L'actualité de la crise: la crise de la dette publique n'en est qu'à ses débuts, par François Leclerc

Billet invité.

LA CRISE DE LA DETTE PUBLIQUE N’EN EST QU’A SES DEBUTS

La bulle financière de la dette publique a actuellement pris dans l’actualité le pas sur celle des actifs privés. D’autant plus aisément que les effets de cette dernière se font surtout ressentir en Asie (et d’une manière générale dans les pays émergents), alors que la spéculation a choisi l’Europe comme cible, et plus particulièrement la Grèce, l’un de ses maillons faibles. Non sans y avoir été incitée par des gouvernements décidés à en faire un exemple en Europe.

Trois causes distinctes à la crise européenne actuelle se sont conjuguées, qui sont durables.

1/ Une volonté de préparer l’opinion à une politique de rigueur, modulée suivant les pays, destinée à absorber les déficits créés par la crise financière et s’appuyant pour commencer sur une dramatisation du cas grec.

2/ Une spéculation qui a sauté sur l’occasion, dont on a cru déceler l’origine exclusive outre-Atlantique et qui a utilisé à ses fins le marché opaque des CDS pour lesquels aucune réglementation n’a toujours été mise en place (le sera-t-elle un jour ?).

3/ En toile de fond, la nécessité de diminuer la pression sur les marchés obligataires, que les établissements financiers vont être amenés à beaucoup solliciter, en obtenant des Etats qu’ils lèvent autant que possible le pied sur leurs propres émissions de titres de dette.

Ce dernier enjeu, qui est à la base de la montée en puissance de la problématique de la dette publique, à résorber de toute urgence, explique qu’elle est destinée à occuper la première place des préoccupations des gouvernements dans la période à venir. En Europe d’abord, mais aussi au Japon et aux Etats-Unis, de très loin les deux principaux débiteurs mondiaux sur le marché de la dette. Le premier se finançant essentiellement sur son marché intérieur, le second bénéficiant de la protection que lui offre le dollar monnaie de réserve et de refuge, il se comprend que ce soit l’Europe qui ait eu les honneurs de la première salve (en premier lieu la zone euro, en attendant que le Royaume-Uni entre à son tour inévitablement en scène).

Les Etats-Unis bénéficient non seulement du statut privilégié de leur devise, mais également – ainsi que les Britanniques, mais dans une moindre mesure, et les Japonais – d’une banque centrale ayant les coudées franches pour pratiquer une vigoureuse politique de création monétaire. Aux Etats-Unis la Fed a acheté des T-bonds (pour 300 milliards de dollars), après avoir accueilli sans compter des titres de la dette hypothécaire, en contre partie de ses injections de liquidités. Aidée en cela par Fannie Mae et Freddie Mac, qui sont financés à fonds perdus par le gouvernement afin d’éviter l’effondrement du marché immobilier. Tout cela soulage d’autant les pressions qui s’exercent sur leur dette colossale, car les déficits de Fannie et Freddie ne sont pas pris en compte dans le déficit américain.

Cette situation pourrait même être relativement confortable, comparée à celle des Européens, si des signaux d’alarme ne commençaient pas à retentir. En premier lieu, les achats chinois de T-bonds ont chuté fortement ces derniers mois, en second la Fed commence à éprouver quelques difficultés à faire du surplace, amusant la galerie en dévoilant des plans de retrait de ses liquidités, tout en précisant qu’ils ne seront mis en application qu’à une date indéfinie. Les taux, en attendant, se tendent inexorablement, surenchérissant le coût de la dette américaine, à la faveur de nouvelles émissions d’autant plus fréquentes que leur maturité est courte (un mécanisme qui naturellement est aussi à l’oeuvre en Europe).

Le statut du dollar est la clé de voûte qui maintient un édifice qui sans cela se serait déjà écroulé. Cette situation peut durer, le danger étant sur ce plan contenu pour les temps immédiats à venir, en attendant que murisse la réforme du système monétaire international que tout le monde sait inévitable, mais que personne ne cherche à hâter. Une autre menace est plus redoutable, qui résulte de la faiblesse de la consommation intérieure, moteur de la croissance américaine (et mondiale). Elle est issue des difficultés enregistrées par les classes moyennes et de la distribution plus restrictive du crédit. Elle est en germe porteuse – cela se manifeste déjà en profondeur – d’une détérioration accentuée de la situation sociale et d’une mise en cause du modèle américain. Ce qui est un redoutable phénomène dans ce pays, car il en est le ciment. Sans mesures de relance s’enchaînant, ce phénomène est pourtant inéluctable et politiquement source d’instabilité et d’incertitude. Quant aux plans de réduction du déficit budgétaire américain, ils ont jusqu’à maintenant été observés avec indulgence, mais cela risque de ne pas durer ainsi très longtemps.

L’alerte à propos du déficit public se rencontre, prioritairement et pour l’instant, dans certains Etats ou métropoles plus particulièrement touchés. A l’image de ce qui se produit au niveau du réseau des banques régionales, qui continuent de faire faillite à un rythme accéléré, le pays est atteint dans son tissu économique et social. Sans interventions de l’Etat fédéral, impliquant de nouvelles augmentations de son déficit budgétaire, la situation risque de devenir difficile.

Les gouvernements européens sont actuellement en première ligne, et ils ne viennent pas de démontrer un savoir-faire époustouflant. Ils se sont révélés incapables d’annoncer des mesures d’aide financière tangibles, à l’occasion du sommet de Bruxelles, et il n’est pas certain qu’ils le feront en début de semaine prochaine, comme annoncé en premier lieu, si les marchés ne les y contraignent pas. Au prétexte annoncé par Nicolas Sarkozy – sera-t-il suffisant  ? – que ces mesures ne sont que tactiques subalternes et qu’il faut retenir l’affirmation stratégique du soutien politique européen à la Grèce ! En réalité, si les mécanismes d’une aide financière – aujourd’hui en faveur de la Grèce, demain d’un autre pays de la zone euro – sont dûment répertoriés, leur réalisation continue de faire problème. Ce que l’on s’efforce de dissimuler.

La création d’un « FMI européen », proposée par des voix encore isolées, ou bien l’émission d’euro-obligations, qui a les faveurs de certains Etats dont la Pologne, sont des chantiers qui ne semblent pas près d’être ouverts. Les gouvernements – en premier lieu les Allemands et les Français qui ont quelques munitions, d’autres devant les conserver pour faire face si nécessaire – en sont réduits à faire leurs emplettes au rayon bricolage : garanties et prêts bilatéraux divers, achats d’obligations souveraines via des banques « amies », etc. Leur choix se serait porté, d’après Jean-Claude Junker, sur des « prêts bilatéraux coordonnés ». Ce qui nécessitera des négociations de marchand de tapis au coup par coup, chaque fois qu’il sera nécessaire d’activer ce dispositif. Ces mesures ont par ailleurs des limites, qui seront vite atteintes si des rebondissements interviennent dans la crise européenne, ce qui est plus que probable. La fameuse boîte de Pandore a été ouverte, personne ne sait comment la refermer, ni comment combattre ce qui en jaillit.

En Europe, l’attention s’est focalisée sur la zone euro, et en son sein sur le gros morceau que représente l’Espagne, mais elle pourrait se diriger vers le Royaume-Uni, dont la situation financière est toute aussi délicate. Et qui ne dispose pas du parapluie de l’euro, même si l’on mesure actuellement la protection relative qu’il offre. Le cas du Royaume-Uni est un peu en standby, en raison de la proximité des élections et du changement d’équipe gouvernementale qui en est attendu. Mais ce n’est que partie remise, comme pour l’Espagne. Et cela va mettre en évidence que les gouvernements européens ne se sont pas donnés les moyens de faire face à la crise.

Au sein des instances communautaires, on voit émerger après quelques tentatives désordonnées et sans lendemain, de la présidence espagnole notamment, un habillage de circonstance. Sous forme d’une coordination politique renforcée, que l’on va essayer de faire vivre à coup de sommets rapprochés, présidés par Herman Van Rompuy. Mais cela ne fait pas une politique et ne dégage pas de réels moyens ! Le chacun pour soi est désormais installé, la possibilité que des solutions collectives puissent se dégager est réduite. La porte est ouverte pour que la spéculation financière se poursuive, avec une Grèce même mise sous stricte tutelle budgétaire, puis avec de nouvelles victimes.

