Billet invité.
L’INDECISION ERIGEE EN POLITIQUE
Les ministres des finances européens nous offrent actuellement une image saisissante de l’indécision générale qui s’est instaurée en Europe, que ce soit à propos des priorités économiques à adopter ou des réformes financières à entreprendre ou faire valoir.
A court terme, à l’épreuve du feu dans le cadre de la crise grecque, tiraillés entre des impératifs contradictoires, les ministres laissent le gouvernement grec fragilisé sur le fil du rasoir. Minimisant l’éventualité de leur intervention, ils poursuivent une discussion sans fin à propos d’un hypothétique plan de soutien financier et se réfugient derrière l’argutie que les Grecs ne sont pas demandeurs (ils demandent pourtant une solidarité qui leur fait défaut concrètement), pour en reporter à plus tard la décision finale.
Pis, ils laissent planer la plus grande ambiguïté sur les conditions financières dans lesquelles le gouvernement grec pourrait accéder à des prêts bilatéraux, refusant de confirmer clairement – ou affirmant même le contraire – que leurs taux pourraient être inférieurs à ceux auquel ce dernier doit consentir aux marchés, afin de soulager son plan global de résorption du déficit.
En attendant, les Grecs vont devoir très prochainement poursuivre leurs opérations de refinancement de leur dette, sans aucune lisibilité sur leurs conditions. Laissant subsister un facteur d’incertitude non seulement sur leur situation propre, mais par ricochet sur celle de toute la zone euro. Ce qui représente une incontestable incitation à la poursuite de la crise que connaît l’euro.
Sous la contrainte, après qu’il ait été tardivement compris qu’un lâchage de la Grèce n’était pas dans les moyens de la zone euro, le tandem franco-allemand parvient difficilement à accoucher d’un semblant d’accord, qui devra encore être finalisé et adopté par les Chefs d’Etat ou de gouvernement. C’est un tout petit pas vers l’adoption de mesures de renforcement de la cohésion de la zone euro. Vu les conditions dans lequel il a pu être effectué, on mesure tous ceux qui restent à accomplir afin qu’un dispositif permanent puisse être mis en place, afin de faire face aux inévitables crises futures qui vont la secouer. Le système d’aides bilatérales finalement adopté est en effet le degré le plus élémentaire des différentes options possibles.
Le lancement d’une discussion à propos d’un Fonds monétaire européen a dans l’immédiat tourné court, alors qu’il apparaissait de plus en plus que ce projet avait comme vocation essentielle d’instaurer un système de contraintes et de sanctions au profit d’une politique économique ayant comme seul objectif d’imposer à tous les pays de la zone euro les stricts paramètres de déficit que l’Allemagne a décidé de se donner pour elle-même.
On comprenait même, au fil des déclarations en provenance de son initiateur, Wolfgang Schäuble (le ministre des finances allemand), que la mise sur pied du FME pourrait aller de pair avec une reconfiguration de la zone euro, après exclusion de celle-ci de ses mauvais élèves. Le tout témoignant d’une logique incontestable bien qu’aveugle, car aboutissant inévitablement à l’approfondissement de la crise économique européenne (et pénalisant d’autant, par voie de conséquence, le commerce européen allemand).
Dans ces conditions, il était impossible d’éviter que n’éclatent au grand jour des désaccords jusque là masqués à propos de la politique économique européenne à suivre dans le cadre de la crise actuelle. D’accusatrice, l’Allemagne devenait accusée. Pourfendeuse du laxisme budgétaire des autres, elle est mise en cause en raison d’un modèle économique reposant sur une modération salariale favorisant ses exportations, créant au sein de la zone euro une situation intenable à terme. Permettant d’identifier comme pathologique un déséquilibre interne à l’Europe de même nature que celui qui préside aux relations commerciales sino-américaines !
Les pays exportateurs sont désormais mis au ban des accusés. Tant en raison de leur politique salariale que – pour la Chine – de sous-valorisation de leur devise. Magnifique paradoxe de cette crise que de voir comment ce qui était hier considéré comme signe d’excellente santé économique – la puissance exportatrice d’un pays – est aujourd’hui analysé comme l’une des causes de déséquilibres devant être résorbés dans un monde devenu globalisé !
Paradoxe non moins étonnant, le remède qui est proposé repose sur une réorientation de la croissance économique de ces pays afin qu’ils s’appuient sur leur marché intérieur, ce qui implique une élévation du pouvoir d’achat ! Pour le moins un virage à 180 degrés par rapport aux décennies qui viennent de s’écouler ! Une même question ne pouvant manquer d’être posée dans d’autres pays, comme les Etats-Unis, où il est établi que la croissance économique reposait pour l’essentiel sur la consommation des ménages. Celle-ci n’étant possible que grâce à l’échafaudage d’un crédit qui n’est plus envisageable de relancer à l’identique.
La recherche d’un moteur à la croissance économique va progressivement s’imposer comme sujet d’interrogation, la seule lutte contre les déficits publics ne pouvant d’évidence faire office de politique économique. En réalité, c’est à cela que nous assistons, sous couvert des polémiques franco-allemandes que Christine Lagarde a initiées en accordant son interview au Financial Times critiquant l’orientation économique allemande. Il est au passage significatif qu’un étrange mode de discussion sur les questions essentielles semble s’être instauré entre les gouvernements européens, qui utilisent le canal de la presse financière internationale pour débattre entre eux (après le lancement du FME par Wolfgang Schäuble selon un mode identique ).
Or, il est trivial que le développement économique à l’exportation n’est pas en soi une réponse globale à cette question : le commerce international est par définition un jeu à somme nulle, qui repose en dernière instance sur la consommation intérieure. Pour que les exportations des uns se développent, il faut que la consommation des autres en fasse autant. L’ajustement des parités monétaires peut contribuer à équilibrer les flux internes, mais pas à assurer une croissance globale !
Les marchés pèsent de tout leur poids actuellement, afin que les gouvernements occidentaux adoptent comme credo la lutte prioritaire et drastique contre le déficit public. Faisant preuve du même aveuglement en la circonstance que celui qui a été le leur pour aboutir au déclenchement de la crise, ils ne peuvent que créer les conditions de sa poursuite et son approfondissement.
