L'actualité de la crise: les vrais raisons du désendettement des Etats, par François Leclerc

Billet invité.

LES VRAIES RAISONS DU DESENDETTEMENT DES ETATS

Il est fait aujourd’hui grand cas dans les cercles gouvernementaux, faute de pouvoir se prévaloir d’autres succès notable, d’une stabilisation de la situation financière faisant suite à la phase aiguë de la crise, qui a été dominée. Sans encore reconnaître franchement que cette nouvelle phase est chronique (qu’elle est installée), mais sans continuer à se hasarder à en prédire le calendrier de sortie. On entend bien dire, ici ou là, que l’on est entré dans l’après crise, mais ce sont des propos légers et téméraires qui ne sont pas repris par les politiques, devenus prudents à force de voir leurs pronostics démentis.

Est-on bien certain, en réalité, que la situation financière soit si stabilisé que cela  ? Les éléments constitutifs de nouveaux dérapages, qui pourraient se révéler très sévères, ont en effet été clairement identifiés. Rien de moins que de nouvelles profondes secousses des marchés hypothécaires américain résidentiel et commercial, chacun selon ses échéances et sa logique. Aboutissant à ce que le château de cartes des actifs financiers bâti sur son socle s’écroule à nouveau, retouchant durement des établissement bancaires qui sont loin d’avoir digéré (déprécié en termes comptables) les conséquences du précédent effondrement et reconstitué d’autant leurs fonds propres. L’incertitude, à propos de cette nouvelle séquence de la crise, portant d’avantage sur son ampleur que sur sa venue.

Parallèlement, il se confirme que d’autres dangers, plus masqués mais non moins réels, sont en train de monter en puissance. Effets paradoxaux du dispositif majeur du sauvetage des banques instauré afin qu’elles puissent tenir à flot : la mise à disposition de liquidités sans restrictions de volume et à très bas coût. Plaçant les artisans de cette politique devant un choix impossible de plus, car son arrêt comme sa poursuite auraient des conséquences potentiellement redoutables.

Il a été suffisamment souligné, pour qu’il ne soit pas nécessaire d’y revenir longuement, que les mégabanques ont profité des largesses des banques centrales pour jouer dans les meilleures des conditions de coût au grand casino. Les prêts à long terme de la BCE représentent ainsi à ce jour 670 milliards d’euros, ceux de la Banque d’Angleterre 185 milliards de livres, non compte tenu des 134 milliards de livres de garanties d’Etat fournies par le gouvernement aux banques pour qu’elles empruntent sur les marchés. Afin de leur faciliter la tâche, presque toutes les salles du casino sont restées ouvertes depuis le début de la crise, sans que des mesures de régulation ne soient intervenues, sauf celle où l’on joue à la roulette de la titrisation, qui n’a toujours pas repris son activité, les martingales s’étant révélées inopérantes.

Il a aussi été constaté que ces mêmes mégabanques sont désormais accros aux liquidités-cadeaux, devenues selon le mot et le diagnostic d’un financier connaissant la musique, une morphine dont elles ne peuvent plus se passer. Les amenant à jouer gros et à prendre de plus en plus de risques, et à nouveau à sous-évaluer celui-ci. A gonfler une nouvelle bulle financière avec beaucoup de constance et d’inconscience, alors qu’elles ont gagné en taille, leur nombre s’étant réduit, accroissant les risques systémiques et le coût de futures éventuelles opérations de sauvetage. Celles-ci n’étant plus dans les moyens des Etats déjà surendettés et sommés de réduire leurs déficits.

Il est moins connu que, selon la Banque des règlements internationaux, les mégabanques auraient globalement déjà reconstruit leurs bilans pour un montant supérieur aux dépréciations qu’elles ont déjà effectuées (en application de valorisations comptables flatteuses). La BRI a calculé que mille milliards de dollars auraient été affectés à cette tâche, réunis grâce aux emprunts à bas taux et à court terme obtenus des banques centrales, qui leur permettent de prêter, mais à taux élevé et à long terme, sur les marchés.

C’est précisément ce mécanisme, qui dans un premier temps leur a procuré une assise, qui est en train de devenir un inquiétant facteur d’instabilité dans un second. Car il est enregistré, toujours par la BRI, que les emprunts des banques sont de plus en plus à court terme, accroissant leurs fréquents besoins de refinancement. Compte non tenu du besoin devant lequel elles sont de reconstituer à nouveau leurs fonds propres, au fur et à mesure des dépréciations qu’elles poursuivent au titre de leurs engagements passés, de celles qu’elles vont devoir entreprendre si une nouvelle crise survient, ou bien qui résulteront des taux de défaut à la hausse de leurs prêts traditionnels. Résultant enfin des exigences d’augmentation de leurs fonds propres formulées par le Comité de Bâle, auxquelles elles vont devoir souscrire et qu’elles cherchent à diminuer et à étaler dans le temps. Tout cela fait beaucoup à financer, surtout si les taux du marché devaient grimper et si les banques centrales commençaient à fermer leurs robinets.

La crainte que le cumul de tous ces besoins aboutisse à une demande et par voie de conséquence une augmentation des taux exigés par les marchés, vu leur importance, permet de mieux comprendre les raisons pour lesquelles il est quasiment intimé l’ordre aux Etats, avec tant d’insistance, de diminuer au plus vite leur endettement. Les générations futures, qu’il faut préserver, ayant donc bon dos. Car l’accroissement de la dette publique, ainsi que le risque grandissant de défaut des Etats les plus faibles, exerce une pression sur les taux obligataires, dont les banques craignent de faire également les frais en se présentant sur les marchés.

Il a en effet été calculé, par des analystes de Barclays, que les résultats des banques seraient, dès 2012, atteints dans des proportions importantes mais variables selon les banques, afin d’absorber les hausses des taux obligataires à venir, dans le cadre d’éventuelles émissions obligataires qui ne seraient pas garanties par les Etats. Il est donc indispensable, pour que les gouvernements et les banques centrales puissent commencer à réduire leurs programmes de soutien aux banques, afin d’évacuer le danger que représente la bulle financière en cours de constitution, que les Etats s’engagent sans tarder dans la réduction de leurs déficits, afin de les banques en subissent le moins possible le contre-coup sur les marchés.

D’autant qu’un autre effet est redouté. Une hausse générale des taux sur les marchés obligataires publics et privés, qui réagissent l’un vis à vis de l’autre, auraient pour conséquence mécanique une baisse de la valeur actualisée des obligations émises par les banques, pesant sur l’évaluation de leurs fonds propres. Celles-ci, ayant par ailleurs augmenté considérablement leurs achats d’obligations d’Etat, dans le but de renforcer ces mêmes fonds propres et d’anticiper le durcissement de la réglementation bancaire, sont donc à un double titre vulnérables à l’évolution du marché obligataire. Dans un premier temps, elles ont ainsi contribué, aux côtés des banques centrales, à limiter la hausse des taux des obligations d’Etat, mais leur action a ses limites, qui sont semble-t-il atteintes.

