L'actualité de la crise: Grèce: qui veut démontrer quoi ? , par François Leclerc

Billet invité.

GRECE: QUI VEUT DEMONTRER QUOI ?

Il est en train de se jouer dans les coulisses une partie acharnée à propos de la Grèce. Dans un premier temps, les marchés – dont on aimerait bien connaître l’identité des acteurs qui mènent leur danse – ont exercé une pression maximale et se préparent à la reporter sur le Portugal et l’Espagne. Des agences de notation leur prêtant main forte d’une manière douteuse. Des voix se lèvent pour s’alarmer de l’avenir de la zone euro.

Dans un second, tout le monde s’y étant mis, le gouvernement grec est finalement venu à résipiscence, n’ayant pas d’autre choix. Il a accepté d’appliquer un plan drastique de réduction de son déficit.

Dans un troisième où nous sommes, l’annonce d’une aide sous une forme ou sous une autre, venant des pays européens de la zone euro, se fait toujours attendre. Les jours passent et la satisfaction des besoins de financement de la Grèce coûtent de plus en plus cher (et sont de plus en plus profitables pour certains), rendant la situation encore plus tendue.

Depuis Athènes, et de manière dramatique, le ministre grec des finances a dit hier attendre cette décision de façon pressante. Le directeur général du FMI, prêt à intervenir, suggère ce matin aux gouvernement européens de le faire. Que se passe-t-il ? Qui fait obstacle à ce qu’un accord soit trouvé  ? Que cherche-t-on à démontrer ou à susciter  ? Quel exemple veut-on donner ?

Est-il acceptable que l’avenir d’un pays membre de l’Union européenne, et de ses habitants, soit traité de cette façon, dans le silence de cabinets que l’on va finir par appeler noirs  ? La vision que cela donne de l’Europe, et de tous ceux qui prétendre parler en son nom, n’augure rien de bon pour son avenir. Est-il possible de s’en réjouir ?

121 réponses sur “L'actualité de la crise: Grèce: qui veut démontrer quoi ? , par François Leclerc”

  1. …Voici donc le premier résultat concret de cette crise pour l’Europe et la construction Européenne.

    Le mois dernier la Grèce avait vu sa note baissée par les agences de notations dû à son fort taux d’endettement.

    Ce qui a forcé le gouvernement à avouer le bidonnage des chiffres concernant les indicateurs économiques et dans l’urgence la plus totale avant faillite, la présentation d’un plan de redressement onirique digne d’une tragédie Grecque.

    Le gouvernement de l’Union faisant acte de foi accepta donc cet engagement et par la même occasion en profite pour imposer un contrôle quasi quotidien au gouvernement de ce pays.

    Si jamais ils ne respectent pas leurs engagements, des plans de rigueurs encore plus stricts leur seront imposés (par quelles contraintes? prise de pouvoir de l’Union? exclusion de la zone euro? etc..), dans le même temps des sanctions seront mises en place pour remettre dans l’axe le gouvernement Grec .

    Enfin Eurostat va voir son statut évoluer par une nouvelle loi en préparation pour avoir un pouvoir régalien de contrôle sur les chiffres annoncés par les états (de là à ce que l’on découvre que tout le monde bidonne les chiffres ?).

    Bref, ceci est l’acte fondateur de l’Union en tant que gouvernement supranational imposant à un état membre une contrainte directe, une forme de prise de pouvoir. Question : que fera le peuple Grec vu ce qu’il va leur arriver?

    Ho ami ne vois-tu pas venir au loin le crépuscule de notre nation?

    Pour conclure sur une note un peu plus détachée Union 1 – Nation 0 – quel que soit le vainqueur seul la Finance gagnera!

  2. La Grèce n’est pas, il s’en faut, en tête de la liste des pays dont le déficit est élevé par rapport à son PIB. Le trucage de ses données économique n’est pas une nouveauté, tout le monde le savait et s’en accomodait (Celles d’autres pays, comme l’Italie, ne sont pas nécessairement plus fiables).

    La Grèce est bien un exemple que l’on veut faire. Il n’est pas certain que cela soit au profit d’une Europe idéelle dont l’union progresserait à l’occasion. Attention aux erreurs d’interprétation !

    1. Voici un graphique éclairant le DESASTRE ANGLAIS comparativement aux autres …
      à ajouter à la perte du fabuleux cadeau pétrolier de la Mer du Nord, la vente catastrophique de leur or, l’équipée matamoresque en Irak, la menace terroriste Islandaise, etc.

      UK borrowing 466% of GDP 1987 -Q2 2009 à voir p60 exhibit A.5

      http://www.mckinsey.com/mgi/reports/freepass_pdfs/debt_and_deleveraging/debt_and_deleveraging_full_report.pdf

      Une étude Mc Kinsey à conserver précieusement car elle est détaillée et globale!
      On comprend qu’ils tiennent surtout et uniquement à parler du risque des PIIGS.

  3. Et pourtant quand on prend le temps de lire la presse économique on nous présente cela clairement comme une « victoire » de l’union sur les respect des règles des traités signés.

    Je ne suis pas dupe monsieur Leclerc, loin de là, mais il y a une lecture politique et une lecture financière du cas de la Grèce.

    Mon intervention du haut se consacre sur la partie visible de ce que l’on nous raconte (story telling?), la seul question qui reste comme dans tous les cas : A qui profite le crime?
    Qui sera le suivant quand Eurostat viendra contrôler au plus profond les chiffres de tous les gouvernement (y compris les nôtres).

    A rapprocher aussi de la proposition de texte sur l’oppacité à venir de la BCE sur les financement et sauvetage divers de banques, quelque chose se joue en coulisse et nous n’avons pas tout les leviers pour comprendre l’intégralité de ce qui se passe devant nous.

    Peut être qu’a l’occasion de la mise sous tutelle d’un autre pays membre (Espagne ? Portugal ? Italie? A qui le tour?) nous aurons une visibilité plus grande des enjeux réel de cette grande manœuvre.

  4. Quelles restrictions drastiques pour les 2,4 millions de pensionnés grecs qui touchent tout au plus 600€?
    Quand on pense que la BCE n’a pas hésité à aider les banques et qu’elle n’aide pas les Etats, on voit dans quelle monde obscène nous nous sommes laissés entraîner avec cette soi-disant « Union ».
    Les pays anglo-saxons feront tout – avec leurs agences de notation et leur politique monétaire- pour démontrer qu’il faut plus de politiques publiques restrictives. Nos hommes politiques continueront à les croire jusqu’au moment où….
    La Belgique est déjà plus loin que la Grèce avec ses 330 milliards de dettes, 300 pour la Grèce. Elle est déjà de facto le premier Etat de l’Union. La nomination de Van Rompuy est venue couroner le tout. La Belgique n’a plus rien : elle a perdu son aviation, ses banques, son industrie automobile en déliquescence, ses nombreux ateliers de construction métallique. Il lui reste ses dettes. L’Etat belge a enregistré 20% de recettes fiscales en moins en 2009.

    1. Bonjour,
      je suis méchant, si il reste quelque chose à la Belgique : les flamands !

      Pour la Gréce on commence à rentrer dans le crépi du murs, et cela compte pour tout le monde en Europe. C’est pas de chance avec la Gréce pour les classes dirigeantes Européennes, c’est que il y a peu de temps la colére sociale s’est bien répandue là-bas, quelques actes « terroristes » venant de la protestation interieure ont eu lieu dans ce pays.

      Et voilà si tout continue ainsi, la boucle sera bouclée la tyrannie économique et financiére du systéme capitaliste actuel débouchera sur une tyrannie politique et sociale au nom de la lutte pour le « droit » et contre le « terrorisme ».

      Le terrorisme: la guerre des pauvres et des désespérés.

      Cordialement

    2. Concernant la Belgique et d’autres : il y a dette et capacité de l’assumer.

      L’Expansion de février pronostique la date à laquelle les principaux pays du monde pourraient atteindre ce seuil
      fatidique (faillite par rapport aux revenus fiscaux) si leur endettement se poursuivait à un rythme similaire à celui enregistré sur la période 2006-2010. (NB la dette publique n’est qu’un élément des dettes, lire l’étude McKinsey)

      02 Islande en 2011 (46% au service de la dette)
      03 Irlande en 2014 (déficit public de 12% PIB)
      04 Grèce en 2019 (déficit public de 12,7% PIB en 2009, 54,6G€ au service de la dette)
      05 Espagne en 2022 (déficit public de 9,5% PIB en 2009, dette publique à 62,5% du PIB en 2011)
      06 Russie en 2025 (déficit budgétaire de 5,9% PIB en 2009, 1ère fois en 10 ans)
      07 UK en 2030 (en récession dès le 2e trimestre 2008, dette publique 61,7% du PIB en 2009, S&P AAA-)
      466% de dette voir ma contribution plus haut à Mr Leclerc
      08 USA en 2040 (dette publique à 124% du PIB dès 2010 )
      09 France en 2044 (dette à 83,2% du PIB en 2010, 6%=43G€ au service de la dette)
      10 Chine en 2055
      11 Japon en 2076
      12 Allemagne en 2079 (déficit à 3,2% PIB en 2009, déficit à 85,8G€=5% du PIB en 2010)

      14 Italie en 2250 (115% du PIB en 2009)
      15 Belgique en 2470 (déficit 2009 6% PIB soit 20G€)

      http://www.lexpansion.com/diaporama/france-espagne-grece-etats-unis-a-quand-la-faillite_225404.html

    3. Monsieur Lambert, il convient d’admettre que c’est n’importe quoi.
      Ainsi, en dynamique, on considère toujours la masse ET la vitesse.

      Je vous donne donc des facteurs d’accélération d’une zone anglo-saxonne qui s’est centrée sur l’économie pure.
      Pour le Royaume-presque-Uni, l’accélération doit être de ce nombre extraordinaire appelé e, car leur dette est exponentielle. (Népérien pour attendre)
      Pour les US, tous les accords entre pays qu’ils ne dirigent pas à leur avantage et sous leur contrôle provoqueront une chute dés qu’une zone économique estimera qu’elle peut se passer d’eux.

      Good bye american dream, good bye…

    1. BlackRock « Dès aujourd’hui, nous avançons comme une entreprise globale, opérant de manière indépendante, axée uniquement sur l’investissement et la gestion des risques au nom de nos clients. Nous gérons environ 3.200 Mds de dollars pour le compte d’investisseurs institutionnels et de particuliers du monde entier », ajoute Laurence D. Fink.

      Pas mal 3200 Mds il serait interessant de connaitre les 1800 et voir leur stratégie globale et ainsi dégager leur vision du futur proche.

    2. Les TBTF again …
      http://www2.blackrock.com/global/home/AboutUs/AboutBlackRock/index.htm

      « Merrill Lynch & Co., Inc., a wholly-owned subsidiary of Bank of America Corporation, The PNC Financial Services Group, Inc. and Barclays PLC own economic interests in BlackRock approximating 34.1%, 24.6% and 19.9%, respectively, with the remainder owned by institutional and individual investors, as well as BlackRock employees. »

      Bank of America, Barclays, PNC et même la défunte Merrill Lynch (possession de BA dorénavant) : 78,6% au total.

      J’en avais entendu parlé il y a quelques jours. Je crois que c’était pendant les ‘soldes’ (;)) …

    3. Et le commentaire sur votre article (le dernier) est très intéressant : 40 milliards d’actions et … 4 milliards d’actifs réels. En cas de plantage, les entreprises qui sont détenues par ce groupe d’investissement vont morfler …

      Par ailleurs, c’est drôle, mais ces mêmes banques ont reçu récemment (beaucoup) d’argent public et continue à bénéficier d’argent ‘gratuit’ par la FED. Serait-ce pour justement ‘investir’, au travers de Blackrock, pour le prix de trois fois rien ?

      Ce serait vraiment un heureux hasard …

      Je serais étonné que des ‘groupes’ comme Calyon, par exemple, ne suivent pas cet ‘exemple’.

      Et un tour gratuit, un !!

    4. @ litzfr,

      Bonsoir,

      Sur ce sujet il semble de plus que les fonds dudit fonds « noir » soient insuffisant, d’ailleurs de black rock a black stone, une nuance de personnalité morale, enfin juridique pardon, mais le rapport entre les fonds officiels disponibles et les achats/investissements en valeur, de mémoire un coefficient multiplicateur de 164. Une paille (vu sur le blog de jovanovitch)!!

      J’imagine que ces black funds sont notés AAAA++ par le gotha financier qui sait agir gros et discret, hein?

      La grèce sauve le cours trop haut de l’euro, merci à eux, leurs « petits soucis » nous font réellement belle jambe dans les cours européennes ou pleuvent licenciements et parachutes dorés.

      La concentration des pouvoirs financiers et leur prise d’indépendance progressive – distanciation- des instances et idéaux étatiques locaux, perturbe les paradigmes d’analyse et de comportement des « acteurs » au chômage.

      Quand de part et d’autre de l’atlantique, messieurs O’bama et Sarkozy, présidents, assurent et annoncent sans la moindre explication et presque en même temps une diminution massive du chomage..et bien le « jeu » m’interroge sur la magie de nos crédulités, et oui, je doute fort que « les matchs et championnats » en cours nous soient explicites.