Le gouvernement allemand poursuit son objectif, à échéance de 2011, fin du mandat de Jean-Claude Trichet à la tête de la BCE, afin de placer son candidat : Alex Weber, le président de la Bundsebank. Mais cela ne fait pas non plus une politique, car on voit difficilement comment les Allemands pourront entraîner derrière eux les autres pays européens dans une politique de rigueur aussi soutenue que celle qu’ils veulent imposer aux Grecs, en particulier ceux qui sont les plus sinistrés. Sauf à entrer dans une logique d’aide financière communautaire à laquelle ils se refusent actuellement.

Les spéculations vont reprendre, à coup de CDS peut-être, sur le terrain politique certainement. On va parler d’approfondissement de l’Europe, notamment sur un terrain où elle s’est très peu aventurée : la convergence fiscale. Pourtant, la seule logique qui semble pouvoir s’imposer va être celle de l’improvisation, afin de faire face à la crise. Elle a déjà amené les Allemands à accepter l’idée d’un soutien financier à l’un des membres de l’eurozone, raison de plus pour qu’ils freinent tout autre projet plus ambitieux, dont aucun gouvernement ne saurait en réalité être porteur s’ils s’y opposent.

Les négociations salariales menées entre le gouvernement allemand et les syndicats de fonctionnaires, qui réclament une augmentation, viennent pour la troisième fois d’échouer. Le gouvernement tiendra-t-il bon ? Acceptera-t-il à Berlin ce qu’il a refusé à Athènes ?

Baudoin Prot, président de la Fédération bancaire française (FBF) et directeur général de BNP Paribas, vient de déclarer que l’exposition des banques françaises « n’est pas un sujet particulier. » Ajoutant: « Pour l’essentiel, les grandes banques françaises sont actives dans les pays de la zone euro de loin les plus solides ». Que pense-t-il du chiffrage de la Banque des règlements internationaux (BRI), selon lequel les engagements des banques françaises en Grèce se montaient en septembre 2009 à 75 milliards de dollars ?

76 réponses sur “L'actualité de la crise: la crise de la dette publique n'en est qu'à ses débuts, par François Leclerc”

  1. Jeudi 11 février 2010 :

    Des achats d’obligations grecques par des banques publiques de la zone euro sont l’une des options à l’étude dans le plan d’aide de l’Union européenne à la Grèce, a déclaré jeudi une source de l’UE au fait des discussions.

    Reuters

    Par exemple, en France, la Banque Postale devrait acheter des milliards d'euros d'obligations grecques.

    En clair : la Banque Postale devrait acheter des milliards d'euros d'obligations pourries.

    1. Ah oui, mais comme la Banque Postale s’est transformée en Société Anonyme, cela ne devrait pas trop se savoir ! 🙂

    2. On va donc garder les dettes en interne, pour masquer la faillite au reste du monde, mais en aucun cas régler le problème.

  2. François
    Vous dites : »1/ Une volonté de préparer l’opinion à une politique de rigueur, modulée suivant les pays, destinée à absorber les déficits créés par la crise financière et s’appuyant pour commencer sur une dramatisation du cas grec.
    2/ Une spéculation, qui a sauté sur l’occasion, dont on a cru déceler l’origine exclusive outre-Atlantique ».
    Ceci signifie donc que la cible grecque a été choisie pas seulement parce que c’est une occasion de profit pour les spéculateurs mais aussi parce que c’est un bon cobaye pour l’expérimentation de l’acceptation par les population des politiques de régression sociale accélérée. Les marchés financiers ne seraient donc pas que des rapaces avides mais aussi les complices des politiques anti-sociales… ?
    La légitimer défense ne s’imposerait-elle pas dès lors?

  3. La civilisation occidentale, allant de transgressions en régressions,
    finira-t-elle dans son berceau ?

  4. « si les marchés ne les y contraignent pas » : http://www.tradingsat.com/actu-bourse-142300-ACA.html

    D’autres acteurs viennent d’entrer en lice aussi, pour y ‘contribuer’, comme les brokers (KBW) pour Crédit Agricole SA en abaissant ler prévision de cotation de l’action mais aussi Moody’s pour Crédit Agricole et ses Tier 1 (‘titres hybrides non-cumulatifs’, comme ils disent) : de Aa3 à A3. Soit de la fourchette haute à la fourchette intermédiaire. Encore un effort, et la fourchette basse (risques spéculatifs) apparaitra …

    A titre de rappel : Crédit Agricole, détenteur d’Emporiki à 72%, a dû réinjecter 1 milliards d’euros en fonds propres pour faire face aux dévalorisation des actifs de sa banque. Je me demande si la baisse de notation (baisse de 3 échelons en une fois) de Moody’s ne serait pas liée au fait que justement que l’injection de fonds du Crédit Agricole dans sa banque grecque n’était pas justement en ‘titres hybrides non-cumulatifs’, titres qui vaudraient maintenant moins que bien et tout juste mieux que pas bon …

    Mais comme le dit M. Prot, « l’exposition des banques françaises en Grèce n’est pas un sujet particulier ».

    1. Vous êtes en avance sur la prochaine crise: celle de la recapitalisation des banques.

      Savez-vous qu’ils envisagent d’utiliser pour ce faire des Cocos (obligations convertibles contingentes) et proposent pour ceux-ci, comme facteur de déclenchement (transformation des dettes de la banque en actions de celles-ci), les CDS dont la fiabilité en tant qu’indicateur est reconnue et vient d’être démontrée. Ils indiquent parfaitement le niveau de spéculation !

    2. Cette affaires de cocos (on se croirais revenu au bon temps de l’URSS), meme si j’ai en gros compris ce que c’etais, me semble l’arnaque de plus, dans un monde finnacier qui n’en manque pas.

      Le plus extraordinaire etant que les banques tentent le coup selon le principe du « plus c’est gros, plus ca passe ».

      Me tromperais je?

    3. Délirant …
      Je propose un néologisme : la recapitulation, mélange de recapitulisation et de spéculation.
      Le recapitulation ou comment capituler une seconde fois devant la spéculation …

  5. Certaines filiales étrangères des Banques françaises se sont attaquées à l’Euro suite aux difficultés financières de la Grèce, croyez vous vraiment à la solidarité européenne devant de tels comportements.? Quand dit Mr Sarkozy qui se veut le « sauveur » de la Grèce.?

  6. @ M. Leclerc :
    regardez les résultats détaillés de ‘casa’. Ce n’est pas pour ‘focaliser’ sur cette entreprise : je pense que d’autres (notamment la Société Générale mais aussi les banques suisses) sont dans la même situation. Ou pires.
    Sur 9 mois 2009 :
    990 millions du résultat net proviennent de la banque de détail (LCL, caisses régionales), soit plus de la moitié du résultat net total du groupe (1,8 milliards d’euros).
    Pour Emporiki, les pertes net sont de 840 millions, soit quasiment autant que le résultat net de l’activité de banque de détail et en second rang derrière les pertes de la banque d’investissement (1,2 milliard).
    A cela, il faut y adjoindre 1 milliard d’euros en ajout de fonds propres en octobre 2009 rien que pour Emporiki.
    Rien donc que pour l’année 2009, Emporiki représente 1,9 milliard d’euro de ‘pertes’, soit plus que la banque d’investissement (au prorata temporis sur 12 mois). Sans compter que dans ce ‘milliard d’euro’ pour les actifs de la banque grecque, on pourrait y trouver des titres hybrides non-cumulatifs, par exemple, dont Moody’s vient d’abaisser la note de Aa3 à A3.

    Et l’exposition des banques françaises n’est pas un sujet particulier …

    Bin merde.

    http://communiques.jdf.com/show_text.php?onlyname=FCCNS023615_20091110&id=63442

  7. Où l’on voit que les paris sur la fluctuation des prix – ici sur les CDS – sont un élément clé de cette crise européenne dans la crise.

    Si les marchés n’attaquaient pas la Grèce à coup de CDS les gouvernants se trouveraient dépourvus d’un sérieux prétexte pour mener leurs politiques de rigueur. Ils en trouveraient sûrement d’autres, mais pas de cette envergure ! Il s’agit d’un Etat, qu’on nous dit au bord du précipice. De quoi impressionner, sidérer les foules pour qu’elles se tiennent quoites.

