parce que je suis retourné voir ce qui se disait ici voici 1an…1an et demi…)

  27. Newsmanagers 14/11/2005, AXA IM déroule le scénario d’un éclatement de l’euro.
    Et si la zone euro implosait ?
    Après les résultats négatifs du référendum, les faibles taux de croissance que connaissent nombre de pays de la zone, l’absence de politique commune budgétaire et fiscale, la question ne peut être éludée. « Personne n’ose y croire mais c’est un risque que personne ne peut écarter.

    L’euro est un outil qui, aujourd’hui, n’a pas les éléments pour fonctionner.
    Nous considérons aujourd’hui que l’anticipation de l’éclatement de l’euro est faible. Ce n’est pas dans les cours », avance Christian Rabeau, directeur de la gestion d’AXA IM. Mais en bon gestionnaire des risques, AXA IM déroule son scénario comme si …

    Et la liste des conséquences recensées par AXA IM n’est pas mince : fragilisation accrue des pays fortement endettés (Italie, Grèce, Portugal ), émergence d’un marché actions à deux vitesses, augmentation des primes de risques pour tenir compte de la fragilité des monnaies « dissidentes », nécessaire refonte des indices, instabilité du change pour les entreprises, élargissement des spreads pour les portefeuilles d’instruments de taux…
    Une chose est sûre : ce sont les marchés obligataires qui seraient les premiers touchés.

    Pour le moment, ce sont essentiellement les clients asiatiques et du Moyen Orient qui s’inquiètent de cette éventualité. « La question pour les gérants sera d’identifier un changement de politique monétaire, estime Jean-Pierre Hellebuyck, vice-président et directeur de la stratégie d’Axa Investment Managers.

    1. Parmi les conséquences d’un éclatement de l’euro, vous oubliez qu’un nouveau terrain de jeu serait ouvert à nos amis financiers, de quoi se faire des c… en or pour beaucoup de traders et assimilés.

    2. Scénario effectivement possible. Cependant, son déroulement politique pourrait difficilement être aussi rapide que les acteurs de marché. La crise grecque montre ce différentiel de réactivité entre le monde politique fait de réunions interminables et celui de la finance régit par l’impatience.

      L’ Allemagne et la France ne tombent pas dans le piège de la précipitation et laissent la main aux marchés. Leur réaction est naturelle car le sort de la Grèce ne concerne pas seulement l’Europe mais peut ébranler le système financier tout entier. Les acteurs de marché n’auront d’autres choix que de chercher à stopper par eux même la machine qu’ils ont lancé. Comprendre qu’ils ne chercheront pas à particulièrement sauver les états mais éviteront une contamination aux banques européennes.

      Jusqu’où ira cette crise? Pour moi, seul le système en décidera. Les dirigeants n’ont d’autres choix que de se cacher en attendant que l’orage passe. Ce système réagit un peu comme un prédateur, l’agitation et la peur éprouvée par sa proie le renforce. Il n’y a pas d’autres choix que de s’immobiliser avec l’espoir qu’il se lasse et en repère une autre.

  28. la grande catastrophe va venir : en plus de l’indomptable montée des taux grecs, ceux du Portugal commencent à devenir inquiétants et risquent bientôt de dépasser les 6%…l’indécision condamne l’Europe…quant à Christine Lagarde ex-championne de natation synchronisée, elle devrait se mettre à l’apnée…
    C’est le moment de vérité : c’est un combat pour la vie entre banques et nations…je commence à croire que cette crise financière doit aboutir soit à l’effondrement des nations (et là je ne donne pas cher du futur de la démocratie) soit à l’effondrement des banques (retour des banques nationalisés, très fort étatisme sous diverse forme).

    1. « soit à l’effondrement des nations (et là je ne donne pas cher du futur de la démocratie)  »

      Sans nations, je ne donne pas cher de la peau des capitalistes non plus. Le destin de la bourgeoisie est lié à celui des Etats-Nations.

  29. Mais qui sont les créanciers de toutes ces montagnes de dettes dont on parle partout.
    Plus d’argent dans les entreprises, plus d’argent dans les banques, plus d’argent dans les pays.
    Tout le monde est sur-endetté.
    Auprès de qui bon sang ???
    Qui fait mumuse avec des milliers de milliards ???

    1. Ca fait longtemps que je me pose la même question. Ah, le rêve d’un cadastre mondial des fortunes…
      La réponse est certainement à rechercher du côté des très riches particuliers. Le récent classement des 1000 plus grandes fortunes aux UK ont montré un hausse de 30% sur 2009. Généralisé au monde entier, cela laisse pensif…

  30. @ François Leclerc :
    Peut-on envisager pour la Grèce un schéma du type Argentine de 2001, avec un ‘corralito’ mais inverse : restriction de mouvements de capitaux en euros pour les sorties ‘en devises’ (afin d’éviter ce qui se produit actuellement, en termes de fuites de dépôts vers l’étranger) et rétablissement du drachme comme monnaie complémentaire ‘intérieure’ (avec ‘dévaluation’ immédiate du nouveau drachme par rapport à l’euro une fois créé) ?
    La dette (en obligation) serait libellée en nouveau drachme, donc dévaluée, mais remboursée ensuite en euros selon la nouvelle parité euro-drachme. Une façon d’effectuer un défaut de paiement, avec ‘restructuration de la dette’ (effacement d’une partie), sans sortir de la zone euro.
    Possible ?