      La guerre fait rage, aux affronts de la monnaie et glaive de la finance tu n’iras qu’au front du chomage, la misère te fera désirer l’ennemi et le conflit réel…mais le linge est propre, tout va bien.

      Les Etats-Unis d’Amérique n’ont pas la taille critique nécessaire en l’état actuel des choses pour maintenir leur capacité à imposer des solutions, le resserement substantiel des liens de « coopération » des pays du bric semble leur causer réel souci, d’ailleurs le Vénézuéla de chavez devient Etat non grata..sur fond de soutien au traffic de drogue.
      L’oignon fait la soupe disait coluche.

      Petit rajout gazier, les velléités américaines d’aider l’Afghanisatan ont tourné aussi court et tôt que les tuyaux de gaz leur ont échappé, mais ce n’est qu’un lecture facétieuse et un peu provocante aux diverses couches de réalité qui composent ce millefeuille…soin aux gourmets d’apprécier la cuisine de leur cultures culinaires respectives.

      Et la Grèce, pauvre Grèce, quand elle va mal c’est son oligarchie qui trinque aux stigmates surnaturels de son peuple, une petite giffle devant médias pour contrebalancer le désarroi-misère de l’enfant-peuple. Vraiment, nous devenons comiques!

      L’histoire est écrite par les gagnants, écoutons les interprétations et analyses des gagnants.

      Une surprise « médiatique » pour Vancouver habillerait bien le calendrier des statistiques malicieuses…et vive le spectacle nourrissant de nos passions élevées!

  5. Concernant le premier temps , à quel endroit de la mécanique mathématico-financière pourraient être identifiés ceux qui parient gros sur ces variations ? Pour la mise en place de l’interdiction , ce serait utile , s’il s’agit bien de paris , tel que cela s’entend ici .

  6. La réponse de Bruxelles, par la voix de son bras armé, c’est à dire la BCE, est très clair, que chacun prenne ses responsabilités, la réponse est écrite noir sur blanc ici http://www.ecb.int/pub/pdf/scplps/ecblwp10.pdf.
    Donc aucune issue possible pour la Grèce et d’autres à terme que celle de se serrer la ceinture, couper toutes les dépenses publiques, dans des pays ou la chômage atteint facilement les 20%.
    J’ai la vague impression que cette mise en deumeure, qui se résume à ‘tu obéis ou tu dégages’, est aussi une réponse adressée aux gesticulations protectionistes de Sarkozy.
    Il est clair dans l’esprit de Bruxelles que toute incartade aux critères de convergence signifierait la sortie de l’eurogroupe et par voie de conséquence (pour la BCE) l’exclusion de la communauté européenne.
    Le contexte géopolitique de la région n’est pas non plus favorable à la Grèce, entourée de la Turquie qui a tout intérêt à la voir diminuée, des pays balkaniques que l’Allemagne rêve de voir revenir dans sa zone d’influence.
    Seule l’Italie, qui n’a pas de vision expansionniste dans la région, pourrait jouer un rôle stabilisateur, mais en as-t-elle seulement les moyens?
    Le pouvoir politique grec pourra-t-il circonscrire une nouvelle poussée violente de sa jeunesse qui semble de plus en plus inéluctable?
    On arrive aux limites du modèle d’intégration européen, et les politiques d’intérêt propres à chaque nations ne demande qu’a se dégourdir du formol bruxellois. Si l’on l’Europe sacrifie la Grèce sur l’autel de la rigueur budgétaire germanique, en plus d’une portée symbolique extraordinaire (la Grèce est le berceau de la civilisation européenne), c’est l’explosion assurée et peut être un retour 70 ans en arrière.
    La France doit, et franchement je ne vois pas qui d’autre, prendre ses responsabilité, quitte à froisser fortement Berlin et Bruxelles, à ce sujet. Il s’agit de ne pas être munichois sans quoi les l’histoire se rappellera à nous.

    1. « Si l’Europe sacrifie la Grèce sur l’autel de la rigueur budgétaire germanique. »

      Quelle rigueur budgetaire germanique?

      Dans leurs reves oui, mais ils ont autant le cul dans les ronces que les autres membres de l’union.

  7. Spectacle lamentable en effet.

    La Grèce est pris entre la marteau des adversaires de l’euro (UK + USA) et l’enclume des gardiens de l’orthodoxie à l’intérieur de l’eurozone (BCE + Allemagne).

    Mais, in fine, à qui profite le crime?

  8. Enfin tout n’est pas perdu pour tout le monde hein 😉

    Une explosion du taux auquel la Grèce emprunte sur les marchés, passé en quelques jours de moins de 6 % à plus de 7 %, là où l’Allemagne se refinance à 3,2 %.

    Les investisseurs et autres Financiers se Gavent bien.

  9. Pour l instant, le crime profite à la Finance, bien sûr, aux États européens qui ont intérêt à participer à la dévaluation compétitive de l Euro, et aux anglo-saxons qui cachent leur propre misère tout en répandant leur propagande idéologique.

    Mais Monsieur Leclerc, au jeu du qui perd gagne, les commissaires européens libéraux ne pourront pas tenir bien longtemps, au risque de voir tout l édifice du libre-échange s écrouler par leur faute.

    Entre l EEE et la rigueur, ils vont devoir choisir, et il y a finalement peut-être de quoi se réjouir, au final.

    A moins qu ils ne soient assez fous pour transformer la Grèce en Lehman.

    Que voulez-vous, je suis comme Paul, un optimiste de nature et de culture.

  10. Pourquoi l’appel à l’aide du ministre grec des Finances aux autres Etats membres est-il dramatique ?

    1- Parce que les autres Etats membres sont eux-aussi dans une situation économique catastrophique. Nous venons d’apprendre que les communes allemandes sont au bord de la faillite. Nous venons d’apprendre que la France va annoncer après les élections régionales un plan de rigueur draconien. Donc : les autres Etats européens ne peuvent pas aider la Grèce.

    2- Et parce que plusieurs Etats membres ne veulent pas dépenser un centime pour aider la Grèce. Ce sont les Etats européens qui ne voulaient pas que les pays du Club Med rejoignent l’euro car ils disaient (avec mépris) que tous ces « cueilleurs d’olives » étaient incapables de la moindre rigueur. Donc : plusieurs Etats européens ne veulent pas aider la Grèce.

    3- La BCE ne peut pas aider la Grèce : l’article 123 du traité de Lisbonne interdit à la BCE d’accorder un prêt à un Etat membre de l’Union Européenne.

    4- Pour éviter le défaut de paiement, la Grèce ne peut plus compter que sur l’intervention du FMI. C’est d’ailleurs le rôle du FMI : aider les Etats qui sont en difficulté financière.

  11. Les marchés financiers s’attaquent à la Grèce. Si l’UE lui apporte son soutien moyennant une programme de réduction drastique des dépenses publiques, les marchés s’attaqueront ensuite au Portugal, histoire de voir si l’UE entend sérieusement maintenir sa cohésion. Et après le Portugal, il y aura l’Irlande, l’Italie, etc. Pour l’heure, cette offensive contre les états membres de l’Union procède d’un calcul simple: la zone euro est le point faible, testons donc la résistance de Bruxelles et de la BCE. Tant que les gouvernements des états membres accepteront l’imposition des conditions édictées à Bruxelles et à Francfort, la zone euro ‘n’a rien à craindre’. Si ce test s’avère négatif pour les marchés financiers, ceux-ci reporteront leur attention ailleurs. Paul Jorion a noté hier au cours du débat croupion sur France 24 que la Californie pourrait très bien être la prochaine cible, étant elle-même au bord de la faillite. Une défaillance de la Californie aurait des conséquences incalculables pour les USA, car cet état est économiquement le plus développé des Etats-Unis. Une réaction en chaîne ne peut ensuite pas être exclue.

    De même, je ne vois pas comment le Japon pourrait échapper à une offensive en règle de la part des marchés financiers.

    Quelle va être la prochaine cible, that is the question…

    1. Bonsoir,

      je comprends que les marchés financiers s’attaquent à la Gréce, car ainsi cet état leur offre des possibilités de prêt à taux élevé, la bonne affaire. La bête la plus faible du troupeau est mise à genoux et saignée lentement par la horde des financiers qui ne font que suivre leurs instincts, la logique du systéme.

      Maintenant les placements rémunérateurs seraient dans les obligations des état « subprimés » et par corollaire sur la tête des contribuables et des populations de ces états ?

      Si c’est bien ce jeu là qui est en cours, à quand la réaction des populations ? il y a déjà les Islandais qui vont bientôt voter, Mr Papandréous ferat il lui aussi voter sa population ?

      Pardonnez moi mes réactions plutôt basiques et certainement simplettes.

      Cordialement

  12. A propos de la Grèce,

    L’Europe est un vase clos, dans le sens ou les flux de capitaux internationaux forment une carte de circulation dont certaines rue sont à sens unique.

    Les culs de sacs ou impasses fonctionnent avec le dollar car les machines à imprimer fonctionnent grâce au fait que c’est la monnaie de référence et qu’au final, la dette des usa peut augmenter tant qu’on augmente la masse globale des dollars en circulation et qui finissent en bons du trésor ou autres émis par les usa.

    Avec l’euro, ça ne marche pas, car nous devons passer obligatoirement par le dollar pour acheter ou vendre quoi que ce soit à l’international, donc si on imprime plus d’euros pour acheter des dollars cela ne fait qu’augment le bénéfice sur les marchés de change monétaires au profit du dollar.

    Alors l’Europe ne peut pas externaliser ses pauvres (les chinois sont les pauvres des américains) et doit se contenter de garder ses pauvres en Europe.

    C’est finalement une bonne chose !!! Cela nous obligera à trouver des vraies solutions pour la répartition des richesses et pour réguler l’économie Européenne.

    Tandis que les usa vont devoir contenir des problèmes sociaux insurmontables tant qu’ils ne cesseront pas d’imprimer des dollars (plus le réveil sera tardif et plus il sera brutal).

    Prions (au sens premier pour ce qui le souhaitent) pour que l’on n’envoie pas les pauvres américains se battre contre les pauvres chinois pour éluder le problème, ou bien que le proche orient reste en paix, afin que les émergents puissent créer la nouvelle monnaie de référence sans déclencher de catastrophe.

    De toute façon, les usa devront se serrer la ceinture pour le pétrole (arrêter de le gaspiller suffirait) car ils auront besoin d’exporter le plus tôt serait le mieux, autre chose que des billets de banque.

    1. Pierre Hillard n’est pas spécialement ma tasse de thé. Les conspirationnistes expliquent tout pour ne rien dire, en utilisant des ressorts faciles et démagogiques.

      Je ne suis pas dans les « petits papiers » des décideurs, il s’en faut, mais dès que nous en saurons et comprendrons plus je le répercuterai. Une réunion de la BCE se tient aujourd’hui.

    2. Je ne range pas les personnes dans des sacs, par contre je sais reconnaître les eaux troubles. Permettez-moi de vous conseiller d’approfondir la question, pour ne pas vous laisser abuser…ni abuser les autres.

    3. @François Leclerc
      Dans quels eaux troubles nageraient Hillard et Asselineau?
      Vous conseillez à Pierre d’approfondir la question, mais n’ayant quant à moi pas le temps de le faire, pourriez-vous m’éclairer en quelques mots?

    4. Loin de moi l’intention de vous troubler et encore moins d’abuser qui que ce soit. Merci pour vos conseil en turbidité.
      Je soumet simplement à la sagacité et la critique de tous ces réflexions d’hommes dont la formation et la carrière les a, sans nul doute, amené à nager en eaux troubles…. Ce que vous faites vous même si bien en matière économique et financière. Soyez en remercié.
      Certes, »quand on met les mains dans le caca, on a les doigts qui puent »….
      Mais est-ce suffisant pour « jeter le bébé avec l’eau du bain » avec si peu d’attendus?
      Sans abuser, pourriez-vous nous éclairer en approfondissant les raisons de votre rejet de leurs réflexions historiques?
      Je sais, c’est un peu long….

    5. Ce que je rejette, ce sont les systèmes de pensée qui se nourrissent des crises, de toutes natures, pour justifier des conceptions du monde reposant sur les complots cachés. Car ces « explications » n’en sont pas et permettent d’éluder les vrais causes des crises elles-mêmes.

  13. L’histoire de la Grèce, je ne crois pas que ce soit une question d’orthodoxie par rapport à je ne sais quelle théorie économique. Le truc c’est que si l’UE se met à cautionner et entretenir ce type de planche pourrie, l’euro s’effondrerait (ce serait pas un mal) puis se disloquerait (là c’est moins sympa).

    Je cite BA :

    «  »Quelle que soit notre opinion à l’égard de la Grèce, à l’égard du gouvernement actuel de la Grèce, à l’égard de la classe politique grecque qui a exercé le pouvoir depuis 20 ans, nous lisons l’appel au secours du ministre grec des Finances, et nous voyons le côté pathétique de cet appel :

    – la BCE n’a pas le droit d’aider la Grèce (ça lui est interdit par l’article 123 du traité de Lisbonne) ;

    – les autres membres de l’Union Européenne sont eux-mêmes dans une situation économique catastrophique ;

    – les autres membres de l’UE ne peuvent pas aider la Grèce car ils en sont eux-mêmes incapables. » »

    Bref…personnellement, tout cela me paraît sans issue. La crise est encore bien là, plus que jamais…et l’on s’approche de la phase où les états vont encaisser le choc de façon concrète. On commence par les plus fragiles, comme d’habitude !

