L'actualité de la crise: les débats s'engagent sur les taxes de la finance, par François Leclerc

Billet invité.

LES DEBATS S’ENGAGENT SUR LES TAXES DE LA FINANCE

Barack Obama, soucieux de reprendre l’initiative et de se démarquer de Wall Street auprès des Américains, n’a pas attendu avril prochain et les conclusions de l’étude confiée au FMI à propos de la taxation des banques, afin de déterminer quelle pourrait en être la meilleure formule. Il a pris les devant et, après étude des différentes possibilités qui s’offraient, en à choisi une. Celle d’une taxation au prorata des engagements d’une cinquantaine des principaux établissements financiers opérant aux Etats-Unis (américains et étrangers), assorti d’un montant global à recouvrir (pour l’instant estimé à 90 milliards de dollars) ainsi que d’une période d’a priori dix années pour l’atteindre.

Ce faisant, il a voulu couper court à toute taxe permanente, ainsi qu’à une taxe sur les transactions financières. Se réfugiant sous l’ombrelle de la loi instituant le TARP (le plan de sauvetage public de 700 milliards de dollars), qui avait prévu, mais seulement sur le principe, que les sommes engagées devraient être remboursées. Ecartant au passage toute estimation supérieure qui prendrait en compte non seulement ses coûts directs, mais tous les autres qui ont été engagés par l’administration et la Fed avec ce même objectif.

S’il est prématuré de chercher à estimer l’impact que va avoir dans l’opinion publique ce projet de taxation, qui doit encore être adopté par le Congrès, il peut être sans attendre relevé qu’il est donc à tiroirs et ne manque pas d’habilité. Dans l’immédiat, il a permis à Barack Obama, dès son allocution radiophonique hebdomadaire du week end, de prononcer des mots bien sentis à propos de ceux qui veulent revenir au « business as usual » : « Si les grands établissements financiers peuvent se payer des bonus massifs, ils peuvent rembourser le peuple américain ». Ou bien : « Les mêmes établissements qui récoltent des milliards de dollars de profit et qui annoncent distribuer plus d’argent en bonus et compensation qu’il n’en a jamais été versé dans l’histoire, plaident maintenant la pauvreté, c’est une manière de voir les choses. »

Dans l’immédiat, les banques ont préféré faire le gros dos, mais il a déjà été enregistré une déclaration de Michael Steele, président du Comité National Républicain, qui a attaqué ce projet comme n’étant « rien d’autre qu’un nouvel impôt pour les Américains ». Barack Obama ayant prévenu, dans cette même allocution, que « … les banques et les politiciens qui cherchent à gagner leurs faveurs sont déjà en train de tenter d’empêcher cette taxe d’entrer en vigueur », « Nous n’allons pas laisser Wall Street prendre l’argent et partir avec », a-t-il conclu.

Les campagnes de lobbying qui vont se déchaîner dès lundi vont relancer une polarisation politique à l’avantage de Barack Obama, d’autant que son implication, avec à ses côtés les anciens présidents Clinton et Bush Jr., sur le dossier de l’aide à Haïti va éviter de le déporter dans le camp des libéraux (des progressistes). Reste à savoir ce que le Congrès décidera en fin de compte, soit pour amoindrir, soit au contraire pour renforcer les dispositions et modalités de taxation proposées. Cela pourrait être une excellente occasion pour les membres du Congrès de répondre à l’attente présumée de leurs électeurs. Avant d’adopter, après que le Sénat ait à son tour légiféré, une loi sur la régulation financière beaucoup plus conciliante vis à vis du secteur financier.

Le calendrier des rencontres internationales des six prochains mois prévoyait notamment que le FMI rende en avril prochain son rapport sur une éventuelle taxe et le FSB (Comité de stabilisation financière) en juin le sien, qui portera sur les futures normes comptables et les mesures anti-systémiques à adopter envers les établissements TBTF (too big to fail). Pris de court, Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI, n’a pas pu faire moins que de déclarer à propos de ce projet qui marche sur ses plates-bandes : « C’est une grande contribution au travail que nous effectuons », se demandant ce qu’il lui restait désormais à faire.

Un fait accompli a été crée par les Américains vis à vis de leurs partenaires occidentaux, pris à contre-pied. Il est dans la logique de ce qui se prépare en général dans le domaine de la régulation financière, les Américains ayant une voix décisive au chapitre et ne se privant pas d’en profiter, orientant les dispositions qui seront retenues au mieux des intérêts de leur industrie financière, au grand dam des représentants européens de celle-ci, surtout continentaux. Car les Britanniques ont vite considéré qu’il était de leur intérêt de faire traîner les choses en longueur à Bruxelles, au bénéfice des Américains qui sont leurs meilleurs alliés, le renouvellement en cours de la Commission n’étant pas fait pour accélérer les choses.

Les principales réactions européennes ont donc été à l’image de cette délicate situation et sont parties un peu dans tous les sens. Angela Merkel a fait savoir sa préférence pour une taxe internationale sur les transactions financières. Christine Lagarde a pour sa part d’autant plus apprécié ce « très solide et bon pas en avant » des Américains qu’il ne concerne pas selon elle la France, le gouvernement ayant déjà été remboursé de son aide aux banques, avec intérêts. Gordon Brown a fait valoir que l’Etat britannique était entré au capital des banques qu’il avait aidées et qu’il entendait bien revendre ultérieurement ses parts avec un bénéfice. Bref, chacun a trouvé une excellente raison pour justifier de ne pas avoir à suivre l’exemple donné par les Américains. Pouvant, dans ces conditions, réaffirmer au besoin son soutien à la formule d’une taxation internationale des transactions financières, dont les Américains viennent de décider de l’enterrement de facto.