C’est donc pour répondre aux besoins de financement des établissements financiers que les Etats doivent lever le pied quant à leur endettement. Suivant une logique irréductible : il est nécessaire de soulager le marché obligataire afin que les banques puissent s’y financer à meilleur coût, condition à la levée progressive des mesures de soutien dont elles bénéficient, qui alimentent une bulle financière potentiellement dangereuse pour le système financier.

Demain sera un autre jour.

75 réponses sur “L'actualité de la crise: les vrais raisons du désendettement des Etats, par François Leclerc”

  1. Faut rigoler
    Faut rigoler
    Avant qu’le ciel nous tombe sur la tête
    Faut rigoler
    Faut rigoler
    Pour empêcher le ciel de tomber.

    H. Salvador

  2. auraient pour conséquence mécanique une baisse de la valeur actualisée des obligations émises par les banques, pesant sur l’évaluation de leurs fonds propres.

    Bonjour Mr Leclerc, je peux me tromper mais sauf votre respect ce serait plutôt le contraire.
    Si j’ai emprunté 100 mais que mon crédit se négocie 90 sur le marché je ne suis pas moins riche à la limite si je le rachète à ce prix la je suis même plus riche.

    C’est quelque part ce qu’on fait les banques américaines au nom du maintenant légendaire mark to market (quand ça m’arrange), elles ont été autorisé à enregistrer comme une contribution positive au résultat la dépréciation de la valeur de marché de leurs dettes. (motif si elles rachetaient cette dette …).
    Certes les coco c’est peut être un autre problème je n’en suis donc pas sur.

    1. En effet, les dettes des banques sont au passif. Par contre une baisse des obligations/bonds publics et d’entreprises (à l’actif) impacterait négativement les banques. Mais vive les nouvelles normes comptables, car cette baisse-là étant « irrationelle » doit être ignorée 😉

    2. exact, mais au juste qui leur a prêté pour racheter moins cher ? à moins que cela ne soit entre elles ?
      je me prête tu me prêtes je te reprêtes ect….. je me demande si quelqu’un arrive réellement à suivre ce sac de noeuds. Bon, c’est sûr pour ceux qui achètent les obligations ça craint, mais pour l’émetteur ??? Non pas vraiment en fait, pas plus que tout ce qui s’est passé avant que tout ce qui passe actuellement……

      Eh, il n’y a personne pour faire RESET ?

      qu’on recommence tout à zéro, en définitive…ce sera plus simple…

    3. http://fr.wikipedia.org/wiki/Obligation_%28finance%29#Cours_des_obligations_et_taux_d.27int.C3.A9r.C3.AAt

      « Une obligation est un emprunt qui sert un taux d’intérêt, exprimé sous forme d’une séquence de coupons sur une période donnée, puis d’un remboursement final, le plus souvent à la valeur nominale.

      Pour évaluer une obligation, on calcule la valeur actuelle de tous les versements à venir (coupons et valeur nominale) en actualisant les sommes avec un taux d’intérêt correspondant au risque de l’obligation.

      Aussi, quand les taux d’intérêts augmentent, on va actualiser à un taux plus élevé, et donc cela va réduire la valeur actuelle des revenus de l’obligation. On en déduit que quand les taux montent, la valeur actuelle (= le prix) des obligations baisse, et inversement.

    4. Aussi, quand les taux d’intérêts augmentent, on va actualiser à un taux plus élevé, et donc cela va réduire la valeur actuelle des revenus de l’obligation.

      Ce n’est pas que le raisonnement de wikipedia soit faux mais il prête un peu à confusion.
      La baisse du prix d’une obligation n’est pas dissociable d’une hausse de son taux de rendement, c’est la même chose. En ce sens, la baisse du prix d’une obligation est une hausse de son taux d’intérêt, ce n’est pas les taux montent alors le prix baisse, sauf bien sûr lorsque les banques centrales modifient le loyer de l’argent (et encore cela n’est pas toujours vrai).

      Bref, concernant les dettes bancaires comptabilisées dans leurs fonds propres, je pense que le prix de l’argent n’a une incidence qu’au moment de l’émission (et dans ce cas oui, si les taux ont monté..), une fois que le papier est dans la nature .. Enfin je peux me tromper 🙂

  3. de plus Bâle II sauf erreur, les banques us ne sont pas concernées, car il ne me semble pas qu’elles appliquent les règles de Bâle… Entre nous soit dit pour un système censé protégé celui ci aussi, il vaut 10…. Il n’a protégé de rien du tout….

    1. Effectivement, le système bancaire américain n’applique toujours pas les règles de Bâle II, alors que ce que l’on appelle déjà Bâle III est en cours de discussion. De la difficulté du respect de normes internationales dans une finance qui s’en affranchit mieux ainsi !

    2. J’en apprends tous les jours,

      Est-ce inhérent à tout système bancaire de vouloir s’affranchir de toute règles, de toute autorité, et cela quelque soit la culture de chaque pays et lorsqu’il y a trop d’intérêts d’argent ou de pouvoir en jeu ?

      Je me pose la question par rapport au système bancaire Chinois.

  4. C’est difficile à suivre. Ne peut-on pas résumer les choses en disant que les banques
    et les Etats sont en concurrence pour l’accès au financement ? Cette concurrence entrainera
    une augmentation des taux, augmentation jugée inaceptable par la finance. Elle souhaite donc
    que les Etats reviennent à l’équilibre pour cesser la pression à la hausse sur les taux.

    Questions : les sommes en jeu atteignent une fraction significative du PIB mondial.
    D’ où vient l’argent ? Qui a encore des capitaux à placer de cette ampleur ?
    Un observateur ingénu a l’impression d’une génération spontanée, mais couteuse.
    Les gouvernements auront-ils assez d’entregent pour « vendre » à l’opinion publique
    les ponctions à réaliser sur la richesse nationale ? Comment se ferait la répartition
    entre les catégories sociales et par quels moyens ( restrictions sociales- TVA / impôts
    directs) ?
    En regardant en arrière, n’est-ce pas de la part des banques la simple reconduction
    du chantage à l’origine des sauvetages ? Qui peut dire que ces désidérata sont les
    derniers avant la reprise « qui résoudra tout » ?

    1. Ce n’est que de la fuite en avant. Rien d’autres, à l’image de ce que disait la mère de Napoléon.
      D’ailleurs ça fait des années que c’est la fuite en avant partout : aux usa au royaume unis fuite en avant de l’endettement privé (en définitif supérieur à celui des Etats mais soit disant Croissance) en Europe comme la France fuite en avant des états (soit disant trop d’aides sociales trop de coûts contraire à la Croissance) au Japon fuite en avant du public après celle du privé sans qu’aucune sortie ne soit trouvé depuis …

      A part appuyer mondialement sur le bouton RESET, nous n’allons nulle part sauf à détruire l’avenir de nos enfants.

    2. C’est exactement cela: la reconduction d’une même approche, qui veut qu’il faut sauver le système financier avant tout, conséquence du choix initial qui a été fait de financer sur fonds publics son sauvetage afin d’éviter son écroulement. C’est logique, mais est-ce tenable ?

