L'actualité de la crise: risques allemands notoires, par François Leclerc

Billet invité.

RISQUES ALLEMANDS NOTOIRES

Les marchés n’auront pas attendu pour saluer à leur manière l’émission obligataire grecque de lundi. Ce mardi matin, le taux des obligations grecques sur 10 ans grimpaient brutalement à 6,416%, contre 6,289% lundi soir.

Paradoxalement, le gouvernement grec n’a pas cessé d’afficher sa satisfaction depuis le sommet européen de la semaine dernière, aux résultats pourtant jugés finalement très décevants, une fois le texte de l’accord de sauvetage financier connu et analysé. Georges Papaconstantinou, le ministre grec des Finances, a même qualifié la nouvelle émission de succès. Comment le comprendre ?

L’argumentation du ministre repose sur l’idée que les taux vont se détendre et, explique-t-il, qu’il n’y a plus que 10 milliards (ou 12 milliards, selon une autre source grecque) a trouver dans l’immédiat sur les marchés, d’ici à la fin mai (compte-tenu des réserves de l’Etat). Il poursuit : « Ce serait une grave erreur de penser que l’écart de taux chuterait juste après la décision du sommet de l’UE ». Ne donnant par ailleurs aucune information sur les raisons qui lui permettent de prévoir cette détente ultérieure des taux.

Sauf, peut-on penser, pour tout simplement gagner du temps, car le ministre fait naturellement de la politique et en connait les ressources. Dans l’impasse, demander aujourd’hui une intervention du seul FMI, seule solution pour obtenir un taux notablement réduit par rapport à celui qu’offrent les marchés, aurait deux conséquences non souhaitables. Cela ouvrirait à nouveau au sein de la zone euro une plaie qui vient à peine d’être refermée, augurant d’autres difficultés pour la Grèce, et cela enclencherait surtout une dynamique de sortie de la zone euro, ce qui serait sans doute la pire des solutions pour le pays. D’autant que les Allemands sont de plus en plus soupçonnés d’avoir en tête une reconfiguration de la zone euro, dont les grecs seraient exclus ainsi que d’autres « petits pays ».

Des analyses commencent à sortir qui montrent pourquoi l’Allemagne n’a pas les moyens de laisser la crise se généraliser. En raison des engagements de son système bancaire, déjà si mal en point, mais aussi parce qu’elle réalise une part très importante de ses exportations, et plus encore de ses excédents commerciaux, au sein de celle-ci. Il est donc logique qu’elle ait privilégié l’intervention du FMI, afin d’éviter que la Grèce puisse faire défaut, et réaffirmé par ailleurs sa vocation à défendre l’euro attaqué.

Après l’OCDE, le FMI vient d’ailleurs de revoir à la baisse ses prévisions de croissance de l’Allemagne. Pour 2010, le PIB ne devrait croître que de 1,2% (au lieu de 1,5% de ses prévisions précédentes de février), et pour 2011 de 1,7% (au lieu de 1,9%). Assortissant ses données d’un commentaire sur les « risques notoires » encourus par le pays, en particulier « la faiblesse persistante des banques et la possibilité d’échanges internationaux plus faibles que prévu ».

Si les dissensions les plus apparentes se sont tues au sein de la coalition gouvernementale allemande, il semble que d’importants désaccords subsistent en son sein à propos de la conduite des affaires économiques, budgétaires et fiscales. Car ce que l’on appelle le modèle allemand va se révéler ne plus être la voie royale qu’il a été et va devoir être adapté à une nouvelle donne qui n’est pas encore sur le tapis. D’une manière ou d’une autre, cela va impliquer de s’appuyer davantage sur le marché intérieur allemand.

Sans entrer encore dans ce débat, Wolfgang Schäuble, le ministre des finances, vient de déclarer à Die Zeit  : « Nous avons besoin de plus de coordination, d’un gouvernement économique, même si nous n’aimons pas beaucoup le terme ». Refusant toute analogie avec le système fédéral allemand, en raison de son degré d’intégration, le ministre n’en a pas moins fait référence à une conception fédérale nouvelle, sans la préciser. Etant, de ce point de vue, d’équerre avec sa proposition de Fonds monétaire européen.

Un rien, toutefois, suffira à déjouer les meilleurs calculs. Il s’appelle au choix Portugal, Italie, Irlande ou surtout Espagne. Car pas plus qu’il n’en existe encore pour les mégabanques, les pays de la zone euro n’ont pas établi de testament vif (living will) au cas où il leur arriverait malheur. Nul ne sait comment gérer en catastrophe la sortie d’un pays de la zone euro sans risquer d’en subir de sérieuses conséquences, notamment en raison des engagements financiers pris du temps de l’insouciance par les mégabanques européennes.

L’Allemagne, la France et le Royaume-Uni sont comme Trois Grâces qui ne se tiendraient plus la main et se tourneraient même le dos si elles en avaient les moyens. Dans ces conditions, si elles devaient en venir à finalement s’engager dans la mise sur pied d’une sorte de gouvernement économique, quelle orientation commune appliqueraient-elles ? Le respect du Pacte de stabilité, pour les deux premières d’entre elles qui l’ont signé, n’est pas en soi une politique. La défense de l’industrie financière qui en tient lieu pour la troisième non plus.

Sur ces entrefaites, on a appris que l’agence Fitch vient de maintenir la note AAA pour la dette souveraine française, assortis de sombres considérations sur de possibles « dérives budgétaires ». Quant à lui, le chancelier Alistair Darling promet au Royaume-Uni du sang et des larmes pour 2011, afin de préserver la notation équivalente du pays. Il faut espérer que les agences de notation vont bientôt accéder, de plein droit, au G20 où des sièges leur seront attribués.

58 réponses sur “L'actualité de la crise: risques allemands notoires, par François Leclerc”

  1. Une volte-face allemande? Difficile à croire, à moins que la sagesse des dieux (grecs, naturellement…) ne se soit finalement emparée des petites têtes — préalablement vraiment TRES grosses! — outre-Rhin.

  2. Mardi 30 mars 2010 :

    Les rendements des obligations d’Etat grecques ont continué de se tendre mardi, au lendemain d’une émission obligataire au succès mitigé, la Grèce n’étant pas parvenue à rassurer totalement le marché.

    A 18H00, le taux de l’obligation d’Etat grecque à 10 ans se tendait nettement à 6,434 %, contre 6,289 % lundi.

    Le différentiel (« spread ») avec le Bund 10 ans, l’emprunt allemand qui sert de référence sur le marché obligataire européen, s’est à nouveau élargi, à 333 points de base, contre 316 la veille.

    Romandie

    Malheureusement, ça dégénère.

    La situation devient intenable pour la Grèce.

    Que va-t-il se passer si la Grèce doit emprunter à 7 % dans quelques semaines ?

    Et à 7,5 % ?

    L’évolution des obligations grecques à 10 ans montre que plus personne ne croit à toutes ces déclarations des dirigeants européens.

    Le Portugal, l’Irlande, l’Italie, la Grèce, l’Espagne (liste non exhaustive) sont en train de glisser le long du toboggan, et leur vitesse s’accélère.

    Qu’est-ce qu’il y a en bas du toboggan ?

    Je ne sais pas.