    1. oui mais le problème c’est que n’étant pas cuisinier, je ne suis pas certain d’être le mieux à même d’en parler (bien que l’on puisse parler de vin sans rien y connaître) 🙂
      ‘C’est dans le vieux pots qu’on fait les meilleures soupes’. Certes.
      Mais ce type de cuisine est-elle encore ‘mangeable’ ? Pire, n’aurait-on pas ‘oublié’ la recette ?

      Ainsi, la cuisine nouvelle ayant effacé la cuisine à l’ancienne, reste-t-il encore des chefs pour s’en souvenir ?

    2. @zébu: « bien que l’on puisse parler de vin sans rien y connaître » : ben dis don’, on voit que vous n’y connaissez rien en vins, sinon vous n’auriez jamais écrit une aussi grosse contre-vérité ! 🙂

    3. Pour le moment, le gouvernement Allemand retire lentement le sparadrap, c’est ce qui fait le plus mal! Pour la suite, qui sait ?

      Je n’ai jamais cru à l’application d’un plan préconçu mais à l’expression d’un grand désordre, à l’image même de l’incapacité qu’ont les gouvernements occidentaux de faire face à l’impensable, à être porteurs d’une issue.

      Car, comme l’expliquait Martin Wolf, il faut être radical ! Ce qui signifie fermer le livre des vieilles recettes.

    4. @François Leclerc.

      Car, comme l’expliquait Martin Wolf, il faut être radical ! Ce qui signifie fermer le livre des vieilles recettes.

      C’est tout juste. Mais les politiques, à part certains allemands, n’ont pas compris la spirale infernale qui se présente devant nous. En France on est classiquement dans la négation du problème. Tout va très bien Madame la Marquise!

      Ce que ces allemands là cherchent, et c’est bien plus qu’une démarche électorale, c’est d’éviter à l’Allemagne d’entrer. Leur verdict, à tord ou a raison, est qu’il est trop tard pour aider les pays de la liste PIGS donc ils cherchent juste à faire en sorte de minimiser l’impact sur l’Allemagne tout en étant persuadés que des jours sombres se préparent également pour elle.

      Bref, quand le navire coule et qu’il n’y a pas assez de chaloupes pour tous, pas facile de demander aux gens de rester dignes et solidaires! « Be British! » avait dit le commandant du Titanic pour réclamer plus de dignité de la part des passagers de première classe. Le gouvernement allemand quant à lui prône l’inverse : « Nous nous en sortirons seul » (Angela Merkel). Cela n’a pas la même classe, c’est sûre. Mais comment les blâmer? L’instinct de survie est un des plus vieux principes… Et les politiques français seront ils aussi généreux lorsqu’ils auront compris ce qui nous attend? Rien n’est moins sûr.

    5. @ F. Leclerc :
      Oui, j’avais cru comprendre cela de la réponse de Paul Jorion …
      C’est pour ça que je posais ces questions sur la ‘cuisine ancienne’, qui nécessite d’ailleurs plein de choses que n’ont pas ou plus ou ne veulent plus les acteurs (les recettes, les outils, les compétences, le savoir, etc.).
      D’ailleurs, l’Argentine se débat toujours dans sa crise post-corralito, pour accéder aux financements. Alors même qu’ils avaient commencer à ouvrir le livre des recettes innovantes (notamment sur les monnaies parallèles, les systèmes d’échanges, la possession des outils de production en auto-gestion, etc.). Mais le livre fut vite refermé …

      @ Crapaud Rouge :
      Je m’insurge ! D’abord, je connais quelques caves sur le layon dont on ressort plus léger qu’en entrant. Et puis on peut aussi parler avec un langage ‘vulgaire’ de choses hors normes et très spéciales … 🙂

    6. Radical est un mot provenant du latin tardif radicalis et du latin radix signifiant « racine » qui peut avoir plusieurs significations :

      * En linguistique, un radical est la plus petite unité lexicale.
      * En chimie, un radical est un atome ou une molécule qui possède un électron non-apparié.
      * Un radical est un graphème ajouté aux sinogrammes possédant une valeur sémantique.
      * En mathématiques, le radical est :
      o le symbole de la racine carrée ;
      o une notion de théorie des anneaux.
      * En politique, un radical est un partisan du radicalisme ou un membre du parti radical. Je suppose que c’est de cette signification que François emploie.

      ….Mais radicalisme peut désigner en politique des tendances très différentes et même opposées :

      * des groupes prônant des idées ou des actions jugées radicales ou pour certains excessives. Ne jamais rester insensible face aux injustices peut être considéré comme une forme de radicalisme.
      Ces groupes sont généralement qualifiés d’extrême gauche ou d’extrême droite.
      * des partis politiques centristes et laïcs, qualifiés de centre-gauche ou de centre-droit

      Types de radicalisme:

      * La gauche radicale entend résoudre les problèmes sociaux par un changement de société radical et définitif.
      * Ceux appelés communément Radicaux de Gauche prônent des idées centristes ou sociales-démocrates et laïques.
      * Le radicalisme de droite prône des idées centristes ou libérales-sociales et laïques.
      * Le radicalisme du centre entend résoudre l’ensemble des problèmes de notre société indépendamment des solutions socialistes ou libérales.
      * Le fondamentalisme religieux.

      On y perd facilement ses racines dans la quête « du paradis pour pas un radis »….

    7. Une constante de la nouvelle cuisine (à la Bocuse) est que l’on sort de table encore affamé tant les portions sont minuscules. Il ne reste plus qu’à aller chez McDonald’s pour manger à sa faim, à condition de pouvoir se le payer! ‘Il n’y a pas loin du Capitole à la roche tarpéïenne’ = il y a encore moins loin d’un restaurant étoilé quelconque à la soupe populaire. C’est une bonne image pour parler des effets de la crise…

    8. @ Zébu, si vous voulez parler du « résiné, retsina » on peut sans dommage en effet s’abstenir de connaître!