Une note de l’agence Moody’s mérite à cet égard d’être longuement citée. Evoquant le Royaume-Uni, la France, les Etats-Unis, et l’Allemagne, l’agence de notation délivre son oracle : « Il n’y a pas de risque immédiat de dégradation des grands pays AAA, mais le mince risque qu’ils ne parviennent pas à maintenir leurs finances sous contrôle, et soient donc dégradés, a augmenté ». L’agence estime en conséquence qu’il n’est pas possible « d’esquiver la nécessité de baisser les dépenses », car laisser en place les plans de relance dans l’espoir de la relance « mettrait à l’épreuve la patience et la confiance des marchés financiers ou des banques centrales, qui pourraient se mettre à combattre les attentes d’inflation en élevant les taux d’intérêt ».
La suite de la note est toute aussi explicite : « La croissance ne résoudra pas à elle seule l’équation de plus en plus compliqué de la dette. Maintenir la dette à des niveaux compatibles avec une notation AAA nécessitera inévitablement des ajustements budgétaires d’une ampleur telle que, dans certains cas, cela pourra mettre en cause la cohésion sociale. Nous ne parlons pas de révolution, mais la gravité de la crise va forcer les gouvernements à faire des choix douloureux qui vont fragiliser la société ».
Que faire, dans ces conditions ? L’OCDE est venue de manière nettement plus nuancée à la rescousse des gouvernements dans son rapport annuel, intitulé avec optimisme « objectif croissance ». En le présentant, Pier Carlo Padoan, son économiste en chef, a expliqué que « la reprise est en route mais nous ne savons pas si elle est encore tirée par les politiques de relance ou si elle a acquis sa propre dynamique ».
En conséquence, si l’assainissement des finances publiques est « un enjeu majeur », il va falloir mettre fin aux mesures de relance, mais de manière graduelle, chaque pays à son rythme en évitant une trop grande « synchronisation » des coupes budgétaires qui aurait des répercussions négatives. La prudence est par ailleurs également de mise sur la manière d’y procéder. L’arrêt des plans de relance ne suffira pas, des réformes structurelles étant « un élément fondamental de la gestion de la sortie de crise ». Elles doivent privilégier un accroissement de l’emploi, qui aboutira à réduire le coût des prestations sociales et à diminuer ainsi le déficit. Il faudra également augmenter les impôts, précise le rapport. En ce qui concerne les dépenses publiques, les « plus productives » devront être ménagées : éducation, santé, recherche et développement, transports et infrastructures de communication. Pour un peu, on s’attendrait à voir préconisée la réduction des dépenses militaires !
Entre Moody’s et l’OCDE, c’est donc le grand écart ! A quel saint les gouvernements doivent-ils se vouer dans ces conditions ?
De la même manière que les Allemands tentent d’imprimer leur marque en matière de politique économique européenne, les Britanniques procèdent de même à propos des projets de régulation financière. Dans les deux cas, cela ne mène pas très loin !
La question de la régulation des hedge funds a ainsi été retirée à la dernière minute de l’ordre du jour de la réunion des ministres des finances, devant les désaccords persistants, pour l’essentiel avec les Britanniques, ce dont Alistair Darling, le ministre britannique des finances s’est félicité, estimant que « la sagesse » avait prévalu. Il avait été envisagé par certains un passage en force, renvoyant ensuite le dossier pour adoption des mesures envisagées devant le Parlement européen, qui aurait pu l’adopter. Ce n’est pas la voie qui a été choisie, non sans rapport probablement avec la récente rencontre à Londres de Nicolas Sarkozy et Gordon Brown.
Le projet de la Commission européenne envisage d’encadrer les fonds spéculatifs, mais aussi ceux de capital-risque ou d’investissement. En échange d’une plus grande transparence et du respect de certaines règles, les fonds européens pourraient exercer dans toute l’UE. Mais le traitement des fonds basés hors l’UE, notamment dans des paradis fiscaux, fait débat. L’AIMA, le lobby international des hedge funds dénonce pour sa part les aspects « protectionnistes » du projet, tandis que Timothy Geithner a écrit au nom du gouvernement américain pour protester contre des mesures qui seraient selon lui discriminatoires à l’égard des fonds américains.
Sur la régulation des produits dérivés, l’autre sujet d’importance de la régulation, on en est aux entrechats diplomatiques entre Michel Barnier, commissaire chargé des affaires financières, et Gary Gensler, président de l’autorité américaine de régulation des marchés à terme de matières premières (CFTC), car toute régulation de ce gigantesque marché de 600 mille milliards de dollars n’a de sens que si elle est décidée des deux côtés de l’Atlantique, alors qu’il est estimé que « 80% de celui-ci échappe à toute transparence, à toute standardisation, à tout enregistrement » a estimé à Bruxelles Michel Barnier.
Des paroles aimables et des déclarations de bonne volonté réciproque ont été échangées, sans qu’aucune disposition tangible n’ait été évoquée. Afin de mettre en perspective ces conversations, il n’est pas sans intérêt de rappeler que le projet de loi de régulation financière, enfin présenté lundi dernier au Sénat par Christopher Dodd, se contente d’évoquer la nécessité que les produits dérivés « standards » passent par des chambres de compensation. Détail qui n’est pas sans importance : aucune autre définition de ceux-ci n’est disponible, si ce n’est qu’ils sont considérés standards… parce qu’ils passent par une chambre de compensation !
L’avis d’un mafioso vaut la peine d’être écouté lorsque celui-ci vit de la faiblesse des états.
http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/03/16/1992-les-speculateurs-mettent-en-peril-le-systeme-monetaire-europeen_1319915_3234.html
« 1992 : les spéculateurs mettent en péril le Système monétaire européen »
« Selon le Wall Street Journal du mercredi 3 mars, le ministère américain de la justice a demandé à au moins quatre fonds spéculatifs (hedge funds) – SAC Capital Advisors, Greenlight Capital, Soros Fund Management et Paulson & Co – de conserver des traces de leurs opérations et de leurs courriers électroniques sur l’euro, afin de déterminer s’ils ont agi ou non de concert en spéculant sur sa baisse. « Il est devenu commun de se tourner vers George Soros quand le marché des changes fait l’actualité », a réagi avec flegme un porte-parole du fonds du célèbre financier et philanthrope américain, dans un courriel à l’Agence France-Presse, précisant que « toute suggestion de manquement de la part de Soros Fund Management était infondée ». »
Et, pourtant, ce rapace n’est QUE tri-milliardaire. Officiellement si on « oublie » ce qu’il planque dans les paradis.