  3. Bonjour,

    je souhaiterais apporter deux éléments qui me paraissent essentiels au débat : tout d’abord, le Figaro vient d’indiquer sur son site que les banques irlandaises allaient être purgées de leur actifs toxiques à hauteur de 81 milliards d’euros. Cela fait quelques temps que l’on en parle moins sur ce blog mais il est important de rappeler que la crise se poursuit car les banques sont toujours en situation délicate et que la crise ne s’est pas seulement muée en une crise de la dette des états.
    Deuxième remarque qui rejoint votre conclusion : la tribune indique que l’agence Fitch met à présent la pression sur la France, car « peu de mesures importantes de réduction des dépenses ont jusqu’ici été annoncées ». C’est à se demander si les agences de notation et les états n’ont pas conclu des accords tacites visant à autoriser les premières à dégrader la note des états pour permettre aux seconds de servir aux peuples leurs réformes libérales.

  4. Exellent billet, il y a effectivement des tours de table qui vont changer, par contre pour etre
    franc et sans etre paranoiaque, ce que j’appelle « l’offensive du FMI » sur l’Europe a commencé,et
    cela est très problématique selon moi: Je ne crois pas que ce soit tout à fait une coincidence que
    le FMI révise la croissance de l’Allemagne à la baisse, alors que les Allemands eux-memes il y a quelques semaines l’ont relevé à la hausse ( par ailleurs du cote des Néerlandais, les exportations
    ont augmenté de 1!% le mois dernier contre 10% aux importations, donc ce moteur de l’économie
    allemande devrait lui aussi fonctionner ) et que, par ailleurs, le président du FMI déclare

    – Hier: Varsovie L’UE a besoin de plus de sanctions / La zone euro a besoin de coordination et de contraintes

    -Aujourd’hui: Bucarest DSK appelle l’Europe à éviter la « deuxième division » ( AFP )

    DSK 3e ou 4 e chef de l’UE ???

  5. Lorsqu’au niveau micro-économique les choses ne fonctionnent pas, il n’y a aucune raison qu’elles fonctionnent au niveau macro-économique.

    En l’absence de grandes interventions au niveau global de l’économie (taux directeurs, « injections » monétaires, plans de relance…) l’économie est une agrégation, un empilement de transactions dont les déséquilibres s’ajoutent. La résultante des inégalités (d’équations de Says) est la somme des petits déséquilibres.

    Puisqu’au niveau macro-économique on ne peut plus intervenir, par le crédit, pour corriger ce qui ne va pas entre salariés, actionnariat, épargne, et clients, ceux-ci sont laissés à leur triste sort de vivre dans un huis-clos, de tout temps infernal.

    Si l’on intervient pas, il n’y a aucune raison que cela s’améliore….

    Au niveau d’une entreprise, le déséquilibre est flagrant, entre la valeur crée d’une part et le pouvoir d’achat des salariés d’autre part, comment pensez qu’en additionnant des situations déséquilibrées, ont va retrouver un équilibre ? Il faut être fou pour croire cela.

    Perseverare diabolicum est. Tout cela va se terminer dans le sang et les larmes comme vous dites.

    De plus la crise a des effets psychologiques sur tout le monde, car tout le monde sait ce qui arrive, sauf ceux qui tiennent les micros, mais tout le monde sait, et tout le monde est effrayé comme devant l’arrivée d’un tsunami, et ceci ne fait qu’aggraver le sentiment de notre précarité existentielle… ce n’est pas tant une dépression d’un effroi. Un effroi devant la finitude, qui renvoi à la fin de chacun, tout simplement, cette crise est un analogon de l’angoisse de mort.

    Mais pourrait-il en être autrement et les lendemains radieux ne sont-il pas…à jamais perdus ?

    1. Pourquoi donc être si péssimiste?
      « Le péssimiste cherche des difficultés dans les opportunités, l’optimiste cherche des opportunités dans les difficultés »
      En tant que technicien électromécanicien, si je devais réagir devant une machine en panne comme les spécialistes réagissent devant la crise, je ne dépannerais jamais rien du tout.
      D’une certaine manière, j’exprime l’avis de Roland quelques commentaires plus bas.

    2. Quand j’étais jeune, il y a longtemps, quelqu’un a crié : « plutôt une fin dans l’effroi qu’un effroi sans fin ».

    3. Pourquoi être si pessimiste ?

      bah je pense que récemment j’ai pris conscience de la brièveté de la vie ! Des éléments personnels viennent interférer avec la perception de la situation en cours… Si l’on avait 200 ans à vivre, ce serait beaucoup mieux. A lieu de quoi, il reste quelque maigres années, dizaines d’années tout au plus, déjà demain il faut faire ses bagages…

      Les japonais ont parait-il l’idée que la vie est très courte, comme une étincelle tandis qu’en occident on la voit comme très longue, un long fleuve tranquille… Nous occultons la brièveté de la vie, tout le monde se croit quasiment immortel, même passé la 50aine. tandis que moi, déjà, l’angoisse me tanaille… Contre l’absurdité de tout ceci, il me vient la dernière image du film de Carpenter, l’Antre de la folie je crois, – qu’il n’y a qu’à en rire ! Le rire, le propre de l’homme, il ne croyait pas si bien dire…

      Bien sûr il y a des dérivatifs, l’art, l’amour, les voyages… mais enfin pour qui sait compter… c’est comme un compte à rebours qui s’enclenche à partir de 45 ans.

      Au lieu de quoi le monde s’abîme dans cette crise absurde, et sans issue selon moi, dans ce modèle. Pourquoi tant de haine, et tant d’absurdité dans un monde déjà si cruel. Ils ne choisissent pas les bonnes solutions et se complaisent dans une voie malheureuse. Aucune pensée utopique, aucune lumière.

      Un monde meilleur est possible, il suffirait de le décider, sur le champs. Pour l’instant ils continuent la même chose.

    4. @ Michel Lambotte
      On dit aussi qu’un pessimiste est un optimiste qui s’est bien renseigné.
      En ce qui concerne l’attitude « réparateur » je vous rejoins.
      Mais les stocks de pièces détachées sont à sec et nos outils sont cassés.
      Au lieu de réparer il va falloir songer à marcher à pied et à laver le linge à la main.
      Chaussures et savon.

    5. @ Listzfr

      D’un pessimiste à un pessimiste:
      Je vous recommande la lecture d’un roman historique de Pierre Pelot : C’est ainsi que les hommes vivent, qui a pour cadre le guerre de Trente Ans.
      L’horreur de cette guerre vous fera trouver bien douces, par comparaison, les années / décennies qui nous restent à vivre.
      Cordialement.

  6. Ainsi donc la gangrène gagne et entoure maintenant les centres vitaux.
    La volonté de conserver les structures existantes génère l’impuissance et la paralysie progressive.

    Les causes d’un nouvel effondrement, connues et multiples, font que le pompier ne peut pas aller partout au feu et se retrouve en passe d’être cerné et anéanti.
    On repense à l’histoire et à toutes ses impasses, dues à des systèmes incapables de se réorganiser rapidement.

    L’issue est donc maintenant connue, ce sera une lutte à mort. Et des quilles vont tomber.
    D’abord, celles qui ne feront pas trop de vagues en agonisant, puis par effet de contagion, les autres un peu au dessus, etc…
    L’issue pour des millions de gens va être une redécouverte de la survie et de ses dangers.

    Et c’est le seul espoir possible. Le seul permettant, la colère au ventre, l’éviction des prédateurs et la vigilance critique.
    Nous sommes hélas repus, à contempler le spectacle du monde en sentant poindre une inquiétude sourde sur notre devenir.