A relever, toutefois, que George Osborne, porte parole sur les questions financières des conservateurs Britanniques, a fait savoir qu’en cas de victoire son parti appuierait une formule d’assurance du système bancaire, pour faire face à d’éventuelles nouvelles catastrophes. Car il reste un problème à régler aux Etats-Unis, à propos des différents prélèvements auxquels les banques pourraient être soumis. Le projet de loi sur la régulation financière prévoyant un tel système d’assurance et les modalités générales de son financement. Cette loi pourrait donc se traduire, si le Sénat allait dans aussi ce sens, par l’instauration d’un tel dispositif, impliquant le payement d’une prime d’assurance par les banques. Du côté allemand, Axel Wieandt, le patron de la banque nationalisée Hypo Real Estate (HRE), vient d’ailleurs de plaider pour la création d’un fonds de stabilisation des établissements en difficultés, financé par les banques elles-mêmes. Une idée destinée à faire pièce au projet du même ordre lancé par Josef Ackermann, président de la Deutsche Bank, qui entendait que l’Etat finance l’opération…

On voit donc que, même en mettant à part les différentes types de taxes sur les bonus qui ont été décidées en Europe, d’autres questions bien plus importantes restent pendantes, à propos desquelles une grande variété de projets coexistent actuellement. Les débats portant d’une part sur l’assiette d’éventuelles taxations (sur les engagements ou les profits des établissements financiers ou bien sur les transactions financières), et d’autre part sur leur objectif (rembourser l’Etat de ses dépenses passées grâce à une taxe ou constituer un fonds d’assurance pour l’avenir financé par des cotisations des banques). Sans compter leur montant.

Les gouvernements européens vont-ils pouvoir faire l’économie de ces débats ? Est-il pensable qu’ils puissent s’en tenir aux mesures très limitées déjà adoptées à propos des bonus, qui sont d’ailleurs largement détournées de leur objet par les banques qui évitent d’en faire supporter le coût aux bénéficiaires des bonus, pour les prendre à leur compte ? D’inévitables rebondissements sont à attendre.

S’il est regrettable de constater que la régulation de l’activité financière est en priorité envisagée sous l’angle de sa seule taxation, entérinant la poursuite de ses errements et abandonnant le terrain de mesures prises en amont, au coeur de son fonctionnement, les débats qui devraient monter en puissance à ce sujet pourront néanmoins être l’occasion pour l’opinion publique de se manifester. Contribuant à la faire sortir de ce que certains considèrent être de l’atonie et que d’autres analysent comme le résultat d’une intériorisation de la crise, dans l’attente d’extériorisations.

Un cap semble en passe d’être dépassé, qui donne accès à la dimension plus proprement politique de la crise.

43 réponses sur “L'actualité de la crise: les débats s'engagent sur les taxes de la finance, par François Leclerc”

  1. 90 milliards de dollars répartis entre 50 banques sur 10 ans ne font « que » 180 millions par banque et par an, très largement insuffisant pour rembourser les coûts directs et indirects de la crise, et probablement aussi pour leurrer le contribuable.

    1. Au contraire, ces écrans de fumée ne manqueront pas de ravir la plèbe.
      D’autant plus que les banquiers vont raller un maximum avant de céder donnant l’illusion d’avoir réalisé un maximum de concession.

      Tant que l’on en aura pas pendu deux ou trois sur la place publique il ne faut rien attendre d’eux 🙂 Marchons, marchons …

  2. Je recommande vivement l’article de Maurice Allais que Contreinfo vient de publier. Maurice Allais aujourd’hui âgé de 100ans est le seul prix Nobel français et son oeuvre immense.

    1. Au dela du fait qu’une distinction attribuée par une banque de Suède n’apporte aucun crédit (au sens premier du mot), ni d’avoir le même âge que Lévi-Strauss, ni le fait d’avoir fricoté avec Friedmann et Hayek au Mont-Pélerin, ni même d’avoir été décerné grand-croix de la Légion d’honneur par Sarkozy il y a quinze jours… et j’en passe…

      Au dela de tout cela, je serai curieux de savoir ce que répondrait Monsieur Casanova quand ce coquin de « socialiste-libéral » de Maurice Allais nous dit que :

      « attribuer la crise de 1929 à des causes protectionnistes constitue un contresens historique. Sa véritable origine se trouvait déjà dans le développement inconsidéré du crédit durant les années qui l’ont précédée. »

    2. Je plusse

      Un bon sens de centenaire.
      Seulement voilà il a été « ringardisé » pour ne pas dire mieux, car LePen l’a pris comme modèle…
      C’est aussi un physicien hétérodoxe.
      Ce’ qui ne devrait pas le marginaliser non plus..

  3. En France, la taxe « Christine Lagarde » sur les bonus des traders rapportera 360 millions d’euros.

    Aux Etats-Unis, la taxe « Obama » sur les banques rapportera 117 milliards de dollars.

    Finalement, c’est en France que les banquiers ont le pouvoir.

    Lisez cet article :

    L’Europe ne reproduira pas le projet de taxe bancaire d’Obama.