  14. Je n’ai jamais beaucoup cru en la déesse Europe,

    Mais admirons quand même la Déesse Europe sur son taureau, n’est-elle pas très belle à voir, il est vrai que pour de l’argent et pour mieux augmenter son pouvoir de séduction que ne ferait-elle encore, pour mieux faire plaisir aux autres petits vieux de passage chez elle, son carnet d’adresse est si bien rempli par tant de bureaucrates.

    Bien évidemment avec une telle conduite vénale, peut-on vraiment bâtir un meilleur foyer de paix et d’amour bien sur que non, cela peut bien sur le faire pendant quelques temps mais tôt ou tard et sur la réalité du terrain elle finira bien par montrer son véritable visage, celle d’une grande putain commerciale et politique et qui ne pense bien évidemment qu’à faire de l’argent et commerce de son corps, comme de ses nouveaux petits de plus, naturellement avec une telle conduite peut-on vraiment bâtir un meilleur foyer elle tiendra par les intérêts communs, mais tôt ou tard elle finira bien par détruire son ménage à cause des nombreux intérêts privés en son sein.

    Pas fine fine quand même la Déesse Europe, elle a beau avoir un portable de plus et faire la précieuse sur son nouveau véhicule moi je ne la sent vraiment pas cette fille, elle ferait mieux d’abord d’aller voir doc Gynéco on ne sait jamais par précaution.

  15. Comparaison n’est pas raison, mais la Grèce ça fait terriblement penser au lâchage de Lehman Brothers !

    AU lieu qu’il s’agisse d’une banque il s’agit simplement — si on peut dire — d’un Etat !
    « Ils » veulent faire un exemple, mais ils naviguent à vue, n’ayant aucune alternative à proposer pour traiter autrement de problème de la dette (voir dernier billet de Paul Jorion).

    Merci François pour ce billet inhabituel à cause de sa brièveté. Je vous sens inquiet. Il y a de quoi l’être.
    Si le lâchage de la Grèce devait être effectif, c’en serait finie de l’Europe politique.

    1. Si le lâchage de la Grèce devait être effectif, ce pourrait être, au contraire, le renouveau de l’Europe politique!

      « Enfin, nous nous appliquons activement à faire sortir l’union de l’Europe du domaine de l’idéologie et de la technocratie pour la faire entrer dans celui de la réalité, c’est-à-dire de la politique. » Charles de Gaulle (Allocution radiodiffusée et télévisée prononcée au Palais de l’Élysée, 5 février 1962)

      « Alors, il faut prendre les chose comme elles sont, car on ne fait pas de politique autrement que sur des réalités. Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant l’Europe ! l’Europe ! l’Europe ! mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien. » Charles de Gaulle (Entretien télévisé, 14 décembre 1965)

    2. N’exagérons rien. La commission de Bruxelles est bien utile aux américains et restera en place. Ce qui est gênant pour eux c’est uniquement que l’Euro soit trop solide car il pourrait devenir la monnaie de réserve de référence.
      Derrière les spéculateurs, il y a les USA (et GB) et ses intérêts. Les deux sont liés.

    3. Vu comme ça. ..
      Mais de Gaulle était de Gaulle et c’était dans les années 60. Depuis il y a eu la globalisation.
      si chaque Etat se retrouve dans son pré carré, pensez-vous sérieusement que cela ne sera pas chacun pour soi, et tant pis pour les perdants ? Le défaut de l’Union est qu’elle se revendique à la fois d’un principe de solidarité et d’un principe de concurrence. Elle a jusqu’ici composé, mais avec la crise il lui faut maintenant choisir. L’Union politique c’était cette idée qu’il puisse exister un principe de solidarité et que des politiques soient mises en oeuvre en son nom. Or si maintenant on abandonne ce principe à son triste sort, je crains que les Etats de leur côté ne gardent que le principe de la concurrence.

      Ceci dit, j’aimerais que vous ayez raison car l’Union respecte un dogme économique avant de faire de la politique. C’est le drame.

    4. @moi
      Vous avez bien raison de me faire atterrir!

      Les citations de De Gaulle que je suis aller chercher comme on va au grenier retrouver le doudou de notre enfance, ont été faite à une époque où la politique se faisait encore au niveau des états.

      Puisqu’il apparaît que l’Europe « politique » se fait aussi ailleurs, il est serait souhaitable, pour tous les états membres vassalisés, que la chute de l’Europe « idéologique », « technocratique » et « économique » entraîne avec elle la chute de l’Europe « politique ».

      Chaque pays pourra peut-être alors reprendre la main sur son propre destin, dans un respect mutuel.

      Ce terme de « respect mutuel » entre pays fait beaucoup rire. On nous agite le spectre de la guerre, qui n’a pu être éloigné depuis 1945 que grâce au « laboratoire » qu’est la construction européenne.
      Pourtant année après année, « expérience Irlandaise » après « expérience Espagnole », « expérience Grecque » après « expérience Polonaise », nous faisons surtout l’expérience de ce qu’est la « destruction des nations et des peuples en temps de paix ».

      « nations », « peuples » …voilà que je suis remonté au grenier.

    5. « Puisqu’il apparaît que l’Europe « politique » se fait aussi ailleurs, il est serait souhaitable, pour tous les états membres vassalisés, que la chute de l’Europe « idéologique », « technocratique » et « économique » entraîne avec elle la chute de l’Europe « politique ». »

      Les choses sont complexes. L’Europe politique se situe à plusieurs niveaux:
      1) le concert des nations. Ex: le couple franco-allemand. A ce niveau comptent les intérêts nationaux. Les USA ont assez peu d’emprise directe sur ce niveau, sauf à utiliser le niveau 2. Mais l’influence de ce niveau reste bien souvent régionale, pas très dangereuse.
      2) la commission de Bruxelles (pour faire large). Là est promue une politique ultra-libérale sous apparence technocratique qui n’a directement qu’une influence européenne, régionale. Indirectement et par ce qu’il empêche, ce niveau a une influence mondiale en ce qu’il permet aux USA d’étouffer la naissance d’une véritable politique internationale européenne. A ce niveau comptent actuellement les intérêts de classe (l’internationale bourgeoise) et l’intérêt national US.
      3) l’Euro. Ce niveau n’a pris une dimension politique que par effet de bord, par accident si l’on veut. L’Euro risque de devenir la monnaie de réserve de référence au monde et commence même à s’introduire sur le marché des matières premières. C’est finalement là que s’exprime une véritable politique européenne et c’est ce niveau que les USA cherchent actuellement à contrôler mieux.

      A mon avis, ces attaques contre l’Euro veulent détruire ce levier potentiel d’influence européenne au niveau mondial. Il n’est pas nécessaire que l’Euro disparaisse (ce qui risquerait de faire voler en éclats le niveau 2 qui arrange les américains), il suffirait d’une forte dépréciation qui permettrait de cacher les faiblesses du dollar.

      Ce que l’on peut constater c’est que le jeu d’intérêts économiques en apparence privés est en réalité le bras armé de certains Etats (tout comme déjà il y a des siècles la Compagnie des Indes était le bras armé anglais ou les banquiers de la Renaissance servaient la politique vénitienne). Si la Chambre de Commerce fait la politique américaine, elle le fait aussi pour la politique internationale américaine. Et les agences de notation sont à mettre au même niveau que des compagnies de mercenaires telles que Blackwater, elles sont à la botte de Washington (alias Wall Street).

  16. « Est-il acceptable que l’avenir d’un pays membre de l’Union européenne, et de ses habitants, soit traité de cette façon, dans le silence de cabinets que l’on va finir par appeler noirs ? »

    Soit le gouvernement grec prend ses responsabilité, augmentation des impôts, diminution des dépenses publiques, soit le FMI « s’occupe » de la Grèce.

    De plus il ne faut pas aider la Grèce, car le problème Grec est structurel.
    Les dépenses publiques sont beaucoup trop importantes. Le clientélisme en est la cause.

  17. Ne nous trompons pas de débat ! La crise grecque porte en elle les germes d’un délitement de la zone euro de l’Europe, mais elle est aussi un laboratoire, afin d’étudier comment il est possible de faire supporter, et par qui, la résorption du déficit public.

    1. Comme cet article n’est plus accessible … le voici
      J’en ai surtout retenu ce point psychologiquement important: sortir du déni.

      2009/12/31 La Belgique, cas d’école du désendettement dans la zone euro, Philip Blenkinsop
      http://fr.news.yahoo.com/4/20091231/tbs-union-deficits-belgique-7318940.html

      Les pays de la zone euro confrontés à l’envolée de leur dette publique pourraient s’inspirer de l’expérience de la Belgique, qui a montré comment se sortir au plus vite de la spirale des déficits, mais qui souligne aussi les risques posés par la paralysie politique.

      Ces dernières années, aucun autre pays de la zone euro n’a réduit aussi rapidement son niveau d’endettement, passé de 134% du produit intérieur brut (PIB) en 1993 à 84% en 2007.
      L’exemple venu de Bruxelles l’atteste: il est possible de dégonfler en quelques années la bulle de la dette publique si des décisions énergiques sont mises en oeuvre. Certains gouvernements européens s’y attachent, à l’image de l’Irlande, qui a réduit les salaires de ses fonctionnaires dans des proportions allant de 5% à 15%.
      Mais l’exemple belge montre également à quel point le niveau de l’endettement peut être tributaire de la situation politique.
      La crise de la dette belge trouvait ses racines dans les années 1970, lorsque les gouvernements des différentes communautés linguistiques ont commencé à s’affronter alors que le gouvernement fédéral cherchait à tout prix à soutenir les secteurs déjà malades de la sidérurgie et du charbon.
      La résolution de la question de la dette ne figurait alors pas du tout parmi les priorités de Bruxelles.
      « Le problème des déficits budgétaires est arrivé de lui-même, il partira de lui même », déclarait ainsi le ministre du Budget Guy Mathot au début des années 1980, alors que la dette approchait 100% du PIB.
      Entre 1981 et 1986, la Belgique a connu des déficits à deux chiffres, concurrençant ainsi la Grèce, souvent présentée comme le pays de la zone euro ayant les pires difficultés budgétaires.
      GRAND PLAN
      Le déficit d’Athènes devrait grimper cette année à 12,7% du PIB alors que le montant total de la dette publique est attendu à 121% du PIB en 2010.
      « La situation peut très vite vous échapper, il y a un effet boule de neige », commente Ivan Van de Cloot, du cercle de réflexion Itinera Institute.
      Mais l’abcès budgétaire belge a commencé à se résorber au milieu des années 1990 avec la mise en oeuvre du « Grand Plan » promu par le Premier ministre d’alors Jean-Luc Dehaene et par Herman Van Rompuy, ministre du Budget à l’époque et choisi depuis pour prendre la présidence du Conseil européen.
      Ce plan, adopté alors que le pays s’extirpait de la récession, consistait à augmenter les impôts tout en coupant dans les dépenses.
      « Pour un certain nombre d’économistes, la Belgique était folle et ils étaient certains qu’un tel procédé ferait passer le pays de la récession à la dépression, mais il s’est avéré qu’ils avaient tout faux. Cela a accru la confiance dans le pays », rappelle Jacques de Pover, économiste de Dexia Bank.
      Jan Randolf d’IHS Global Insight juge que la diminution des dépenses a permis à la Belgique de cesser de financer des activités publiques inefficaces.
      LA GRÈCE ET L’EURO
      « L’histoire des finances montre que lorsqu’un pays sort du déni et engage des actions fermes, cela a un effet psychologique très fort sur le secteur privé, qui devient le moteur de la croissance. »
      Une telle trajectoire est concevable en Grèce même si les deux pays offrent des situations différentes.
      D’une part, l’économie belge est plus diversifiée que son homologue grecque, surtout tournée vers l’agriculture, le tourisme et le secteur maritime. D’autre part, Athènes est confrontée à de très importants problèmes d’évasion fiscale.
      Qui plus est, la Belgique a mis en place son plan de désendettement dans une période où la sortie de crise était favorisée par une croissance robuste alors que tout laisse à penser que la croissance sera molle au cours des années à venir.
      Mais, plus important encore, il n’y a pas en Grèce le consensus politique qui existait en Belgique lors de la mise en oeuvre du Grand Plan.
      Le parlement grec a adopté un budget 2010 censé permettre de ramener le déficit sous la barre des 10% mais de nombreux analystes jugent qu’il faudra davantage de réformes structurelles pour le dégonfler durablement.
      La volonté exprimée par le gouvernement d’augmenter les salaires des fonctionnaires les moins payés dans une proportion supérieure à l’inflation en est l’exemple, et le gouvernement est toujours sous la menace de grèves si des réformes intervenaient sur la question des salaires ou des retraites.
      Dans les années 1990, c’est la volonté de la Belgique d’entrer dans la zone euro qui a incité les gouvernements à ne pas négliger la question des déficits.
      Or, la Grèce a déjà adopté la monnaie unique et, une fois à l’intérieur de la zone euro, rien n’empêche dans les faits de ne pas respecter les critères en matière de déficits.
      En effet, alors que plusieurs pays ont, à plusieurs reprises, affiché des déficits supérieurs aux 3% requis par les critères de convergence, la Commission s’est contentée de leur adresser quelques avertissements, sans jamais leur infliger la moindre sanction.