  5. Bonjour,

    je profite de l’espace de liberté que représente ce blog pour vous signaler que dans l’éducation, la situation est catastrophique. Je suis enseignant et la DGH (dotation globale horaire) viens de tomber dans l’académie : De très nombreux postes sont perdus dans l’académie. Vous pourriez croire que cela rentre dans la logique du non remplacement d’un départ à la retraite sur deux mais ce n’est pas du tout le cas. Cette année, aucun départ à la retraite dans mon établissement, il y a tout simplement mois d’heures, plus aucun dédoublement d’heure, notamment pour l’enseignement de matières scientifiques, et beaucoup plus d’élèves par classe. Comment les collègues pourront-ils mener à bien leur mission ? That is the question…
    Pour rebondir sur votre article, Sarkozy tente de juguler les déficits en restructurant au joug la fonction publique : la crise représente une aubaine pour mener et justifier les réformes. Espérons que l’engrenage infernal de la crise lui montre combien sa politique est vaine et combien il est incompétent…

    1. La France ne peut plus s’endetter pour un éventuel plan de relance au risque de voir sa note dégradée par les agences de notation et voir grimper les interets de ses refinancements à venir (je vous épargne les critères de Maastricht ). La politique à venir va consister à aligner les dépenses sur les ressources comme en Allemagne et d’en faire un principe constitutionnel opposable.Augmentation du nombre des chomeurs,diminution des indemnisations en valeur ou en temps.Déficit des retraites et de la protection sociale,diminution des prestations et augmentation des cotisations en temps ou en valeur.Etc….Tout l’art va consister à déshabiller Paul pour habiller Francois derrière un enfumage de communiquant.

    2. « Comment les collègues pourront-ils mener à bien leur mission ? » Ils ne pourront pas, et c’est d’ailleurs le but recherché, et ce bien avant la crise. Renaud Dutreil, ancien ministre de la fonction publique l’avait formulé ainsi « le problème avec nos services publics, c’est que les français en sont contents » . Et cela n’était pas compatible avec le projet européen de libéralisation des services.

  6. Bonsoir a tous,

    Je viens de lire là :
    http://www.usinenouvelle.com/article/fin-des-swaps-en-dollars-via-les-banques-centrales.N125297

    que :

    « NEW YORK (Reuters) – Plusieurs grandes banques centrales ont annoncé mercredi la fin du système de prêts d’urgence en dollars mis en place pendant la crise financière en raison de l’amélioration des conditions de marché.

    La décision, annoncée dans des communiqués coordonnés, est une étape importante et marque le premier retrait unifié du soutien exceptionnel mis en place par les banques centrales pour les marchés financiers.

    La Banque centrale européenne, la Banque du Japon, la Banque d’Angleterre et la Banque nationale suisse ainsi que plusieurs autres banques centrales, notamment de Suède et du Brésil, ont expliqué qu’elles laisseraient expirer leurs accords « swaps » en dollars conclus avec la Réserve fédérale des Etats-Unis le 1er février. »

    Est-ce l’explication de la remontée du dollar face à l’euro, pour cause de dé-bouclage des « carry trades » et les baisses sur les différentes places boursières ?

    je souhaite que non, car si c’était le cas, nous serions entrain de faire un grand pas en avant…(vers le gouffre bien sur !)

    1. Merci pour cette information.

      Non, cela ne signifie pas la fin du carry trade. Les banques centrales avaient simplement pris le relais des banques privés pendant la crise ces dernières ne se faisant plus suffisamment confiance pour passer des accords de swap entre elles.

  7. La zone euro va peut-être éclater plus tôt que prévu.

    Lisez cet article :

    Depuis 2-3 jours, les niveaux des emprunts grecs « ne correspondent pas à la réalité » et le risque d’un krach obligataire (une déconnection des taux et de la situation du pays) est évoqué, souligne M. Robin, rappelant que le taux de l’emprunt grec était encore à 6 % il y a une semaine.

    Jeudi 28 janvier, c’est un article du quotidien français Le Monde qui a semé le trouble, en affirmant que différents gouvernements de la zone euro travaillaient à un mécanisme de « soutien financier » à la Grèce, renforçant l’idée que le pays pourrait faire défaut.

    Pourtant démentis par l’Allemagne et la France, ces nouvelles rumeurs ont fait grimper des taux déjà sous pression.

    Mercredi, ils avaient déjà bondi à la suite d’un article de presse, du Financial Times cette fois-ci, affirmant que la Grèce avait mandaté Goldman Sachs pour vendre à la Chine des obligations d’Etat pour une somme pouvant aller jusqu’à 25 milliards d’euros.

    « Le gouvernement hellénique, en confiant une mission à une banque d’investissement, américaine de surcroît, laisse accroire qu’il juge son pays incapable de se prendre en main tout seul » estiment les analystes d’Aurel ETC Pollak, parlant de « maladresse ».

    L’information a également été d’autant plus mal reçue, qu’elle est tombée deux jours après la première émission obligataire du pays, qui a levé 8 milliards d’euros.

    « Or, si l’opération était une réussite, pourquoi Athènes aurait besoin de faire un placement privé d’un montant aussi élevé ? », s’interrogent les analystes.

    Les inquiétudes sur la Grèce ont ravivé les craintes sur le devenir de la zone euro et sur un possible effet de contagion aux autres pays fragilisés par l’explosion de leurs déficits, notamment l’Espagne et le Portugal.

    Ainsi, aux articles de presse sur la Grèce, sont venus s’ajouter les déclarations évoquant, voire prédisant, la fin de la zone euro.

    L’économiste américain Nouriel Roubini, connu pour son pessimisme, a notamment fait état mercredi d’une zone euro à deux vitesses, qui se solderait par le départ de certains pays, et le Français Marc Touati écrivait il y a encore une semaine un billet d’humeur intitulée « et si l’euro disparaissait… »

    La Grèce cristallisant la plupart des inquiétudes autour de la zone euro, « il faut qu’elle arrive à rendre crédible le fait qu’elle va s’en sortir toute seule et que son plan (de redressement) va être adopté », juge M. Robin.

    Romandie

    1. La Chine propose à qui veut, et tout particulièrement à la Grèce, du cash pour la sortir de la dette.
      La Chine a bien compris qu’en « achetant  » la Grèce , elle achète un état européen comme un futur allié au sein de la communauté européenne et qui votera, contrainte et forcée car tenue par la Chine, contre tout recourt de protectionniste de Bruxelles à l’égard de Pékin …

      C’est d’ailleurs la seule raison pour laquelle la France et l’Allemagne sont d’accord depuis aujourd’hui d’apporter leur aide financière à l’état frère et moribond grec … Ne surtout pas laisser rentrer le ver chinois dans le fruit européen, çà serait la fin de tout !

    2. Difficile de se faire une opinion dans cette partie de poker menteur.

      Les démentis des uns et des autres sont-ils crédibles ?