    Il nous faudra redevenir les hommes et les femmes rompus aux aléas de l’existence qu’étaient nos ancêtres qui n’avaient nulle assurance contre la disette quotidienne et qui voyaient dans la vie réelle les horreurs que nous contemplons aujourd’hui à la télévision.

    Alors seulement, nous aurons de nouveau une conscience collective. Le reste suivra…

    1. Bonsoir !

      @ Mr ROLAND :

      Merci ! Humblement, merci ! 0 vous , et à la personne pour avoir avalisé la publication de votre réflexion.
      ça me réchauffe le coeur, de lire votre commentaire. Tout est dit !
      Il ya beaucoup de clairvoyance, de conscience, résilience …
      Bonne soirée

  7. LE FMI déterminera ses propres critères et règles pour une aide à la Grèce / FT

    « Si le FMI était sollicité pour aider la Grèce, il le ferait seulement selon ses propres critères, a declaré son président mardi. »Je ne peux pas présenter à mon conseil d’administration un programme qui n’ait pas été évalué par mon équipe », a déclaré son président mardi au Financial Times en route pour Bucarest

    Mr Strauss-Kahn a déclaré qu’il pensait que l’approche de l’Eurozone d’attendre de voir si la Grèce
    peut s’extraire elle-meme de son problème pourrait fonctionner. Si la Grèce devait tomber dans
    de sérieuses difficultés, elle recevrait une aide bilatérale coordonnée de ses partenaires de
    l’Eurozone, de meme que ‘l’assistance’ du FMI. « Je ne crois pas qu’il sera nécessaire au FMI d’intervenir.Je crois que la stratégie adoptée par l’UE fonctionnera », -t-il dit. Accepter de laisser
    le FMI jouer un role dans un sauvetage éventuel de la Grèce a provoqué des tensions avec les leaders européens, certains d’entre eux désireux de garder la solution à l’intérieur de l’UE.L’insistance de Mr Strauss-Kahn à rappeler qu’une intervention du FMI en Grèce répondrait aux memes règles que pour d’autres pays non-membres de l’Eurozone, pourrait poser des problèmes. Mr Strauss-Kanhn a rappelé que seule la Grèce peut demander une intervention, et non
    l’UE, la Grèce étant membre du Fonds et non l’UE. »

  8. @ M. Leclerc

    Peut-on savoir de quand date la dernière réaction de l’agence Fitch au sujet de la notation AAA de la France…nuancée par les sombres « dérives budgétaires » ?
    A ce propos ,quel est le fondement légal de ces dramaturges qui font pluie et nuages sombres ,et ce au gré des vouloirs intéressés de quelques uns,essentiellement localisables d’ailleurs dans la sphére anglo-saxonne ?

    Je vous remercie.

  9. Personnellement, j’ai plutôt l’impression d’un début de panique chez les Allemands (compréhensible du reste), dont les dissensions gouvernementales ne seraient qu’une manifestation. A mon avis, ils n’ont pas de sombres desseins ni de plans B secrets (du moins pas encore). Ils ne savent pas quoi faire, donc ils font (et disent) n’importe quoi – tout et son contraire. Ils sont désemparés.

    On ne peut s’empêcher par ailleurs d’être frappé par la rapidité du développement de la crise : même pas 2 ans après la faillite de Lehmans Brothers, on parle déjà de la fin de la zone euro – et le nationalisme (ou sa forme dégénérée: le régionalisme) ne s’est jamais aussi bien porté en Europe de l’Ouest : Allemands nazi, Grecs magouilleurs, etc. C’est le grand come-back du stéréotype. Bravo.

    C’est un peu le paradoxe de la construction européenne par le néolibéralisme (ou sa variante teutonne, l’ordo-libéralisme) façon Commission, etc. : en exacerbant la concurrence fiscale et sociale entre les Etats, on a permis l’exacerbation des sentiments identitaires dans les opinions publiques, qui sont les ferments – en définitive – d’un éclatement de l’Europe. Chacun chez soi, chacun pour soi. Tout se passe un peu comme si les peuples en avaient marre d’être en compétition perpétuelle avec les peuples voisins, marre de la « concurrence libre et non faussée », et cherchaient maintenant un peu de tranquillité…

    1. Chacun chez soi, chacun pour soi… et la misère pour tous !!
      La construction européenne étant bancale, elle ne pourra qu’éclater.
      C’est triste mais il faut que cela aille encore plus mal pour que cela aille mieux.
      Et pas uniquement pour nous mais également les pays en développement.
      Aujourd’hui ,nous pleurons sur notre triste sort d’habitants de pays  »développés » mais quid d’Haiti, la Somalie…
      Il faut remettre à plat le système complet et cela ne sera possible que lorsqu’il aura touché le fond avec tous les risques que cela comporte. On est encore loin du fond à mon avis.

      Et je rejoins l’opinion de Roland à 19h23.
      Lorsque nous aurons atteint le point bas, il nous faudra réinventer les solidarités que les anciens nous avaient léguées.
      Tous ensemble…

    2. On peut par exemple se référer à la victoire de la Ligue du Nord en Italie qui arrache le Piémont et la Vénétie, les deux régions les plus riches du pays en compagnie de la Lombardie. Justement, lorsque l’on contemple l’architecture démesurée de la gare de Milan, qui servit en particulier de tribune à Mussolini, on peut être pris du sentiment d’effroi que le balcon de celle-ci serve à nouveau dans les prochains mois avec un aréopage identique et dans le même contexte, faisant suite aux élections régionales italiennes.

    3. Dans les stratégies de résolution de la crise, il y a d’abord une logique dite « de classe », où l’élite transnationale bénéficiaire de l’ordre néolibéral cherche à préserver ses avantages ; cependant, face à la gravité de la crise, cette élite commence à se fragmenter quant aux solutions à mettre en oeuvre (il est vrai que cette élite n’est que partiellement homogène : les intérêts d’un fonctionnaire européen ne sont pas tout à fait les mêmes que ceux d’un banquier allemand, par exemple). Par ailleurs, il y a une logique dite « nationale », où chaque pays cherche en tant que pays à sauver sa peau – mais là aussi, à l’intérieur de chaque entité nationale, il y a des divergences de toutes sortes, d’intérêts, de classes, etc.
      Conclusion : le système est entré dans une période de forte turbulence, avec possibilité de crash. Il tire à hue et à dia, il n’a plus de ligne directrice.
      La solution du repli nationaliste (France, Allemagne, Autriche, Pays-Bas) ou régionaliste (Flandres, Italie du Nord) est une solution parmi d’autres, mais qui gagne peu à peu du terrain. Je l’interprète comme une « fatigue des peuples » devant les exigences de la concurrence exacerbée. C’est une façon de souffler, une sorte de protectionnisme de la société – rendu possible, bien sûr, par l’échec de l’Europe sociale…

  10. Il y a un mois, évoquer la possibilité d’une explosion de la zone euro par la sortie de l’Allemagne ou de la grèce parraissait totalement imbécile, impossible…Aujourd’hui qui peut dire que la Grèce va continuer à emprunter à plus de 6% alors que sa croissance risque d’etre en 2010-2011 de -6%?
    l’impossible serait-il devenu possible ou était-on il y a seulement un mois dans le délire?