  31. Moi: « Le destin de la bourgeoisie est lié à celui des Etats-Nations. »

    Oui bien sûr, Moi. Sans état, pas de sécurité sociale, pas de droit du travail, etc. Le pied, quoi ! Le Paradis anarcho… capitaliste. Si je ne m’abuse ?

    1. Ah, je n’ai pas dit que ce serait le paradis des prolétaires. J’ai juste dit que ça serait pas le paradis des bourgeois. Sans Etat-Nation, le plus probable c’est le retour à la féodalité ou un truc dans le genre. Fini le commerçant, retour du guerrier.

    2. @ Moi
      Attention aux clichés sur la féodalité.
      Dès le XIIe siècle, les seigneurs ont compris que les revenus de la terre étaient limités et ils ont grandement encouragé le développement du commerce et de « l’industrie » en créant des foires, en construisant des routes, des ponts, des moulins à blé ou à foulon, etc… Une alliance entre le guerrier et le bourgeois en quelque sorte (sans parler de l’Eglise, à la fois seigneuriale et commerçante).
      Quant au peuple, de nombreuses luttes sociales lui ont permis de récupérer quand même une partie des richesses générées par cette croissance économique des XIIe – XIIIe siècles.

  32. L’échec des Démocrates américains à l’occasion du vote destiné à stopper le blocage des débats (filibuster) au Sénat concernant la régulation du système financier proposée par Obama — pour aussi incomplète qu’elle soit — a le mérite de démontrer ce que le grand public a toujours su: le principal allié de la finance au Congrès, ce sont les Républicains, non les Démocrates, lesquels sont traversés de courants fréquemment contradictoires, l’un seulement étant un allié proche de Wall Street.

    http://www.nytimes.com/2010/04/27/business/27regulate.html?hp

    Il me paraît opportun de pointer cet événement, car on a eu tendance sur ce blog à incriminer principalement ceux de l’entourage d’Obama qui sont de simples porte-parole de Wall Street (Bill Rubin, Larry Summers, Tim Geithner, etc.). C’est faire fi d’une constante dans le paysage politique US: le parti du grand capital, ce sont les Républicains, comme sous la présidence de George W. Bush et de ses prédécesseurs. Cette constatation n’exonère nullement de blâme les ‘réformateurs’ ultra-libéraux qui se sont beaucoup activés sous la présidence Clinton.

  33. Grèce : 57 % des Allemands hostiles à une aide financière.

    Cinquante-sept pour cent des Allemands estiment qu’une aide financière à la Grèce est une « mauvaise décision », selon un sondage diffusé mardi à Berlin.

    Ils sont seulement 33 % à se dire favorables à un soutien financier, selon ce sondage publié dans le quotidien die Welt et réalisé pour le compte de la chaîne de télévision française France 24 et le groupe « WELT » (die Welt, Welt am Sonntag, Welt Online, Welt Kompakt et Welt Mobil).

    Les résultats complets de l’enquête devaient être présentés dans l’après-midi par la chaîne de télévision française France 24 dans le cadre d’une émission spéciale sur l’Allemagne, enregistrée au Musée d’Histoire allemande à Berlin.

    Dans le quotidien die Welt, la vice-présidente de la Commission européenne Viviane Reding a appelé à ne « pas tarder » pour le versement de l’aide financière à Athènes et à « intervenir courageusement pour stabiliser la Grèce afin d’éviter le pire ».

    « Le sort économique et financier de la Grèce est, justement dans la crise, indissociable du bien-être des autres Etats de la zone euro », a-t-elle expliqué.

    Très réticent dans un premier temps à débloquer des fonds pour Athènes, le gouvernement allemand a infléchi sa position lundi, soucieux de ramener le calme sur les marchés financiers. Mais Berlin pose toujours comme condition que le gouvernement grec présente un programme de réduction des déficits publics et de réformes sur plusieurs années.

    « Pourquoi payons-nous aux Grecs leurs retraites de luxe »? s’interrogeait mardi en page de couverture le journal populaire Bild pour qui un retour aux drachmes, l’ancienne monnaie grecque, « serait ce qu’il y a de mieux pour notre euro ».

    Tableau comparatif à l’appui, le quotidien le plus lu d’Allemagne affirme que « beaucoup d’Allemands peuvent rêver du système des retraites grec ».

    L’Allemagne, première économie européenne, sera le plus gros contributeur au volet européen du plan d’aide international prévu pour sauver Athènes. Sur des prêts européens de 30 milliards d’euros cette année, l’Allemagne s’acquitterait d’environ 8,4 milliards.

    Bild.de

    1. @BA: « Grèce : 57 % des Allemands hostiles à une aide financière. » : Ben oui, évidemment, l’opinion ça se fabrique ! Ca prouve seulement que l’Allemagne n’a pas intérêt à aider la Grèce, (à tout le moins qu’elle ne voit pas où serait son intérêt de l’aider), sinon les Allemands auraient eu droit à un matraquage en sens inverse, et vous auriez eu 57% d’opinions favorables ! Comme pour la 1ère guerre contre l’Irak.