      La sortie de la Grèce de la zone euro est-elle envisageable, les choses en restant là ? On dit maintenant que le tour du Portugal pourrait suivre, mais la situation de l’Espagne est pire. La dynamique que créerait une sortie de la Grèce de la zone euro est-elle maitrisable ?

      La mission du FMI à Athènes, qui aurait pu entrer dans la danse en accordant un prêt aux Grecs, a pour l’instant tourné court, laissant à penser qu’une autre formule était envisagée, une fois que le gouvernement aurait donné suffisamment de gages. Est-elle si impossible que cela ?

      La réponse à ces questions est à chercher du côté des Allemands, qui manifestent la plus grande intransigeance publiquement, et se posent plus que jamais en gardien d’une orthodoxie dont on attend l’application dans leur propre pays. Qui pensent tirer plus facilement leur épingle du jeu grâce au redémarrage de leurs exportations vers les pays émergents et imposer leur vision de la sortie de crise à ceux qui seront capables de la suivre.

      Tous ces calculs très politiques peuvent être rapidement déjoués.

    3. Si la Chine jouait dans le camps des usa depuis le début ?

      Parce que le stockage des dollars d’un côté permet la création de l’autre ?

      Cela expliquerait pourquoi les banques européennes n’ont pas été atteintes (ont été protégées) par les actifs toxiques, et ont été si vite remboursées par les banques américaines.

      En effet ce sont bien elles qui ont fait fonctionner la machine à change euro/dollar et fait monté le dollar pour faire baisser le déficit commercial des usa.

      Les usa ont volontairement délocalisé leur production en chine, personne ne les ont forcé. Et il est facile de positionner contre le cours bas du yuan, alors qu’en réalité cela arrange tout le monde, sauf l’europe
      .

    4. Il est temps de mettre la Chine au pas…

      Bon d’accord, cette contrepeterie n’apporte rien au debat, mais je n’ai pu resister 🙂

  8. Miner les fondations de sa maison bien ébranlée.

    Eh oui, la deuxième vague arrive, on le sait et le lit depuis … longtemps
    The Second Wave of Mortgage Defaults By Jim Nelson
    http://dailyreckoning.com/the-second-wave-of-mortgage-defaults/

    Et voici son graphique très clair … un véritable agenda :
    http://theeconomiccollapseblog.com/archives/economic-black-hole-20-reasons-why-the-u-s-economy-is-dying-and-is-simply-not-going-to-recover

    Ce tsunami traversera aussi vite l’Atlantique, cette fois on a compris …

    Alors voilà … la France fait un « Grand Emprunt »!
    Elle est déjà plus en déficit que l’Angleterre (en VA et relativement) et que les USA (relativement)
    En déficit depuis 30 ans se moquant tout ce temps de ses traités et ses promesses,
    et maintenant …
    elle mine encore plus les fondations de sa maison largement fissurée la veille de la prochaine réplique.

    Mais ils ont bien réfléchis.

    1. RESET

      quoi que cela coûte cela couterait certainement moins cher que les années perdues qui nous attendent…

  9. En tout cas, merci la Grèce pour revaloriser le dollar par rapport a l’euro. Il y a des gagnants de ce petit jeu.

  10. « Bernanke Confirmed by Senate for Second Term as Fed Chairman »

    « “If you’re the scorekeeper of our recovery, it looks like it can be summarized in the two-word phrase: Banks win,” said Democrat Sheldon Whitehouse of Rhode Island.
    ….
    “Nobody was more important in preventing the collapse of the financial system and rescuing the economy from what looked like imminent freefall than Chairman Bernanke,” said Senator Charles Schumer, a Democrat from New York. »

    La confusion règne dans le camp démocrate…

    http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601108&sid=apRrqHbbJhU4

  11. Etats de la zone euro prêts à un sauvetage de la Grèce : Berlin dément.

    Une porte-parole du ministère allemand des Finances a démenti de son côté les informations du journal Le Monde. « Il n’existe aucune réflexion au sein du gouvernement allemand pour soutenir financièrement la Grèce pour qu’elle surmonte sa difficile situation budgétaire. Cela vaut autant pour de prétendues aides de la zone euro dans son entier que pour des aides bilatérales », a-t-elle dit.

    « C’est le devoir de la Grèce d’assumer avec ses propres forces sa responsabilité en matière de stabilité de la zone euro », a ajouté la porte-parole.

    Un soutien des autres pays européens à la Grèce « n’est pas prévu » et serait « contre-productif », avait déclaré mardi 26 janvier le président de la banque centrale allemande (Bundesbank), Axel Weber.

    Boursorama

    C’est une information capitale : les deux pays les plus puissants de la zone euro, l’Allemagne et la France, ont tous les deux annoncé qu’ils ne sauveront pas la Grèce de la faillite.

    Cette information est passée inaperçue dans les grands médias traditionnels, qui se sont focalisés sur la relaxe de Villepin.

    En tout cas, l’Allemagne et la France ne veulent pas payer pour sauver la Grèce.

    Ou alors l’Allemagne et la France sont elles-mêmes trop fauchées pour aider la Grèce.

  12. Sauvetage de la Grèce : Paris dément.

    L’entourage de la ministre française de l’Economie, Christine Lagarde, a « formellement » démenti jeudi 28 janvier des informations publiées par le quotidien Le Monde selon lesquelles plusieurs gouvernements de la zone euro travaillent à un mécanisme de « soutien financier » à la Grèce.

    Le Monde affirme dans son édition datée de vendredi que des Etats européens, dont la France et l’Allemagne, « étudient, en concertation avec les instances européennes, les modalités d’un mécanisme de soutien financier à Athènes ».

    Ce mécanisme pourrait selon le journal comporter autant des aides bilatérales que le versement anticipé de fonds européens.

    Berlin a également démenti ces informations, tandis qu’une porte-parole de la Commission européenne s’est refusée « à commenter les rumeurs et les articles spéculatifs ».

    Le Figaro

    Hypothèse : l’Allemagne et la France NE peuvent PAS sauver la Grèce de la faillite. Même si elles le voulaient, elles ne le pourraient pas. Le 30 juillet 2009, le Fonds Monétaire International a publié sur internet son « Rapport de surveillance budgétaire multinational ». Le FMI a fait ses calculs :

    – en 2014, la dette publique de l’Allemagne atteindra 91,4 % du PIB ;

    – en 2014, la dette publique de la France atteindra 95,5 % du PIB ;

    – en 2014, la dette publique de la Grèce atteindra 133,7 %.

    1. « Economie : l’Europe peut-elle se permettre de « lâcher » la Grèce ?

      Le vendredi 29 janvier 2010, à 7h 09 CET

      Paris et Berlin ont beau démentir, il semble bien que l’Europe travaille à un plan de sauvetage de la Grèce… A l’instar du ‘Monde’, hier, la presse européenne évoque ce matin des négociations en coulisses en vue soutenir financièrement la Grèce, en cas d’aggravation de la crise qui affecte ce pays surendetté de la zone Euro.