Comme tout smicard.
Le smicard, lui, plante son pognon dans les paradis artificiels : Française des Jeux, PMU, ‘travailler plus pour gagner plus’, …
François Leclerc dit « Magnifique paradoxe de cette crise que de voir comment ce qui était hier considéré comme signe d’excellente santé économique – la puissance exportatrice d’un pays – est aujourd’hui analysé comme l’une des causes de déséquilibres devant être résorbés dans un monde devenu globalisé ! »
L’espagne avait déjà à sa façon mis en lumière et avec quel éclat ! et chiffres incontestables à l’appui à quelle vitesse extraordinaire on peut passer comme elle du statut d’élève excellent à la fois à l’école de Maastricht et à l’école de la globalisation au statut de cancre absolu pour ne pas dire « porc ».
Mais l’Allemagne, certes d’une autre façon, on touche là au sacré ! Les dieux de l’Olympe ne sont décidément plus ce qu’ils étaient ni à Athènes, ni à Berlin mais plus dure sera la chûte pour la seconde ?
http://www.alternet.org/story/145667/
La Grèce emprunte à 6,5%; grace aux restriction budgétaires qu’on lui impose sa croissance 2010-2011 devrait etre nulle ou à peu près; personne ne devra se porter à son secours si elle a un défaut de paiement. Chercher l’erreur!
« Il est au passage significatif qu’un étrange mode de discussion sur les questions essentielles semble s’être instauré entre les gouvernements européens, qui utilisent le canal de la presse financière internationale pour débattre entre eux »
Personnellement, je trouve ça plutôt inquiétant….
C’est effectivement inquiétant mais soyons plus explicites…
Lorsqu’on en arrive à parler par voie de presse c’est qu’aucun accord n’est possible. Le réflexe des politiques est alors toujours le même: désigner un coupable à la vindicte populaire. C’est clairement le signal qui est envoyé. Si nous ne pouvons pas trouver d’accord alors je me venge et je te montre du doigt. On est clairement dans le rapport de force stupide et contre productif.
En France, le choix est fait, le coupable c’est l’Allemagne avec son « dumping social ». A croire que le déficit chronique de l’état français à commencer aux début des années 2000 (dans les faits, il a commencer 20 ans plus tôt). A croire que le chômage, pourtant endémique depuis les années 70, à démarrer à la même date. A croire que la balance commerciale française s’est effondrée en à peine 3 ans (de 2001 à 2003), alors qu’elle est principalement basée sur l’exportation de produits (centrales nucléaires, aéronautique et armement) vendus au sein de contrat à échéance longue (3 à 5 ans). A croire que le seul problème de la France serait sa non compétitivité économique (sous entendu les salaires sont trop élevés en France) alors que les salariés français affichent la plus grande productivité au monde. Tout cela n’est pas cohérent.
Non le problème est tout autre. Il a de mon point de vue trois sources:
1°) les délocalisations industrielles qui font qu’aujourd’hui par exemple que 3 Renault sur 4 sont produites à l’étranger (donc n’apparaissent pas dans le solde positif de la balance française et les emplois qui vont avec ont été perdus définitivement).
2°) un positionnement stratégique mauvais. La France s’est positionnée et est restée sur deux créneaux: la production de masse (qui subit de plein fouet la mondialisation) et les produits à très haute valeur ajoutée (centrale nucléaire, aéronautique). Le premier moteur est quasiment détruit dans sa totalité. Le second subit la montée d’une concurrence double. La première concurrence est interne aux consortiums européens (type Airbus, Arianespace) où ceux qui financent (l’Allemagne principalement) ne voit pas pourquoi ils financent sans avoir les emplois (entre Ariane 4 et Ariane 5 le nombre d’emplois en France à EADS Space Transportation/France a été divisé par 3, mais pas pour tout le monde). La seconde est américaine principalement. Le mur est tombé (celui ) aussi il n’y a plus de raison de réserver des niches aux petits français concernant l’armement. Le soutien de l’état américain à ses industriels de l’armement est tel que les seuls marchés emportés aujourd’hui dans ce domaine sont des marchés dits de sécurisation (le client ne met pas tous ses œufs dans le même panier mais conserve la part belle aux États-Unis).
3°) Une absence totale d’investissement dans les secteurs sur laquelle la France a misé. Je ne parle pas de ce qui est déclaré dans les comptes des sociétés (bien que même là on est largement en dessous de nos concurrents), mais de véritables investissements pour l’avenir c’est-à-dire de la R&D. Regardez l’origine des inventions qui équipent les voitures d’aujourd’hui. Quasiment tout a été inventé en Allemagne. Les constructeurs et équipementiers français se contentant d’assembler des technologies qu’ils n’ont pas conçues. Cela fait certes économiser des sommes importantes en R&D (et les emplois qui vont avec) mais cela conduit à devoir reverser des royalties aux allemands à chaque fois qu’une voiture se vend. Difficile d’être moins cher que le concurrent allemand dans ces conditions.
Aux États-Unis, le coupable c’est la Chine pour les mêmes raisons (dumping social). A croire là aussi que tous les problèmes de l’Amérique ont commencé avec la décision américaine de faire de la Chine la nation la plus favorisée. Quid des délocalisations au Mexique par exemple. Quid de la main d’œuvre canadienne que l’on incite à venir travailler dans l’énorme industrie audiovisuelle de Los Angeles (la main d’œuvre mexicaine n’étant pas estimée suffisamment compétente pour fournir en masse). Ce sont bel et bien des entreprises américaines qui ont fait ce choix dans les années 80 et 90. Ce sont également des entreprises américaines qui ont choisi d’aller s’installer en Chine (Nike, IBM, Sun, Dell, à titre d’exemples). Alors pourquoi s’en prendre aux entreprises chinoises? C’étaient pourtant bien l’idée du deal initial. Vous venez vous installer chez nous pour fabriquer et accessoirement nous vendre vos produits en échange on vous vend nos produits. Et c’est bien ce qu’il se passe…
Loin de moi l’idée de dire que ces pays n’ont pas de responsabilités. Mais soyons sérieux. Le problème est systémique et ceci à échelle planétaire. Là encore à la source on retrouve le problème de la finance qui exige de faire des bénéfices à court terme quitte à hypothéquer l’avenir.