  34. Le point de vue allemand – Jeder für sich?

    Les allemands sont-ils en train de se replier sur eux-même? La réaction « nationaliste » de l’opinion publique, suivie par quasiment tous les partis politiques est en effet très majoritaire. Les verts, « die Linke », le SPD, la CDU-CSU et surtout le FDP, personne n’ose dire qu’il faut aider immédiatement la Grèce. Selon les responsables de tous ces partis, l’important serait d’en discuter au Parlement, de demander aux grecs des mesures de rigueur supplémentaires et d’inclure les banques privées dans le plan de sauvetage. Tant de conditions qui sont avant tout des signaux censés rassurer le peuple allemand dans le contexte des prochaines éléctions en Nordrhein-Westfalen.

    Cette réaction est tout à fait compréhensible. Premièrement, les années de rigueur sous le gouvernement Shroeder avec la stagnation des salaires afin de rester compétitifs à l’exportation sont loin d’être oubliées. Deuxièmement, au-delà du refus de payer pour les paresseux grecs, il y a une peur profonde et un manque de confiance en la capacité des pays du sud, même à coups de milliards, de s’en sortir. Les allemands n’aiment naturellement pas s’engager sur une voie dont on ne sait où elle menera exactement. Le débat d’une éventuelle sortie de la zone euro, mécanisme proposé par Angela Merkel, n’est qu’une expression parmi tant d’autres de cette peur. Si on commence à sauver les pays du sud, jusqu’où ira t-on? Peut-on s’assurer qu’on ne le fera qu’une seule fois? La Grèce aura t-elle besoin de milliards en plus? Et ensuite, faudrat-il payer pour le Portugal et l’Espagne… ?

    Contrairement à ce qu’affirment les journaux de nombreux pays, les allemands ne sont pas devenus des nationalistes anti-européens en quelques mois. Ces craintes qui s’expriment sont légitimes. Le repli sur soi est comme une injection de morphine, la solution la plus rapide, celle qui rassure le peuple sans pour autant soigner l’origine du mal. De nombreux élus y sont sensibles.

    Se replier sur son modèle n’a pourtant aucun sens aujourd’hui. L’Allemagne a desespérément besoin de pays de « paresseux » vers lesquels elle peut exporter ses marchandises. L’essentiel de son commerce extérieur se concentre d’ailleurs dans la zone euro.

    Mais ce n’est pas qu’une question de solidarité. Ni même une question d’interêt pour tous. Il s’agit avant tout de la responsabilité de ceux qui ont voulu et mis en place la zone euro. En 1999, ce furent de belles pièces de monnaies et des billets colorés les mains de millions d’européens, mais également une étape supplementaire vers un ensemble politique et economique européen.

    Construire la moitié d’un pont ne sert à rien. Les Etats européens – au premier rang desquels, L’Allemagne ayant imposé la plupart des caractéristiques de l’Union monétaire et ayant fermé les yeux sur les comptes de la Grèce quand elle a accédé à la zone euro en 2001 – ont une responsabilité très lourde. La zone euro et dans sa continuation, l’Union Européenne ne peut survivre sans une politique économique commune, sans transferts publics des zones les plus riches vers les zones les plus pauvres, bref sans plus de fédéralisme.

    Demander à un peuple d’allonger son temps du travail, de virer tous ses fonctionnaires, de repousser l’âge de la retraite, de vendre quelques îles, l’envoyer mendier au FMI et laisser les taux d’intérêt atteindre 10% ne peut être l’unique solution. Je m’étonne d’ailleurs pourquoi personne ne parle d’abord des dépenses militaires délirantes de ce pays, censées prévenir une attaque turque. Sans doute parce que les grecs sont les seuls à acheter les rafales de dassault…

    En tout cas le choix pour les Etats européens commence à se définir très précisément: Affronter la tempête ensemble ou le chacun pour soi – Jeder für sich. Mais le temps qui, sur les marchés financiers s’écoule plus vite qu’ailleurs, risque de décider à notre place.

    1. Votre post met bien le doigt sur le fond du problème : d’un côté l’Allemagne ne veut pas aider la Grèce parce que ceci et cela, de l’autre c’est à elle que l’on doit le fonctionnement de la zone euro. On voit bien ce qu’il en est : cette zone a servi avant tout ses propres intérêts, mais maintenant que ses partenaires se révèlent des handicaps, la solution c’est de les virer. Et comment fait-on pour cela ? On en appelle au bon peuple Allemand qui s’est durement serré la ceinture tandis que les autres faisaient la fête. Mais qu’on en finisse avec cette mascarade ! Ce sont encore et toujours les capitalistes qui tirent les ficelles, et ceux d’outre Rhin sont du même bois que ceux d’outre Atlantique !

    2. Sauver le « Crédit-à-col-gris » pour préserver la « Société-généreuse » tout en allant se faire voir chez les « Gracques » (« Gracques » : socialistes français renommés pour leur tentative infructueuse de réformer le système social romain, dont le futur conseillé économique auprès du gouvernement grec est un membre emminant!..). vous avouerez que ce n’est pas très électoral, … même en France.