    Devant l’épreuve des faits ceux qui doutaient encore de la pertinence d’une interdiction des paris sur la fluctuation des prix (la spéculation), préconisée par Paul Jorion, devraient se rendre à l’évidence : les effets désastreux de ces paris ne sont pas seulement financiers, mais aussi politiques, et par conséquent sociaux.

    Nous ne sommes plus dans l’abstraction, il s’agit maintenant de sociétés humaines qui risquent d’être déstabilisées et pas pour le mieux.

  8. La dette publique, une course démarrée au 20 e siècle…
    Il serait quand même intéressant de comprendre pourquoi au 20e siècle il est apparu aux élites économiques, financières et politiques que de retirer le pouvoir de création monétaire aux états pour les obliger à aller chercher du crédit auprès des marchés était plus moderne. C’est fondamentalement cette décision prise en 1911 aux US, et dans les années 1970 pour beaucoup d’autres pays, que par les intérêts composé la dette publique c’est accumulée avec les conséquences prévisibles et inévitables. Quel en était le but ? Était-ce pour limiter les risques d’inflation ? (difficilement justifiable) Pour créer une dépendance des états envers les « possédant » ? (possible)
    Je suis incapable de comprendre la justification officielle et ne trouve pas de traces de débats préalables ayant eu lieux. Cela ce serait-il fait sournoisement comme aux US pendant les congés de Noël ou le gouvernement était assoupis ? Mystère…

    Un pronostique pour la fin de cette course et son gagnant. Les US ont des atouts, mais la Grèce est à la corde en bonne place pour gagner !… :-/

    1.  » dette publique, conséquences, le but, limiter le risque d’inflation, dépendance des états aux financiers? sournoisement!!!!!!!!!!  »

      Si, j’ai bien tout synthétisé, de la (science économique moderne):

      C’est pire que çà, à l’insu de notre plein gré, la masse citoyenne voulant profiter indument de placement inflationniste (rendement élevé) sans se poser la question primordiale SUR QUI VONT ETRE PRELEVER SES INTERETS.

      Sur l’inflation et la dévaluation de la monnaie de l’état inflationniste (état créateur de monnaie sans intérêts dette publique) Pour le peuple, sauf à vouloir commercer avec l’étranger, ce n’était pas un gros problème, sauf pour le capital et son rendement.

      Ou depuis 1973 chez nous, puis Maastrich, puis constitution, par le biais d’article interdisant aux états de s’auto-prêter de l’argent sans intérêts. Couts des intérêts depuis cette date 1400 Milliards dont une toute petite partie est
      repartie dans les intérêts reversés au citoyen lambda, les boursicoteurs citoyens ayant en général tout perdu.

      L’espoir va peut être venir de la cour constitutionnelle Allemande qui vient de déclarer les minimas sociaux Allemands, non conforme à la constitution, irait-on de ce fait vers un revenu minimum décent (pour assurer les besoins fondamentaux des citoyens, gite couvert santé)

      Le contre-pied à nos élites politicardes. Il me semble que même en France beaucoup de loi « scélérate » qui vont à
      l’encontre du Peuple en général devrait être déclarée caduque. Mne Lepage devrait étudier cette question, a son actif, une belhttp://fr.public-debt.org/le décision de justice dans sa défense de la MDRGF, merci pour la collectivité Mne Lepage.
      http://fr.public-debt.org/

    2. Tout à fait pertinent comme question.

      Pourquoi les Etats-Unis appartiennent-ils à la Fed et à Wall-Street?
      Pourquoi l’Europe (l’Union) a-t-elle créé l’article 104 de Maastricht (ou 123 Lisbonne) interdisant l’emprunt des Etats à la BCE?

      Ou pourquoi les Etats ont-ils été vendus au privé? Car nos impôts servent principalement à rembourser les intérêts de la dette.

    3. J’appuie la question.

      Avant, les états n’empruntaient massivement que pour faire la guerre (à tout le moins, c’est mon impression). Pourquoi et comment cela a-t-il changé?

  9. Les politiques d’austérité que nos imprudents politiques ne manqueront pas d’appliquer à leur population sous la pression des marchés obligataires marque le début de la fin de l’économie « à l’occidentale ».

    Les milieux industriels ont besoin que les Etats libèrent rapidement les marchés obligataires, très bien. Ils vont donc progressivement étrangler leurs citoyens, les obliger de mettre de plus en plus la main à la poche par rapport à des services qu’ils offraient jusqu’ici gratuitement, ou pour des prix sans rapport avec leurs coûts. Globalement, les prélèvements directs ou indirects sur les ménages vont donc fortement augmenter.

    Moralité, une consommation des ménages de plus en plus atone. Comment les entreprises pourront-elles s’en sortir, avec des consommateurs finaux absents? Elles licencieront de plus en plus ou mettront leurs employés en chômage partiel, nouvelle catastrophe pour la consommation, cercle vicieux final. Même si un certain nombre d’entreprises internationales arrivent à trouver de nouveaux consommateurs dans les pays émergents, ceux-ci seront à terme atteints du même mal.

    A côté de chez moi, j’ai un très bel exemple de ce début d’explosion en chaîne. La construction de quatre paquebot ayant été annulée, les Chantiers de Saint Nazaire n’ont quasiment plus de travail, et seule la peur de braquer les gros armateurs de croisière empêche les mouvements sociaux qui traditionnellement sont violents. Les sous-traitants on massivement licencié leurs personnels.

    Le schéma est le suivant: avec la croissance financière des dernières années, les fonds de pension américains versent des retraites conséquentes et par ailleurs, les prêts hypothécaires permettent au retraité américain de faire tourner l’industrie de la croisière à plein.

    Crise des subprimes: patatras.Plus de marché: les retraités américains n’ont plus de fric, les banquiers, qui sont des acteurs importants de la construction navale (financements) non plus, et de plus, la flotte est en sur-capacité, les armateurs ayant été beaucoup trop optimiste lors de la,période d’euphorie précédente.

    Bien entendu l’Etat, actionnaire à 33%de l’entreprise ne peut intervenir (règlemention européenne) par ailleurs, à cause de son endettement, il ne peut plus effectuer non plus de commandes par exemple militaires pour soutenir le dernier chantier naval français.

    Nos politiques, par facilité, pour acheter des électeurs de moins en moins associés aux fruits de la croissance, ont pratiqué le déficit depuis 30 ans comme méthode de gouvernement, et ils se sont fit coincer par une crise qu’ils ne pouvaient même pas imaginer (« gouverner, c’est prévoir »), entraînant leurs citoyens dans une spirale infernale qui ne fait que débuter.

    La croyance en un monde solidaire et animé par la justice, dominé par un progrès, au service d’un homme libre, risque d’en prendre un coup, ne trouvez-vous pas? Réveillez-vous, c’est la fin!

    1. « La croyance en un monde solidaire et animé par la justice, dominé par un progrès, au service d’un homme libre, risque d’en prendre un coup, ne trouvez-vous pas? Réveillez-vous, c’est la fin! »

      C’est ce que je me dis… c’est la lutte finale, mais c’est Rupert Murdoch qui gagne.

    2. Z’ont qu’à construire des bateau-prisons, on remplira de banquiers , de politiques et de quelques z’élites.
      J’ai des noms…

    3. Si les oligarchies des pays plongeants veulent garder leur position face a celle des pays emergents en voie d’émancipation, il leur faut développer leur propre tiers/quart monde domestique.

    4. Phillipe, rien de nouveau sous le soleil, crise ou pas crise, le resultat final de la fuite en avant dans la globalisation comme nous la vivions depuis au moins 2 decennies est celui que vous decrivez, une classe tres reduite de super riches, leurs supletifs un peu plus nombreux et l’immense masse de l’humanite avec la tete tout juste hors de l’eau pour ne pas se noyer.

      La crise actuelle n’etant qu’un accelerateur de ce mouvement.

      Sur le chantier naval, et au risque de choquer, l’annee derniere sur un autre blog, j’avais emis l’idee que si la france voulais demeurer une puissance, et donc en avoir les instruments, il fallais se doter d’un deuxieme porte avion nucleaire et ainsi donner du travail aux arsenaux et avoir une permanence a la mer de la plate forme strategique que represente un porte avion et sa flotte.

      Plus moderniser nos sous marins nucleaires SNA et SNLE.