      Officiellement, dans les capitales européennes, le sujet du plan de sauvetage reste tabou, les pays membres attendant que la Grèce prenne elle-même des mesures radicales et des engagements fermes en vue d’assainir ses finances publiques. La Commission européenne doit d’ailleurs se prononcer le 3 février prochain sur le plan d’action présenté par Athènes. Celui-ci prévoit de ramener la dette de 12,7% du PIB à moins de 3% en seulement deux ans, un objectif qui paraît irréaliste à de nombreux économistes…

      Parmi les articles du jour sur le sujet, le ‘Financial Times’ cite des hauts responsables européens affirmant que la Grèce bénéficierait, en cas d’urgence, d’une aide de dernier ressort de la part des pays de la zone Euro. Politiquement, il serait en effet impossible de laisser Athènes être soutenu par le Fonds Monétaire International. Il s’agirait là d’un aveu d’échec de l’UE, qui pourrait coûter très cher à la crédibilité de l’Euro. »

    2. Mais si mais si comme pour les banques il suffirait de changer les règles comptables et tiens par exemple de gonfler le poste dû au trésor même si à plus long terme ces créances envers l’Etat s’avèrent irrécouvrables ,d’ailleurs ça doit déjà être le cas, un peu plus un peu moins dans un monde qui ment de toutes ses pores, on n’est pas un « détail » prêt…si c’est pour arranger les bilans et faire passer les déficits pour moindre…Comme je le redis dans un monde qui ment,

      Maintenant si on veut rendre ce monde plus juste, mais y a t il une bonne volonté qui en soit capable ici bas ?

  13. « Ne surtout pas laisser rentrer le ver chinois dans le fruit européen, çà serait la fin de tout ! »

    Quelle vision !!!
    Aujourd’hui ou demain, ça semble pourtant inéluctable non ? et puis, que l’Europe soit à la solde des USA ou de la Chine, je ne suis pas sûr que ça change beaucoup de choses !
    Ah oui ! les droits de l’homme…

    Merci Mr Leclerc pour ce billet.

    1. Très intéressant votre article, j’ai bien aimé votre métaphore de la couture…Par contre je n’ai pas bien compris la position de la France…

      Petit gros dans son rapport avec l’Allemagne, mais grand mince par rapport à la Grèce….Bon ce n’est pas ça le plus important.

      En fait , je m’interroge sur la volonté des états de se défaire de leur statut de « clandestins ». Pour le moment, les récentes nominations démontrent la volonté du Conseil de garder la main et donc ne tend pas vers un espace politique fédéral.

      Les fiscalités sont effectivement un enjeu d’importance mais je ne vois pas la Belgique , l’irlande, le Luxembourg s’aligner sur la France par exemple.

      Il y’a un aspect que vous n’évoquez pas du tout, ce sont les « opinions publiques » de la zone euro. N’est-ce pas là aussi que cela coince ?

      En France, nos « entrepreneurs politique » (excellent !) cultive la schizophrénie en accusant à tout bout de champs « les directives de Bruxelles », je les vois mal à présent expliquer que notre salut passe par un abandon définitif de souveraineté ( pour ma part, à partir du moment où la BCE est indépendante, cet abandon est déjà effectif, mais ce n’est qu’une opinion).

      Au-delà de cet aspect « technique », il y’a la question de l’identité, dans nos rapports avec nos voisins nous nous définissons bien plus par nos différences que par notre « culture commune ».

      Je comprends que tout cela n’a pas grand rapport avec la monnaie, cependant n’est-ce pas aussi ce dont nous devons tenir compte étant donné « l’échec de l’euro » ?

      J’entends par échec à la lecture de votre texte l’impasse: monnaie unique/projet politique pluriel

    2. Lumineux pour un beotien comme moi.

      Je retiens surtout ceci: « Comme quoi, l’association du libéralisme financier et du constructivisme politique, est potentiellement un mélange détonnant. »

      C’est tout le probleme d’une construction europeenne impossible qui a pris le probleme a l’envers, mais c’etais la seule voie possible a la fin des 50’s.

      Le probleme EST constitutionel, mais il n’existe pas de nation europeenne et plus de 50 ans apres la naissance de ce qui est devenue l’UE, toujours pas d’opinion publique europenne. Donc tout est bloque et les valeurs de transfert des monaies nationales et les critertes de maastricht furent des choix politiques.

      Evidement, tout cela s’est fracasse sur la realite, et meme en l’absence de cette crise, j’affirme que nous allions dans le mur quand meme.

  14. Sur Georges Soros à Davos:

    « L’enseignement qu’il a tiré de l’éclatement de la bulle immobilière est toujours le même et il le connaît bien: les investisseurs sont irrationnels tandis que les bulles peuvent être assez rationnelles. «Quand je vois une bulle, je me précipite pour acheter». Ce qu’il faut, c’est mettre sur pied des organismes de régulation qui veillent à ce que les bulles ne grossissent pas démesurément, car le simple contrôle de la masse monétaire n’empêchera pas les excès en matière de crédit. Les organismes de régulation – et nous avons besoin d’organismes internationaux de régulation compétents – peuvent éviter la création de bulles en obligeant les banques à élever le seuil minimal des apports de capital ou à instaurer des conditions de couverture plus strictes. Soros a critiqué le sauvetage des institutions financières en expliquant que c’était trop facile pour les banques et trop cher pour les contribuables. »

    http://www.slate.fr/story/16495/davos-riches-soros-intelligents-capitalisme-mondialisation

  15. « Selon les journaux, de mauvaises nouvelles sont en route. Parce que le président des Etats-Unis va annoncer qu’il est temps de tirer le frein à main. Sinon, les gens auront l’impression que les dépenses gouvernementales ont échappé à tout contrôle. Impossible. Les prêteurs pourraient refuser de prêter. Les investisseurs pourraient refuser d’investir. Les électeurs pourraient refuser de voter pour quiconque est au pouvoir en ce moment.

    D’un autre côté, si le président réduit effectivement les dépenses, aucunes des parties mentionnées ci-dessus ne sera franchement ravie. Les dépenses fédérales ne rendent pas vraiment les gens plus riches ; elles les rendent plus pauvres. Mais ce sont les apparences qui comptent. Les économistes idiots veulent un président qui applique leurs théories insensées. Et les électeurs idiots veulent un président qui agit pour les sauver de leurs propres erreurs… surtout si ça implique de mettre la main sur l’argent de quelqu’un d’autre.

    La relance offerte par les dépenses gouvernementales est bidon. Mais elle semble bien réelle aux masses. Si on la fait disparaître, les conséquences économiques apparaîtront bien réelles elles aussi. La « destruction créatrice » du marché pourra enfin s’exprimer. Les entreprises qui devraient faire faillite feront faillite. Les spéculateurs qui devraient perdre de l’argent perdront de l’argent. Ça va saigner, en d’autres termes. »

    Bill Bonner

    http://www.la-chronique-agora.com/articles/20100128-2458.html

  16. « En ce début d’année 2010 et alors que nos autorités politiques et monétaires conseillées par d’éminents spécialistes ne semblent débattre que de l’ampleur de la reprise et de la croissance économiques, récapitulons quelques vérités glaciales.