  35. Le capitalisme mondial est en train d’exposer l’étendue de sa nullité et son esprit retors, arnaqueur, au monde entier, et ça m’arrange plutôt que des yeux se dessillent, car les solutions proposées sont elles aussi des arnaques si nous ne changeons pas de système, c’est clair comme de l’eau de roche.
    Non, la seule solution, ne cherchez plus, est véritablement politique et signe la fin décidée de l’économie de marché, qui laisse sur le bord la majorité de l’humanité.
    En gros, le monde occidental fait partie de la minorité qui s’en sort, et pourtant, déjà les cohortes de pauvres se multiplient à nos portes (cf immigration et SDF). Le colonialisme, ce nouvel esclavagisme, lui a permis de tenir 2 siècles, ce qui n’est déjà pas si mal pour ceux qui s’en mettent plein les poches.
    Alors devant cette incurie, décidons qu’un autre modèle, qu’un autre monde est possible. L’économie « sèche » na jamais été une solution pour gouverner. Où sont nos philosophes des Lumières?
    Pour gouverner, il faut des politiques sérieux, qui prévoient à long terme, qui évitent les pires bêtises et les malversations. Ou alors, nous arriverons à une société de non droit, et au « tout est permis »… bonjour l’ambiance!
    On va se « fendre » de rire à coup de hache!
    Bon, je crois que les Mélenchon et autres du Front de gauche ont vraiment raison… et il faudrait faire vite, car l’économie suit le politique… à politique libérale, économie de truands!
    Allons-nous encore attendre longtemps que tout se casse la figure?
    Je pose cette question dans le désert du net… car finalement, on a beau être en réseau, rien ne change!

    1.  » Je pose cette question dans le désert du net… car finalement, on a beau être en réseau, rien ne change!  »

      Bien sûr, INTERNET est le pire ennemi pour ceux qui sont dans l’action. Quel réseau ? celui des anonymes je suppose. Le numérique est une puissante arme pour les pouvoirs qui n’ont pour objectif que de disperser et de tuer dans l’oeuf toute rébellion .

      Il leur est plus souhaitable (aux pouvoirs) de délivrer au peuple un outil au travers duquel il lui est pemis de déverser sa bile et sa frustration dernière un écran au fin fond d’une banlieue coupée du monde, que de les rassembler véritablement et de les pousser sur les pavés.

      C’est pourquoi, même avec toute la qualité des billets que je peux lire sur le blog de Mr Jorion, je reste sceptique quant à sa réelle suffisance à influencer une quelconque politique.

    2. @réveil
      Bien d’accord avec toi, le net ne résout rien. Il fédère les idées, permet de se dire qu’on n’est pas tout seul, mais l’action sur le terrain est bien préférable. Je ne me prive d’ailleurs pas d’agir, et d’abord et avant tout en formulant mes désaccords haut et fort autour de moi et au boulot.
      Chacun je suppose a son terrain d’action et je ne pense pas que cela amuse le pouvoir tout de même de voir les gens s’exprimer librement…
      Cela dit, contraints à l’anonymat, sommes-nous encore dans une démocratie?
      Je pose la question mais j’ai tendance à répondre « non » de jours en jours de façon plus convaincue.

      Certains n’ont même pas le droit qui devrait être inaliénable, celui de bosser, alors…
      On nous parle de plus en plus « devoir de réserve », d’ « esprit de boîte » et compagnie…si ce n’est pas de l’aliénation, c’est quoi? Et puis une femme qui crève tous les trois jours sous les coups en France, deux gosses qui crèvent par jour de maltraitance, ça commence à faire des raisons de se battre contre un monde qui se dirige tout droit vers la barbarie. Et ce n’est pas le renforcement des forces de l’ordre qui changeront quoi que ce soit…

      Bref, il faut se battre partout où nous sommes pour que les choses changent vraiment et pour moi, dans quelques jours, ce sera MANIF du 1er mai contre les attaques qui menacent nos retraites! IL faut être nombreux pour faire reculer le gouvernement, même si cela reste symbolique à travers le 1er mai. Tous ceux qui disent « bof! » seront en partie responsables de notre échec!
      « L’histoire n’est que l’histoire de la lutte des classes » (Marx), je vous le rappelle…

  36. Obligations : les taux grecs restent à 9,5%, les portugais à plus de 5%

    « Le « spread » (différence de rendement) entre le Bund allemand, considéré comme la référence sur le marché des taux, et celui des obligations portugaises et irlandaise a atteint environ 200 points de base, un niveau considéré comme pivot à partir duquel la spéculation démarre, indique-t-on sur les marchés. »

    Pour les marchés, Ἀνεῤῥίφθω κύϐος. La Grèce fera défaut.
    La phase 2 commence.

  37. Les taux grecs à 10 ans restaient très élevés mardi matin (9,5 %), malgré les promesses d’Athènes de réduire son déficit, et les rendements portugais se tendaient au-dessus de 5 %, signe d’une méfiance des marchés à l’égard de ce pays, confronté aussi à un déficit public abyssal.

    Vers 11h00, les taux grecs restaient accrochés au niveau des 9,5 %, et ceux du Portugal s’inscrivaient à plus de 5 %, tandis que ceux de l’Irlande s’approchaient de ce niveau.

    « Maintenant, on est même au-delà de l’activation ou non du plan d’aide international (toujours en discussion en Europe) pour la Grèce, car celui-ci ne résoudrait les problèmes que sur le court terme. Désormais, les marchés parient sur un accident majeur de crédit de la Grèce », explique René Defossez, stratégiste obligataire chez Natixis.

    « Le niveau élevé des taux longs grecs, malgré les promesses d’Athènes pour réduire son déficit et le plan d’aide financier, signifie clairement que le marché anticipe soit un défaut de paiement ou une restructuration de la dette grecque, soit une sortie de la zone euro », a-t-il ajouté.

    Le seul moyen, selon lui, de calmer les marchés serait de créer « un système de mutualisation des obligations européennes », sujet qui a déjà été évoqué au sein de l’Europe et qui serait l’unique moyen de montrer un font uni européen.