    1. Bonjour,
      en ce qui concerne la France le terme de « taxe » est un peu abusif car majoritairement il s’agit d’une contribution à un fonds de garantie des banques pour elles-même. Le reliquat (s’il y en a un ?) étant versé au budget de l’Etat, c’est à dire à la charge de la dette vis à vis des banques…

    2. D’abord, Obama fait un vœu pieu. C’est des parlottes. On verra ce qu’il en sortira. Wall-Street et son oligarchie est très puissante. S’il veut s’y attaquer, il finira comme Kennedy. Garanti.

      117 milliards, c’est sur 10-15 ans. Ca ramène donc à 11 milliards. Et quand on sait les sommes colossales données par la FED aux banques, on ne peut comparer cela avec la France.

      Certes, l’État francais aurait du entrer au capital des banques. Mais là encore, l’oligarchie-financière.fr est amie du pouvoir. Ca aurait été un « coup de pute » de Sarkoza à l’égard de ses amis qui lui ont rappelé qu’il se serait pas au pouvoir éternellement et qu’il devait songer à garder des « amis » pour ses prochaines vacances.

      Bref, on est pas sorti du bois, mais eux si.
      Et il y a des articles qui contredisent certains cassandres (quoique celui-la m’a fait bien rire. La technologie 3D ou les applications XXX ou de loterie en ligne sur les portables ne sauveront pas le monde!!!)

      http://www.slate.fr/story/10053/dette-des-etats-inutile-de-sen-faire

  4. Bonjour,

    quelles seraient les réactions en France si Mr Sarkozy prononçait ce que a dis Obama aux Américains chez eux directement sur leurs poste de TéVé : « … les banques et les politiciens qui cherchent à gagner leurs faveurs sont déjà en train de tenter d’empêcher cette taxe d’entrer en vigueur », « Nous n’allons pas laisser Wall Street prendre l’argent et partir avec »,

    je comprends mal la démocratie Américaine là !

    j’ose imaginer que ici ce serait le signal de la rebellion ! uhm uhm je pouffe là !

    Cordialement

  5. Mettre en place une « assurance d’état » contre les méfaits de futures bulles financières, c’est institutionnaliser les mauvaises pratiques et même les encourager, voire plus que ça encore.

    Chaque financier aura en tête désormais : « Si ça casse, c’est pas grave ! Je suis assuré. »
    On ne se souvient déjà plus de l’assureur AIG.

    1. Vous avez parfaitement raison.

      C’est à rapprocher de ce qu’a déclaré vendredi dernier Dominique Strauss Kahn: « …il nous faut absolument trouver un processus pour abaisser le risque d’une telle crise, mais aussi pour gérer cela de manière ordonnée, qui soit utile à ce moment-là, sans revenir à la manière traditionnelle de faire appel aux contribuables ».

    2. Oui, mais ce n’est que déplacer le problème puisque la prime d’assurance sera à la hauteur du montant du risque et on le connait ce montant … Qui va donc payer cette prime pour un risque si dantesque ?

    3. Tout futur fonds d’assurance des établissements financiers risque de devoir être renfloué à son tour, en cas de nouvelle crise financière. On déplace donc le problème.

      C’est exactement la même chose avec les futures chambres de compensation des produits OTC, elles ne tiendront pas le choc en cas de gros pépin. Les esprits éclairés le soulignent et proposent qu’elles puissent avoir accès aux facilités de caisse des banques centrales !

  6. En France, combien de bonus vont toucher les traders français ?

    Réponse : en mars 2010, les traders français vont toucher 1 milliard d’euros de primes. En tout, cela fait 285 700 euros par trader, soit 17 fois le smic annuel.

    Ces chiffres sont tout simplement scandaleux.

    En mars 2010, un trader français va toucher en moyenne une prime égale à 17 fois le smic annuel.

    Lisez cet article :

    « les traders employés à Paris par des banques françaises, ainsi que par les filiales françaises de banques étrangères, s’apprêtent à toucher, en mars 2010, entre 900 millions et 1 milliard d’euros de primes. C’est l’équivalent de ce que touchent 62 000 personnes payées au smic pendant un an.

    Profitant du rebond des marchés financiers en 2009, ces opérateurs ont, en effet, rapporté beaucoup d’argent à leur employeur.

    Si l’on tient compte des 3 500 « opérateurs de marchés » recensés par la Fédération bancaire française (FBF) en France, ce milliard d’euros représente un bonus annuel moyen d’environ 285 700 euros par trader, soit 17 fois le smic annuel.

    Une moyenne cachant d’importantes disparités.

    Selon Thierry Carlier-Lacour du cabinet de chasseurs de tête Humblot-Grant Alexander, les bonus moyens des « 150 à 200 traders stars de Paris » en 2010 devraient même plutôt se situer entre 550 000 et 650 000 euros. Le million d’euros devrait être atteint et dépassé pour quelques-uns.

    Le Monde.

    1. Même remarque : je parlerai de cela lundi sur BFM et beaucoup plus systématiquement dans un billet en préparation : les bonus des traders sont des commissions pourquoi ne s’intéresse-t-on jamais à « des commissions sur quoi » ?

    2. Paul Jorionn, Postface au Manuel du spéculateur à la Bourse de Pierre-Joseph Proudhon (1857)

      Une banque réalise une opération spéculative, disons à la hausse du prix du pétrole, comme ce fut le cas durant l’été 2008, quand le prix du baril de brut atteint 147 $, un doublement de sa valeur en un an. Elle gagne un milliard. Le trader qui l’a menée a droit à 10 % du total, soit 100 millions. Si vous lisiez les journaux à l’époque, vous savez qu’il ne s’agit pas d’une illustration purement imaginaire : le trader en question s’appelait Andrew Hall et était employé par la banque américaine Citigroup ! Moralisons la finance dit-on l’année suivante : plafonnons le bonus des traders.