J’ai bien peur que la phrase que l’on prête le plus souvent à Vladimir Ilitch Oulianov (dit Lénine) mais également au plus célèbre Géorgien, Iossif Vissarionovitch Djougachvili (plus connu sous le pseudonyme de Staline), soit en train de se réaliser: « Vous verrez, les capitalistes nous vendrons la corde avec laquelle nous les pendrons ». Il s’est juste trompé sur la nature du « nous ». Ce ne sera pas les dirigeants Soviétiques qui s’en chargeront…
Nous nous sommes mis seuls la corde autour du coup. Les dirigeants chinois n’y sont pour rien. Mais ne soyons pas naïfs au point de penser que pour autant ils n’ouvriront pas la trappe le moment venu…
L’Amérique qui a toujours eu besoin d’un ennemi pour financer un effort de guerre permanent nécessaire à son industrie de l’armement pense que la menace est militaire. Ils se trompent lourdement. Si un jour l’occident venait à s’écrouler face à la Chine s’est de l’économie que viendrait le coup de grâce.
L’OCDE n’a pas dû donner à la reprise un GPS … qui ‘est en route’.
Et pour la déroute, c’est par où ?
Moody’s déclare donc que maintenir une note AAA « ….nécessitera inévitablement des ajustements budgétaires d’une ampleur telle que, dans certains cas, cela pourra mettre en cause la cohésion sociale. »
Froide condamnation à mort de la » paix sociale », ce luxe que les couches sociales les plus aisés estiment ne plus pouvoir s’offrir…
Cela sonne comme un appel à l’émeute, pourrait-on dire…
Et l’on devine ce que ces gens pensent : « des émeutes? mais comment donc, et le plus tôt sera le mieux! » (sinon, ils n’oseraient pas employer ce ton de provocation.)
Quoi qu’il soit envisagé, il ne me semble pas que l’on puisse « sauver » la monnaie unique en l’état. Les disparités sont trop grandes, les critères de convergence de Maastricht avaient dès le départ été maquillés et n’étaient jamais respectés par personne.
Et alors? Est-ce si grave quand on sait que la zone euro n’a jamais été réelement unifiée, que le banques de chaque pays de lazone continuent à se compenser au niveau national seulement, etc…
Il est de plus en plus patent qu’un pays en déroute comme la Grèce aurait tout intérêt à prendre les devants en émettant à nouveau une monnaie nationale inérieure, sans doute en s’engagageant à régler sa dette en euros plus tard. Une sorte de moratoire à l’argentine, cela avait plutôt bien marché pour ce pays en découplant le peso du dollar en 2000.
Il suffit de se défaire de l’eurodictature qui croit pouvoir s’imposer via les pays les plus puissants de la zone, cela n’a pas de sens!
L’Europe de l’union monétaire n’a pas lieu d’être davantage, et les avantage n’ont jamais été et ne seront jamais, d’autant qu’il n’y a aucune harmonisation en vue de la fiscalité, des conditions de travail et des salaires!
Cette question des disparités est un faux problème.
En France, 3 régions ont des niveaux de vie par habitant largement plus bas qu’ailleurs (Corse, bassin du Hainaut et une troisième).
Cela n’entraine pas un éclatement du pays. (mais un flux de population, c’est sûr)
C’est pour ces raisons que le nouveau traité Berlin-Paris verra le jour au sein d’une Europe protectionniste.
Une Europe des fondamentaux historiques portés par la connaissance et la compréhension des évolutions traversant notre planète et notre région.
Ainsi des hommes courageux et généreux proposent des solutions concrètes.
Une de ces solutions est l’arrêt de notre dépendance pétrolière par l’instauration d’un baril de pétrole fictif à 400 Euro dès demain qui nous permettra de dégager des liquidités pour investir sur la génération Y.
« Le malheur grandit ceux qu’il n’abat pas »
L’Europe aurait dû se construire sur la régionalisation au sein d’un pouvoir fédéral élu démocratiquement en charge uniquement du régalien.
Le degré de convergence des peuples : historique, social, fiscal nous interpelle pour redéfinir notre Europe.
L’affirmation de Caïphe : »il est avantageux pour vous qu’un seul homme meure pour le peuple et que la nation entière ne périsse pas » révèle le mode de fonctionnement commun des sociétés et des hommes jusqu’à présent. C’est encore le comportement réflexe qui prévaut mais il semble qu’on hésite à poursuivre jusqu’au bout…
Le monde moderne a rendu tout le monde très interdépendant de l’autre et c’est ce qui transparait dans ce billet mettant bien en évidence tous les paradoxes de la situation actuelle.
Peut-être prennons nous progressivement conscience que « si un seul homme meure, tous périront »;ce serait alors un immense progrès!
Le coupable : la Chine !
En tout cas, aux USA ça commence à chauffer et 130 membres du Congrès pointent déjà publiquement du doigt un coupable potentiel.
http://www.marketwatch.com/story/text-of-us-lawmakers-letter-on-chinese-yuan-2010-03-15
Oui. C’était prévisible.
Les US sont incappables de se remettre en cause.
Après le bouc, le dragon émissaire. Sauf qu’immoler un dragon est carrément plus duraille à faire qu’un bouc 😉
Si l’Euro tombe avec la zone euro, les pouvoirs anglo-saxons auront abouti leur stratégie en l’offrant en à leur bras armé le FMI … Pauvre de nous, l’Europe sera bien le dindon de la farce …
Contre info le résume très bien dans ce billet en parlant de Tiers-mondialisation de l’Europe:
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3003
Les attitudes des différents « poids lourds » européens pour préserver leurs « avantages comparatifs » ne sont-ils pas tout simplement en train de démontrer qu’aucun d’entre eux n’accepte le « marché unique »?
Comment le commissaire chargé de la concurrence peut-il accepter des distorsions aussi fortes sur le droit des marchés financiers comme sur le droit du travail etc. grands sujets de politique générale, quand il est aussi strict sur la taille des poulaillers et le % de cacaco pour telle ou telle appellation?