    Le Portugal, pays également dans l’œil du cyclone par le niveau élevé de ses déficits publics, voyait ses taux longs augmenter dangereusement, illustrant la méfiance des investisseurs. Même situation pour l’Irlande.

    Le « spread » (différence de rendement) entre le Bund allemand, considéré comme la référence sur le marché des taux, et celui des obligations portugaises et irlandaise a atteint environ 200 points de base, un niveau considéré comme pivot à partir duquel la spéculation démarre, indique-t-on sur les marchés.

    La crise grecque a réellement commencé quand le spread a atteint 200 points de base avec le Bund. Cette différence signifie concrètement que pour compenser la méfiance des investisseurs les Portugais ou les Irlandais doivent offrir des taux d’intérêt de 2 points de pourcentage plus élevés que ceux de l’Allemagne.

    Mais s’ils empruntent plus cher, ils augmentent leurs échéances de remboursement et auront d’autant plus de mal à réduire leur déficit. Un cercle vicieux dans lequel la Grèce est d’ores et déjà entraîné.

    Romandie

  38. Mardi 27 avril 2010 :

    Grèce : le recul du PIB pourrait dépasser 2 % en 2010.

    La Banque de Grèce, qui tablait jusqu’à présent sur un recul du PIB de 2 % en 2010, a estimé mardi que la récession pourrait être supérieure compte tenu du « grand niveau d’incertitude » entourant le redressement de l’économie du pays.

    Un « recul » du PIB « plus grand » que celui prévu par la Banque de Grèce dans son dernier rapport, soit 2 %, « est très probable du fait des conditions actuelles, caractérisées par un grand niveau d’incertitude », a indiqué le gouverneur de la Banque de Grèce, Georges Provopoulos, devant l’assemblée générale de la Banque centrale.

    Boursorama

  39. Bonjour,

    Intéressant point de vue 🙂 :

    La SEC attaque Goldman… après avoir complètement manqué la bulle hypothécaire

    « Evidemment, les régulateurs étaient sur le dossier depuis le début. Mais selon des articles parus la semaine dernière, alors que les plus grandes arnaques de tous les temps étaient en train de se dérouler, les équipes de la SEC étaient occupées à regarder du porno sur leurs ordinateurs de bureau ! Ils ont manqué Madoff. Ils ont manqué Sanford. Ils ont manqué la plus grande bulle de l’histoire financière.

    Plus de réglementations ? Oubliez ça !  »

    http://www.la-chronique-agora.com/articles/20100427-2684.html

    Amicalement

  40. Quelle reprise ? Les ventes de Caterpillar au 1er Trim 2010 sont en baisse par rapport à 2009 dans le monde entier sauf en Asie (Business Insider) – Contre info.Fr

    1. Il est encore plus givré que son chef Jean-Claude Trichet, ce VP grec de la BCE! La crise grecque aurait un « effet positif » sur les autres pays menacés de la zone euro en les incitant à mettre en place les réformes ‘structurelles’ que son propre pays s’est avéré incapable de faire?! Mais que faisait et disait-il il y a trois ans? Il ignorait donc tout de l’évasion fiscale et du ‘manque de compétitivité’ en Grèce? C’est la fable de la paille et de la poutre (rires)…

  41. L’écartement des spreads grecs poursuit sa contagion aux autres Etats périphériques de la zone euro. Alors que le rendement grec à 2 ans s’est encore tendu mardi de 1,5 % à 14,6 % dans un marché illiquide, ceux du Portugal et de l’Irlande s’écartent respectivement de 38 et 27 points de base à 4,33% et 3,24 %. L’Italie et l’Espagne voient aussi leurs rendements se tendre, de même que leurs CDS. Les tergiversations de l’Europe, et notamment de l’Allemagne, expliquent la nervosité du marché. Un expert budgétaire des libéraux du FDP allemand a même suggéré mardi à la Grèce de sortir de l’euro. Norbert Barthle, son pendant à la CDU, le parti d’Angela Merkel, a quant à lui évoqué la possibilité d’une décote imposée aux porteurs de dette grecque.

  42. Bonjour,

    Je vous transmets cet article que je trouve assez juste:

    http://www.courrierinternational.com/article/2010/04/26/tant-qu-a-sombrer-sombrons-en-beaute

    notamment ce passage : »Beaucoup d’institutions financières, accablées de dettes et tétanisées par la peur des défauts de paiement, ont cessé de prêter de l’argent, devenant des banques zombies. C’est quelque chose de semblable qui arrive à beaucoup de gouvernements européens : de peur de perdre le pouvoir, ils ne veulent prendre aucun risque. Ce sont aussi des gouvernements zombies, qui ne sont capables ni à l’échelle nationale ni européenne ni mondiale d’agir de façon résolue et de piloter courageusement la sortie de crise. « 

  43. Une brève « amusante »:

    Mme Sophie de Menthon, présidente du mouvement Ethic, renonce à sa candidature à la présidence du MEDEF pour défaut de payement de ses cotisations à l’organisation patronale, cf. cet article de Libé. C’est dur la vie dans un panier de crabes…

  44. Il est en train de se passer un dévissage en règle de l’Athex (bourse d’Athènes) actuellement :
    -5,24% à 14h40
    http://www.ase.gr/default_en.asp

    Pire, les valeurs bancaires se font enfoncer, notamment les valeurs grecques :
    http://marches.lefigaro.fr/indices/secteur.html
    NBG à – 6,66% ; ATEbank à -8,40% …

    6 banques grecques dans les plus fortes baisses.
    Cette plongée entraine des ‘grosses’ valeurs françaises, dont Société Générale, BNP et … Crédit Agricole.