    Avec des déficits publics par rapport à leur P.I.B. respectifs de l’ordre de 12.7%, de 12.2% et de 6.7%, la Grèce, l’Irlande et le Portugal sont en plein processus de « mort lente ». La croissance quasi inexistante de leur économie les condamnant affectivement à aggraver leurs déficits du fait de leur impossibilité à dévaluer leur monnaie, l’alternative – à savoir la faillite souveraine – n’est guère plus réjouissante…

    Avec un déficit comparé à son P.I.B. de 9.6%, c’est toutefois l’Espagne, quatrième économie de l’Union, qui cause le plus de soucis à l’Euro car ce pays, qui subit un chômage effroyable (20% de la population active), a également le système bancaire le plus fragile de l’Union Européenne. La baisse généralisée des salaires et la réduction massive des dépenses Gouvernementale, seules planches de salut pour éviter la spirale déflationniste, n’y étant pas à l’ordre du jour car Zapatero, le chef du Gouvernement, n’a pas encore jugé opportun de préparer son opinion publique à des mesures d’austérité.

    […]

    Michel Santi

    http://www.gestionsuisse.com/ArticleDetail.asp?id=653

  17. @ BA et les autres
    Je ne comprends pas bien où sont vos interrogations.
    La position de l’Allemagne est connue depuis longtemps et elle n’a pas bougé.. d’autant que chacun sait que l’euro est surévalué : personne ne pleurera sur une baisse mécanique
    Ce que montrent ces discussions est bien que personne ne voudra sortir de l’euro : le reférendum irlandais est sans équivoque. L’enjeu est donc de contraindre la Grèce à mettre de l’ordre chez elle et notamment dans son système (de fraude ) fiscal(e).
    De plus l’Allemagne et la France sortent de ces années manifestement renforcées relativement aux USA et surtout à l’intérieur de l’Europe : on ne parle plus de ce bloc alternatif que les Anglais cherchaient à construire avec les pays de l’Est ( ah ! l’atavisme quand tu nous tiens) et l’Espagne ne va pas loucher vers Londres avant longtemps. C’est quand même la bonne nouvelle de ces années : rappelez vous que Tony Blair était favori pour la présidence de l’Europe il y a trois ans (!!).
    amicalement

    1. Peut on me dire en quoi l’Euro est surévalué et surtout par rapport à quoi ?
      Par rapport au Yuan sans doute, par rapport au dollar ? parce que c’était la première économie mondiale, je dis c’était parce que personne ne peut nier qu’elle était artificiellement la première économie mondiale : juste reposant sur le crédit. Si on applique en Europe ce qui a été fait aux USA pour gonfler la baudruche, on a une économie supérieure, c’est facile comme ça…Nous sommes capables de créer des clients à partir de rien tout autant qu’eux…
      La première économie mondiale les usa n’était qu’une illusion du passé, dans le présent elle ressemble plus à un pays du tiers monde en dehors de quelques poches lucratives comme WS.

    2. @lervol
      Historiquement on comparait les monnaies sur la base de la « parité du pouvoir d’achat » : ce qui veut dire que le cours est à peu près normal quand vous pouvez avoir la même chose des deux côtés pour « le pair ».
      L’euro a été calcuié au départ pour être à la parité approximative avec le dollar et – d’après ce que j’ai lu- on estimait qu’une parité de 1 €// 1,1 $ étaut à peu près normale
      D’où ma remarque qui, je le reconnais, ne tient compet que d’une opinion générale
      amicalement

  18. Hier je n’avais pas peur, je prenais tout ça à la rigolage voire parfois comme un jeu, un peu lorsqu’on regarde les infos, tant que cela touche d’abord les autres, mais là aujourd’hui je commence sérieusement à m’inquiéter.

    Cette nuit j’ai fait un cauchemar, dans ce mauvais rêve je voyais les gens de la bureaucratie mondiale prendre de plus d’importance et de pouvoir sur les peuples alors qu’ils savent déjà bien tout de nous, tellement plus facile pour eux de s’en prendre d’abord aux pauvres gens qu’aux nantis, dans ce mauvais rêve je voyais aussi beaucoup de chinois être traités peu à peu au fer rouge en fait ils n’étaient guère mieux traités et nourris que nous sur le fond,
    leur nombre étaient des myriades et des myriades de gens en uniformes se préparant à la guerre du commerce.

    Les premières personnes touchés par la crise ne savent d’ailleurs plus quoi faire de mieux pour pouvoir s’en sortir, les petites PME et les petits artisans n’en peuvent plus également oui tout cela va très très mal finir pour le monde.

    C’est là que j’ai compris dans ce mauvais rêve que je n’étais pas tout seul à subir cela, le monde va hélas de nouveau basculer dans un système à la fois mi-chèvre mi-bouc mais cette fois-çi cela touchera tout le monde par la mise en place progressive d’un plus grand contrôle bureaucratique et procédurier des populations déjà bien mal traités et considérés sur le plan humain, aussi bien d’ailleurs dans les hôpitaux de nos jours ou tout va si vite,
    je vous souhaite alors bonne chance et bon courage tout le monde n’en réchappera pas vivant.

  19. Le Japon est devenu le premier fournisseur de la Chine, sur le même créneau que l’Allemagne (biens d’équipements à forte valeur ajoutée). Il y a aussi la Corée etTaiwan et la création de fait d’un espace économique Asiatique resseré.

    Je disais dans les commentaires d’un autre article que l’Allemagne devrait s’inquiéter. Elle ne peut que s’investir vers les pays de l’Est (OstPolitik), y compris et surtout la Russie. Que deviennent dans ce schéma la Grèce, le Portugal, l’Espagne, voire la France ?

    1. @ françois
      C’est bien peu connaître les allemands que d’imaginer qu’ils vont laisser « die Grosse Nation » de côté.
      De même pour la Grèce : l’enjeu pour eux a toujours été la stabilité monétaire, et ce sont les premiers à s’être officiellement inquiétés des dérives financières des années 2000 (d’où le malaise des économistes actuels dès qu’on en parle)
      amicalement
      PS ma référence à la FAZ ne marche pas
      essayez ce lien
      http://www.faz.net/s/homepage.html

  20. Monsieur Leclerc
    Etes vous certain du chiffre des prêts à long terme de la BCE ( 670 milliards d’euros) ?
    Mois je lis sur les bulletins de la BCE (fin octobre) que les facilités de dépôt sont de l’ordre de 110 milliards d’euros et que les réserves obligatoires sont de 220 milliards d’euros. Les billets et pièces en circulation sont de 746 milliards.
    Où avez vous trouvé ce chiffre qui devrait apparaitre dans M0 ?