    1. Dans les milieux financiers allemands on estime que la faillite d’état de la Grèce serait quasi inévitable.

  11. Une ancienne malédiction chinoise consistait à souhaiter à son ennemi : « puissiez- vous vivre des temps interessants ! ».
    Et bien nous y voilà. A moins de trouver des « vecteurs de croissance » miraculeux (j’en doute sincèrement, une bonne partie des têtes pensantes sont partis dans la finance), il ne reste que l’inflation galopante et/ou le défaut. Un bon vieux gros défaut, autant être le 1er et faire un doigt d’honneur à tout ça.
    Evidemment les gouvernants ne font rien, lémédias ne diront rien, le net ne dira rien (car filtré merci LOPPSI, j’exagère bien sûr, mais si peu…) juste un peuple vivotant de pas grand chose, en salaire, en service, en prestation (et c’était pas bien glorieux avant), pour le bénéfice d’une minorité qui aura sû retirer ses billes à temps (merci Goldman Sachs). Ils ont merdé sur toute la ligne, et on doit en payer les pots cassés. Les temps qui viennent vont êtes très intéressants !

    1. Dauphine a réouvert son Master Finance. La foi en la finance unit les élites. Elles restent au chaud

  12. « […] Il nous faudra redevenir les hommes
    et les femmes rompus aux aléas
    de l’existence qu’étaient nos ancêtres […] »

    Je pense que c’est faux, érroné, hors de saison.
    Nous avons autre chose à penser et à faire.

    J ‘ai du mal à l’exprimer, je le regrette beaucoup.
    Toute cette période est marquée par l’ erreur,
    le contre-temps, la disproportion.
    J ‘espère que quelqu’un talentueux pourra
    vous exposer que le risque est un aller simple
    vers la barbarie égoiste.
    Attention, je ne récuse pas la lutte et
    le combat. Et j’ admire, comme nécessaire,
    le fighting spirit. Mais tout cet ensemble
    doit être voulu comme collectif
    et en protection des plus faibles.
    Un mot: social.
    Pour mes ancêtres, les aléas de l’existence ont
    souvent gagné trop tôt. Pas un exemple.

    1. jeu+oie.

      Dans la vraie vie, il n’y a pas « d’aléas de l’existence ».
      Dans la vraie vie, il y a la pauvreté et la faim, le froid et la solitude.
      Il n’y a pas d’ancêtres ‘magnifiques’ : il y a seulement eu des êtres humains qui ont survécu à tous ceux qui ne l’ont pas pu. Dont un bon ‘paquet’ au fond des tranchées de Verdun ou de Craonne.

      Du fond de leur antériorité, les ancêtres diraient : « faîtes pas les cons ! ».

    2. Je présume que vous répondez à mon billet.

      Les aléas de l’existence, c’est la faim, le manque de moyens, la mort, la guerre, l’enrôlement pour le compte d’autrui, la souffrance… Je pensais que la langue Française résumait tout cela dans le mot « aléa ». Nous n’avons pas été à la même école.

      Lorsque j’évoque nos ancêtres, ce n’est pas pour les glorifier bien qu’ils le méritent, mais pour signaler que notre mode de vie confortable nous à ôté une grande part de notre conscience, celle de la précarité des choses en ce bas monde.

      Pour finir, je rajouterai que, d’accord ou pas, le phénomène de paupérisation massive à déjà bien commencé en occident, et que de facto, une partie importante de la population va devoir assurer sa survie avec des expédients non prévus par le code du travail. Cette paupérisation concerne également tous les services rendus aux citoyens qui peuvent être considérés comme du salaire différé. Nier cela me semble absurde.

      Je ne souhaite le malheur de personne, mais rappelez vous que ce sont les circonstances qui nous dictent notre conduite, pas l’inverse.

    3. @ Roland (puisqu’il faut apparemment que les choses soient dédiées) :
      Vous présumez ce que vous souhaitez. Cela vous regarde.
      Effectivement, nous ne sommes pas allé à la même école :
      http://www.cnrtl.fr/lexicographie/al%C3%A9a
      L’aléa n’est pas que le risque comme il vous plaît à penser mais signifie bien aussi la notion d’imprévisibilité, notion première par ailleurs pour ce terme, y compris positive (une naissance, un mariage, etc.). Votre propos laissait donc transparaître qu’en dehors des différents ‘aléas’ que vous décrivez (mort, famine, etc.), revenir se confronter aux aléas de l’existence avait donc une connotation de ‘retour à la vie normale’, que nous n’aurions jamais dû quitter, ce qui évidemment n’est pas le cas … puisque nous continuons à ‘subir’, au sens positif comme négatif, les aléas de l’existence : naissance, mort, mariage, divorce, etc.

      « notre mode de vie confortable nous à ôté une grande part de notre conscience, celle de la précarité des choses en ce bas monde. » : cela dépend de quoi et pour qui. Si vous parlez de ‘choses’ comme le travail, il me semble que la précarité est redevenu sinon une règle du moins un élément incontournable dans le monde du travail. Je ne nie pas la paupérisation.
      C’est vous qui êtes absurde.
      Car ce même mode de vie ‘confortable’, y compris le code du travail (afin d’éviter les ‘expédients’), a été obtenu de haute lutte, par la sueur et le sang justement des ancêtres que vous citez, qui n’étaient que trop conscients de la précarité dans laquelle ils vivaient. En conséquence, je ne vois pas bien le ‘progrès’ que vous semblez présenter de revenir à un mode de vie moins ‘confortable’ afin de prendre plus conscience des aléas de l’existence ici bas.
      Car de quel type de ‘confort’ parlez-vous ? Du droit de grève, des congés payés, du code du travail, …. ???

      « rappelez vous que ce sont les circonstances qui nous dictent notre conduite, pas l’inverse » : bin non, justement. Si on suivait votre raisonnement, on verrait bien que nous aurions ici une allégorie au ‘suivisme’ et à la résignation, que nos mêmes ancêtres ont refusé il y a encore quelques dizaines d’années. En Juin 40 tient, par exemple. Mais aussi en 36 et avant.
      Et pourtant, les circonstances, mon pauvre monsieur …

      Ne parlez au nom des ancêtres pour justifier votre philosophie. Parlez de décroissance, de prise de conscience nécessaire pour défendre à nouveau nos droits que vient bafouer, de manière croissante, la financiarisation globale auquel nous sommes en train sinon de faire face du moins de subir « les aléas ». Car rien dans vos propos ne vient condamner les causes mais bien plutôt se focalisent sur les conséquences en lieu et place.

      Evitez cette susceptibilité, on gagnera du temps et de l’énergie.

    4. @Zebu: Je ne tiens pas à débattre avec vous (mon propos n’est d’ailleurs pas de débattre pour faire avancer le shmilblick), vous déformez joyeusement mes propos et me faites dire des choses que je n’ai pas dites.
      Ai-je parlé de progrès? Est-ce que je semble souhaiter ce que j’annonce? Quels est le sens du mot « hélas »?…

      Mon propos est de dire que nous ne retrouverons la conscience collective de nous mêmes en tant que peuple qu’après un décervelage massif et brutal qui en laissera pas mal sur le carreau, que ce sera comme d’habitude les plus faibles qui vont trinquer et que c’est malheureusement notre seul espoir. Je le déplore, croyez le bien.

      Je ne parle au nom de personne hormis moi-même.