      Andrew Hall n’aura plus droit qu’a un million de dollars. Examinons maintenant l’avant et l’après. Avant : 100 millions pour le trader, 900 millions pour la banque, coût pour la communauté en prix du carburant, 1 milliard. Après : 1 million pour le trader, 999 millions pour la banque, coût pour la communauté, 1 milliard. Question : a-t-on vraiment moralisé la finance ? Vous m’avez compris : la réduction du bonus des traders laisse la spéculation intacte et la finance n’en est pas pour autant moralisée. La morale – ou plutôt l’absence de morale – ne réside pas dans le taux de la commission : elle est dans l’opération qui plume la communauté. Seulement, de cela, on ne parle pas. Pourquoi ? Parce que la seule communauté que connaissent les banques centrales est celle des investisseurs. Les autres, c’est l’ennemi : les autres réclament en effet des augmentations de salaires qui pénalisent les seuls qu’il s’agit de défendre : les investisseurs, ceux qui détiennent la capital : les « capitalistes ». Quand « les autres » crient trop fort, les banques centrales augmentent d’un cran le taux d’intérêt. Les usines ferment, et au bout d’un moment, « les autres » ont compris et eux aussi la ferment.

    3. @P_Jorion

      « …..pourquoi ne s’intéresse-t-on jamais à « des commissions sur quoi ?  »
      excellente remarque +++
      à ceci près que le « jamais » concerne avant tout le législateur , et ses conseillers…..bref, le « politique ».
      le fait de faire de colossaux profits et de rémunérer ,à proportion, les techniciens qui les réalisent n’a pas trop l’air de l’étonner ?
      (d)étonnant ,non ?
      mais , bon , j’attends votre article……enfin , on commence à parler des véritables problémes !!!

  7. Merci M. Leclerc pour cette actualité
    où apparaît que tout le monde traîne les pieds sans réelle perspective d’aboutissement à empêcher le fonctionnement tel qu’il existe des institutions financières internationales puisque ce gros secret de Polichinelle est depuis longtemps livré en place publique. Les politiques n’en sont pas indépendants; et ici on peut dire TOUS les politiques qui doivent leur rendre compte en premier lieu, car leur sont organiquement ( voire génétiquement voir le frère de Tsar Causa Olivier Pierre nommé chef de je ne sais quel direction financière de Carlyle, pour l’anecdote) bien avant que d’en référer à leurs électeurs qui ne sont qu’un accessoire dans cette Démocratie de pacotille.
    Taxe= impôt ou bien apport à un fond d’assurance?
    L’impôt sera répercuté sur le reste des contribuables comme frais de fonctionnement bancaire et un fond d’assurance va se comporter comme spéculateur des éventuelles sommes qui lui seraient allouées.

    Comme vous le signalez les chiffres annoncés sont dérisoires eu égard aux dimensions de la bulle passée, non encore totalement dégonflée de 2007-2008, et de la prochaine; ayant repéré que leur niveau grimpe exponentiellement.

    En outre, une telle « régulation » autoriserait la spéculationde plus belle.

    Nous voyons bien se dessiner selon le type des économies nationales
    les choix pour le type de solution esquissée, les Allemands ayant le poids le moins de la finance dans leur PIB.

    Les Brits jouent bien et se feront porter par le sillage de la force politique internationale des USA.
    La France, abâtardie, sans véritable avis, ie épousant celui du plus fort.
    Donc encore une fois, traité de Lisbonne ou pas, pas d’Europe politique, juste celle de l’asservissement.

    Quant au débat public que vous espérez, il est devenu impossible, ne l’avez-vous pas déjà remarqué M. Leclerc?
    Il n’y a plus d’opposition ni de quatrième pouvoir de la presse. Les universitaires sont dans l’indigence intellectuelle, c’est même leur mode de recrutement.
    Le souhait de M. Jorion de se préparer à insuffler de bonnes idées à Obama fait un peu sourire certains sur ce blog car il est loin d’être naïf.
    Son questionnement à la racine de la rémunération du travail comme partage du surplus et non plus comme frais de production devrait être poursuivi dans une voie théorique subversive, car rien ne se fera sans une volonté politique émanant non de ceux que le système formate, sélectionne et conforte dans leur privilèges mais de ceux qui y échappent.

    Quand les équations qui modélisent un système ne proposent que des variables qui sont elle-même dérivées de fonctions que l’on peut déployer à l’infini, il faut un moment arrêter son choix pour en fixer quelques-unes et s’attacher à résoudre les questions posées, dans le hic et nunc, en essayant de n’oublier jamais que les solutions proposées sont indexées à cet espace-temps.

    Il faudra avertir M. Jorion que sa proposition d’interdire les paris – sur la fluctuation des prix- est une règle coranique précisée à plusieurs reprises dans le texte.
    En plus de l’interdiction du prêt de l’argent contre un intérêt, l’islam interdit le pari. Cela risque de nuire à sa réputation d’être étiquetté comme islamiste radical;lol; une des multiples raisons de la non apparition du capitalisme dans ces contrées enfermées par la burqua

  8. P. Jorion va dire demain qu’

    « Ils confirment ce que nous craignons : qu’ils n’ont toujours rien compris à la crise. »

    En effet, et j’ajoute que :

    Dans une économie où les prix sont libres, l’argent (le capital) doit être rare (cf Keynes, « la rareté du capital »), pour limiter l’inflation (sinon cf $ suivant). En ce cas, nous ne rembourserons jamais les dettes puisque par définition, nous n’avons pas de capital !