    2. La Grèce comme laboratoire cette idée est effrayante, mais hélas elle semble logique.

      Du coup cela me fait penser au Chili de Pinochet …. où furent mises en application les recettes du néo-libéralisme.
      Les décideurs jouent gros, car si une révolution se déclenche en Grèce il auront ouvert la boîte de pandore.

    3. Sauf votre respect M. Lambert, cet article est très mauvais. L’auteur voit les choses par le petit bout de la lorgnette : des chiffres, des bilans comptables, là où il exste pourtant des réalités humaines autrement plus intéressantes, et si c’est là un langage gaullien, alors merci général !
      Il faut être allé dans les quartiers anciennement populaires de Bruxelles, dans les coins perdus de la Wallonie ou de la Flandre, pour mesurer l’impact de ces mesures budgéaires soi-disant raisonnables sur les gens. Juste un exemple : en Flandre j’ai été accueilli par un geste obscène, juste parce que je sortais d’une voiture immatriculée en France. Je suis sûr que d’autres exemples du même style pourraient être trouvés du côté des classes populaires wallonnes. Si ce n’est pas un signe de misère …

  18. Il est possible de faire supporter la résorption du déficit public par une diminution drastique de l’Etat social :
    – en baissant les salaires des fonctionnaires ;
    – en n’embauchant plus de nouveaux fonctionnaires ;
    – en baissant le budget de l’Education Nationale grecque ;
    – en baissant le budget des hôpitaux publics grecs ;
    – en repoussant l’âge de départ à la retraite ;
    – en augmentant les impôts ;
    – en augmentant les taxes sur les carburants ;
    – etc.

    Le plan d’austérité ci-dessus est le même partout : il vient d’être décidé par le gouvernement socialiste grec, mais le gouvernement socialiste espagnol veut faire le même plan d’austérité en Espagne, etc.

    Sarkozy a lui-même annoncé que le plan d’austérité pour la France sera dévoilé aux Français en avril 2010 (c’est-à-dire au lendemain des élections régionales : il est malin, Sarkozy !)

    Comme d’habitude, il est demandé aux classes populaires et aux classes moyennes de s’appauvrir pour que l’Union Européenne survive.

    Comme d’habitude, les élites médiatiques, les élites politiques, et les élites économiques s’en tireront beaucoup mieux que les classes populaires et les classes moyennes : toutes ces élites diront aux peuples la même propagande que nous entendons depuis 26 ans :

    « L’Union Européenne, c’est bien. L’Union Européenne a un bilan globalement positif. L’Union Européenne nous protège. Alors serrez-vous la ceinture : c’est ça ou la guerre entre les nations européennes. Vous ne voulez pas revenir aux guerres entre les nations européennes, quand même ? Alors serrez-vous la ceinture, et continuez à voter oui à l’Union Européenne. L’Union Européenne nous protège. »

    Lisez cet article qui vient d’être mis en ligne aujourd’hui :

    Grève de fonctionnaires en Grèce.

    Les agents du fisc et les douaniers grecs ont entamé jeudi 4 février une grève de quarante-huit heures, premier d’une série de débrayages prévus par les syndicats afin de protester contre les mesures d’austérité décidées par le gouvernement socialiste pour sortir de la crise financière qui frappe le pays.

    Le Premier ministre Georges Papandréou a décidé un gel total des salaires des fonctionnaires, l’augmentation de l’âge du départ à la retraite, et une hausse des taxes sur les carburants, dans le cadre d’un plan d’économies destinées à réduire le déficit abyssal de la Grèce.

    Les agents du fisc ont indiqué à la presse que les mesures de gel des salaires vont leur faire perdre plusieurs centaines d’euros par mois et ont annoncé leur intention de faire à nouveau grève le 10 et le 17 février.

    Le Figaro

    1. Ah, cette Europe …

      Nos pauvres sont européens !!! si nous les exploitons, nous perdons nos emplois, si nous les respectons, nous sommes obligés d’importer des émergents et donc les déficits reviennent au galop !!!

      Pourquoi donc ? parce que nous importons en dollars !!! pardi …

      CEE versus USA, y comme on dirait un petit problème de devise de référence !

    2. La Belgique avait réussi à diminuer son taux d’endettement en vendant tout…notamment à la France ,derniers en date :Electrabel et Fortis.
      Conséquence : elle n’a plus d’industrie stratégique propre ni de centre de décision et à cause de la crise actuelle son endettement à augmenté fortement. Alors comment allons-nous sortir de l’endettement cette fois-ci ? A moins bien sûr que la France ne place les intérêts de la Belgique avant les siens….on peut toujours rêver….

  19. bonjour françois,il ya une semaine je regardais une conférence de Michel serres que l’on trouve sur daylimotion, duré1H30,il parle de la force individuel ,de la capacité a bouleverser le monde caché en chacun de nous;si se soir vous pouviez poser un question toute simple au ministre du budjet.de quoi ont il le plus peur au gouvernement,d’une manifestation dans la rue qui dure un mois ou que chaque individu ne consomme rien pendant 15 jours;qui a le pouvoir dans ce cas la.c’est un question que je me suis posé après mainte commentaire sur le silence du peuple face a la crise.une bonne raison de créer une confiance artificielle biensure qui ne pourra pas tenir très longtemps.
    http://www.dailymotion.com/video/x8mv7k_michel-serres-la-guerre-mondiale_news

    1. Je serai ravi de poser une question au ministre, mais c’est Paul Jorion qui sera en mesure de le faire ce soir, s’il le souhaite !

      La mienne serait la suivante : « votre gouvernement a pris l’engagement de revenir dans les clous – la règle des 3% de déficit et 60% de dette maximum – d’ici 2013, à la condition suspensive que la reprise soit au rendez-vous. Quel est votre plan B, si cela devait ne pas être le cas ? »

      Quant au silence, c’est une bonne question. Ne dit-on pas, sans forfanterie, qu’il faut se méfier des eaux dormantes ?

  20. en mars 2009, la presse relayait massivement l’idée que l’Europe de l’Est allait emporter le système bancaire européen et l’euro dans une crise majeur. Nous sommes dans une situation similaire avec la Grèce…américians et britanniques font courrir le bruit d’une crise mmajeur sur l’euro, (tentaive délibéré de la part de Wall Street et dela City de faire croire à une fractutre de l’UE et d’instiller donc l’idée d’un risque mortel pesant sur la zone euro.
    Cela permet de détourner l’attention internationale de l’aggravation des problèmes financiers à New-York et Londres…!
    La Grèce est en crise certes, , elle reste le pays par excellence à avoir mal géré son accession à l’UE. les gouvernenemts successifs ont utilisé l’UE comme source inépuisable de subventions, sans jamais parvenir à moderniser les structures économiques et sociales du pays.
    le pays pèse 2,5% du PIB de la zone euro et 1,0% du PIB de l’UE.

    http://millesime.over-blog.com

  21. La BCE, qui se réunissait aujourd’hui, vient de décider qu’un tour de vis supplémentaire était nécessaire, alors que la pression sociale monte en Grèce.

    Jean-Claude Trichet, son président, a déclaré à sa sortie que les mesures prises étaient « un pas dans la bonne direction », ce qui induit que d’autres sont attendus et nécessaires.

    1. Finalement, on aboutit à ce double paradoxe:
      1. La crise actuelle, loin de marquer un recul du néolibéralisme, conduit à une accélération au contraire des politiques initiées il y a trente ans.
      2. La crise actuelle, qui aurait pu marquer une convergence d’intérêts entre les principaux bénéficiaires internationaux du néolibéralisme, conduit au contraire à une exacerbation de la rivalité entre la version anglo-saxonne et la version ordolibérale (européenne) du modèle.
      Comme exemple d' »accélération de l’histoire », c’est fascinant.

  22. Bonjour,
    La Grèce comme labo!!! Pourquoi pas.
    Ce qui me semble être le plus intéressant à observer sera la réaction de la population Grecque.
    Si la seule réaction est une petite grève et basta tout le monde rentre à la maison, cela sera significatif du renoncement des Grecs et donc les autres gouvernements de l’UE pourront s’introduire dans la brèche afin de placer les plans d’austérités qu’ils veulent sans avoir à craindre la moindre réaction.

    Cordialement.

  23. Vivement que cette zone euro « éclate » , que nous puissions envisager d’autre solutions que celle qui nous coûte en intérêts, l’équivalent de l’impôt sur le revenu, au bénéfice des plus riches.

  24. Francois,

    Jean-Claude Trichet s adresse aux marchés. Et il le sait très bien.

    Il a dit quelque chose de beaucoup plus important il y a quelques jours et qui est passe inaperçu.
    Il a dit ceci : chaque « démocratie prend les décisions qu’elle juge les meilleures ».

    Cela me parait beaucoup plus important, comme pas dans la bonne direction.

  25. Fatalitas écrit : « La Grèce comme labo!!! Pourquoi pas. Ce qui me semble être le plus intéressant à observer sera la réaction de la population Grecque. »

    Voici un élément de réponse (daté du jeudi 4 février) :

    Agents du fisc et douaniers grecs ont entamé jeudi la première des grèves, prévues tout au long du mois de février pour protester contre les mesures d’austérité décidées par le gouvernement socialiste pour sortir de la crise financière.
    Le Premier ministre Georges Papandréou a annoncé mardi, au delà du plan de sortie de crise soumis à la Commission européenne et approuvé par Bruxelles, un gel total des salaires des fonctionnaires, la hausse de l’âge du départ à la retraite et une hausse des taxes sur les carburants.
    Le syndicat des quelque 15.000 agents du fisc s’affirme prêt à accepter la perte de privilèges fiscaux, mais juge inacceptable le total des coupes envisagées, qu’il chiffre à près du quart du revenu de ses membres. Les agents ont annoncé leur intention de faire à nouveau grève le 10 et le 17 février.
    Les quelque 4.000 douaniers excluent pour leur part toute concession salariale.
    De son côté, la puissante confédération des fonctionnaires (Adedy) qui compte près de 200.000 membres, a confirmé mercredi un appel à une grève de 24 heures pour le 10 février.
    Le front syndical du parti communiste (Pame) a indiqué qu’il se joindrait à cette grève.
    Pour le secteur privé, l’influente Confédération des travailleurs de Grèce (GSEE 600.000 adhérents), a annoncé son intention d’appeler à une grève générale le 24 février. Elle vient aussi de se retirer du dialogue social en cours sur la réforme des retraites.
    « Je regrette profondément que le gouvernement se soit incliné devant les demandes des marchés financiers », a indiqué son secrétaire général, Yiannis Panagopoulos.
    La Commission européenne a approuvé le plan d’économies grec tout en précisant qu’elle mettra le pays sous une surveillance étroite pour s’assurer de sa mise en oeuvre.
    Commentant cette annonce, le ministre des Finances Georges Papaconstantinou avait indiqué qu’il s’attendait « à des réactions » mais que le gouvernement était « convaincu que la grande majorité de la population va nous soutenir parce qu’elle sait que ces décisions sont nécessaires ».
    La presse a fait part en revanche de son inquiétude sur d’éventuelles autres mesures de rigueur qui pourraient être prises dans l’avenir.
    « Le gouvernement pourrait aller plus loin, en rognant les droits à la retraite, en réduisant même les pensions, bien qu’il ait catégoriquement démenti son intention de le faire », écrit le journal de gauche Eleftherotypia.
    « S’emparer de l’argent de la population ne suffit pas à guérir l’économie si cet argent est dépensé pour rembourser ou faire de nouveau emprunts à des taux élevés », estime de son côté Apogevmatini (droite populaire).

    (Source : dépêche AFP)

  26. Jeudi 4 février 2010 :

    Vers 14H20 GMT (15H20 à Paris), l’euro valait 1,3817 dollar contre 1,3884 dollar vers 22H00 GMT la veille, après être tombé à 1,3811 dollar vers 14H15, un plus bas depuis le 17 juin.

    La monnaie unique européenne reculait aussi face au yen à 125,14 yens contre 126,38 yens.

    Le dollar baissait également face au yen à 90,57 yens, contre 90,99 mercredi soir.

    La position des investisseurs sur la Grèce est de « vendre maintenant et poser des questions plus tard », commentaient les analystes de ING Bank.

    De plus, « il semble que les problèmes de dettes souveraines font tache d’huile en zone euro », principalement en Espagne et au Portugal, notait Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

    Le président de la BCE Jean-Claude Trichet a répété jeudi qu’il n’y aurait aucune exception aux règles budgétaires européennes, répondant à une question sur la nécessité éventuelle de soutiens de l’institution à des pays de la zone euro faisant face à des difficultés budgétaires, tels la Grèce, le Portugal et l’Espagne.

    M. Trichet a affirmé que la BCE « approuve » le plan d’économies du gouvernement grec, et s’est dit « confiant » qu’il prendra toutes les mesures nécessaires à sa mise en route.

    Le Point

    Cette phrase est très très importante :

    « Le président de la BCE Jean-Claude Trichet a répété jeudi qu’il n’y aurait aucune exception aux règles budgétaires européennes, répondant à une question sur la nécessité éventuelle de soutiens de l’institution à des pays de la zone euro faisant face à des difficultés budgétaires, tels la Grèce, le Portugal et l’Espagne. »

    En clair :

    – la BCE ne peut pas aider la Grèce, ni le Portugal, ni l’Espagne (la BCE n’a pas le droit d’accorder des prêts aux Etats membres de l’Union Européenne : article 123 du traité de Lisbonne) ;

    – la BCE ne veut pas aider la Grèce, ni le Portugal, ni l’Espagne.