    5. Petit addendum sur une phrase qui m’avait échappé: Il faudrait donc parler des causes, les condamner, proposer des solutions…

      Les causes, ici tout le monde les connait. Les condamner, pourquoi faire? Qu’est ce que cela change? Je laisse cela à plus talentueux que moi. Proposer des solutions? Désolé, je n’ai pas de soupe à vendre. Le fait est que ceux là même qui ont créé la situation actuelle ne savent que faire pour en sortir. Tout cela n’est pas amendable. L’emprise de ces gens est totale et aucun espace de subversion autre que symbolique n’existe.

      Seule une prise de conscience collective d’un très grand niveau rouvrira des portes, aboutissement probable mais non certain d’une misère sociale généralisée.

    6. @Zebu

      1) Aléa = dès. Mallarmé a écrit sur les dès et Max jacob, « Le cornet a dès ». Aléa représente le hasard, et par extension ce que l’on ne maitrise pas. Que vous l’appeliez risque ou autre chose….

      Jamais un coup de dès n’abolira le hasard…

      2) Si le confort a été conquis de haute lutte par nos ancêtres, c’est comme Hannibal aux délices de Capou, vous voyez ? L’armée peu se dissoudre et sa cohérence s’évaporer après la bataille. Un état antérieur n’est pas forcé de durer pour toute éternité…

      Je ne comprends rien à ce que vous voulez dire. Et où vous voulez en venir. Et Roland a parfaitement raison, que c’est dans la lutte que se forge une conscience collective et non dans le confort c’est pourquoi d’ailleurs nos charitables eurocrates avaient évoqué l’idée d’une « bonne » guerre pour souder les peuples européens ensemble !

    7. @ Lisztfr :
      Concernant les aléas, je ne dis rien d’autre. Imprévisibilité n’est pas risque, forcément. Du coup, la présentation qu’en faisait Roland ne l’était que sous l’angle du risque et non de l’imprévisibilité. Quel était alors le sens de son rappel quant aux ‘ancêtres’ ? Et le sens même de son intervention ?
      Il ne parlait pas de lutte pour qu’une conscience collective émerge mais « que notre mode de vie confortable nous à ôté une grande part de notre conscience, celle de la précarité des choses en ce bas monde. » En clair, si nous modifions notre mode de vie confortable, adviendra dès lors une conscience collective. Ce en quoi je m’inscris en faux, car il lie ‘lutte’ et ‘confort’.
      Un exemple : les droits des femmes au 20ème siècle ont-ils émergés en situation d’environnement ‘confortable’ en France ou l’inverse ?

      « Il nous faudra redevenir les hommes et les femmes rompus aux aléas de l’existence qu’étaient nos ancêtres qui n’avaient nulle assurance contre la disette quotidienne » : quel besoin de redevenir ce qu’étaient nos ancêtres pour forger cette conscience collective (si ce n’est, encore, que notre mode de vie confortable s’y ‘oppose’) ?
      Je m’inscris encore en faux sur l’appel aux ancêtres et à leur mode de vie : toute l’histoire, française, a démontré que justement ces ‘ancêtres’ ont lutté pour obtenir, à bon escient me semble-t-il, un mode de vie plus confortable. Encore faut-il s’entendre sur ce que l’on appelle ‘confortable’ …
      Bref, les ‘ancêtres’ auraient-ils eu tort de rechercher un mode de vie plus confortable et nous d’éviter ce que Roland appelle de ses voeux, un mode de vie moins confortable aux regards des aléas de l’existence, afin qu’une conscience collective émerge ?
      En clair, vive la crise et tant pis si les plus faibles s’en prennent plein la gueule, pourvu qu’une conscience collective émerge ?

      A mes yeux, ce sont des positions ‘masquées’ (ou non), qu’il faut clarifier. Que l’on ait analysé la crise, certes. Et il me semble que c’est notre point commun entre nous avec Roland. Mais les ‘solutions’ qu’en tire Roland (et vous ?) ne me semble pas des solutions viables car ce seront les plus faibles qui trinqueront. A fortiori si on en appelle aux ‘ancêtres’ comme ‘modèle théorique’, dont la majeure partie de leur effort à été justement de faire l’inverse.
      Enfin, théoriser tout ça sous une pensée situationniste contingente ou de l’action situationniste contingente me fait redouter le pire, en termes non seulement de pensée mais aussi en termes de conséquences et d’utilisation que pourrait en faire justement ceux qui ont provoqué (et continuent) la crise. Pour justifier le ‘cours des choses’ et les ‘aléas financiers’ …

      Sans compter que je répondais à Daniel, qui ne fait rien que dire la même chose que moi : ce n’est pas la solution. Et en appeler aux ‘ancêtres’ est non seulement un mauvais argument mais aussi complètement faux.

      « c’est dans la lutte que se forge une conscience collective et non dans le confort » : quel est le rapport entre lutte et confort ? De quel confort parlez-vous ? Est-il nécessaire de revenir au ‘struggle for life’ afin qu’une pensée collective émerge ? Dans le cas contraire, diriez-vous que cette pensée collective qui aurait néanmoins émergée (dans une situation de ‘confort’) serait une pensée ‘faible’ car non soumise à une contingence environnementale suffisamment ‘forte’ pour qu’elle soit ‘légitime’ ? Jusqu’à quel niveau de ‘confort’ pensez-vous que nous devons abandonner pour que cette pensée collective émerge enfin ? Une dictature est-elle ainsi ‘nécessaire’ ? ‘Suffisante’ ?

      « c’est pourquoi d’ailleurs nos charitables eurocrates avaient évoqué l’idée d’une « bonne » guerre pour souder les peuples européens ensemble ! » : c’est exactement ce que vous êtes en train de ‘prôner’. Comme les eurocrates que vous dénoncez.

      Ai-je bien compris votre pensée et ce que vous avez dit ?

    8. @ Lisztfr (complément) :
      Toute proportion gardée, cela me rappelle les maurassiens qui appelaient de leur voeux la fin de ‘la gueuse’ (la République), y compris par la défaite si nécessaire, afin que la France puisse se ‘refonder’ ensuite. La révolution nationale a été une pensée collective de crise, bien que pré-existante et non formalisée en tant que telle.
      C’est pourquoi je demande toujours de quelle pensée collective relève ce type de discours, avant que de souhaiter que la crise s’approfondisse. Afin de me garantir contre certains ‘aléas’ dirons nous …
      Car il est symptomatique de constater qu’en l’espèce, on demande d’abord de faire confiance à ce que la crise advienne (et quand elle advient, qu’elle s’accroisse … jusqu’à un niveau que le niveau jugera nécessaire et suffisant) pour pouvoir ‘déclencher’ une pensée collective dont on tout a penser qu’elle relève de la pensée ‘magique’ ou ‘mystique’ (elle se révèlera … lorsqu’elle se révèlera).
      Sans qu’on puisse présumer quoique ce soit de son objet.
      Bref, une nouvelle ‘révélation’ !!

      Très peu pour moi …

      Cordialement.

  13. L’Allemagne, la France et le Royaume-Uni sont comme Trois Grâces, certes mais quelles fassent attention à la troisième Parque, Atropos .

  14. Il n’est pas sûr que la sortie de la zone euro, pour la Grèce, soit le pire des solutions si l’UE ne se montre pas plus compréhensive parce que, si les taux d’intérêt deviennent de plus en plus fort, ils vont asphyxier la Grèce en rendant exorbitant le coût financier et en annihilant les effets d’un plan d’austérité des plus draconiens.