      Je n’ais pas fait un tabac, cela vas sans dire….

  10. Expliquez moi à quoi ça rime ce retour forcé à 3% Pourquoi rester à ce chiffre ça change quoi si on le remonte ce montant soit disant pacte de stabilité de la monnaie ? pourquoi ne peut on pas en changer .??

    1. Faute d’une d’une intégration économique plus forte, cette règle a été une manière (avec celle de la dette publique ne dépassant pas 60% du PIB) de donner une assise à une monnaie commune, l’euro.

      Ce n’est qu’une convention, dont le calcul a du reposer à l’époque sur la charge additionnelle pour le budget d’un Etat qu’un tel taux de déficit représentait, eu égard au taux de croissance présumé de la période et à l’accroissement des recettes fiscales correspondantes (ou quelque chose de ce genre).

      Le mécanisme n’a que très peu de flexibilité, mais il a été dans les faits abandonné à la faveur de la crise actuelle, et la tentative que nous connaissons de revenir à ce taux est illusoire.

      C’est la raison pour laquelle il va falloir nécessairement revenir sur ce seuil. Soit en poursuivant l’intégration, soit en acceptant le délitement de la zone euro (ou les deux à la fois).

    2. Bonjour.

      D’autant que je persiste a dire que 3% du pib ca parait peu mais que la realite c’est que quand le deficit du budget de l’etat francais est de 3% du pib cela correspond a presque 25% de deficit reel et de presque 50% l’annee derniere.

      Ce chiffre est donc une illusion, une de plus.

  11. La Grèce va s’inviter dans l’existence quotidienne des usagers de la Banque Postale.

    La Banque Postale n’a plus d’argent pour maintenir ses bureaux dans les petits villages français.

    La Banque Postale ferme ses bureaux dans les campagnes.

    La Banque Postale ferme ses bureaux dans les banlieues difficiles.

    La Banque Postale embauche de moins en moins de facteurs, de moins en moins de guichetiers, etc.

    La Banque Postale ne peut plus fournir aux Français un service public pour tous, sur tout le territoire, …

    … et nos dirigeants politiques vont obliger la Banque Postale à acheter des milliards d’euros d’obligations grecques ?

    Ah bon ?

    La Banque Postale n’est plus un service public ? La Banque Postale ne doit plus remplir une mission de service public ?

    Maintenant, c’est ça, la nouvelle mission de la Banque Postale ?

    Acheter des obligations grecques ?

    C’est-à-dire acheter des obligations pourries.

    Cette information est un scandale :

    « Des achats d’obligations grecques par des banques publiques de la zone euro sont l’une des options à l’étude dans le plan d’aide de l’Union européenne à la Grèce, a déclaré jeudi une source de l’UE au fait des discussions. » (Dépêche Reuters)

    1. Il n’y a pas que La Banque Postale a être publique (d’ailleurs, elle l’est de – en -). Il y a aussi la Caisse des Dépôts et Consignations, bras armé financier de l’Etat depuis Napoléon. Mais aussi des collectivités locales.

    2. Bonjour,

      Je pense que vous vous voulez parler de la Poste, dont la BP est une filiale. D’autre part, cette dernière n’est pas « Publique », la Poste étant dorénavant une SA effectuant des missions de services public.

  12. En fait la crise grecque là c’est le début de la fin de nos nations, j’ai tilté ce matin en écoutant BFM radio mais voilà :

    Parce quand il parle de l’Europe fiscale, cela veux dire un imposition européen, donc voilà après l’impôt on a donc un budget économique européen et si les nations n’ont plus de fiscalité nationale ca veux dire que ce ne sont plus des nations mais une grande région a l’américaine… on parle donc de gouvernance économique, donc on a quoi faisons le point:

    – une banque centrale : check
    – une monnaie unique : check
    – un gouvernement européen : check
    – un président européen : check
    – une gouvernance économique et fiscale : incoming
    – une armée européenne : check (même si c’est un embryon)
    – une police européenne : check (même si c’est un embryon)

    voilà donc la France deviendra une région de l’Europe et l’UE va devenir un United States of Europe : USE

    je tiens à rappeler au passage que l’on va voir se mettre en place le commerce transatlantique bilatérale sans douane sans frais etc au passage en 2010 le pacte transatlantique, finalement comme le traité de Lisbonne à été appliqué, cette attaque en règle des marché financier était bien trouvé pour permettre la mise en place de la gouvernance économique, et puis c’est juste les grecs qui ont mangés c’est pas comme si ca comptait …

    Cette analyse à été confirmé par le chef économiste de la RBS ce matin qui était en interview sur BFM radio qui expliquais calmement, que les spéculateur avaient obligés les politiques à prendre acte sur ce problème de fiscalité de la zone Euro et donc d’avancer dans la construction du Bloc fiscale plus vite que prévu …

    Bref… nous pouvons acté de la naissance de l’Europe comme nation avec cette crise, et la fin de la partie pour nos États Nation, nous sommes bien dans une crise de civilisation forcée …

  13. @phil de St Naze

    dans une réponse que vous m’aviez adressée voici qlq jours, vous me disiez :
    « L’action, c’est sympa, ca flatte l’égo, ca nous donne de l’importance, on a l’impression d’être dans le mouvement, dans l’Histoire.

    Mais la seule chose qui tienne, disiez-vous, c’est de convaincre l’adversaire, ou au moins à le forcer à renoncer en le désignant d’une façon irréfutable comme un ennemi personnel de l’humanité tout entière. »

    Et bien il est temps vous ne croyez pas de d é s i g n e r et de f o r c e r à rennoncer l’ennemi personnel de l’ humanité tout entière.

    J’attends, moi, V O S propositions.

    1. @Laurence :

      Vous vous demandez quelles actions entreprendre pour que « cela change » ? Attendez l’augmentation délirante des impôts et vous observerez :

      Le législateur se sert de la force légale pour rembourser la dette. Si vous ne payez pas votre contribution généreuse au remboursement de l’intérêt des dettes cumulées, le législateur délèguera policiers et huissiers pour vous faire payer votre impôt.

      Le ressort de toutes révoltes ou révolutions a toujours été l’impôt parce que l’Etat utilise la force contre son peuple appelé « contribuable ». Lorsque les puissants dépensent trop, les banquiers ont besoin de l’Etat pour encaisser l’argent par extorsion de fond. Tant que cette limite n’est pas atteinte, et que l’on se contente par exemple de rincer les gens par des taxes sur les biens et services, la cocotte minute n’explose pas. Si l’extorsion est légitimée par la justice et son bras armé, la police ou les gendarmes, et que cette pratique se généralise, la classe moyenne descend dans la rue et c’est le début de la révolution. Il n’existe aucun moyen politique pour éviter l’application de la loi, l’engrenage qui mène à la surenchère, soit l’utilisation de la force par l’Etat pour maintenir sous perfusion « Das Kapital » : C’est la force qui sera utilisée par l’Etat pour juguler la crise et faire payer aux faibles l’intérêt dû aux banquiers, et c’est la force qui le perdra. La seule porte de sortie serait de convaincre les puissants de leur bêtise intrinsèque et de leur maladie mentale (les certitudes économiques amenées au rang de science), mais il faut que les pauvres meurent pour que les riches maigrissent, sinon, ils ne peuvent pas comprendre.

  14. En attendant , les propositions de Phil de St Naze, je rappelle la proposition d’un autre lecteur :
    pourquoi n’imprimerions-nous pas tous le document : « les mesures que je préconise » de Monsieur Jorion afin de l’envoyer, signé, à toutes les adresses que nous nous refilerions ici ?

    Ce serait peut-être un début ??

    Voir le billet de Monsieur Leclerq: »L’actualité de la crise:Adeir turner persiste et signe » 09-02-10
    « Les mesures que je préconise », Monsieur Jorion à 21h53.

    1. Il est difficile de donner ici des solutions qui sont par trop personnelles (et en plus, c’est un peu prétentieux). Il est en effet plus facile d’organiser la résistance au système hors des grosses agglomérations. Car c’est bien d’une résistance au système que j’appelle de mes voeux, tel Gandhi, que j’ai déjà cité ici contre les colonisateurs Anglais en Inde.