    1. Qu’est ce qui est le plus inquiétant : la réalité ou notre difficulté de perception?

      Rapport Natixis :

      « On ne peut qu’être frappés du contraste entre l’optimisme présent au sujet de la
      situation des économies, aux Etats-Unis et dans la zone euro, et l’ampleur des
      difficultés structurelles :

      • délocalisation et désindustrialisation accélérées ;
      • désendettement durable du secteur privé ;
      • déformation du partage des revenus au détriment des salariés ;
      • hausse future inévitable des prix des matières premières ;
      • effets de l’endettement public excessif. « 

    2. Sur le rapport natixis.

      L’analyse du phenomene des delocalisations est pertinent mais decris la situation actuelle. Hors il existe une reflexion sur le cout reel des deocalisations pour les entreprises. Car le consommateur exige prix bas ET qualite. Et cette qualite semble difficile a maintenir (cf l’automobile) et le bas prix de production ne le compense plus forcement a tout coup. Il apparait que si le mouvement de relocalisation est minoritaire, il n’en existe pas moins. De plus l’augmentation des couts de transport a terme, et ce malgre la surcapacite des moyens de transport et de production.

      Autre facteur, je doute que les chinois et les indiens se satisfassent encore longtemps de leur sort, le phenomene bien connus, et analyse par emanuel todd, de ce qui se passe dans un peuple eduque, se passeras inevitablement dans les desormais fameux BRIC.

      Les economiste de Natixis sont tres fort dans l’analyse de ce qu’il voient dans le retroviseur, mais sont de fort mauvais conseilleurs comme l’illustre Patrick Artus, tres fort au jeu de la paille et de la poutre.

      Je suius comme Paul, un optimiste realiste, je reste persuade qu’il faut que le processus aille a son terme, il a juste ete retarde par l’intervention des etats, et le precessus decrit par l’analyse de cette briallante banque n’auras pas le temps de se realiser, car le susteme auras explose avant.

      Quelles seront les manifestations de cette explosion, nul ne le sais vraiment, et nous en sommes encore a discuter et speculer, la visibilte restant cette de la bretagne un jour de crachin.

  21. http://www.progressive-economy.ie/2010/01/interrogating-irish-model.html

    a rare mention of political economy models entering the debate on the future of Irish society. (…) what is striking is the personalist nature of the analysis advanced. (…)

    It must say something about just how badly we social scientists have educated generations of our students that the most fundamental insights of our trade are largely missing in the public debate – namely that power is structured and that individuals and groups are greatly constrained by the structures in which they operate. During the years of the Celtic Tiger, the term ‘Irish model’ began to be used to describe the state-market relationship in the Irish case, though it was used much more outside Ireland than within. It was a relationship that came to be envied among other latecomers to development in regions such as central and eastern Europe, the Middle East and Latin America where significant effort was devoted to learning and emulating the lessons. Yet, while basking in the international attention, Irish policy makers, politicians and the academic community made no attempt to recognise the nature of structured power that constituted this model. David Begg was very much a lone voice in advocating that a different model was needed.

  22. La montée du désendettement des états comme sujet de préoccupation donne l’impression que le public va passer à la caisse pour les errements du système financier ; la double peine en quelque sorte : en entrée le chomage et le tarissement du crédit, en plat de résistance les plans de rigueur (un néologisme à trouver s’il vous-plait pour aider le président Français…) et l’accélération du démantèlement de tous les systèmes collectifs…

    A se demander si l’inflation, tant diabolisée par nos chers banquiers centraux, n’est pas la moins injuste des voies de sortie de crise !

  23. Hypothèse : en violation de tous les traités européens, la Banque Centrale Européenne a acheté en sous-main la dette grecque.

    Lisez cet article :

    La Grèce a placé sa dette souveraine. Tout le monde est soulagé, mais pas nous.

    ▪ Nous pressentons une tragédie grecque plutôt qu’un conte de fées. On expliquait récemment dans le Financial Times que la Grèce « se débat pour placer sa dette ». Puis, un peu plus loin, on apprend que les cinq milliards d’émission ont été sursouscrits, avec quatre fois plus d’acheteurs que nécessaire. Sans avoir l’esprit spécialement tordu, avouez qu’il est étrange que les acheteurs se bousculent pour quelque chose qui se vend mal. Cherchez l’erreur…

    ▪ Les émissions dépassent l’épargne : étrange.

    Il faut rapprocher les émissions de dettes souveraines et les taux d’épargne. L’Europe, par exemple, va émettre cette année 2 200 milliards d’euros. Le PIB de la Zone euro est de 12 000 milliards d’euros. L’émission de dettes représente 18% du PIB. Parallèlement, le taux d’épargne est inférieur. En France il a atteint un taux record de 17%, le plus élevé depuis 1983. Mais en moyenne, il serait plutôt de 10% en Europe. Conclusion : l’épargne ne suffit pas à absorber les émissions obligataires. C’est pourquoi, la Grèce est contrainte d’envoyer des émissaires de Goldman Sachs pour placer sa dette en Chine.

    ▪ Les mystérieuses « sur-souscriptions ».

    Trois hypothèses sont possibles. Je vous livre d’abord la plus présentable. Les investisseurs délaissent les marchés actions et se tournent vers l’obligataire. Cela présage mal du comportement des Bourses en 2010, puisque tout l’argent disponible se tournerait vers l’obligataire.

    Deuxième hypothèse : tout est absorbé par les réserves de change des pays émergents. La Chine se serait donc ruée sur la dette grecque dès que le taux l’aurait satisfaite. Avouez quand même que c’est peu crédible. Elle a déjà fort à faire pour éponger les émissions en dollar.

    Troisième hypothèse : la monétisation de la dette (quantitative easing et rachat en sous main par les banques centrales des émissions) se poursuit à un rythme bien plus grave qu’on veut le dire.

    ▪ Les banques centrales « tricheraient » ?

    Pourquoi la Fed refuse-t-elle un audit ?
    Pourquoi Fitch met-il en garde contre les risques de marché sur la dette à court terme ?
    Nous nous insurgeons contre l’idée fausse que les banques centrales maîtrisent leurs taux directeurs. Ce sont les acheteurs de dette qui vont fixer les taux longs et les taux courts devront suivre. C’est le prix à payer quand on vend sa dette à l’étranger.
    Epargnants, vendez vos obligations souveraines ! Déjà plus de 6% en Grèce. A combien faudra-t-il monter pour que l’Angleterre, l’Espagne, le Portugal et la France casent les leurs ? Que deviendra la vieille dette émise à des taux ridicules ?

    La chronique Agora

  24. Donald Kohn, vice-président de la Fed, vient de mettre en garde les établissements financiers américains contre le risque probable de remontée généralisée des taux d’intérêt.

    Ceux-ci y sont en effet exposés, explique-t-il, car ils financent par des dettes à court terme le financement d’actifs à long terme. Un risque « constitutif du métier de banquier », mais qu’il est particulièrement important de surveiller de près, alors que les banques cherchent à compenser les pertes enregistrées sur leurs portefeuilles de prêts en prenant des risques accrus vis à vis des taux.

    Cela confirme que la montée des taux est un danger significatif pour les banques, qui cherchent à la freiner en diminuant la pression sur les marchés que la dette publique exerce.