    1. Merci
      C’est bien le net.
      Vous pouvez nous offrir une pause de temps en temps…
      Bon
      Allez je lis la suite.
      Maso.

  15. La position allemande n’est pas confortable non plus. Son déficit, qui donne des vertiges aux allemands, se creuse chaque fraction de séconde. Les raisons pour ce dèséquilibre sont multiples bien-sûr, mais elles ont une cause principale: L’export. Les gains dûs à l’export sont réinvesti à l’étranger, les investissment dans l’industrie basé en Allemagne ont chuté et baissent encore. L’avenir de l’industrie allemande se situe apparemment hors de ses frontières; l’Europe seule n’est même plus sa priorité à moyen et long terme, c’est l’échiquier mondial. Ce n’est pas bon pour l’emploi. Certes, la mondialisation créée des emplois, mais pas tant. Ce nombre ne peut compenser les pertes. Les récettes fiscales sont en chute libre, et depuis les années 70, les dépenses pour le social ont beaucoup augmenté, une conséquence directe de la montée du chômage et de la précarité. La marge de manoeuvre pour le gouvernement allemand est donc assez mince.
    La préstation de Merkel récemment à Bruxelles visait avant tout de tranquiliser les marchés financiers pour que la Grèce puisse s’approvisionner sur les marchés financiers. Il est fort propbable que l’amitié allemande pour la Grèce s’arrêtera là.

  16. Bellini écrit :

    « Il y a un mois, évoquer la possibilité d’une explosion de la zone euro par la sortie de l’Allemagne ou de la grèce parraissait totalement imbécile, impossible…Aujourd’hui qui peut dire que la Grèce va continuer à emprunter à plus de 6% alors que sa croissance risque d’etre en 2010-2011 de -6% ? l’impossible serait-il devenu possible ou était-on il y a seulement un mois dans le délire ? »

    Bellini, je ne suis pas d’accord.

    Je me rappelle parfaitement qu’en 1992, en France, nous étions des dizaines de milliers de citoyens à dire dans toutes les réunions politiques, au bar, dans la rue, au bureau, sur les lieux de travail, etc. cette phrase toute simple :

    les pays européens ne peuvent pas avoir la même monnaie.

    Je me rappelle parfaitement qu’en 1992, nous étions des citoyens de droite à dire cette phrase (les gaullistes, mais aussi les partisans de Philippe de Villiers), des citoyens d’extrême-droite (Le Pen), des citoyens de gauche (les communistes, les partisans de Jean-Pierre Chevènement), des citoyens d’extrême-gauche (LCR).

    Tous ces gens étaient opposés. Tous ces gens étaient incompatibles. Tous ces gens étaient irréconciliables.

    Mais je faisais partie de ces gens en 1992.

    En 1992, nous étions des dizaines de milliers à dire tout simplement ceci :

    les pays européens ne peuvent pas avoir la même monnaie. Si le « oui » au référendum de 1992 passe, l’explosion de la zone euro est inévitable.

    En 1992, nous l’avons dit, nous l’avons répété, nous avons même distribué des livres écrits par des nonistes qui l’expliquaient à longueur de pages.

    En 1992, nous avons voté non.

    Le oui a fait 51,04 %.

    1. Oui ! J’en étais, bien sûr et je ne savais pas tout !

      Nous avait échappé la BCE et son interdiction de financer les Etats ou les organismes publics, donc l’interdiction de battre monnaie pour les besoins du développement de la zone euro…

      Je m’en veux de n’avoir pas été plus pertinent.

      C’est pour cela que j’ai relu plusieurs fois le TCE et le traité de Lisbonne : je peux vous le dire, il n’y a rien dans ce(s) traité(s) qui permette de trouver une solution positive à la crise. Les seules solutions prévues sont par le bas : chômage de masse, misère générale (paupérisation pas relative mais absolue) et conflits nationalistes et/ou régionalistes.

      Donc une seule solution : exiger la négociation d’un autre traité, une Nouvelle Union Européenne qui applique harmonisations sociales, fiscales pour un plein emploi avec des salaires harmonisés par le haut et tout le reste de solidarité, de mutualisation, de coopération impératifs face à la crise. Des crédits de la BCE pour les investissements et la formation ou la recherche. ETC.

    2. J’évoquais bien sur les économistes, politiques et journalistes officiels. ceux qui écrivent dans le Monde

    3. Avant la monnaie unique la monnaie commune suffisait.
      Il fallait faire l’harmonie fiscale, sociale puis juridique et pénale.
      Ensuite créer un véritable eurocorps pour ne pas être les suppots des US à travers l’Otan.
      etc..

      Européophile convaincu.
      J’ai donc toujours voté non à cette Europette.
      Jean Nîmes a raison.
      Les politicards ont botté en touche pour évacuer les problèmes nationaux et vendu l’Europe Tarée comme remède à tout sans aucune réflexion.
      L’autre raison de la création d’une sous-Europe est plus complotiste et n’est pas politiquement correcte donc hors sujet ici….

  17. Ce n’est pas la Grèce qu’il faut exclure, c’est l’Allemagne !

    un bon papier de Frédéric Lordon sur ce sujet (Les blogs du Diplo 29/03) :

    http://blog.mondediplo.net/2010-03-29-Ce-n-est-pas-la-Grece-qu-il-faut-exclure-c-est-l

    ____

    Par ailleurs, Christian Saint-Etienne a analysé brillamment, depuis un an déjà, les conditions objectives —puissantes et crédibles— pour que la zone euro se disloque d’elle-même, notamment du fait de la politique franchement inamicale de l’Allemagne depuis le début : lisez « La fin de l’euro », c’est un bouquin passionnant.

    Étienne.
    ___________

    « Le système du crédit public, c’est-à-dire des dettes publiques, dont Venise et Gênes avaient, au moyen âge, posé les premiers jalons, envahit l’Europe définitivement pendant l’époque manufacturière. Le régime colonial, avec son commerce maritime et ses guerres commerciales, lui servant de serre chaude, il s’installa d’abord en Hollande.

    La dette publique, en d’autres termes l’aliénation de l’État, qu’il soit despotique, constitutionnel ou républicain, marque de son empreinte l’ère capitaliste. La seule partie de la soi-disant richesse nationale qui entre réellement dans la possession collective des peuples modernes, c’est leur dette publique. Il n’y a donc pas à s’étonner de la doctrine moderne que plus un peuple s’endette, plus il s’enrichit. Le crédit public, voilà le credo du capital. Aussi le manque de foi en la dette publique vient-il, dès l’incubation de celle-ci, prendre la place du péché contre le Saint-Esprit, jadis le seul impardonnables.

    La dette publique opère comme un des agents les plus énergiques de l’accumulation primitive. Par un coup de baguette, elle doue l’argent improductif de la vertu reproductive et le convertit ainsi en capital, sans qu’il ait pour cela à subir les risques, les troubles inséparables de son emploi industriel et même de l’usure privée. Les créditeurs publics, à vrai dire, ne donnent rien, car leur principal, métamorphosé en effets publics d’un transfert facile, continue fonctionner entre leurs mains comme autant de numéraire. Mais, à part la classe de rentiers oisifs ainsi créée, à part la fortune improvisée des financiers intermédiaires entre le gouvernement et la nation – de même que celle des traitants, marchands, manufacturiers particuliers, auxquels une bonne partie de tout emprunt rend le service d’un capital tombé du ciel – la dette publique a donné le branle aux sociétés par actions, au commerce de toute sorte de papiers négociables, aux opérations aléatoires, à l’agiotage, en somme, aux jeux de bourse et à la bancocratie moderne.