    Pendant les « 30 glorieuses », l’inflation était élevée, et l’on assistait donc à des dévaluations, puisque la monnaie perdait sa valeur par rapport à d’autres monnaies plus fortes. Euthanasie du rentier… !

    Sans connaitre la solution concrète à la crise, nous savons néanmoins que dans ce système, sans inflation personne n’aura les moyens de rembourser les dettes (l’inflation faible signe un taux de chômage élevé, cf courbe de philips), ainsi l’économie s’écroulera faute de demande (c’est ce que les américains appellent le deleveraging). Tant que l’indicateur du taux d’inflation ne montera pas, nous savons que nous ne sommes pas en train de sortir de la crise.

    Sans inflation, pas de reprise, en ce moment surtout. En revanche on assiste plutôt à des phénomènes de déflation, ce qui est le signe certain que la crise s’aggrave.

    On peut toujours attendre que le navire coule… et s’en laver les mains.

    1) Peut-on faire une action politique avec des gens qui ne sont plus habitués à lancer des pavés mais préfèrent pianoter sur leurs ordinateurs ? L’habitus de l’action politique n’a-t-il pas changé ? Etant donné ceci, tout pronostic est impossible.

    1. @Lizt
      La formule est jolie , mais avant de s’interroger si l’on peut agir sur les choses avec un ordinatuer, il faudrait se demander ce que l’habitude de jeter des pavés a introduit dans notre culture politique. Que je sache l’autonomisation de la finance est une réalisation incontestable de la génération 68 !
      amicalement
      PS ! je vous dois une réponse, mais par mail privié pour ne poas polluer . si vous ne voulez pas donner votre mail écrivez moi à claude.roche@isen.fr

    2. « En ce cas, nous ne rembourserons jamais les dettes puisque par définition, nous n’avons pas de capital ! » : ce lien de cause à effet est expéditif mais il tape juste puisqu’il pose la question de savoir par quels revenus les dettes peuvent être remboursées. Comme il s’agit de celles contractées par l’Etat en notre nom, il les rembourse à partir des impôts. Mais ceux-ci vont en s’amenuisant pour plusieurs raisons: 1) les salaires du plus grand nombre vont se comprimant depuis des lustres; 2) le surplu capté par les sociétés du CAC40, (qui mettent leurs fournisseurs sous pression) va en augmentant mais échappe à l’impôt grâce à toutes sortes de combines; 3) le chômage va augmenter à cause de la crise qui est loin d’être terminée; 4) les « délocalisations » vont néanmoins continuer. Moralité: il faudra tôt ou tard tailler dans le vif des budgets sociaux. Et je vous fiche mon billet que c’est un gouvernement « de gauche » qui s’en chargera.

      Note: en cherchant « Keynes, « la rareté du capital » », je suis tombé sur cet article intéressant: http://www.esprit-enoch.com/article-richesse-et-rarete-38622508.html

    3. « …Moralité: il faudra tôt ou tard tailler dans le vif des budgets sociaux. Et je vous fiche mon billet que c’est un gouvernement « de gauche » qui s’en chargera. »

      « Tailler dans le vif des budgets sociaux » est-ce vraiment concevable ? Si l’on ampute le budget social on contribue encore à diminuer la demande ce qui nous fait perdre d’un coté les économies réalisées de l’autre, les recettes fiscales diminuant. Or le problème de la dette sera toujours là, allant s’amplifiant à mesure que le temps passe. Autant dire l’impasse.

      « Tailler dans le vif » est une politique à la fois inefficace et politiquement suicidaire tant les tensions sociales seraient avivées. Pour le coup les « pavés » pourraient voler à nouveau ! Les Etats s’ils ne veulent pas disparaître, et ils ne le voudront pas car il est, in fine — aussi — de l’intérêt de la finance qu’il existe des structures étatiques sans lesquelles elle ne ne sont rien. Quand les choses se corseront, des dissensions apparaîtront fort probablement au sein même du petit monde de la finance. Au total, plus la crise s’approfondira, plus les chances de voir le rapport de force s’inverser grandira. Comme le souligne très bien François, nous sommes maintenant entrés dans une phase plus politique de la crise. L’intervention de Corinne Lepage en est un des signes.
      Aux politiques d’être assez lucides pour le comprendre et en tirer d’ores et déjà toutes les conséquences pour commencer à faire maintenant ce qu’ils seront contraints de faire plus tard.

  9. Pratiquement tout le monde (socialistes,libéraux,écolo…) trouve scandaleux ce qui se passe avec ces dérives néolibérales ( comportement des banques,mondialisation,traders…).Mais tout le monde semble impuissant…en plus les politiques laissent faire…

    1. @ Pineda
      Vous avez la formule juste : pratiquement tout le monde est d’accord, comme pratiquement tout le monde était d’accord sur les mesures de relance prise par les gouvernements à la suite d’OBAMA ( sauf certains républicains, mais il s’agit au sens propre d’une réaction ! ). Et pourtant on ne (semble pouvoir) rien faire :
      C’est surprenant et c’est la première fois que cela nous arrive ! Cela veut dire que le problème de la crise n’est pas la question des conflits d’intérêts (ou groupe d’intérêts particuliers ) mais la question des moyens de l’action politique en général. Et il faut dire que c’est une question redoutable à laquelle nous ne sommes pas préparés