    1. Pour ma part, je l interprète comme un simple mouvement tactique :

      – Trichet dit une seule chose aux marches : il n y a pas de raisons de paniquer.
      Et il ne donne pas encore son blanc-seeing aux pays membres, ce qui pourrait avoir de gros effets pervers.

      Pour moi, cela ne présage en rien de ce que la BCE fera effectivement si la situation empire, ie, si les criquets financiers ne se calment pas ou ne dirigent pas l objet de leur panique sur une autre proie.

      Le moins bon scenario serait que la Grèce soit notre Lehman Brothers et que du coup, tous les autres pays de l Euro deviennent des Golman Sachs et Merill Linch. Mais si la Grèce tombe dans les mains d une rigueur insoutenable, l aveuglement face à l impasse des lignes libérales dures tombera avec elle. Suerte. Demain sera un autre jour.

    2. d’accord avec vous. cette phrase est très importante et votre conclusion est on ne peut plus claire. Si je comprend bien, si la BCE ne veut pas et ne peut pas aider les pays européens, c’est parce que c’est tout ce dispositif du capitalisme financier qui est en jeu ici. l’interdiction pour la BCE d’accorder des prêts aux Etats membres implique que ces états doivent se financer sur les marchés financiers. Et que là où ils trouveraient auprès de la BCE des prêts à taux 0,5 %, ils sont en fait obligés de les trouver à des taux de 2, 3, 4, 5 ou 6% sur les marchés. Entre les Etats et la BCE se placent donc tous ces acteurs financiers privés qui ne s’enrichissent que parce Etats, entreprises, personnes sont en dette auprès d’eux. Cette situation les installent purement et simplement dans une position de rentiers. Ainsi les Etats doivent être gérer comme des entreprises. d’où les réductions de fonctionnaires, réductions de coûts, réductions des « boucliers sociaux », etc… On retrouve là ce parallèle fait par P. Jorion dans son billet  » Deux questions simplistes sur la dette » entre les dividendes que doit reverser une entreprise à ses actionnaires et les Etats qui sont redevables des marchés. Dans les deux cas, on ne voit pas bien en quoi tous ces acteurs financiers sont « socialement utiles ».

  27. j’aimerais s’il vous plait une réponse sur le pouvoir « achat »ou « pas d’achat » .comment se libérer du capitalisme sans se libérer du consumérisme.

    1. Les circuits courts de distribution des produits ou les « class actions » (actions juridiques collectives) sont parmi les moyens qu’ont les citoyens de s’exprimer, en tant que consommateurs dans une société qui ne peut leur dénier ce droit. Tout juste le limiter et l’encadrer.

      Il semble même que cette voie soit de plus en plus choisie, comme si celle de la démocratie politique était considérée comme bouchée. Pouvant donner lieu à des actions spectaculaires et symboliques. Rappelons-nous, pour ceux qui l’ont connu, le désormais historique « fauchons chez Fauchon! ».

      Jusqu’où peut-elle permettre d’aller ? Aussi loin qu’il est possible, si elle permet que se rejoignent dans l’action les consommateurs et les citoyens.

      La grève des achats paraît difficilement praticable, sauf à faire des stocks pour les produits alimentaires, mais d’autres formes peuvent être trouvées.

      Sans préconiser des actions illégales, tout ce qui permet de sortir collectivement de la sphère des échanges marchands est un pas avant, me semble-t-il.

    2. @ François Leclerc
      « tout ce qui permet de sortir collectivement de la sphère des échanges marchands est un pas avant, me semble-t-il »

      Nous devons effectivement raccourcir les circuits de distribution.
      Ainsi les AMAP(s) où nous essayons d’entretenir des rapports de confiance entre producteurs et citoyens.
      Rien de grandiose, bien sûr, mais des expérimentations réelles qui sont loin d’être anecdotiques.
      Déjà retenu pour l’inventaire de demain.

  28. Deux poids, deux mesures …
    « On ne laissera personne abandonné, mais la solution n’est pas dans la multiplication des aides de toutes sortes », avait déclaré la semaine dernière le chef de l’Etat, concernant le million de chômeurs en fin de droits qu’escompte Pôle emploi cette année. Il y à des priorités dans la vie d’un politique
    Les taux proposés pour la dette grecque à 6 % semblent intéressants. Si l’hypothèse de la déflation (sic) « la déflation constitue avant tout un enchaînement dépressif où les entreprises réduisent leur activité, leur masse salariale et leurs prix », le capital pourrait donc logiquement quitter les marchés boursiers qui ne peuvent que baisser en déflation et aller s’investir sur la dette d’état à 8% 9 où 10%.
    Parallèlement, les gouvernements d’Europe occidentale devront emprunter cette année sur les marchés quelque 2.200 milliards d’euros, pour financer leurs déficits publics qui ont explosé avec la crise des actifs pourris DONC, les obligations d’états ont de l’avenir C’est pourquoi, plus il y aura de bruit autour des PIGS plus les spreads vont monter. A Davos, par exemple le Premier ministre grec a dénoncé les attaques spéculatives contre son pays, qui a vu son taux obligataire à 10 ans passer de 6,22% à 7,14% en deux jours. Pas mal pour un début. Et comme le dit si bien Philippos Sahinidis, le secrétaire d’État aux Finances, «beaucoup d’investisseurs institutionnels hors de l’Union européenne pourraient placer leur argent sur des obligations grecques » Goldman bien sur …
    Depuis, les VRP sont à la manœuvre pour appuyer un peu Exemple ROUBINI La montée des déficits budgétaires et de l’endettement public fait peser un risque sur nombre d’économies avancées. Les investisseurs, les autorités de surveillance des marchés obligataires et les agences de notation pourraient encore durcir leur position. A moins, qu’ils assainissent leurs finances publiques. Moi je dis
    Ou encore FABER, qui bouffe à tous les râteliers voit la faillite des états à 5 10 ans (sic) mais ajoute t’il avec un portefeuille classique, on doit pouvoir générer un rendement de 5% à 6% par année pour les dix prochaines années. Mais je suis loin d’être optimiste sur les marchés actions.
    Il peut car désormais il va se jeter sur les obligations. De fait, le meilleur placement à 10 ans c’est bien sur de miser sur un état car lui ne fera JAMAIS faillite, il portera le poids de la dette sur le bon peuple et basta. Dans ce contexte, pour revenir aux marchés actions, nous avons eu les Subprimes en Mars 2007. Avec la crise, nous risquons de voir les crédits ALT-A et les ARM. Vous savez ces emprunteurs qui doivent supporter des dettes très supérieures à la valeur de leurs biens dont les prix ont été fortement rectifiés à la baisse touchés eux aussi par le défaut de paiement.
    Parallèlement, si la monétisation des déficits budgétaires se prolonge, l’augmentation des taux sur les bons du Trésor à long terme étouffera une reprise économique déjà très, très fragile pour ne pas dire inexistante.

    Si j’étais cynique je dirai que les « Porcs », font bien les affaires de certains pays comme l’Allemagne et l’Italie par exemple En effet, depuis la forte hausse de l’euro, le problème de compétitivité se pose avec davantage d’acuité, réduisant la croissance et renforçant les déséquilibres fiscaux face à un Yuan hyper compétitif. De la à dire que l’on frappe le petit pour faire baisser l’euro, faire monter les spreads, relancer les CDC, la vente à découvert et massacrer la population par des reformes ultra libérale à vous de voir ???
    Donc, si la question de Nouriel est de savoir si les membres de la zone euro souhaitent entreprendre une correction budgétaire très douloureuse, doublée d’une dépréciation réelle interne par le biais de la déflation et ajuster des réformes structurelles pour augmenter la croissance de la productivité la réponse est OUI.
    Ils vont le faire Nouriel ! En clair, ils vont profiter du boxon organisé pour harmoniser durablement. Pour cela, ils vont prendre exemple sur les bons élèves, les pays tels que la Lettonie, la Lituanie et la Hongrie. L’Espagne sera sans doute le meilleur élève ENCORE un socialiste à LA MANŒUVRE … Le Portugal, l’Italie, l’Irlande et d’autres membres de la zone euro suivront pour le plus grand bonheur du capital. Le scénario est en place, les acteurs aussi, il l reste les pigeons à plumer !
    « On ne laissera personne abandonné, mais la solution n’est pas dans la multiplication des aides de toutes sortes », avait déclaré la semaine dernière le chef de l’Etat, concernant le million de chômeurs en fin de droits.
    Les banques, bientôt les assurances mais aussi les multinationales qui font désormais du chantage ouvertement à l’image de Fiat
    Les syndicats de Fiat observeront une grève générale de quatre heures pour défendre l’emploi dans l’usine sicilienne de Termini Imerese et pour protester contre le chômage technique d’une semaine annoncé pour 30 000 salariés italiens du groupe Fiat fin février … Grand seigneur, «Fiat est prêt au dialogue», ¬répond le président du groupe automobile, Luca Cordero di Montezemolo. Le constructeur de Turin justifie ces mesures en invoquant la fin de la prime à la casse. Certes, le gouvernement envisage de la proroger, mais de manière ciblée, pour une ¬période courte (six mois sans doute) et probablement au quart de son montant. Or l’impact de cette prime est réel En cas d’abandon, cela se traduirait par 300 000 immatriculations en moins.
    D’ailleurs, la nouvelle stratégie « le décret » mis en place par DSK qui lui pense toujours à 2012 Je cite « Nous avons 12 ou 24 mois pour pouvoir mettre en place quelque chose qui ne sera probablement pas entièrement sûr (…) mais du moins plus sûr pour éviter le genre de problèmes que nous avons rencontrés », a-t-il expliqué. Et puis en plus, il nous donne le Timing de la prochaine vague. Dans la foulée sur le site de la BCE, Jean-Claude Trichet écrit ceci :
    « Il y a lieu de maintenir la confidentialité des informations portant sur les prêts ou les autres facilités de liquidité accordés par une banque centrale à un établissement de crédit particulier, y compris l’aide d’urgence en cas de crise de liquidité, afin de contribuer à la stabilité du système financier dans son ensemble et de préserver la confiance du public en période de crise ». Et un peu plus loin : « Le bon fonctionnement du système financier impose une exception claire, étant donné qu’une évaluation de la nécessité de divulguer l’information au cas par cas est susceptible de mener à une impasse lorsqu’une réaction rapide s’impose ». Nous sommes désormais en république bananière. Vous comprenez, c’est indispensable, et pour aussi longtemps que nécessaire. Tant qu’il n’y a pas de solide reprise de la demande privée,
    J’espère simplement, que nous ne sommes pas dans un schéma à la Japonaise car Oliver Blanchart rajoute « Si cela crée des bulles ici ou là, il faudra agir par différents moyens, mais l’essentiel est que l’activité reparte A ce rythme là, les banques centrales devront consentir directement des crédits à Taux 0 aux multinationales Il n’est pas du tout exclu que la BCE à déjà cette idée en tête …
    Les multinationales pour l’instant, elles licencient en masse pour embaucher plus tard à -40% De fait, la privatisation des états appuyée par une déflation salariale européenne est en route pour le plus grand profit des actionnaires.

  29. @Paul

    Vos interlocuteurs de ce soir savent que vous représentez plus de 60 000 lecteurs ( +/- une famille/250 ) toutes tendances confondues et répartis sur toute la France…fréquentation du blog près de 200 000, les élections ne sont pas loin…ils savent que Obama doit son élection au moins en partie à internet ,je ne crois pas qu’ils vont vouloir décevoir tous ces lecteurs….et je ne crois pas que ça sera votre dernière invitation à ce niveau …

  30. Dans ce genre de situation …

    Tout le monde regarde (la pulsion scopique de Lacan) et se dit :

    … ça (le ça de Freud) va finir par craquer quelque-part, pourvu que cela ne soit pas chez moi (le moi de Freud) !

    Après on dira … Je vous l’avait bien dit (les parlêtres de Lacan) qu’il ne fallait pas faire ceci ou cela (le surmoi de Freud) !

    Maintenant c’est tan-pis pour vous. (la castration de Freud)

    Ne recommencez plus jamais cela (la répétition de Lacan).

    Et avec tout (le tout de Lacan) cela, si vous continuez à penser que la crise vient de l’argent facile (le signifiant qui annule tous les signifiants de Lacan) c’est que vous n’avez rien suivi. (Le déni de Lacan)

    C’est pour rire un peu …

  31. Question!

    Ok, la grece accepterais une tutelle dont on ne vois pas bien sur quel base constitionnelle elle s’apuye, mais quelle aide l’UE lui fournit t’elle?

    La mise sous tutelle Et l’aide de l’UE me semblent impossible en vertu des traites actuels et de la mission de la BCE.

    Donc on as encore une fois le spectacle habituel de numero de claquettes.

    De la com, toujours de la com…

  32. ce matin je discutais du naufrage du titanic avec mon amie ,je trouve le parallel très efficace .au début de l’accident on cherche une solution collective et quand on touche au paroxysme de la crise ,chacun fait ce qu’il peut pour sauver sa peau .pourquoi croire que la nature humaine est changée depuis .