  45. Bonjour,
    ne souhaitant pas décorer quoi que ce soit avec mes faibles économies en banque, faut-il cette fois les retirer en attendant des jours meilleurs ?

    1. Les retirer pour les protéger, mais au dela, pour ne pas participer a ce système d’exploitation et de fabrique de misère !
      Revenir vers du local.

    2. Achetez des pièces d’or tant qu’on peut encore en trouver. Votre maigre épargne traversera ainsi cette époque troublée.

    3. Non ,ça ne sera pas suffisant ,il est préférable d’agrandir son potager et de faire rentrer du bois.

  46. Comme je le disais sur mon blog aujourd’hui:
    Quand l’effort boule de neige devient l’effet boule de neige.

    Après la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Irlande, voilà, la Belgique est sur les rangs. Quand les marchés fianciers décident de jouer la carte à la baisse, il flèrent les proies qui deviennent les victimes. Plus la situation s’aggrave, plus ils touchent. Derrière la crise des banques, il y avaient les Etats, quand ce sont les Etats qui sont aux abonnés absents, qui reprendra le flambeau? Le FMI, les Hedges Funds? Je lisais « Les solutions pour la Grèce seraient : des amendes ou une monnaie alternative comme l’Ecu. Amusant, ne serait-ce pas plutôt une monnaie de singe? L’Open VLD a voulu la crise. Ne ferait-elle pas parie des Hedges Funds?
    La question reste « A qui profite le crime? ». En cherchant on trouve toujours des responsables.

  47. La palme d’Angela…et le crash inévitable de la Grèce malgré l’aide…
    Belle image qu’a donné l’Europe ces derniers temps…
    Pour ceux qui veulent d’autres infos, article assez percutant que j’ai trouvé sur le site de MoneyWeek :
    Pourquoi la Grèce n’a aucune chance de s’en sortir

    Bonne lecture et au prochain acte de cette colossale tragédie grecque et plus si grecque que ça…

    à+

  48. Mardi 27 avril 2010 :

    La Grèce « ne peut pas » emprunter sur les marchés.

    La Grèce a besoin de l’argent de l’UE et du FMI d’ici au 19 mai, car elle « ne peut pas » emprunter sur les marchés, a affirmé mardi le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou.
    « La date butoir est le 19 mai car c’est à cette date qu’une obligation grecque souveraine d’une valeur de 9 milliards d’euros arrive à échéance », a rappelé le ministre.

    Or, « étant donné notre incapacité à accéder aux marchés, la procédure devra être achevée, approuvée et signée à cette date, et l’argent débloqué par le FMI et nos partenaires européens », a dit le ministre, qui s’exprimait devant des députés socialistes grecs.

    Dans ce contexte, la « situation politique de l’Europe n’aide pas » car « souvent, des voix différentes s’expriment » et l’attitude de l’Europe « manque de clarté », a-t-il reconnu.

    Le ministre avait indiqué la veille que les conditions auxquelles la Grèce pouvait emprunter sur les marchés étaient devenues « prohibitives », sans aller jusqu’à dire que son pays était « incapable » d’emprunter.

    Georges Papaconstantinou a par ailleurs prévenu que le déficit public de la Grèce en 2009, déjà réévalué par Eurostat à 13,6% jeudi dernier, pourrait atteindre 14 % du PIB.

    L’Office européen des statistiques (Eurostat) l’avait déjà laissé entrevoir jeudi en affirmant qu’il pourrait procéder à une « nouvelle révision de l’ordre de 0,3 à 0,5 point de PIB » à l’issue de l’enquête qu’il mène en collaboration avec les autorités statistiques grecques.

    L’origine de la crise financière dans laquelle se débat la Grèce est précisément le doublement, par le gouvernement socialiste à son arrivée au pouvoir fin 2009, de la prévision de déficit public à 12,7 %.

    Athènes, qui a de nouveau réévalué ce chiffre en janvier, se bat depuis pour regagner la confiance des marchés.

    Romandie

    Mardi 27 avril 2010 :

    Grèce : le taux d’intérêt de l’obligation à 2 ans atteint … 15,14 %.

  49. Où placer ses économies ? Facile : dans une banque allemande! Le jour où l’euro disparaitra chaque pays reprendra sa monnaie; les 100€ que vous possédiez la veille à la BNP s’appelleront 100Francs, et les 100€ qui figuraient à votre compte de Deutsche Bank à Francfort vaudront 100Marks. Instantanément les marchés décideront en reprenant leur vieille habitude que la valeur du mark ne peut que croître et celle du franc décroître.

    Les 100€ de Francfort qui valaient hier autant que les 100€ de Paris vaudront demain 100 marks soit 130, 140 ou 150Francs, selon ce que décideront les marchés. Vous n’aurez plus qu’à les rapatrier.

  50. Dans la série ‘Ils ne changeront jamais’, les analystes des placements à réaliser (évidemment ‘juteux’), sur la base bien sûr du pari sur la fluctuation des prix :
    http://www.la-chronique-agora.com/articles/20100427-2685.html

    A priori, un tel article, devrait vous foutre les pétoches : -5%, ça commence à sentir le roussi …
    C’est d’ailleurs ce que commence par dire le commentateur/analyseur : « l’indice de la Bourse d’Athènes, l’ASE (Athens Stock Exchange) teste dangereusement la borne basse de sa figure de consolidation en triangle symétrique. »
    Et « En résumé, s’il y a bien une chose à éviter en ce moment c’est à mon avis en priorité les titres helléniques — sur lesquels d’ailleurs, la vente à découvert n’est pas autorisée. » (c’est d’ailleurs intéressant d’apprendre au détour d’une analyse que la vente à découvert ‘n’est pas autorisée’, pour les petits malins qui croyaient pouvoir le faire).