    Dès leur naissance les grandes banques, affublées de titres nationaux, n’étaient que des associations de spéculateurs privés s’établissant à côté des gouvernements et, grâce aux privilèges qu’ils en obtenaient, à même de leur prêter l’argent du public.

    Aussi l’accumulation de la dette publique n’a-t-elle pas de gradimètre plus infaillible que la hausse successive des actions de ces banques, dont le développement intégral date de la fondation de la Banque d’Angleterre, en 1694.

    Celle-ci commença par prêter tout son capital argent au gouvernement à un intérêt de 8 %, en même temps elle était autorisée par le Parlement à battre monnaie du même capital en le prêtant de nouveau au public sous forme de billets qu’on lui permit de jeter en circulation, en escomptant avec eux des billets d’échange, en les avançant sur des marchandises et en les employant à l’achat de métaux précieux. Bientôt après, cette monnaie de crédit de sa propre fabrique devint l’argent avec lequel la Banque d’Angleterre effectua ses prêts à l’État et paya pour lui les intérêts de la dette publique.

    Elle donnait d’une main, non seulement pour recevoir davantage, mais, tout en recevant, elle restait créancière de la nation à perpétuité, jusqu’à concurrence du dernier liard donné. Peu à peu elle devint nécessairement le réceptacle des trésors métalliques du pays et le grand centre autour duquel gravita dès lors le crédit commercial. Dans le même temps qu’on cessait en Angleterre de brûler les sorcières, on commença à y pendre les falsificateurs de billets de banque. »

    Karl Marx, Le Capital, Livre I, Paris : Garnier-Flammarion, 1969. Première édition : 1867. Chapitre XXXI : « Genèse du capitaliste industriel », pp. 556-564.

    ___________

  18. Presse allemande – Douche froide qui reflete la nervosité allemande

    Handelsblatt rappelle que le consensus des économistes allemands pour 2010 était entre 1,5 et 2 %,
    la prévision du gouvernement 1,4 %. Plus inquiétant le pronostic par le FMI d´une montée du chomage jusqu a 9,5% fin 2010, sans amélioration en 2011

    La réalité a frappé deux fois aujourd´hui Croissance de la dette publique allemande de 7,1 % en 2009 pour atteindre 1,69 trillions d´euros, annonce en Allemagne

  19. Juste une interrogation !
    Puisque l’Europe de nos grands pères (j’ai la 30aine) étaient une vision de solidarité (paix) et de prospérité commune. Puisque nous sommes à des niveaux monétaires très variables, à des niveaux sociaux variables qui créent des distancions sociales qui met les peuples en affrontement social larvé, des dettes nationales qui déstabilisent nos finances étatiques, des traders charognards qui se dédouanent en disant respecter les règles que les politiques nationaux mettent en place (conseil européen des ministres + Com.Eup.), ne serait-il pas temps d’imaginer voir disparaître l’échelon national, d’unifier les dettes et d’uniformiser les traitements sociaux ?
    Parce qu’à ce rythme là [ à la vitesse accélérée de paupérisation qui est en route depuis les années 80 et la stratégie d’endettement des états qui est à l’oeuvre pour diminuer le redistribution des richesses nationales, la baisse des effectifs de fonctionnaires qui au finale participe (dans le contexte du capitalisme actuel) à la disparition de la solidarité nationale (Etat -> peuple) et à la déstructuration des solidarités entre les classes sociales (riche -> pauvre) , à l’amplification du chômage malgré l’augmentation constante de la productivité depuis les années 70 (envir *3,5) ], ou nous changeons de modèle économique, ou nous changeons de modèle de la hiérarchisation politique.
    Qui aurait des pistes et compléments par rapport à cette unification européenne là et qui pense que cela pourrait nous sortir de ce mauvais pas ?

    1. Mais comment voulez-vous « organiser » dans l’urgence et la débâcle une « mise en conformité-unification » générale de l’Eurozone alors qu’il eût été logique de réaliser cela dans le calme des années 70-80 en 20 ans de tractations…avant de déclarer l’Euro monnaie unique.???
      Nous allons au contraire voir surgir de plus en plus de divisions et d’accusations entre nations!.
      A moins qu’un « guide » (auf Deutsch ein Führer) ne surgisse et …
      Hop + 1 Godwin…

  20. Une bonne remarque dans « Spiegel international » à propos de l’attitude de Merkel par rapport à ses prédécesseurs :

    « When it came to Europe, however, Kohl consistently made foreign policy a priority over domestic political motives. He belonged to a generation for which Europe was a question of war and peace. Merkel, however, sees the concept of Europe as one of costs and benefits. »

    1. Hé oui… cela rappelle quelque peut une autre mégère apprivoisée qui éructait « I want my money back ». Un espoir face à la passivité citoyenne est l’apreté au gain, « the greed » de ces chers puissants qui va les pousser à se déchirer mutuellement. L’accélération du processus de crise que vous mentionniez plus haut est en route et je ne serais pas étonné que nous ayons plus vite que prévu quelques réunions nocturnes et secrètes de nos chers dirigeants pour tenter d’enrayer l’effondrement de la zone euro, tout comme ils s’étaient employé à renflouer leurs amis banquiers dans la clandestinité (voir l’épisode de la Banque d’Angleterre volant nuitamment au secours de la RBS et HBOS)

  21. « Pourquoi l´Allemagne ne peut etre le modele de l´Eurozone  » / FT Wolfgang Munchau 31.03

    « Ces efforts pour lier les Etats entre eux pourrait bien mener à un énorme accroissement des tensions entre eux.Si c’était le cas, ceci rejoinfrait la définition classique de la tragédie: abondance ( arrogance ), Ate ( irresposabilité ) et nemesis ( destruction ). Ainsi concluais-je en décembre 1991 un article sur la course vers l’union monétaire. Je suis conscient de l’engagement de l’elite européenne au succès de l’union monétaire.

    Mais la crise est profonde: comme nous l’avons montré, le Conseil de l’Europe n’a pas été une solution, mais un commpromis boiteux.Le challenge immédiat est la Grèce. Sur ceci, les chefs de gouvernement décidèrent que comme ‘partie d’un paquet incluant le financement du Fonds Monétaire International et un financement de la part de la majorité des Etats membres prets à contribuer à des aides bi-latérales coordonnées. Mais, porsuivait-il,”toute aide financière..serait décidée par les Etats membres à l’unanimité, sujets à de fortes conditions et basé sur une évaluation par la Commission Européenne et la BCE…L’objectif du mécanisme ne sera pas de mettre à un disposition un financement à des taux d’interets comme moyenne des taux de la zone euro, mais d’établir des incitations à retourner à un financement de marché le plus tot possible.