Paradoxe du politicard, ce serait plutôt l’art de retourner sa veste au fil du vent porteur et personnellement je pense que vous contribuez au sens du vent ( les intervenants du blog ).
Pour résumer, la France montrée du doigt pointeur du non réformable, en partie grace aux mobilisations de la rue sur le maintien des acquis sociaux, n’est pas aussi ringarde qu’il voudrait nous faire croire.
Nos parents ont luttés pour les acquérir, nous devrons lutter pour les maintenir, d’autant plus que les manifestations ou grèves ne se voient plus.
Des réformes pour diminuer les acquis NON, a minima pour les préserver OUI.
Il nous faut dire et redire, le bruit de fond de la réforme positive s’amplifie. Merci à tous.
Une solution pour la Grèce: le défaut de paiement, nous dit Simon Johnson :
http://www.project-syndicate.org/commentary/johnson6/French
Au titre évocateur « Que peuvent les états contre la spéculation » dans Le Monde d’hier (http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/03/16/que-peuvent-les-etats-contre-la-speculation_1319904_3234.html), le quotidien répond :
Il est symptomatique que pour ce média la réglementation intervienne en dernier et occupe le moindre espace, et qu’en dernier lieu, celle-ci est quelque peu ‘difficile’ à mettre en oeuvre :
La rhétorique habituelle de la nécessité d’une régulation mondiale, pour freiner toute velléité politique …
Et ça, voyez vous, c’est quand même un peu dommage pour Le Monde, n’est-ce pas …
Daily news briefing: Eurointelligence appelle un chat un chat
There was no Greek bailout on Monday: Eurogroupstatement was essentially a lie
When a Greek rescue plan is not a rescue plan after all
Le plus symptomatique ou ‘scandaleux’est l’intromission de ‘Gordo’Brown, appelant Senor Zapatero
lundi soir pour lui demander de retirer le dossier des ‘hedge-funds’ de la réunion de mardi
@François Leclerc
Je me pose depuis longtemps la question (peut-être hors sujet ici) du poids de l’économie dite « parallèle », vis-à-vis de l’économie réelle, et de son éventuelle conséquence sur les chiffres officiels et l’analyse qu’on peut en faire.
Au niveau des échanges entre pays:
comme vous le mentionnez « le commerce international est par définition un jeu à somme nulle ». Est-on à même de constater cette fermeture à partir des chiffres agrégés, ou ya -t-il une évaluation des transferts « illicites » qui aide à boucler le bilan?
Au niveau de chaque pays :
Et plus concrètement, dans le cas de la Grèce, il est généralement dit qu’une partie non négligeable de l’activité est soustraite au regard de l’Etat. On voit donc des répercussions nettes sur les recettes (TVA, Impots directs…) mais aussi sur l’estimation du PIB. Est-ce pris en compte quelque part par les analystes (je suppose qu’un Etat ne peut se permettre de le faire dans ses propres données)?
Je crois que cette question va grandir dans beaucoup de pays en crise. J’entends parler d’un fort développement du secteur informel en Espagne (bouche à oreille).
Vous êtes en plein dans le sujet ! Sans remise en cause de la description de nos sociétés, intégrant désormais leur face cachée informelle (plus ou moins développée suivant l’endroit du monde où l’on se trouve), on ne prend pas en compte toute l’activité humaine.
En écartant une partie de celle-ci, qui peut être très importante, pour ne retenir que la face visible de l’économie, on se contente d’un décor en trompe l’oeil.
La crise grecque vient de mettre à jour l’informalité dans laquelle baigne cette société. Cette situation n’est pas réservée à la Grèce. Si l’on s’essayait à débusquer l’informalité, on ne serait pas au bout de nos peines et de nos surprises.
La question, selon moi, est de savoir si les conditions ne sont pas en train d’être réunies pour que celle-ci se développe, y compris bien entendu dans nos sociétés développées, accentuant le caractère dual de celles-ci.
Ce qui renvoie à une autre question: comment se situer par rapport à l’informalité, par rapport à laquelle le premier réflexe de nos sociétés formelles est de la criminaliser ?
Ainsi qu’à une autre : où est le modèle ? En d’autres termes, la solution passe-t-elle par la formalisation de l’informel et comment ?
En France aussi une partie des échanges est soustraite au regard de l’Etat. Il s’agit des brocantes de village, vides-greniers, etc… Dans le nord de la France, ces échanges sont très répandus, des mois de mars à octobre. Contrairement aux idées reçues, ce qui s’y vend le plus ne sont pas les « antiquités », mais tout simplement les vêtements, les jouets, la vaisselle, l’outillage, ainsi que les fruits et légumes. Renaud Dutreil, quand il était Secrétaire d’Etat (avant de pantoufler pour LVMH) a tenté, sans succés, de brider cette économie parallèle échappant à l’impôt. Théoriquement, une personne n’est autorisée à vendre sur les brocantes que deux fois par an, mais les contrôles sont quasiment inopérants.
Une autre question, en lien avec celle de l’informel, puisqu’une grande partie de celle-ci est réalisée de cette manière : l’immigration clandestine.
Le modèle de développement économique (et financier et social) est en partie fondé sur de l’informel ‘illégal’, au sens d’immigration clandestine. C’est vrai dans de nombreux secteurs d’activité en Europe : BTP, agriculture mais aussi dans le tertiaire et de plus en plus. Services à la personne, restauration, nettoyage industriel, surveillance, etc.
Je me demande si effectivement le système économique et financier actuel pourrait fonctionner sans cette ‘huile transparente’ et si la mondialisation néo-libérale, comme elle sait si bien le faire, n’arrive pas à concilier à la fois répression (‘nationalisme’, xénophobie, racisme) de l’immigration, y compris parfois légale, mais en APPARENCE, afin que in fine le fonctionnement économique ne soit pas remis en cause (pression sur les salaires, ‘souplesse’ extrême de la force de travail, allègement des ‘charges’ qui ‘pèsent’ sur les entreprises, etc.). Rappelez-vous les débats sur les (grandes, très) entreprises qui ‘découvraient’ que leurs sous-traitants faisaient appel à des clandestins pour réaliser certains services.