    Bon, Maman, rentre les gaules, le grain approche, les poissons, ce sera pour plus tard.

    Mais que nenni !!
    Z’avez rien capté, bande de bons à rien du tout …
    Car ‘après l’orage, le beau temps’.

    « Cependant, à moyen terme, quand la situation redeviendra plus saine, c’est assurément là que les plus belles plus-values seront à rechercher.
    En effet, l’ASE évolue désormais à moins de 25% de ses points bas de mars 2009 alors qu’en comparaison le S&P 500 se situe à plus de 80% de ce même niveau. »

    Ah ben colon, t’as failli me faire inonder mon pantalon tandis que tu me réservais le plus beau pour ‘à moyen terme’ ?!!!

    « S’il est évident que certains secteurs et valeurs détenus majoritairement par l’Etat (banques notamment) sont loin d’être sortis d’affaire, il y a assurément d’autres valeurs fortement internationalisées qui se trouvent injustement pénalisées. ».
    Remarquez que si on analyse bien les choses, on n’est jamais très loin non plus de la justice, voir même de la morale : car certaines valeurs, hautement mondialisées, qui n’ont rien à voir avec ces fainéantes de banques hellènes nationalisées à la noix, sont scandaleusement dévalorisées, vu qu’elles sont mises dans le même sac (de Constantinople). Et ça, franchement, ça fout les boules, et pas qu’à nos commentateurs, croyez le.

    Bref, « Je garde en tout cas l’idée en tête car, avec l’éventail de choix offert par les CFD, l’intervention sur ce marché est possible…  »
    Aaaaaaaaaaahhhhhhh, voilà un mot rassurant : c’est possible.

    On se disait aussi …

    PS : les CFD, ça des choses que même un légionnaire y regarderait à deux fois avant que de l’utiliser pour sulfater (pardon, investir) un marché financier …

  51. En affichant ses dissensions, la zone euro a en tout cas favorisé la volatilité sur les marchés qui persistent à ignorer le filet de sécurité que constitue le plan d’aide de l’Union européenne et du FMI.
    Si la hausse des taux grecs reste virtuelle tant qu’Athènes n’aura pas recours aux marchés, elle reflète les inquiétudes persistantes sur la solvabilité du pays et sur une éventuelle restructuration ou rééchelonnement de sa dette qui pourrait mener à un défaut de paiement.

  52. Après le garrot la matraque,aujourd’hui en Grèce,demain en Espagne,après-demain en France ou en Grande-Bretagne.Pendant plus de 20 ans des portions entières des patrimoines publics ont été cédées à des financiers véreux,les marchés financiers ont été amputés de toute forme de règles(dérèglementation),les finances publiques des Etats ont été asséchées par des plans faramineux sans aucune contrepartie de la part des organismes financiers en grande partie responsables de la situation actuelle tandis que les budgets sociaux ont été soigneusement encadrés.Le résultat:des centaines de milliards euros/dollars se sont « envolés »,sommes que les peuples doivent maintenant rembourser à coup de coupes sombres dans les budgets des Etats,de baisse des salaires des fonctionnaires(responsables de l’actuelle crise?)de forte hausse des impôts les plus injustes(les impôts dits indirects,portant sur les biens de consommation courante).La méthode:le garrot et la matraque…et les balles(pas en caoutchouc)pour ceux qui n’auraient pas encore compris qui puise dans les caisses de l’Etat et qui exige des peuples de régler la facture.Où sont passés les prédateurs fauteurs de la pire crise économique jamais connue à ce jour?La dernière blague à la mode serait de nous faire croire que LE responsable serait Jérôme Kerviel,le bien nommé,quand ses patrons considéraient qu’il était un brillant élément puisqu’il appliquait les consignes avec un zèle admirable,puisqu’il réalisait en un mois ce que d’autres faisaient péniblement en un an!Un système fondé sur l’escroquerie généralisée,la crapulerie à tous les étages.Celui-là(le c.),je l’ai bien eu,je l’ai roulé dans la farine!!!Des millions et des millions à se faire pigeonner par des rapaces,des prédateurs de la pire espèce dont la raison d’être sur cette terre est d’encaisser,empocher,accumuler,sans aucune considération pour les peuples et l’environnement,…des milliards et des milliards..dans un tourbillon qui n’a plus de sens.Le sens aujourd’hui réside dans le malheur des peuples,la souffrance généralisée,le chômage pour les uns le harcèlement moral pour les autres.Le sens aujourd’hui ce sont les cadavres qui commencent à joncher les rues de Grèce où naquit jadis la démocratie.Parce que la démocratie à plié là et ailleurs en Europe,prise en otage par des oligarchies aux ordres.Démission pour les dirigeants responsables de cette crise dont les peuples ne sont pas responsables!

  53. En ce qui concerne la fiscalité du Japon, l’administration Hatoyama n’envisage pas augmenter la TVA d’ici les 10 années à venir … politique alléchante mais par contre les autres impôts et taxes commencent à nous imposer d’une manière insupportable, ce qui nous évoque le sens d’inégalité. Si mon pays vit une situation serrée (comme tous les autres pays), la TVA serait à revoir. Nous n’accepterons plus que les cotisations civiles, i.e. sécurité médicale, quote-part de la retraite, augmentent encore.

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