      Je m’explique : dans notre culture politique les choix politiques procèdent d’intérêts et de conflits d’intérêts sociaux ( cf ce que dit Rosanvallon à propos de la démocratie). C’est d’ailleurs dans ce sens que vont beaucoup d’auteurs de post ici : ils cherchent la nouvelle alliance sociale qui permettrait de dépasser la crise ..
      Mais si , comme vous le dites , tout le monde est d’accord, cela veut dire que la crise se situe sur un autre champ , qu’elle dépasse les frontières connues des conflits d’intérêts sociaux et qu’elle interpèle d’autres champs de l’action politique : plus profonds . Le statut de la loi, le pouvoir de la loi, les droits et les devoirs des citoyens. Bref les questions qu’on se posait dans la période des lumières et qu’on a oubliées depuis
      Tant qu’on n’abordera pas ces questions de front – tant qu’on continuera à raisonner en termes classiques on n’avancera pas
      amicalement

  10. @ Paul

    « les bonus des traders sont des commissions pourquoi ne s’intéresse-t-on jamais à « des commissions sur quoi » ? »

    Je suis complètement d’accord. Si les banques sont capables de verser 10% à leurs traders, c’est qu’elles encaissent 90%. Le chiffon rouge de la taxation des bonus ne cachera pas longtemps le toréador.

  11. Les banquiers sont-ils utiles ? Pourquoi le gouvernement américain ne prête-t-il pas directement aux emprunteurs ? Puisqu’au final c’est à sa garantie qu’on a recours ?

    1. « Les banquiers sont-ils utiles? »
      Oui, sous certains aspects de leur activité lorsqu’ils jouent le rôle de catalyseurs dans le développement de l’économie.
      En revanche, ce qui serait à définir plus précisément et y apporter une régulation, c’est la part de richesse soustraite à la production totale de biens par l’industrie que l’activité des banques pourra soustraire sans créer de déséquilibres.
      Au passage, il faudrait aussi affecter un autre terme pour désigner l’activité financière qui est souvent désignée par « Industrie Financière », même Paul Jorion utilise ce terme, or, que dit le dictionnaire?
      « ‘INDUSTRIE: ensemble des professions qui produisent des biens matériels par la mise en oeuvre des matières premières' »
      La finance ne produit rien de palpable à partir d’un minerai ou d’une quelconque matière première !

  12. Et si on reparlait du politique ? Quel programme ont les gouvernants ? Il y a quelques années, on essayait de dynamiser l’économie jordanienne en offrant comme petit boulot génial aux jeunes étudiants la vente d’aspirateurs (trop chers et de mauvaises qualités) à des gogos touchés par téléphone… Et c’était aux plus belles heures du processus de paix, avant la deuxième intifada. Avec de telles perspectives, le capitalisme aura décidément du mal à convaincre. On ne peut imposer à une société dont la culture est basée sur la solidarité le simplissime slogan de ‘l »homme comme loup pour l’homme’. Quoique… en Irak et en Afghanistan l’idée fait son chemin.

  13. L’Etat doit taxer les banques, les spéculateurs et récupérer ainsi la totalité de ce que les contribuables auraient eu à débourser à leur place, l’aide publique accordée aux banques ayant été gaspillée par elles en primes et bonus à leurs directions et aux traders . Le fait de taxer les banques n’empêche pas le contribuable de prendre ses dispositions pour qu’elles ne poursuivent pas leurs méfaits .
    Apparemment, l’initiative collective de retirer tout son argent d’une de ces fameuses banques-escrocs « trop grosses pour faire faillite » qui mêlent les activités honnêtes et utiles des banques de détail aux activités toxiques d’un repaire de traders malfaisants, simples joueurs professionnels auxquels on fait des ponts d’or pour nuire à la collectivité, aurait une grande influence sur le système, surtout si les gens modestes, les plus nombreux, ouvrent à la place un compte dans une petite banque honnête et arrangeante axée sur l’activité de banque de détail . On peut établir des tableaux comparatifs sur l’écoute du client, le montant des frais, des agios etc …Je redonne ce lien
    Voir l’article de GlobalResearch.ca intitulé
    « Moving Your Money Can Have a Real Effect on Big Banks
    by Washington’s Blog »

    http://globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=17007

  14. Exceptionnellement, je n’ai pas pris le temps de lire autre chose que le titre…
    Mais… une réflexion m’est venue d’un coup comme une envie de pisser.

    Vous devez être au courant des démêlés toujours actuels des emprunts russes, non…???

    Cela vous inspire globalement quoi, après toutes ces années. ?

    1. Hhmm.. les taxes de 0,15 % sur les bénéfices des banques qui peuvent gagner beaucoup plus sur les 10 ans à venir…
      Ca m’en touche à peine une sans bouger l’autre.

  15. Est-il vrai que les banques françaises ont « remboursé avec les intérêts »?

    C’est moi ou personne ne parle dans la presse de ces 35 milliards d’actifs toxiques encore présents à la société générale?

  16. FMI, FMI:

    Le FMI est une simple extension du Treasury, par ses règles de fonctionnement
    qui assure la prépondérance US, par la proximité géographique et par l’influence
    idéologique. Ce fait est prouvé par les 2 livres de Stiglitz consacrés à son
    expérience au FMI. Le plus intéressant n’est pas qu’il le prouve -les livres
    ne sont pas attachés à ce fait et il ne le critique pas en tant que tel-
    mais qu’il en parle comme une chose établie et allant de soi.