En clair, l’immigration clandestine semble nécessaire à la compétitivité économique des pays européens, ce que font par ailleurs les Etats-Unis (ils ont construits l’ALENA en partie pour cela). Sauf que ces derniers l’intègre comme une des caractéristiques constitutives de leur identité.
Ce que n’a jamais réellement réussi à faire, en bien ou en mal, l’Europe.
Ainsi, pour être compétitif dans le grand marché libéralisé, il devient nécessaire non seulement de posséder une partie non négligeable d’activités non déclarées mais aussi ‘illégale’ (au sens de résidence, de présence et non plus seulement de déclaration). En clair, sans exploitation MAXIMALE des ‘bénéfices’ de la mondialisation libérale (libéralisation des flux financiers, libéralisation des flux d’informations, facilités croissante de transports mais restrictions croissantes de possibilité d’immigrer LEGALEMENT concomittantes), les économies ‘occidentales’ (mais plus largement les économies ‘mondialisées’ : on retrouve ce même processus dans les économies du Golfe ou en Asie) ne seraient plus aussi ‘compétitives’ et donc plus aussi ‘rentables’.
A mon sens, oeuvrer pour une véritable politique d’immigration légale permettra AUSSI de lutter contre cette économie d’exploitation libérale.
Mais ça, peu de personnes en ont conscience … tout simplement parce que les gouvernements libéraux en Europe (et pas forcément de droite) jouent avec les peurs identitaires des citoyens (cf. ‘débat’ sur l’identité nationale en France récemment).
Il serait temps de se libérer AUSSI de ça : on recommencerait enfin à respirer dans cette atmosphère phangeuse …
Cordialement.
Zébu,
Je souscris à votre analyse.
La stigmatisation de l’immigré et la sous-traitance qui emploie une main d’œuvre étrangère non déclarée sont les deux faces d’un même phénomène car politique économique libérale et contrôle social discriminant vont de pair, et ce d’autant plus en période de crise.
Les néo-libéraux ressassent l’antienne de la responsabilité individuelle et des devoirs mais leur individu n’est pas une personne à part entière. Leur individu est un simple rouage d’un système économique soustrait au domaine de la moralité et du politique. En disqualifiant par avance, en théorie et en pratique, tout questionnement social et politique dans la sphère de l’économie, le moralisme individualiste sert donc objectivement les intérêts de ceux qui tirent avantage du système.
D’où l’insistance hypocrite sur une société de compassion, au lieu de réclamer justice et égalité pour tous.
Le néolibéralisme est mondialiste lorsqu’il s’agit de faire circuler les capitaux sans entraves mais est nationaliste et discriminant lorsqu’il s’agit de faire respecter les droits humains. Cette « philosophie » politique et économique n’a clairement aucune vocation à l’universalisme.
Nous voilà donc avec une économie « formelle » , en principe accessible à la mesure et visible , qui via les paradis fiscaux et les jeux bizarres flirte avec l’économie informelle et ses turpitudes , et une économie informelle ( on a oublié de citer dans les domaines évoqués le marché de la drogue et la prostitution , qui font le « calme » dans nos « cités » ou quelques uns de leurs quartiers) non vraiment mesurée , invisible ( quoique ) et qui a besoin de flirter avec l’économie vertueuse pour transformer ses turpitudes en monnnaie .
Entre les deux , l’argent . Al Capone et Rothschild , même unité de compte .
« Un escroc qui inspire confiance a tout intérêt à se faire honnête homme . »
Je sens qu’on va reparler des monnaies ….de tous poils .
Enjeu : la nécessaire fiscalité pour assurer la solidarité publique ( je n’ose pas dire républicaine ).
Dans un système maffieux , il ne peut y avoir de République .
Et si demain on se réveillait dans un monde sans argent ?
Wikipedia dit:
Économie informelle
Définancialisation, Démondialisation, Relocalisation Par Dmitry Orlov
@Pierre-Yves D. et zébu: +1000 !
Eh bien voilà quelqu’un qui a décidé quelque chose en tout cas :
http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/03/17/corinne-lepage-j-ai-decide-de-demissionner-du-modem_1320344_823448.html
à suivre…..
Je vais être un brin provocateur et même faire un procès d’intention : je me pose la question de savoir si Mme Lepage serait restée au MODEM si celui-ci avait, par exemple, doublé ses résultats électoraux (9% par exemple au lieu de 4,5%) …
Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait avant ? Les pratiques qu’elles dénoncent (très justement) existaient déjà il y a longtemps (Bayrou ne ‘date’ pas d’hier, à ce que je saches).
Attendait-elle donc que la sanction/onction populaire décide pour elle ?
C’est là, ou malgré la qualité des personne, je suis en désaccord sur une certain manière de ‘faire de la politique’.
Mais je me trompe, forcément. Mme Lepage n’a jamais eu ces intentions. Et c’est donc mon procès que l’on instruira.
Ceci dit, c’est étrange, un ‘certain nombre’ de citoyens ont exprimé récemment une ‘certaine désaffection’ quant à la manière de faire de la politique. Aucun rapport, très certainement.
@zebu, @ fred @ tous
Je ne crois pas que vous vous trompiez. La manière de faire de la politique (ses ficelles (usées), ses ruses et autres stratagèmes) autant que la faiblesse (ou parfois l’absence) d’idées exaspère le citoyen lambda, et ce, qu’il vote ou pas.
Et chez notre amie blogeuse « Corinne », j’ai un léger doute, ceci dit , elle sera toujours la bienvenue ici,(j’ai cru comprendre dans son intervention télévisée une allusion très ‘light » aux idées exprimées sur ce blog). Et puis, il y a tellement pire,… nous serons peut-être bien content de l’avoir un jour.
J’ai l’impression, zebu, que vous êtes, au choix, soit, un dénicheur de vérités masquées, soit plus trivialement un « Fouille-M… » constructif.
Apparté: J’ai vu que M. Gauvin se laisser aller avec sa « M… en broche » et, (moi-même ne me privant pas, quand j’ai l’occasion), j’avoue que l’imaginer, dans une réunion avec ses « stake-holders » (parties prenantes), lancer ce genre d’expression, me ravit.
Décidément, ce blog fait des choses marrantes, il police des individus un peu « voyou » (caractère « rebelle » dans les tests psychologiques) et polissonne des individus apparemment fort respectables.