      La condition sine qua non c’est de disposer d’un réseau consistant, le plus trans-social et comportant un maximum de diversité professionnelle, étendu sur au moins une région, comprenant des relais dans la capitale et dabn le reste du territoire. C’est ce qui est le plus long à monter car, en fait, ces réseaux ses construisent le plus facilement à 20 ans. Ils ont des relais dans les affaires et dans la culture, les politiques sont interdits. A la frange du réseau des tas de gens prêts à rendre service, bien que complètement dans le système.

      D’abord manger: pas question d’enrichir Leclerc, on connait les producteurs, on va parfois les aider pour les coups de bourre, et on mange donc du bio à pas cher: moralité: l’Etat ne voit rien, les banques non plus. De plus, on boit des coups et on échanges des informations (qui rendraient parano les flics qui ses sont occupés des gars de Tarnac, bien que tout reste d’une légalité parfaite), par exemple en ce moment pour bloquer le projet d’aéroport de Nantes

      On n’achète des bagnoles d’occasion qu’en liquide. Aujourd’huyi, elles tiennent longtemps malgré le terrorisme destructeur du marché. (ma charette compte 460 000 km au compteur) On répare nous-même nos bagnoles, mais on a des copains garagistes chez qui on peut éventuellement bricoler.

      On n’emprunte jamais à une banque, toujours au réseau, sauf éventuellement pour une maison, mais jamais plus de 10% de la somme (le reste, c’est les copains).

      On constriuit nous-même nos maisons en bois (j’en suis à ma deuxième), dont les plans sont réalisés par des arrchitectes parfois très connus. On achète le bois chez un scieur local et la maison nous revient, hors foncier moins de 30% d’une maison de même surface construite par un pavillonneur.

      On a des comptes simples à la Poste, on refuse les prélèvements automatiques, et nos comptes sont toujours vides, on fonctionne en liquide comme en Allemagne.

      Tout ça ce ne sont que des exemples, il y en a bien d’autres, mais ce n’est pas le lieu pour décrire ces choses. Mais je suis convaincu que les choses changent par le bas. Le travail des femmes, par exemple, n’a pas été décidé du haut. Un jour elles ont éprouvé le besoin de le faire. Think global, do local. Il reste à écrire un bouquin du style « la résistance au capitalisme et à la finance pour les nuls »

  15. Bon ben j’ai compris.
    Pour un Président en démocratie.
    Gouverner c’est pas prévoir..plus la peine.
    Gouverner c’est emprunter.
    Ne rembourser que les intérêts et réemprunter.
    Très simple.
    En cas de malheur, il suffit de ne pas se représenter et de vivre des rentes accumulées grâce aux lobbies.

  16. Banksters et Droite ultra-conservatrice mènent la lutte de classe en Europe pour développer le chômage, la précarité ainsi que casser les services publics et la protection sociale. Les 95% de citoyens et familles qui vivent de leur travail commencent pour beaucoup à en prendre conscience. Avec des différences entre pays. Ainsi l’Allemagne traditionnellement considére davantage les PME et Très Petites Entreprises. Le ministre RPR-UMP M. Bertrand Jeudi soir sur France 2 dit qu’il va aider cette grande moitié de l’économie par le biais d’une tout petit établissement public que personne ne connait (Rikiki?). La représentante des PME en est restée sans voix. Est-ce un remake d’une sorte de microcrédit qui signifierait pour beaucoup le goutte à goutte en attendant la pendaison et le dépôt de bilan?
    En revanche les méga- banques, dénationalisées par la bureaucratie RPR-UMP à son profit en 1986, auront toujours le droit de spéculer: il n’y a pas de séparation envisagée entre les vraies banques qui prêtent aux particuliers et aux entreprises et la Haute Finance spéculative à l’origine de la plus grave crise depuis huit décennies, sauf si le G20 le décide, c’est à dire à la Saint Glinglin. Malgré les grandes envolées verbales et numéros d’acteurs la prochaine crise est donc déjà programmée.
    Du côté allemand la Deutsche Bank, une de leurs plus grosses banques a joué un rôle important dans la spéculation contre la dette grecque devenue du jour au lendemain un problème car un gouvernement social démocrate était arrivé au pouvoir, d’où la « stratégie du choc » aboyée par les media aux ordres et analysée par Naomi Klein . Les banksters ultra-conservateurs ont réussi à placer leurs pions en Europe: Merkel, Sarkozy, Berlusconi, Barroso et maintenant le Flamand Van Rompuy (sans fonds?)qui interdit aux interprètes l’accès de la salle de conférence: veut-il favoriser encore davantage la domination des lobbys angloaméricains et des dinosaures du tout anglais et du tout marché?

  17. Dans un autre billet (E LA NAVE VA) je suggérais ceci , qu’on retrouve finalement dans la dépêche Reuter citée par BA :

    « Dans les solutions non conventionnelles, ne pourrrait-on pas utiliser par exemple une banque « amie » (hélas non nationalisée) qui prendrait sa part (couperait l’herbe pour son compte) afin de la restituer en sous-main. »

    Dans la pratique, on n’est pas obligé de recourir aux banques nationalisées, il suffit de missionner ou mandater (et de ls surveiller) une large sélection de banques. Les taux pourraient être proches de ceux de la BCE et les opérations contourneraient l’interdiction faite à la BCE de fournir les états, tout en mettant hors d’état de nuire les établissements non coopératifs.

    1. Absolument exact ! Qu’en pense Angela Merkel ? La Deutsche Bank (ne pas confondre avec la Bundesbank), fortement soupçonnée d’avoir fait joujou avec les CDS, pourrait se rattraper dans l’autre sens ?

    2. Comme je le disais à BA juste avant, la CDC (Caisse des Dépôts et Consignations) est aussi faite pour ça, et ce depuis Napoléon. L’Etat ne devrait donc pas se gêner pour l’utiliser.

  18. Et où en est l’Islande ( voir l’article du Monde hier soir) ? Adhérera ou pas à l’EU ? Peut-elle adhérer et répudier les dettes que l’état Islandais a garanti ?

    1. Le gouvernement islandais vient de mettre au point avec les partis d’opposition une contre-proposition de remboursement des gouvernements britannique et hollandais.

      L’idée est d’anticiper celui-ci, en 2012, en vendant les actifs de la banque Landsbanki (maison mère de Iceland par qui le malheur est arivé), afin de ne pas avoir à payer d’intérêts.

      Il est dans l’attente d’une réponse.

  19. Plus c’est gros mieux çà passe…
    voici ce que nos dirigeants nous ont mis sur le dos pour la seule année 2009 : chiffres des déficits publics des divers Etats : pour une famille standard (un couple et deux enfants)
    – USA 13 735 €
    – France 8 745 €
    – Angleterre 13 260 €
    – Allemagne 7 045 €
    – Grèce 11 708 €

    source : tropicalbar.over-blog.com

    http://millesime.over-blog.com

  20. @François Leclerc,

    Hier en regardant Let’s make money, il m’est venu une autre idée.
    Ce film d’avant la crise montrait que c’était notamment des fonds qui étaient à l’origine de la folie immobilière en Espagne et non en définitive des particuliers. Donc aujourd’hui ce serait donc ces fonds étrangers qui risqueraient le plus gros sur le « Dubai Espagne ». J’imagine même si on n’en parle pas que c’est la même chose en Grèce.
    Donc sauver la Grèce, sauver l’Espagne ect…. ce n’est certainement pas sauver les peuples, mais uniquement sauver les intérêts financiers des uns et des autres et tant pis si ces intérêts financiers sont déjà à l’origine des difficultés.
    On recommence, Show must go on….

  21. Les pays de la zone euro divergent encore sur les modalités d’un éventuel plan d’aide à Athènes.

    Les traités interdisent à la Banque centrale européenne (BCE) de renflouer un pays de la zone euro ; une étude juridique du Bundestag estime qu’il n’est pas non plus possible de faire des prêts d’Etat à Etat.
    Il faut aussi examiner la compatibilité d’une intervention allemande avec un arrêt de la cour constitutionnelle de Karlsruhe, qui encadre strictement l’engagement européen de Berlin.
    « Nous sommes dans les traités », a assuré Mme Merkel, à l’attention de ses concitoyens.
    En réalité, il y a là une violation de la parole donnée par les politiques aux Allemands pour qu’ils abandonnent le deutschemark. Edmund Stoiber, le ministre président de Bavière, avait promis lors de la marche vers l’euro à la fin des années 1990, qu' »une union faite de transferts financiers est aussi peu probable qu’une famine en Bavière ». Moins de dix ans après son entrée dans l’Union monétaire, la Grèce a fait voler en éclat toutes les règles.