  25. Et toujours rien sur le front des assureurs…

    Et pourtant ils font partie du systeme au meme titre que les banquiers…

    1. Chut, on n’en parle pas, sinon qui va acheter en ce moment la dette des états sachant que les taux risquent d’exploser à la hausse vu l’ampleur de la demande de ces états en concurrence : personne, et nada sur les assurances vies où il faut pourtant qu’il rentre du blé pour pouvoir payer les babyboomers qui vont en sortir.
      Donc silence, c’est comme la Fed, la Bce on n’explique pas ces choses là,
      Quand il y a un risque de baisse personne ne veut acheter, et c’est bien un risque de baisse qu’il y a sur ces obligations d’états actuelles si les taux s’emballent à la hausse.

      Silence, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, ne dérangeons pas le schéma de Ponzi…

  26. La BCE souhaite le secret pour certains sauvetages de banques.

    La Banque centrale européenne (BCE) a plaidé pour que la future directive européenne sur la transparence financière autorise les banques centrales à garder le secret sur des plans de sauvetage bancaire lancés en urgence.

    Dans un avis juridique publié sur son site internet vendredi 29 janvier, la BCE estime qu' »il y a lieu de maintenir la confidentialité des informations portant sur les prêts ou les autres facilités de liquidité accordés par une banque centrale, y compris l’aide d’urgence en cas de crise de liquidité, afin de contribuer à la stabilité du système financier dans son ensemble et de préserver la confiance du public en période de crise ».

    Elle ajoute « qu’une évaluation de la nécessité de divulguer l’information au cas par cas est susceptible de mener à une impasse lorsqu’une réaction rapide s’impose ».

    Reuters

    Le scandale ci-dessus élimine les derniers doutes que nous pouvions avoir envers la Banque Centrale Européenne. Le petit jeu de la BCE apparaît aujourd’hui. En clair :

    – La BCE souhaite le secret pour certains sauvetages de banques.

    – La BCE souhaite le secret pour certains sauvetages de pays de la zone euro. Exemple : la BCE a violé tous les traités européens pour sauver la Grèce de la faillite. La BCE a elle-même acheté les obligations émises par la Grèce.

    – La question est la suivante : la BCE a-t-elle acheté directement les obligations émises par la Grèce ? Ou alors la BCE a-t-elle acheté en sous-main les obligations émises par la Grèce ?

    – Pour répondre à cette question, le Parlement Européen doit maintenant procéder à un audit de la BCE.

    – Comme aux Etats-Unis avec la Fed, seul un audit de la BCE pourra révéler les mensonges et les manipulations du bilan de la BCE.

    – La balle est dans le camp des parlementaires européens : quels euro-députés oseront réclamer un audit de la BCE ?

    Un article à lire absolument :

    La chronique Agora

    1. Artisan, commerçants, TPE, ¨PME, il faut un bilan en bonne et du forme : c’est à dire en bénéfice pour avoir un misérable crédit auprès de ces banques toutes en faillites qui ont la prétention de leur demander ce qu’elles même ne font pas. Rien ne me révolte plus que cela.

    2. A l’inverse il faut demander un bilan à votre banque avant de les laisser parler placement pour vos économies.Ne serait-ce que pour voir la tronche du guichetier! Est-il normal que le total des dettes d’une banque comme la BNP soit supérieure au PIB de la France.Face au risque systémique, il faut désosser ces grosses banques européennes.Des TBTF comme JPMorgan ou Citi n’ont pas de dettes supérieures à 15% du PIB US.

  27. En tout cas, si c’est vrai, c’est la preuve ultime que le système financier est mort. Nous voyons maintenant la véritable nature de cette construction européenne. Nous avons abandonné notre souveraineté, la démocratie n’y survivra pas.

    Pour nous une triste issue a venir à moins d’un sursaut général car, afin de diminuer la pression sur les marchés financiers que la dette publique exerce, les gouvernements vont prendre
    ou tenter de prendre des mesures drastiques de réduction des dépenses publiques.
    En France par exemple, les mesures concernant les retraites seront annoncées après les élections régionales.
    Vu le niveau de la dette, il va falloir frapper un grand coup et je crains que le gouvernement prenne des mesures drastiques conduisant à une paupérisation sans précédent des futurs retraités.
    Idem pour les dépenses concernant la sécurité sociale. Tout ceci étant réalisé sans que les plus aisés soient impactés par ces mesures, bouclier fiscal oblige.

    Le salariat va être totalement paupérisé. La lutte des classes dans toute sa brutalité.

    1. Oui, il est mort le système financier. Il faut dire qu’il n’était déjà rien d’autre qu’un système de Ponzi géant.
      Seulement c’est tellement gros, que la plupart des gens à qui vous expliquez cela ne peuvent vous croire.
      Cela dépasse leur entendement à travers ce qu’on leur a toujours appris ou plutôt désappris.
      C’est ce qui fait que ce mort continue à battre monnaie.

  28. Seuls les dirigeants politiques peuvent remettre le pouvoir politique au service de l’intérêt général, et non au service des plus riches. Seuls les dirigeants politiques peuvent reprendre le pouvoir des mains des banquiers notamment.

    Les dirigeants politiques le peuvent-ils ? Réponse : oui, car ils ont l’armée sous leurs ordres.

    Les dirigeants politiques le veulent-ils ? Je ne sais pas.

    En tout cas, si ils voulaient, ils pourraient.

    1. Les dirigeants politiques français étant parmi les plus riche, je doute qu’ils œuvrent contre leurs intérêts et ceux de leurs enfants.

  29. Rappel de l’élection présidentielle de mai 2007 en France : nous avons appris lors de cette élection que François Bayrou devait payer l’Impôt de Solidarité sur la Fortune, mais qu’il y avait échappé en prenant le statut d’exploitant agricole ! François Bayrou exploitant agricole ! J’éclate de rire !

    Nous avons appris lors de cette élection que Nicolas Sarkozy payait lui-aussi l’Impôt de Solidarité sur la Fortune, Ségolène Royal aussi, Jean-Marie Le Pen aussi, Corinne Lepage (une des candidates écologistes) aussi, …

    En mai 2012, Dominique Galouzeau de Villepin rejoindra tous ces candidats pour la prochaine élection présidentielle, si la Justice le blanchit. Dominique Strauss-Kahn sera sans doute candidat. Bref, la routine.

    1. Ambrose Evans-Pritchard n’a jamais été un grand fan de l’euro et de sa zone, comme vous le remarquez à juste titre. En ce qui concerne la Grèce, un rafistolage semble être en vue, mais il ne règle évidemment rien.

      Les tensions au sein de la zone euro vont se poursuivre. L’objectif actuellement poursuivi par les Allemands n’est pas clair. D’ailleurs le sont-ils eux-mêmes ? Ils attendent une reprise de leur exportations et sont de ce point de vue dans une situation relativement plus favorable en Europe. Cela les amène à refuser toute mutualisation européenne des coûts de la crise. Mais peuvent-ils se permettre d’aller au bout de cette logique ?

      Le repli sur une vaste zone comprenant Pologne, Tchéquie, Slovaquie, etc. assorti d’un retour au Deutschmark est une option théorique, mais ce choix représenterait un bouleversement économiquement et politiquement lourd de conséquences.

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