    1. Et si la métaphore du Titanic faisait aussi partie du spectacle?

      Les eaux froides et déchaînées qui claquent aux flancs du navire, les icebergs menaçants qui s’approchent, tout pourrait n’être que mise en scène.
      Si il nous venait à l’esprit de déchirer l’écran qui entoure le bateau Europe, et sur lequel est projeté un film catastrophe, il se pourrait bien que nous découvrions que nous tout n’est qu’illusion, et que nous sommes posés sur la terre ferme dans un Titanic en carton-pâte.

      « Le spectacle est le capital à un tel degré d’accumulation qu’il devient image. »
       « Le spectacle est le mauvais rêve de la société moderne enchaînée, qui n’exprime finalement que son désir de dormir. »
      Deux citations extraites de « La société du Spectacle » (Guy Debord 1967)

    2. @ Jojo

      Dont acte.
      Une pensée en entraînant une autre, je me suis laissé emporter. Il m’arrive de râler contre la tendance à faire parler les disparus par des citations sorties de leur contexte, et voilà que je m’en rend coupable.
      Pour avoir lu « La société du Spectacle » en détail, je sais que Debord évoque quelque chose de plus complexe qu’un écran « orwellien » (Orwell étant lui même un auteur plus complexe que l’on croie).

      D’ailleurs, après avoir cité De Gaulle et Debord dans la même journée, il est temps que je referme le dictionnaire à faire parler les morts.

      (Merci du lien)

  33. Je vais encore passer pour un bizarre, mais j’ai perdu un de mes commentaires.
    En réponse à Moi. Enfin, pas moi, mais Lui. Que j’appelle Teuze. Non, Toi.
    Pour résumer, j’appelle Moi, Toi, et non Teuze.

    Quelqu’un aurait-il une piste pour le retrouver..??

    1. A l’hôpital chambre 12 avec les psychotiques.
      Il y a un gars qui s’appelle Toi et qui veut qu’on l’appelle YvanTeuze.
      LOL

    2. Alors là : bravo, chers confrères!!!
      Je reconnais que vous vous moquez de Moi, enfin, pas Lui, mais même Lui ne m’a pas aidé d’un iota.

      Refoulé, Moi, ça me ferait mal. Mais cela ne me donne toujours pas où se trouve mon commentaire.

  34. Bonjour,

    Cela semble admis, ici comme ailleurs que les maux qui accablent la Grèce, que j’appellerais avec affection la belle Hellène en souvenir de mes mauvaise note en version, sont d’ordre purement économique, Hellène la mauvaise élève.
    Bref tout semble indiquer, à cause de sa très mauvaise gestion, que le pays se trouve au bord de la faillite, conséquence de la crise financière qui l’affecte tant.
    Une petite remarque, tout candide que je suis, j’aurais mis l’Irlande au numéro un des pays susceptible de tomber, du fait de sa grande dépendance à la finance. Je n’ai pas le souvenir d’une Grèce championne de la finance, son économie d’ordinaire atone la préservant des soubresaut de la mondialisation comme les médias nous l’expliquait il y a encore quelques semaines.

    Avant de continuer, permettez moi de poser une hypothèse:
    la spéculation de grande ampleur, même si elle aussi sert des intérêt particuliers, est avant tout un instrument de l’hégémonie américaine, que le pentagone soit le bras armée de Wall Street ou Wall Street le bras économique du pentagone, je le laisse à votre discrétion.

    Continuons de planter le décor, quels sont les grandes affaires du pentagone actuellement?

    Premièrement le retrait d’Irak, opération logistique monstrueuse mais qui risquent de coûter des sommes astronomiques, et durer de nombreux mois, il est donc impératif de sécurisé ce retrait.
    Deuxièmement l’approvisionnement et le renfort en Afghanistan, qui aujourd’hui coûte aussi très cher aux américains, financièrement d’abord par le versement de dessous de table estimés a plusieurs millions de dollars par jours aux ‘combatants’, diplomatiquement aussi, contraignant Washington à être conciliant avec la Russie qui contrôle les voies d’accès à Kaboul qu’emprunte l’US army.

    Rentrons dans le vif du sujet, qui peut aujourd’hui aider les USA sur ces deux points?
    La Turquie semble être le meilleur candidat, pouvant servir de tête de pont en Asie Mineure au Pentagone.
    Encore faut il trouver une monnaie d’échange pour obtenir le soutient d’Ankara.
    J’émets donc l’hypothèse que Washington amène la tête de notre Belle Hellène comme ‘cadeau’ à la Turquie pour les futures service rendu à l’Oncle Sam, Pourquoi?
    Je pense qu’il est inutile d’étayer les différents qui opposent la Grèce et la Turquie, rappelons tout de même Chypre. De plus Ankara s’est vue poliment remerciée par l’UE, ce qui n’a pas vraiment été du goût de nos voisins ottomans qui se sont sentis humiliés, ceci sonnerait comme la réponse du berger à la bergère.

    La Turquie fait contrepoids à l’influence russe dans la région pour le contrôle des matières premières.
    Ce n’est pas les raisons qui manquent à Washington pour soutenir la Turquie dans la région, voir le projet NABUCCO qui doit passer par le pays et plus généralement Ankara convoite le contrôle des ressource de la Caspienne.
    Tout ceci dans le contexte de la construction du gazoduc reliant la Russie et l’Allemagne, par la Mer du Nord, évitant ainsi passer par l’Ukraine fidèle parmi les fidèles du Pentagone.

    C’est donc une bataille extraordinaire se déroule sous nos yeux pour le contrôle de l’approvisionnement énergétique de l’Europe de l’ouest.
    De plus les USA semblent adopter la politique du ‘surge’ tous azimut en ce moment (Chine, Iran, Venezuela), peut être veulent ils reprendre la main et ne pas abandonner leur leadership à si bon compte.
    L’affaire de la Grèce n’en est peut être que la partie visible de tout cela.

    Bien entendu je ne prétend pas par la tout expliquer de ce qui advient à la Grèce, je m’exprime au conditionnel , néanmoins je trouve intéressant d’avoir ces éléments à l’esprit.

    Le Turkménistan réserve ses fournitures de gaz à la Chine, la Russie et l’Iran:
    http://www.voltairenet.org/article163791.html

    Obama, la Grèce, la Turquie, Obama…
    http://pressealagrecque.cafebabel.com/fr/post/2009/04/09/Obama,-la-Gr%C3%A8ce,-la-Turquie,-Obama

    1. « La Turquie semble être le meilleur candidat, pouvant servir de tête de pont en Asie Mineure au Pentagone. »
      Cette hypothèse ne semble plus plausible.
      La Turquie d’Erdogan entreprend un changement politique d’envergure avec une détermination surprenante: rapprochement avec l’Iran, position très ferme vis à vis d’Israël.
      Ainsi Erdogan menaçant à mots couverts Israël de représailles, de l’ordre d’un « tremblement de terre », en cas de mission aérienne par icelle sur l’Iran.
      L’eau coule sous les ponts, dans le Bosphore particulièrement…

    2. Claude,
      J’entends vos objections, cependant la Turquie vient de prendre la tête de l’OTAN en Afghanistan, de plus une réunion de l’OTAN se tenait hier à Istambul, si volte face il y a, ce n’est pas vis à vis de l’OTAN en tous cas.
      D’autre part, pour compléter vos propos, il est vrai que le discours change, mais il est surtout destiné à la politique interne.
      Erdogan s’attaque au pouvoir militaire, laic, et utilise le chiffon rouge iranien pour donner le change à sa clientelle islamiste. Rappelons nous de tensions qu’il existe entre l’armée qui dit prétend être le garant de la république et Erdogan qui drague l’électorat religieux.
      D’autre part il est naturel que Erdogan fasse monter les enchères, il sait que les USA ont besoin de lui, Obama s’est d’ailleurs empressé d’arrondir les angles lors de leur dernière entrevue.
      La Turquie et les USA gardent des intérêts communs quand au contrôle de la Caspienne face aux Russes.
      Les USA ne change pas leur stratégie sur l’intégration de la Turquie à l’Europe qui en redemande. Je ne vois pas de changements majeur dans cette alliance, à part des postures de circonstance.

  35. Grèce : Attention aux interprétations faciles
    Les décisions récentes: stratégie de remise en ordre des finances publiques avec les programmes sectoriels correspondants, notamment au niveau de la fonction publique; placement du pays sous la tutelle de l’union; lancement d’une procédure en infraction; changement du statut d’Eurostat; etc, donnent lieu aux analyses les plus diverses qui pour autant renouent presque toutes avec la vieille idée du complot.
    Bien évidemment ces analyses, partent de l’idée peu contestable, que le plan de rétablissement est irréaliste. Il est vrai qu’en Grèce plus qu’ailleurs les entrepreneurs politiques fonctionnent sur la base d’un clientélisme gourmand en déficit public, l’achat de voix se faisant plus facilement qu’ailleurs en termes de créations d’emplois publics. le plan est simplement politiquement irréaliste. Ce fait n’est guère contestable.
    Par contre les analyses qui évoquent l’idée d’un complot financier ou d’un complot bruxellois ne semblent guère résister à l’analyse.
    Complot financier tout d’abord.
    On entend que les marchés se seraient attaqués à la dette grecque en sous entendant que derrière ces marchés il y aurait de gros acteurs décideurs…les quels seraient en connivence avec les agences de notation qui auraient données le signal de l’attaque. Ces attaques permettant aussi à certains de tirer avantage de la montée du spread. Pour être juste, cette thèse devrait aussi devoir démontrer que ces quelques gros décideurs (mégabanques ou mégahedge funds) disposeraient d’un bilan coûts/avantages très favorables à la sortie de la Grèce de l’eurozone, voire à l’implosion de la zone elle-même. Or ce bilan est impossible à réaliser tant les externalités issues de la stratégie de l’attaque, sont nombreuses et surtout inconnues. C’est que la sortie de la Grèce ressemblerait fort à l’insolvabilité des ménages américains qui dès 2007 vont – sans le vouloir- par le jeu de la titrisation, contaminer nombre d’actifs et déboucher, par mimétisme, sur la crise financière. La dette grecque se trouve comme les crédits hypothécaires, partout dans les produits financiers. Les méga banques américaines ont d’autres soucis aujourd’hui, et vont éviter l’histoire de l’arroseur arrosé.
    Complot bruxellois ensuite.
    On entend ici une affaire plus complexe, certains pays souhaitant la sortie de la Grèce, ou d’autres souhaitant donner l’exemple par la contemplation du supplicié. Là aussi, il faudrait apporter des démonstrations convaincantes. Bruxelles n’est pas une entité homogène. Si tous les pays bénéficient d’un affaissement de l’euro vis à vis du dollar, aucun ne souhaite sérieusement voire la Grèce quitter la zone. Non pas par solidarité avec la Grèce, mais tout simplement par peur de voir redémarrer une crise financière de grande ampleur qui sonnerait aussi le glas de l’euro, et probablement de nombre d’entrepreneurs politiques. Et même si aujourd’hui, les coûts associés au statut si enviable de passager clandestin, sont devenus très élevés, le temps n’est pas encore venu, chez les entrepreneurs politiques, de prendre la décision de quitter le navire. Le navire prend l’eau, mais il vaut mieux encore colmater les fissures et déchirures. D’où la création du statut de supplicié, que l’on met en place, tout en le redoutant, en ce qu’il pourrait entrainer la mort de celui que l’on veut conserver en vie, au moins pour quelque temps encore.
    La Grèce n’est pas victime d’un complot clairement organisé.
    L’attaque, celle des marchés, est le fait de comportements individuels- bien sûrs intéressés- mais très probablement sans cartellisation. Le statut présent de la grèce, en proie avec le spread considérable de sa dette douveraine est un fait social émergent qui n’est voulu par aucun acteur.
    La mise sous tutelle par Bruxelles, n’est pas un complot, mais bien plutôt le produit d’une panique- non pas pour quitter le navire- mais pout tenter de le maintenir à flot, tant que cela est encore politiquement jouable. Les acteurs de l’eurogroupe et de la BCE marchent ainsi sur la pointe des pieds

    1. C’est amusant que nos deux billets tombent en même temps, le vôtre contredisant complètement le mien, j’amène donc quelques précisions pour ne pas être taxé de complotiste.

      1. Que des manœuvres géopolitiques soient en cours ne signifient pas complot, même si bien évidement elles ne font pas la une du 20h de TF1. C’est de l’ordre du ‘buisness as usual’
      2. Il ne faut pas négliger l’interdépendance des trois pouvoirs à Washington, la finance, le pentagone et la maison blanche. La finance tire très souvent profit des ‘conquettes’ du pentagone, de même que Wall Street peut être vu comme la continuation de la diplomatie américaine là ou l’option militaire n’est pas envisageable. La maison blanche servant de coordinateur à tout ce joli monde.

      Je ne crois pas verser dans le complot en disant cela.

    2. Tres bonne analyse, as usual, jean claude, mais la mise sous tutelle qu’on evoque ici ou la me semble un voeux pieux et de l’agitation destinee a donner l’ilusion de l’action, en gros de la com, nom moderne de la propagande.