Cordialement A+
Concernant l’orientation économique de l’Allemagne, celle-ci peu se remettre à consommer.
Mais il y a fort à parier qu’elle produise elle-même ce surplus de consommation, ou bien qu’elle l’importe d’Orient, accroisant encore les déséquilibres de la zone Euro, ou bien conduisant toute la zone vers une situation de type USA.
Je ne vois qu’une solution, apprendre à l’Allemagne à délocaliser à l’intérieur de pays fragilisés de la zone Euro (création de zone « franches « ad-hoc » ?).
Mais çà devrait être çà l’Europe ! Un circuit fermé des échanges entre pays de la zone Euro.
L’Europe est le seul continent à pouvoir produire à 90% toutes les denrées nécessaire à son développement.
Une révolution protectionniste et indispensable à ses peuples
Reveil : Toutes ?
Sauf un détail, de mémoire, l’Europe ne possède pas cinq pour cent du pétrole qu’elle consomme, idem pour le gaz…..
Reste la voiture à pédales….
Gestion Grec:
Pour passer toutes mes vacances de printemps sur une ile grec depuis des années, voici mes modes de paiements:
Transports (Bateau, ferry, bus): Cash
Location habitation ; Cash
Location scooter ; Cash
Restauration : Cash
Et ce, depuis 15 ans et pratiquement imposé par mes interlocuteurs.
Elle est pas belle la vie !
@reveil
J’aime bien ces tranches de vécu, qui ne font pas une statistique (ceci dit ,vu ce que je pense des statistiques), mais qui apportent un éclairage.
« des marchés à terme de matières premières (CFTC), car toute régulation de ce gigantesque marché de 600 mille milliards de dollars »
???
600 mille milliards de dollars ??? quasi autant que le montant cumulé des dérivés.
Le PIB mondial étant de 60 mille milliards de dollars, soit 10X moins.
Et même le patrimoine mondial (très difficile a évaluer, mais celui des USA est d’en 70 mille milliards de dollars, et la France 15 mille).
Comment est-ce possible ? je ne me rends pas compte.
Ca serait bien une explication sur l’origine et la signification de ces montants pharaoniques.
François vous dites:
Il semble que le « reste » du flux qui se traite de gré à gré de façon fantôme soit de…80%.
La compensation c’est bien mais çà ne concerne qu’un quart du marché.
Juste pour le fun, faisons un peu de « prévisionisme » sur ce qui devrait arriver maintenant en Europe mais avant, quelques remarques :
L’Europe qui s’est construite peu à peu pendant 50 ans a pris cette direction suite à la dernière guerre. N’oublions jamais cela. Les sociétés civiles agissent sur la pression des nécessités. Certes nos enfants en ont bénéficié mais les hommes restent les hommes, les pouvoirs restent les pouvoirs et les contraintes restent les contraintes. Quelquefois, il m’arrive de réver qu’internet devienne un tel contre pouvoir……mais….ne rèvons pas.
L’euro était une bonne chose car favorisant l’intégration économique, sociale et le fait que les européens puissent vérifier « de visu » les avantages procurés. Mais l’union est un combat de tous les instants, ne l’oublions jamais. L’Euro a eu aussi pour avantage considérable de faire « exister » cette Europe aux yeux du monde.
La politique, c’est l’art du possible……pas l’art des miracles. Notre génération est une génération de passeurs de solidarité……..malgré nous. Nos enfants ne verront plus l’Europe comme nos grands parents. C’est un fait. Et la mondialisation a eu au moins 2 effets positifs : Faire que les gens se connaissent et, par ce fait, faire que les gens constatent, de gré ou de force, qu’ils ont plus à gagner qu’à perdre à tenter de survivre plutôt qu’à se « taper sur la gueule ».
Ceci dit, il y a la question des coutumes locales : Allemagne, France, Italie ( ??) Espagne, Bénélux, tous ces pays ont largement intégré l’Europe au point que si un pays tousse, c’est le groupe qui à la fièvre. Aux frontières,, notamment en Grèce et qui plus est en Europe de l’est, du fait de l’Histoire, c’est une autre situation.
Cependant, en lâchant la Grèce, on touche à l’Euro. Et même les plus fous des politiciens (et Dieu sait qu’il y en a…..des fous) savent que l’Euro, avec tous ses défauts, c’est le seul symbole existant tangible utilisable par les peuples et qui pose l’Europe aux yeux du monde entier. Voila des réalités incontournables.
Cela étant posé, on ne peut exclure que les américains dont les Goldman de ce monde se gardent bien (à ma connaissance) de jouer l’achat de CDS sur leurs bons du trésor (histoire de voir si leur déficit est de 5%, 8% ou 12%) n’essaient pas de semer la zizanie au sein du vieux continent. Mais cette hypothèse, avec le temps, me semble de moins en moins crédible. Primo, en ont-ils les moyens, secundo est-ce vraiment leur intérêt ??
Or, la crise va perdurer. La raison principale est non seulement que le système est malade mais que (et ceci est fondamental) le système, pour fonctionner doit croitre. L’économie est une structure dynamique…pas statique. Or il n’y a plus de Chine à venir. Souvenons nous, il y a 20 ans, Peyrefitte écrivait « Quand la Chine s’éveillera ». Elle s’est réveillé mais c’est fait maintenant, il n’y en a pas d’autres. Il n’y a donc pas de relai visible de croissance. Et dans les soubresauts qui ne vont pas manquer de survenir dans les semaines et les mois à venir sur « Faut-il sauver ou non les grecs » finalement, ce « maillon faible » est peut-être un mal pour un bien. C’est juste une question de temps.
Petite remarque enfin : quand une ministresse utilise la presse pour dire aux allemands qu’ils sont en faute car ils ont trop de dynamisme, ça prouve 2 choses : la première est que ces gens ne se parlent pas ou mal, la deuxième est que nous sommes tombés bien bas. Sortir des conneries pareilles à son niveau….comme aurait dit Audiart ce n’est plus du talent, ça confine au génie.
En conclusion, je crois que, les soubresauts aidant, l’Europe y arrivera car même les peuples se rendent compte de l’inanité de leurs dirigeants. Plus que jamais nous devons viser à l’excellence…..dans nos comportements.