    L ‘action du FMI dans les pays faibles est toute dirigée dans le sens de la protection
    des capitaux spéculatifs au prix d’une destruction sociale du pays faible.
    On peut dater les débuts par l’éviction de Nimeyri au Soudan en 1983, suite
    aux injonction de vérité des prix formulées par le FMI. Le déroulement a été
    émeutes, déstabilisation et terreau pour l’extrémisme.
    L’ action du FMI dans les pays sub-saharien a été particulièrement
    meurtrier pour des sociétés fragiles
    Nous parlons ici d’une action de longue haleine qui n’a pas changée
    et qui a encore cours, malgré les critiques internes.
    Naomi Klein et et Ziegler l’ont prouvé au-delà du doute raisonnable.
    Les descriptions de Ziegler sont particulièrement poignantes, à en pleurer…

    Simon Johnson dit – « Le coup d’état feutré »- qu’au début de la crise financière
    le FMI avait une suite de solutions éprouvées, appliquées à Wall-Street
    naturellement. Mais le FMI n’a pas été consulté. On comprend pourquoi.
    C’est bon pour le Mexique, l’Indonésie, les petits pays sub-sahariens
    et même pour la Russie affaiblie par les mafias et la corruption,
    mais pas pour Wall-Street. Ce double language a un nom : impérialisme
    et le FMI, par ce qu’il fait, et encore plus par les conseils qu’il ne donne
    pas, est un véhicule de cet impérialisme consacré à la protection
    des investisseurs spéculatifs et à la protection pratique des mafias
    bancaires, comme en Russie.
    Naomi Klein le montre sans contestation.

    Que le FMI soit consulté pour la régulation bancaire, c’est laisser
    volontairement les clés sur la porte après l’avoir fermée – les
    métaphores sont nombreuses- . C’est simplemet grotesque.
    FMI et taxation des banques sont incompatibles comme
    l’eau et la flamme.

    Le FMI s’est payé une agence de com pour redorer son image.
    Les décideurs, et sans doute la tête du FMI, doivent croire
    que l’agence de com a été efficace. Peut-être parient-ils
    sur la courte mémoire des observateurs ?

    Il serait erroné de croire que le FMI est seul.
    Il y a encore la BM, l’ OMC, et toute l’idéologie « économistique » libérale
    des universités US qui délivrent des promotions formattées
    au millimètre, année après année. Ces mercenaires vont se loger
    aussi bien au FMI qu’à la direction du hedge-funds qui paye le mieux.

    1. La dette publique haitienne: un cas typique de dette odieuse
      Selon les dernières estimations, plus de 80% de la dette extérieure d’Haïti est détenue par les Institutions financières Internationales (IFI) qui regroupent le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque mondiale (BM). Le gouvernement applique les « plans d’ajustement structurel » remaquillés en « Documents Stratégiques pour la Réduction de la Pauvreté » (DSRP). En échange de la reprise des prêts, on concède à Haïti quelques annulations ou allégements de dette insignifiants mais qui donnent une image bienveillante des créanciers. L’initiative Pays Pauvres Très Endettés (PTTE) en Haïti, à laquelle on vient tout récemment d’admettre le pays alors que tous maintenant reconnaissent sa pauvreté structurelle, est un cas typique de blanchiment de dette odieuse. C’est-à-dire qu’on remplace les prêts anciens relatifs directement à la dette de la dictature, par de nouveaux prêts soi-disant « clean »
      http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=17052

  17. @Nyssen 17/01 à 18h11 « La finance ne produit rien de palpable à partir d’un minerai ou d’une quelconque matière première ! »

    A une époque, on parlait d’intermédiation bancaire. Mais ça consonnait sans doute trop administratif
    Et pour complêter, il faut dire qu’à la même époque également les secteurs assurances et banques étaient tout à fait disjoints et clairement identifiables dans leurs activités respectives et donc dans les colonnes de feu la comptabilité nationale. Histoire de pas tout mélanger et faire n’importe quoi…

    Quelle époque in-croy-able c’était, qd même… ^^

  18. Jacques Attali, sur le site slate.fr :

     » La récession en France est apparemment modérée, même si elle s’est traduite par presque un million de chômeurs de plus, ce n’est pas rien.
    La vraie question est de savoir qui a payé pour que cette récession ne semble pas trop sévère. La récession a été faible mais le coût pour en limiter les effets est considérable: une augmentation massive du déficit budgétaire et de la dette publique. Et les banquiers osent dire qu’ils n’ont rien coûté à la collectivité parce qu’ils ont remboursé les prêts accordés par l’Etat. En réalité, ils ont coûté à la France 500 000 chômeurs et un endettement considérable pour les futurs contribuables.
    Deuxièmement, sur le plan mondial l’année 2009 est épouvantable. La perte de valeur des actifs est, selon les derniers calculs de la Deutsche Bank, de l’ordre de 30 000 milliards de dollars. L’argent que les gouvernements mondiaux ont mis sur la table, la France étant un de ceux qui en a mis le moins, est équivalent à cinquante plans Marshall.  »

    Slate.fr

  19. Entendu dans l’heure hebdo consacrée à l’économie sur France Culture samedi matin :
    les bonus cachent tout le reste, c’est un détail, à peine le haut de l’iceberg, c’est une petite boîte de Pandore (des paons d’or sans doute), bref c’est people & ça calme l’opinion.
    Il y a 10 sujets non abordés, de vrais chantiers à mener (je n’ai pas eu le temps de noter), contrôler pour de bon, réguler.
    Et aussi au sujet de la séparation des banques de détail/investissement :
    les banques de détail sont piégées dans des grands groupes, elles ne jouent pas le jeu -c’est caricatural-
    (les banques d’investissement sont indispensables ….)
    le projet de BO de taxer 50 banques : hypocrisie Attention à ne pas se faire piéger.
    (il faudrait écouter l’intervention car mes notes sont un peu partielles, il y avait quelques autres info pertinentes)
    http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/economie/fiche.php?diffusion_id=80573

  20. pineda dit :
    17 janvier 2010 à 15:44
    Les banquiers sont-ils utiles ? Pourquoi le gouvernement américain ne prête-t-il pas directement aux emprunteurs ? Puisqu’au final c’est à sa garantie qu’on a recours ?