    Le Monde

  22. Monsieur Leclerc (comme Mr Jorion), pourquoi ne parlez-vous pas de l’article 104 du Traité de Maastricht?
    Pourquoi ne pas demander… exiger son annulation?
    Pourquoi les États européens ne peuvent-ils pas se financer à faible taux auprès de LEUR banque centrale et doivent utiliser les marchés et les banques privées qui ELLES se financent à faible taux auprès de la BCE?
    Pourquoi ne pas se débarrasser (par le vote ou les armes) des politiques mafieux qui ont validé et restent complice de cette immonde escroquerie?

    http://www.youtube.com/watch?v=YbOA8utFlFE

    1. Nous n’en sommes plus, selon moi, à l’article 104 du traité de Maastricht. C’est bien au-delà qu’il faut aller, afin de remettre le système financier dans le chemin qui devrait être le sien: financer l’activité économiques des femmes et des hommes.

  23. Se pourrait il que nos élites politico-financières aient fait le choix de la monétisation rampante des dettes publiques stratosphériques qu’elles sont en train d’accumuler ? Le scénario qui suit n’est qu’une hypothèse, mais hélas, au vu de certaines prises de position de la BCE, on ne peut l’exclure totalement. Prions donc pour que l’on puisse rire de mon pessimisme dans quelques années.
    http://www.objectifliberte.fr/2010/02/scenario-noir-zone-euro-monetisation-dettes-publiques.html

  24. La réaction des marchés ne s’est pas fait attendre: ils continuent de parier sur la baisse de l’euro et de le faire chuter en conséquence. Il faudra attendre lundi, disent les commentateurs, pour connaître les mesures envisagées pour soutenir financièrement la Grèce, pour que les choses puissent se calmer. Il faudra aussi qu’elles soient d’ici là mises au point, devraient-ils ajouter.

    Jean-Claude Junker n’a pas attendu non plus, pour expliquer ce matin dans Libération que la Grèce devra prendre des « mesures additionnelles », si la « crédibilité » de son plan de réduction du déficit public est considérée comme insuffisante.

    Que ces marchés puissent spéculer sur la « probabilité d’une possible absence de réaction de la zone euro » serait selon lui une erreur et ne semble mentionné que comme facteur secondaire expliquant la réaction enregistré sur le marché des changes ce matin !

    1. Je m’etonne que ces problemes se discutent, a defaut de se resoudre, au niveau de l’UE et non de l’euro groupe.

  25. Pendant que certains faisaient remarquer que ‘l’opacité’ des comptes grecs compliquait la résolution de la situation,
    il est su que la dette totale de la Grèce est $302.6 mds de $, que 77% des obligations grecques sont dans les portefeuilles d’investisseurs étrangers, plus le décompte auquel vous faites mention, soulignant l »’exposition’ de
    la France, sauf pour les borgnes types B.Prot ( A rapprocher du plan B de sauvetage de Lehman brothers, d’un montant de 100 mds de $ )
    Donc, l’inventaire du ‘chaos virtuel’ est connu, c’est surtout ce qui derrière qui doit faire peur, ce que vous appelez justement la crise de l’Europe.Les chiffres évoqués pour éviter la ‘contagion’ étaient de l’ordre de 80-100 mds d’euros.
    On lit ici et là que les Allemands renaclent, que les Francais.., tandis que certains officiels et blogs américains font état
    d’une intervention concertée des banques centrales européennes pour ‘soutenir’ l’euro, alors qu’entre février et avril
    324 milliards d’euros de ‘short-term bills’ de l’Euro-zone doivent etre ‘roll-over’. ( pardon my French…)
    ( source Breaking down Europe’s bond issuance ) Vu les résultats de l’adjudication américaine hier, ‘Le prix de l’inaction ‘, une facture qui gonfle..Incompréhensible.

  26. Bonjour,

    @ merou :

    « Z’ont qu’à construire des bateau-prisons, on remplira de banquiers , de politiques et de quelques z’élites.
    J’ai des noms… »

    Vous me faites trembler avec vos bateaux et vos éventuels noyés, ça me rappelle certains épisodes sanglants et peu glorieux de la Terreur (1793).

    1. en attendant les banquiers, politiques et consorts se préparent à dévorer de la chair fraîche… Arrive un moment ou la Terreur n’est que de la légitime défense.

  27. Le ministre des affaires étrangères et vice-chancelier, Guido Westerwelle, aurait plaidé contre une aide financière des Européens et en faveur d’une intervention du Fonds monétaire international (FMI) devant la commission des affaires européennes du Bundestag, rapporte le quotidien Die Welt, vendredi 12 février.

    Les libéraux peuvent s’appuyer sur un rapport interne du Bundestag qui souligne que des aides communautaires ou bilatérales enfreindraient le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE). Selon la chancellerie, on « peut imaginer différentes voies pour contourner » cet interdit. Mais le député libéral (FDP) Frank Schäffler a exhorté le gouvernement à prendre cette expertise au sérieux : « On n’aide pas un alcoolique en lui donnant encore une nouvelle bouteille d’eau-de-vie. »

    Une bonne partie de la presse allemande partage ce jugement. Renoncer à la clause « No bail out » (pas de renflouement), que l’Allemagne avait imposée, avec d’autres pays, dans le traité de Maastricht, reviendrait à « supprimer le dernier rempart pour l’euro stable », avertit le quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ). Aussi, ce journal a salué l’issue de la réunion informelle de Bruxelles : « L’Allemagne a tenu tête malgré la pression des partenaires européens. (…) C’est une victoire de la raison. »

    Une telle décision serait également très impopulaire. « Le sentiment qui domine est que l’Allemagne paye plus qu’elle ne reçoit, alors si elle doit en plus aider la Grèce, ce sera très difficile à expliquer », souligne l’expert du DGAP. « Les Allemands doivent-ils à l’avenir partir en retraite non plus à 67 ans mais à 69 ans pour que les Grecs puissent profiter de leur préretraite ? », s’insurge le FAZ.

    En revanche, l’idée d’une intervention du FMI, que réclame le respecté Otmar Issing, ancien membre du directoire de la BCE, recueille davantage de suffrages. « Le FMI est la seule et la meilleure alternative », a-t-il déclaré. A la Chancellerie, on évoque tout au plus « une coopération technique pour le FMI ».

    Un geste de Berlin envers Athènes risque sans aucun doute de renforcer le camp des anti-européens. « Tous ceux qui étaient contre l’euro et pour une zone euro plus limitée vont se sentir renforcés dans leur opinion », explique Ansgar Belke, économiste à l’université de Duisburg.

    A commencer par ceux qui avaient porté plainte contre le traité de Lisbonne. En juin 2009, les juges de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe avaient obligé Berlin à adopter une loi d’accompagnement garantissant les prérogatives du Parlement allemand. Cette décision avait été considérée comme une limite fixée à l’intégration européenne.

    Le Monde

    1. Un article de V.Bernard (Président de l’institut Hayek (Bruxelles) et Senior Fellow de Turgot (Paris), deux thinks tanks francophones dédiés à la diffusion de la pensée libérale, et sympathisant des deux seuls partis libéraux français, le PLD et AL.). Il y présente un scénario (vers une monétisation rampante des dettes publiques ?) et y développe rapidement une proposition de sortie:

  28. Décidément la BCE est prolixe en travaux intéressants ces derniers temps.
    Après avoir planché sur la possibilité juridique de sortir la Grèce de l’Euro, voici que Mr Trichet et sa bande de délinquants aimeraient une directive permettant de sauver les banques en toute discrétion (pour plus d’efficacité selon eux)

    Dépèche Reuters ici:
    http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLDE60S20A20100129

  29. Il ne faut pas attaquer une armée de front si on est en infériorité (extrait – approximatif – d’une citation de Mao pendant la longue marche).

    Le problème des Européens est d’annoncer des mesures crédibles (mais chères) qu’elles ne mettront pas en oeuvre, pour laisser le temps de mettre en place et d’appliquer de mesures souterraines meilleur marché.