Amicalement
Cincinatus
+1 à 100% sur tous les thèmes abordés dans ce post
Amicalement
Nous sommes dans une trappe a liquiditées, c’est quoi votre solution?
Cher super cash
Si j’avais la solution, ça se saurait.
D’abord nous ne sommes pas dans une trappe à liquidités, il n’y a jamais eu autant de liquidités.
Mais je suis optimiste car, comme nous sommes ici dans une perspective purement comptable (absurdité je vous l’accorde mais absurdité tout de même) une solution consiste à dire: « Serrons nous les coudes » et, en même temps, donnons aux pays européens (les gens) l’idée que ceux-ci marchent ensemble. Dans un premier temps, il n’y a pas d’autre alternative raisonnable. (si tant est que nos dirigeants soient raisonnables).
Bien sur, en lisant cela, vous allez dire : « Il est fou ce type »
Mais à situation exceptionnelle décision exceptionnelle…pour une fois que la démocratie ne serait pas un vain mot.
L’excellence je vous dis…il n’y a que cela.
Amicalement
Cincinatus
« tandis que Timothy Geithner a écrit au nom du gouvernement américain pour protester contre des mesures qui seraient selon lui discriminatoires à l’égard des fonds américains ».
Quand on sait tout ce qu’a fait ou n’a pas fait M. Timothy Geithner lorsqu’il était à la Fed, en 2008 et 2009, ce courrier parait très déplacé.
Une solution pour la Grèce : le défaut de paiement.
Avec chaque jour qui passe, il devient évident qu’une restructuration de la dette grecque est inévitable. L’État devra accepter une forme ou une autre de défaut de paiement, sans doute l’issue la plus favorable.
Un défaut de paiement sera sans doute pénible, mais pas plus que les autres solutions. Et un défaut de paiement avec une restructuration « ordonnée » rétablirait instantanément les finances grecques sur une base plus saine.
Après d’âpres négociations, le gouvernement grec et ses créanciers conviendraient probablement de réduire de moitié la dette du pays. Les banques grecques devraient être recapitalisées, mais elles seraient alors en mesure d’octroyer à nouveau des crédits.
Un défaut de paiement permettrait également de faire assumer une partie de la fièvre emprunteuse de la Grèce aux créanciers. Les Allemands et les Français seraient obligés d’injecter de nouveaux capitaux dans leurs banques (ce qui les inciteraient peut-être enfin à accepter des réglementations plus strictes pour empêcher que cela se reproduise) et le monde entier deviendrait plus circonspect concernant les prêts accordés à des États souverains prodigues.
En fin de compte, en donnant une leçon nécessaire aux créanciers, un défaut de paiement au sein de la zone euro pourrait être un pas dans la bonne direction pour l’établissement d’un système financier européen – et mondial – plus sain.
Simon Johnson et Peter Boone.
Projet-syndicate
Vous parlez d’indécision et de tergiversations au sujet de l’aide éventuelle de l’UE à la Grèce.
Comprenez bien que cette image d’indécision donnée à l’exterieur est voulue : la Grèce emprunte à 6,5 % actuellement au lieu de 3,5 en raison des craintes des milieux financiers d’une défaillance du pays.
A la moindre annonce d’une aide certaine de l’UE, ses taux tomberaient immédiatement à 4 % et ce seraient les pays prêteurs qui, non moins immédiatement, se verraient potentiellement en charge de la dette grecque.
Or cette situation, outre qu’elle n’est pas permise par les traités, n’est pas souhaitée par les dits pays qui veulent maintenir la Grèce en état de stress pour la forcer à appliquer son plan de rigueur.
il y a là un effet « trigger » ou de tout ou rien si on préfère, qui impose une communication extrêmement subtile…
Il est très clair d’après vos explications que le seul but de cette crise financière est d’en finir avec les protections de toutes natures, avec le service public, et que l’objectif est de parvenir à un ultra-libéralisme encore renforcé. Pourquoi?
Parce que des services publics, les fonctionnaires ayant des acquis, les cadres légaux défendant le code du travail, ça gêne dans cette période l…
Les acquis du conseil de la Résistance s’éloignent… à croire que l’Allemagne aurait finalement gagné la guerre.
La provoc, c’est exprès, ça remue les neurones… Moi, je vais vous dire… je trouve même indécent d’en être à échanger de nos fauteuils quand la jeunesse désespère, que la vieillesse va bientôt croupir dans des « Prassar » (lire mon roman pour comprendre), et que les femmes galèrent pour élever leurs mômes toutes seules! On devrait être en avant, bien plus loin, dans un monde sans secret bancaire, sans truands à la tête des banques et des entreprises. Ceux qui se disent au plus haut sont les plus nuls qui soient, ils en deviennent même ridicules. » Grosses caisses, petites quéquettes! » dit-on dans le vieux grimoire de la sagesse populaire. J’ai envie d’attaquer bas… comme ceux du capital.
Ignominie et bêtise sublime de cette société prétendument « civilisée », éprise de « charité », qui a colonisé et fait suer le burnous à tire-larigo et qui liquide aujourdd’hui ses jeunes, ses femmes et ses vieux à la fois !
Toujours pertinente sur la forme, et incapable de discuter du fond, me re-voilou, me re-voilà !
« Après que » est suivi de l’indicatif. Donc, selon moi, il faudrait écrire : « … après qu’il a été tardivement compris qu’un lâchage de la Grèce… » (5e paragr.).
Amicalement…
Grammaticalement, je ne discute pas: j’ai eu une grand mère institutrice type IIIéme République ! Mais la forme incorrecte me plait à l’oreille et à l’oeil, je la reproduis donc souvent, d’instinct.
… je m’incline respectueusement, quoiqu’à regret, devant l’inéluctable évolution de la langue, surtout lorsqu’elle est portée par un esprit comme le vôtre !
Pareil pour moi, presque au mot près (ou « presqu’au »?)…
De plus, je transmets cette usage incorrect, en parlant, en écrivant, comme la majorité d’entre nous…
Alors que faire? Adapter la règle à l’usage (ce qui fera souffrir ceux qui utilisent la forme correcte et qui seraient de plus fautifs), donner les 2 formes comme valables (solution souvent trouvée dans ce domaine), en rester la?
On voit donc que la perspective s’élargit et n’est pas superficielle….