    L’Allemagne, le membre le plus puissant de l’eurozone, obtint ce qu’elle souhaitait.Mais le résultat fut impopulaire ailleurs, notamment en France, et auprès de la BCE qui ne veut pas que le Fonds intervienne en matière de politique monétaire.Le président francais doit contempler avec horreur la perpective d’une intervention d’une institution de Washington dirigée par Dominique Strauss-Kahn, un candidat poids lourds potentiel pour sa fonction. Cependant il serait assez erroné de conclure que ceci est une grande victoire pour le FMI ou meme pour l’Allemagne.Le compromis parait dysfonctionnel. En premier lieu, serait-ce un programme de l’UE ou du FMI ? Que se passe-t-il quand le Fonds est en désaccord avec l’UE ? Un tel désaccord parait probable.La politique d’austérité fiscale acceptée par la Grèce, représentant 10% de son P.I.B, parait impossible en soi en l’absence de politique monétaire ou flexibilité du taux de change. Peut-etre aucun programme ne pourrait etre mis en place, étant donné les conditions initiales défavorables.

    Deuxièment, quelles sont les chances de voir l’Eurozone agir de facon unanime afin d’approuver une intervention du FMI ? Dernièrement, en quoi l’aide envisagée aiderait-elle ? Le problème immédiat de la Grèce est les hauts taux d’interet qu’elle paie. Offrir de la liquidité à un taux pénalisant, quand la Grèce n’a plus accès aux marchés internationaux pour son financement, rendrait encore pire son problème de solvabilité. De plus, quand cette assistance arriverait, il serait déjà trop tard. C’est quand l’on contemple les défis que les choses deviennent effrayantes.Un souci est la non-volonté d’admettre l’insolvabilité.Plus encore, les vues de l’Allemagne sur comment devrait fonctionner, sont fausses

    Herman Van Rompuy, président du Conseil Européen, déclara après le sommet que “nous espérons ceci réassurera tous les détenteurs d’obligations grecques que l’Eurozone ne laissera jamais la Grèce faire faillite.Seulement deux facons de remplir cet engagement existent: soit les membres de l’eurozone écrivent des chèques en blanc en faveur l’un de l’autre ou ils prennent en charge les finances publiques-et ainsi de facto le gouvernement- de membres ‘délincants’, L’Allemagne ne permettrait jamais ceci, mais la politique ne permettrait jamais la première hypothèse, en particulier dans les pays membres les plus grands. De fait, la déclaration de Van Rompuy semble absurde.
    Maintenant, examinons le point le plus important.La déclaration de la semaine dernière argumentait aussi que la situation actuelle démontrait le besoin de renforcer et enrichir la structure existante afin d’assurer la soutenabilité fiscale dans l’eurozone et accroitre sa capacité à agir en temps de crises.Pour la surveillance future des risques économiques et budgétaires, et les instruments pour leur prévention, incluant la procédure pour déficits excessifs, doit etre renforcée.

    L’idée dominante ici est que l’affaiblissement des finances publiques dans les pays de la périphérie reflète une absence d’orthodoxie fiscale.Ceci est vrai pour la Grèce,et à un degré moindre, pour le Portugal. Mais l’Irlande et l’ Espagne avaient ce qui semblaient etre des positions solides, avec des excédents budgétaires.Leur faiblesse tient aux déficits du secteur privé.Ce fut seulement après que le secteur privé se corrigea après le début de la crise que les déficits de finances publiques explosèrent. Comme le problème était dans le secteur privé, plutot que le public,une surveillance doit aussi se concentrer sur le secteur privé et non seulement le secteur public.

    Cependant les ‘bulles’d’actifs comme l’immobilier en Espagne et le recours abusif au crédit dans la périphérie reflétaient aussi l’absence de croissance de la demande réelle, dans son essence. Ceci est comment la politique monétaire de la BCE résulta en un plus moins adapté taux d’expansion de la demande globale de l’Eurozone. Ainsi, dès que nous nous interrogeons sur la cause sous-jacente des catastrophes des finances publiques aujourd’hui, nous devons nous rendre compte qu’elles furent ultimement le résultat d’une politique monétaire accomoodante pour faire face à la faible croissance de la demande dans l’Eurozone, et particulièrement celle de l’Allemagne.

    Une telle discussion sur la demande interne de l’Eurozone et ses déséquilibres n’est pas une de celles que les dirigeants allemands souhaitent avoir. Aussi longtemps que cela restera le cas, la perspective d’une “coordination économique renforcée”mentionnée dans la déclaration du Conseil reste nulle.

    Pire,l’ Allemagne souhaite voir un mouvement de la part des partenaires de l’Eurozone vers de plus petits déficits de finances publiques.L’eurozone,la deuxième zone économique du monde, serait alors en chemin pour devenir une autre Allemagene, avec une demande interne chroniquement faible.L’Allemagne et certains autres pays pourraient trouver un chemin via l’augmentation des exportations vers les pays émergents.

    Mais pour ces partenaires structurellement plus faibles-spécialement ceux handicapés par des couts non competititifs, le résultat serait des années de stagnation, au mieux. Est-cela la tant vantée “stabilité”? Le projet de l’union monétaire est confrontée à un énorme challenge. Il n’a pas de solution facile pour résoudre la crise grecque. Mais le problème le plus grand est que l’Eurozone ne fonctionnera pas comme l’Allemagne le souhaite.

    Comme décrit précédemment, l’eurozone peut seulement devenir plus germanique seulement en parvenant à des excédents de balance commerciale ou poussant de grandes parties de l’ économie de l’Eurozone vers une récession prolongée, ou plus vraisemblablement, les deux.L’Allemagne a pu devenir l’Allemagne parce que les autres ne le pouvaient pas. Si l’Eurozone devenait l’Allemagne, je ne vois pas comment cela pourrait fonctionner. Evidemment, l’Allemagne à court terme peut obbtenir ce qu’elle souhaite, mais elle ne peut faire de l’eurozone un succcès de la facon dont elle l’envisage.Les énormes défcits de finances publiques sont un symptome, pas une cause. Y a-t-il une sortie satisfaisante de ce dilemne ? Pas pour autant que je puisse voir.Ceci est réellement inquiétant. »

    1. Europrotectionnisme+uniformisation des « constitutions » et des économies trop disparates..
      Organisation d’une décroissance rationnelle+partage contraint (aïe! …mais avec mini dédommagements) des « actifs » de l’eurozone.
      Mise à plat du système bancassurance.
      Marché intérieur suffisant après une forte baisse des fiertés-besoins.
      Reconstruction.
      30 ans.
      C’est rien.

    2. Rendons à César… Le très intéressant article que vous avez traduit du Financial Times est de Martin Wolf, mais il aurait pu être écrit par Wolfgang Munchau de par sa teneur !

  22. Pour confirmer ou infirmer certains de commentaires ci-dessus : un extrait d’une note de Patrick
    Artus pour Natixis très documenté sur la crise grecque :

    « Synthèse : l’importance de la structure de détention des dettes risquées

    Les actifs issus de la titrisation des crédits immobiliers américains étaient détenus par les non-résidents et les banques.
    Ceci explique :
    − la transmission internationale de la crise ;
    − son caractère systémique.
    Les dettes publiques des pays du sud de la zone euro sont surtout détenues,dans le cas de la dette grecque, par des banques européennes ;
    dans le cas de la dette espagnole aussi en Europe, par les institutionnels, les banques, les
    ménages.
    Un défaut sur la dette grecque ou espagnole conduirait à d’énormes pertes pour les banques européennes ; ceci montre qu’il s’agit d’un risque systémique, et que la Grèce, si aucune solution coopérative n’est trouvée, dispose du pouvoir de négociation lui permettant d’imposer que les autres pays européens lui donnent une aide financière. »

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