      Et si la grece dit merde a tout le monde? Pas de maniere politique mais par son incapacite, que vous soulignez, a passer sous les fourches caudines d’une UE qui sait tres bien qu’elle ne peut, dans les faits, quasiment rien imposer.

      Bref, ca jase, mais c’est tout!

    3. Sans qu’il y ait de complot financier ou bruxellois, on sent quand même qu’il y a une très forte bataille idéologique autour de l’euro, de sa pertinence, de la viabilité d’une monnaie unique en Europe, des conditions dans laquelle elle peut/doit exister, etc. C’est pour ça que l’ « affaire grecque » est si importante.

    4. Monsieur Werrebrouck,

      A défaut d un complot, choses auxquelles je ne crois guère, ne peut-on pas y voir une conséquence non intentionnelle de l action de la communication anglo-saxonne, aveugle dans ses propres réflexes idéologiques ?

    5. [ Je tiens à signaler ici que votre blog mérite une large diffusion-
      souhait : que Paul l’ inscrive sur son « blog-roll » …]

      J’ approuve. Les complots vont de pair avec la paresse intellectuelle
      et une sous-information.
      Concernant Bruxelles, « panique » sonne juste. « Ils » sont dépassés
      et à bout de solutions. La mise sous tutelle est-elle conforme au traité
      européen ou une base juridique existe-elle ?. Si la réponse est non,
      cela ressemble à un acte impérialiste , comme la mise sous tutelle
      des finances égyptiennes ou ottomanes au siécle passé, par la France
      et la Grande-Bretagne. ( Smirne était une bonne villégiature
      pour ces fonctionnaires des finances et nous a donné au moins
      1 prétendant à la présidence de la république).
      Il serait curieux que Bruxelles, qui a peur de son ombre dans les relations
      internationales, se résoud à un acte d’autorité vis-à-vis d’un des membres
      de l’ Eurozone. La crainte de la finance « les » transforme en apparence de lion,
      et ce d’ autant plus que le pays est petit, et sans beaucoup d’intérêt
      sinon de servir d’avertissement et d’exemple. Pauvre laboratoire…

      La rigidité idéologique est toujours là. Au constat que le libéralisme
      est la cause des malheurs grecs, « ils » ne sont capables que de répondre par
      plus de soumission aux diktats de la finance.
      L’ autonomie d’un pays est gravement remise en cause. C’est à souhaiter
      que les grecs n’aient pas perdu la fierté qui les a maintenu au cours
      d’une histoire difficile.

    6. « L’attaque, celle des marchés, est le fait de comportements individuels- bien sûrs intéressés- mais très probablement sans cartellisation. »

      Je pense exactement l’inverse.

      « Pour être juste, cette thèse devrait aussi devoir démontrer que ces quelques gros décideurs (mégabanques ou mégahedge funds) disposeraient d’un bilan coûts/avantages très favorables à la sortie de la Grèce de l’eurozone, voire à l’implosion de la zone elle-même. »

      Ces quelques gros décideurs servent les intérêts US, c’est-à-dire leurs intérêts. Leur objectif est de sauver la suprématie du dollar en affaiblissant l’euro, seule devise concurrente sérieuse. Le bilan coûts/avantages favorable me semble évident. Je ne parle pas ici de profits suite à une opération sur le marché des changes mais au maintien du dollar comme devise de référence et aux profits bien plus colossaux et durables qui en découlent.
      On les voyait d’ailleurs venir de très loin, certains journalistes dont on sait pour qui ils bossent, tels Evans-Pritchard, martelaient le sujet depuis déjà des mois.

    7. Une explication à la campagne internationale qui est menée à propos des déficits, est me semble-t-il nécessaire, et je propose la suivante:

      1/ Cette campagne résulte d’une anticipation de la très forte demande sur les marchés obligataires qui s’annonce, qui va susciter sur ceux-ci des tensions (des hausses importantes des taux). En raison de la présence simultanée et en position de demandeur des établissements financiers (banques, mais aussi assurances), des grandes entreprises et…des Etats.

      2/ La conséquence en a été selon moi tirée sans attendre: moins les Etats seront présents sur le marché, mieux cela vaudra pour les autres  ! Pour obtenir cela, il est donc impératif qu’ils se consacrent prioritairement à la réduction de leurs déficits. CQFD.

      3/ La crise grecque actuelle n’est que le résultat de cette analyse appliquée à l’Europe. Elle est aussi, sans être l’expression d’un complot ou d’une panique, le fruit de désaccords masqués entre les principaux partenaires de la zone euro qui prennent ainsi le risque d’être des arroseurs arrosés. Continuant d’exercer une pression maximale sur le gouvernement grec, sans que lui soit encore proposé en contrepartie de son allégeance un soutien financier, qui est, comme vous le soulignez, nécessaire pour que l’ensemble de l’opération soit crédible.

      4/ Les discussions engagées à ce propos n’ont semble-t-il pas abouties. Sans que l’on puisse dire si cela est ou non provisoire. Elles ont certainement porté sur les modalités d’une aide financière éventuelle, ainsi que sur les conditions dans lesquelles celle-ci pourrait être accordée.

      5/ Quant aux banques, vous leur attribuez la crainte d’être arrosés pour les disculper de leur intervention concertée, au profit de comportements individuels, « très probablement sans cartellisation ». Ce qui vous permet de trouver comme raison à cette crise dans la crise « des comportements intéressés », sans plus d’explication.

      A suivre avec attention ce qui se passe dans le domaine de la régulation – que ce soit à propos des différents projets de taxation et de restrictions de leur périmètre d’activité, ou bien encore de la perspective de durcissement de leurs fonds propres – je constate que les banques défendent leurs intérêts avec opiniâtreté et non sans succès, se retrouvant globalement rangés derrière une même stratégie qu’elles appliquent. Davos en a été une claire expression.

      Il en est de même à propos de la bulle financière privée, pour laquelle ces mêmes banques (terme utilisé par convention de langage) ont un remède, qui est donc proposé non sans insistance aux gouvernements. Alors qu’elles en sont dépourvus à propos de celle de la bulle financière privée, grâce à laquelle elles pensent pouvoir se tirer d’affaire.

    8. Francois, mais comment les memebres encores valides, ou plutot pas trop eclopes vont bien pouvoir aider la grece, si cela est possible, ce que je ne pense pas, sans eux meme encore plus creuser leur propre deficit.

  36. Dans les Echos de ce jour.

    Ce n’était pas là que j’attendais la panique suivante, mais l’un des rares intérêts d’une crise est qu’elle recèle sa dose d’inattendu.

  37. Le comble c’est que la France s’en sort mieux que la Grande-Bretagne ,l’Irlande….puisqu’elle n’avait pas encore tout privatisé ,le rôle de l’état est encore significatif et elle avait protégé ses secteurs stratégiques…bref, tout ce que le gouvernement actuel voulait changer au moment de son entrée en fonction…Entretemps il a changé de discours et de cap….mais cela reste encore très loin de ce que préconise Paul Jorion.

    1. Il y a deux sortes d’inertie : celle de translation et celle de rotation. Elles sont la limite actuelle de la théorie d’Einstein.

      Ainsi, la rotation libérale de la signature de l’ « accord » AGCS de 1994, s’est opposée naturellement à la translation conservatrice de la société française…

      C’est lorsque ces deux mouvements se lient que l’on peut dire qu’il y a privatisation des profits et nationalisation des dettes.

    2. La question n’est pas de realiser un classement de qui s’en sort le mieux, comme on realisais il n’y a pas si longtemps un classement des mauvais eleves maastrichiens, classement ou la france n’etais pas tres bien placee.

      Tout cela est risible face a la realite que vivent nombre de nos concitoyens.

      Quels secteurs sont strategiques? Les as t’on vraiment proteges? J’avoue que je ne sais pas trop quoi en penser tant la politique industrielle suivie me semble eratique.

    3. Non non le discours Sarkozyque consiste toujours à affirmer que la privatolibéralisation des actifs publics est urgente.
      Ceci afin de libérer l’état de ses poids lourds …censément mieux gérés par le privé.
      Les conditions scandaleuses de cession de ces actifs évoquent la période Eltsine avec la naissance des oligarchies.
      Au passage soupçonnons le pouvoir actuel de prendre des commissions occultes au passage sur des comptes off-shore.
      Comptes inattaquables dans des paradis plus ou moins fiscaux malgré les rodomontades de nos chefs…

  38. je voudrais savoir au niveau individuel ,que faite vous en dehors de savoir si l’eau rentre dans le bateau par devant ou par derrière ,pour sauver votre peau l’or de la chute final .tout le monde réfléchit sur tout,mais personne n’explique ce qu’il fait

  39. Un tournant est pris actuellement:
    . les causes de la crise, sont désormais euphémisées. Trois petits tours de Davos et puis s’en vont.
    . les expériences de laboratoire sont terminées: paillasses rangées, éprouvettes remises dans leurs râteliers: les « planches pourries » doivent payer, c’est aujourd’hui le mot d’ordre.
    . appels démagogiques tendant à stigmatiser les peuples. Ceux du « Club Méd » en avaient pris l’habitude. Appels qui ont des relents de ratonnades. L’abject est à l’horizon.

    Qui veut démontrer quoi… pour démonter quoi?
    Qui ? Exercice difficile pour qui cherche à identifier ce « qui est qui ».
    S’agit-il de nos pusillanimes politiques se défaussant sur Bruxelles, d’abouliques institutions européennes déguisées en chien de garde, d’une aveugle commission qui n’a toujours pas rencontré le moindre bulletins de vote, de lobby riches en fins et en moyens ?

    Quels que soient les membres de cette sinistre oligarchie, un point d’inflexion se dessine aujourd’hui.
    Nous voyons apparaître, chose pressentie et déjà illustrée dans un passé récent, le renforcement du syndrome de déni de la réalité politique.
    D’autant plus fort qu’il entre en synergie avec celui qui a déjà atteint la sphère financière. De l’ordre d’une hallucination coopérative.

    Pour revenir au sujet qui nous préoccupe, « Qui veut démontrer quoi ? », nous assistons aujourd’hui à la mise en place d’une démonstration de force que rien ne fera faiblir.

    1. Tout a fait d’accord avec vous claude, cette force s’accompagne habituellement de purée de pomme de terre, en tout cas en France.

  40. Sur ce blog, à 17h08, l’économiste Jean-Claude Werrebrouck écrit à propos du soi-disant « plan de rétablissement » que vient de dévoiler le gouvernement grec :

    « Bien évidemment, ces analyses partent de l’idée peu contestable que le plan de rétablissement est irréaliste. Il est vrai qu’en Grèce plus qu’ailleurs, les entrepreneurs politiques fonctionnent sur la base d’un clientélisme gourmand en déficit public, l’achat de voix se faisant plus facilement qu’ailleurs en termes de créations d’emplois publics. Le plan est simplement politiquement irréaliste. Ce fait n’est guère contestable. »

    Je suis entièrement d’accord avec cette phrase.

    Nous le savons tous ici.

    Nous le savons tous ici, sur ce blog, qu’il est impossible de passer de presque 12,7 % de déficit aujourd’hui, à 3 % en 2012.

    Et toute la tragédie grecque est là, justement.

    Je compare la Grèce à un bateau. Le bateau « Grèce » a déjà percuté l’iceberg. L’eau s’engouffre de plus en plus vite. Le commandant du bateau « Grèce » vient de présenter son plan à tous les passagers. Il leur a dit :

    « Voici ce que nous allons faire : nous allons reboucher toutes les voies d’eau, et nous allons ensuite poursuivre notre croisière. Au travail, tout le monde. Nous allons travailler jour et nuit, sans manger, pour reboucher toutes les voies d’eau. »

    Les passagers ont compris que ce plan était un mauvais plan. Les passagers ont compris qu’il était inutile de perdre du temps à essayer de reboucher les voies d’eau. Les passagers ont compris qu’il fallait stocker des vivres dans les canots de sauvetage, monter dans les canots de sauvetage, puis quitter le bateau.

    Le commandant et son équipage donnent des ordres : ce sont de mauvais ordres.

    Les passagers ne veulent pas obéir à ces ordres : les passagers veulent faire autre chose.

    Voilà où en est le bateau « Grèce » aujourd’hui : le bateau « Grèce » va couler. Le plan du commandant grec est irréaliste : il est impossible à atteindre. Il est impossible de passer de presque 12,7 % de déficit aujourd’hui, à 3 % en 2012.

  41. Compte tenu du fait que cette crise grecque semble préfigurer une possible « crise systémique »pour l’Eurozone, vu ses effets immédiats à court terme sur le Portugal et l’Espagne, ( dans le souvenir de G.Soros et la livre, rappelé par Paul Jorion ) et, malgré la position très claire du président de la BCE, qui a temporisé et relativisé cet après-midi, y-a-t-il une possibilité selon vous Francois Leclerc, de voir ressurgir l’idée de G.Verhofstadt / Jean Claude Juncker du ‘common eurozone bond’ pour soulager la pression sur l’ euro et les nombreux pays de l’UE ‘délinquants’?

    1. L’hypothèse de l’émission d’euro-obligations traîne depuis quelque temps dans les couloirs, comme vous ne l’ignorez pas, mais elle a fait l’objet de déclarations publiques opposées des Allemands.

      La possibilité que des Etats de la zone euro se groupent pour aider la Grèce, ou bien que la Banque européenne d’investissement (BEI) intervienne ont été aussi évoquées.