    Pourvu qu’ils y pensent et que çà marche. Ce serait bien si en passant on voit un scénario d’arroseur arrosé, mais je rêve sans doute …

  30.  » LA CRISE DE LA DETTE PUBLIQUE N’EN EST QU’A SES DEBUTS  »

    Mon Dieu, Mon Dieu, c’est déjà bien dur à vivre partout !

  31. Vendredi 12 février 2010 :

    La Grèce doit régler seule sa crise budgétaire, a estimé l’allemand Jürgen Stark, membre du directoire de la BCE, qui demande de nouvelles mesures d’austérité de la part d’Athènes, dans un entretien paru vendredi au magazine Der Spiegel.

    Le gouvernement grec doit « mettre de l’ordre dans sa propre maison », a dit le responsable, au lendemain d’un sommet des dirigeants européens qui ont assuré la Grèce de leur solidarité.

    Les mesures d’austérité annoncées jusqu’ici « sont un minimum absolu qui doit maintenant être mis en oeuvre, et il faudra en faire plus étant donné la nette détérioration de la situation », a-t-il estimé selon des extraits de l’interview au Spiegel, à paraître lundi.

    Les chefs d’Etat ou de gouvernement de l’UE se sont engagés jeudi à empêcher tout risque de faillite du pays surendetté et à défendre la zone euro dans son ensemble. Aucune mesure concrète n’a été annoncée pour le moment. Cela sera à l’ordre du jour d’une réunion lundi des ministres des Finances de la zone euro à Bruxelles.

    Jürgen Stark rejette l’idée d’une aide bilatérale, comme celle d’une aide de l’Allemagne à la Grèce, la jugeant « contre-productive ou très difficile à concilier avec les principes de l’Union monétaire ».

    Il refuse aussi l’éventualité du lancement d’une obligation européenne au profit de la Grèce, qui ne réglerait « absolument pas les problèmes structurels » du pays, a-t-il affirmé.

    Les Echos

  32. @ Monsieur Leclerc

    pour le point 1), déconstruire les services publics et les acquis sociaux est une constante des politiques « néo-libérales » ces 20 dernières années, cette occasion n’est qu’un prétexte de plus pour avancer un peu plus vers la privatisation de la Sécu (dont le « trou » est lié au non-paiement légal de leurs cotisations des grosses entreprises style Bouygues pour les contrats-aidés et en raison du nombre important des sans-pap qui travaillent au vu et su de tous et qui les rendent compétitifs) et la remettre aux Gan et Axa à l’affût de la bête qui va tomber d’inanition et d’hémorragies répétées)

    dans votre billet précédent, vous nous indiquiez qu’au début de la boucle qui a mené à la crise grecque, GS s »est vue refusée par la Chine le rachat de son prêt au gouvernement hellène.
    c’est cela que nous pourrions retenir, les Chinois ont rétorqué de cette manière entre autres à la vente d’armement à Taïwan
    elle démontre là sa puissance de nuisance ( et en miroir son rôle d’amortisseur de la crise financière américaine baptisée de crise mondiale) en ne suivant plus les injonctions spéculatives de ceux qui se prennent pour la police du monde ou mieux, la Main (visible) de Dieu sur Terre
    –le reste, l’impuissance des Européens, des politiques, leur veulerie, leur incompétence, leur servitude qui sert leurs intérêts bien compris, c’est tautologique.

    P Jorion nous dit que les crédits de l’immobilier commercial, 1400 milliards $, va avoir à être financé en 2012, ces choses-là ont dû avoir donné lieu à des CDS dont l’encours se monterait à combien?
    et pour avoir une idée imagée, qui fasse sens pour nous, de ce type de somme, peut-être faut-il l’exprimer en unité PIB USA?

  33. @ F. Leclerc :
    Je souhaiterais aussi attirer l’attention des dommages ‘collatéraux’ qu’une crise de la dette publique, certes à ses débuts, pourrait provoquer dans le monde, bien réel et autrement plus énorme, des banques (notamment d’investissement, mais comme le firewall banque d’investissement/banque de dépôt est tombé il y a plus de 10 ans, parlons des banques en général).

    Prenons un exemple concret, en lien avec l’affaire du moment, la crise de la dette grecque. Soit, le Crédit Agricole (ce pourrait être Société Générale, UBS, Deutsche Bank, Lehman Brothers, etc.).

    Des spéculateurs, utilisant le ‘véhicule’ spéculatif des CDS, ciblent justement le problème de la dette publique en Grèce (mais ce pourrait être autre chose demain ou hier).
    Le Crédit Agricole, qui a mis la main jusqu’au coude dans le bourbier grec par l’entremise de l’achat d’Emporiki, 4ème banque grecque, y est ‘exposé’, par le simple fait qu’être présent dans un endroit du monde où une crise sévère sévit n’est pas la panacée pour un banquier, en termes de retour sur investissement, surtout quand la dite banque fait pertes sur pertes et doit être recapitalisée à plusieurs reprises, la dernière étant d’un milliard d’euros.

    Néanmoins, pour une banque comme Crédit Agricole, banque mondiale, membre du club restreint des TBTF, rien d’impossible : certes, la rentabilité (le retour sur investissement) est réduit mais le bénéfice demeure et c’est bien là l’essentiel. Car quand tout ce sera calmé et que la restructuration de la dite banque se sera effectuée comme convenu, soit vers 2011-2012, on ouvrira alors des perspectives de développement intéressants et on parlera ensuite d’un excellent investissement stratégique d’ici à la fin des années 2010. Rien donc de calamiteux in fine, surtout si l’on prend soin de préciser comme on le fait dans les médias qu’Emporiki ne représente qu’1,8% des actifs du groupe. En clair, au pire, on ‘perdrait’ 1,8% des actifs et ne mettrait pas en péril, évidemment le groupe.
    D’où la citation du président de la FBF, M. Prot, que l’exposition des banques françaises n’est pas un sujet ‘particulier’. CQFD.

    Sauf que dans ce monde-ci, ce genre de situation génère plusieurs effet induits, qui eux, vont faire ‘exposer’ la dite banque française ‘particulièrement’ :
    – une perte d’actifs d’1,8% pourrait faire passer le groupe, dans son ensemble, dans une situation de non respect des accords de Bâle II (et bientôt III, encore plus restrictif, notamment avec les titres hybrides du Tier one, quasi fonds propres, qui ne seraient plus valorisés qu’à 50% au lieu de 100% actuellement). Ce qui serait fâcheux, en termes de notation, faisant dégrader très certainement la note du groupe dans son ensemble et réduire, en plus de cette perte d’actifs, des gains substantiels, en particulier pour les actionnaires, ce qu’ils ne laisseront ps faire, il faut s’en douter.
    – les dits actionnaires mais plus largement ‘le marché’ en viendront, avant même qu’un bail-out soit prononcé, a flairer le doute et à lâcher soit le titre en bourse, soit les spéculateurs sur le risque au travers de véhicules assurantiels et spéculatifs que sont les CDS, par exemple, venant augmenter les pertes, autrement plus douloureuses que les ‘simples’ actifs d’1,8% d’Emporiki, en augmentant par exemple le coût de l’emprunt pour le groupe, emprunt d’autant plus nécessaire que le titre plonge. D’où le recours de plus en plus aux titres hybrides, pour augmenter les fonds propres sans passer par des augmentations de capital. Ce qui viendrait renforcer le soupçon des agences de notation sur la qualité du Tier one et une possible nouvelle dégradation de la note.
    « Malgré tout, cela ne va pas faire les affaires du titre en Bourse. » (http://www.votreargent.fr/bourse/fiches-valeurs/conseils.asp?id=122938)
    – la banque grecque détient certes une partie minoritaire de la dette grecque sous forme d’obligations mais elle reste néanmoins exposé à une dégradation de la notation de la dette par les agences. Car la dégradation de la dette grecque est actuellement à BBB+, soit en-dessous de la ligne de ‘flotaison’ temporaire qu’a déterminé la BCE pour accepter les obligations détenues par les banques en garanties pour obtenir des prêts de la BCE à 1%, le seuil habituel étant fixé à A-. Ainsi, puisqu’Emporiki détient des obligations grecques dégradées, la banque grecque ne pourra bientôt plus utiliser ces obligations comme garanties pour obtenir des prêts auprès de la BCE, limitant ainsi l’accès aux crédits peu cher dont elle a besoin, notamment pour se recapitaliser.
    « Kalsi said that banks holding large amounts of Greek debt could be affected if the country’s rating is downgraded below BBB-, two notches below where it is now, as this would mean the bonds could no longer be used as collateral at the European Central Bank. »
    http://www.guardian.co.uk/business/2010/feb/11/greece-debt-france-switzerland
    http://www.lesechos.fr/info/inter/020360168736-la-bce-maintient-un-ton-ferme-vis-a-vis-d-athenes.htm
    – Moody’s vient de dégrader les titres hybrides non-cumulatifs du groupe ‘casa’, les faisant passer aussi en A3, soit l’équivalent de A- pour Standar Poor’s, soit le niveau minimum habituel pour obtenir de la part de la BCE des prêts, juste avant d’entrer en zone ‘inconnue’ … En clair, un bon avertissement pour ses quasi fonds propres, dont on peut penser que la dégradation actuelle auquel participe Emporiki n’est pas étrangère.