    Nyssen dit :
    17 janvier 2010 à 18:11
    « Les banquiers sont-ils utiles? »
    Oui, sous certains aspects de leur activité lorsqu’ils jouent le rôle de catalyseurs dans le développement de l’économie.
    En revanche, ce qui serait à définir plus précisément et y apporter une régulation, c’est la part de richesse soustraite à la production totale de biens par l’industrie que l’activité des banques pourra soustraire sans créer de déséquilibres.
    Au passage, il faudrait aussi affecter un autre terme pour désigner l’activité financière qui est souvent désignée par « Industrie Financière », même Paul Jorion utilise ce terme, or, que dit le dictionnaire?
    « ‘INDUSTRIE: ensemble des professions qui produisent des biens matériels par la mise en oeuvre des matières premières’ »
    La finance ne produit rien de palpable à partir d’un minerai ou d’une quelconque matière première !

    C’est Clifford Hugh DOUGLAS (1879-1952) qui a étudié la question sous-jacente qui se trouve dans vos deux messages, pour ceux qui lisent l’anglais, il y a:

    http://douglassocialcredit.com

    Il y a là un sytème financier de base sain et efficace, tout prêt à fonctionner, encore plus performant avec les moyens techniques d’aujourd’hui. Seulement, l’orgeuil de nombre d’entre nous « souffrirait » beaucoup de constater qu’on peut mettre en œuvre quelque chose de sérieux, qui fonctionne selon les attentes de la société, mais auquel on avait pas pensé, sinon écarté avec mépris. Car DOUGLAS, grand praticien de l’économie industrielle sur le terrain, travaillait pour la société et non pour les groupements tous puissants des banques… C’est toute la différence. Je crois qu’à longueur de blog l’on pose nombre de questions dont les réponses de base ont été traitées par DOUGLAS. Il faudra bien qu’il soit traduit en français.

  21. Lors Myners, en charge des affaires financières pour le gouvernement Britannique, présidera le 25 janvier prochain une « réunion d’étape », dans la perspective de la remise, en avril prochain, du rapport du FMI consacré aux moyens de faire payer par le secteur bancaire le coût de son sauvetage.

    Sont sur les rangs, depuis que Gordon Brown les a évoqué lors du G20 de novembre dernier, la possibilité d’instaurer une taxe sur les transactions financières ou bien un système d’assurance (dont l’objet serait de financer un nouveau sauvetage).

    Seront présents des hauts fonctionnaires du G7, et des représentants du FMI et de la Banque Mondiale.

    Sans couloir jouer aux devinettes, le plus vraisemblable à ce jour est qu’un projet d’assurance pourrait voir progressivement le jour. Entérinant par la même la possibilité qu’une nouvelle crise puisse intervenir.

    Restera alors à fixer le montant des cotisations, en espérant que la nouvelle crise n’interviendra pas trop tôt, le temps d’abonder suffisamment le fonds d’assurance !

  22. Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, vient d’apporter sur la chaîne d’information LCI sa contribution au débat sur la taxation des banques: il est opposé à l’idée que l’Etat garantisse les banques contre une éventuelle faillite.

    Saine conception des choses qui peut être partagée, sauf qu’il a ensuite ajouté, pour bien se faire comprendre: « Nous sortons d’une crise très particulière, il n’y avait pas d’autre solution que l’intervention des Etats pour empêcher des défaillances en chaîne. Mais en temps normal je ne crois pas qu’il faille que les banques se sentent assurées contre tous les risques ».

    Et en temps anormal ? Somme toute, le gouverneur est contre une assurance puisqu’il n’y aura pas d’accident. On dit toujours cela avant, disent les assureurs !

  23. Simon Johnson, ancien économiste en chef du FMI, un des plus ardents avocats avec Paul Volcker d’une réforme radicale, sur la taxe Obama: A bank levy will not stop the doomsday cycle

    « There is growing recognition that our financial system is running a doomsday cycle. Whenever it fails, we rely on lax money and fiscal policies to bail it out…To end the doomsday cycle and prevent even greater damage to the real economy, we need dramatic reforms.

    1) First, we must sharply raise capital requirements at leveraged institutions, so shareholders rather than regulators play the leading role in making sure their money is used sensibly. This means tripling capital requirements so banks hold at least 20-25 per cent of assets in core capital.

    2) Second, we need to end the political need to bail out every institution that fails. This can be helped by putting strict limits on the size of institutions, and forcing our largest banks, including the likes of Goldman Sachs and Barclays, to become much smaller.

    http://www.ft.com/cms/s/0/e118fcc2-0461-11df-8603-00144feabdc0,s01=1.html?nclick_check=1

    Reflexions sur son site: http://www.baselinescenario.com

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