      Un autre problème rencontré pourrait être que la solution adoptée fera jurisprudence au sein de la zone euro ! Car, je suis d’accord, Trichet n’a pas fermé la porte, et d’ailleurs cette question n’est pas de ses prérogatives formellement. C’est pourquoi j’avais titré mon billet précédent sur la recherche d’un mécanisme en général.

  42. Le président Portugais défend son pays, et c’est tout à sont honneur.
    http://www.boursorama.com/forum-gold-index-en-quoi-la-situation-du-portugal-ou-395685403-1

    Le président Obama boude le prochain sommet européen ou il était attendu.
    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/02/02/barack-obama-boude-le-sommet-europe-etats-unis-a-madrid_1300055_3222.html

    Mr Obama se sentirait il gêné par les notes de ses agences de notations?
    J’ai l’impression que tout le monde sur ce blog attendait ca, l’instant ou les évènements s’emballent, justifiant même l’existance de ce bog.
    Cependant je trouve étonnant que ce mouvement de panique ne touche que les pays du sud de l’Europe, cibles un peu faciles, alors que comme ne note le président portugais d’autres états n’ont rien à leur envier.
    Et quand à nous Français, nous n’avons pas la réputation d’être très rigoureux question déficit, avons nous peut-être la chance d’avoir encore quelques arguments.
    Tout cela me laisse quand même perplexe.

  43. Ne vous inquiétez pas…
    J’ai écouté le journal télévisé sur France2 ce soir.
    Furent évoqués : Cyclone sur Tahiti, problèmes de la Toyota Prius, Haiti… et un reportage très intéressant sur la sexualité des Français. Savez-vous qu’il s’est vendu l’an passé 3 millions de sextoys en hausse de 12% par rapport à l’an passé ?
    Tout ceci pour vous dire que la chute des marchés mondiaux de ce jour est sans importance car même pas évoquée.
    A moins que ce ne soit tellement grave qu’il est préférable de censurer le sujet.

  44. l’article 123…l’article 123 …!!!???

    On ne pas m’a pas demandé mon avis pour l’élaborer .( comme tant d’autres…)… à vous ..peut _être..si ?

  45. Le programme d’assainissement de ses finances publiques présenté par la Grèce est encourageant et il est important qu’Athènes prenne toutes les mesures nécessaires pour atteindre ces objectifs, a déclaré jeudi le président de la Banque centrale européenne.
    Le gouvernement grec a remis à la Commission européenne une nouvelle mise à jour de son programme de stabilité et de croissance prévoyant de ramener le déficit public à 2,8 % du PIB en 2012, et l’exécutif européen l’a approuvé mercredi.

    Reuters

    Récapitulons :

    1- La Grèce a aujourd’hui un déficit de 12,7 % du PIB.

    2- Le gouvernement grec a remis à la Commission européenne son plan de rigueur : en 2012, le déficit ne sera plus que de 2,8 % du PIB ! Je vous jure qu’il l’a promis ! Le déficit grec sera à 2,8 % en 2012 !

    3- La Commission européenne a aussitôt répondu : « Alors là, bravo ! Passer de 12,7 % à 2,8 % en 2012, mais c’est un plan magnifique ! C’est un plan formidable ! Nous sommes sûrs que vous allez y arriver ! Les marchés devraient être rassurés ! »

    4- Le président de la Banque Centrale Européenne a renchéri : « Je dirais même plus : c’est un plan vachement crédible ! Nous sommes sûrs que vous allez vachement y arriver ! Les marchés devraient être vachement rassurés ! »

    5- Résultat : sur toutes les places boursières européennes, ça a été la panique. Les Bourses européennes se sont effondrées.

  46. A tout ceux qui se demandent comment va réagir le peuple grec, il ne faut pas oublier l’insurrection de fin 2008.

    Depuis, la tension sociale est très élevée avec de constantes actions directes prenant pour cible banques, politiciens, journaux.

    Pour se tenir un peu au courant de cet aspect du pays, il vaut la peine de visiter ce site: http://www.occupiedlondon.org/blog/

    Comme l’a dit un autre intervenant du blog, pousser la Grèce à des mesures « d’ajustement » c’est ouvrir la boîte de Pandore. Athènes risque de se transformer en Buenos Aires de 2001 ou – étant donné la situation politique locale – en Barcelone de 1936.

  47. Bon, pour détendre un peu l’atmosphère, moi, ça me fait marrer qu’on reproche aux Grecs leur manque d’orthodoxie!! (budgétaire of course).
    Les Grecs et les Portugais sont des peuples fiers et j’espère que ces petits pays « laboratoires » vont exploser aux visages des puissants qui tirent les ficelles. C’est de cet électrochoc que notre Europe momolle et plus assez sociale à besoin. Bientôt, vous allez voir renaître de leurs cendres des tas de petits mouvements tres à gauche. Esperons qu’ils utilisent l’attentat patissier version Legloupier plutôt que la dynamite.

  48. @François Leclerc
    Merci pour le mécanisme de coercition.
    Si je vous suis bien les ‘marchés’ pour se protéger de taux d’intérêts trop forts on liquidés la Grèce.
    Mais la Grèce devait emprunter à qui, aux marchés? aux autres Etats? la je bloque, qui prête à qui?
    à qui paierais ses forts taux d’interêts la Grèce?
    Et si la Grèce avait pu emprunter à un menbre de l’euro groupe? Oui mais eux emprunte aussi?
    Qui est le bailleur de fond dans tout ca?
    Aux Edges funds, gavés de dollards par la FED? (qui comble du cynisme se prénomment black-machin) dollar qui soit dit en passant se sont appréciés de 10% dans l’opération (coup double).
    C’est ce que j’appelle une attaque. Une attaque contre un état souverain qui ne pourras plus financer la misère de sa population à si bon compte. Misère provoquée par ces mêmes prêteurs, ces mêmes censeur qui prônent la bonne gestion.

  49. Ne me faites pas dire ce que je ne veux pas dire, quoique …
    Quand ils imaginent à quels ajustement structurels « leurs » peuples vont être mangés, ils n’en croient pas leurs orbites énuclées.
    Par ordre d’entrée en cène:
    . Geórgios Papadópoulos, Grec
    . Francisco Paulino Hermenegildo Teódulo Franco y Bahamonde, Espagnol
    . António de Oliveira Salazar, Portugal.

    Ils n’en demandaient pas temps, c’était à des années lumières d’aujourd’hui: Papadópoulos est mort en prison en 1999.

  50. Pouvez vous me répondre.

    Je je vous lis bien, nous sommes donc en guerre ? l’attauqe de pays de l’EU et non d’entités économiques était la ligne à ne pas franchir, non ?

    Alors pourquoi ne pas faire comme tsaal et liquider quelques maîtres du marché ? Obama n’a t- il pas dit qu’il était prêt à se battre.

    Merci

  51. Ca veut rien démontrer du tout, c’est une ignoble arnaque.
    Il est assez peu imaginable que la Grece, l’Espagne et le Portugal coulent sous nos yeux sans que Trichet et le couple franco-allemand se tournent les pouces. Déja qu’ils aident la Livre Sterling en sous main…
    Reflechissez! C’est absurde! Ce serait la mort de l’Europe et de l’Euro.
    Donc? Eh bien c’est de la propagande alarmiste pour justifier un « spread trés élevé » que veulent imposer les marchés à ces pays. Pourque cela soit justifiable, il faut déclarer qu’ils sont à la ruine, ce qui est assez vrai, mais surtout il faut faire croire au danger et au risque pris par les banques en poussant ces pays à prendre des mesures contre la population. La BCE complice du crime, envisage meme la sortie de la Grece de la zone euro, ce qui est de la propagande lamentable et une aide pour la réussite du plans des banksters.
    Ca prouve que…Ca justifie que…Que les banquiers fassent l’opération suivante: 6%-0,5% (0,5% taux de la BCE) ça fait 5,5% inthepoket pour pas un rond! Ca vaut bien que le marché fasse cette propagande non?
    En plus Trichet (Quel nom pléonastique!) et le couple franco-allemand sont ben content comme tout: Vont pas sortir un rond dans l’opération les enfoirés…
    Bref: Arnaque et ignominie des gourverneux de droite.

  52. Izarn écrit : « Il est assez peu imaginable que la Grece, l’Espagne et le Portugal coulent sous nos yeux sans que Trichet et le couple franco-allemand se tournent les pouces. »

    Jean-Claude Trichet a la particularité d’avoir la même opinion que les banquiers de la Bundesbank avaient au moment du passage à l’euro.

    Citation du journal Le Monde :

    Mais il y a aussi dans l’attitude intransigeante de l’Allemagne une vraie conviction économique, résumée sèchement par Axel Weber, le patron de la Bundesbank : « Il est impossible de justifier auprès des électeurs qu’on aide un autre pays afin que ce dernier puisse s’épargner les douloureux efforts d’adaptation qu’on a soi-même endurés. »
    Les dirigeants allemands avaient accueilli, on s’en souvient, avec beaucoup de réserve l’idée de faire entrer dans l’euro des pays d’Europe du Sud, « les pays du Club Med », « les cueilleurs d’olives ». Ils avaient fini par accepter mais, précisément, en obtenant l’ajout d’une clause de no bail out, de non-assistance financière à pays en danger.
    La Bundesbank, notamment, considérait que ces pays n’étaient pas assez solides et vertueux pour partager la même monnaie qu’eux.

    Fin de citation.

    Concrètement, l’Allemagne n’a accepté les « cueilleurs d’olives » dans la zone euro qu’en obtenant l’interdiction du sauvetage d’un Etat membre en faillite.

    Cette interdiction du sauvetage d’un Etat membre en faillite a été gravée dans le marbre des traités de Maastricht, puis d’Amsterdam, puis de Lisbonne.

    Il y a 18 ans, les dirigeants politiques allemands avaient parfaitement prévu ce qui est en train de se passer aujourd’hui même.

    Lors des négociations pour rédiger le traité de Maastricht, l’Allemagne avait annoncé la couleur : l’Allemagne avait prévenu ses partenaires que les « cueilleurs d’olives » (c’est comme ça qu’elle surnomme la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Italie) étaient incapables de la moindre rigueur budgétaire, et incapables de fournir des statistiques fiables.

    L’Allemagne avait prévenu ses partenaires que « les pays du Club Med » ne pourraient pas être suffisamment vertueux, suffisamment rigoureux pour rester dans la zone euro.

    D’où son obsession de se protéger elle-même grâce à l’article 123 du traité de Lisbonne (c’est l’ancien article 104 du traité de Maastricht).

    L’Allemagne a obtenu grâce à cet article que la Banque Centrale Européenne ne prêtera pas des milliards d’euros à un Etat membre en difficulté.

    Je recopie l’article 123 du traité de Lisbonne :

    “Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres, ciaprès dénommées «banques centrales nationales», d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l’Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres ; l’acquisition directe, auprès d’eux, par la Banque centrale européenne ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite. ”

    Dernière chose : cette semaine, nous venons d’apprendre que la situation économique et sociale de l’Allemagne elle-même était dramatique.

    Allemagne : de nombreuses communes au bord de la ruine.
    Les communes allemandes ont une nouvelle fois tiré la sonnette d’alarme sur leur situation financière désespérée mardi, et prévenu qu’un certain nombre d’entre elles étaient « au bord de la ruine ».
    La fédération allemande des communes table sur un déficit cumulé de 12 milliards d’euros cette année, le plus élevé de l’après-guerre.
    La crise économique et financière a sérieusement amputé leurs revenus, dont la taxe professionnelle, proportionnelle aux bénéfices des entreprises, représente le plus gros. Les recettes fiscales de la taxe professionnelle ont chuté de plus de 18 % sur un an en 2009.
    En parallèle les dépenses des communes, auxquelles incombe notamment une partie de l’indemnisation des chômeurs, ont augmenté.
    Et cette tendance devrait nettement s’aggraver cette année alors que le marché du travail allemand, pour le moment relativement épargné par la crise, va se dégrader.
    « Nous allons devoir faire face à la deuxième vague de la crise », a prévenu Petra Roth, présidente de la fédération et maire de la capitale financière du pays, Francfort (ouest), lors d’une conférence de presse.

  53. En refusant toujours une aide financière de l’Allemagne, « des députés allemands ont appelé la Grèce à vendre des îles pour aider à financer sa dette, rapporte jeudi 4 mars le quotidien populaire allemand Bild, qui résume l’idée en ces termes : « On vous donne du fric, vous nous donnez Corfou. » « L’Etat grec doit renoncer à sa participation dans des sociétés, et vendre des propriétés foncières, comme par exemple des îles inhabitées », a affirmé au journal le député libéral Frank Schäffler, du parti FDP au pouvoir. Pour le député du parti CDU d’Angela Merkel, Marco Wanderwitz, « si l’Union européenne et donc l’Allemagne venait à aider financièrement la Grèce, il faudrait qu’elle consente des garanties en échange ». « Quelques îles pourraient ainsi faire l’affaire », selon le député. (Le Monde). Depuis 3 semaines on assiste à un acharnement inimaginable de la presse allemande envers le peuple grec. Un parlementaire européen (FDP) à même comparé la « mise en tutelle » de la Grèce avec l’occupation sous les turcs, tout en concluant que l’âme grecque serait habitué à ce genre de situations.

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