    Apparemment donc, ‘l’exposition’ des banques françaises n’est pas un sujet particulier.
    Sauf que lors d’une explosion nucléaire, on peut être touché directement par le souffle (et en mourir rapidement) mais aussi bien être touché par les radiations, même en en étant éloigné de manière importante, soit par une présence trop prolongée sur les lieux de l’explosion, soit par l’ingestion de produits irradiés provenant du lieu de l’explosion.

    Je dirais donc que la crise immobilière a irradiée la dette publique, qui irradie ensuite la dette privée des banques, qui …

  34. Samedi 13 février 2010 :

    Etrange semaine de négociations – disons plutôt de tergiversations – européennes à propos du prétendu sauvetage de la Grèce.

    Au final, la montagne accouchant tout au plus d’une souris, et les pays riches du Nord comme l’Allemagne et les Pays-Bas refusant de se saigner pour ceux du Club Med, il semblerait que les 27 Chefs d’Etat et de Gouvernement n’aient abordé que la problématique du respect par la Grèce de ses obligations européennes…

    Comment ce pays parviendra-t-il à lever 30 nouveaux milliards d’euros indispensables à sa survie ces trois prochains mois ? Nul ne le sait.

    Toujours est-il que le risque systémique est aujourd’hui similaire à celui de l’époque cauchemardesque de la chute de Lehman Brothers, avec une Union Européenne qui devra se porter au chevet de l’intégralité de son système bancaire si elle ne soulageait pas rapidement la Grèce !

    Michel Santi, sur le site Gestionsuisse.com

  35. Quand l’immobilier va tout va, or l’immobilier ne va plus, et pourquoi l’immobilier ne va plus?
    Tout simplement parce qu’il est déconnecté de la réalité du revenu de la masse des gens.
    Seulement voilà parce que c’est le pilier de base du château de carte, croire qu’on peut conserver une telle disparité de revenus entre le haut et la base, c’est folie, la base va entrainer le haut dans sa chute.
    Qui pouvait croire qu’en injectant de la monnaie dans le circuit tout repartirait comme avant ?
    A moins que cela ait été fait pour permettre au haut de sortir de ces actifs risqués avant la chute finale au détriment de la base.
    Mais même après cela quel avenir ?

  36. Il y a dans la crise actuelle un élément de fragilisation supplémentaire des banques européennes. Il a déjà été largement souligné que l’application de Bâle III – lorsque la nouvelle norme sera figée et devra être appliquée – leur posera problème, en raison de la nature d’une partie de leur fonds propres obligataires actuels, qui ne sera plus acceptée.

    C’est pourquoi elles mettent l’accent sur le danger qu’il y aurait à leur imposer des normes trop sévères (avec l’argument que cela limiterait leur capacité à soutenir l’économie !), et qu’elles fondent également leurs espoirs dans l’étalement des mesures qui seront finalement adoptées.

    Mais, si les obligations d’Etat en venaient à devoir être à leur tour dépréciées, en raison de l’augmentation de leur taux sur le marché, la marche qui devrait être alors gravie serait rehaussée. Car elles ont profité des distributions de liquidité de la BCE pour en acheter en quantité, considérant qu’il n’y avait pas plus sur moyen pour renforcer leurs fonds propres…

    1. Qui est responsable ?
      Les banques, pour avoir acheté des obligations de l’Etat grec, alors à haut rendement d’intérêt et jugées plus ‘sûres’ que d’autres véhicules pour renforcer leurs fonds propres, touchés par la crise des subprimes et des produits dérivés ? Ou pour avoir choisit ces obligations là plutôt que d’autres, plus sûres encore mais jugées moins rémunératrices (obligations allemandes) ? Ou encore de n’avoir pas profiter de cet argent ‘gratuit’ de la BCE pour ne pas l’avoir directement intégré dans ses fonds propres ou investit différemment (dans l’économie réelle par exemple, en crédits aux entreprises, bien moins risqués que d’investir sur des obligations grecques, qui étaient déjà dégradées en notation, mais plus rémunératrices ?
      Bref, n’est-ce pas encore du fait de l’appât du gain, de la spéculation (investissement financier), du pari sur la variations des prix que se fait la responsabilités des banques ? Un « Glass Steagall Act » européen aurait-il pu changer cela ?

      Ou la BCE est-elle aussi responsable, d’avoir fourni de l’argent aussi peu cher à ceux par qui la faute était arrivée, en connaissance de cause, sans aucune contre-partie (sur le type d’investissements par exemple), sachant que les dites banques ne faisaient que reproduire les mêmes risques mais avec les obligations d’un Etat grec qui était déjà il y a quelques années sur la sellette ?

      En clair, si les drogués (les banques) doivent se soigner et que les états doivent les placer en cures de désintoxication, il reste que le principal ‘dealer’ dans l’affaire est la BCE, qui a continué à diffuser ses crédits ‘gratuits’ aux drogués en acceptant comme garanties des obligations moins ‘bonnes’ (mais connaissant parfaitement que ces garanties n’étaient que des garanties de dépendances des ‘drogués’ envers la BCE), puis qui annonce cyniquement qu’elle relèvera son niveau de garantie à la fin de l’année.
      Imaginez l’effet que produirait l’annonce d’un dealer qui diffuse de la coke et du crack quasi gratuitement aux drogués et qui d’un coup dit : « les gars, désolé, mais là, c’est pas bon pour le bizz ce que je fais et je l’ai fais parce que vous étiez vraiment en manque, mais c’est fini : le prix de la dope va doubler et en plus, il y en aura pas pour tout le monde » ?

      J’aurais été les banques, en tant que drogué, j’aurais fais alors très certainement ce qu’elles on fait : prendre des paris sur les risques de faillite, avec des CDS, puisque je n’ai plus rien à perdre. Si je gagne, je me refournis gratuitement un max de doses pendant un bon moment. Si je perds, j’aurais de toute manière perdu, mais plus lentement.

      Qui faut-il ‘arrêter’ ? Les drogués ou le dealer ?
      M. Trichet ne se soucie pas des états, sauf s’ils sont trop gros comme drogués. La Grèce, ce n’est qu’une mère de famille junkie qui se schoote à la petite semaine. L’espagne, le RU, là oui, de vrai ‘client’.
      Mais ceux qui ne vivent que par la drogue du crédit et qui le diffuse, les banques, là non, des drogués-revendeurs. Pas pareil. Sauf que dans le bizz de la drogue, on rase pas gratis non plus ad vitam : ça va un moment pour soutenir l’activité, faire du CA, mais près, on reprend le cours ‘normal’ des choses.

      Mais ça, personne n’en parle …

  37. @ Bertrand,
    merci pour cette réponse limpide. Euh… Vous savez, c’est à peu près une des seules choses que je comprenne dans tout cet imbroglio d’escroqueries en cascade, c’est que tous les déficits, dettes… que cela a entraîné doit être payé, de gré ou de force, par les gens, les citoyens lambas qui commencent à peine à comprendre ce qui se passe.

    Mon problème, indépendament de cela, c’est que je vois tout le monde s’agiter et réfléchir et se démener pour trouver des s o l u t i o n s c o r r e c t e s ET r e s p c t u e u s e s pour satisfaire les charognards psychopathes qui viennent déjà de nous braquer.
    Là, j’avoue, je ne comprends pas du tout ce fatalisme. Cette résignation immédiate à la loi du plus fort…

    Mais je ne demande quà apprendre 😀 Merci encore!

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